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494 LA KABYLIE.
ment; l'un fait mouvoir la bobine au moyen d'un archet, l'autre
dirige la pièce de bois à percer.
Le procédé pour aciérer le fer est très-défectueux. Au lieu de
fendre le fer et d'introduire ensuite la mise d'acier dans l'ouver
ture , on soude simplement cette mise sur l'une des faces planes
de la lame. Tous les outils que fabriquent les Kabyles, haches,
pioches, faucilles, etc.,
sont aciérés de cette manière. Les sabres,
poignards et couteaux sont tout entiers enfer. Quelquefois, cepen
dant, la pointe est aciérée sur une longueur de om,07
à on'o8.
Le fer est brasé, comme chez nous, au moyen du cuivre et du
borax (tsenlcar).
Les canons de fusil sont fabriqués par parties de om,3o à
o'",4o de longueur. On corroie un morceau de fer de la longueur
voulue,
et l'on fait une lame ayant pour largeur le développe
ment du canon. Cette lame est enroulée sur un mandrin, dans
le sens de la longueur, de manière que les bords du fer soient
rapprochés l'un de l'autre, sans néanmoins se toucher. Une petite
tringle de fer carrée est ensuite introduite dans l'intervalle qui
sépare les bords, et sert à en faciliter la soudure.
Cette soudure se fait par petites parties et en plusieurs chauffes,
jusqu'à ce que le tube soit complet. Lorsque tous les tubes par
tiels destinés à constituer le canon sont terminés, on les soude
bout à bout.
Les pistolets se font d'une seule pièce.
Toutes les culasses sont soudées.
En sortant de la forge, ces canons sont alésés au moyen d'une
machine appelée, en kabyle, teurn.
La pièce principale est un arbre horizontal en fer, supporté
par deux poteaux distants l'un de l'autre de ora,5o environ. Cet
arbre traverse, en son centre,
(ar'aref-n-teurn)
une espèce de meule de pierre
de om,70 de diamètre et de
om,o8-
d'épais
seur, qui sert de volant à la machine et est fixée à l'arbre au mi
lieu de l'intervalle qui sépare les poteaux. L'une des extrémités de
l'arbre est munie d'une manivelle, destinée à imprimer un mou
vement de rotation au système, l'autre reçoit la tige de l'alesoir.