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ARBORICULTURE. 439
vanl son élal de développement : on l'appelle successivement aker-
kouc-h, azoubzeg', thabekhsist, mirent.
Les ligues jouent un grand rôle dans l'alimentation des Kabyles.
Ils en mangent à l'état frais une quantité si considérable, qu'elles
produisent chez eux une surexcitation nerveuse qui ressemble à
l'ivresse et les rend querelleurs à l'excès : aussi la saison des figues
est-elle toujours une époque de rixes et de batailles.
Pendant le reste de, l'année, deux de leurs repas quotidiens, sur
quatre, sont uniquement composés de figues sèches, qu'ils trem
pent quelquefois dans l'huile pour en faciliter la digestion.
La dessiccation des figues se fait sur des -claies en roseaux (ifeg-
gouguen) ou en diss (thldckenln), qu'on expose toute la journée à
l'ardeur du soleil. Le soir, les claies sont réunies en tas (ir'bir'en)
et superposées les unes aux^autres sur quinze ou seize de hauteur.
Chaque tas est recouvert de paillassons ou d'écorces de liège. Les
propriétaires de figuiers nombreux font ordinairement la dépense
d'un bâtiment spécial pour mettre les claies à l'abri. C'est quelque
fois un simple gourbi, mais souvent aussi une maison en pierres
recouverte en tuiles, comme les maisons ordinaires. On donne à ce
bâtiment le nom d'akhkham-en-tarah.
Le matin , les claies sont étalées de nouveau , et l'on a soin de
retourner les figues les unes après les autres, de manière que
toutes leurs parties reçoivent le soleil à leur tour.
Lorsque la dessiccation est complète,
on laisse les figues en tas
clans un endroit couvert, jusqu'à ce qu'elles aient perdu leur cha
leur,
puis on les emmagasine.
Les figues blanches et les violettes sont séchées à part, niais sans
distinction de variétés , excepté pour quelques-unes qui se dessèchent
difficilement, telles que les variétés thabouhlaboult, thazerart, thar-
ellt', mezzith, ajenjar, et qui sont placées sur des claies particulières.
Les variétés appelées abouh'archaou, el-hadj et thadjiefoulth , qui
sèchent, au contraire, très-facilement, et même sur l'arbre, sont
également mises à part. On les dépose, à mesure qu'elles sèchent,
sur des lits de menus branchages (lârlchenf construits, en forme
de nids d'oiseaux,- entre les branches des arbres.