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326 LA KABYLIE.
Maâtka, des Aït Djennad, des Iflissen, des Aït Ouaguennoun, oc
cupent tous des altitudes inférieures à 9 o o mètres.
Ces chiffres peuvent être considérés comme faisant partie ou
s'approchant beaucoup de la moyenne des altitudes habitables, si
Ton se rappelle que des centres de population sont établis sur
divers points du globe à plus de deux mille mètres au-dessus du
niveau de la mer. A ces hauteurs extrêmes où il est donné à l'homme
de vivre, toute son économie est influencée par la raréfaction con
sidérable de l'atmosphère. Les Européens, transportés sur les hauts
plateaux du Mexique, éprouvent des accidents qui ont surtout été
bien décrits par M. Jourdanet1, et, plus récemment, par plusieurs
de nos médecins militaires, M. Cavaroz, entre autres 2. Le premier
phénomène qui se produit est l'accélération des mouvements res
piratoires; elle a pour but de suppléer,
par la multiplicité des am-
pliations du thorax , à l'insuffisance de l'hématose. On observe au
contraire , dans l'appareil de la circulation , une perturbation qui se
traduit par la diminution de fréquence et de force des battements
du cœur. Le poumon n'a pas l'ampleur nécessaire pour absorber
sous un énorme volume d'air la quantité d'oxygène nécessaire à la
réparation du sang et à l'excitation du cœur. Le résultat de ce dé
faut d'équilibre entre les deux fonctions est une dépression des
forces, un affaiblissement de la constitution, qui peut être bientôt
suivi des désordres les plus graves. M. Jourdanet a tracé un tableau
éloquent de la maladie des montagnes; il oppose au portrait de
l'Européen qui tente l'acclimatement aux altitudes extrêmes celui
de l'indigène,
qui possède une poitrine dont l'ampleur dépasse les
proportions qu'on devrait attendre de sa taille peu élevée.
Aux altitudes kabyles,
si le trouble des fonctions est peu pro
noncé chez les individus qui y séjournent accidentellement, il n'en
est pas moins appréciable ; il serait fatal à ceux qui porteraient en
L'air raréfié, dans ses rapports avec l'homme sain et avec l'homme malade, Paris,
sur l'anémie dans ses rapports avec l'altitude (Séances de l'Académie de
1862. — Note
médecine, i863).
2 De larespiratinn^sur les hauts plateaux de l'Anahuac (Mémoires de médecine mi
litaire, 3"
série, t. XIV).