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436 LA KABYLIE.
autres, séparés par un mois environ d'intervalle. Les époques ré
putées favorables pour ces labours sont : du 10 au 2 3 janvier,
du i3,au 19 février, du 10 au 22 mars, du 10 au 20 avril, et
du
1"
au 21 mai.
Les Kabyles se conforment avec un scrupule tout superstitieux
à ces prescriptions traditionnelles, qui ne font sans doute que for
muler, dans des limites un peu arbitraires, les données de l'expé
rience.
Dans quelques localités, .
cependant, chez les Ait Aïssi, par
exemple, les labours de mars et d'avril sont supprimés,
placés par un seul,'
qui se donne à la fin de mai.
et rem
Souvent, au moment de là dernière façon, on sème sous les
figuiers de l'orge ou des navets; mais cette récolte nuit toujours
à celle des figues. Les propriétaires qui n'ont pas de bœufs de
labour et sont trop pauvres pour en louer se contentent de pio
cher deux ou trois fois le terrain autour des arbres. L'émondage a
lieu dans les mois de janvier, février et mars ; mais l'époque spé
cialement recommandée comme étant de bon augure s'étend du
2 5 février au A mars.
Aussitôt que les premières figues commencent à prendre du
développement, c'est-à-dire dans les premiers jours de juin, la
caprification commence. Cette opération, très-usitée chez les an
ciens , et qui s'est conservée dans le Levant , consiste , comme on
sait, à suspendre aux branches des figuiers des chapelets de fruits
du caprifiguier. Des insectes hyménoptères (Cynips) sortent de ces
fruits, se répandent sur les figues et s'y introduisent.
L'introduction du Cynips dans la figue aurait pour résultat,
d'après ceux qui croient à la caprification , de hâter sa maturation
et de l'empêcher de tomber de l'arbre avant son complet dévelop
pement >.
Le mot doukkar n'est autre que l'arabe ïjsi, qui signifié mâles et s'applique par
ticulièrement aux palmiers mâles. On est donc autorisé à penser qu'à l'époque où ce
nom a été adopté, les fruits du caprifiguier étaient considérés comme renfermant les
organes mâles , dont le pollen était porté dans l'intérieur des figues par les Cynips. Mais
les Kabyles, ignorant complètement l'existence des organes sexuels des plantes, se con
tentent de constater le résultat de la caprification , sans on rechercher les causes.