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INDUSTRIE. 467
La poudre de guerre française est, comme on sait, composée
Salpêtre 75. 00
Charbon 12. 5o
Soufre 12. 5o
Les habitants du village des Aït el-Arbâ, de la tribu des Aït
Yenni, avaient la réputation de fabriquer la meilleure poudre.
C'est leur dosage que nous venons d'indiquer.
Le salpêtre consommé par les Kabyles était acheté par eux,
en grande partie, à Alger, bien que les négociants français le
leur fissent payer très-cher, par suite des risques- qu'ils couraient
eux-mêmes en se livrant à ce commerce prohibé.
Les Kabyles tiraient aussi du salpêtre de la tribu des Reboula ,
dans la province de Constantine.
Enfin, ils en fabriquaient eux-mêmes, mais en petite quan
tité, en lessivant les terres provenant du sol des écuries et des
vieilles maisons. La dissolution était concentrée jusqu'à ce qu'une
goutte versée sur l'ongle y déposât des cristaux en s'évaporant,
puis elle était abandonnée à elle-même.
Le charbon était préparé avec des sarments de vigne, du bois
d'une espèce de saule appelé isemsel el du laurier-rose.
Le soufre était acheté à Alger, à Constantine ou à Tunis.
Le prix de la poudre était très-variable,
suivant l'état de paix ou
de guerre du pays. Le demi-kilogramme se vendait de 2 fr. 5o cent.
à h francs en temps ordinaire; dans les années qui ont précédé la
conquête, le prix s'en était élevé jusqu'à 10 et même i5 francs.
Les habitants du village de Koukou, chez les Aït Yahia, con
servent mystérieusement, dans des jarres de terre, de la poudre
laissée, disent-ils, par Sid Ali ou T'aleb,
quelque temps après Sid Ameur el-Kadhi,
xvi°
marabout qui vivait
c'est-à-dire à la fin du
siècle ou au commencement du xvif. Nous avons pu nous
procurer un échantillon de cette poudre, et M. Ronnard, -pharma
cien en chef de l'hôpital de Fort-Napoléon,
qui a bien voulu en.
3o.