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INDUSTRIE. 475
Ils se servaient de deux matrices en acier gravées en creux. La
matrice inférieure avait la forme d'un tas,
et était fixée de ma
nière à ce que la face gravée fût bien horizontale. La matrice
supérieure était mobile, et ressemblait à un cachet ayant pour
manche une tige longue de om,i5 à o, 18 et assez mince pour
tenir facilement dans la main. Quand l'ouvrier voulait frapper
une pièce, il plaçait le disque ou, comme on dit en terme de
monnayage, le flan, sur la matrice inférieure, le recouvrait avec la
matrice supérieure, puis, assujettissant celle-ci de la main gauche,
il frappait sur l'extrémité de sa tige, avec le marteau, un coup
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sec, qui suffisait pour déterminer les empreintes
La gravure des matrices se faisait par un procédé tout à fait
analogue à celui qu'emploient nos graveurs à l'eau- forte. Les
faces, préalablement dressées à la lime douce et trempées, étaient
enduites a chaud d'une légère couche de cire qui recevait les
empreintes de l'avers et du revers, par l'interposition, entre les
deux matrices , de la pièce à
contrefaire.'
L'ouvrier enlevait avec
une pointe la cire des parties en creux, puis répandait dans ces
creux du bichlorure de mercure réduit en poudre et légèrement
humecté avec de la salive. Au contact du métal, le sel était dé
composée, et l'acide chlorhydrique mordait l'acier, à la manière de
l'eau-forte.
Les Kabyles n'ont jamais pu parvenir à graver des matrices poul
ies pièces portant une figure. Le faux-monnayage par le frappage
était donc restreint aux monnaies de Tunis et de l'ancienne ré
gence d'Alger, qui n'ont que des légendes écrites.
Us ne réussissaient pas davantage à reproduire l'exergue du
cordon pour les pièces où cet exergue est en creux; ils cherchaient
quelquefois à imiter les caractères au moyen d'un petit burin;
mais cette imitation grossière les faisait reconnaître à première
vue par les Européens.
L'alliage d'argent et de cuivre était seul employé pour la fa-
Jusqu'au règne do Louis XIII, époque à laquelle l'usage du balancier fut défini
tivement adopté, les monnaies françaises n'étaienl pas fabriquées autrement.