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460 LA KABYLIE.
fosse, dans laquelle on verse une quantité d'eau suffisante pour
dissoudre le tanin de l'écorce et imbiber les cuirs.
Afin de renouveler le tan épuisé,
on fait une levée de fosse
par semaine, jusqu'à concurrence de quarante-huit à cinquante-
huit jours pour les peaux de bœuf,
de chèvre et de mouton. Au bout de ce temps,
fosse définitive.
et de quinze pour les peaux
a lieu la levée de
Une fois retirés, les cuirs sont lavés et sèchent à l'ombre dans
un hangar bien aéré.
Lorsqu'ils sont secs, les cuirs de bœuf sont soumis à l'opération
du rouleau pour les allonger en détruisant le retrait et la rigi
dité occasionnés par le tannage. Cette opération se fait au moyen
d'un instrument enfer, appelé hadida, qui est mousse, a la forme
d'un croissant retourné et est muni d'un manche qui s'appuie sur
la poitrine.
Une fois que les cuirs de chèvre et de mouton sont séchés, on
les froisse à la main et on les frotte d'huile pour leur donner la
souplesse convenable.
Une fosse à tan (thik'eserith) présente à peu près la longueur
d'une peau de bœuf,
î^Bo de largeur et i mètre de profondeur.
Toutes ces fosses sont creusées dans la terre , revêtues en maçonnerie
et couvertes par un hangar.
Le tan provient de l'écorce de chêne vert (Quercus Ilex, en ka
que l'on réduit en poudre sous les meules servant à
byle iggui),
la fabrication de l'huile.
Une peau de bœuf, achetée 1 5 francs, se vend de a 5 à 3o francs
après le tannage. Une peau de chèvre, achetée 2 francs, se vend
de 3 fr. 5o cent, à 4 francs.
Le tannage d'une peau de mouton coûte de 6o cent, à i franc.
On ne trouve de tanneurs proprement dits,
c'est-à-dire d'ou
vriers se livrant à la fabrication des cuirs au moyen du tan, que
chez les Aït Idjer, Aït R'oubri et Ait bou Chaïb , qui sont à proximité
des forêts de chênes. Les Aït Idjer et leurs voisins sont en même
temps tanneurs el cordonniers : ils confectionnent les divers genres
de chaussures en usage chez les Kabyles.