29838 T1.pdf

462 LA KABYLIE.
TEINTURE DES CUIRS.
Les tanneurs kabyles teignent en noir les cuirs de chèvre em
ployés pour empeignes de souliers. Pour obtenir la matière colo
rante, ils mettent, dans un vase contenant une certaine quantité
d'eau, de la scorie de forge pilée, du sulfate de fer et des figues
blanches. Par la fermentation acide des figues, il se produit de
l'acétate de fer, qui, avec le sulfate déjà contenu dans la solution,
concourt à teindre le cuir,
en se combinant avec le tanin.
Cette solution de sels de fer est étendue sur le cuir avec un
chiffon. Lorsque le cuir est sec, on l'assouplit en le froissant avec
la main, après l'avoir, préalablement frotté d'huile.
Les peaux de mouton qui servent à doubler les souliers appelés
thislla ou thirkasln sont teintes en jaune, par le procédé suivant :
la peau tannée est étendue et humectée; on répand à sa surface
externe un mélange d'alun et d'écorce de grenade en poudre, puis
on frotte vivement pour faire pénétrer la teinture; ensuite, on
laisse sécher au soleil.
La teinture des cuirs en rouge est inconnue des Kabyles.
TEINTURE DE LA LAINE.
Les Kabyles ne teignent que la laine et, généralement, la laine
tissée.
La seule opération préliminaire consiste en un lavage au savon
pour dégraisser la laine, qui a déjà été dessuintée avant le tissage.
Cinq
espèces de teinture seulement sont en usage dans le pays :
la teinture en bleu par l'indigo (nila, comme en arabe); la teinture
en rouge par la garance (tharoubia1); la teinture en jaune par le
Bidolfia segetum (thensaputh); la teinture noire par le cytise (Cyti-
sus trlflorus, en kabyle ilouggui);
gomme laque brute (louk).
Ce nom de la garance est évidemment le latin rubia.
enfin la teinture rouge par la