29838 T1.pdf

12 LA KABYLIE.
crites. On pourrait, sans trop s'éloigner de la vérité, donner pour
toute définition à la Kabylie du Jurjura le nom de bassin du Sébaou.
Les Kabyles ont plusieurs noms pour désigner ce fleuve dans les
différentes parties de son cours. Depuis la mosquée de Boubehir,
où se réunissent les deux ruisseaux que l'on peut considérer comme
ses sources et qui apportent les eaux des Ulilten, Aït Itsour'ar, Illou-
len Oumalou, Aït Ziki et Aït Idjer, jusqu'à Chaoufa, ils l'appellent
Asif-em-Boubehir; de Chaoufa à l'entrée de la gorge qui sépare les
Aït bou Khalfa des Aït Ouaguennoun, Iâmraouien Asif (rivière des
Amraoua); dans le parcours de ces défilés, Asif Gueggerourdjaïn
(rivière des gorges)1; à sa sortie, Asif-n-Essébaou ensuite Oued-
,
en-Nessa (rivière des et enfin Oued femmes) bou Berak (rivière
aux canards)2 Nous
lui conserverons, dans tout son cours, le
nom unique de Sébaou,
Le Sébaou'
est coupé par une barre à son embouchure, comme
généralement adopté par les Français.
presque toutes les rivières de l'Algérie; il n'est ni navigable ni
même flottable. Torrent impétueux au moment des grandes pluies
et de la fonte des neiges, il est réduit en été à un mince filet d'eau.
Dans la partie supérieure, il cesse même de couler à l'arrière-
saison, et Feau y forme des flaques stagnantes.
Les eaux du Jurjura s'écoulent par une foule de torrents, qui
forment deux bassins secondaires, l'un compris entre le contre
fort de Fort-Napoléon et l'arête de Tizi-n-Tleta, et l'autre entre
cette dernière crête et celle de Tizi R'ennif.
Tous les cours d'eau du premier bassin se réunissent pour for
mer la rivière des Aït Aïssi, qui se jette dans le Sébaou à Isikhen
Oumeddour,
un peu à l'est de Tizi Ouzzou.
Ceux du second bassin , après avoir traversé en plusieurs bran
ches le massif des Maâtka, se réunissent également en un seul
canal, qui prend le nom d'Oued Bougdoura, et a son confluent
Aguerardjou (gorge),
2 Dans l'esprit des Arabes et des Kabyles, Oued-en-Nessa signifie la rivière des
pluriel iguerourdjaîn.
femmes. Mais le mot Nessa ne serail-il pas plutôt le nom grec du canard uijo-oa? Oued
bou Berak ne sérail alors que la traduction arabe d'une dénomination plus ancienne qui
s'est conservée,
arabe.
parce que, parla similitude de consonnance des mots, on a pu la croire