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440 LA KABYLIE.
Lorsqu'on veut avoir des .figues de choix, on sèche, également
à part, les figues qui tombent d'elles-mêmes de l'arbre par suite de
maturité parfaite.
Il existe plusieurs modes d'emmagasinage. Dans le plus grand
nombre des tribus , les figues sont conservées soit dans les grandes
jarres en poterie (ilcoufan) dont nous avons eu déjà occasion de
parler, à propos des céréales; soit dans de grands paniers en ro
et dont le fond est tapissé de branches de
seaux piqués dans le sol,
jujubier nain recouvertes de feuilles de figuier; soit enfin, en tas,
dans des chambres hautes, à l'abri de l'humidité.
Pour empêcher l'invasion des vers , les figues sont arrosées avec
de l'eau salée , et parfumées au moyen de feuilles de laurier et de
calament (Calamintha Nepeta, en kabyle zater).
Chez les tribus du bord de la mer (Aït Ouaguennoun, Iflissen
Lebahar, Aït Djennad, Izer'faouen), les. figues sont conservées
d'une manière toute différente. Elles sont ouvertes et aplaties une
à une, puis, après la dessiccation, elles sont placées par couches
successives dans de grands moules de bois, généralement ronds.
Lorsque le moule est plein, on exerce, au moyen d'une vis, une
forte pression sur les figues, qui se pénètrent les unes les autres,
et forment alors un gros pain compacte, auquel on donne le nom
de thlferecht.
Ces pains font l'objet d'un commerce d'exportation assez consi
dérable.
Le prix du double décalitre de figues, qui,
avant notre arrivée
dans le pays, était de jb centimes à i fr. 2 5 cent., varie main
tenant, suivant l'abondance des récoltes, de 2 à 5 francs.
Les figuiers sont attaqués souvent par maladie dont les
symptômes sont assez semblables à ceux de l'une des maladies du
froment pour lui faire donner le même nom. On l'appelle donc,
suivant les. localités, maras, k'aoussas bu lhaïlalt. Les feuilles jau
nissent, se dessèchent, et l'arbre meurt. Quelquefois il languit un
an ou deux; fréquemment aussi, il périt en peu de jours.
Chose digne de remarque, la lhaïlalt apparaît surtout dans les
bons terrains,
et s'altaque de préférence aux arbres les plus vi-