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432 LA KABYLIE.
midi dont le sol est sec, léger et même un peu pierreux. Les olives
des arbres qui croissent dans les terrains humides, ou sur les ver
sants qui ne reçoivent le soleil qu'une partie du jour, pourrissent
rapidement et produisent une huile de qualité inférieure. On
donne le nom d'azemmour azebll à l'arbre placé dans ces conditions
défavorables.
Quelques individus font des semis d'oliviers;
mais ce mode
de propagation est très-peu usité. On se contente, généralement,
de greffer sur place, et de transplanter ensuite, s'il y a lieu, les
sauvageons (ihachehadhen) qui poussent spontanément en quantité
plus que suffisante. Un jeune plant d'olivier greffé se vend, sur
les marchés, de i à 2 francs.
La greffe en usage pour l'olivier est la greffe dite en couronne.
Les vents violents qui régnent au printemps ébranlent souvent
les greffes et les empêchent de réussir.
La plupart des Kabyles qui possèdent des arbres fruitiers savent
greffer. Quelques-uns d'entre eux,
rement à ce genre de travail,
qui s'adonnent plus particuliè
acquièrent une véritable habileté.
Us sont connus dans le. pays et vont partout où leur talent peut
être utile. De même que les fabricants de charrues, ils ne se font
payer ni leur temps ni leur peine. Ceux qui sont très-pauvres ac
ceptent, des propriétaires riches qui les emploient, ce que ceux-ci
veulent bien leur donner; mais, pour peu qu'un greffeûr ait de
quoi vivre, il refuse absolument de perdre,
en recevant un sa
laire, le mérite de sa bonne œuvre.
Bien que les oliviers soient les plus précieux de leurs arbres,
les Kabyles du Jurjura leur donnent peu de soins; ils n'ont pas
l'habitude de les irriguer, comme le font les tribus de l'Oued Sahel.
Un labour donné à la fin de mars ou au commencement d'avril ,
et seulement dans les terrains faciles à travailler,
un grossier
émondage fait avec la hachette au moment de la cueillette, sont
les seuls travaux qu'ils jugent nécessaires.
Peut-être doit-on attribuer à ce manque de soins le peu de
fécondité des arbres , qui ne produisent que tous les deux ans. Cette
hypothèse nous paraît d'autant plus fondée, que certaines tribus,