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386 LA KABYLIE.
de climats, d'habitudes, et par l'intervention plus ou moins active
de la médecine. «Comme la syphilis, dit M. Bollet,
est beau
coup moins vénérienne que la blennorrhagie et le chancre simple,
en ce sens qu'elle constitue une maladie générale non moins con
tagieuse à la période secondaire qu'à la période primitive,
et se
transmet en dehors de tout rapport sexuel aussi bien que par le
coït, il est bien naturel qu'on l'observé seule dans les localités
peuplées d'habitants encore plus misérables que débauchés, et que
quelques auteurs l'aient appelée, dans ces pays, la syphilis Inson-
tlum.n Ce passage, tiré des conclusions du travail de M. Bollet,
représente fidèlement l'un des traits les plus saillants de la syphilis
chez les Kabyles.
La syphilis tertiaire est largement représentée en Kabylie; il
n'est pas de jour où l'on ne constate,
sur les consultants du bureau
arabe, des exostoses ou des ostéopériostoses les caries des fosses
,
nasales \ enfin la phthisie laryngée. Chez ceux de nos indigènes
qui se présentent avec laraucité ou l'extinction de la voix, l'éma-
ciation de la phthisie confirmée, qui accusent des hémoptysies, ce
ne sont pas les sommets des poumons qu'il faut examiner d'abord;
avant de s'adresser aux signes stéthoscopiques, on trouvera moins
péniblement une explication des symptômes dans l'inspection du
pharynx et de la surface tégumentaire : des brides cicatricielles,
des pertes de substance, des ulcérations sur le voile du palais ou
la voûte palatine; sur la peau, des traces de syphilides ulcératives..
Une remarque intéressante , et que nous avons pu vérifier, a été
faite par M. Vincent, c'est l'absence des douleurs ostéocopes noc
turnes chez les Kabyles atteints de syphilis osseuse. «Le mode.
habituel de coucher des Arabes, borné à l'emploi d'une natte placée
sur le sol, et leurs habitudes diurnes de presque nudité, réduisent
considérablement le phénomène de Texacerbation nocturne. II est
bon de se rappeler cette particularité quand on examine pour la
première fois un malade indigène. En tout cas, le séjour à l'hôpi
tal , dans des conditions ordinaires d'habitation , met vite un terme
à ce sflence nocturne du symptôme principal de l'affection1. ,,
Expose'
clinique , etc. p. 5.3.