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AGRICULTURE. 4)3
Dans la saison d'hiver (aàhref alemmas, «le sillon du milieu»),
on donne, quand le temps le permet, deux façons : une pour
rompre le sol, et la seconde, quinze jours après, pour semer. Celle
double façon se nomme arzou d'ouallas, «sombrage et renouvelle
ment». Les cultivateurs comptent peu sur. cette saison, pendant
laquelle les neiges et les grandes pluies rendent souvent impos
sibles les travaux des champs.
Les terrains qui n'ont pu être ensemencés pendant les deux
premières saisons sont travaillés au printemps; c'est, d'après l'ex5
pression kabyle, «le dernier sillon» (adhref boukellb). On fait tou
jours passer la charrue deux et souvent trois fois dans le même
terrain avant de semer.
Dans les terrains frais et bien humectés,
on peut ne cesser les
semailles que quarante jours avant l'époque des moissons; l'orge
a le temps d'arriver à maturité.
On laboure la terre partout où la charrue peut se mouvoir;
mais la charrue est toujours suivie de deux hommes armés de
pioches (ifebbouasen ou Isemilisen, «égaliseurs»),
mottes,
qui brisent les
enlèvent les pierres et piochent les parties du sol où le
soc n'a point passé.
Là où il y a des broussailles, des arbres, des rochers,
sur les
pentes trop roides, dans les terres en jachère depuis longtemps,
tout le travail se fait à la pioche. 11 n'y a jamais alors qu'une
façon.
Il n'est pas rare de voir des gens se suspendre par la ceinture
à des cordes,
pour cultiver à la pioche des terrains d'un accès
difficile ou dangereux. 11 existe à Adeni, chez les Aït Iraten, un
verger de figuiers, appelé Amenana, qui a été créé ainsi.
Des rigoles pour l'écoulement des eaux sont pratiquées partout
où elles sont nécessaires. Dans les terrains en pente rapide on
creuse des fossés à la partie supérieure,
afin d'empêcher les eaux
de raviner et d'emporter l'humuss Les eaux doivent être versées
dans les ruisseaux naturels, bien connus de chaque propriétaire
et désignés,
au besoin, par l'autorité du village. Ceux qui ne se
conforment pas aux règlements à ce sujet sont punis d'amende.