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406 LA KABYLIE.
probablement par le fait:
2°
de la contraction tonique artérielle,
i*
de la surfibrination relative du sang,
sous l'influence d'une ali
mentation toxique, qui paraît agir primitivement sur le système
nerveux à la manière de l'ergot du seigle. Ces gangrènes seraient
justement appelées gangrène* des affamés.
La pathologie des Kabyles peut se résumer en un mot : misère.
Ce mot a été développé surabondamment et à chaque page de
notre travail. Examinons maintenant comment la charité adminis
trative de la France s'efforce de rendre à la population kabyle la
charge de ses maux moins lourde et moins douloureuse.
Depuis le premier jour de notre occupation en Kabylie, l'entrée
de nos hôpitaux a été largement ouverte aux indigènes : les plus
malheureux sont y traités gratuitement; ceux qui possèdent quelque
aisance et les riches y Sont admis moyennant une redevance qui
est loin de couvrir les dépenses que l'on y fait pour eux. Les uns
et les autres sont.soignés avec autant de dévouement que nos sol
dats et nos colons.
Dans tous les postes que nous occupons, un médecin militaire
attaché au bureau arabe donne tous les jours des consultations,
distribue gratuitement dès objets de pansement et des médica
ments; il est quelquefois littéralement assiégé par la foule des
malades, des écloppés ou des infirmes. Ce médecin se transporte
dans les villages où régnent des épidémies, propage la vaccine,
accompagne enfin les officiers de police judiciaire pour les opéra
tions de médecine légale. Partout il reçoit, par les sollicitations
pressantes de trop nombreux clients , des témoignages de la con
fiance qu'il inspire.
Notre bienfaisante action médicale paraît donc, au premier
abord , convenablement assurée au milieu des populations kabyles ,
nous pourrions dire dans toute l'Algérie.
Malheureusement, le médecin du bureau arabe, qui presque
toujours cumule, avec ses fonctions auprès des indigènes, un service
hospitalier ou régimentaire , ne peut, le plus souvent, se rendre
aussi utile qu'il le voudrait.