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AGRICULTURE. /,23
influences climatériqucs ou autres cas fortuits qui souvent com
promettent la moisson. Il est presque sans exemple que tous les
genres de récoltes réussissent la même année ; ce qui justifie la
précaution qu'ont les Kabyles de varier leurs cultures.
Nous ne nous occuperons pas des causes d'insuccès agricoles
qui sont communes à tout le pays, telles que le retard des pluies
d'automne, les sécheresses prolongées, les chaleurs trop hâtives,
l'excès d'humidité au printemps, les vents du sud, les saute
relles, etc.: nous indiquerons seulement les maladies des planles
qui, sans être particulières à la Kabylie, sont y observées le plus
habituellement.
Le froment paraît être le végétal le plus exposé à ces causes
accidentelles de destruction.
Lorsqu'il sort de terre, il est souvent attaqué par une maladie
appelée en kabyle maras ou k'aoussas. La plante jaunit, se flétrit
et meurt. Les Kabyles attribuent cette maladie à un ver qui ronge
les racines. Nous n'avons pu constater l'existence de ce ver, mais
sa présence ne nous semble pas nécessaire pour expliquer le maras.
On a observé-, en effet,
que le mal apparaît seulement après une
sécheresse prolongée au moment des semailles, ou lorsque la terre
a été ensemencée avant d'avoir été suffisamment humectée. Dans
ces conditions, les racines ne trouvant pas dans la terre l'humidité
suffisante à la nutrition de la plante, celle-ci doit périr, alors
même qu'aucune larve ne viendrait hâter sa destruction.
La rouille (ameççad), de l'arabe ^£3», «rouille», est aussi une
maladie du froment. Elle est assez connue pour que nous n'insis
tions pas.
Au moment où l'épi commence à se former, le froment est en
core attaqué par une maladie appelée bou zouggar', « le rouge » ,
produite par un très-petit animal rouge, de la famille des puce
rons,
qui envahit la plante et lui donne un reflet rougeâtre. Il
apparaît à la suite des brouillards qui se produisent après des vents
du sud non suivis de pluie.
Enfin, dans les années très-pluvieuses, le froment est souvent
envahi, lorsque l'épi est déjà tout formé, par une autre maladie,