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Democrate 705.p65 - Nigerdiaspora

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Hebdomadaire<br />

d'informations<br />

générales<br />

E-mail :<br />

ledemocrate1@hotmail.fr<br />

Prix : 300 F CFA<br />

Site Web:<br />

www.tamtaminfo.com<br />

N° 705 du Jeudi 22 Février 2010<br />

L E<br />

Coup d’Etat du 18 février 2010<br />

DEMOCRA<br />

DEMOCRATE<br />

DEMOCRA TE<br />

Tandja se fait<br />

hara-kiri<br />

« Mamadou Tandja ne doit s’en prendre qu’à lui-même ! » « Pour<br />

avoir joué au têtu, il en récolte les conséquences ! » « Se considère-t-il<br />

pour un élu de Dieu pour défier aussi bien une grande<br />

majorité de ses concitoyens que la communauté internationale qui<br />

lui demandait de respecter la constitution de son pays ? ».<br />

Ce sont là quelques propos recueillis ça et là à la suite du coup<br />

d’Etat qui a renversé Mamadou Tandja et sa 6 ème République dans<br />

la journée du 18 février alors qu’il présidait un conseil de ministres<br />

extraordinaire qui devrait prendre de graves décisions, dit-on,<br />

comme le retrait du Niger de la CEDEAO, l’interdiction de la chaîne<br />

de télévision Dounia, etc.<br />

En fait, l’action menée par le chef d’escadron Salou Djibo et ses<br />

hommes est fort saluée ici au Niger et même à l’extérieur. Visiblement,<br />

très peu de gens regrettent la sortie par la petite porte de<br />

Mamadou Tandja, ce septuagénaire qui a voulu s’accrocher au pouvoir<br />

alors que son dernier mandat prenait fin le 22 décembre,<br />

date à laquelle il devrait passer le témoin. (Lire page 3)<br />

Le tombeur de l’ancien colonel<br />

Le chef d’escadron Salou Djibo de la Compagnie<br />

d’appui est selon ce qui se dit ici et ailleurs,<br />

le principal auteur du coup d’Etat qui a renversé<br />

le régime de Mamadou Tandja et sa<br />

6ème République.<br />

Agé de 45 ans, cet homme a mis fin au rêve de<br />

son ainé de 27 ans de rester à la tête du pays<br />

trois ans encore sans aucune élection et d’avoir<br />

le loisir de se représenter en 2012 et après.<br />

Salou Djibo fait équipe avec d’autres officiers<br />

de l’armée nigérienne mieux connus que lui.Il<br />

s’agit principalement des colonels Djibrilla Hima<br />

Hamidou dit Pélé,Abdoulaye Adamou Harouna<br />

et Abdoul Karim Goukoye.<br />

Ces jeunes dont on ne connait pas encore les<br />

intentions, donnent néanmoins des garanties<br />

d’un retour à une vie constitutionnelle normale.<br />

Dans combien de temps ? Ils ne l’ont pas encore<br />

dit à leurs interlocuteurs des pays de la<br />

sous-région et des organisations internationales.<br />

Page 1 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010


INFOS/GENERALES<br />

Perspectives macroéconomiques<br />

favorables au Niger selon le FMI<br />

Les perspectives macroéconomiques du Niger pour l’année 2010 semblent<br />

« dans l’ensemble favorables » au regard des projets pétroliers et<br />

miniers qui arrivent dans leur phase de production après 2012 dans le<br />

pays, a indiqué le Fonds monétaire international (FMI), dans un communiqué<br />

reçu à APA.<br />

« Le Niger fait face relativement bien à la conjoncture extérieure grâce à la<br />

vigueur de la croissance hors agriculture, au repli de l’inflation et au niveau<br />

élevé de l’investissement direct étranger lié à l’expansion des secteurs du<br />

pétrole et de l’uranium » , selon le FMI.<br />

La même source indique que les autorités nigériennes ont poursuivi une<br />

politique budgétaire « prudente » face à l’insuffisance extrême de l’aide<br />

budgétaire.<br />

Pour l’année 2010, le Niger a élaboré des mesures d’urgence en cas de<br />

nouveaux retards dans l’aide extérieur, alors que les progrès accomplis<br />

dans l’exécution des réformes structurelles ont été satisfaisants dans l’ensemble,<br />

souligne-t-on.<br />

Le FMI a également constaté que les autorités nigériennes ont pris des<br />

mesures importantes pour garantir la comptabilisation transparente de toutes<br />

les recettes minières et pétrolières.<br />

Dans un communiqué de presse publié mardi, le ministère nigérien des<br />

Finances a souligné que le FMI a décidé d’accorder 5 millions USD pour<br />

appuyer le Niger dans son programme de facilité élargi de crédit, au terme<br />

de son Conseil d’administration tenu lundi.<br />

Le Conseil d’administration du FMI a achevé la troisième revue des résultats<br />

économiques obtenus par le Niger dans le cadre d’un programme appuyé<br />

par la facilité élargie de crédit.<br />

L’achèvement de la troisième revue permet de décaisser environ 5 millions<br />

USD, ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à un montant<br />

équivalant à 20,2 millions USD, précise le communiqué.<br />

L’Unicef se mobilise<br />

Au Niger, plus de la moitié de la population<br />

estime avoir moins de deux mois<br />

de stocks alimentaires jusqu’aux prochaines<br />

récoltes, attendues en octobre<br />

2010. Pour lutter contre l’insécurité alimentaire<br />

qui menace le Niger, le montant<br />

des financements à rechercher, en<br />

complément des fonds déjà mobilisés,<br />

est en cours d’évaluation par le gouvernement.<br />

Les Nations unies et leurs partenaires<br />

financiers se sont engagés à<br />

appuyer le Niger pour mobiliser les ressources<br />

additionnelles nécessaires à la<br />

mise en œuvre de son plan de réponse.<br />

Le Système des Nations unies au Niger<br />

et les ONG nationales et internationales<br />

interviennent dans les secteurs<br />

de la sécurité alimentaire et de la nutrition,<br />

à travers des programmes de prévention<br />

et de prise en charge sur l’ensemble<br />

du territoire national. Ils accompagnent<br />

le gouvernement dans ses interventions<br />

en faveur des plus démunis<br />

et participent au Dispositif national de<br />

prévention et de gestion des crises alimentaires,<br />

aux côtés des partenaires<br />

techniques et financiers. L’enquête nationale<br />

sur la sécurité alimentaire menée<br />

en décembre 2009 est alarmante.<br />

Aujourd’hui, au Niger, un ménage sur<br />

cinq se trouve en situation de grande<br />

vulnérabilité alimentaire, soit 2,7 millions<br />

de personnes. Et 5,1 millions supplémentaires<br />

sont en situation de vulnérabilité<br />

modérée. « Il est impératif d’appuyer<br />

le gouvernement dans ses efforts<br />

de mobilisation de ressources, afin de<br />

satisfaire les besoins alimentaires des<br />

personnes les plus vulnérables, a expliqué<br />

Khardiata Lo N’Diaye, coordonnatrice<br />

humanitaire résidente du système<br />

des Nations unies. Les Nations<br />

unies et leurs partenaires travaillent en<br />

étroite collaboration avec les autorités<br />

pour répondre rapidement aux priorités<br />

identifiées. » « Il faut agir dès maintenant<br />

» le plan de soutien élaboré par le<br />

gouvernement met en avant des priorités<br />

pour la sécurité alimentaire, la prévention<br />

de la malnutrition et la prise en<br />

charge nutritionnelle des enfants de<br />

moins de cinq ans. En effet, la malnutrition<br />

aiguë globale affecte, déjà, plus<br />

de 12 % des enfants de moins de cinq<br />

ans, selon l’enquête nationale sur la nutrition<br />

et la survie de l’enfant, menée<br />

en juin 2009 par l’Institut national de la<br />

statistique. En 2009, l’irrégularité, la<br />

mauvaise répartition et l’arrêt précoce<br />

des pluies ont abouti à une insuffisance<br />

de la production céréalière et fourragère<br />

par rapport aux besoins de la population<br />

et du cheptel. « Il est à craindre<br />

que cette situation pose de sérieuses<br />

menaces sur la sécurité alimentaire des<br />

ménages dans le court terme et compromette<br />

les efforts fournis jusqu’à présent,<br />

ajoute Khardiata Lo N’Diaye. Il<br />

faut agir dès maintenant, et ensemble<br />

. »<br />

(Source Unicef)<br />

Page 2 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010<br />

Indice du développement humain:<br />

Niger-PNUD : baromètre contesté<br />

Pour ses 20 ans, l’indicateur de développement humain (IDH)<br />

passe difficilement à l’âge adulte. Ses paramètres, largement<br />

décriés, doivent être redéfinis.<br />

Le petit monde de la statistique est en<br />

pleine ébullition. Du 23 au 26 février, les<br />

experts du Programme des Nations<br />

unies pour le développement (Pnud)<br />

doivent présenter devant la Commission<br />

de statistique des Nations unies, à New<br />

York, une nouvelle version de leur « très<br />

contesté » indicateur de développement<br />

humain (IDH). Élaboré en 1990 par les<br />

économistes pakistanais Mahbub ul<br />

Haq et indien Amartya Sen, cet indice<br />

statistique composite – établi à partir<br />

du produit intérieur brut (PIB), et complété<br />

par l’espérance de vie et le niveau<br />

d’éducation – est devenu le baromètre<br />

de l’évolution des sociétés en matière<br />

de « mieux-vivre ».<br />

Querelles partisanes<br />

À la fin de chaque année, l’organisation<br />

onusienne publie un rapport sur le<br />

développement humain, distribuant bons<br />

et mauvais points aux nations du<br />

monde. Au fil du temps,l’IDHest devenu<br />

l’emblème du Pnud et son principal outil<br />

de communication au niveau international.<br />

Repris par les médias, il anime les<br />

querelles partisanes entre pouvoirs en<br />

place et oppositions, pays riches et<br />

pays pauvres. Tant et si bien qu’il<br />

compte de plus en plus de détracteurs,<br />

au premier rang desquels les pays africains.<br />

« Cet outil ne permet pas de<br />

mesurer de manière globale, complète<br />

et qualitative le niveau de développement<br />

des populations, explique Ahmed<br />

Lahlimi Alami, haut-commissaire au<br />

Plan du Maroc, qui a organisé<br />

une rencontre internationale sur la question<br />

à la mi-janvier à Rabat. Il n’a pas<br />

tenu compte des nouveaux indicateurs<br />

développés depuis vingt ans, comme la<br />

participation, l’égalité hommes-femmes,<br />

les libertés publiques… Le niveau de précision<br />

et la justesse des statistiques<br />

sont, par ailleurs, très variables d’un<br />

pays à l’autre. Et le PIB influe trop sur<br />

le résultat final. Les pays producteurs<br />

de pétrole, par exemple, peuvent faire<br />

un bond en avant par la simple flambée<br />

des cours du produit… »<br />

Un combat qui est loin d’être isolé. De<br />

passage à Paris au mois de novembre,<br />

le président duSénégal, Abdoulaye<br />

Wade, s’est étonné que les efforts fournis<br />

par son pays en matière d’éducation<br />

ne se reflètent pas dans le classement<br />

onusien. « Il faut revoir les grilles<br />

d’appréciation et élargir les critères<br />

d’analyse », a-t-il plaidé. Même son de<br />

cloche du côté de l’Afrique du Sud et<br />

du Niger. Le premier a perdu 35 places<br />

en quinze ans dans le palmarès de l’IDH<br />

et le second pointe en queue de clas-<br />

sement. Pour Abdoulaye Beidou, directeur<br />

de l’Institut nigérien de la statistique,<br />

« c’est difficile sinon impossible à<br />

expliquer [au Niger], pays qui n’a connu<br />

ni épidémie, ni conflit majeur, ni catastrophe<br />

naturelle, et dont le taux de<br />

prévalence du sida est l’un des plus faibles<br />

au monde ».<br />

La remise en cause de l’IDH va bien audelà<br />

des frontières de l’Afrique puisque<br />

plusieurs experts internationaux appellent<br />

à sa révision complète, voire à sa<br />

suppression. Plusieurs arguments sont<br />

avancés : l’évolution des outils de mesure<br />

du bien-être, l’hétérogénéité des<br />

statistiques et leur fiabilité d’un pays à<br />

l’autre, l’écart enregistré entre la publication<br />

de l’IDH (calculé à partir de chiffres<br />

généralement collectés deux ans<br />

plus tôt…) et la réalité sur le terrain.<br />

D’autres avancent encore le fait que le<br />

travail informel n’est pas pris en compte,<br />

même si cela paraît difficile à réaliser.<br />

« Nous concevons les frustrations des<br />

gouvernements, indique Sunil Saigal, directeur<br />

du bureau régional des États<br />

arabes du Pnud. L’IDH a 20 ans et il est<br />

grand temps de le changer, parce qu’il<br />

ne renseigne plus sur toutes les dimensions<br />

du développement humain. » Un<br />

engagement salutaire que l’organisation<br />

souhaite contrôler, alors que la Commission<br />

de statistique de l’ONU voudrait<br />

chapeauter la réflexion mondiale.<br />

Mesurer la consommation<br />

En attendant, tout le landerneau de la<br />

statistique s’agite pour faire des propositions.<br />

Le sujet est porteur, puisque<br />

lerapport de la Commission Stiglitz,<br />

rendu public en septembre 2009, prône<br />

la mise en place de nouveaux indicateurs<br />

de performance économique et de<br />

progrès social. Il s’agit notamment de<br />

replacer les individus au centre de toute<br />

analyse, de mieux valoriser le montant<br />

des transferts en nature de l’État vers<br />

les ménages et de prendre en compte<br />

le développement durable. Ainsi, l’Insee<br />

français, en pointe sur la question, propose<br />

de davantage prendre en compte<br />

les indicateurs de revenu et de consommation<br />

des ménages au détriment du<br />

PIB. Le Maroc a également lancé des<br />

travaux sur un « indice composite de<br />

niveau de vie » et rejoindra prochainement<br />

une cellule de réflexion mise en<br />

place par l’OCDE. Le débat devrait se<br />

poursuivre tout au long de l’année et<br />

certainement au-delà. Nul doute que le<br />

prochain rapport sur le développement<br />

humain du Pnud, attendu pour le mois<br />

d’octobre, devrait encore faire couler<br />

beaucoup d’encre. Jeunes Afriques


NATION<br />

Coup d’Etat du 18 février 2010<br />

Tandja se fait harakiri<br />

« Mamadou Tandja ne doit s’en prendre<br />

qu’à lui-même ! » « Pour avoir joué au<br />

têtu, il en récolte les conséquences ! »<br />

« Se considère-t-il pour un élu de Dieu<br />

pour défier aussi bien une grande majorité<br />

de ses concitoyens que la communauté<br />

internationale qui lui demandait de<br />

respecter la constitution de son<br />

pays ? ».<br />

Ce sont là quelques propos recueillis ça<br />

et là à la suite du coup d’Etat qui a renversé<br />

Mamadou Tandja et sa 6 ème République<br />

dans la journée du 18 février alors<br />

qu’il présidait un conseil de ministres<br />

extraordinaire qui devrait prendre de graves<br />

décisions, dit-on, comme le retrait<br />

du Niger de la CEDEAO, l’interdiction<br />

de la chaîne de télévision Dounia, etc.<br />

En fait, l’action menée par le chef d’escadron<br />

Salou Djibo et ses hommes est<br />

fort saluée ici au Niger et même à l’extérieur.<br />

Visiblement, très peu de gens<br />

regrettent la sortie par la petite porte de<br />

Mamadou Tandja, ce septuagénaire qui<br />

a voulu s’accrocher au pouvoir alors que<br />

son dernier mandat prenait fin le 22<br />

décembre, date à laquelle il devrait passer<br />

le témoin.<br />

Cela n’a pas été le cas. De subterfuges<br />

en promesses non tenues et aux mensonges<br />

perpétrés au nom du peuple, la<br />

machine du Tazartché a été mise en<br />

branle.<br />

Pour justifier cette grosse arnaque qui<br />

consistait à donner un bonus de trois<br />

ans à Mamadou Tandja, les auteurs du<br />

fameux mémorandum présenté au lendemain<br />

de la fête tournante du 18 décembre<br />

2008 tenue à Tillabéri, ont réuni<br />

toutes les délégations à la Place de la<br />

Concertation. Il a été alors question de<br />

donner du temps au bâtisseur Tandja de<br />

finir les chantiers entamés. Dans leur<br />

campagne, les auteurs du mémorandum<br />

faisaient aussi remarquer que seul<br />

Tandja peut faire face à la rébellion du<br />

nord et contenir les velléités d’une armée<br />

habituée aux coups d’Etat, une<br />

armée qui le respecte et qu’il connaît<br />

bien.<br />

Et puis après le flop de cette idée de<br />

trois ans de bonus avec une promesse<br />

de prolongation pour les autres institutions<br />

comme l’Assemblée nationale, le<br />

CESOC, le HCCT… et même la<br />

primature à l’opposition, on a passé à<br />

la vitesse supérieure : Dissolution de<br />

l’Assemblée nationale et de la Cour<br />

constitutionnelle, poursuites judiciaires,<br />

intimidations et humiliations de tous<br />

ceux qui s’élèvent contre le projet dénommé<br />

désormais Tazartché.<br />

Les zélateurs du régime prennent du service.<br />

On verra à leur tête Mohamed Ben<br />

Omar, rejoint par la suite par un certain<br />

Nouhou Arzika connu alors dans des actions<br />

très nobles et Kassoum Moctar.<br />

Chacun délimitera son champ d’action.<br />

Leur sport favori : couvrir d’opprobres<br />

tous ceux qui ne veulent pas du<br />

Tazartché qu’il dénommeront<br />

« Refondation de la République ». Il y<br />

aura donc le référendum contesté du 4<br />

août, la consécration de la 6 ème République<br />

avec sa constitution taillée sur mesure,<br />

les élections législatives boycottées<br />

du 20 octobre 2009 et les municipales<br />

également sans enjeu.<br />

L’opposition politique et la communauté<br />

internationale avaient tout essayé pour<br />

dissuader Mamadou Tandja de faire ce<br />

qu’il a fait. C’était peine perdue. C’est<br />

d’ailleurs le moment choisi par ses nervis<br />

pour déclencher une véritable campagne<br />

de dénigrement à l’endroit des<br />

hommes politiques de l’opposition nigérienne,<br />

de la CEDEAO et des hommes<br />

qui la dirigent tels que le président en<br />

exercice, Umaru Musa Yar Adua, chef<br />

de l’Etat nigérian, le président de la commission<br />

Ibn Chambas. Le cercle sera<br />

élargi avec la présidente libériane<br />

Seerleaf, le commissaire au développement<br />

de l’Union européenne Louis Michel<br />

et jusqu’au président des Etats-<br />

Unis Barack Obama.<br />

C’était comme un vent de folie qui a soufflé<br />

dans le clan Tandja. On tire sur tout<br />

ce qui bouge. Pour faire taire tout le<br />

monde à l’intérieur du pays, on se met<br />

à recruter à bras le corps, de jeunes<br />

désoeuvrés pour faire le sale boulot. Ils<br />

seront appelés les soldats de la<br />

refondation payés au frais du Tazartché.<br />

Dans cette phase, beaucoup d’argent a<br />

été dépensé non seulement pour entretenir<br />

tous ces hommes de main mais<br />

aussi pour financer les multiples déplacements<br />

infructueux du premier ministre<br />

de l’époque Ali Badjo Gamatié dans<br />

l’espace CEDEAO pour vendre la<br />

refondation et faire lever les mesures qui<br />

frappent le pays. Les militaires du conseil<br />

suprême pour la restauration de la<br />

démocratie ont vu juste en parlant dans<br />

leur première déclaration, de « mensonge<br />

et de corruption » Ils savent certainement<br />

ce qu’ils disent même si le<br />

président du MNSD-Nassara, Seyni<br />

Oumarou président de l’Assemblée nationale<br />

dissoute conteste cela.<br />

Les nigériens se demandaient d’où provenait<br />

tout cet argent utilisé pour entretenir<br />

une masse de courtisans et de<br />

désoeuvrés recrutés pour défendre la<br />

cause de la refondation ? D’où provenait<br />

tout cet argent utilisé pour faire venir et<br />

entretenir à grand frais à Niamey des<br />

journalistes de la sous- région invités à<br />

écouter les « vérités » de Mamadou<br />

Tandja, le grand serviteur du peuple ! Et<br />

les différentes campagnes médiatiques<br />

menées à l’extérieur notamment en<br />

Europe par les zélés refondateurs<br />

Mohamed Ben Omar et son jeune frère<br />

Kassoum Moctar ? Tout cet argent pour<br />

faire la promotion d’un homme et de son<br />

ambition de régner en monarque au<br />

mépris de la constitution qui a fait de lui<br />

président de la République du Niger dix<br />

ans durant !<br />

Malgré tout ce qui a été fait ici et là par<br />

les hommes de Tandja – lui s’est emmuré<br />

dans son palais – les sanctions<br />

contre notre pays étaient inévitables.<br />

L’armée pouvait-elle assister impuissante<br />

à cette descente aux enfers de<br />

notre pays alors que la famine est déjà<br />

là à nos portes ?<br />

Pouvait-elle accepter que des millions<br />

de nigériens souffrent de toutes les privations<br />

pour les seules ambitions d’un<br />

homme et de son clan ? Elle a jugé<br />

non !<br />

Le déclenchement de cette opération<br />

Tazartché coïncidait avec l’éclatement<br />

du scandale de l’octroi des permis miniers<br />

qui grâce auxquels certains petits<br />

malins dont le fils du président de la République<br />

d’alors, de se faire un joli pactole<br />

au détriment du trésor public. On<br />

parle de 9 milliards de F CFA que trois<br />

personnes se seraient partagées pour<br />

avoir simplement servi d’intermédiaires.<br />

Qu’en est-il exactement lorsqu’on parle<br />

de près de 130 permis miniers délivrés ?<br />

Une chose est au moins sûre : Ces affaires<br />

se traitaient au plus haut sommet<br />

de l’Etat et non dans un obscur cabinet<br />

ministériel !<br />

Pour poser ses jalons du Tazartché,<br />

Mamadou Tandja avait besoin de se trouver<br />

un parrain. Le mieux indiqué n’était<br />

autre que le guide de la révolution libyenne<br />

Kadhafi qui n’est pas également<br />

exempt de tout soupçon dans le déclenchement<br />

de la rébellion du MNJ.<br />

D’abord il s’attellera à baisser la tension<br />

en faisant libérer des militaires pris<br />

en otage après l’attaque de Tizerzet.<br />

Ensuite il viendra à Niamey pour tenir<br />

un discours qui restera dans la mémoire<br />

des nigériens : à l’occasion d’un dîner<br />

offert en son honneur par son hôte<br />

Mamadou Tandja, il développera ses<br />

idées contre la démocratie à l’occidentale<br />

et dira que les peuples peuvent garder<br />

les dirigeants qui travaillent pour eux<br />

autant de temps qu’ils veulent au mépris<br />

des constitutions.<br />

Ainsi il confortera Mamadou Tandja dans<br />

son idée du Tazartché. Par la même occasion<br />

il prendra l’engagement avec le<br />

consentement du président de la République<br />

du Niger, que les rebelles peuvent<br />

regagner leur pays car ils ne seront<br />

nullement inquiétés Les choses traîneront<br />

mais finalement la «paix » sera<br />

retrouvée. A quel prix ? Des millions de<br />

dollars que les chefs de cette rébellion<br />

ont empoché au détriment de leurs hommes.<br />

Ce qui amènera des remous entre<br />

les jeunes rebelles et leurs chefs.<br />

L’armée n’a pas apprécié le traitement<br />

qui a été réservé à ceux là qui avaient<br />

semé la désolation dans ses rangs. Et<br />

il se trouve que parmi les patrons des<br />

putchistes, il y a des officiers supérieurs<br />

qui ont fait la campagne du nord Niger.<br />

Ils ont beaucoup de ressentiments contre<br />

les gens qui ont fait la part belle aux<br />

irrédentistes Parmi ces gens là, il y a<br />

Mamadou Tandja et certains membres<br />

de son gouvernement ou de son entou-<br />

rage.<br />

La situation au Niger se présentait<br />

comme suit le 18 février au matin :<br />

- Un pays au bord de l’explosion à cause<br />

de la tension entre les hommes politiques,<br />

la crise sociale née du désarroi<br />

des travailleurs et scolaires et économiques<br />

avec les sanctions prises par<br />

nos voisins de la CEDEAO et nos principaux<br />

partenaires extérieurs appelés<br />

communément PTF ou partenaires techniques<br />

et financiers.<br />

- Un pays où l’on décèle la volonté des<br />

hommes au pouvoir d’installer un régime<br />

où seul un homme et son clan avaient<br />

tous les droits et prérogatives.<br />

- Un pays où on peut embastiller des<br />

citoyens pour la simple raison qu’ils<br />

dénoncent les affaires mafieuses du clan<br />

et la volonté de réduire tout le monde au<br />

silence.<br />

C’est cette dérive que les militaires ont<br />

voulu arrêter et tout le monde les en félicite.<br />

Sauf évidemment le cercle restreint<br />

des inconditionnels, devenu encore<br />

plus petit aujourd’hui pour les raisons<br />

que nous connaissons tous :<br />

quand il n’y a plus rien à manger sur la<br />

table, tout le monde s’en va, sauf ceux<br />

qui peuvent se contenter des restes laissés<br />

dans les assiettes !<br />

Depuis lundi 18 février, le Niger est à la<br />

une des médias internationaux à la suite<br />

du coup d’Etat auquel nombre d’observateurs<br />

s’attendaient.<br />

Salou Djibo et les autres officiers qui l’accompagnent<br />

font l’objet de beaucoup<br />

d’attentions de la part de la communauté<br />

internationale.<br />

Pour preuve, une délégation de la<br />

CEDEAO était à Niamey dès le lendemain<br />

du coup d’Etat, après il y a eu le<br />

ministre sénégalais des affaires étrangères,<br />

le secrétaire général de la CEN-<br />

SAD, une délégation conjointe Union<br />

africaine, CEDEAO et Nations Unies<br />

ensuite. Dimanche encore, le colonel<br />

Djibrilla Hima dit Pelé, un des chefs de<br />

la junte militaire était à Bamako au Mali<br />

où il a pu rencontrer les chefs d’Etat présents<br />

au sommet de l’UEMOA pour expliquer<br />

les raisons de leur action et donner<br />

certaines garanties. Celui que l’on<br />

présente comme un des anciens, rompus<br />

aux affaires de l’Etat après son passage<br />

au CRN de Daouda Mallam<br />

Wanké, est revenu à Niamey satisfait<br />

de son séjour à Bamako.<br />

La junte au pouvoir à Niamey se félicite<br />

aujourd’hui des bonnes dispositions<br />

qu’elle a trouvées auprès des partenaires<br />

extérieurs du Niger. Il y a eu certes<br />

des condamnations qui relèvent plus du<br />

simple principe que d’autre chose. Ici<br />

et ailleurs, il se dit que Mamadou Tandja<br />

est responsable de ce qui lui arrive.<br />

Son internement dans un camp militaire<br />

lui donnera l’occasion de longuement<br />

réfléchir sur ce qui s’est fait. Notamment<br />

quand il verra les dizaines de milliers de<br />

nigériens sortir dans la rue aussi bien à<br />

Niamey que dans les autres villes de<br />

l’intérieur pour se féliciter de son départ<br />

du pouvoir, lui qui a toujours clamé que<br />

c’est le peuple qui lui a demandé de rester.<br />

Ce peuple qu’il peut traiter d’ingrat,<br />

lui a démontré simplement que dix ans<br />

ça suffit !<br />

S.A.<br />

Page 3 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010


POLITIQUE<br />

Le rapport conjoint ANDDH/FIDH sur la situation socio-politique du Niger<br />

La démocratie confisquée<br />

L’Association nigérienne pour la défense des droits de l’homme (ANDDH) vient de publier son rapport annuel sur la situation des droits<br />

humains et la démocratie au Niger. A la lecture de ce rapport, on se rend compte que selon, l’ANDDH, il y a un net recul de la démocratie<br />

et de l’état de droit ici au Niger. C’est une analyse sans complaisance que cette association fait, une analyse qui ne sera certainement pas<br />

du goût des hommes au pouvoir, les tazartchistes qui de plus en plus ne supportent plus les critiques. Nous publions l’intégralité de ce<br />

rapport que nous jugeons nécessaire de mettre à la disposition du grand public.<br />

I – Contexte :<br />

Un coup d’Etat qui ne dit pas son nom La situation politique et institutionnelle du<br />

Niger a connu ces derniers mois un grave recul démocratique. Selon le calendrier<br />

électoral,le Niger devait connaître des élections présidentielles en décembre 2009.<br />

Le Président Mamadou Tandja,élu pour un premier mandat présidentiel de 5 ans en<br />

1999 puis un second mandat en 2004 ne pouvait se représenter conformément à l<br />

’Article 36 de la Constitution de juillet 1999 qui stipule :« Le Président de la République<br />

est élu pour cinq (5)<br />

ans au suffrage universel libre,direct,égal et secret.Il est rééligible une seule fois.»<br />

A l ’occasion de la visite dans son pays de son homologue français Nicolas Sarkozy,le<br />

Président Tandja avait affirmé :« Grandir,pour moi,est de partir la tête haute.Quand la<br />

table est desservie, il faut partir.Ne pas chercher à radoter pour chercher un autre<br />

mandat.[…] Et je ne le ferai jamais:demander quoi que ce soit qui m ’amène à<br />

changer la Constitution nigérienne […].» Au moment où la population nigérienne et<br />

tous les observateurs de la scène politique nourrissaient l ’espoir d ’une alternance<br />

démocratique,le Président de la République en a décidé autrement. Le Président<br />

Tandja explique qu ’il doit répondre à la « demande » émanant,selon lui,des régions<br />

pour qu ’il puisse « boucler tous les chantiers qu ’il a démarrés pour des raisons de<br />

stabilité ». Il dévoile sa volonté d ’organiser un référendum,en réponse à «l ’appel du<br />

peuple ».Il inspire le mouvement Tazarché (continuité)pour légitimer sa volonté de<br />

rester au pouvoir. Finalement,le Président initie et met en œuvre un projet de prolongation<br />

de son mandat en violation flagrante des dispositions constitutionnelles qui<br />

limitent le nombre de mandats présidentiels à deux (2)sans aucune possibilité de<br />

révision. Ce plan antidémocratique s ’est traduit par plusieurs actes et mesures illégales<br />

: Le 8 mai 2009 ,le porte-parole du gouvernement,Mohamed Ben Omar,annonce<br />

que M.Tandja convoquera un référendum en vue de remplacer l ’actuelle Constitution.<br />

La Commission de la Communauté Économique des États de l ’Afrique de l ’Ouest<br />

(CEDEAO) réagit en évoquant un engagement interdisant aux Etats membres de<br />

modifier leur Constitution dans les six mois précédant une élection sans consensus<br />

des acteurs politiques du pays. ANDDH – Niger :La démocratie confisquée /5<br />

En dépit de ce rappel,le Président adresse une lettre aux 113 parlementaires pour les<br />

informer de sa décision d ’organiser un référendum sur une nouvelle Constitution qui<br />

lui permettrait de rester au pouvoir au delà de son dernier quinquennat,fin 2009.<br />

Le 17 mai ,la CEDEAO prévient que le Niger s ’exposerait à des « sanctions » s ’il<br />

organisait le référendum.<br />

Le 25 mai ,saisie d ’une requête par un groupe de députés,la Cour<br />

constitutionnelle,plus haute juridiction du pays,émet un avis défavorable à la tenue de<br />

ce référendum,estimant que l ’article 49 de la Constitution sur lequel M.Tandja veut s<br />

’appuyer,« ne (pouvait)servir de fondement à un changement de la Constitution ».En<br />

effet,cet article prévoit que « le président de la République peut,après avis de l ’Assemblée<br />

nationale et du président de la Cour constitutionnelle,soumettre au référendum<br />

tout texte qui lui paraît devoir exiger la consultation directe du peuple,à l ’exception<br />

de toute révision de la présente Constitution,qui reste régie par la procédure<br />

prévue au titre XII ».<br />

Le 26 mai ,le Président dissout par décret l ’Assemblée nationale.<br />

Le 2 juin ,le Président présente un décret portant création d ’un comité technique<br />

chargé d ’élaborer l ’avant-projet d ’une nouvelle Constitution devant donner naissance<br />

à la VI e République.<br />

Le 5 juin ,le Conseil des ministres fixe au 4 août la tenue du référendum sur une<br />

nouvelle Constitution.<br />

Le 12 juin ,la Cour constitutionnelle,saisie par des partis d ’opposition et des organisations<br />

de la société civile,annule le décret présidentiel qui convoquait le corps<br />

électoral pour le référendum prévu le 4 août.<br />

Le 26 juin ,le Président s ’octroie les pleins pouvoirs en invoquant l ’article 53 de la<br />

Constitution de 1999 qui stipule :« Lorsque les institutions de la République,l ’indépendance<br />

de la Nation, l ’intégrité du territoire national ou l ’exécution des engagements<br />

internationaux sont menacés d ’une manière grave et immédiate et que le<br />

fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu,le Président<br />

de la République prend des mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances<br />

après consultation du Premier ministre,du Président de l ’Assemblée<br />

nationale,du Président de la Cour Constitutionnelle et du Président de la Cour Suprême<br />

».A la lecture de cette disposition constitutionnelle,l ’octroi des pleins pouvoirs<br />

par le Président est infondé,les circonstances pour invoquer cette disposition n ’étant<br />

pas réunies.<br />

Le 29 juin ,le Président procède à un remaniement du gouvernement,nommant huit<br />

nouvelles personnalités appartenant toutes à des organisations soutenant le projet<br />

de référendum constitutionnel.Le même jour il dissout la Cour constitutionnelle en<br />

invoquant la suspension des articles 104 à 107 de la Constitution qui précisent que<br />

« [L ]es membres de la Cour Constitutionnelle sont inamovibles pendant la durée de<br />

leur mandat ».<br />

Le 29 juin également ,M.Marou Amadou,président du Front uni pour la sauvegarde<br />

des acquis démocratiques (FUSAD),du Comité de réflexion et d ’orientation indépendant<br />

pour la sauvegarde des acquis démocratiques (CROISADE),membre du bureau<br />

national du Réseau des organisations pour la transparence et l ’analyse budgétaire<br />

– Publiez ce que vous payez,et 6 /Niger :La démocratie confisquée – ANDDH représentant<br />

de la société civile à la Commission électorale nationale indépendante<br />

(CENI)est arrêté par les forces de l ’ordre,accusé de « provocation à la désobéissance<br />

des forces de défense et de sécurité »,de « complot contre l ’autorité de l ’Etat»<br />

et d ’« entreprise de démoralisation de l ’armée ».Il avait,lors d ’une émission de<br />

télévision,appelé l ’armée nigérienne à refuser d ’obéir à tout ordre illégal conformément<br />

à l ’article 13 de la Constitution. L ’Association Nigérienne pour la Défense des<br />

Droits de l ’Homme (ANDDH)et la Fédération internationale des ligues des droits de<br />

l ’Homme (FIDH)ont exigé des autorités en place,à travers plusieurs communiqués<br />

et déclarations de presse (cf.le site http://www.fidh.org/Niger,72-),le respect des dis-<br />

Page 4 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010<br />

positions de la Constitution du 9 août 1999 selon lesquelles le Président de la<br />

République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Une<br />

bonne partie de la société civile nigérienne et la communauté internationale ont réitéré<br />

cet appel,mais sans que cela ne soit suivi d ’effet. C ’est dans ce contexte que va<br />

se tenir,sans la participation de l ’opposition (qui a appelé au boycott),le 4 août<br />

2009,le référendum constitutionnel qui marquera l ’avènement de la VI e République<br />

consacrant un régime présidentiel,la non limitation des mandats présidentiels et<br />

surtout octroyant une prolongation de mandat de trois (3)ans au Président Mamadou<br />

Tandja. L ’ANDDH,forte de son expérience et fidèle à sa démarche en matière<br />

électorale,a décidé d ’enquêter sur les conditions d ’organisation et le déroulement<br />

du processus référendaire du 4 août 2009 et d ’observer les élections législatives qui<br />

ont suivi,le 20 octobre 2009,afin d ’analyser leur régularité<br />

– Conformément à la déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des Droits<br />

de l ’Homme et en particulier à sa disposition relative « aux droits et à la responsabilité<br />

des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les<br />

Droits de l ’Homme et les libertés fondamentales et universellement reconnus » ;<br />

– Conformément au rôle et au statut de l ’ANDDH qui est celui de la défense,de la<br />

promotion,de la protection et de la sauvegarde des Droits de l ’Homme et de l ’Etat de<br />

Droit ;<br />

– Et dans le souci de contribuer à informer l ’opinion nationale et internationale.<br />

L ’ANDDH souhaiterait vivement remercier la FIDH,Caritas Danemark et le Réseau<br />

des organisations pour la transparence et l ’analyse budgétaire (ROTAB)pour leur<br />

soutien dans son travail d ’observation du processus référendaire et des élections<br />

législatives. ANDDH – Niger :La démocratie confisquée /7 II Observation un processus<br />

référendaire du oût 2009 1. bjectif L ’ANDDH avait pour objectif d ’analyser les<br />

conditions dans lesquelles s ’est tenu le processus référendaire dans les 8 régions<br />

administratives qui composent le Niger et d ’examiner sa régularité au regard des<br />

dispositions internationales et nationales de protection des droits de l ’Homme. 2.<br />

éthodologie Afin de recueillir le maximum d ’informations sur les conditions d ’organisation<br />

du scrutin référendaire,l ’ANDDH a mis en place un comité de coordination de<br />

quatre (4)personnes. Les membres de ce comité avaient pour fonction de :<br />

– élaborer des supports d ’observation (fiches d ’investigations,guides d ’entretien et<br />

canevas de rapport);<br />

– former les enquêteurs sur les outils de collecte d ’information ;<br />

– maintenir un contact permanent avec les équipes d ’investigation sur le terrain ;<br />

– collecter et analyser les données transmises par les superviseurs ;<br />

– rédiger le rapport final d ’investigations du processus référendaire.<br />

Le comité a déployé trois superviseurs nationaux dans les régions considérées à<br />

« hauts risques » lors du scrutin (Tahoua,Niamey,Tillabery,Maradi et Dosso).Ils avaient<br />

pour mandat de suivre les activités des (60)militants de l ’ANDDH,(12)douze par<br />

région,en charge d ’enquêter sur le déroulement du scrutin,et de fournir un rapport d<br />

’étape. Des militants de l ’ANDDH ont également été déployés dans les zones considérées<br />

à « risques » (Zinder,Diffa et Agadez);cinq (5)enquêteurs par région. Munis<br />

d ’un guide d ’observation,les enquêteurs ont pu recueillir d ’importantes informations<br />

sur les conditions du scrutin référendaire. 8 /Niger :La démocratie confisquée<br />

– ANDDH 3. Résultats des investigations Les résultats des investigations sont présentés<br />

par région.<br />

A/ Région de Tillabery<br />

• Département SAY<br />

Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

-Peu de citoyens se sont déplacés dans les bureaux de vote (BV)n ° 11/Zongo I sis au<br />

CEG,Zoroney I et II,Zongo II et Fada-Béri I ;<br />

-Une présence particulièrement importante des forces de défense et de sécurité qui<br />

patrouillaient partout en véhicules et à motos;cette présence inhabituelle a suscité<br />

une<br />

certaine crainte parmi la population ;<br />

-Les militants du Front pour la Défense de la Démocratie (FDD)ont opté pour un<br />

boycott<br />

pacifique.Certains sont restés chez eux et d ’autres ont vaqué normalement à leurs<br />

occupations ;<br />

-A Lontia-Béri,la participation était faible au moment du passage des enquêteurs;<br />

-Un taux général d ’abstention très important ;<br />

-Des cas de vote multiple ont été constatés.En effet,un seul individu pouvait voter pour<br />

plusieurs personnes, • Commune rurale de Gothèye Dans le cadre de la campagne<br />

électorale,un meeting a été présidé par une délégation ministérielle venue de Niamey,le<br />

Gouverneur de Tillabéry,le Préfet de Téra,le Chef de Poste Administratif de Gothèye,le<br />

chef de canton de Dargol et les chefs de village de la Commune venus sur convocation.<br />

A cette occasion,certains orateurs ont tenu des propos provocateurs et insultants<br />

– Le Préfet de Téra s ’est ainsi adressé à la foule :« – Nous avons des bâtons,nous ne<br />

pouvons pas avoir peur de chiens ».« Le bruit ne peut pas empêcher aux éléphants de<br />

poursuivre leur route.»<br />

– Le chef de canton a quant à lui déclaré :« Celui qui ne vote pas le ‘Oui ’ est considéré<br />

comme enfant illégitime ».<br />

ANDDH – Niger :La démocratie confisquée /9 Pour la tenue du référendum,les présidents<br />

des Bureaux de vote dans leur majorité ont été transportés de Niamey.Deux<br />

(2)jeunes dont les parents ne sont pas favorables à la tenue du référendum ont été<br />

purement et simplement radiés de la liste des présidents.Par ailleurs,il a été constaté<br />

qu ’une trentaine de présidents sont arrivés après la formation des membres de<br />

bureaux de vote initiée par la section locale de la Commission électorale nationale<br />

indépendante (CENI). Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– Dans plusieurs bureaux de vote,les bulletins disponibles du « Non » étaient très<br />

inférieurs en nombre aux bulletins « Oui » ;<br />

– Une seule personne pouvait voter pour toute la famille,prétendant que les autres<br />

(Suite page 5)


membres étaient aux champs ;<br />

– Le as articulier e Gothèye ù des cartes nt té emises à des enfants pour ller oter ;<br />

– Des cartes sont revenues sans date ni signature du Président du bureau de vote ;<br />

– L ’encre indélébile n ’a pas été utilisée sur le doigt des enfants,ce qui leur a permis<br />

de voter plusieurs fois ;<br />

– Les résultats officiels ont proclamé 100%de votants dans les 7 BV de la ville de<br />

Gothèye,alors que celle-ci compte un grand nombre de militants des partis Convention<br />

Démocratique et Sociale (CDS),Loumana pour la Démocratie et le Progrès (ANDP),<br />

et des membres d ’associations qui ont boycotté le scrutin.Selon certains observateurs,<br />

il semblerait que « l ’argent ait parlé ». Il est à signaler que selon les chiffres<br />

officiels,le « Oui » l ’a emporté à 96 %au niveau de Gothèye commune !B/ égion de<br />

Maradi Les investigations dans la région de Maradi ont concerné la Communauté<br />

urbaine de Maradi (61 BV),les départements d ’Aguié (31 BV),de Dakoro (27 BV),de<br />

Guidan Roumdji (35 BV), de Madarounfa,de Tessaoua (21 BV)et de Mayahi (15 BV).<br />

Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– A Madarounfa,des promesses ont été faites par les responsables régionaux du<br />

Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD-Nassara),le parti du<br />

Président de la République,aux présidents des bureaux qui rapporteraient 80 %de «<br />

Oui ».Il s ’agissait de promesses de récompense sans plus de précision.<br />

– Certains membres de BV ont prêté serment devant le Coran ;<br />

– La plupart des membres des bureaux de vote étaient mineurs comme par exemple<br />

à Tessaoua.A Mayahi,les assesseurs étaient âgés de 10 à 12 ans ;<br />

– Dans plusieurs bureaux de vote de la commune de Maradi (à l ’Ecole Franco [18<br />

bureaux de vote ],à Bagalam 1-2 [8 bureaux de vote ] à Soura I et II [18 bureaux de vote<br />

] et à l ’Ecole Lobit [8 Bureaux de vote ]),il a été constaté des votes sans pièces d<br />

’identité et des votes multiples ;<br />

– Une très faible participation de la population a été constatée à Madarounfa.Des<br />

exemples d ’achat de vote ont également été rapportés :des partisans du « Oui »<br />

offraient des sommes de 1 000 FCFA à 5 000 FCFA pour les familles au quartier N ° IV<br />

et à Zongo.A partir de 13 h,compte tenu du faible taux de participation,plusieurs votes<br />

sans présentation de pièces d ’identité et les votes multiples ont commencé ;<br />

– A Guidan-Roumdji les mêmes faits ont été constatés.Par ailleurs,à Garin Jari,le<br />

bureau de vote n ’était toujours pas opérationnel à 16h.A El Gendi,Dan Dangui et<br />

Tiadi,les 10 /Niger :La démocratie confisquée – ANDDH autorités ont menacé de<br />

destituer les chefs de village si les administrés ne votaient pas massivement pour le<br />

« Oui » ;<br />

– Plusieurs procès verbaux ont été remplis au crayon de papier dans certains bureaux<br />

de vote ;<br />

– A Dakoro le secrétaire du bureau de vote de Azagor,le nommé Ibrahim Intigari,victime<br />

d ’un accident la veille des élections,a été remplacé immédiatement par la femme du<br />

Président du bureau de vote sans s ’occuper de son état de santé ;<br />

– Il a été étonnant de constater qu ’à Dakoro,les résultats ont annoncé 4000 votants<br />

pour 4 200 inscrits.En 2004,alors que tous les partis politiques participaient au<br />

scrutin,la commune avait enregistré seulement 1 450 votants ;<br />

– Certains anti Tazartché ont connu des difficultés pendant la campagne :à<br />

Aguié,quatre citoyens ont fait l ’objet d ’arrestation :Abdo Moussa,Zaïga Ali,le Directeur<br />

du Collège d ’Enseignement Général de Gangara,le Directeur de l ’Ecole Primaire de<br />

Guidan-Tanko. A Mayahi,le cas de Idi Yerima est également à signaler :chauffeur<br />

militant du parti PNA AL Oumma,Idi Yerima transportait une délégation pour une<br />

cérémonie de baptême au village de Guidan Bako.Il a fait escale à un bureau de vote<br />

pour saluer des connaissances. Invité à aller voter il a répondu « Wannan Zabé ya<br />

haramta garemu » qui veut dire en haoussa « le vote nous est prohibé ».A son retour<br />

il fut interpellé par la gendarmerie.<br />

C/ égion de iffa. Dans la région de Diffa,les investigations ont couvert la commune<br />

urbaine de Diffa et les communes rurales de Bosso,de Toumour,de Gueskerou et de<br />

Chétimari. Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– Des menaces ont été proférées par les autorités administratives et coutumières sur<br />

les populations qui ne voteraient pas « Oui » ;<br />

– Des personnes identifiées comme hostiles au référendum n ’ont pu bénéficier de la<br />

distribution gratuite des vivres ;<br />

– Les autorités coutumières ont été sommées par les autorités d ’user de tous les<br />

moyens pour faire voter le « Oui » ;<br />

– Les autorités administratives ont battu campagne avec les véhicules de l ’Etat ;<br />

– Des votes multiples ont été constatés partout dans la région avec ou sans carte<br />

d ’électeur ;<br />

– Dans les cinq communes de Diffa et le département de N ’Guigmi,la liste des<br />

votants dépasse la liste d ’inscrits (106 %de taux de participation)!;<br />

– A Mainé-Soroa,la participation au vote a été plus importante ;<br />

– Seuls les bulletins « Oui » ont été acheminés dans les BV de NGourti et dans la zone<br />

pastorale nord Diffa.<br />

D/ égion de inder. Dans la réfion de Zinder,les investigations ont couvert la Communauté<br />

Urbaine de Zinder et les Départements de Gouré,de Magaria,de Matameye,de<br />

Miriah et de Tanout. Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– A Matameye,les partis politiques non favorables au référendum ont été interdits de<br />

manifester.Certains de leurs membres ont même été interpellés :Il s ’agit entre autres<br />

de M.Yahaya Boukari de la Convention Démocratique et Sociale (CDS-Rahama)et de<br />

M.Ali El Illia,interpellés par le Préfet en présence du Commandant de la Brigade de la<br />

ANDDH – Niger :La démocratie confisquée /11 Gendarmerie et du Commandant de<br />

Peloton pour les contraindre de cesser leur campagne contre le « Oui ».Dans la<br />

commune de Ichanawa,M.Issoufou Brah s ’est retrouvé dans les locaux de la préfecture<br />

face aux Commandants de gendarmerie et de Peloton où il lui a été intimé de ne<br />

pas mener campagne contre le référendum ;<br />

– A Tanout,le meeting de Mr Bazoum Mohamed du Parti Nigérien pour la Démocratie et<br />

le Socialisme a été perturbé par des jeunes gens sur leurs « kabou kabou » (Taxi<br />

motos) qui criaient Tazartché avec des pancartes portant la photo du Président Tandja<br />

– Des menaces ont été proférées par les autorités administratives contre des chefs<br />

traditionnels en cas de rejet du « Oui » ;<br />

– Le Maire de Dan Barto a subi le chantage des autorités administratives pour que le<br />

« Oui » l ’emporte largement dans sa commune ;<br />

– Les tenants du « Oui » au référendum ont poursuivi leur campagne jusqu ’au jour de<br />

vote, contrairement à l ’article 23 de la Constitution du 09 août 1999 ;<br />

– Des votes multiples sans pièces d ’identité ont été constatés ;<br />

– Il a été constaté des votes multiples par des enfants âgés de 12 à 13 ans munis de<br />

cartes d ’électeurs ;<br />

– A Yari dans le département de Gouré,ce sont les chefs de tribus qui ont voté pour<br />

tous leurs administrés ;<br />

– A Magaria et à Mirriah,la participation était très moyenne.<br />

E/ ommunauté urbaine de iamey Les investigations ont couvert toutes les cinq (5)communes<br />

de la Communauté Urbaine de Niamey.<br />

NATION<br />

Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– Les médias publics ont été monopolisés par les tenants du pouvoir ;les anti-<br />

Tazartché ne pouvaient intervenir que dans les médias privés ;<br />

– Les conférences débats dont l ’objet était d ’éclairer les citoyens sur les enjeux du<br />

référendum n ’ont pas été couvertes par les médias publics ;<br />

– Une délégation ministérielle composée du Porte-parole du gouvernement,de la<br />

ministre de la Promotion de la femme et de la protection de l ’enfant et de la ministre<br />

de l ’Urbanisme,de l ’habitat et du cadastre,accompagnée du gouverneur,a rencontré<br />

les chefs de quartiers de la Communauté urbaine de Niamey.A cette occasion,le<br />

ministre Porte-parole du gouvernement s ’est adressé publiquement à ses interlocuteurs<br />

en ces termes :« nous avons reçu des instructions du Président de la<br />

République,que si nous ne rapportons pas un « Oui » massif,nous devons savoir où<br />

rentrer.» Il a ajouté en s ’adressant au gouverneur de la Communauté Urbaine de<br />

Niamey :« vous partirez avec nous ».Ainsi,le gouverneur s ’est adressé aux chefs<br />

des quartiers en leur signifiant que la ville de Niamey est entre leurs mains :« Celui<br />

dont le quartier ne rapportera pas un « Oui » massif sera destitué » ;<br />

– Jusqu ’à 12 h les bureaux de vote étaient déserts au niveau de la Commune I,II,III.<br />

A Kwara Kano,Recasement,Tondi Kwarey,Aéroport I et II.A Tallagué II,la participation<br />

était très faible :10 votants sur 200 inscrits.Certains bureaux de vote n ’ont été mis en<br />

place qu ’à 17h (Ecole Saraye qui doit abriter 3 bureaux,école Gorou où certains<br />

membres des bureaux de vote ne se sont présentés qu ’à 14 h 48). 12 /Niger :La<br />

démocratie confisquée – ANDDH F/ égion d’Agadez. Dans la région d ’Agadez,les<br />

investigations ont couvert la Commune Urbaine d ’Agadez, la commune urbaine d<br />

’Arlit et la commune rurale de Gougaram. Les enquêteurs ont relevé les principaux<br />

faits suivants :<br />

– Le faible nombre de membres des bureaux de vote ;<br />

– L ’insuffisance de la formation des membres des bureaux de vote ;<br />

– Le nombre très important de cartes d ’électeurs non distribuées ;<br />

– Le nombre insuffisant et la mauvaise formation des membres de la commission<br />

adminis trative (commission chargée de l ’organisation des élections au niveau des<br />

communes) à Arlit ;<br />

– La mauvaise distribution des cartes d ’électeurs à Arlit et à Akokan ;<br />

– La faible participation des électeurs dans les 10 Bureaux de vote visités au niveau<br />

de la Commune urbaine d ’Agadez ;<br />

Exemple BV N ° 68 Lycée Tagama :67 votants sur 499 inscrits ;<br />

– A Arlit,les urnes ont été acheminées en retard,ce qui a entraîné le démarrage des<br />

opérations vers 9 h au lieu de 8 h ;<br />

– Faible participation relevée à Akokan et à Arlit ;<br />

– Certains militants de Tazartché ont monnayé des cartes d ’électeurs afin d ’augmenter<br />

le « Oui » ;<br />

– Le dépouillement des 9 bureaux de vote de Gougaram a été effectué à Arlit ;<br />

– Des menaces ont été proférées par les autorités à l ’endroit des chefs de quartiers.<br />

G/ égion de ahoua Dans la région de Tahoua,les investigations ont couvert la Communauté<br />

urbaine de Tahoua, les départements de Madaoua,de Keita,de Bouza,et de<br />

Konni. Les enquêteurs ont relevé les principaux faits suivants :<br />

– Une faible participation des votants ;<br />

– Des votes multiples sans pièces d ’identité ni procuration ;<br />

– Le bourrage des urnes par le chef du village à Karni à partir d ’enveloppes préparées<br />

à l ’avance.Le même constat a été fait à Malbaza,Madaoua,Keita,Birni N<br />

’konni,Tsernaoua et Laweye ;<br />

– A Galmi les votes se sont passés sans isoloir ;<br />

– Des menaces ont été proférées par des autorités à l ’endroit des chefs traditionnels<br />

– Interpellation par la police de certains présidents de bureau de vote qui avaient<br />

réclamé les bulletins « Non » inexistants dans leur matériel de vote.<br />

H/ Région de dosso Dans la région de Dosso,les investigations ont couvert la Commune<br />

urbaine de Dosso, les Communes rurales de Matankari,Tibiri et Dioundou,les<br />

départements de Doutchi, de Gaya, de Boboye et de Loga. Les enquêteurs ont relevé<br />

les principaux faits suivants :<br />

– Des délégations ministérielles ont sillonné les différentes communes et départements<br />

pour sensibiliser les populations sur la nécessité de voter « Oui ».Les chefs<br />

traditionnels ont été menacés pour que le « Oui » l ’emporte à tout prix; ANDDH –<br />

Niger :La démocratie confisquée /13<br />

– Des difficultés ont été rencontrées par les anti Tazartché au cours de la<br />

campagne:empêchement des meetings,casses et incendie au gouvernorat et chez<br />

le chef de province ;<br />

– La participation a été très faible au niveau des communes et départements ;<br />

– A Birni N ’gaouré,quatre personnes ont été interpellées car selon les autorités,elles<br />

auraient instruit les populations à voter « Non » ;<br />

– A Dosso commune,quatre personnes ont été interpellées,mises aux arrêts au camp<br />

des Forces Nationales d ’Intervention et de Sécurité (qui n ’est pas légalement un<br />

lieu habileté pour la garde à vue)et libérées après les élections.Les personnes cidessous<br />

citées ont été interpellées et gardées en détention.Après<br />

investigations,aucun dossier judiciaire n ’a été ouvert car les intéressés ont été<br />

libérés sans avoir été déférés au parquet.Mais selon les intéressés,ils ont été arrêtés<br />

parce qu ’ils ont appelé la population à boycotter le référendum.Il s ’agit de :<br />

– M.Kougou agent d ’agriculture,militant du Parti Nigérien pour la Démocratie et le<br />

Socialisme (PNDS-Tarayya);<br />

– M.Elhadj GAO Commerçant,militant de la Convention Démocratique et Sociale<br />

(CDS-Rahama);<br />

– M.Ibrahim directeur de l ’ECOGARE,militant de l ’Alliance Nigérienne pour la Démocratie<br />

et le Progrès (ANDP-Zaman Lahiya);<br />

– M.Abdou Madougou,militant du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme<br />

(PNDS-Tarayya). Dans l ’ensemble,il a été constaté une faible participation des<br />

votants.Il est à noter que la forte mobilisation des Forces de Défense et de Sécurité<br />

et l ’intensité de leurs mouvements dans la ville,la veille et le jour des élections,ont<br />

entraîné un climat de peur au sein de la population. Cette situation n ’a pas permis<br />

aux investigateurs d ’accéder aux bureaux de votes.<br />

4. onstat : es rrégularités agrantes Selon le constat des enquêteurs,il ressort à l<br />

’échelle du pays que de nombreuses irrégularités ont entaché la campagne référendaire<br />

et le jour du scrutin. Durant la campagne,les partis politiques tenants du «Non»<br />

n ’ont eu qu ’un faible accès aux médias publics,monopolisés par les partis au<br />

pouvoir.Certains de leurs membres ont été menacés,harcelés,d ’autres arrêtés pour<br />

les empêcher de mener campagne.De nombreuses manifestations des partis d<br />

’opposition ont été interdites ou perturbées par les tenants du « Oui ».<br />

Les défenseurs des droits de l ’Homme,y compris les journalistes,qui ont dénoncé l<br />

’irrégularité<br />

(à suivre)<br />

Page 5 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010


ETRANGER<br />

Blaise Compaoré à Abidjan<br />

pour un «sommet d’urgence»<br />

Blaise Compaoré après sa rencontre avec Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara<br />

Le président burkinabè et facilitateur de<br />

la crise ivoirienne Blaise Compaoré doit<br />

se rendre à Abidjan ce lundi 22 février<br />

pour rencontrer l’exécutif et l’opposition<br />

ivoirienne. Ses entretiens avec deux leaders<br />

de l’opposition, Henri Konan Bédié<br />

et Alassane Ouattara hier (dimanche) à<br />

Ouagadougou n’ont pas permis de débloquer<br />

la situation.<br />

Blaise Compaoré doit se rendre à Abidjan<br />

lundi 22 février pour s’entretenir avec<br />

l’exécutif ivoirien et l’opposition «dans<br />

le cadre des discussions de sortie de<br />

crise».<br />

Un sommet pour débloquer la situation<br />

Ce sommet «en urgence» doit réunir le<br />

Cadre permanent de concertation<br />

(CPC), qui regroupe le président Laurent<br />

Gbagbo, le Premier ministre reconduit<br />

Guillaume Soro ainsi que les opposants<br />

Henri Konan Bédié et Alassane<br />

Ouattara sous l’égide du facilitateur<br />

Blaise Compaoré.<br />

Il s’agira d’aborder «cette question de<br />

fond du processus électoral», a indiqué<br />

le numéro un burkinabè.<br />

L’ancien président Henri Konan Bédié<br />

et l’ex-Premier ministre Alassane<br />

Ouattara s’étaient déjà rendus à Ouagadougou<br />

dimanche pour rencontrer<br />

Blaise Compaoré, mais ces réunions<br />

n’ont pas suffi à débloquer la situation.<br />

Guillaume Soro tente, sans succès jusqu’à<br />

présent, de former un nouveau gouvernement<br />

comprenant des ministres du<br />

Rassemblement des houphouétistes<br />

pour la démocratie et la paix (RHDP,<br />

L’UEMOA appelle à la relance<br />

de la production agricole<br />

Les chefs d’Etat de l’Union économique<br />

et monétaire ouest-africaine (UEMOA)<br />

ont souligné samedi après-midi à Bamako<br />

la nécessité pour leurs pays de<br />

poursuivre et d’accélérer la relance de<br />

leur production agricole, la résorption de<br />

leur déficit énergétique et de l’assainissement<br />

des Finances publiques.<br />

Au cours de leur sommet ordinaire qui<br />

s’est déroulé dans la capitale malienne,<br />

les chefs d’Etat ont déploré la résurgence<br />

des cas d’entrave au bon fonctionnement<br />

du marché sous-régional,<br />

invitant les pays à prendre des dispositions<br />

idoines pour mettre fin à cette situation.<br />

Ils ont également suggéré la reconnaissance<br />

mutuelle des visas des<br />

pays membres dans la perspective de<br />

l’établissement d’un visa unique de<br />

l’UEMOA en 2011. Les chefs d’Etat ont<br />

encouragé la mise en oeuvre des mesures<br />

nécessaires au renforcement de<br />

la capacité de financement de l’Union,<br />

notamment par l’augmentation du capi-<br />

opposition) après la dissolution fracassante<br />

du cabinet précédent, vendredi 12<br />

février. Dimanche soir, l’entourage de<br />

Guillaume Soro maintenait la date du<br />

lundi 22 février pour l’annonce de la nouvelle<br />

équipe.<br />

Blocage sur la CEI<br />

Mais le RHDP refuse toujours de rentrer<br />

dans le cabinet tant que Laurent<br />

Gbagbo ne rétablira pas la Commission<br />

électorale indépendante (CEI) dissolue<br />

le 12 février en même temps que le gouvernement.<br />

Celle-ci était jusque-là dominée par l’opposition,<br />

mais son ancien président, Robert<br />

Beugré Mambé, est accusé de tentatives<br />

de fraudes dans l’établissement<br />

des listes électorales par le camp<br />

Gbagbo .<br />

En attendant, la tension ne cesse de<br />

monter dans les rues ivoiriennes.<br />

L’opposition a maintenu ses appels à<br />

lutter contre le pouvoir «par tous les<br />

moyens». Débuté timidement le 13 février,<br />

les manifestations se sont progressivement<br />

musclées tout au long de la<br />

semaine dernière à travers le pays, avec<br />

parfois des violences.<br />

Dans la ville de Gagnoa, celles-ci ont<br />

tourné au cauchemar vendredi 20 février<br />

: 5 personnes ont été tuées par balles<br />

lors des échauffourées qui ont opposé<br />

les militants de l’opposition aux forces<br />

de défense et de sécurité. Celles-ci faisaient<br />

usage de leurs armes à feu pour<br />

la première fois depuis le début des troubles.<br />

(AFP)<br />

tal social de la Banque ouest- africaine<br />

de développement (BOAD) dans le but<br />

de l’amélioration des conditions de vie<br />

des populations. Le sommet a réuni six<br />

des huit chefs d’Etat des pays membres,<br />

à savoir Amadou Toumani Touré<br />

du Mali, Yayi Boni du Bénin, Blaise<br />

Compaoré du Burkina Faso, Malam<br />

Bacai Sanha de la Guinée-Bissau,<br />

Abdoulaye Wade du Sénégal et Faure<br />

Gnassingbé du Togo. La Côte d’Ivoire<br />

était représentée par le président de son<br />

Assemblée nationale, Mamadou<br />

Coulibaly, tandis que le Niger a envoyé<br />

le colonel Djibrilla Hamidou qui a expliqué<br />

aux chefs d’Etat les raisons du coup<br />

d’Etat qui a mis fin au règne du président<br />

démocratiquement élu, Mamadou<br />

Tandja. Créée le 10 janvier 1994 à Dakar,<br />

l’UEMOA regroupe le Bénin, le Burkina<br />

Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-<br />

Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et<br />

le Togo.<br />

Page 6 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010<br />

Tension après la suspension<br />

d’un quotidien d’opposition<br />

Reporters sans frontières appelle la<br />

presse ivoirienne à faire preuve de retenue<br />

après que le quotidien privé d’opposition<br />

Le Patriote a été suspendu pour<br />

trois jours, le 1er février 2010, par le<br />

Conseil national de la presse (CNP).<br />

Certains observateurs et journalistes<br />

reprochent au CNP de traiter la presse<br />

de façon inéquitable.<br />

Dans ce contexte politique de<br />

précampagne tendu, que la polémique<br />

sur les listes électorales a exacerbé,<br />

les écarts de langage et les invectives<br />

personnelles ne sont pas de nature à<br />

calmer les tensions. Nous appelons une<br />

nouvelle fois les professionnels des<br />

médias à respecter l’éthique journalistique<br />

et à ne pas attiser les haines. Pour<br />

autant, si le CNP a la tâche difficile de<br />

réguler la presse écrite et d’en sanctionner<br />

les écarts, il doit le faire de la<br />

manière la plus juste possible pour ne<br />

pas lui-même nourrir les tensions.<br />

Dans sa décision n° 004 du 1er février<br />

2010, le CNP reproche notamment au<br />

Patriote un article paru en une dans l’édition<br />

des 23 et 24 janvier et illustré par<br />

les photos de plusieurs officiels ivoiriens,<br />

intitulé «Ils sont tribalistes, ivoiritaires<br />

et xénophobes – Voici les nouveaux ennemis<br />

de la paix». Plus loin, dans un<br />

encadré, le journal, proche d’Alassane<br />

Dramane Ouattara et du Rassemblement<br />

des Républicains (RDR), indique<br />

«Voici la liste de ceux qui organisent la<br />

fraude». Le CNP a estimé que ces termes<br />

étaient «incitatifs à la révolte» et<br />

susceptibles de livrer les personnes visées<br />

«à la vindicte populaire.»<br />

Le CNP dénonce par ailleurs la publication,<br />

dans la même édition du journal,<br />

d’un article intitulé «Tagro, le pyromane<br />

qui va perdre Gbagbo» jugeant les<br />

propos à l’encontre du ministre de l’Intérieur<br />

et de la Décentralisation, Désiré<br />

Tagro, «gravement diffamatoires et injurieux».<br />

Le 27 janvier, Le Patriote avait<br />

déjà reçu un blâme pour cet article. Le<br />

CNP condamne également un article<br />

paru le 28 janvier faisant référence aux<br />

«massacres d’octobre 2000 et de mars<br />

Le chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye<br />

Wade a soutenu à Dakar que la Banque<br />

centrale des Etats de l’Afrique de<br />

l’ouest (BCEAO) n’a pas été créée pour<br />

faire des placements à l’extérieur, mais<br />

pour financer les économies des pays<br />

membres. ‘’Une banque est créée pour<br />

financer des économies et non pas de<br />

faire des placements à l’extérieur. Une<br />

banque centrale n’est pas créée pour<br />

gagner de l’argent mais pour avoir des<br />

ressources et financer l’économie’’, a-til<br />

notamment dit. Me Wade s’exprimait<br />

en marge de la table ronde sur le financement<br />

du Programme national d’investissement<br />

agricole (PNIA), une initiative<br />

de la Communauté économique des<br />

Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),<br />

de l’Union économique et monétaire<br />

ouest-africaine (UEMOA) et du Nouveau<br />

Partenariat pour le développement de<br />

l’Afrique (NEPAD). Abdoulaye Wade<br />

s’est étonné que les Etats membres de<br />

la CEDEAO rencontrent des difficultés<br />

alors que la BCEAO a placé 4.000 milliards<br />

de francs CFA à l’extérieur, précisant<br />

toutefois que la banque centrale affirme<br />

avoir rapatrié ces fonds. Me Wade<br />

a estimé que de l’insuffisance du crédit<br />

à moyen et long terme pèse lourdement<br />

2004" et accusant Laurent Gbagbo<br />

d’avoir «fait tuer des Ivoiriens pour rien».<br />

Enfin il déplore qu’un autre article, paru<br />

le lendemain, présente Charles Blé<br />

Goudé, le leader des Jeunes patriotes,<br />

comme «Le petit voleur qui veut être<br />

grand». Le texte accuse Charles Blé<br />

Goudé d’avoir acheté son diplôme à<br />

l’université, et emploie, pour le décrire,<br />

des termes particulièrement durs.<br />

Interrogé par Reporters sans frontières,<br />

un journaliste d’Abidjan insiste : «Les<br />

faits relatés sont prouvés. Blé Goudé a<br />

bien triché pour obtenir sa licence et le<br />

professeur incriminé avait été radié. Il<br />

s’agit donc d’une information. N’est-ce<br />

pas plus grave quand certains journaux<br />

ne font que divulguer de fausses informations<br />

basées sur des faits imaginaires<br />

?» Ainsi le quotidien Notre Voie, proche<br />

du Front populaire ivoirien (FPI, au<br />

pouvoir), accusait récemment Alassane<br />

Ouattara de ne pas être Ivoirien mais<br />

Burkinabé, dans le but de décrédibiliser<br />

sa candidature à l’élection présidentielle.<br />

De même, le quotidien Le Temps<br />

titrait récemment «Bédié et Ouattara<br />

sèment la terreur». «Le ton de la presse<br />

est peut-être outrancier, mais pourquoi<br />

les sanctions ne s’appliquent-elles pas<br />

à tous ?», s’interrogeait enfin le journaliste.<br />

Régulièrement critiqué par la presse<br />

d’opposition, le CNP se défend d’avoir<br />

une politique du «deux poids deux mesures».<br />

«On peut dire beaucoup de choses,<br />

mais avec la manière. Le Patriote<br />

a fait excès d’impertinence», souligne<br />

le CNP.<br />

La décision du CNP note qu’en raison<br />

«du caractère sensible de la période actuelle<br />

de précampagne, la presse a été<br />

appelée à œuvrer à un climat social<br />

apaisé».<br />

Fin janvier, l’opposition ivoirienne avait<br />

manifesté à Abidjan pour dénoncer la<br />

«caporalisation» de la télévision publique<br />

RTI par le camp du président Laurent<br />

Gbagbo.<br />

Lire le précédent communiqué sur «la<br />

presse ivoirienne déjà en campagne» :<br />

«Le rôle de la BCEAO n’est pas de faire des<br />

placements à l’extérieur» selon Me Wade<br />

sur les capacités de renouvellement et<br />

de maintenance des infrastructures agricoles.<br />

Il a relevé que ‘’ce n’est pas seulement<br />

une maladie du crédit, c’est une<br />

maladie de nos économies’’, en ajoutant<br />

que ‘’tout cela montre que le système<br />

de financement n’a pas confiance<br />

aux pays’’.Selon Me Wade, ‘’un Sénégalais<br />

qui obtient un crédit sur cinq ans<br />

pour la construction de sa maison, est<br />

heureux, mais c’est anti économique’’.<br />

Il a ajouté : ‘’vous ne pouvez pas, en<br />

cinq ans, gagner de l’argent avec un taux<br />

de profit normal pour rembourser une<br />

banque avec des taux très élèves. C’est<br />

même à la limite un peu malsain’’. Le<br />

chef de l’Etat sénégalais a lancé un<br />

appel aux Africains pour qu’ils créent des<br />

banques et surtout pour qu’ils soient<br />

généreux dans le crédit. Me Wade, qui<br />

a dit s’être longtemps battu pour que la<br />

Banque centrale baisse ses taux de crédit,<br />

a invité ses pairs à ‘’reconsidérer’’<br />

le système de financement. Il a souhaité<br />

que cette question soit discutée au niveau<br />

de la CEDEAO et de l’Union africaine<br />

(UA) ‘’Lorsque nous cherchons<br />

des fonds à l’extérieur, c’est pour arriver<br />

à des taux plus bas’’, a-t-il expliqué.


MESSAGE<br />

Page 7 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010


FOCUS<br />

Sécurité et lutte antiterroriste:<br />

L’Italie et le Niger font bloc<br />

contre la grande criminalité<br />

L’Italie et le Niger viennent de signer un<br />

accord de coopération visant à renforcer<br />

la lutte contre les activités criminelles<br />

comme la production et le trafic illicite<br />

des drogues, le terrorisme et l’immigration<br />

clandestine. Cet accord, selon<br />

un communiqué du ministère nigérien<br />

de l’Intérieur, concerne également<br />

la traite des êtres humains et la criminalité<br />

organisée transnationale.<br />

« La position stratégique et les longs et<br />

nombreux corridors disséminés dans sa<br />

partie septentrionale font du Niger un<br />

pays de transit par excellence pour bon<br />

nombre de candidats à l’immigration<br />

vers les pays européens dont l’Italie »,<br />

a affirmé le ministre italien de l’Intérieur,<br />

Roberto Maroni, en visite au Niger.<br />

Lors de son séjour il a remis au gouvernement<br />

nigérien une dizaine de véhicules<br />

et un lot de matériel informatique et<br />

de matériel de fouille, don du gouvernement<br />

italien au Niger.<br />

Début janvier, le Niger s’est doté d’une<br />

loi sur le financement du terrorisme, un<br />

phénomène qui tente de prendre pied<br />

dans ce pays sahélien, limité au nord<br />

par la Libye et l’Algérie et à l’ouest par<br />

le Mali, et suspecté depuis quelque<br />

temps d’être un nouveau terrain de prédilection<br />

pour des groupes présentés<br />

comme terroristes.<br />

L’Elysée s’inquiète pour les<br />

positions d’Areva au Niger<br />

dépêchera le ministre des Affaires étrangères<br />

Bernard Kouchner ou le ministre<br />

de l’Industrie Christian Estrosi afin de<br />

dissuader le président Mamadou Tandja<br />

de se rapprocher des Chinois et des Iraniens.<br />

Page 8 Le Démocrate du Jeudi 22 Février 2010<br />

Etude d’un projet de construction<br />

d’une voie ferrée avec le Bénin<br />

Un projet conjoint de développement de<br />

la voie ferrée est en cours d’examen par<br />

le Niger et le Bénin en vue de<br />

redynamiser l’Organisation commune<br />

Bénin-Niger (OCBN). Selon Pascal<br />

Koupaki, ministre béninois en charge de<br />

la Prospective et du Développement, qui<br />

effectuait une visite à Niamey, les deux<br />

parties examinent une nouvelle forme de<br />

gestion et d’exploitation du chemin de<br />

fer. Les conclusions de l’étude seront<br />

livrées d’ici mars.<br />

Mots croisés<br />

Le Niger n’a pas de débouché sur la mer,<br />

et a besoin des pays voisins comme le<br />

Bénin, le Togo, le Ghana, le Nigeria et<br />

la Côte d’Ivoire pour acheminer ses importations<br />

et ses exportations dont l’uranium,<br />

notamment à partir du port de<br />

Cotonou.<br />

L’exploitation d’ici 2012 des gisements<br />

d’Imouraren (nord du Niger) par le groupe<br />

français AREVA donnera lieu à une exportation<br />

annuelle de près de 5000 tonnes.<br />

Nicolas Sarkozy veut dissuader ce pays<br />

riche en uranium, où le groupe français<br />

investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau<br />

gisement, de se rapprocher des<br />

Chinois et des Iraniens. L’ELYSEE s’inquiète<br />

de la pérennité du «partenariat<br />

durable» entre Areva et le Niger, un pays<br />

riche en uranium où le groupe français<br />

investit 1,2 milliard d’euros dans un nouveau<br />

gisement. Nicolas Sarkozy ne devrait<br />

pas se rendre à Niamey lors de son<br />

voyage en Afrique fin février qui l’amènera<br />

au Gabon et au Rwanda. Mais il y<br />

NUMEROS UTILES<br />

Renseignement........................12<br />

Sapeurs Pompiers....................18<br />

HORIZONTALEMENT<br />

1. Appareil volant. Apprit.<br />

2. Chef arabe. Usurière, parfois.<br />

3. Construits. Traité d’alliance Te<br />

rendras.<br />

4. Adverbe de lieu. Nourriture du canasson.<br />

Compétition sportive ouverte à tous.<br />

Constatés.<br />

5. Style de musique. Plantes<br />

grimpantes.Mesure.<br />

6. Errai. Explose.<br />

7. Enlève des poils Négative. Fais<br />

couler.<br />

8. Exprime sans paroles. Position<br />

stratégique. Notation musicale.<br />

9. Tissu. Tari.<br />

10.Origines. Note.<br />

11. Travail de facteur. Puni. Assaisonner.<br />

12. Taxe en sus. Raller. Aire sablée.<br />

13. Chaîne de montagnes.<br />

Délassament d’écoler. Pronom familier.<br />

14. Coutumes inamovibles. Camoufla.<br />

Douloureuse interjection.<br />

15. Cor. Creusa. Ensembles de forces<br />

militaires.<br />

16. Fruit à pulpe jaune. Façon de<br />

manger. Ainsi de suite.<br />

17. Bagage. Coiffures militaires. Passion.<br />

18. Boit. Attirer le poison.<br />

19. Petit. Grain de glace. D’un goût<br />

acide.<br />

20. Danseur de claquettes. Caustique.<br />

VERTICALEMENT<br />

1. Logement provisoire. Tétas. La<br />

mienne.<br />

2. Provint. Lettre matéhématique.<br />

Fabriquées avec des moyens rudimentaires.<br />

3. Prend connaissance. Peu évoluée.<br />

Nouant.<br />

4. Plante à fleurs bleues. Cri d’aficionado.<br />

Arme blanche. Cocotta.<br />

5. Témunération. Les vôtres. Nouvelle<br />

version d’un film.<br />

6. Pour opusd. Réfuta. Appliue à<br />

l’ensemble. Chemin balisé.<br />

7. Spécialiste populaire. Rivière de<br />

France. Nettoie. Deux semestres. Evité.<br />

8. Sein. Elève. Précipice.<br />

9. Arrêts. Pronom personnel. Roue à<br />

poulie. Mit en quarataine.<br />

10. Guides. Gaillarde. Salut. Grosse<br />

pierre.<br />

11. Saisi. Pour soi. Diviser. Maladie de<br />

la jeunesse.<br />

12. Avec eux, on mettrait Paris en<br />

bouteille. Portion. Pour parler au roi.<br />

Semblable.<br />

13. Elles présentent les plats au<br />

restaurant. Pour désigner. Combinarde.<br />

14. Rigoureusement. Blason.<br />

15. Entrelacées. As de la brosse. Se<br />

moquera.<br />

Solution du jeu précédent<br />

Réclamations...........................13 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1 2 3 4 5 6 7<br />

Police Secours.........................17 1<br />

1<br />

P I C K L E S<br />

Hôpital........................20 72 22 53 2<br />

2<br />

A L L I A N T<br />

Médecins de nuit........20 73 47 37 3<br />

3 R O T I T E<br />

4<br />

4 C R U D O N<br />

Le Démocrate 5<br />

5 H U A I N O<br />

Hebdomadaire d’informations 6<br />

6 E S F A N S<br />

générales<br />

Edité par la S.A.R.L.<br />

7<br />

7 M A T G O<br />

le democrate 1@hotmail.fr 8<br />

8 I E V E I L<br />

B P : 11 064 Niamey<br />

N°21 Rue 067 NB Terminus 9<br />

9 N B A E R E<br />

Fondateur<br />

Bory SEYNI<br />

10<br />

11<br />

12<br />

10 S A N G S T<br />

11 M C O U S T<br />

12 F M E N E R<br />

——<br />

Directeur de publication<br />

13<br />

13 A M S O L E<br />

Assane Saadou<br />

Cel : 94 85 50 90<br />

14<br />

15<br />

14 N E O B A S<br />

15 T U R B I N<br />

——<br />

Service Commercial<br />

16<br />

16 A H R N S<br />

Cel : 96 96 47 79 / 93 93 24 12<br />

____<br />

Composition<br />

17<br />

18<br />

17 S M U A N T<br />

18 M A I R U E<br />

Le DEMOCRATE<br />

Impression : NIN<br />

19<br />

19 E G A R D A<br />

20<br />

20 R I M E O K

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