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INDUSTRIE. 477
Les agents les plus ordinaires du commerce d'émission étaient
des gens des Ait bou Yousef et des Ak'bil. Il venait aussi de très-
loin une foule d'étrangers, pour faire provision de fausses pièces,
qu'ils allaient ensuite mettre en circulation clans leurs pays.
La vente de la fausse monnaie sur les marchés était tolérée .
mais elle devait avoir lieu un peu à l'écart et sans étalage osten
sible. Les Kabyles réprimaient d'ailleurs avec une rigueur extrême
toute tentative d'émission dans leur pays : tout individu que l'on
surprenait, sur un marché, cherchant à faire passer une pièce
fausse était impitoyablement lapidé, séance tenante.
FABRICATION DES TISSUS.
Les Kabyles ne fabriquent que trois espèces de tissus : des
étoffes de laine pour vêtements d'hommes et de femmes, des tissus
laine et soie pour haïks , et des toiles de lin. Tous ces tissus sont
simples.
coup
La fabrication des étoffes de laine et de laine et soie est de beau
la plus importante. C'est une industrie de ménage qui s'exerce
partout; il n'est, en quelque sorte, pas de maison qui n'ait son
métier. Ce travail est encore exclusivement réservé aux femmes.
La nature du pays ne permettant pas l'élevage des troupeaux,
la laine est importée en suint des diverses contrées de l'Algérie,
et surtout du Sud.
On commence par lui faire subir l'opération du lavage,
qui se
fait dans les grands plats de bois appelés djefoun. Elle est arrosée
avec une dissolution de potasse obtenue par le lessivage des cen
dres, et battue avec un battoir en bois (ak'eçar). On la porte ensuite
à la fontaine , où elle est lavée à grande eau et battue de nouveau.
Lorsque la laine est sèche, on en fait sortir la poussière en la
frappant avec une baguette (thamezouaïth-en-tadout) , puis on l'étiré
à la main , afin de la débarrasser de toutes les matières étrangères.
Ensuite vient le peignage, qui s'opère avec des peignes de fer à
longues dents, et qui a pour but de séparer le cœur, c'est-à-dire
les filaments longs et élastiques destinés à former la chaîne des