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464 LA KABYLIE.
Dans le premier, on commence par plonger l'étoffe à teindre
dans un bain, préparé en faisant bouillir de la racine de garance
pulvérisée avec du verjus et quelquefois du jus de citron. A défaut
de verjus, on emploie l'oseille sauvage (thasemmount). L'étoffe
étant retirée du bain, on la saupoudre de chaux vive, qu'on laisse
séjourner pendant vingt-quatre heures, jusqu'à ce que l'étoffe soit
refroidie. On l'immerge alors dans un second bain, obtenu en fai
sant bouillir de la racine de garance pulvérisée dans une dissolu
tion de chaux et de potasse.
Cette seconde opération a pour but de fixer la couleur.
Quelques jours après, on lave l'étoffe à grande eau, pour la faire
dégorger.
Le rouge obtenu est .moins vif que le rouge garance de nos
étoffes, à cause de l'excès d'alcali employé dans le second bain,
qui fait virer la couleur en même temps qu'il la fixe.
Le second procédé consiste à préparer le bain de teinture en
faisant macérer à froid le mélange de garance pulvérisée et de
verjus, auquel on ajoute de l'alun. L'étoffe séjourne dans ce bain
sept à huit jours, jusqu'à ce que la mise en couleur paraisse suffi
sante.
La garance n'est pas cultivée; elle pousse à l'état sauvage dans
toutes les haies, et des hommes font métier de la récolter en au
tomne.
Comme chez nous, la racine retirée de la terre depuis deux
ans est plus estimée que celle de l'année, à cause de sa plus
grande richesse en principes colorants.
Teinture en jaune.
La teinture en jaune par le Ridoljîa segetum s'obtient au moyen
d'un bain, que l'on prépare en faisant bouillir, avec de l'alun et.
du jus de citron, les feuilles et les fleurs de la plante, préalable
ment pilées.
L'étoffe reste dans ce bain deux ou trois jours.