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504 LA KABYLIE.
reste, le plus souvent, qu'un seul homme pour surveiller les
femmes , et c'est ordinairement le moins valide.
On donne aux colporteurs le nom de iâtfaren,
« parfumeurs n
(de l'arabe XiLc), à cause des essences et autres objets de parfu
merie à l'usage des femmes qui composent en partie leur pacotille.
Il y a deux catégories de colporteurs, les iâïtaren ouk'idhoun,
colporteurs avec tente, el les iât't'aren ouketsaf, colporteurs avec le
sac appelé aketsaf(de l'arabe ^3, «épaule))). Ce sac est en peau
de mouton,
et divisé en compartiments destinés à séparer les
diverses espèces d'objets qu'il contient. Il se porte sur le dos, et
ramène sur la poitrine lorsque le colporteur veut offrir sa mar
chandise.
Les colporteurs avec tente doivent avoir un capital d'au moins
2,000 francs. Ils transportent leur pacotille à dos de mulet et ne
fréquentent que les marchés , où ils s'abritent eux et leurs marchan
dises sous la petite tente de toile qui leur a fait donner leur nom.
Leur pacotille, qu'ils achètent dans les villes, se compose d'ob
jets à l'usage des hommes et des femmes, tels que chachias, cein
tures, haïks, pantalons, cotonnades, toile. de lin, chaussures,
papier, foulards, ceintures et bonnets de soie, soieries en général,
6 bracelets de buffle, henné, koheul, pommade épilatoire, pommade
pour teindre les cheveux, fard, etc.
Leurs procédés commerciaux sont les mêmes que ceux des mar
chands de vêtements; comme eux, ils vendent à toutes conditions,
et, lorsqu'ils ont épuisé leur chargement, ils se livrent à tous les
genres de commerce qui offrent des chances de gain dans le pays
où ils se trouvent.
coup
Les colporteurs au sac sont, ainsi que nous l'avons dit, de beau
les plus nombreux. Leur mise de fonds varie de i o à i a o fr.
Leur métier est des plus rudes,
et il faut clés hommes vigoureuse
ment trempés pour en supporter les fatigues, comme beaucoup le
font,
pendant plusieurs années consécutives. En toute saison et par
tous les temps, ils voyagent à pied, le dos chargé, non-seulement
de Yakelsaf mais encore des marchandises qu'ils reçoivent en
échange. Il n'est pas rare d'en voir qui transportent chaque jour,
se'