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AGRICULTURE. 425
dant très-avantageuse pour eux, celle plante réussissant très-bien,
et presque sans soins,.dans les plus mauvais terrains.
La gesse (ajilban akerouf) est aussi attaquée par une chenille,
mais beaucoup plus rarement.
Les haricots, melons, pastèques, concombres et citrouilles sont
exposés à une maladie appelée elmen. Les feuilles se couvrent d'une
matière noire et oléagineuse, qui prend la consistance de la glu.
Au bout de quelques jours, les feuilles grillent et les fruits se des
sèchent. 11 est probable que les racines sont rongées par une larve.
Les Kabyles ont remarqué que la plupart des maladies se
développent dans des terrains fatigués par une succession non
interrompue de récoltes épuisantes et de même nature, ou bien
lorsque l'on emploie comme semence des grains provenant des
mêmes terres. Us cherchent à prévenir ces maladies en changeant
fréquemment les semences; mais ils comptent surtout sur une
pratique superstitieuse, qui consiste à ficher dans les champs, le
dernier samedi de janvier, avant le lever du soleil, des tiges de
diss et des branches de laurier-rose. Au printemps, ils y plantent
des roseaux secs, mais c'est pour préserver les récoltes du mauvais
œil.
Les Kabyles ont compris de tout temps l'importance des ap
provisionnements de fourrages. Le climat froid des montagnes, la
persistance des neiges,
en font pour eux une nécessité. Malheureu
sement, la nature du pays s'y prête médiocrement.
Les prairies naturelles sont rares et de peu d'étendue. On les
trouve surtout dans les bas-fonds, là où le terrain est marécageux,
et sur quelques plateaux, privilégiés, comme ceux des Ait R'oubri.
Il existe aussi, au milieu des masses rocheuses du Jurjura, des
cuvettes naturelles où la terre végétale s'est accumulée. Après la
fonte des neiges qui se sont amassées pendant l'hiver dans ces
On appelle aima (pluriel ilmathen) une prairie naturelle qui n'est jamais labourée.
Le mot aouh'dal (pluriel iouk'dalen) s'applique à tout terrain réservé pour y
loin.
faire du