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404 LA KABYLIE.
chassés dans l'artère iliaque primitive droite; le membre droil
seul avait été atleint de gangrène.
L'embolie ne pourrait donc être soupçonnée que pour les deux
cas de gangrène asymétrique que nous avons rencontrés à la con
sultation du bureau arabe (obs. 3 et 5). Nous considérons donc
comme autochthoncs , c'est-à-dire formés sur place, les caillots de
nos amputés; et ce qui vient encore à l'appui de cette opinion,
c'est que, chez tous les sujets observés, il n'existait pas de signes
stéthoscopiques de maladies organiques du cœur,
donnent le plus souvent naissance aux embolies.
maladies qui
Chez tous les malades une circonstance frappante était l'éma-
ciation prononcée, la décoloration des muqueuses, la teinte brune
bistrée du tégument, signes certains d'une cachexie profonde, et
auxquels se joignaient des bruits vasculaires cervicaux. Cet en
semble symptomatique ne pouvait laisser de doutes sur l'existence
de la chloro-anémie à une période avancée. Tous les sujets étaient ,
du reste, de malheureux journaliers, voués à une existence précaire,
et qui n'avaient pas leur alimentation assurée tous les jours, même
lorsqu'ils se livraient à des travaux pénibles.
Depuis les belles recherches hématologiques d'Andral et de
Gavarret, nous savons que le sang
des anémiés a une tendance
manifeste à la coagulation rapide; qu'il peut se prendre, en dehors
des vaisseaux, en un caillot à bords retroussés, à surface eouen-
neuse; que ces propriétés peuvent trouver leur explication dans
l'augmentation relative de la fibrine , le chiffre des globules descen
dant au-dessous de la moyenne normale. Nous savons aussi, et,
pour ce fait,
nous nous en rapportons au témoignage de M. Mon-
neret, que la fibrine peut se coaguler dans les vaisseaux, pendant
la vie, chez les chloro-anémiques1. M.'Monneret ne parle, il est
vrai, que des granulations globulaires et verruqueuses adhérentes
aux valvules cardiaques, circonstance qui pourrait remettre en
question la nature embolique des gangrènes de nos Kabyles; mais
nous avons dit plus haut les motifs qui nous font rejeter cette
Voir Pathologie médicale , I. I , p. TtNo.