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COMMERCE. 503
pas lire, les prix d'achats sonl indiqués au moyen de nœuds faits
aux franges des vêtements. Un nœud fait à une frange représente
un réal, et pour chaque huitième de réal on noue un fil.
Dès que les labours commencent, c'est-à-dire à l'entrée de l'hi
ver, les marchands de vêtements se mettent en roule. Ils envelop
pent soigneusement leurs marchandises dans un grand haïk et en
font un ballot , qui est (achellf-en-lelaba) la charge d'un mulet.
Ils se répandent dans toute l'Algérie, même beaucoup pénètrent
dans le Maroc et la Tunisie. De composition facile, pourvu qu'ils
entrevoient des bénéfices, ils vendent à toutes conditions, au
comp
tant ou à terme, pour de l'argent ou par échange. S'ils vendent à
terme, ils restent dans le pays jusqu'à l'échéance, el se livrent au
commerce qui offre le plus de chance de gain dans la localité.
Toutes les marchandises leur sontbonnes : ils prennent, en échange
des objets de leur chargement, des bœufs, des moutons, de la
laine, des cuirs, des dattes, el jusqu'à des olives, dont ils font de
l'huile sur place.
Lorsque, après un, deux ou trois ans passés ainsi à exploiter les
pays qu'ils parcourent, ils se décident à rentrer chez eux, ils ont
toujours soin^ en passant dans les villes les plus voisines, de se
recomposer un chargement de marchandises qu'ils savent être d'un
débit facile et fructueux.
Après le commerce des vêtements, vient le colportage, qui, à
la portée de toutes les bourses, constitue la principale ressource
des tribus que la pauvreté de leur sol force à émigrer. Celles qui
s'y adonnent surtout sont les Ait Boudrar, Aït Yenni, Aït bou Akkach,
Aïl Ouasif, Aït Ât' t'ai, Aït bou Yousef, Aït Menguellat, Il
lilten, Aït Itsourar', Illoulen Oumalou, Aït Fraouçen, Aït. Iraten,
Aït Sedkâ.
Dans le cercle de Fort-Napoléon seulement, sur une popula
tion de 76,616 habitants, on délivre chaque année de 8,000 à
10,000 passe-ports à des commerçants, dont les trois quarts au
moins sont des colporteurs. Près du neuvième de la population
s'expatrie, comme on le voit, tous les ans, pour demander au com
merce des ressources ou des profits. Dans chaque maison, il ne