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HISTOIRE NATURELLE. 67
Le Myosotis macrocalycina n'avait été vu que chez les Béni Fou-
r'al, le Chelidonium majus qu'à Tebessa, le Cephalaria Atlantica qu'à
Fedj el-Makta.
La flore du Jurjura consacre d'une manière éclatante la grande
loi de la compensation de la latitude par l'altitude.
Ainsi les espèces qui, dans le nord ou le centre de la France,
sont des plantes de plaine, ne descendent guère, en Kabylie, au-
dessous de 800 ou de 1000 mètres (ex. Sanicula Europœa, Luzula
Forsteri, Ilex Aquifohum, Ruscus aculeatus, Geum urbanum, etc.).
Quelques-unes exigent même une altitude plus grande : Carex
jlava, i3oo à i4oo mètres; Trifolium ochroleucum, 1/100 à
i5oo mètres; Chelidonium majus, 1200 à i3oo mètres; Sedum
acre, i5oo mètres; Primula grandiflora , au-dessus de i4oo mètres.
Les végétaux des collines du centre de la France occupent un
étage supérieur,
et se mêlent avec les espèces des montagnes du
Midi : Amelanchier vulgaris, Ribes pelrœum, Sorbus Aria, Ribes Uva-
crispa, Aquilegia viscosa, Potentilla cauléscens, Artemisia Absinthium,
Cbamœpeuce Casabonœ, Taxus baccata, AnthylUs montana, Potentdla
hirta et micrantha, Alchemilla arvensis var., Inula montana, etc.
Les végétaux d'Italie exigent une moindre différence : Pœonia
Russi , Acer obtusatum , Vicia ochroleuca eïglauca, Scilla campanulata,
Daphne oleoides.
Il en est de même des plantes de l'Asie Mineure, de la Grèce et
de l'Espagne : Berberis Hispanica, Alyssum spinosum , Lonicera arborca
(Sierra-Nevada), Luzula nodulosa (Grèce et Sicile), Arabis pseudo-
turritis (Orient), Draba Hispanica, Arabis albicla (Orient), Quercus
Mirbeckii (Espagne).
Cette loi se vérifie pour l'Algérie elle-même : un grand nombre
des espèces de la zone moyenne et quelques-unes de la zone
supérieure reparaissent sur les hauts plateaux à une altitude
bien moins considérable, mais sous une latitude plus méridionale.
Nous citerons YAstragalus Numidlcus, qui ne descend pas au-dessous
de 1800 mètres dans le Jurjura, fructifie sur la route de Batna
à 1000 mètres,
et se retrouve tout près de Biskra à i5o ou
200 mètres; le Chelidonium majus du col de Tizi-n-Cheriâ, qui croît