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MALADIES ET MÉDECINE. 393<br />

restreint, il démontre suffisamment la fréquence de la phthisie en<br />

Kabylie.<br />

Nous pouvons ajouter que cette maladie, au dire des médecins<br />

et des chefs que nous avons pu interroger,<br />

serait la cause de la<br />

majorité des décès pendant l'hiyer. Ce fait s'explique par les per<br />

turbations météorologiques qui se produisent aux altitudes kabyles ,<br />

par l'insuffisance de vêtements chez les indigènes, circonstances<br />

sur lesquelles nous avons insisté plus haut et que nous nous con<br />

tentons de rappeler ici.<br />

Les médecins kabyles emploient très-souvent la saignée dans les<br />

maladies aiguës du poumon1; ils connaissent comme traitement<br />

interne les boissons excitantes sudorifiques , telles que les infusions<br />

de menthe (zater), de fleur de sureau, de sauge (souak<br />

en-Nebbif<br />

les décoctions de salsepareille (achâba iskerchi), ou de figues sèches<br />

(tazart).<br />

M. le docteur Vincent rapporte, d'après l'assertion du capitaine<br />

Devaux,<br />

que la fumée du benjoin projeté sur des charbons ar<br />

dents, ou celle qui résulte de la combustion des cônes de cèdre,<br />

jouent un grand rôle, en Kabylie, dans le traitement des affec<br />

tions chroniques du poumon. Nos médecins indigènes n'ont pu<br />

nous renseigner sur cette pratique.<br />

Les fumigations mercuriellès sont quelquefois employées contre<br />

les bronchites chroniques où les laryngites, lorsqu'il y a,<br />

chez le<br />

malade, des antécédents syphilitiques. Une femme du village<br />

d'Imâïnceren, qui se vante de quelques connaissances médicales, la<br />

nommée Aïni Naît Amara, élève du médecin El-Hadj Mohammed,<br />

traite les vieux rhumes comme la vérole; la phthisie n'est pour<br />

elle , comme pour beaucoup des médecins kabyles , qu'une syphilis<br />

viscérale. La manière dont on pratique les fumigations est légère<br />

ment modifiée dans ces cas : on bourre une pipe avec du henné, on<br />

y fait brûler un trochisque mercuriel ; le malade aspire la fumée.<br />

Nous avons vu enlre les mains de l'un de ces médecins des lancettes de Chàrrière.<br />

Il pratiquait la saignée sur les veines du pli du bras. Jamais, disait— il , ses opérations<br />

n'avaient été suivies d'accidents; il connaissait à peu près les rapports dp l'artère bu-<br />

mérale.

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