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428 LA KABYLIE.
Dans les parties basses , où il n'y a pas d'arbres , on donne aux
animaux des feuilles de maïs, de bechchena, de millet, des ra
cines et des tiges de chiendent (ajfar).
Les vaches laitières sont toujours nourries, autant que possible,
avec des herbes fraîches. On choisit de préférence les laiterons
(thimerzouga) , le lierre (adafal), l'Helmlnthia echioides (en kabyle
halafa).
Pour engraisser les moutons, on leur fait manger des glands
doux, des figues tombées avant la maturité , que (akercliouch) l'on
recueille et que l'on fait sécher à cette intention, des doukkar qui
ont servi à la caprification , de la balle d'orge ou de froment
(agourchal). On fait cuire aussi, pour le leur donner, un mélange
de sorgho, de millet et de balle d'orge, que l'on sale fortement et
auquel on ajoute de l'huile.
Les chèvres paissent toute l'année. Lorsqu'elles ne peuvent sor
tir à cause de la neige ou de la pluie,
on leur apporte à la mai
son des branches coupées dans les haies et les broussailles, de la
clématite (thouzzimt), des asperges sauvages (isekk'im), etc.
Les jeunes animaux , étant peu nombreux et vivant sous le même
toit que la famille, sont l'objet de soins continuels et, l'on peut
dire, affectueux. Ils ont place au foyer,
-et le coin le plus chaud
de la maison leur est réservé. Aussi deviennent-ils très-familiers, et
très-dociles.
Chaque malin, pendant sept jours à partir de la naissance d'un
veau, les femmes luifont avaler des. œufs frais délayés dans l'huile;
les sept jours suivants, les œufs sont remplacés par des figues
pilées. Ensuite le lait de la mère doit lui suffire,
teter deux fois par jour.
et on le laisse
Les vaches kabyles ne se laissent traire que si elles voient leur
veau près d'elles. S'il meurt, on en exhibe un autre à la mère, ou
bien on lui fait voir la peau du mort rembourrée de paille. Si par
ces stratagèmes on ne parvient pas à la tromper, on a recours à des
femmes connues pour posséder des secrets magiques. Dans chaque
village, quelques femmes exercent lucrativement ce métier.
On retrouve en Kabylie la croyance, si commune en France, à