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MALADIES ET MÉDECINE. 3G3
M. Desmares1 considère aussi ces deux maladies comme des de
grés de la même affection; enfin, selon Wecker2,
si le catarrhe de
la conjonctive a ordinairement peu de tendances à se transformer
en ophthalmie purulente, il n'est cependant pas rare de voir un
catarrhe aigu ou chronique dégénérer en ophthalmie purulente,
et de voir aussi des personnes atteintes primitivement d'une
ophthalmie catarrhale avoir ensuite des granulations palpébrales.
Si ces transformations se produisent sur un sujet unique, n'esl-
il pas permis de supposer qu'elles peuvent se faire dans le passage
de la maladie par voie contagieuse sur des sujets différents?
Nous croyons donc à l'identité spécifique des trois genres
d'ophthalmies que nous avons observés sur les Kabyles : de la
description que nous avons donnée de ces trois genres on peut
conclure une parfaite similitude de la maladie avec l'ophthal
mie épidémique qui,
sous des noms différents,, ophthalmie mili
taire, ophthalmie des armées, ophthalmie égyptienne,
se produit par
tout où existent des agglomérations d'hommes et des conditions
d'encombrement.
Nous ne chercherons pas ici à déterminer l'élément essentiel de
la contagion; que cet élément soit la granulation palpébrale ou
le pus granuleux, comme M. a essayé Thiry de le prouver au
congrès de Bruxelles; que ce soit simplement le muco-pus des dif
férentes formes de l'ophthalmie; peu importe au résultat final de
la transmission,
puisqu'il est à peu près impossible de rencontrer
des granulations sans trouver aussi le muco-pus du catarrhe ocu
laire simple, et réciproquement.
Une question plus intéressante au point de vue pratique est de
savoir quels sont les modes de la contagion chez nos Kabyles, et
son point de départ, l'accident primordial qui la met en action.
La contagion s'opère, dans les habitations, par la promiscuité
des êtres qui y sont entassés et serrés dans un espace étroit; elle
se fait par les caresses, parles attouchements échangés entre tous
les membres d'une même famille, hommes, femmes el enfants, qui
Voir Traité des maladies des yeux.
Traité des maladies des yeux, Paris, 1 845 , t. I, p. a H.