29838 T1.pdf

490 LA KABYLIE.
lins. Les bâtiments sont d'une extrême simplicité, bâtis en pierres
sèches et couverts en diss.
Ces moulins sont très-nombreux en Kabylie; dans le cercle
seul de Fort-Napoléon on en compte 3i4 (1867).
Quand l'eau ne manque pas, les moulins ordinaires peuvent
réduire en farine, dans les vingt-quatre heures, 64 doubles déca
litres de blé ou d'orge. Il y a des moulins qui vont jusqu'à 100
et même 1 2 0 doubles décalitres.
Les moulins ne servent pas seulement pour les céréales pro
prement dites; on y moud aussi le sorgho, le maïs, la gesse, les
fèves, les glands. Le travail moyen, pendant les vingt-quatre
heures, est de 5o doubles décalitres pour le sorgho et le maïs,
de 80 pour la gesse, les fèves et les glands.
La mouture se fait toujours à façon. Le propriétaire du moulin
prélève le seizième de la farine produite. Lorsqu'il fait exploiter
son moulin par un meunier (aharaoui), il donne à ce dernier le
cinquième de ce qu'il prélève lui-même.
FABRICATION DES TAMIS.
De même que le moulin à bras, le moulin à eau donne la farine
brute. Le travail de blutage se fait à la maison, à l'aide de tamis
plus ou moins fins. On fabrique ces tamis dans beaucoup de vil
lages, mais surtout à Icherridhen et aux Ait Hag,
Iraten.
chez les Aït
Le cylindre du tamis (thazaïrth) est en bois de micocoulier (ibi-
k'ès). Le treillage est en fils de peau. Pour obtenir ces fils, on coupe
en lanières très-minces de vieux sacs (thiilouin), puis on file ces
lanières au fuseau.
Le cylindre est percé, sur toute sa circonférence, de trous, plus
ou moins rapprochés, suivant la finesse queTon veut donner au
treillage. A chaque trou sont fixés quatre fils, qui sont tendus d'un
bord à l'autre et forment comme la chaîne d'une étoffe. D'autres
(ils , faisant trame,
sont entrelacés à l'aiguille avec les premiers et
rapprochés de manière, à donner au treillage la finesse voulue.