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Intrusion gastrique - STA Communications

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Diagno-photo<br />

1<br />

<strong>Intrusion</strong><br />

<strong>gastrique</strong><br />

Description du cas par Dr Mickael Bouin,<br />

gastroentérologue, et Dre Me-Linh Luong,<br />

microbiologiste-infectiologue<br />

Une femme de 27 ans se présente à l’urgence pour des douleurs<br />

abdominales avec de la diarrhée et de la fatigue présentes depuis<br />

environ une semaine. Elle n’a aucun antécédent, elle n’a fait<br />

aucun voyage récent, c’est une amatrice de pêche en eau douce<br />

et elle a consommé, il y a un mois, du doré pêché au Québec.<br />

Elle dit avoir dans ses selles, depuis une semaine, des vers dont<br />

elle rapporte le spécimen que voici.<br />

Quel est le diagnostic?<br />

Il s’agit du Diphyllobotrium latum (fish tape worm) communément appelé le<br />

bothriocéphale ou le Tænia du poisson.<br />

Quelle est la signification de ce ver?<br />

Il s’agit d’un ver de la famille des ténias présent dans les poissons d’eau<br />

douce de l’hémisphère Nord (Amérique du Nord, Europe, Asie), mais<br />

également dans quelques pays de l’hémisphère Sud comme le Chili.<br />

L’homme s’infecte en ingérant les larves présentes dans la chair crue ou<br />

mal cuite des poissons affectés. La période d’incubation est de trois<br />

semaines. Il vit dans l’intestin de l’être humain et peut entraîner une<br />

anémie par carence en vitamine B12.<br />

Quel est le traitement?<br />

Le traitement est le praziquantel (1 dose per os).<br />

46 Clinicien plus • janvier/février 2013


Diagno-photo<br />

2<br />

48 Clinicien plus • janvier/février 2013<br />

Progression de symptômes<br />

Description du cas par Dre Mylène Sara Veilleux, résidente III en<br />

dermatologie, et Dre Marie-France Hivert, endocrinologue<br />

Figure 1. Vergetures sur la face interne de la<br />

cuisse droite<br />

Image 2. Visage érythémato-œdématié<br />

Une jeune femme de 21 ans a été adressée en endocrinologie<br />

à la suite du développement lent et progressif<br />

(sur une période d’environ deux ans) des signes et des<br />

symptômes suivants : prise de poids (prédominance tronculaire),<br />

augmentation de la pilosité, aménorrhée, acné faciale,<br />

vergetures et visage érythémato-œdématie<br />

(Figures 1 et 2). De plus, elle avait présenté un tinea versicolor<br />

durant six mois, résolu au moment de la visite.<br />

Les résultats des tests de cortisol urinaire des 24 h et de<br />

l’hormone adénocorticotropique (ACTH) étaient élevés.<br />

Le cortisol sérique n’a pas été supprimé lors du test de<br />

suppression à la dexaméthasone de faible dose. Une résonance<br />

magnétique cérébrale a démontré un macroadénome<br />

de la selle turcique.<br />

Quel est le diagnostic?<br />

Il s’agit donc ici d’une maladie de Cushing (adénome<br />

hypophysaire sécrétant de l’ACTH).<br />

Quel est le traitement?<br />

Le traitement préconisé dans ce cas est la chirurgie transsphénoïdale<br />

pour l’exérèse du macroadénome hypophysaire.<br />

Cette technique présente un taux de succès de 80 % à long<br />

terme.


3 Pré-emploi<br />

Description du cas par Dr Langis Dionne, omnipraticien<br />

Figure 1. Figure 2. Figure 3.<br />

Figure 4.<br />

Quel est le diagnostic?<br />

Il s’agit d’une neurofibromatose Von Reclinghausen de<br />

type 1. C’est une maladie génétique à transmission<br />

autosomique dominante. Dans le cas de cette patiente, il<br />

s’agit d’une mutation de novo (pas d’histoire familiale).<br />

Incidence : 1/4 000<br />

Prévalence : 1/5 000<br />

Quel est le traitement?<br />

Aucun traitement n’est possible, cependant, la chirurgie<br />

est une option pour les neurofibromes cutanés s’ils<br />

génèrent un problème fonctionnel.<br />

Diagno-photo<br />

Il s’agit d’une jeune femme de 27 ans vue dans le cadre d’un préemploi.<br />

Elle présente plusieurs taches café-au-lait et des fibromes cutanés<br />

diffus qui se multiplient depuis l’âge de 18 ans<br />

(Figures 1 à 4). Le seul autre élément noté à l’examen était une démarche<br />

avec des chevilles en valgus et une courbure interne des deux tibias.<br />

De plus, la qualité de l’orthographe de la patiente sur le formulaire<br />

d’emploi est très faible (possible relation avec la maladie cutanée,<br />

mais plusieurs patients dans le même cadre et du même âge<br />

ont aussi des pro-blèmes assez surprenants d’orthographe...).<br />

Clinicien plus • janvier/février 2013 49


Diagno-photo<br />

4<br />

50 Clinicien plus • janvier/février 2013<br />

Érythème et douleur<br />

Description du cas par Dr Jean-François Roussy, microbiologiste-infectiologue,<br />

et Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste<br />

Quel est le diagnostic?<br />

Il s’agit d’une cellulite post-injection sans myosite (CPK : N)<br />

pour laquelle nous avons prescrit de la céfazoline 2 g I.V.<br />

aux 8 h (étiologies bactériennes les plus probables étant<br />

Staphylococcus aureus ou Streptococcus pyogenes), dont la<br />

prise a été prolongée sur une période de 5 jours à domicile<br />

après nous être assurés de l’évolution en observant le<br />

patient pendant 24 h en court séjour.<br />

Un homme de 33 ans consulte pour une douleur avec un érythème<br />

au niveau du deltoïde du bras gauche après avoir reçu<br />

2 injections de vaccin anti-grippal et anti-pneumococcique à<br />

cet endroit 3 jours auparavant.<br />

Il a été vu dans une clinique de médecine familiale où on<br />

lui a prescrit de la céphalexine, qu’il prend depuis 24 heures.<br />

Cela n’a mené à aucun résultat clinique sauf à une extension<br />

plus importante de l’érythème sur le bras gauche. Les antécédents<br />

du patient ne sont pas pertinents à la raison de consultation,<br />

et il ne présente pas d’allergie médicamenteuse.<br />

À l’examen physique on note les signes vitaux suivants :<br />

température (T°) : 38,8 °C; tension artérielle (T.A.) : 124/80;<br />

rythme cardiaque (R.C.) : 110; rythme respiratoire (R.R.) :<br />

16/min et une saturation en O2 à 98 %.<br />

On note que la région érythémateuse du bras est indurée<br />

et douloureuse à la palpation, sans fluctuation, sans érythème<br />

en amont, ni ganglion axillaire. L’érythème semble avoir<br />

migré vers la partie distale du bras sans atteindre l’articulation<br />

du coude gauche.<br />

Les examens de laboratoire nous indiquent une leucocytose<br />

à 19 600 X 10 9 cell/L avec prédominance de neutrophiles<br />

à 82 %, une hémoglobine (Hb) N et des<br />

plaquettes N. La créatine phosphokinase (CPK) était normale<br />

à 50 U/L (N : < 250) et la protéine C réactive à<br />

256 mg/L (N : < 10).<br />

L’érythème, l’œdème local, la douleur et l’induration ont<br />

complètement régressé, et nous avons procédé à un relais<br />

antibiotique oral (céfalexine 500 mg per os 4 f.p.j.) pour<br />

compléter 10 jours.<br />

Les examens de laboratoire sont revenus à la normale à<br />

la visite de contrôle.


5 Enflure<br />

au visage<br />

Description du cas par Dr Jean-François Roussy, microbiologiste-infectiologue,<br />

et Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste<br />

Diagno-photo<br />

Une jeune femme de 33 ans, sans allergie connue, se rend à<br />

l’urgence pour un cas d’éruption cutanée diffuse et prurigineuse<br />

présente depuis 2 jours. Trois jours auparavant, elle<br />

avait consulté un dentiste pour une douleur à la molaire de<br />

la mâchoire inférieure droite, et, après l’avoir traitée<br />

quelques jours avec de la pénicilline, le dentiste avait conclu<br />

à un abcès dentaire qui devait être drainé. La patiente avait<br />

déjà reçu de la pénicilline quelques mois auparavant pour un<br />

autre abcès dentaire et l’avait alors bien tolérée.<br />

La veille de la visite à l’urgence, la jeune femme avait consulté<br />

pour cette éruption, qui était moins marquée qu’actuellement,<br />

avec moins d’œdème, et qui était limitée au visage.<br />

Comme antibiotique, on avait cessé la prise de pénicilline et introduit<br />

la clindamycine accompagnée d’un antihistaminique.<br />

Aujourd’hui, 24 heures après l’arrêt de la pénicilline, la<br />

patiente a noté une extension de l’érythème sur les bras et les<br />

jambes ainsi que dans le dos. Le prurit est plus marqué que<br />

la veille, et l’œdème au visage s’avère plus important, au<br />

point où elle a présenté de la difficulté à ouvrir l’œil gauche<br />

(côté contralatéral de l’abcès) le matin au réveil. Elle ne<br />

présente pas de difficulté respiratoire, mais a de la difficulté<br />

à ouvrir la bouche à cause de la douleur provoquée par<br />

l’abcès dentaire. Les muqueuses apparaissaient normales.<br />

À l’examen physique, les signes vitaux sont comme suit : température (T°) : 36,8 °C; tension artérielle (T.A.) : 122/76;<br />

rythme respiratoire (R.R.) : 16/min; rythme cardiaque (R.C.) : 86/min; saturation en O2 à l’air libre de 99 %. On note une<br />

éruption vésiculo-pustuleuse sur les membres et le dos avec prurit et lésion superficielle de grattage au niveau de l’éruption.<br />

Les examens de laboratoire indiquent une leucocytose à 12 900 cellules X 10 9 /L avec une neutrophilie à 93 % sans<br />

éosinophile, un bilan hépatique et rénal normal et une protéine C réactive < 1 mg/L (N < 10).<br />

Quel est le diagnostic?<br />

Il s’agit d’une éruption cutanée allergique de type IV à la pénicilline. Contrairement à l’éruption cutanée anaphylactique grave de type I,<br />

cette réaction allergique apparaît plusieurs heures/jours après l’exposition à l’allergène. Elle peut entraîner le même genre de réponse<br />

allergique secondaire avec une panniculite infiltrative, un œdème cutané, une réaction eczémateuse, un suintement et parfois une réaction<br />

grave s’il n’y a pas d’interruption de la prise de l’allergène.<br />

Quel est le traitement?<br />

L’arrêt de l’agent causal avec administration d’antihistaminique ou de cortisone soit topique et/ou par voie systémique permet au processus de<br />

régresser. Cette régression est cependant plus lente que lorsqu’il y a un angio-œdème et peut prendre quelques semaines à régresser entièrement.<br />

Clinicien plus • janvier/février 2013 51


Diagno-photo<br />

6 Greffe<br />

52 Clinicien plus • janvier/février 2013<br />

Description du cas par Dr Jean-François Roussy, microbiologiste-infectiologue,<br />

et Dr Alain Martel, microbiologiste-infectiologue, interniste<br />

Il s’agit d’une patiente âgée de 54 ans qui a subi une<br />

greffe du rein il y a 36 ans, qui prend des immunosuppresseurs<br />

avec de la prednisone 10 mg 1 f.p.j., et de l’azathioprine<br />

75 mg 1 f.p.j. Elle a eu, dans le passé, de<br />

multiples épisodes de rejet, présente une polypose adénomateuse<br />

familiale (PAF) avec goutte et ostéoporose, une<br />

insuffisance rénale chronique, une hypertension artérielle<br />

(HTA) et une dyslipidémie.<br />

La patiente a développé, au cours des 10 dernières<br />

années, ces lésions cutanées, qui étaient localisées<br />

d’abord sur l’avant-bras puis qui se sont dispersées sur le<br />

visage et le thorax supérieur.<br />

Plusieurs lésions ont été biopsiées, dans le passé, et certaines<br />

ont démontré des changements métaplasiques avec une<br />

histopathologie compatible à un carcinome épidermoïde.<br />

Quel est le diagnostic clinique?<br />

Il s’agit de verrues condylomateuses généralisées secondaires à<br />

l’infection cutanée chronique au virus du papillome humain<br />

(VPH). On voit parfois cela chez les patients immunosupprimés,<br />

dans ce cas-ci, la greffe rénale est l’élément immunosupprimant.<br />

Quel est le traitement?<br />

Un suivi étroit, tous les mois, permet de déceler rapidement les<br />

lésions les plus susceptibles de changement métaplasique. Un<br />

traitement local, soit par cryochirurgie ou par autres traitements<br />

topiques, est l’approche la plus rationnelle face à cette<br />

condylomatose cutanée généralisée.<br />

La prévention par une vaccination prégreffe contre le VPH n’a<br />

pas encore démontré d’efficacité dans cette situation clinique.

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