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COMMERCE. 505<br />

pendant des mois entiers, des fardeaux de 5o à 60 kilogrammes.<br />

Aussi, quand ils rentrent chez eux,<br />

dément écorché,<br />

commerçantes,<br />

ont-ils souvent le dos profon<br />

et sont-ils exposés aux railleries des tribus non<br />

qui les comparent à des mulets.<br />

Au lieu de parcourir les marchés eomme leurs confrères de la<br />

tente, ils vont de porte en porte et de tente en tente, sans itiné<br />

raire fixé à l'avance, couchant où la nuit les surprend et vivant<br />

toujours aux dépens des gens à qui ils demandent l'hospitalité.<br />

Initiés dès l'enfance , par les récits des veillées aux errements et aux<br />

,<br />

ruses de la profession, ils cherchent à capter la bienveillance des<br />

femmes. Aux unes ils adressent des plaisanteries, des compliments<br />

et des flatteries; ils excitent la convoitise et toutes les passions<br />

secrètes des autres par l'éloge exagéré de leur marchandise, ou<br />

par les récits merveilleux des résultats qu'ont obtenus plusieurs<br />

de leurs clientes au moyen des drogues et des substances propres<br />

aux philtres amoureux et sortilèges, que renferme leur sac, et<br />

qu'il est si facile de se procurer. Jamais ils ne demandent d'ar<br />

gent; ils savent que la femme arabe ou kabyle n'en possède guère,<br />

et qu'elle consent bien difficilement à s'en dessaisir; mais ils ac<br />

ceptent, en échange tout ce qu'on veut bien leur donner : quelques<br />

,<br />

poignées de grain ou de laine, une peau de mouton ou de che<br />

vreau, des dattes, de la cire, des olives, etc., toutes choses qui<br />

ne coûtent rien à la femme, peu soucieuse en général des intérêts<br />

du ménage, et dont, au besoin, il lui est facile de dissimuler la<br />

disparition. S'il n'y a rien à leur convenance sous la tente, ils<br />

font crédit, et remettent le payement à leur prochain voyage.<br />

Dans le cas où, après avoir épuisé toutes les ressources de leur<br />

éloquence, ils ne parviennent pas à persuader la pratique et à pla<br />

cer leurs marchandises, ils finissent par demander une aumône,<br />

qui leur est rarement refusée. Loin de rougir de cette mendicité,<br />

ils en tirent vanité au village dans leurs narrations de voyage :<br />

«Un bon colporteur, disent-ils, ne doit rien dépenser, dans ses<br />

courses, pour frais de nourriture; cette économie est son premier<br />

bénéfice. ..<br />

Quand leurs marchandises sont épuisées, ils vont à la ville, la

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