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412 LA KABYLIE.
lerons successivement de la culture dans les montagnes et de la
culture dans les plaines.
CULTURE DANS LES MONTAGNES.
Dans les montagnes, où la terre végétale, formée de débris
désagrégés des micaschistes et des gneiss, est plus beaucoup lé
gère et plus perméable que dans les plaines,, les labours com
mencent de bonne heure,
pluies;
et généralement après les premières
souvent ils sont achevés avant que les gens des plaines
aient commencé leurs travaux. Les montagnards ont de puissants
motifs pour les terminer promptement : en se hâtant ils peuvent,
avant que l'automne ait dépouillé les arbres ( frênes , figuiers , etc.)
de leurs feuilles, en nourrir leurs bœufs, qu'ils vendent ensuite
avec avantage aux habitants de la plaine; puis les blés, semés de
bonne heure, lèvent avant les premières neiges.
Dès que les labours sont achevés, les bêtes d'attelage sont con
duites sur les marchés dans le Hamza, lisser, le Hodna et jusque
dans la province de l'Ouest. Les propriétaires évitent ainsi les frais
de nourriture pendant l'hiver,
et réalisent toujours des bénéfices
si la vente a lieu en temps opportun. II y a des paires de bœufs
qui se vendent jusqu'à Aoo et même 5oo francs.
Beaucoup de gens n'achètent des bœufs que pour les labours,
et les revendent immédiatement après qu'ils sont finis. Cependant,
ceux qui ont des réserves de fourrage pourl'hiver achètent déjeunes
bœufs (imounan) aussitôt après avoir vendu ceux qui ont fait le tra
vail de l'année. Ils les dressent au labourage pendant la campagne
suivante, pour les revendre ensuite, comme nous l'avons dit.
Il y a trois époques de labour :
i"
l'automne,
décembre et de janvier, 3° enfin le printemps.
20
les mois de
La saison d'automne, appelée adivref el-lekherif, «le sillon d'au
tomne», est la meilleure;
c'est l'époque où se font les labours les
plus nombreux. On ne donne guère qu'une façon à la terre , et l'on
sème en même temps qu'on laboure : on se hâte de terminer le
travail,
afin de vendre les bœufs.