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MALADIES ET MEDECINE. 395
exprimer sa vigueur que pour caractériser ses symptômes, frappa
en six semaines plus de trois cents individus sur une population
de deux mille habitants.
D'après le rapport de MM. Léonard et Marit1, la maladie qui
faisait tant de victimes était un véritable typhus nosocomial, ana
logue à celui qui sévit ordinairement dans les camps, les prisons
et les villes assiégées. L'exposé lucide, fait par ces observateurs,
des caractères principaux de l'épidémie kabyle, ne laisse aucun
doute sur sa véritable nature. Selon eux, les épidémies typbiques
ne se présenteraient pas, par exception, à des époques très-éloi-
gnées les unes des autres, mais se renouvelleraient fréquemment
en Kabylie. C'est du moins ce qui résulte des informations qu'ils
ont prises auprès de personnes notables et intelligentes du pays.
Les épidémies de typhus n'ont d'autres causes, en Kabylie, que
la misère, des populations, l'encombrement et la saleté des habi
tations,
dies infectieuses.
conditions dans lesquelles se développent toutes les mala
EMPOISONNEMENTS.
Une plante qui croît spontanément dans presque toute l'Algérie ,
et qui est surtout commune en Kabylie, où on la désigne sous le
nom d'addad,
cause très-fréquemment des empoisonnements.
En i846, M. Tabouret, médecin de l'hôpital de Ben Aknoun,
constate le décès de deux enfants par l'action toxique de cette
plante. En i85A, M. Commaille, pharmacien militaire, assiste à
la mort de trois autres enfants de Douera, qui avaient mangé la
racine d'une carduacée d'espèce indéterminée. En 1 863, M. Ca-
basse, médecin en chef de l'hôpital de Fort-Napoléon, donne ses
soins à quatre enfants du village de Taourirt Mek'k'eren empoi
sonnés par Yaddad*.
Ces accidents éveillèrent l'attention des naturalistes, et les en
gagèrent à étudier Yaddad et à déterminer sou
classement dans nos
nomenclatures botaniques. M. Morin, pharmacien militaire, croit
Voir Mémoires de médecine et de chirurgie militaires, 3"
Voir Gazette des hôpitaux, i864 , p. 3a4.
série, t. X.