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414 LA KABYLIE.<br />

On ne saurait prendre, en effet, dans ces montagnes, trop de<br />

précautions contre l'enlèvement des terres par les eaux pluviales.<br />

Les habitants le comprennent bien,<br />

et s'ils n'ont pas renoncé à la<br />

culture des céréales pour transformer leurs champs en vergers,<br />

c'est que le souvenir des guerres pendant lesquelles ils étaient blo<br />

qués dans leur pays, et réduits à ses seules ressources, est encore<br />

présent trop à toutes les mémoires.<br />

On n'évalue l'importance des cultures ni par la surface du ter<br />

rain ensemencé ni par la quantité de grain mis en terre, mais<br />

bien par le temps employé. Un homme, interrogé sur ses labours,<br />

répondra qu'il laboure quinze ou vingt jours avec une paire de<br />

bœufs. La moyenne varie de vingt à vingt-cinq jours pour chaque<br />

cultivateur.<br />

Le travail à la pioche s'évalue par journée d'homme.<br />

La journée de travail d'un homme ou d'une paire de bœufs<br />

s'étend depuis le lever jusqu'au coucher du soleil.<br />

Les Kabyles des montagnes comprennent toute l'importance des<br />

engrais. «Un tas de fumier bien garni, disent-ils proverbialement,<br />

vaut mieux qu'un koufi plein de grains,» agoudou Itchour s ezzebel<br />

khir oukoufi<br />

itchouren d'en nâma. Les engrais de toute espèce sont<br />

donc recueillis avec soin et utilisés par eux. Malheureusement, la<br />

paille leur manque pour la litière,<br />

et le petit nombre d'animaux<br />

qu'ils possèdent ne leur fournit qu'une quantité de fumier très-<br />

insuffisante. C'est à peine s'ils peuvent fumer leurs jardins pota<br />

gers et les petits champs, appelés thimizar, qui sont attenants aux<br />

habitations.<br />

Us réservent, pour la culture des vignes et des arbres fruitiers<br />

auxquels ils tiennent le plus, le guano de poules et de pigeons,<br />

ainsi que le fumier du mois de janvier, qu'ils regardent comme le<br />

meilleur.<br />

Ce sont les femmes qui transportent les engrais, sur leur dos,<br />

dans des hottes. Ce mode de transport est l'objet des railleries des<br />

habitants des plaines , qui ont l'habitude de brûler les fumiers. Les<br />

montagnards laissent dire, et leurs femmes, loin de regarder ce<br />

travail comme un déshonneur,<br />

accablent de plaisanteries celles de

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