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418 LA KABYLIE.
mais on lui donne souvent une façon, afin qu'il soit bien préparé
pour les prochains labours.
Par suite du morcellement de la propriété, la plupart des ter
rains sont ensemencés chaque année. Afin do suppléer,
autant que
possible, au manque de fumier, on laisse le chaume (imer'lel) sur
le sol. On change aussi la nature des semences: après les fèves, le
froment; après le froment, les pois,
puis l'orge.
Le rendement du blé, dans les très-bonnes années, ne dépasse
pas pour cinq un; celui de l'orge et de la gesse est de huit à dix.
Le rendement du sorgho, du millet, du maïs,
est quelquefois
de quarante-huit pour un; mais ces cultures sont très-incertaines:
il faut des pluies de printemps pour les faire réussir.
SARCLAGE ET DESHEBBAGE.
(ASOUSl)
Pour tous les genres de culture, dans la montagne comme dans
la plaine, le sarclage et le désherbage commencent aussitôt que la
plante est sortie de terre. On se sert pour cette opération, qui est
généralement répétée deux fois, de la petite pioche (Ûakabacht) à
manche court, que tout Kabyle, homme ou femme, porte toujours
à sa ceinture quand il va dans les champs.
Lorsque le blé est déjà fort et qu'on ne peut pas sarcler, on en
lève l'herbe à la main.
Tous les gens de la maison, hommes, femmes et enfants, sont
employés à ce travail. Les femmes nourrices emportent leurs en
fants sur leur dos et les allaitent en travaillant. Beaucoup de femmes
accouchent dans les champs pendant les travaux de sarclage.
Lorsque les bras de la famille ne suffisent pas, le cultivateur
prend des ouvriers à la journée ou à la tâche. A l'époque du sar
clage, les pauvres, et surtout les femmes,
s'organisent en petites
troupes de travailleurs; ils se nomment un chef, qui passe les
marchés pour eux et reçoit l'argent. Avant la conquêle du pays,
le prix de la journée d'un sarcleur était invariablement fixé à un
huitième de réal, c'est-à-dire 3o centimes; il varie maintenant
de /i5 à 60 centimes. Celui qui emploie les ouvriers leur donne