3:HIKLRJ=VUXUUZ:?a@q@i@l@a;M 01791 - Maroc Hebdo ...

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Prenant acte des atteintes aux
droits de l’Homme sous l’ère
Hassan II, SM Mohammed VI
appelle à un pardon collectif.
Mais l’Histoire est têtue.
Est-ce le procès d’un règne?
N°681 du 13 au 19 Janvier 2006
ON NE TUE
PAS LE PÈRE
Maroc 15 DH - France 3 Euro - Belgique et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,25 $
M 01791 - 681 - F: 3,00 E
3:HIKLRJ=VUXUUZ:?a@q@i@l@a;
Dernière fête du trône de Hassan II, le 3 mars 1999.

COUVERTURE
On ne tue
pas le père
Prenant acte des atteintes aux droits de
l’Homme sous l’ère Hassan II, SM Mohammed
VI appelleà un pardon collectif. Mais l’Histoire est
têtue. Est-ce le procès d’un règne? p.18-21
ÉDITO
Avoir mal à son foot
Par Mohamed Selhami
ACTUALITÉ
Le chauffeur du compagnon du général Dimi
est- il vivant ?
Un témoin énigmatique
Course vers la présidence en Algérie
Qui succèdera à Abdelaziz Bouteflika ?
Nomination de 24 nouveaux ambassadeurs
La diplomatie renforcée
Abderrahim Bouabid décoré à titre posthume
L’éternel militant
Augmentation du flux de clandestins marocains
vers l’Italie
Rome préoccupée
Un Marocain tué par la police canadienne
Appel à la transparence
La chronique de Mustapha Sehimi
La fusion par soustraction
SOMMAIRE n°681
4
9
10
11
13
14
15
16
ECONOMIE
L’aménagement de la vallée du Bouregreg
Amouaj, un chantier de 10 ans
Inauguration de l’Ibis Ouarzazate
Les paris d’Accor
Prix national de la Sécurité au travail
Le mérite du sérieux
Le marché de l’automobile au Maroc
L’explosion du neuf
Avant l’entrée du groupe Caisses d’Epargne
Le CIH conforte ses fonds propres
La Bourse de Casablanca
Un choix d’avenir
Saâd Azzouzi, Directeur à la RAM
“Nous voulons diversifier nos marchés”
SOCIÉTÉ ET CULTURE
40 ème anniversaire de fondation Miloud Chaâbi
La fibre sociale
Études supérieures à l’étranger
La cote des grandes écoles françaises
M. Fekkak ouvre un restaurant aux USA
Le rescapé du 11 Septembre
Marock, le film de toutes les polémiques
La touche de Laila Marrakchi
Plusieurs parutinos de livres pour enfants
Encourager la littérature enfantine
MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 15 e ANNÉE - N° 681 du 13 au 19 Janvier 2006
4, rue des Flamants-Riviera- Casablanca — Maroc Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma
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ÉDITORIAL
4
Mohamed Selhami
On peut évidemment vivre
sans foot, du moins sans
grandes prouesses footballistiques.
Aussi vrai qu’il y a une vie
après un échec autour d’un ballon
rond désobéissant malgré l’habilité
et la combativité de joueurs manifestement
talentueux. Cela dit, on ne
cracherait pas, mais alors pas du tout,
sur des succès générateurs de joie et
d’allégresse collectives. Aucun peuple
ne le ferait,
même pas ceux
dont le sport national
est le cricket, le
hockey sur glace ou
le sumo. Pour nous,
comme pour les
autres, le foot a
donc toujours constitué
un fabuleux
moment festif, un
formidable exutoire
pacifique de toutes
les frustrations du
quotidien.
Il se trouve que
Notre football –unique pratique, de surcroît ludique,
qui déplace les foules et soulève un enthousiasme bon
enfant- est malade de ses dirigeants. Quelle médication ?
Avoir mal à son foot
Et même
lorsqu’on ira
en Égypte,
c’est pour faire
quoi, à part
l’obligation
morale d’y
être ?
notre propre planète-foot est en crise.
Crise de coaching et crise d’encadrement
administratif. Les deux étant
intimement liées. La conséquence
logique, c’est la crise de résultats, la
série noire de contre-performances.
La coupe du monde 2006, qu’on voulait
organiser, on n’a même pas été
foutus de s’y qualifier. La débâcle de
Tunis nous est restée au travers de la
gorge. Pour le moment, nous sommes
à quelques encablures de la CAN
(Coupe d’Afrique des Nations) que
l’Egypte abritera du 20 janvier au 10
février 2006.
C’est dans ce contexte, pas vraiment
reluisant pour un football national au
creux de la vague, que deux membres
parmi nos valeureux dirigeants
fédéraux ont choisi de quitter le
navire. Il s’agit du vice-président et
du secrétaire général de la Fédération,
M’hamed Aouzal et Ahmed Ammor.
Personne n’est indispensable, mais
on pouvait difficilement faire mieux
pour enfoncer le clou. Surtout après
la valse effrénée d’entraîneurs nationaux
: le lynchage de Baddou Zaki,
donné en offrande expiatoire ; la
comète Philippe Troussier et les
millions empochés
en deux mois, sans
qu’il ait réellement
bossé ; puis l’arrivée
en catastrophe
de M’hamed
Fakhir, à qui on a
souhaité la bienvenue
par
l’effritement du
bureau fédéral.
C’est du joli.
Alors, on fait quoi
? Et même lorsqu’on
ira en Égypte,
c’est pour faire
quoi, à part l’obligation morale d’y
être ? Plus qu’un diagnostic, c’est une
sentence : notre football –unique pratique,
de surcroît ludique, qui déplace
les foules et soulève un enthousiasme
bon enfant- est malade de ses dirigeants.
Quelle médication ?
Pour commencer, et même pour finir,
il faudrait que l’État ne s’en mêle
plus. Que les staffs dirigeants des
clubs soient enfin déclarés adultes,
capables de choisir eux-mêmes, librement,
leurs représentants pour
conduire la fédération. Le foot peut
être, aussi, un espace d’apprentissage
de la démocratie. La mise à niveau
et le professionnalisme arriveront
dans ce mouvement associatif, donc
privé, sans accouchement assisté.❏
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Idéale
Ce numéro est tiré
à 25.000 exemplaires
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

© Ph. AFP
FIL DIRECT
Le procès en appel
des 14 Sahraouis
le 24 janvier
Ali Salem Tamek
La chambre criminelle de
la cour d’appel de
Laâyoune a reporté au
mardi 24 janvier 2006
l’examen des dossiers de
14 personnes poursuivies
dans le cadre des événements
survenus dans la
ville en mai 2005. Ce nouveau
report intervient pour
permettre à la défense de
préparer les plaidoiries.
Les 14 mis en cause ont
été condamnés, le 14 décembre
2005, à des peines
allant de 6 mois à 3 ans de
prison ferme.
Casablanca sous
haute surveillance
le jour de l’Aïd
Le mercredi 11 janvier
2006, jour de l’Aïd, les
Casablancais ont remarqué
un impressionnant déploiement
de police. Dans
tous les croisements, carrefours
et ronds-points de
la métropole, des policiers
en tenues étaient en faction
depuis les premières
lueurs du jour. Alors que
des brigades motorisées
du Groupe Urbain de
Sécurité (GUS) sillonnaient
les moindres recoins
de la ville. Raison de cette
mobilisation: non pas
une quelconque alerte à
l’attentat, mais tout simplement
la surveillance de
la ville en prévision d’éventuels
incidents lors de
cette journée qui se caractérise
par une forte circulation
des armes blanches
et partant, une recrudescence
des bagarres et des
agressions mortelles.
6
Alger demande l’extradition
de son ressortissant Abderrahman Achour
Arrêté par la police
judiciaire de
Casablanca, le mercredi
4 janvier, cet investisseur
de nationalité algérienne,
installé au
Maroc depuis pratiquement
deux ans, est
demandé en extradition
vers son pays. Les autorités
algériennes avaient
lancé contre lui un mandat
d’arrêt international
via la police Interpol et
demandent au ministère
de l’Intérieur et à celui
de la Justice son extradition dans les plus
brefs délais. Incarcéré actuellement dans la
prison civile de Salé, il est poursuivi dans
son pays pour le transfert au Maroc d’une
importante somme d’argent de 300 millions
de dirhams. Pour échapper à cette décision,
Abderrahman Achour a déposé auprès des
services marocains par le biais de son avocat
une demande d’asile politique. Selon ce
dernier, « l’extradition de mon client ne peut
aboutir que si les autorités algériennes pré-
Affaire CIH : activation
de la procédure par contumace
Encore un nouveau report du
procès des anciens cadres du
Crédit immobilier et hôtelier
(CIH). Cette fois-ci, il a été renvoyé
au 21 mars 2006 pour
absence de certains accusés et
témoins. Néanmoins, grande nouveauté,
cette fois-ci, le président
de la cour d’appel de Casablanca,
Mustapha Faris, a annoncé qu’une
procédure par contumace sera
entamée à partir la prochaine
audience à l’encontre de trois accusés
toujours en fuite. Il s’agit de
Moulay Zine Zahidi, ancien
Président directeur général de la
banque, Naima Hiyam et Ahmed
Skalli. Rappelons que ce procès,
qui a duré pendant plus de deux
El Mostafa Sahel.
© Ph. MHI
Moulay Zine Zahidi.
sentent à leurs homologues
marocaines un
dossier d’enquête bien
ficelé sur lui ». Avant
d’ajouter « il faut également
que son dossier
soit pris en charge par
un juge d’instruction
algérien ». Ce sont
selon lui les conditions
juridiques nécessaires
pour concrétiser cette
décision que seul le président
de la Cour
suprême pourrait autoriser.
Investisseur et
entrepreneur de son état, Abderrahman
Achour opère dans divers secteurs d’activité,
notamment dans le carton et le papier.
Pour rappel, les deux pays sont liés par un
accord d’extradition signé en 1957. Cet
accord avait permis au Maroc en 1993 d’extrader
vers l’Algérie l’ancien chef du GIA
(Groupe islamique armé), Abdelhak Layada,
impliqué dans plusieurs procès des islamistes
dans son pays. ❏
ans, entache toujours la réputation
d’une banque qui a réussi un grand
virage vers la restructuration et la
performance. Khalid Alioua, son
actuel patron, a réalisé un travail
remarquable depuis sa nomination
à la tête de la banque.
Loui remplace
Chennaf à la FDT
Le bureau du syndicat
national de l’enseignement,
affilié à la
Fédération nationale du
Travail (FDT) a tenu
récemment à Rabat une
réunion au cours de laquelle
Abdelaziz Loui
a été élu à l’unanimité,
secrétaire général du
syndicat en remplacement
de Abderrahmane
Chennaf décédé en décembre
2005.
Lors de cette réunion,
Mohamed Ouassimi a
été élu secrétaire général
adjoint du syndicat.
Ioui, membre du bureau
du syndicat national
de l’enseignement
depuis 1995, est l’un
des fondateurs de la
FDT.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
© Ph. AFP

FIL DIRECT
Détournement
d’aides marocaines
à Sao Tome
Le ministre des Affaires
étrangères de Sao Tome
et Principe, Ovidio
Pequeno, a été accusé par
le magazine local
Equador d’avoir détourné
pour son compte personnel
une somme de
500.000 dollars que le
gouvernement marocain
avait accordée à son
pays.
En déniant ces accusations,
M. Pequeno a soulevé
une tempête politique
dans son pays, car
il s’est défaussé sur le
Président Fradique de
Meneses, qu’il accuse à
son tour d’avoir utilisé
cette somme sans se
soumettre au contrôle
gouvernemental.
Des mines qui tuent
au Sahara
Un Mauritanien a trouvé
la mort et deux touristes
qataris ont été grièvement
blessés suite à
l'explosion d'une mine
mardi 10 janvier 2006
dans la région de Bir
Moghrein à l'extrême
nord de la Mauritanie.
Le Mauritanien tué dans
cette explosion fait fonction
de guide touristique
qui accompagnait un
groupe de touristes qataris
arrivés le 8 janvier
2006 au nord de la
Mauritanie pour s'adonner
à la chasse à l'outarde.
Le véhicule qui transportait
les touristes qataris a
été soufflé par une mine.
Cette région du pays est
en effet truffée de dizaines
de milliers de mines
qui causent chaque année
de nombreuses victimes
parmi les civils.
8
Le congrès de l’UC en mai 2006
Après plusieurs mois
de préparation, le
sixième congrès de
l’Union constitutionnelle
aura lieu en mai 2006 à
Casablanca. C’est un
congrès qui intervient
après l’adoption de la
nouvelle loi sur les partis et
il permettra à l’UC de s’y
conformer. Il lui permettra
également de revoir ses
structures et, surtout, d’ouvrir
la voie à de nouveaux
Abdellah Firdaous et Mohamed Abied.
cadres pour rejoindre les
instances dirigeantes du parti. Pour l’actuel secrétaire général,
Mohamed Abied, le congrès couronne un travail de fond réalisé
depuis les élections de 2002. L’objectif, selon lui, est que l’UC soit
plus fort après le congrès et mieux préparé pour les prochaines
échéances, à savoir les élections de 2007. Aucun des membres
actuels du bureau politique n’a annoncé son intention de se représenter.
Mais, vu le nombre d’éventuels prétendants, il y a fort à
parier que les congressistes n’auront que l’embarras du choix.
© Ph. MHI
Du nouveau à la SNRT
Etabli par le gouvernement et
approuvé par le Conseil supérieur
de la communication
audiovisuelle (CSCA), le cahier
des charges de la société nationale
de radiodiffusion et de télévision
(SNRT), présenté le 9 janvier
2006 à Rabat, marque une
nouvelle étape dans le service public.
Désormais, cinquante heu-
res de programmes au quotidien
sont à prévoir par TVM, El
Arrabia, Assadissa, Al Maghribia
et Laâyoune TV. L’ensemble des
émissions d’information devra
représenter un minimum de 500
heures de programmes par an
avec une prédominance pour les
questions économiques et sociales.
Les services de la SNRT seront
aussi dans l’obligation de proposer
au moins dix fois par semaine
des programmes de santé, d’éducation
civique, de consommation
et de prévention. Une émission
hebdomadaire consacrée à
© Ph. MAP
© Ph. MHI
Nabil Benabdellah.
la femme et des émissions quotidiennes
de variété, de jeu et d’humour
destinées aux jeunes sont
également à mettre en place. Une
large place est accordée aux sports
avec la création en 2006 de la
nouvelle chaîne de télévision
Arriyadia. Selon Nabil
Benabdellah, ministre de la
Communication, ce cahier de
charge permettra à la SNRT, d'entrer
dans le monde de la compétitivité,
du perfectionnement et
de la créativité.
La Logan diesel lancée
au Maroc
Laarbi Belarbi.
Le constructeur automobile
roumain Dacia, filiale de
Renault, a annoncé avoir
lancé sur le marché marocain
la “dCi”, version diesel
de la voitue économique
Logan. La Somaca, assembleur
de la marque au Maroc
prévoit de vendre jusqu’à
9,000 Logan diesel en 2006.
«Nous avons une grande
confiance dans la Logan »,
a dit Larbi Belarbi, directeur
général de la Somaca.
«Les résultats de la version
essence sont allés au-delà
de nos estimations. Nous en
avons déjà vendu 2.500 véhicules
depuis son lancement
en juillet 2005. Mais
snous savons que le marché
marocain est à 75% favorable
aux voitures diesel»,
a-t-il poursuivi.
Travail saisonnier
en échange de sexe
Trois travailleuses saisonnières
agricoles marocaines
en Espagne, sous couvert
d’anonymat, ont dénoncé
au quotidien espagnol ABC
les conditions d’un autre âge
dans lesquelles travaillent
des milliers de femmes émigrées,
principalement marocains,
dans la région de
Murcie. Selon elles, pour une
étrangère, l’unique condition
pour se faire embaucher,
c’est d’accepter d’avoir des
relations sexuelles avec les
contremaîtres. «Cette situation
n’est pas nouvelle, dit
l’une d’elles. Depuis que je
suis arrivée, il y a deux ans,
ce problème existait déjà».
«Où que tu ailles, ils demandent
tous la même chose
dans cette région», confirme
une autre.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
© Ph. MHI

Le chauffeur du compagnon du général Dimi est-il vivant ?
Un témoin
énigmatique
Vingt-deux ans après les faits,
l’affaire de la mort mystérieuse
du général Ahmed Dlimi n’en
finit pas de susciter des remous.
Dernier développement en date, la réapparition
d’un témoin direct de la mort
du général.
Le revenant se nomme Hamid Kjimi.
Il était le chauffeur de Haj Ahmed
Lahrizi, ami et compagnon de route de
Dlimi, le jour de sa mort. Selon la version
officielle, c’est lui qui conduisait
la voiture qui a été percutée, ce jour-là,
par un camion fou sur un boulevard
périphérique de Marrakech. Barahim
Kjimi, son fils unique, est catégorique:
«Mon père est vivant. Des gens l’ont
aperçu au quartier Yaacoub El Mansour
à Rabat. Même Driss Benzekri m’a
confirmé qu’il était en vie et ce n’est
qu’une affaire de jours avant qu’on ne
nous permette de le voir».
Le jeune homme est confiant. Il est
surtout très enthousiaste à l’idée de
revoir ce père disparu depuis bientôt
22 ans. Afin d’accélérer les choses, il
a sollicité l’aide de l’IER pour que la
Onze des treize jeunes femmes détenues
à la prison d'Aït Melloul, dans
le cadre de l'affaire du CD pornographique
d'Agadir, ont été libérées lundi
9 janvier 2006. Les deux autres, toutes
les deux mineures lors des faits, continuent
de purger une peine, de six mois
et un an, dans la prison d’Inzegan.
Cette libération intervient à l’occasion
de l’Aïd Al Adha quand SM
Mohammed VI a gracié 611 personnes
condamnées par différents tribunaux
du Royaume. Ces 11 jeunes femmes
sont les victimes du touriste sexuel belge
lumière soit faite sur le sort de son père.
Contactée à ce propos, Latifa Jbabdi,
membre de l’Instance Équité et
Réconciliation s’est refusée à tout commentaire
et s’est contentée d’affirmer:
«Désormais, notre travail est terminé.
Les informations que vous cherchez
figurent dans le rapport qui a été remis
à sa majesté Mohammed VI et qui va
être publié prochainement». En somme,
et en attendant la publication de ce rapport
volumineux, rien, ou presque, ne
filtre concernant le sort de Hamid Kjimi
et plusieurs questions restent en
suspens: Est-il réellement vivant,
comme le soutient son fils, qui affirme
tenir cette information de ses voisins et
du président de l’IER, Driss Benzekri?
Auquel cas, où et dans quelles conditions
Hamid Kjimi a-t-il passé les 22
années pendant lesquelles il a disparu de la circulation ?
Etait-il vraiment entre les mains des autorités comme le prétendent
certaines sources? L’est-il toujours? Et même s’il
réapparaît, qui peut garantir que Hamid Kjimi acceptera de
témoigner sur les circonstances de la mort du général Ahmed
Dlimi ?
MEL
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
ACTUALITÉ
En haut, le général
Ahmed Dlimi. En
bas, Hamid Kjimi.
Libération de 11 victimes
de Philippe Servaty
Philippe Servaty.
© Ph. DR
Philippe Servaty, ancien journaliste du
quotidien belge Le Soir, qui avait publié
sur Internet des photos de ses ébats avec
ces jeunes femmes.
«La libération de ces détenues à quatre
mois du terme de leur peine, est sans
doute liée à la diffusion d'une enquête
réalisée, en partie en Belgique, par la
chaîne marocaine 2M», commente Le
Soir dans son édition du mardi 10 janvier
2006. Le journal rappelle également
que la justice belge ne s'est toujours pas
intéressée sérieusement au coupable.❏
CN
9
© Ph. DR
© Ph. DR

ACTUALITÉ
Course à la présidence en Algérie
Qui succédera
à Abdelaziz Bouteflika ?
Lakhdar Brahimi
Depuis son retour
triomphal de
France où il était
hospitalisé, le président algérien,
Abdelaziz Bouteflika,
est entré dans une période
d’hibernation dont l’échéance
semble encore lointaine.
Car malgré sa récente
apparition, le mardi 10 janvier,
à l’occasion de la prière
de l’Aïd, et n’en déplaise à
Abdelaziz Belkhadem, le
secrétaire général du Front
de libération nationale
(FLN) et ministre spécial qui
martèle à tout va que : «Le
président est là, il dirige le
pays et gère ses affaires»,
Bouteflika n’a pas encore
repris ses activités politiques.
www.elmouradia.dz, le site
de la présidence algérienne
est, à ce propos, éloquent.
Ses rubriques audiences,
activités nationales et internationales
affichent la mention
«aucune activité n’est
prévue pour le mois de jan-
10
© Ph. AFP
vier». Une vacuité qui
résume de façon on ne
peut plus claire, le vide
qui règne actuellement
au sommet du pays. Or
la nature n’aimant pas le
vide, des rumeurs de plus
en plus persistantes font
état de l’ouverture de la
course vers la présidence.
Parmi les prétendants les
plus sérieux, Lakhdar
Brahimi fait office de
favori. L’ancien haut
fonctionnaire des Nations
Unies et émissaire spécial
de Kofi Annan dans
plusieurs dossiers de la
plus haute importance, dont
celui de l’Irak et du Liban,
aurait été choisi comme remplaçant
de Abdelaziz
Bouteflika par les «décideurs»,
ces généraux qui font
la pluie et le beau temps en
Algérie. Cette rumeur est tellement
persistante qu'elle a
contraint Lakhdar Brahimi
à un démenti. Il n’empêche,
sa récente démission de son
poste à l’ONU pendant
l’hospitalisation de
Abdelaziz Bouteflika en
France laisse planer certains
doutes sur ses véritables
intentions. En attendant, des
voix s’élèvent en Algérie
pour stigmatiser un «système
en bout de course». Parmi
elles, celle du docteur Saïd
Sadi, le chef du Rassemblement
pour la culture et la
démocratie (RCD) qui
déclare sur les colonnes du
Figaro: «Bouteflika revendique
un bilan positif, mais
il dirige un pays qui semble
incapable de soigner dans
ses hôpitaux un ulcère
hémorragique. Puis, quand
il rentre, le Département du
renseignement et de la sécurité
(DRS) paralyse la capitale
avec des manifestations
populaires sous prétexte que
le président va bien et remercie
Dieu. À trop vouloir rassurer,
on organise l'au-delà,
pas le présent». ❏
MEL
L’UMA a un nouveau patron
Union du Maghreb
L’ arabe (UMA) a un
nouveau secrétaire général.
Il s’agit de Habib Ben
Yahia. L’ex-ministre tunisien
des Affaires étrangères,
âgé de 67 ans, a été
nommé lors de la 24ème
session du conseil des
ministres des Affaires
étrangères des pays de
l’UMA, tenue le samedi 7
Habib Ben Yahia
janvier 2006 à Tripoli.
Habib Ben Yahia, conseiller diplomatique
à la présidence tunisienne, succède à son
compatriote Habib Boularès, âgé de 72 ans,
confronté à des problèmes de santé.
Il occupera sa nouvelle fonction le 1er
février 2006 pour une durée de trois ans. Sa
désignation a été approuvée unanimement
par les dirigeants des pays membres de
l’UMA. Au cours de cette réunion, les
ministres des Affaires étrangères ont également
discuté de plusieurs questions rela-
© Ph. AFP
tives à la réalisation de
l'intégration économique
maghrébine et les perspectives
de développement,
notamment la
mise sur pied d'une Zone
maghrébine franche et le
parachèvement de la
création de la Banque
maghrébine d'investissement
et de commerce
extérieur.
Dans ce cadre, une rencontre
des ministres maghrébins des
Finances aura lieu avant mars 2006 à Tunis
pour parachever les procédures réglementaires
relatives à cette institution bancaire.
Regroupant l’Algérie, la Libye, le Maroc,
la Mauritanie et la Tunisie, l’UMA, créée
en 1989 à Marrakech, est en butte à différents
problèmes conjoncturels l’empêchant
d’aller de l’avant, notamment le différend
opposant Rabat et Alger au sujet du problème
du Sahara marocain.❏ BE.L
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

Le Roi nomme vingt-quatre nouveaux ambassadeurs
2006 commence sous
le signe du renouveau pour
L’année
la diplomatie marocaine.
Ainsi, au cours d’une cérémonie officielle,
mardi 10 janvier au Palais Royal
de Rabat, SM le Roi Mohammed VI
a procédé à la nomination de vingtquatre
nouveaux ambassadeurs dans
plusieurs pays. Il s’agit de Abdellah
Belkziz, nommé en Algérie,
Noureddine Benomar au Sultanat de
Oman, Najib Zerouali en Tunisie,
Noureddine Sefiani en Russie, Ahmed
Bourzaim en République de Corée,
Larbi Rafoua en Argentine et Ali
Achour au Vatican. Il y a également la
nomination de Mohamed Loulichki
en tant qu’ambassadeur représentant du
Maroc auprès des Nations Unies à
Genève, Mohamed Jaber, affecté au
Niger, Mohamed Maa Al Ainine au
Soudan, Abdelkader Zaoui aux Emirats
Arabes Unis, Mohamed El Ouafa en
Iran, Farida Jaidi au Brésil, Mohamed
Belaich au Koweit, Ali Boji au Gabon
et Ghailani Dlimi en Bulgarie.
Le Souverain a également désigné
Zhor Alaoui nouvelle ambassadrice
La chambre des représentants du
Congrès américain a voté, fin
décembre 2005, un amendement à loi
sur l’émigration par lequel elle supprime
le Visa de la diversité, plus
connu au Maroc par loterie du visa.
Initiative justifiée, principalement, par
le risque que des terroristes s’introduisent
aux Etats-Unis par ce canal.
Cependant, l’amendement n’entrera
en vigueur que l’année prochaine, car
les candidatures pour l’édition 2007
ont effectivement été remplies et les
résultats seront connus à partir de mai
2006.
Le programme Visa de la diversité,
instauré dans les années 1980, permettait
chaque année à 50.000 res-
du Maroc en Suède,
Abdelfttah Amor au
Cameroun, Mohamed
Hourorou au
Bangladesh, Bouchaib
Yahdih en Norvège,
Mohamed Reda El
Fassi au Pakistan,
Houcine Ferdani au
Vietnam, Mohamed Ait
Ouali au Bahrein et
Mohamed Maa El
Ainine en Jordanie.
Cette cérémonie de
nominations a eu lieu
en présence de plusieurs
officiels marocains,
dont le ministre des Affaires étrangères
et de la Coopération, Mohamed
Benaissa, de son ministre délégué aux
Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri,
et de Brahim Frej, Chambellan du Roi.
Cette vague de nominations qui a touché
plusieurs ambassadeurs confirme
la volonté de SM le Roi de renforcer
la diplomatie marocaine à l’étranger.
Chose dont il avait fait état à plusieurs
reprises dans ses précédents discours
sortissants de pays faiblement représentés
aux Etats-Unis, dont le Maroc,
de gagner la carte de résidents permanents
par tirage au sort. Pour l’édition
de 2006, 5.980 Marocains ont
décroché une «green card» par ce biais.
En effet, la loterie pour les Etats-Unis
était devenue une véritable industrie au
Maroc, et, dans le plus petit bourg, on
pouvait tomber sur un quidam qui proposait
des formulaires de candidature
contre de l’argent.
N’empêche, la loterie du visa aura tout
de même permis à des dizaines de
milliers de Marocains, la plupart de
conditions modestes, d’échapper au
chômage, voire de sortir leurs familles
de la misère. C’est le cas de Mostafa
ACTUALITÉ
La diplomatie renforcée
Adieu le rêve américain
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
SM le Roi Mohammed VI recevant les nouvaux ambassadeurs.
adressés à la Nation. Il dote ainsi la
diplomatie marocaine de profils expérimentés,
au parcours solide et à l’esprit
ouvert. Le Maroc a, en effet, grandement
besoin de ces nouveaux profils
pour défendre ses droits les plus légitimes,
en premier lieu la question du
Sahara, auprès d’instances internationales
et de pays amis et frères. ❏
AA
Fikri, 40, originaire d’Agadir, vendeur
de hot-dog sur la 7ème avenue, à New
York. Diplômé d’université, il n’a pas
rechigné à se recycler pour venir en
aide à sa mère et à ses six frères et
sœurs. «Au Maroc, j’étais au chômage
et je me sentais isolé du monde. J’ai
gagné à la loterie du visa et je suis
venu dans ce pays qui offre des possibilités
aux jeunes désireux de travailler
dur pour construire leur avenir.»
Un espoir dont des dizaines de milliers
d’autres jeunes seront privés par la
décision de la chambre des
Représentants américaine. À cause des
fanatiques terroristes du 11 septembre.❏
AR
11
© Ph. MAP

5© Ph. DR
ACTUALITÉ
Mort d’un jeune homme au cours d’une course-poursuite avec les GUS
Bavure ou accident ?
La victime, Adil Ziyati.
Meurtre, bavure ou simple
accident ? C’est la question
que devra trancher le juge
d’instruction chargé par le parquet
général près la cour d’appel de Rabat
d’enquêter sur les circonstances de la
mort de Adil Ziyati, jeune Slaoui blessé
mortellement plusieurs jours aupara-
12
vant lors d’une course-poursuite avec
des agents du Groupe Urbain de
Sécurité (GUS). Après deux semaines
d’atroces souffrances, le jeune homme,
qui avait eu la colonne vertébrale brisée,
a livré l’âme le samedi 31 décembre
2005. Entre temps, une vague d’indignation
s’était répandue parmi la
population slaouie, qui a organisé plusieurs
sit-in et marches de soutien à la
famille Ziyati. Mot d’ordre de cette
mobilisation: la dénonciation de cette
bavure, l’élucidation des circonstances
de la mort du jeune Adil et la traduction
des coupables devant la justice.
Les faits remontent au 13 décembre
2005. Ce jour-là, Adil Zyati, qui
détenait une bouteille de vin, a été pris
de panique au passage d’une patrouille
du GUS. Il s’est lancé dans une course
folle parmi les ruelles du quartier populaire
Hammam Chlieh, à Salé. Selon les
déclarations de son ami Abderrahmane,
témoin de la scène, Adil Ziyati a été
pris en chasse par un policier à moto,
et qui lui a asséné un coup du pied le
projetant contre le mur, après quoi il
est tombé par terre avant que le policier
et sa moto ne viennent s'échouer
sur lui. Toujours d’après ce témoin,
Adil aurait été par la suite roué de coups
par les autres agents de la brigade du
GUS arrivés en renfort. Cette version
sera démentie par le policier qui conduisait
la moto qui a percuté Adil Ziyati.
L’agent en question affirmera qu'il poursuivait
la victime lorsque cette dernière,
qui courait à vive allure, a perdu
l'équilibre avant de percuter le mur et
d’atterrir directement sous les roues de
son engin.
L'autopsie démontrera qu'une blessure
au niveau de la colonne vertébrale et de
la moelle épinière était à l'origine du
décès de Adil. Elle conclura également
que le corps de la victime ne comportait
aucune autre trace de violence.
Malgré tout, le policier sera finalement
déféré devant le juge d’instruction pour
répondre de l’accusation d’«acte de
violence ayant entraîné la mort sans
avoir l'intention de la donner». ❏
MEL
25 morts et 10 blessés graves
dans un accident de la route
Àla veille de l’Aïd El Kebir, les routes marocaines ont
été, encore une fois, le théâtre d’une tragédie aux allures
de véritable massacre. 25 morts et 62 blessés, dont 10
grièvement, est en effet le bilan macabre d’un accident de
la circulation survenu dans la matinée du mardi 10 janvier
2006 sur la route Nationale 8 reliant Marrakech à Agadir.
Selon la Wilaya de Marrakech, le drame, qui a eu lieu à proximité
de l’Oudaya, une localité située à 27 kilomètres de
la capitale du Sud, serait dû à l’excès de vitesse. Des témoins
oculaires rapportent que l’accident serait survenu lorsque
l’un des deux autocars voulant éviter un tracteur est entré
en collision frontale avec un autre autocar qui venait dans
le sens inverse. Ce lourd bilan s’explique par le fait qu’en
cette période de fête, les deux autocars étaient bondés de passagers
désireux d’aller passer l’Aïd avec leurs familles. Une
période durant laquelle certains transporteurs peu scrupuleux
multiplient les navettes, quitte à contraindre leurs chauffeurs
à conduire en permanence, sans repos ni sommeil.
L’excès de fatigue, conjugué
à l’augmentation du trafic
routier et au manque
d’entretien des véhicules,
entraîne tout à fait logiquement
une multiplication des
accidents mortels. Résultat,
le Maroc fait aujourd’hui
figure de champion en la
matière. C’est ainsi qu’en
2004, 3.894 personnes ont
trouvé la mort dans des accidents de la circulation et près
de 15.000 autres ont été blessées, selon les statistiques du
ministère des Transports. Les pouvoirs publics estiment à
11 milliards de dirhams le coût que représentent les accidents
de la circulation chaque année, soit l'équivalent de
2,5% du Produit intérieur brut. ❏
MEL
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
5© Ph. DR

© Ph. MAP
Feu Abderrahim Bouabid décoré à titre posthume
L’éternel militant
Abderrahim Bouabid.
Parmi les cinquante-huit signataires
du Manifeste de
l’Indépendance du 11 janvier
1944, auxquels SM le Roi vient de
décerner des ouissams royaux, un
nom émerge du lot. L’hommage posthume
coïncide avec le quatorzième
anniversaire de sa disparition. Il s’agit
du leader de l’Union socialiste des
Forces populaires, feu Abderrahim
Bouabid, décédé le 8 janvier 1992, et
dont la famille a reçu le ouissam, lundi
9 janvier 2005.
Si Abderrahim, comme aiment à l’appeler
ses frères du parti USFP, a
consacré sa vie à militer, d’abord pour
l’indépendance puis pour la démocratie,
n’a pas vécu jusqu’au jour où
il pouvait voir le début d’application
de quelques-unes de ses idées. Mais
sa contribution à l’essor démocratique
du pays est indéniable.
Membre actif du parti de l’Istiqlal, il
fut parmi le noyau dur qui allait créer
en 1959 l’Union nationale des forces
populaires, sous la présidence de
feu Abdellah Ibrahim. D’ailleurs,
quand ce dernier a été désigné
Premier ministre en 1958, Me
Bouabid a été fait ministre de
l’Economie. C’est à lui qu’on doit
la création de la monnaie nationale,
la mise en place de la SAMIR
et le lancement de plusieurs autres
entreprises industrielles et bancaires.
En 1972, à la tête de ce que l’on
appelle le groupe de Rabat, la
majorité de la commission administrative
de l’UNFP, Me Bouabid
annonce la scission avec le parti
dirigé par M. Ibrahim. Il officialisera
deux ans plus tard son parti,
l’USFP. Un parti qui dirigera vingtsix
ans durant le bloc de l’opposition.
Une opposition qui a conduit
en 1998 à l’alternance dirigée par
le successeur de Me Bouabid à la
tête du parti, Me Abderrahmane
Youssoufi.
Militant des droits de l’homme, Si
Abderrahim, en avocat émérite, a été
de tous les procès politiques que le
Maroc des années de plomb a connus.
Natif de Salé en 1921, Me Bouabid est
l’un des plus jeunes signataires du
manifeste de l’indépendance. AParis,
de 1945 à 1949, Bouabid sera l’infatigable
avocat de la cause marocaine
dans les milieux libéraux français et
le talentueux lobbyiste de l’indépendance
du Royaume. Persécuté par les
forces de l’occupation, il connaîtra
également la prison durant les années
de l’indépendance.
Sa dernière incarcération remonte à
1981. Il a été placé en détention à
Missour, condamné à un an de prison
ferme pour avoir refusé la proposition
de feu Hasan II pour l’organisation
d’un référendum au Sahara.
Pour lui, les provinces du Sud sont
marocaines et le resteront. Il sera libéré
en février 1982, soit six mois après
sa détention.❏
N. J
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
ACTUALITE
ILS ONT DÉCLARÉ
Abdellah Herrif, SG d'Annahdj
Addimocrati au quotidien
algérien El Khabar
«Le Maroc a refusé l'autodétermination
du peuple
sahraoui quand il
s'est rendu compte que
cela menait à l'indépendance…
Le régime
marocain s'est retourné
contre la légalité internationale.»
Jacques Chirac, président français
«L'Europe, c'est le
souci de la dignité
de chacun, le refus
de l'exclusion, la
lutte contre le chômage…Trop
d'entre
nous sont victimes
de la pauvreté».
© Ph. MHI
Jose Luis Zapatero,
Premier ministre espagnol
«L’augmentation des subventions de
l’UE à Ceuta et Melilla est un pas en
avant, mais elle demeure en deçà de
ce que nous pourrions accepter.»
Tahar Benjelloun, écrivain
«Depuis la Gazelle
d’Or à Taroudant,
jacques Chirac
contemplera le spectacle
de ses héritiers
qui s’entredéchirent
avant les élections
présidentielles.»
© Ph. MHI
Mohamed Khalidi, Sg du parti de
la Renaissance et de la Vertu
« La création du parti de la
Renaissance et de la vertu ne constitue
pas une scission du PJD au sens
étroit du terme, mais intervient après
une profonde réflexion basée sur la
conviction de réviser les concepts du
référentiel islamique. »
Ismail Alaoui, Sg du PPS
«Les relations inter-maghrébines se sont
répercutées négativement sur les échanges
commerciaux entre les pays de la
région».
13
© Ph. AFP

ACTUALITÉ
Augmentation du flux de clandestins marocains vers l’Italie
Rome préoccupée
Des émigrés marocains en Italie.
Un clandestin sur trois interceptés
le long des côtes
Italiennes vient du Maroc.
Selon les statistiques du ministère
de l'Intérieur italien, les candidats à
l'immigration illégale vers l'Europe
en provenance du Maroc sont passés
de 2,4 % à 32,4 %. Les autorités
italiennes expliquent cette augmentation
par les incidents qui se sont
produits dans la région de Ceuta et
Melilla, en octobre 2005.
Le ministre de l’Intérieur italien,
Une vingtaine de personnes, dont
quinze Marocains, ont été arrêtées
mardi 10 janvier en Espagne au
terme d’une opération policière
menée à Madrid, en Catalogne et au
Pays Basque. C’est le ministre espagnol
de l’Intérieur, José Antonio
Alonso, qui a annoncé cette arrestation
au cours d’une conférence de
presse organisée pour l’occasion.
Les personnes arrêtées sont présumées
membres de deux cellules de
recrutement de «moujahidines» pour
les envoyer combattre en Irak. Le
responsable espagnol a expliqué que
14
Giuseppe Pisanu, a
affirmé qu’au cours
des deux derniers mois
de 2005, la situation a
empiré sur les côtes italiennes.
En Sicile et à
Lampedusa, l'île située
à mi-chemin entre
l'Italie et les côtes
d'Afrique du Nord, les
arrivées de clandestins
ont doublé par rapport
à la même période de
2004, malgré les mauvaises
conditions
météorologiques. Cette
évolution semble préoccuper
sérieusement le gouvernement
italien. Giuseppe Pisanu a
exprimé ses craintes de voir surgir
une situation d'urgence avec l’arrivée
massive des barques et bateaux au
début du printemps.
Cette augmentation trouve son explication,
selon le ministre de l’intérieur
Italien, par le renforcement de
la double barrière de barbelés de
Ceuta et Melilla. Ainsi une bonne
partie du flux marocain d'immigration
clandestine qui se dirigeait habi-
Arrestation en Espagne de quinze
Marocains présumés terroristes
© Ph. DR
ces deux cellules ont tissé des liens
réguliers avec des personnes établies
en France, en Belgique, aux Pays-
Bas, en Turquie et en Irak.
Elles pourraient être également liées
au Groupe islamique combattant
marocain (GICM) et au Groupe salafiste
pour la prédication et le combat
(GSPC) algérien.
Seulement, les autorités espagnoles
n’ont pas encore trouvé de preuves
qui impliquent ces deux cellules dans
la préparation d’éventuels attentats
terroristes. Mais elles n’écartent pas
cette option d’autant que certains
tuellement vers l'Espagne aurait
changé d’itinéraire et s’est orientée
vers l'Italie à travers la Libye et la
Tunisie.
A cet effet, l'ambassadeur du Maroc
en Italie, Tajeddine Baddou, a été
convoqué, le 30 décembre 2005, au
ministère des Affaires étrangères. Le
gouvernement italien lui a ainsi fait
part de ses préoccupations. Il a également
renouvelé la demande de collaboration
entre le Maroc et l’Italie
pour lutter contre l’immigration clandestine.
A rappeler que depuis six
ans déjà, un accord pour la réadmission
des clandestins expulsés
existe, mais n'a toujours pas été ratifié.
Selon les statistiques du ministère
de l'Intérieur, 23.000 clandestins sont
arrivés sur les côtes italiennes en
2005, soit 10.000 de plus qu'en 2004.
14 % des immigrants illégaux entreraient
en Italie par bateau, contre 29
% en camion ou en train. Quant à la
grande majorité des clandestins, soit
67 % du total, elle arrive légalement
en Italie avant d'y séjourner illégalement.
❏
CN
membres des deux cellules ont un
accès direct au leader de l’organisation
Al Qaida en Irak, Abou Mousaâb
Zarqaoui. Selon des chiffres du
ministère de l'Intérieur, les autorités
espagnoles ont arrêté 90 personnes
soupçonnées d'implication dans des
activités terroristes en 2005.
D’un autre côté, sur les 18 islamistes
arrêtés à Malaga le mois dernier,
12 ont été remis en liberté en attendant
des enquêtes supplémentaires,
alors que 6 ont été incarcérés.❏
AA
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

ACTUALITÉ
Mohamed Anas Bennis, 24 ans, est-il victime d’une bavure policière ?
Appel à la transparence
Bavure policière ou légitime
défense? Le mystère entoure
encore la mort de
Mohammed Anas Bennis. Ce jeune
homme de 24 ans a été abattu par un
policier le 1er décembre 2005 à
Montréal alors qu’il se rendait chez
lui après avoir fini la prière d’El Fajr.
Selon les policiers, le défunt possédait
une arme blanche qu’il aurait
utilisée pour attaquer un policier lors
d’une intervention dans le quartier
Côte-des-Neiges. La famille refuse
cette version. Argument avancé :
leur fils n’est pas du genre à avoir des
gestes violents. Une version officieuse
dit qu’Anas se trouvait sur les
lieux au moment où la police procédait
à l’arrestation d’un individu
suspecté de trafic de cartes de crédits
et qu’il a été touché par une balle
perdue. Cinq semaines après l’incident,
le 7 janvier 2006, environ cinq
mille personnes sont descendues
dans la rue pour exprimer leur
mécontentement et dénoncer le
manque de transparence des autorités
policières. La marche a duré plus
de deux heures avant d’arriver à l’hôtel
de ville de Montréal où les membres
de la famille ainsi que quelques
représentants d’associations ont pris
la parole pour demander qu’une
enquête publique et indépendante
soit ouverte. L’entourage du défunt
estime qu’Anas est victime d’une
bavure policière et qu’il a été ciblé
à cause de son profil ethnique. À
Montréal, les appels se multiplient
pour une meilleure sensibilisation
du corps de la police à la diversité
culturelle et religieuse des citoyens.
Salam Elmenyawi, président du
conseil musulman de Montréal, a,
Nouvelles mesures pour
les MRE en Hollande
Après le test d’intégration imposé aux Marocains
résidents aux Pays-Bas, ces derniers se voient
imposer une nouvelle mesure encore plus contraignante.
Il s’agit de la cotisation à la sécurité sociale, qu’ils doivent
impérativement verser dès janvier 2006. Le montant
de cette cotisation s’élève à environ 800 Dh par
mois. « Cette somme est très élevée par rapport au
revenu moyen de plusieurs employés marocains en
Hollande », a dénoncé l’Association de travailleurs
marocains aux Pays-Bas.
Malgré les nombreuses manifestations à Amsterdam
d’une trentaine d’associations d’immigrés, les examens
de langue et de culture néerlandaises ont été validés
Anas Bennis avec des membres de sa famille.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
quant à lui, demandé que la politique
du profilage racial systémique cesse
et que la police de Montréal revoie
sa façon de faire et a invité tous les
musulmans à la solidarité. Une
enquête sur les circonstances du
drame de Mohamed Anas Bennis
aurait été confiée à la police de la
ville de Québec. Cela risque de prendre
plusieurs semaines. La vérité ne
sera pas établie de sitôt.❏
BEL
par le gouvernement. Imposés par la ministre de
l’Intégration, Rita Verdonk, ces tests sont jugés discriminatoires
par tous les immigrés de Hollande.
Le gouvernement néerlandais a en effet redoublé de
fermeté après le meurtre du cinéaste Theo van Gogh,
le 2 novembre 2004, par le jeune islamiste néerlandomarocain
Mohamed Bouyeri. Avec les Turcs, les
Marocains constituent la communauté d’immigrés la
plus forte aux Pays-Bas.
L’immigration marocaine en Hollande qui en est à sa
troisième génération. Composée pour la majorité de
Rifains, elle est estimée à 400.000 immigrés.
CN
15
5© Ph. DR

16
L’UD de Bouazza Ikken décroche du MP et MNP
La fusion par
soustraction
Al’heure des manœuvres touchant certaines
formations politiques, ce qui se passe au sein
de la famille de la mouvance populaire ne
peut que retenir l’intérêt. C’est, en effet, à divers titres
l’expression de pratiques et de comportements qui
en disent long sur la culture tellement prégnante dans
notre système de partis.
De quoi s’agit-il ? Du projet désormais avorté de
fusion entre les trois composantes de cette sensibilité-là
que sont le MP de Mohand Lanser, le MNP de
Mahjoubi Aherdan et de l’UD
de Bouaza Ikken. Voici trois ans,
tout paraissait facile. Dès le
début de l’actuelle législature,
en octobre 2002, ces trois partis
avaient décidé de former un
groupe parlementaire unifié, fort
de 73 membres au sein de la
Chambre des Représentants. Il
y avait de l’optimisme dans l’air.
De plus, cette première décision
a été suivie en décembre 2003
de la formation d’un pôle: chacune
des trois formations gardait
son autonomie organique, mais
la coordination et la concertation
étaient inscrites à l’ordre du
jour de la nouvelle feuille de
route.
Fallait-il aller plus loin? Bouazza Ikken, pragmatique,
avait alors proposé une fédération pour aller
de l’avant et conforter le processus unitaire.
Proposition déclinée par Mohand Lanser et Mahjoubi
Aherdan qui voulaient une fusion. Le leader de l’UD
tient bon et explique que la Mouvance populaire,
sous la bannière de trois partis, fera un meilleur score
électoral en ratissant plus large ; et que, de surcroît,
il faut laisser le temps de surmonter les contentieux
et les subjectivismes qui ont prévalu les deux dernières
décennies au sein même de cette grande
famille.
Les dirigeants de
l’UD considèrent
comme un marché
de dupes cette
fusion qui ne serait
que le phagocytage
de leur parti par le
MP et le MNP.
ÉCLAIRAGE
Mustapha Sehimi
N’empêche: il est décidé d’étudier en commun les
conditions et les modalités d’une éventuelle fusion.
Six grandes commissions, deux pour chaque parti,
planchent sur ce dossier. Elles n’enregistrent pas de
grandes avancées ; loin de là. Les principes proposés
par l’UD sont les suivants : parité, collégialité
des décisions au sein du Conseil de la présidence, dialogue
et concertation. Le principe de la parité n’est
pas accepté par Mohand Laenser en particulier. Les
dirigeants et les parlementaires de l’UD considèrent
comme un marché de dupes cette
fusion qui ne serait que le phago-
cytage de leur parti par le MP et
le MNP. Il a été ensuite proposé de
tenir compte des résultats électoraux,
tant communaux que parlementaires,
pour la fusion. Niet du
MP et MNP.
Samedi 7 janvier 2006, à Rabat, a
été décidée par les deux bureau
politiques du MP et du MNP la
fusion de ces deux partis. Un
congrès extraordinaire a été fixé
au 10 mars 2006 pour avaliser
cette décision. L’UD de Bouazza
Ikken n’a pas l’intention de se voir
forcer la main. Apportant ses voix
à l’actuelle majorité parlementaire,
mais n’ayant aucun représentant dans le cabinet
Jettou alors que les deux autres formation y ont
une place significative, cette formation garde en
mains plusieurs cartes dans l’optique de 2007: un
réseau de notables disposant de fiefs électoraux, ; une
ouverture possible vers des partis comme l’USFP et
le RNI, bref des alliances plus larges qu’il n’y paraît.
La fusion autonomise l’UD. Elle fragilise l’accord
MP/MNP à une combinaison d’états-majors aux
relents politiciens évidents ; elle divise plus qu’elle
ne fédère. Elle n’as pas davantage de base programmatique
conséquente. Du pain béni pour les
autres pôles concurrents… ❏
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

ON NE TUE
PAS LE PÈRE
Prenant acte des atteintes aux droits de l’Homme
sous l’ère Hassan II, SM Mohammed VI appelle
à un pardon collectif. Mais l’Histoire est têtue.
Est-ce le procès d’un règne?
Photo prise le 3 mars 1999, lors de la dernière fête du trône de feu Hassan II.
© Ph. AFP

Le rapport au père est
généralement complexe.
Il l’est encore
plus lorsqu’on est Roi
fils de Roi dans une
monarchie héréditaire. Encore plus
particulièrement, être Roi après
Hassan II n’est pas facile. Sans verser
dans une logorrhée à prétention
psychanalytique, la succession n’en
est que plus ardue. Comment faire la
part des choses dans ce long règne
de trente-huit ans ? Que peut-il être
gardé et assumé et que
faut-il remiser et renier
? En gros, comment
marquer les ruptures nécessaires
sans enfreindre
le principe sacrosaint
de continuité tel
qu’il est inscrit dans les gênes du régime
monarchique ? Le discours de
SM Mohammed VI, le vendredi 6
janvier 2006, se situait dans ces eauxlà.
Le Souverain prenait acte de deux
rapports, celui de l’Instance Équité et
Réconciliation (IER) relatif aux violations
des droits de l’Homme entre
1956 et 1999 ; et celui de l’évaluation
de cinquante ans d’indépendance,
avec le pointage du passif et de
l’actif. De ces deux rapports qui se recoupent
à plus d’un titre et traversent
largement le règne de Hassan II,
c’est le premier qui a fait beaucoup
de bruit. Et c’est normal qu’il en soit
ainsi puisqu’il s’agit des atteintes aux
droits fondamentaux de la personne
humaine. Des débats enflammés ont
parcouru tous les milieux et tous les
courants d’opinion, jusque dans les
foyers grâce à la retransmission télévisée
des auditions des victimes.
Pendant de longs mois, il y avait de
quoi avoir mal au Maroc ; de quoi
avoir honte d’un certain Maroc. Plus
on s’enfonçait dans les témoignages
sur les horreurs commises pendant
cette période, plus une série de questions
taraudait les esprits. Quelle sera
l’attitude de l’actuel Roi du Maroc
par rapport à des actes gravissimes
Sit in devant le bagne de Tazmamart.
perpétrés sous l’ère de son père ?
N’y a-t-il pas là matière à procès de
tout un règne ? Dans cette auto-flagellation
publique, ne risque-t-on pas
de basculer dans un manichéisme
systématique en jetant le bébé avec
l’eau du bain ? Quelles mesures prendre
contre les auteurs directs de ces
agissements ignobles? Et, en définitive,
que faire de cette page noire
rendue lisible? On continue à la tourner
et la retourner à l’infini, ou on la
déchire pour la jeter, une fois pour
Ni chape sur “les années de
plomb”, ni reniement. La marge
est étroite. Le Souverain s’y est,
tout de même, engagé.
toute, à la poubelle de l’histoire?
Face à ces interrogations, parmi d’autres,
on imagine aisément que la posture
politique du Souverain n’était
pas évidente. Le questionnement d’un
passé récent ne s’adressait à lui qu’en
tant que gestionnaire des impératifs
du présent, garant d’un avenir promis
meilleur, et néanmoins héritier du
Trône et du bilan d’un règne révolu.
Dans son discours du 6 janvier 2006,
© Ph. AFP
COUVERTURE
SM Mohammed VI a littéralement
donné une leçon de didactique de
l’histoire politique adaptée aux exigences
principielles du régime monarchique.
Ni chape de plomb sur
“les années de plomb”, ni reniement
du père. La marge est étroite. Le
Souverain s’y est, tout de même, engagé.
Tout décideur suprême qu’il
soit, il n’avait d’autre choix. C’était
écrit. C’était inscrit. «Je suis certain
que l’œuvre de réconciliation sincère
que nous avons accomplie ne signifie
pas qu’il faille faire
table rase du passé, car l’histoire
est têtue et ne s’oublie
pas». Et SM
Mohammed VI d’ajouter, un
peu comme pour confirmer,
qu’il y a un « devoir de
conserver cette période dans la mémoire
collective de la nation, dans
la mesure où elle fait partie intégrante
de son histoire ».
“La messe” est dite par le
Commandeur des croyants. On ne
peut être plus clair. Le Souverain, intronisé
il y a à peine six ans et demi,
assume la continuité de l’État
dans toute la rigueur de sa
configuration monarchique.
☛

COUVERTURE
La parenthèse de cet épisode
de tous les arbitraires n’est pas
pour autant fermée.
Des interpellateurs du passé, parmi
les victimes et les familles ayant droit
au chapitre, ou les commentateurs
légitimement auto-invités dans un
débat aux proportions nationales, ne
semblent pas, pour autant, satisfaits
de cette profession de foi si solennelle
et si explicite.
Ils demandent trois choses. Un. Que
feu Hassan II soit nommément cité
comme responsable des drames humains
survenus sous son règne.
Deux. Que l’État, en la personne de
sa plus haute représentation, à savoir
le Roi, demande pardon à la nation.
Trois. Que les exécutants des pires
exactions commises, à leurs différents
nivaux de responsabilité, rendent
compte devant la collectivité
nationale et, accessoirement, devant
la justice. Dans son discours, SM
Mohammed VI a produit des réponses
à géométrie variable, selon le cas
d’espèce, à ces trois demandes plus
ou moins ouvertement exprimées.
Procédons par ordre.
Toujours appuyé sur sa méthode didactique
de l’histoire politique, le
Souverain s’en est tenu à certaines
décisions prises par son père au crépuscule
de sa vie et de son règne. Il
a ainsi rappelé le dernier discours de
Hassan II à l’ouverture de la session
d’automne du Parlement, en octobre
1998. Moins de deux ans avant sa
mort, le défunt Roi, « insistait sur la
nécessité d’une clôture définitive de
tous les dossiers en suspens ». Il s’agit,
évidemment, des dossiers sur les
agissements graves ayant entraîné
mort d’hommes, sévices corporels et
autres mesures privatives de liberté.
SM Mohammed VI pouvait remonter
jusqu’à l’amnistie générale de
1994, décrétée par Hassan II, ainsi
que le rappel au pouvoir d’une opposition
endurcie sur pas moins de
trois décennies de confrontation
frontale.
20
Il n’empêche. Des maroco-sceptiques
inconsolables et autres maximalistes
de la dernière heure, pourraient répliquer
que le Souverain a fait un
choix éclectique des faits qui arrangent
“sa thèse” et confortent sa position.
Autrement dit, il s’en sort à
bon compte. Les moins irrévérencieux
diraient, par la petite porte du
grand palais où se sont jouées “grandeurs
et misères” d’un long règne. Il
faut être soit irrémédiablement inculte,
soit jusqu’auboutiste indécrottable,
pour penser, un seul instant,
que le successeur de Hassan II
pouvait renier le père. Cela aurait été
contraire à la loi écrite et non-écrite
qui régit le code de conduite monarchique.
Il a fait mieux. Il a créé l’IER, le 7
janvier 2004, souverainement et en
parfaite connaissance de cause à effet.
Une décision qui n’a d’égale, en
termes de courage politique, que les
révélations douloureuses étalées sur
la place publique.
Il a ainsi ouvert la boîte de Pandore,
sachant que cela engagerait, forcément,
la responsabilité de son père.
Et même le fait que ce soit Hassan II
qui ait lui-même enclenché le processus,
dès le début des années 1990,
n’enlève rien à l’audace de rendre
possible cette visite guidée dans les
péripéties et les recoins les plus insoutenables
d’une période sombre
du Maroc indépendant.
Venons-en au fameux “pardon”. En
monarchie ; tout comme en république,
d’ailleurs ; l’État n’est pas
une abstraction métaphysique. Il est
incarné par une personne physique.
Dans le même discours, on relève la
formule de “pardon collectif”. ☛
Les nœuds de l’age
Dans son discours à la Nation, le
vendredi 6 janvier 206, SM
Mohammed VI ne s’est pas limité
à faire le point sur le cinquantenaire écoulé
et certains problèmes qui y sont liés ; il a également
mis en perspective la problématique
de développement du Maroc pour les deux
prochaines décennies. De quoi s’agit-il ?
De tirer les leçons du passé pour asseoir
autrement les axes de demain.
Le rapport général dressé à cette occasion
est une synthèse de 16 rapports thématiques
et transversaux réalisés par 13 groupes de
travail et 75 contributions individuelles. Si
les acquis sont importants – un Etat, une
administration, des infrastructures… - la
question sociale figure au premier plan du
passif. Comment y remédier ? Par la promotion
des droits économiques et sociaux,
autrement dit une citoyenneté sociale fondée
sur l’égalité des chances et une meilleure
répartition des fruits du développement. Les
politiques publiques, telles qu’elles ont été
définies et mises en œuvre depuis des lustres,
doivent ainsi être revues et corrigées,
faute de quoi les mêmes erreurs seront fai-
tes, conduisant aux impasses et aux blocages
que l’on se propose de surmonter.
Le grand chantier inscrit à l’ordre du jour
dans cette perspective est celui du savoir.
Cela implique la mise à plat du système
éducatif. Malgré le gros effort budgétaire
consenti dans ce domaine depuis des décennies,
les résultats ne sont guère probants,
tout le monde en convient. Et les carences
cumulées ont conduit au sinistre actuel de
notre système et au déficit de développement
humain. Un autre nœud a trait à la
santé. Le rapport relève qu’une “nouvelle
stratégie de réorganisation, de financement
et de gestion du système de santé publique
s’impose”.
L’institution de l’AMO (Assurance maladie
obligatoire) participe de cette démarche.
Elle doit être complétée par d’autres réformes
de nature à définir “un cadre stratégique
d’action et une vision globale du système
de santé”.
L’éradication de la pauvreté est une autre
équation mise en relief. Depuis les années
cinquante, le chiffre des pauvres s’est pratiquement
situé à hauteur de cinq millions
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

Les linguistes, un peu portés sur la
chose politique, pourraient longuement
ergoter sur la sémantique de ce
double vocable. Les uns diront que
c’est une pirouette à moindre frais.
Les autres estimeront qu’il s’agit, bel
et bien, d’un État qui, dans sa continuité
immuable, demande pardon à
ses administrés pour des méfaits
contraires à l’État de droit. Entre les
uns et les autres, le Souverain propose
ceci : « seuls les historiens sont
habilités à évaluer la marche de
l’Histoire, avec l’impartialité et l’objectivité
requises ; et à l’abri de toute
considération politique conjoncturelle
».
À travers cette citation, “le pardon
collectif” prend tout son sens. Car,
si les responsabilités ne sont pas, et
ne peuvent pas, être partagées à parts
égales ; il y a, néanmoins, des responsabilités
de part et d’autre. C’est, précisément,
cela que l’Histoire dira.
Tout autant pour Hassan II que pour
nda 2025
de personnes. Est-ce une fatalité incontournable
? Non, évidemment. Cette question pose seulement
le problème d’un certain “mal développement”.
L’Initiative nationale pour le Développement
humain (INDH), lancée le 18 mai 2005 par le
Souverain, a été précisément une réaction contre
des formes de générosité publique et des aides
étatiques qui n’avaient guère porté leurs fruits.
Ce qui est désormais à l’ordre du jour, c’est une
politique d’inclusion des populations exclues et
marginalisées, autrement dit le renforcement des
capacités des personnes concernées à se prendre
en charge.
Ce Maroc souhaitable en projet repose aussi sur
d’autres credo. Tel celui de l’“accountability”,
l’obligation de rendre compte, aspect fondamental
de la bonne gouvernance. Une autre culture
est ainsi à enraciner pour définir les attributions
des uns et des autres, les programmes
d’action et les moyens mis en œuvre. Sans oublier
la lutte contre la corruption, qui mine le développement
et la démocratie. C’est une feuille de
route pour l’avenir. Elle doit se traduire en termes
programmatiques au-delà des préoccupations
électoralistes et politiciennes… ❏ M. Sehimi
En haut: les parents de Houcine
Manouzi, toujours disparu.
En bas: SM le Roi recevant
Driss Benzekri.
SM Mohammed VI, dans cette
transition monarchique où le
passé que l’on tente de chasser
revient constamment au galop.
Au niveau des règles de fonctionnement
de la monarchie, la
boucle est bouclée. Mais la parenthèse
de cet épisode de tous
les arbitraires n’est pas pour autant
fermée.
La plaie béante reste ouverte.
Elle appelle, pour être cicatrisée,
le rappel à la barre de la
conscience nationale des commis
décideurs et consorts pour
les crimes commis contre la collectivité.
Sans remonter notre cuisine
intérieure à rebrousse poils et sans
chasse aux sorcières, une vraie réconciliation,
entre nous, est, tout de
même, à ce prix. Elle est même cette
« ligne de démarcation dans notre
parcours historique… » dont parle
le Souverain. Elle est aussi la
condition de dépassement définitif,
pour « se tourner vers l’avenir dans
une démarche prospective et constructive
apte à galvaniser nos énergies
pour nous focaliser sur le rè-
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006
glement des questions majeures qui
préoccupent instamment notre peuple….
» ; tel que cela a été, si justement,
évoqué, et même martelé, par
SM Mohammed VI, dans son discours
du 6 janvier 2006. La page de
l’impunité en général et des individus
notoirement impliqués dans “les
années de plomb”, en particulier, sera
ainsi irréversiblement consommée.
Cela participe, aussi, de la production
de l’Histoire. En attendant le travail
des historiens.❏
Abdellatif Mansour
21
© Ph.DR
© Ph. MAP

DÉBAT
22
My Touhami
Tahiri Alaoui
Le Maroc, dès la première période de son indépendance,
s’est trouvé devant de multiples
options sur lesquelles il devait se prononcer.
Et les divergences de vue qui s’étaient manifestées
alors et qui se justifiaient par de multiples raisons
n’ont pas empêché le pays, malgré certains revers,
d’accomplir une œuvre de rénovation, de promotion
et de création.
Nos cinquante dernières années méritent une évaluation
impartiale. Il revient à d’intègres historiens
de se pencher sur leurs analyses
et jugements. Car l’histoire n’est
pas un devoir d’écolier qu’on
peut corriger à loisir. En 50 ans,
au prix d’un travail acharné et
de beaucoup de sacrifices individuels
et collectifs, en laissant
parfois des blessés au bord de la
route, le Maroc a réussi un certain
nombre d’actions. Il a entrepris
la construction de grands
ouvrages hydrauliques, ce qui
lui a permis d’accomplir une
mutation en tant que pays à
L’œuvre de réconciliation entreprise par SM le Roi s’inscrit
dans une dynamique globale. Il s’agit à la fois d’apurer le passif
des droits de l’Homme et de réduire les inégalités sociales.
Quitus pour nos 50 ans
L’histoire n’est
pas un devoir
d’écolier qu’on
peut corriger
à loisir.
vocation agricole. Et s’il n’a pas réussi son industrialisation,
c’est à cause de l’absence d’une stratégie
industrielle à long terme. Mais les bases existent.
Il a mené à terme la décolonisation des provinces du
Sud comme il a posé les jalons de la démocratisation
de ses institutions. Mais quand on observe ces résultats,
ce qui frappe, c’est qu’ils ont été caractérisés par
deux tares essentielles. Premièrement, les libertés
n’ont pas été suffisamment préservées ; et deuxièmement,
les inégalités n’ont pas été réduites.
Cela s’est passé à l’époque où le monde vivait dans
une atmosphère de confrontation idéologique et les
Marocains aspiraient à penser librement sur tous les
sujets. Certains avaient adopté des positions révolutionnaires.
Des bouleversements survenus ailleurs sont venus
les détromper. Cependant, l’attachement de tous à
l’unité nationale et l’intégrité terrotoriale n’a pas été
ébranlé pour preuve la glorieuse Marche Verte. Les
inégalités, tout ce qu’on dit, et qui est vrai, sur l’élévation
du niveau de vie des Marocains durant les
cinquante ans ne peut dissimuler le fait que des inégalités
excessives se sont perpétuées, et quelque fois
créées. Cela parce que le progrès économique qu’a
connu le Maroc n’avait pas tenu compte de la valorisation
de l’homme. Et, comme disait Alfred
Marshall, “l’économiste doit, comme tout le monde,
se préoccuper des fins ultimes de l’homme”. Car ce
sont les hommes qui, individuellement
ou par groupes, créent les
richesses.
Comment ne pas voir que ceux qui
participent savent mieux en ce qui
concerne le quotidien de leur vie,
monter des projets et les conduire
jusqu’à leur réalisation. Ils apprennent
à la fois la démocratie et la
responsabilité, qui en est indispensable,
et plus vite ils cesseront de se
tourner vers l’Etat pour tout attendre
de lui ou se dresser contre lui
comme on se dresse contre les mau-
vais maîtres.
Notre présent et notre futur dépendent et ont besoin
de tous. Les partisans de la modernité parlent au nom
des lumières qui semblent éclairer aujourd’hui l’esprit
humain. Les défenseurs de l’ordre ancien invoquent
l’autorité de l’expérience. Les premiers plaident l’intérêt
de l’avenir et les derniers la cause du passé. Les
idées nouvelles donneront aux anciennes cette dignité
née de la raison et les idées anciennes prêteront aux
nouvelles cette majesté qui vient du temps.
Ensemble pour assurer aux futures générations un
avenir meilleur. Avec cette conviction qu’un pays
qui conduit ses affaires sans vision et selon les normes
révolues passe forcément à côté de ses chances.
Le pacte de réconciliation scellé par SM le Roi
confirme nos valeurs, nos traditions et nos mœurs.
Il doit exhorter chacun à abandonner quelque chose
de ses prétentions pour la gloire de la patrie clémente
et miséricordieuse. ❏
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

C’est samedi 7 janvier 2005 que
SM Mohammed VI a présidé à
Rabat la cérémonie de signature
de cinq conventions de financement
relatives au projet d’aménagement
et de mise en valeur de la vallée
du Bouregreg. Deux ans après la présentation
de ce chantier, voici donc le
coup d’envoi donné pour le début de
son aménagement.
La première étape est baptisée
Bab Al Bahr. La maîtrise
d’ouvrage est assurée
par l’Agence pour l’aménagement
de la vallée du
Bouregreg, dirigée par
Lamghari Salk. Le projet couvre 70
hectares. Les investissements prévus
sont de l’ordre de 3,25 milliards de dirhams,
assurés par la Direction générale
des collectivités locales (1,25
milliard de Dh), le Fonds Hassan II
pour le développement économique et
social (1 milliard de Dh) et l’Etat
(1milliard de Dh).
Cette première étape, étalée sur cinq
ans, permettra de régler les problèmes
d’infrastructures, d’aménagement préalable
et de dépollution. Le programme
d’aménagement global retenu prévoit
de conforter la vocation d’animation et
de loisirs en embellissant les deux sites
urbains concernés et en mettant en
valeur les monuments historiques.
Il est ainsi prévu la réalisation d’un port
de plaisance dans l’estuaire, lequel serait
bordé d’une cité des arts et métiers favorisant
l’artisanat, la vie artistique, le
commerce et les équipements de loisirs.
Il est également prévu le tunnel des
Oudayas (370 millions de dirhams),
qui doit soulager la circulation entre les
deux rives. Le nouveau pont Moulay
Hassan, d’une longueur de 370 mètres,
nécessite des investissements de
450 millions de dirhams et 30 mois de
travaux. Entre encore dans cette
séquence, la réalisation d’un tramway,
dont les études doivent être finalisées
en mars 2006, et qui nécessitera un
financement de l’ordre de 2,66 milliards
de Dh.
La deuxième séquence de ce grand
chantier est Amouaj, axé sur le programme
Ahat Al Kabira. Il est réalisé
par la CDG et SABR Aménagement.
Il a été confié à Dubaï International
Properties, une des sociétés de Dubaï
Holding. Le protocole avait été signé en
ÉCONOMIE
L’aménagement de la vallée du Bouregreg, c’est un projet aux
dimensions pharaoniques. Au delà de ses portées économiques,
il fournira de l’emploi pendant une décennie.
Amouaj, un chantier
de 10 ans
SM le Roi Mohammed VI écoutant des
explications sur le projet Amouaj.
Cette première étape permettra
de régler les problèmes d’infrastructures
et de dépollution.
mai 2005 à Rabat. D’un coût global de
20 milliards de dirhams, il se déploie sur
100 hectares et s’articule autour d’infrastructures
touristiques et de services:
un port de plaisance pour les yachts,
des hôtels et des stations balnéaires 5
étoiles, un centre de conférences internationales,
des bureaux, des centaines
de boutiques et de magasins, des centres
commerciaux et des amphithéât-
res en plein air. Il englobe également,
sur une superficie de 200.000
mètres carrés, des milliers d’unités
de logement, des bureaux de luxe…
Ce projet prend en compte les exigences
d’un style architectural
devant être décliné entre l’estuaire et
la plaine d’El Oulja et respectant le
cachet de l’authenticité marocaine. Un
programme de délocalisation est prévu
pour réinstaller sur d’autres sites les
activités existantes : halle aux grains,
terrain de football Al Massira et autres
habitations…❏
Mu. S.
5© Ph. MAP

© Ph: MHI
ÉCONOMIE
Inauguration de l’Ibis Ouarzazate
Marc Thépot.
Après le Mercure Ourzazate,
implanté dans l’ex-Club Med
rénové, le groupe Accor a inauguré
l’Ibis Moussafir, le vendredi 6 janvier
2006. Un an de travaux et un investissement
de 41 millions de DH ont
été nécessaires pour l’aboutissement
de cet hôtel classé 3 étoiles.
L’inauguration de l’établissement
s’est faite en présence de Adil Douiri,
ministre du Tourisme, et de nombreuses
personnalités du tourisme.
Le groupe Accor, dirigé par Marc
Thépot, s’est fixé pour objectif d’étoffer
la capacité hôtelière de la capitale
du cinéma marocain. Le dernier-
EN BREF…
■ Pêches maritimes artisanales
Le ministère marocain de l'agriculture et des
pêches maritimes a consacré une enveloppe
budgétaire d'environ deux milliards de dirhams
pour le développement du secteur des
pêches maritimes artisanales, qui représente
60%des exportations globales du poisson frais.
Cette initiative s'inscrit dans la lignée de l'initiative
nationale pour le développement humain (INDH),
pour laquelle le ministère a mis en place un programme
visant à améliorer la situation de plus de 126 000 pêcheurs
exerçant sur 18 000 barques, en plus de 700 000 personnes
impliquées indirectement dans le secteur. Ce programme vise
également à renforcer l'infrastructure d'accueil et de distribution
des produits de la mer et la construction des villages
des pêcheurs et des points de débarquement.
24
né de la chaîne Ibis est conçu à la
manière d’un ksar pour rester dans
l’esprit de l’architecture traditionnelle
et l’artisanat locale. Construit
sur 6.000 m2 aux côtés de l’hôtel
Mercure, à proximité de la célèbre
Kasbah de Taourirt, il offre une
capacité additionnelle de 104
chambres.
Une salle polyvalente est aménagée
pour l’organisation des séminaires.
Pour doper son taux d’occupation,
l’hôtel mise aussi sur la clientèle de
Coopération
maroco-angolaise
l’industrie du cinéma. Accor envisage,
pour répondre aux attentes de
toutes les catégories de clients dans
ce segment, de construire 18 suites 5
étoiles sur le même terrain de 2 hectares
qui réunit l’Ibis et le Mercure.
C’est ainsi que les dirigeants du
groupe tablent sur un résultat positif
en 2008 pour Ibis.
Le chiffre d’affaires annuel prévisionnel
à l’horizon 2010 est quant à
lui estimé à 14 millions de DH. ❏
CN
Une mission économique angolaise, conduite par la vice-ministre angolaise
des Relations extérieures, Irène Alexandra Neto, est attendue lundi
16 janvier à Casablanca.
Un communiqué de la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Services
de Casablanca (CCISC) précise que cette délégation multisectorielle vise à
promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays et développer le
partenariat dans le domaine des investissements. Irène Alexandra Neto sera
accompagnée, lors de cette visite, de plusieurs ministres et décideurs économiques
de son pays.
Les échanges commerciaux, le partenariat industriel et la coopération Sud-
Sud seront au centre des rencontres des opérateurs économiques angolais avec
leurs homologues marocains, ajoute la même source. Les deux parties examineront
les opportunités de coopération, notamment dans les domaines de
l'agriculture, du bâtiment et travaux publics, du transport, de la pêche, du
tourisme et du négoce en général.❏
■ Hausse de 8% des arrivées de touristes à Agadir
Les arrivées de touristes enregistrées au niveau des différents
hôtels, résidences touristiques et villages de vacances
classés à Agadir ont atteint 628.071 au cours de la période
janvier-novembre 2005, contre 580.105 au titre de la période
correspondante de 2004, soit une progression de 8 %. Selon
les chiffres du ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de
l'Economie sociale, les français arrivent en tête avec 209.373
arrivées (+10 %) suivis par les nationaux avec 131.547 (-5
%), les allemands 66.543 (+9 %), les anglais 47.271 (+87
%) et les belges 39.879 (+20 %). Quant aux nuitées, elles
ont atteint 4.168.992 au cours des onze premiers mois de
l'année 2005 contre 3.860.999 au terme de la même période
de 2004, soit une hausse de 8 %.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

Prix national de la Qualité
et de la Sécurité au travail
La cérémonie de remise des trophées
du Prix national de la qualité et du
Prix national de la sécurité au travail s’est
déroulée vendredi 6 janvier 2006.
Organisée par le ministère de l'Industrie,
du Commerce et de la Mise à Niveau de
l'économie, cette cérémonie
a été également
marquée par la remise
des certifications d'entreprises
et des accréditations
de laboratoires
pour l'année 2005.
Placée sous le thème de
l'intégration de l'entreprise
dans la collectivité,
l'édition 2005 du Prix
national de la qualité, a
été jumelée avec celle
Mustapha Mansouri.
du Prix national de la
sécurité au travai. Les Prix qualité ont
été décernés aux entreprises Autoroutes
du Maroc, Lesieur Cristal, et à deux
PME/PMI (Jet Sakane et Jet Alu) et les
Prix sécurité, deuxième édition, ont été
attribués à Atelier Gros Entretien-ONCF
de Meknès et Oujda, à SONASID à la au
PMI OXAIR. Plusieurs sociétés et entre-
Le Crédit Agricole absorbe la
BMAO et double son capital social.
Lors de son assemblée générale extraordinaire
du jeudi 22 décembre 2006, présidée
par le Premier ministre, Driss
Jettou, ce dernier a approuvé les modalités
de l’absorption de la BMAO ainsi
que les conditions et modalités d’une
double augmentation de capital. La première
est réservée aux groupes
CDG/BNDE et Mamda/MCMA et la
seconde à l’Etat. La transmission de la
BMAO est évaluée à 236 millions de
DH et a été ratifiée par l’ensemble des
actionnaires. « Une absorption qui ne
sera suivie ni d’un échange d’actions de
cette banque contre les actions du Crédit
Agricole ni de l’augmentation de son
capital du fait qu’elle détient l’intégralité
des titres représentant le capital»,
prises ont reçu les certificats ISO 9001,
version 2000, (31), des attestations de
conformité à la marque NM (5), le QSE
(Qualité, sécurité et santé au travail et
environnement) (5) , le HACCP (sécurité
alimentaire) (2) et l'accréditation selon
la norme NM 17025 (7
laboratoires). Le ministre
de l'Industrie, du
Commerce et de la Mise
à Niveau de l'Economie,
Salaheddine Mezouar, a
indiqué à cette occasion
que cette huitième édition
du Prix National de
la Qualité a pour objec-
Le crédit Agricole se renforce
indique le Crédit Agricole du Maroc.
Les opérations de recapitalisation sont
menées, elles, dans le cadre de la mise
à niveau financière du Crédit Agricole.
L’assemblée générale extraordinaire a
conclu de porter le capital de
1.200.000.000 à 2.820.512.800 de DH
en deux tranches. Une première augmentation
a été réservée exclusivement
aux groupes CDG/BNDE et
Mamda/MCMA, partenaires stratégiques
de la banque, pour un montant
global de 1,1 milliard de DH.
La seconde augmentation de capital a été
réservée exclusivement à l’Etat pour un
montant de 1 milliard de DH à libérer
en deux tranches. La première partie
sera versée avant mars 2006 et la dernière
avant mars 2008. ❏
CN
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006
© Ph: MHI
tif de valoriser les efforts
des entreprises et organismes
qui oeuvrent
pour l'amélioration de leur
milieu et leur entourage. Pour sa part, le
ministre de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle, Mustapha Mansouri, a
indiqué que le Prix National de la Sécurité
au Travail offre une occasion pour promouvoir
la santé et sécurité au travail et
construire un espace de travail plus sécuritaire.❏
CN
Said Ahmidouch
Directeur général
de la CNSS
Comment ne pas
être impressionné
à la rencontre
de Said Ahmidouch,
directeur général de
la Caisse nationale de
la sécurité sociale
(CNSS) ? Grand de
taille, souriant, aima-
LEADER
Saïd Ahmidouch.
ble, et élégant, M. Ahmidouch ne laisse
pas indifférent. Dans le secteur des
assurances où il a passé une bonne partie
de sa carrière, il est réputé brillant
technicien que les autres professionnels
consultent souvent. À la compagnie
africaine d’assurance (CAA),
ancienne filiale de l’ONA, qui a
fusionné avec Al Amane pour donner
naissance à Axa Assurance Maroc, il
était à la fois le gestionnaire averti, le
meneur d’hommes et le stratège.
Quelques années après, il est appelé
par le groupe bahreini Arig pour diriger
leur filiale marocaine, CNIA
(Compagnie nationale intercontinentale
d’assurance). Sa mission à la CNIA
terminée, il fut sollicité pour présider
aux destinées de la Bourse de
Casablanca. Là aussi, il a montré un
grand professionnalisme. Peu de temps
après son installation à la tête de la
place financière de Casablanca, il a été
appelé pour prendre les commandes
de l’une des entreprises publiques les
plus importantes du Maroc : la Caisse
nationale de la sécurité sociale (CNSS).
Même s’il a trouvé, à son arrivée, de
nombreux chantiers ouverts, il a œuvré
pour que ces derniers soient effectivement
réalisés. D’abord, il a procédé au
lancement officiel de l’assurance maladie
obligatoire (AMO), en septembre
2005. Ensuite, il a annoncé, le lundi 9
janvier 2006, une campagne de communication
d’envergure pour soutenir
la mise en place de ce projet national.
À la CNSS, sa vraie mission ne fait
que commencer. Mais, d’ores et déjà,
les milieux d’affaires sont tranquilles
car ils ont confiance en son expérience
et son savoir-faire. ❏ AA
25
© Ph: MHI

5© Ph. DR
mes cinq années
de travail, j’ai pu ache-
“Pendant
ter deux voitures. Mon
fournisseur vient de me proposer la
seconde voiture en échange de la
première, dépassée techniquement”.
Ce cadre moyen dans une banque a
l’air tout content. Non seulement il
s’est payé une nouvelle voiture, mais,
en plus, il n’a rien déboursé. Son
salaire lui a quand même permis
d’accéder aux diverses formules de
crédit actuellement en vogue sur le
marché. Crédit gratuit, crédit-bail
(leasing), accès au découvert, toutes
les techniques de financement
qui ont fait leur succès à l’étranger
ont été importées ici, au Maroc, pour
rendre la voiture accessible.
Mais le crédit-bail semble gagner de
plus en plus du terrain pour son coût
jugé raisonnable et pour ses multiples
26
Le marché de l’automobile au Maroc
L’explosion du neuf
Le parc automobile amorce progressivement son renouvellement.
En 2005, 58.000 véhicules neufs ont été vendus, dont
43.000 importés et 15.000 montés localement.
avantages, notamment fiscaux. Il y
a quelques années, il n’était ouvert
qu’aux entreprises. Aujourd’hui, les
particuliers y sont éligibles. Son
grand avantage, et non des moindres,
c’est qu’il est proposé à un taux
généralement inférieur à celui appliqué
pour le crédit bancaire classique.
En plus, le client se voit également
proposer une option de vente de son
véhicule au terme de son contrat de
leasing avec l’organisme de crédit.
Cette option de vente lui offre une
possibilité de reprendre son ancien
véhicule contre le paiement d’une
somme résiduelle ou d’acquérir un
autre selon les mêmes conditions
initiales de crédit.
De cette manière, le parc automobile
du Maroc amorce progressivement
son renouvellement quand on
sait que la moyenne d’âge est de 18
ans, contre seulement 11 en Turquie
et 10 en Espagne.
Selon les statistiques de l’association
des importateurs automobiles
(AIVAM), les voitures neuves importées
ont progressé de 8.903 véhicules,
en 1996, à 33.537, en 2004.
Certains parlent d’une explosion du
neuf. Et ils ont raison. En 2005, c’est
un total de 58.000 véhicules neufs
qui ont été vendus, dont 43.000
importées et 15.000 montées localement.
Le client n’a eu que l’embarras
du choix : Alfa Roméo,
BMW, Audi, Citroën, Ford, Honda,
Hyundai, Renault, Peugeot, Toyota,
Suzuki et Volkswagen. Chacune de
ces marques possède ses secrets et
ses atouts pour attirer la clientèle.
Mais, la différence se joue au niveau
du travail marketing et du génie
publicitaire qui ont connu, ces
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
☛

Ce sont les propriétaires des taxis qui
roulent encore avec des véhicules d’un
autre âge.
derniers temps, un essor considérable
au grand bonheur des médias. Il
en a résulté une forte concurrence
entre les différents constructeurs.
Ce qui a amené le client à être plus
intéressé par les nombreuses promotions,
remises et autres offres
commerciales destinées à le convaincre
pour passer à l’achat. Cette
concurrence n’a pas été sans effet
sur certaines grandes marques:
Renault en a largement profité pour
caracoler en tête avec 10.350 véhicules
vendus en 2005. Elle est suivie
par Peugeot, avec 8.600, et
Citroën, avec 6203. Ces deux dernières
marques sont commercialisées
par un seul opérateur :
Sopriam, filiale du groupe ONA,
que dirige Abderrahim Benkirane.
Fait inattendu: la marque japonaise
Toyota a pu également tirer son épingle
du jeu pendant cette année 2005.
Ce dernier a vendu 5.700 véhicules
et rattrape ainsi son retard grâce à
son agressivité commerciale et son
sens développé pour l’innovation
technologique. Quant au constructeur
allemand Volkswagen, il a
vendu 4.500 véhicules durant la
même année.
De plus en plus, le parc automobile
marocain prend des airs de nouveauté
et se laisse emporter par l’innovation.
Tenté par toutes ces belles
marques de voiture et encouragé
par des formules de financement
adaptées à son revenu, le client a
tendance à ignorer le marché de l’occasion,
qui ne présente pour lui
aucun intérêt. Mais, n’empêche. On
continue toujours d’importer les
véhicules d’occasion, estimés à
14.000 unités en 2005, contre 12.000
pendant 2004.Une simple évolution
à la hausse qui témoigne de l’existence
de certains consommateurs
qui s’essayent toujours aux engins
d’occasion. Certainement, pour leur
prix accessible.
Mais, généralement, ce sont les propriétaires
des taxis (petits et grands)
qui roulent encore avec des véhicules
d’un autre âge. Cette situation
est tout simplement ridicule, au
moment où le Maroc met le paquet
pour attirer les touristes étrangers. À
Casablanca, poumon économique
du pays, ces véhicules vétustes et
totalement amortis sont estimés à
près de 15.000. Une véritable honte.
Selon une source autorisée au gouvernement,
«une solution pragmatique
est en cours de conception
pour trouver des véhicules neufs
dont les conditions d’accès arrangent
les propriétaires des agréments
de taxis». En attendant, certains professionnels
estiment que le marché
des voitures d’occasion est en recul
malgré le contraste des chiffres. Il est
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
ÉCONOMIE
en recul sur le plan des habitudes
d’achat, qui commencent à changer.
Il faut dire que le lancement du
concept de la voiture économique
en 1996 a chamboulé ces habitudes
et poussé pas mal de consommateurs
à aller vers le neuf. En témoigne
le franc succès qu’a connu la
marque Logan lancée en 2005 par
Renault. Son prix abordable et son
design à l’allure d’une berline en
ont fait la voiture de l’année. Mais,
quoi qu’il en soit, si le parc automobile
a «explosé» selon l’expression
de plusieurs professionnels, il
n’en demeure pas moins que son
développement n’a pas encore
atteint les proportions souhaitées.
Et pour cause, reporté à la population,
le parc de voitures (1.700.000
engins) apparaît ridicule: on estime
que le Maroc est sous-équipé en
matière automobile. Mais, ce secteur
a le mérite de permettre aux
consommateurs d’avoir des voitures
répondant à leurs aspirations. Un
signe avant-coureur d’un développement
économique certain.❏
Aïssa Amourag
5© Ph. DR
27

FINANCE
28
EN BREF
■ Pétrole
Selon une source autorisée à la
direction des études et des prévisions
financières (DEPF), la détente
des cours du pétrole sur le marché
mondial ne devrait se répercuter que
légèrement sur la facture pétrolière
du Maroc, en raison de l’appréciation
du dollar, qui a gagné 12% face
au dirham depuis le début de l’année
2005.
■ Bourse
La société d'exploitation touristique
RISMA, filiale du groupe
Accor hôtels, sera introduite en
bourse au cours du premier
semestre 2006, a annoncé, vendredi
6 janvier à Ouarzazate,
Robert Reznik, président du directoire
de cette société. RISMA prépare
également le lancement d'une
nouvelle entité spécialisée dans
la construction des hôtels 2 étoiles
à travers le Royaume, a ajouté
M. Reznik, lors d'une conférence
de presse. Il a précisé que sa
société annoncerait la création de
cette entité spécialisée au courant
de ce même semestre.
■ Pourparlers
La compagnie d’assurance Essaâda,
fondée par Moulay Mehdi
Ouazzani, est en pourparlers
avancés avec des compagnies
étrangères de renom pour ouvrir
une partie de son capital. Cette
opération, si elle s’apparente à une
recapitalisation de la compagnie en
manque de fonds propres, vise en
premier lieu l’objectif de s’adosser
à une compagnie étrangère prestigieuse
capable d’insuffler un nouvel
élan à l’activité de la société
marocaine. Apparemment, celle-ci
ne pourra plus faire face, seule, à la
forte concurrence qui existe actuellement
dans le secteur des assurances.
Ses dirigeants ont compris que l’adossement
à un opérateur étranger
est une priorité fondamentale.
À la veille de l’entrée du groupe Caisse d’Epargne
Le CIH conforte ses
fonds propres
Enfin, le Crédit immobilier et hôtelier
(CIH), que dirige Khalid Alioua,
augmente son capital. Ce n’est pas encore
effectivement fait, mais, d’ores et déjà,
le Conseil déontologique des valeurs
mobilières (CDVM) lui a délivré, le 29
décembre 2005, le visa juridique nécessaire
à la concrétisation de l’opération.
Celle-ci sera mise en place en deux
grandes étapes. Le capital sera d’abord
réduit à hauteur de 30 millions d’actions
environ en échangeant une action nouvelle
contre dix actions anciennes. Cette
première partie se déroulera du 9 au 20
janvier 2006. Selon certains analystes de
la place, cette réduction de capital s’est
imposée pour résorber les déficits
cumulés de la banque. Une fois ce capital
réduit, il sera par la suite augmenté.
C’est la seconde et dernière étape du
processus. L’augmentation portera sur
18 millions et 500 mille actions pour un
prix unitaire de 100 dirhams. La période
de souscription se déroulera du 30 janvier
au 20 février 2006. Au terme de cette
période, et si l’opération se déroule
comme souhaité par la direction de la
banque, l’établissement spécialisé dans
le financement du tourisme et l’immobilier
verra ses déficits considérablement
diminués. En effet, ils passeront de 4,4
milliards à 1,4 milliard de dirhams. Par
conséquent, sa situation financière sera
Khalid Alioua
des plus saines: les fonds propres
passeront ainsi d’un niveau négatif (-1,2
milliard de dirhams) à un niveau positif
(332 millions de dirhams). Malgré cela,
le CIH ne s’est pas encore conformé aux
normes réglementaires imposées par
Bank Al Maghrib. C’est-à-dire que les
nouveaux fonds propres resteront
inférieurs aux 25% du capital, minimum
requis pour les sociétés anonymes. Le
ratio Cook (voir le coin du néophyte)
demeure également inférieur à 8%. Mais,
quoi qu’il en soit, la banque n’a pas l’intention
de traîner les pieds. «Tôt ou tard,
on va se conformer aux règles de Bank
Al Maghrib», estime un responsable de
la banque. ❏ AA
Hausse des transferts des MRE en 2005
Selon les statistiques de l’Office des Changes, les transferts de fonds effectués
par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) au cours de l’année 2005 s’élèvent
à 38 milliards de dirhams environ, contre quelque 34 milliards pour l’année 2004,
soit une augmentation de presque 9%. De l’étude réalisée par l’office des Changes,
il ressort que pour transférer leur argent, les Marocains résidant à l’étranger préfèrent
plutôt le virement bancaire, qui a connu une progression de 9%, au virement postal,
en recul de 7%. Ceci est rendu possible grâce au développement spectaculaire qu’a
connu le réseau bancaire marocain en Europe. Plusieurs banques nationales ont en
effet ouvert des succursales, des agences et des points de vente dans plusieurs régions
du Vieux Continent, là où se concentre particulièrement la communauté marocaine.
Quant aux services postaux, Barid Al Maghrib ambitionne de récupérer ses parts
de marché sur ce créneau et tente, par des partenariats conclus avec des postes internationales,
de renforcer sa présence à l’étranger. ❏ AA
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
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La Bourse de Casablanca moins chère
et plus rémunératrice
Que vaut la Bourse de
Casablanca par rapport
aux autres bourses du
monde? Comparée aux
places arabes, elle présente
des indicateurs modestes :
pour l’année 2005, elle a
réalisé une performance maigre,
de 22% seulement alors
que l’on parle de plus de
130% pour la bourse de
Caire et de Dubaï. Mais si
notre bourse est moins performante
que ses consoeurs
arabes, il n’en demeure pas
moins qu’elle affiche des
critères de placement réputés
attractifs.
Ainsi, son PER (Price
Earning Ratio) (voir coin du
néophyte) est estimé à seulement
17 fois alors que
l’Egypte présente un PER
de 19, les Emirats 30, la
Jordanie et l’Arabie Saoudite
34. Cela veut dire qu’investir
à la Bourse de Casablanca
revient moins cher qu’à la
bourse de Dubaï, du Caire
ou encore de Amman. Mais,
comme chacun sait, la
bourse de Casablanca est
incomparable à celle de
Dubaï, du moins sur le plan
de l’infrastructure technique
et le nombre des sociétés
cotées. Celle-ci est l’une des
places financières les plus
développées et les plus riches
aussi dans la région MENA
(Moyen-orient et Afrique du
Nord).
D’abord, elle est dotée par
les injections des pétrodollars
et les flux considérables
des introductions. Ensuite,
elle est devenue la place où
les investisseurs étrangers
affluent pour réaliser des
gains aussi bien importants
Ratio Cook : Indicateur financier appliqué surtout aux
banques. Sur le plan technique, on l’obtient en divisant les
fonds propres de la banque par l’ensemble des engagements
(crédits) envers les clients. Chaque établissement bancaire
doit en vertu d’une loi internationale présenter un ratio Cook
supérieur ou égal à 8%. En termes plus clairs, pour tous les
100 dirhams de crédit, la banque doit disposer au moins de
8 dirhams de fonds propres. Plus qu’une règle, c’est une
norme mondiale qui doit être respectée par toute banque commerciale.
Price Earning Ratio (PER) : Indicateur boursier par excellence.
Son calcul fait intervenir deux paramètres de la bourse
: le bénéfice unitaire d’une action cotée et son cours de
bourse. Le PER s’obtient en divisant le premier par le second.
Plus ce ratio est faible, plus il est intéressant. Autrement
dit, l’action devient accessible et moins chère. Exemple :
pour une action d’une société cotée qui vaut 100 dirhams
que rapides. Son succès a
poussé les autorités de
l’Emirat de Dubaï à procéder
à sa privatisation. Ainsi, son
capital sera ouvert aux
investisseurs institutionnels
de diverses nationalités, aux
sociétés de courtage et aux
fonctionnaires opérationnels
de la place. Si cette opération
a eu lieu, elle serait la
première privatisation dans
l’histoire récente des bourses
arabes.
Quant à la place de
Casablanca, sa force réside
surtout dans sa capacité à
offrir aux investisseurs,
nationaux ou étrangers, des
placements moins chers et
plus rémunérateurs. ❏ AA
Nomination de Mohamed Soual à la CDG
Mohamed Soual, ancien haut cadre
du CIH, a été nommé directeur du
pôle dépôts et consignations à la Caisse
de dépôt et de gestion (CDG). M. Soual,
49 ans, doit prendre en charge un pôle
stratégique de la CDG. Ce dernier est
composé de deux grandes directions : la
première gère les activités bancaires réglementées
de la caisse et la seconde est
chargée de recevoir les consignations
administratives et judiciaires ainsi que
Le coin du néophyte
les cautionnements. Ce pôle distinctement
hiérarchisé dans l’organigramme
de la caisse représente ses activités les
plus légitimes pour lesquelles le holding
a été initialement créé par les pouvoirs
publics. Diplômé de l’Ecole nationale de
l’aviation de Toulouse, il a occupé d’importants
postes de responsabilité dans
divers secteurs d’activité, notamment
dans le transport et la banque. ❏
AA
et son bénéfice unitaire de 10 dirhams, le PER : 10/100 =
0,1. Cette action est ouverte à l’achat car elle est bon marché.
Pour une autre qui vaut 100 dirhams et son bénéfice unitaire
: 1000 dirhams, le PER : 1000/100 = 10. Celle-ci est
réputée plus chère que la première, donc peu intéressante
à l’achat.
Bank Al Maghrib : On l’appelle également la Banque
centrale, ou l’institut d’émission ou encore la banque des
banques. Son rôle consiste à assurer le contrôle de tout le
système bancaire et financier du pays. C’est elle qui donne
les autorisations pour créer des banques ou des sociétés de
financement et c’est elle également qui les retire en cas de
manquements à la loi. En plus de son rôle de contrôle, Bank
Al Maghrib assure aussi l’élaboration de la politique monétaire
du pays. Elle peut procéder à la réévaluation ou la
dévaluation du dirham comme elle peut arrêter l’émission
monétaire en prévision à une crise économique majeure.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006 29
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ÉCONOMIE
Après le succès d’Air Sénégal, RAM met son expertise au service
d’autres pays africains. Un choix stratégique selon Saâd Azzouzi,
directeur du réseau long courrier du groupe. Entretien.
“Nous voulons
diversifier nos marchés”
•Maroc Hebdo International : La
RAM est de plus en plus présente
en Afrique ...
-Saâd Azzioui : En fait, Royal Air
Maroc est présente en Afrique depuis
une vingtaine d’années et notre ambition
a toujours été de desservir les
pays africains (Sénégal, Côte
d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Gabon,
Guinée et Niger).
En 2005, nous avons poursuivi l’expansion
en ouvrant de nouvelles dessertes
: Douala, au Cameroun,
Ouagadougou, au Burkina Faso,
Lomé, au Togo, et Cotonou, au
Bénin, tout en renforçant nos fré-
30
quences sur les dessertes existantes
(2 vols quotidiens sur Dakar et 1 vol
quotidien sur Abidjan). Naguère, le
trafic généré par le marché africain
se faisait à partir du Maroc, et plus
particulièrement de Casablanca.
• MHI: Pourquoi la RAM a choisi
d’aller vers l’Afrique?
-Saâd Azzioui : Ce choix stratégique
est dicté par une volonté de diversification
de nos marchés, lié au nouveau
business model de la RAM.
Notre objectif est de situer l’aéroport
de Casablanca en tant que plateforme
de correspondance reliant l’Afrique
au réseau Europe, Maghreb, Moyen-
Orient et Amérique du Nord.
Il s’agit de développer le trafic international
via Casablanca. En 2001, ce
trafic représentait 5% de notre activité.
Ce taux est passé à 25% en 2005.
Dans le même cadre, Atlas Blue s’est
positionnée comme compagnie spécialisée
dans le transport touristique
point à point. Il est évident que ce
double positionnement nous permettra
de mieux faire face à la
concurrence qui découlera de l’accord
d’Open Sky avec l’Union européenne.
•MHI : Quelles sont les vraies
potentialités du marché africain ?
-Saâd Azzioui : L’Afrique est un
marché à fort potentiel. C’est aussi un
marché où l’on enregistre l’absence
d’opérateurs africains forts depuis la
faillite d’Air Afrique et qui connaît
un enclavement qui s’aggrave au
niveau de plusieurs pays. D’un autre
côté, de par sa position géographique,
Casablanca constitue une plateforme
stratégique pour relier l’Afrique au
reste du monde.
Les résultats enregistrés par Royal
Air Maroc sur le marché africain au
cours des deux dernières années sont
très encourageants et présentent une
croissance à 2 chiffres : +35% en
2004 et +68% en 2005 avec 260.000
passagers transportés. En 2006, la
croissance prévue est de + 75%, l’équivalent
de 450.000 passagers.
Saâd Azzioui
☛
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

•MHI : La compagnie Air Sénégal
International est une véritable success
story. Pensez-vous pouvoir
réitérer la même performance
dans d'autres pays africains?
-Saâd Azzioui : Effectivement, l’expansion
se poursuit pour Air Sénégal
International (détenue à 51% par
RAM et à 49% par l’État sénégalais).
En quatre années d’activité,
ASI est devenue la première compagnie
en Afrique de l’Ouest.
En 2005, elle aura transporté près de
500.000 passagers (27 vols quotidiens
sur l’Europe et l’Afrique) et
réalisé 120 millions d’euros de chiffre
d’affaires. ASI poursuit sa croissance
avec l’acquisition d’un nouveau
Boeing B 737-700 pour assurer
les nouvelles dessertes d’Accra,
Madrid et Milan.
Elle a également bénéficié des synergies
du groupe sur le plan technique,
opérationnel, ainsi qu’au niveau de
la formation.
Le groupe RAM est tout à fait prêt
à mettre son expertise dans l’aérien
au service d’autres pays africains. Il
est aujourd’hui sollicité par d’autres
pays africains afin de créer le même
modèle. Ainsi, Air Gabon
International a été officiellement créé
suivant le même modèle qu’ASI :
51% du capital est détenu par le
groupe RAM et 49% par l’Etat gabonais.
La nouvelle compagnie sera
opérationnelle à compter de mars
2006 en exploitant 2 avions de type
B 757.
•MHI : À combien se monte le chiffre
d'affaires de la RAM réalisé
sur le marché africain ?
-Saâd Azzioui : En 2005, le chiffre
d’affaires réalisé sur l’Afrique sera
de 1.5 milliard de dirhams, sur un
CA global de 8.4 milliards de dirhams.
L’Afrique représente donc près
Nouvelle direction générale
des filiales à la RAM
La compagnie Royal Air Maroc
(RAM) a adopté une nouvelle
organisation avec la création d'une
Direction générale des Filiales. Cette
Direction générale, où siègent Ahmed
Ammor, au poste de directeur général,
pôle finances et fonctions de support,
Abderrahmane Sadok, au poste
de directeur général, pole exploitation,
et Hassan Hihi, comme directeur
général, pôle commercial, a
été créée dans le but d'harmoniser le
pilotage.
En effet, le Groupe RAM compte au
total 13 filiales opérationnelles à savoir,
quatre compagnies aériennes
(RAM, Atlas Blue, Air Sénégal et
Abderrahmane Sadok
Atlas Cargo), trois sociétés de maintenance aéronautique (SMES, MATIS
et Acrotechnic Industries), un pôle hôtelier (Atlas Hospitality), une société
de catering (ACAS), une société de formation sur simulateurs (Casa
Aero), une société de call center (Atlas On line), une société de système
de réservation (Amadeus) et une société spécialisée dans la formation
(RAM Academy). Outre la nouvelle Direction générale des filiales, 6 autres
filiales sont en cours de réalisation. ❏
CN
de 20% du chiffre d’affaires global
du groupe.
•MHI : Quels sont les pays africains
desservis par la RAM ?
-Saâd Azzioui : Nous desservons
actuellement 11 pays africains et
nous prévoyons en 2007 et 2008 de
desservir le Ghana, le Nigeria, le
Congo (Brazzaville), la Guinée-
Équatoriale ainsi que la République
Démocratique du Congo.
•MHI : Y a-t-il un réseau d'agences
RAM en Afrique ?
-Saâd Azzioui : Effectivement, la
RAM dispose d’une agence dans
chaque capitale africaine desservie
par notre compagnie. En tout, il y a
onze agences RAM en Afrique. Les
plus récentes sont celles de Douala,
Ouagadougou, Lomé et Cotonou.❏
Propos recueillis
par Aissa Amourag
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006 31
© Ph: MHI
Nouvelle filiale
RAM à Marrakech
D ans le cadre de sa stratégie d’accompagnement
de la vision
2010, Royal air Maroc a créé une filiale
«Aerotechnic» basée à l’aéroport
Marrakech-Menara et spécialisée dans
la maintenance des avions de la famille
Airbus A320 et Boeing 737. Par
la création de cette nouvelle structure,
la compagne nationale vise à créer une
offre de services de maintenance pour
accompagner le développement du
transport aérien sur la plate-forme aéroportuaire
de Marrakech, première destination
touristique du Maroc. «Le projet
s’inscrit dans le cadre de la politique
de développement du tourisme
national», explique Mohamed
Berrada, PDG du groupe. Aussitôt
créée, la nouvelle société a été confiée
à Youssef Jroundi au poste de directeur
général. Ce lauréat de l’Ecole
Mohammedia des Ingénieurs de Rabat
va devoir gérer un investissement de
70 millions de dirhams totalement décaissés
par la RAM. ❏

© Ph. DR
TECHNOLOGIE
Des téléviseurs olfactifs et tactiles
Créer des téléviseurs qui permettent
aux téléspectateurs de
visionner des images en 3 dimensions
depuis n'importe quel angle
avec une qualité du niveau de la télévision
haute définition actuelle, mais
aussi de sentir et de toucher ce qu’ils
voient! C’est le pari fou dans lequel
s’est lancé le ministère des
Télécommunications japonais. En
effet, le MIC (Ministry of Internal
Affairs and Communications) va établir
cette année une unité de recherche
et de développement réunissant
des partenaires industriels, académiques
et gouvernementaux afin de
pouvoir commercialiser d'ici 2020
un téléviseur proposant une expérience
de «réalité virtuelle». Bien que
des progrès importants doivent
encore être effectués pour reproduire
des images en 3 dimensions adaptées
à la télévision, les responsables
du projet reconnaissent que c’est surtout
sur le développement des technologies
permettant de créer les sensations
de toucher et d'odorat qu’ils
vont avoir le plus de mal. Pour l'ins-
tant, les principales technologies
envisagées pour simuler le toucher
sont les ultrasons, les stimulations
électriques ou les flux d'air à haute
pression. Cette télévision du futur
fait partie d'un projet national plus
vaste avec lequel le Japon souhaite
promouvoir une "communication
universelle", c'est-à-dire une infor-
Le premier portable Walkman
Un téléphone
3G, un
baladeur MP3,
une plateforme
de jeux Java, un
appareil photo,
un poste de télévisionportable...
le tout
dans 134 grammes.
C'est la prouesse du 803,
le premier téléphone 3G de
Toshiba labellisé «Walkman».
Avec ses deux haut-parleurs intégrés,
le Toshiba 803 offre en
effet un son stéréo surprenant.
Clips vidéo, titres musicaux
peuvent se succéder ou alterner
avec la télévision en direct.
Et, comble de l’innovation, son
écran affiche toutes les informations
concernant la chanson
écoutée comme le nom de l’ar-
32
mation partagée facilement et intelligemment
sans barrière d'espace ou
de langue. Pour ce seul projet, le
ministère des Télécommunications
japonais a demandé un budget de
plus d'un milliard de yens (plus de 7
millions d'euros) au titre de la prochaine
année fiscale, qui débute en
avril 2006.❏
Le plus grand plasma du monde
Le groupe d'électronique japonais
Matsushita Electric, propriétaire
de la marque Panasonic, a développé
un prototype d'écran plasma de 103
pouces (262 centimètres en diagonale),
soit le plus grand du monde. Il
détrône ainsi son concurrent coréen
Samsung.
Le prototype, dévoilé lors du salon de
l'électronique grand public de début
janvier 2006 à Las Vegas, permettra à Panasonic de marquer un point sur
le coréen Samsung, qui avait présenté l'an dernier un prototype d'écran de
102 pouces. Ni Matsushita ni Samsung n'ont précisé quand ils comptaient
mettre en vente ces écrans géants. À l'heure actuelle, Samsung propose à
la vente le téléviseur doté de la plus grande dalle plasma avec un modèle
de 80 pouces distribué depuis le mois d'octobre en Corée du Sud. ❏
tiste ou la durée de la chanson,
tout en offrant la possibilité de
faire défiler les titres de son répertoire
ou créer des «playlists».
Indépendante du téléphone,
l'écoute de la musique
peut également se faire pendant
un surf sur Internet.
L'appareil photo de 2,2 mégapixels
doté d’un zoom numérique
(13,5 x) et d’un flash n'a
rien à envier à la plupart des
combinés téléphoniques
concurrents.
La fonction vidéo enregistre au
format MPEG4 directement sur
une mini-carte SD de 64 Mo.
L'autonomie du Toshiba 803
dépasse les cinq heures et 270
heures en veille. Doté d'un port
USB et compatible Bluetooth,
le T 803 accepte les SD Card
Memory atteignant 512 Mo.❏
© Ph. DR
Philips investit le créneau
des jeux de société
Afin d’encourager les interactions sociales dans
les groupes et les familles et combattre l’isolement
qu’entraînent certains jeux vidéos actuels, Philips
vient d’annoncer le lancement prochain d’un jeu se
situant à mi-chemin entre le jeu de société et le jeu vidéo.
Baptisé Entertaible, le jeu en question est une table
de jeu électronique couverte d'un écran LCD tactile
incrusté à sa surface. Elle pourra afficher plusieurs
jeux, auxquels il sera possible de jouer avec des pions
ou directement avec les mains.
L'idée est de recréer la sensation d'un jeu de société sur
table, avec toutes les possibilités apportées par le jeu
vidéo en lui-même. On imaginera facilement des jeux
de société avec un environnement entièrement animé,
et plus de possibilités de gameplay. En relançant le
concept de jeu de société, Philips pourrait s'être trouvé
un créneau nouveau et encore très peu exploité.
Mieux encore, ce produit pourrait parfaitement se lancer
dans l'univers du travail, en proposant des tables
de présentation interactives, ou des tables de travail
d'un nouveau genre pour les étudiants ou toute autre
profession.❏
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

Le portable le plus rapide
pour le téléchargement
Samsung Electronics a profité du
CES (Consumer Electronics
Show) de Las Vegas pour annoncer,
le mardi 3 janvier, la mise au point
du zx20, le terminal mobile le plus
rapide pour le téléchargement. Ce
téléphone, le premier compatible
HSDPA, la 3G "rapide",
permettrait en effet de récupérer
10 fichiers encodés
en mp3, pesant 4 Mo chacun,
en à peine une
minute. Pour atteindre
un débit confortable de
3,6 Mbit/s sur le réseau
haut débit HSDPA ( High
Speed Downlink Packet Access ), ce
Un appareil photo doté
de deux zoom
Dans le marché des appareils photo
numériques, la course aux mégapixels
semble aujourd’hui dépassée.
En 2006, les appareils photo numériques
dits d'entrée de gamme seront en
effet dotés d'un capteur CCD de 5 à 8
millions de pixels. L'innovation doit
donc venir d'ailleurs. Message compris
chez Kodak, dont l’Easyshare
V570 rivalise d'ingéniosité en dévoilant
un compact doté de deux focales
: un grand-angle de 23 mm et un zoom
optique (3X) 39-117 mm.
La diversité des clichés pris avec cet
appareil est dès lors assurée. Cette
prouesse technologique tient dans un
boîtier de 2,5 cm d'épaisseur et repose
sur un objectif périscopique Schneider-
Kreuznach C-Variogon en verre qui ne
sort pas du boîtier. Côté caractéristiques,
Kodak donne dans la norme pour un
appareil de cette catégorie : capteur
Les objectifs de LG
portable intègre une puce
MSM6280 produite par
l'américain Qualcomm.
Récemment, des tests
effectués par Motorola
en Europe avaient permis
d'atteindre les 2,5 Mbit/s,
et ainsi autorisé le transfert
de 10 fichiers mp3 en 1
minute et 7 secondes.
Compatible Bluetooth 2.0, le
zx20 dispose par ailleurs d'un appareil
photo numérique de 1,3 mégapixel.
Il possède en outre un emplacement
pour accueillir des cartes
mémoire de type MicroSD et son affichage
se fait en 262.000 couleurs. ❏
CCD de 5 millions de pixels, écran
LCD de 2,5 pouces, mémoire interne
de 32 Mo et le support de cartes mémoire
SD. En revanche, là où le V570
excelle c'est dans la diversité de prises
de vue possibles. Par exemple, à partir
de trois images prises avec le grandangle,
vous créez une vue panoramique
à 180°. La vidéo n'est pas en reste. Sa
qualité est, selon les termes de Kodak,
celle de la TV à 30 images par seconde
compressée en Mpeg-4. Elle bénéficie,
au passage, du stabilisateur d'images
et de l'autofocus.❏
LG Electronics compte dépasser les 70 millions de téléphones portables
vendus dans le monde en 2006 contre une estimation de 55
millions pour 2005. La reprise dans le secteur des téléphones mobiles a
amélioré les résultats de LG, numéro quatre mondial du secteur et numéro
trois dans de l'électroménager en termes de chiffre d'affaires. ❏
TECHNOLOGIE
Rassemblé par Majdouline ElAtouabi
Texto
Lamborghini. On en avait entendu parler
discrètement, c'est aujourd'hui officiel :
Asus signe un partenariat avec la célèbre
marque automobile Lamborghini pour sa
gamme d'ordinateurs portable. Cela ne sera
pas sans rappeler la gamme Ferrari d'Acer...
Au programme, un design classieux pour
des produits haut de gamme basés sur la
nouvelle plate-forme Napa d’Intel.
Microsoft fait dans la censure. Le groupe
informatique américain Microsoft a
reconnu avoir bloqué le blog d'un spécialiste
chinois des médias qui venait de
publier des articles critiquant le gouvernement
de Pékin après le limogeage des dirigeants
d'un journal. Le blog bloqué est
celui de Zhao Jing, spécialiste des médias
basé à Pékin qui écrit sous le nom de
Michael Anti.
Un million de pixels. Alec Tew, 21 ans, a
trouvé la bonne combine. Ce jeune étudiant
de Wiltshire, dans le sud-ouest de
l’Angleterre, a mis au point une idée qui lui
aura rapporté presque un million de dollars
sans effort. L'opération commerciale miraculeuse
consistait à vendre un pixel de sa
page d'accueil pour un dollar. L'effet ne
s'est pas fait attendre, et la page est aujourd'hui
entièrement remplie de publicités en
tout genre, des plus sérieuses aux moins
recommandables. Le jeune homme a vendu
920.700 pixels sur un million disponible.
Un logiciel pour les producteurs de patates.
Huit ans de recherche dans les laboratoires
de l'ARS-USDAont abouti à la mise
au point du logiciel qui permet aux cultivateurs
de pommes de terre de choisir la
rotation des cultures la mieux adaptée et
ainsi d'éviter les maladies et la réduction de
la fertilité des sols. Baptisé Potato System
Planner, le nouveau logiciel a nécessité
huit ans de travail. Il prend en compte le rendement,
le recyclage de l'azote, l'activité
des micro-organismes du sol, l'incidence
des maladies et la faisabilité économique.
Les scientifiques espèrent que ce logiciel
optimisant la culture de Pomme de Terre
rapportera beaucoup aux producteurs en
optimisant la lutte contre les maladies.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006 33
© Ph. DR

5© Ph. MAP
SOCIÉTÉ ET CULTURE
La fondation Miloud Chaâbi vient de fêter son quarantième
anniversaire. Un parcours jalonné d’actions en faveur des plus
pauvres.
La fibre sociale
de Miloud Chaâbi
SM le Roi Mohammed VI décorant Miloud Chaâbi.
La fondation Miloud Chaâbi
est l’une des structures sociales
les plus dynamiques au
Maroc. Fondée en 1965 par Miloud
Chaâbi, président du groupe Ynna
Holding, la fondation qui porte son
nom a célébré, en 2005,
son quarantième anniversaire.
Et, à cette occasion,
elle a organisé pour
la première fois de son
histoire une conférence
de presse, le mercredi 4 janvier 2006,
pour présenter aux médias le bilan de
ses activités et la liste des projets
qu’elle entend réaliser pendant les
années à venir. Particulièrement
active dans le domaine de l’éducation
et de la solidarité sociale, elle
34
veut surtout participer à l’amélioration
des conditions d’hébergement
des étudiants pour lesquels la fondation
consacre une bonne partie de
son travail. Grand projet réalisé dans
ce sens : la construction de la cité
Dans l’avenir, neuf autres
cités universitaires Chaâbi
sont en projet.
universitaire Maâmora, à Kénitra.
D’une capacité d’accueil de 2.194
étudiants, dont 1,774 en chambres
doubles et 324 en chambres simples
et 96 en studios, cette cité répond à
la volonté des pouvoirs publics et de
la Fondation de résoudre la problé-
matique du logement des étudiants.
Elle est également composée de deux
tranches de 6 bâtiments pouvant
accueillir chacune 1.000 étudiants.
La première tranche a été inaugurée
le 20 septembre 2005. Dans l’avenir,
neuf autres cités universitaires
Chaâbi sont en projet à travers tout
le Royaume. Elles seront implantées
suivant les besoins exprimés par les
différentes universités. Mais, pour
certaines d’entre elles, le coup d’envoi
a déjà été donné. Autre action de
taille de la fondation : elle a fait don
au ministère de l’Éducation nationale
et de l’Enseignement supérieur
de plusieurs bâtiments universitaires
d’une superficie totale de 2,4 hectares
pour la création d’un Institut
supérieur de la technologie (IST), à
Essaouira.
Ce don a fait l’objet d’une convention
signée en 2005. La fondation
Miloud Chaâbi agit également sur
d’autres fronts sociaux et participe
quotidiennement à la réduction de
la pauvreté au Maroc, à l’amélioration
des conditions matérielles des
sans-emploi et à l’assistance médicale
aux malades. Tout ce travail de
philanthropie et de solidarité
sociale vise pour la fondation
à fédérer les forces les vives
du pays autour de l’action
citoyenne pour un Maroc plus
prospère, mais surtout solidaire.
Miloud Chaâbi, son fondateur,
n’a jamais cessé d’insister sur cette
mission nationale au cours de ses
différentes sorties médiatiques. ❏
Aïssa Amourag

© Ph. DR
SOCIÉTÉ ET CULTURE
L’engouement des étudiants marocains pour les grandes écoles
françaises s’explique par le fait que c’est là que se recrute l’élite
marocaine. Seul hic, le visa.
La cote des grandes
écoles françaises
étudiants marocains
constituent le premier
“Les
contingent d’étudiants
étrangers en France avec près de
30.000”, affirme Philippe Faure,
ambassadeur de France au Maroc.
La qualité et la variété des cursus
proposés par ses universités et ses
écoles font de la France une destination
prisée par les étudiants marocains.
Actuellement, les étudiants se
bousculent aux portillons pour avoir
le fameux sésame; décrocher un
diplôme d’une grande école. Mais
seuls ceux qui savent se lever tôt y
36
arriveront, car il faut répondre à une
procédure particulière qui commence
d’ores et déjà.
En effet, pour les candidats aux grandes
écoles françaises, les inscriptions
sont déjà ouvertes. La majorité de
ces écoles achèvent les inscriptions
dès fin février. Quoi qu’il en soit, le
15 mars est une date butoir pour les
formations les plus intéressantes.
Mais avant même de penser aux
grandes écoles, les classes préparatoires
sont un passage obligé. «Bien
souvent, le choix du lycée est tout
aussi important», souligne Jalal
Bennis, diplômé de l’école supérieure
de mécanique de Paris. Car les cycles
préparatoires de deux ans sont
indispensables pour intégrer les écoles
publiques d’ingénieurs, dont les
études durent généralement 3 ans.
Ces formations s’appuient sur des
connaissances scientifiques et technologiques
solides et variées ainsi
que sur une initiation aux sciences
humaines et sociales. D’ailleurs, la
plupart des lauréats des grandes écoles
estiment que c’est l’étape la plus
difficile.
C’est sans doute pourquoi le choix
des lycées est encore plus important,
pour que cet effort se concrétise par
la réussite au concours général. Parmi
les lycées les plus prisés, des noms
comme Henry IV ou encore Janson
Desailly figurent notamment dans le
premier groupe du classement
annuel. En effet, «les lycées des candidats
qui obtiennent les meilleurs
résultats au concours sont les mieux
classés», explique ce centralien. Ils
sont réputés pour former les meilleures
promotions. Cependant, c’est la
commission générale chargée des
classes prépa en France qui oriente
les étudiants selon leurs notes et leur
niveau. Les grandes écoles françaises
ouvrent la perspective de carrières
variées et passionnantes. Les étudiants
marocains ne redoutent pas la
perspective d'études longues. Ce
n’est qu’après cette étape avec deux
ans de formation intensive en mathématiques
supérieures ou spéciales en
physiques ou dans d’autres matières
encore que l’accès aux grandes écoles
s’acquiert. Heureusement que
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006
☛

C’est la commission générale chargée des
classes prépa en France qui oriente les
étudiants selon leurs notes et leur niveau.
ces efforts ne restent pas vains.
«Toutes les études statistiques le
prouvent, le diplôme d'une grande
école française facilite le premier
emploi et les chances ultérieures de
réussite. D’autant plus que les taux
de succès aux concours d'entrée sont
globalement élevés», explique
Mohamed Jabir, responsable au service
culturel de l’ambassade de
France à Rabat. 30.000 places sont
offertes sur l'ensemble des écoles
d'ingénieurs françaises. Les 240 écoles
d'ingénieurs offrent un large
éventail de formations : Mécanique,
électronique, Informatique, Chimie,
travaux publics, télécommunication.
Mais ce sont Polytechnique,
Centrale, Ponts et chaussées, à Paris,
qui sont les mieux cotées. Chaque
année une centaine d’étudiants
marocains optent pour les écoles
d’ingénieurs.
Ce n’est donc pas un hasard si tous
les directeurs généraux des offices
et des grandes entreprises publiques
ont suivi leurs études supérieures à
l’étranger. L’élite marocaine ne se
recrute que parmi les diplômés des
grandes écoles françaises. Ils sont
presque tous ingénieurs de formation
française.
La Sorbonne de Paris avec ses mille
et une formations est également très
demandée. Mais, il semble qu’il y ait
aujourd’hui une nouvelle orientation.
« La gestion et le commerce
ont désormais la cote auprès des
étudiants marocains », affirme
Mohamed Jabir. Les études les plus
en vogue ces deux dernières années,
ce sont les écoles privées de commerce,
gestion et management telles
que HEC, ESSEC. Les écoles
d’hôtellerie aussi attirent de plus en
plus d’étudiants. Dans la tendance,
ces derniers sont également tentés
par les inscriptions dans les IAE,
Instituts d’administration des entreprises,
les IEC, Instituts des études
commerciales qui sont affiliés à de
grandes universités de commerce et
de gestion.
En France, il n'est fait aucune distinction
entre les étudiants étrangers
et les étudiants français : les exigences
d'accès sont identiques.
Cependant, un Test de connaissance
de la langue française est exigé pour
tous les étudiants n’ayant pas obtenu
un baccalauréat français.
Si certaines filières ne sont présentes
qu'en université (droit, médecine,
sciences humaines) les filières
d'ingénieur, de gestion, d'art, peuvent
se suivre à l'université ou dans
le cadre d'écoles ou d'instituts
publics ou privés, avec des modalités
d'admission, de durée, de modes
d'enseignement et de finalité différentes.
La France est également l'un
des pays les moins chers d'Europe et
les étudiants y jouissent de conditions
de vie favorisées.
Restauration universitaire, résidence
universitaire, réduction sur les
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transports et les loisirs (cinéma,
sports, bibliothèque, associations
étudiantes…). Ces conditions permettent
de pouvoir couvrir, avec un
budget raisonnable, les besoins
essentiels, mais aussi la vie culturelle.
Compte tenu des nombreuses réductions
attachées au statut d'étudiant,
la moyenne pour un budget mensuel
se situe entre 8.000 Dh en province
et 12.000 Dh à Paris. C’est pourquoi
après avoir décroché le baccalauréat,
suivre une formation supérieure
en France en fait rêver plus
d’un. Pourtant beaucoup d’étudiants
voient leur dossier rejeté du fait
d’une mauvaise orientation. En
2004, le nombre de visas étudiants
demandés a été de 6.427, mais seulement
2.957 ont été accordés. En
2003, ils ont été 9.691 étudiants à
demander le visa et 3.319 parmi eux
l’ont obtenu. C’est pour cette raison
qu’un premier Centre pour les études
en France (CEF) a été mis en
place au Maroc en juin 2005 (lire
encadré). « Avec une meilleure orientation
des étudiants, leur réussite
sera plus assurée », assure Philippe
Faure, ambassadeur de France à
Rabat.❏
Centre pour les études
en France (CEF)
Chifaâ Nassir
D ésormais, pour préparer son inscription et son séjour en France et
avant le dépôt de la demande de visa d’étude, tout étudiant marocain
devra, obligatoirement, passer par le centre pour les études en France
(CEF), accessible sur Internet (ma.educationfr.fr). L’intérêt de cette démarche
est d’examiner les projets d’étude individuellement et, surtout, orienter
les étudiants vers les filières qui correspondent le mieux à leur formation
initiale. Ce centre permet également d’émettre un avis académique
à l’attention du consulat, qui prendra en compte ces remarques pour
délivrer le visa.
Seuls les candidats qui désirent poursuivre des études supérieures en
Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles, dans les écoles d’ingénieurs ou
de commerce ou dans un Institut Universitaire doivent effectuer une
demande d'inscription directement auprès de l'établissement concerné et
s'inscrire par la suite sur le site du CEF.❏
37

© Ph. DR
PROFIL
Émigré aux Etats-Unis en 1988, le Marocain Mamdouh Fekkak,
45 ans, vient d’inaugurer son restaurant-coopératif à New York,
après une longue bataille pour réhabiliter la profession .
Le rescapé du
11 Septembre
Le 11 septembre 2001, à 8h46,
lorsque le premier avion
détourné par les terroristes s’est
écrasé contre la tour nord du World
Trade Centre, il a détruit, entre autres,
le restaurant Windows on the World,
situé au 107ème étage. Dans ce restaurant,
travaillait un maître d’hôtel
38
Mamdouh Fekkak devait prendre
son service au Windows on
The World, dans la tour Nord, le
11 Septembre 2001 à 2 heures.
marocain qui, heureusement pour lui,
ne devait prendre son service que l’après-midi.
Né à Casablanca, Mamdouh Fekkak a
émigré à New York en 1988, à l’âge
de 27 ans. Quoique diplômé en sciences
physiques de l’Université Hassan
II, il s’est patiemment reconverti dans
la restauration. Grâce à son professionnalisme,
doublé d’un sens de
l’hospitalité toute marocaine, il a été
embauché, en 1996, dans l’une des
tables les plus prestigieuses de la
Grande Pomme, le
Windows on the World.
Mamdouh s’est illustré
une première fois en
organisant, en 1998, une
grève du personnel du
Windows on the World
et a obtenu le licenciement
d’un cadre coupable
de maltraitance sur
des employés du restaurant.
Après la survenue
des attentats du 11-Septembre au cours
desquels 73 employés du restaurant ont
trouvé la mort, et plus de 13.000 autres
ont perdu leurs postes, il a été chargé
de chapeauter l’Alliance pour l’assistance
aux émigrés (IWAA), une opération
de soutien aux travailleurs qui
ont perdu leur poste à cause des bombardements
et aux familles des ouvriers
défunts lors des attentats. Une fois la
mission IWAAachevée en février 2002,
Mamdouh a fondé, avec quatre autres
militants, l’organisation Restaurant
Opportunities Center of New York
(ROC-NY), dont il est directeur.
Comptant plus de 1.000 adhérents, en
majorité des immigrés, ROC-NY se
bat contre la discrimination à l’emploi
et pour l’amélioration des conditions
de travail dans l’industrie de la restauration.
En trois ans d’existence, elle a
remporté plusieurs batailles syndicales,
notamment l’augmentation du
SMIG dans l’État de New York.
Mais la grande fierté de Mamdouh
Fekkak, c’est d’avoir réussi à créer le
premier «restaurant coopératif» newyorkais,
propriété à part entière des
employés, 35 des rescapés des attentats
du 11-Septembre. Situé à Greenwich
Village, à deux pas des décombres des
défuntes tours jumel-
Diplômé en
sciences
physiques,
Mamdouh
Fekkak s’est
patiemment
reconverti.
les, compte 120 couverts.
Ouvert le 5 janvier
2006, le Colors
offre les spécialités de
22 pays, dont le
Maroc, qui reflètent
la diversité de ses
employés.
«Nous n’oublierons
jamais nos 73 frères
et sœurs, mais nous
ne voulons pas que les gens viennent
manger chez nous à cause du 11
Septembre», dit Mamdouh. «Nous voulons
qu’ils viennent pour l’atmosphère
et pour la cuisine gastronomique que
nous leur offrons.»
La réputation de Mamdouh, père de
deux enfants, est telle qu’il a été choisi
par l’université de Columbia en tant
que Revson Fellow 2006, qualité décernée
chaque année aux «dix individus qui
ont apporté une contribution importante
à la ville de New York.» Une
nomination qui consacre le leadership
de Mamdouh et lui ouvre des perspectives
encore plus grandes aux Etats-
Unis.❏
Abdellah Rajy
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

Une autre polémique.
Une de plus. Le
film Marock, de
Laila Marrakchi, est au centre
de toutes les controverses.
La dernière en date est celle
de Soumia Benkhaldoun. Si
la députée du PJD n’a pas
cité le nom du film, elle y a
fait allusion. Devant le
Parlement, elle a posé une
question à Nabil
Benabdellah, ministre de la
Communication et porteparole
du gouvernement, sur
la distribution par des sociétés
après agrément du Centre
Cinématographique
Marocain de films comportant,
selon elle, des scènes
provocantes pour les sentiments
des Marocains. Vous
l’avez compris. C’est de
Marock qu’elle parle. Le
PJD veut encore une fois
jouer le rôle de commission
de censure. Peut-être aussi,
c’est un règlement de
compte. Le parti islamiste
n’a sûrement pas apprécié
que Laila Marrakchi réponde
à travers la presse à l’un de
ses membres qui avait
déclaré, il y a trois ans, que
les jeunes fréquentant les
lycées étrangers ne doivent
pas être considérés comme
des Marocains à part entière.
«Nous ne sommes pas des
étrangers. Avec Marock, je
voudrais montrer à quel
point cette jeunesse, malgré
toute son ambiguïté et tous
ses paradoxes, est attachée
à son pays et à l’avenir de
celui-ci». La question qui se
pose. Pourquoi Marock
dérange tant ?
Présenté en avant-première
lors de la première édition
du festival de Casablanca
tenue du 16 au 23 juillet
2005, le film a beaucoup
séduit. Le public l’a applaudi
et la presse en a donné de
bons échos. Cinq mois plus
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Laila Marrakchi a eu l’audace de mettre en image une autre
facette du Maroc. Celle de la jeunesse dorée, tiraillée entre tradition
et modernité.
Marock, le film de
toutes les polémiques
tard, la polémique éclate,
plus précisément à la huitième
édition du festival
national du film de Tanger.
Quelques cinéastes, à leur
tête Mohamed Asli, réalisateur
de À Casablanca, les
Le PJD veut encore une fois
jouer le rôle de commission
de censure.
anges ne volent pas, ont
reproché aux organisateurs la
programmation de Marock.
Argument avancé : c’est
une production française qui
n’a pas sa place dans une
manifestation nationale,
même si sa réalisatrice est
marocaine. Mohamed Asli
a fait mieux en traitant le film
de fasciste.
Marock, s’il dérange, c’est
parce qu’il met en scène une
relation amoureuse entre une
musulmane et un juif. Fautil
s’en offusquer ? Non.
Cela correspond bien à la
réalité. Laila Marrakchi n’a
rien inventé. Elle a eu l’audace
de mettre en image une
autre facette du Maroc. Celle
de la jeunesse dorée. Une
jeunesse tiraillée entre tradition
et modernité. En plus,
elle a fait avec l’art et la
manière. Le Casting est irréprochable.
La musique est
entraînante. La mise en
scène est impeccable.
Marock est un film à voir.
Quoi qu’on en dise. Les
cinéastes protestataires ont
pris l’habitude d’être entre
hommes. Les jeunes réalisatrices
comme Narjiss
Nejjar ou Laila Marrakchi
pour ne citer que celles-ci,
ne sont pas les bienvenues.
Surtout qu’elles ont du talent.
Laila Marrakchi leur a donné
une bonne leçon. Celle de la
maîtrise de soi. Le débat stérile
ne l’intéresse pas.
Actuellement, elle prépare,
tranquillement à Paris, la sortie
de Marock en France,
prévue pour le mois de
février. Sans commentaire.❏
Loubna Bernichi
39

© Ph. DR
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Nos chères petites têtes brunes ne demandent qu’à lire pour
apprendre. La littérature pour enfants existe. Encore faut-il que
les parents et les écoles donnent l’exemple.
Il faut encourager la
littérature enfantine
Ahmed Taieb El Alj.
Les éditions Marsam publient
quatre livres pour enfants.
Deux, d’Ahmed Taieb El Alj,
Petit Soleil, l’Âne et la Vache; un
d’Ahmed Isamïli, Le Fou de Leyla; et
un autre de Habib Mazini, La Colère
de P’tit nuage. Ecrits en arabe et en
français, ces contes de vingt-huit pages
sont illustrés par des artistes peintres
aussi talentueux qu’Alexis Logié ou
Nathalie Logié Manche ou encore
Abdelhalim Raji. Inspiré de la littérature
orale populaire, L’Âne et la Vache,
du dramaturge et parolier Taieb El Alj,
40
raconte l’histoire de tonton Kaddour,
portefaix de Fès, victime de sa cupidité.
Le professeur et écrivain Habib
Mazini parle du voyage d’un petit
nuage, parti à la découverte du monde.
Ahmed Ismaïli revisite l’amour impossible
de Qays et Leyla. Ces livres, destinés
à un public jeune, viennent enrichir
un genre littéraire encore balbutiant
au Maroc. En effet, jusqu’à aujourd’hui,
le marché du livre pour enfants
est dominé par les éditeurs étrangers,
particulièrement français, connus pour
leurs produits de qualité mais aussi pour
leur prix inaccessible. Les quelques
éditeurs du Golfe sont présents à travers
différentes revues tels que le mensuel
koweitien Al-Arabi as-saghir, l’hebdomadaire
des Emirats Arabes Unis,
Bassim, et Majid de l’Arabie Saoudite.
Ces revues, dont les prix varient entre
cinq et sept dirhams, connaissent un
véritable engouement. C’est que la
demande existe. Les éditions Yomad,
pionnières dans ce domaine, Chemins
des Croisés et Marsam l’ont compris.
Les écrivains aussi. Abdelatif Lâabi,
pour ne citer que lui, a écrit Saïda et
les voleurs de soleil, Comment Nassim
a mangé sa première tomate et l’Orange
bleue, qui a remporté le prix Jeunesse
2005 lors de la treizième édition de
Grand Atlas. Une autre manière d’élargir
son lectorat. Encore faut-il que les
parents soient sensibles à ce genre de
livre. Car, ce sont eux qui achètent et
qui ont un rôle d’éveil. Il est bien établi
que si les parents s’intéressent à la
lecture, l’enfant s’y intéressera aussi.
L’école a aussi son rôle à jouer. Elle
est souvent montrée du doigt, puisqu’il
est prouvé aujourd’hui qu’un enfant
qui n’a pas été initié à la lecture à l’école
a de maigres chances de se retrouver
dans la peau d’un lecteur assidu
à l’âge adulte.
Malheureusement, même pour les élèves
initiés à la lecture, dès qu’ils ne
sont plus motivés par la peur du maître,
ils arrêtent toute lecture. Une idée
préconçue dit que le livre pour enfants
souffre de la concurrence des dessins
animés et des jeux vidéo. Mais, sous
d’autres cieux, il est en plein essor. La
preuve: Harry Potter, le célèbre sorcier,
bat tous les records de vente. Les héros
et les héroïnes des contes fasci-
☛
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006

nent toujours. Blanche neige,
Cendrillon continuent à faire
rêver plus d’une fille. Quoi de
plus normal ? Les enfants ont
besoin de ces personnages pour
comprendre la vie. Leur imaginaire
se développe grâce à ces histoires. Il
faut juste savoir les initier.
C’est là que réside le problème. Le
livre ne fait pas partie intégrante de
l’éducation. Il est considéré comme
un luxe et non comme une priorité.
Les prix pratiqués confortent cette idée.
Atitre d’exemple: le prix de Petit Soleil,
d’Ahmed Taieb Laâlej, est de 40 dirhams.
Il est vrai que c’est un beau livre,
mais ça reste hors de portée pour le
Marocain moyen. Les bibliothèques
scolaires sont également montrées du
doigt. Elles sont en disparition et même
celles qui existent ne contiennent pas
assez d’ouvrages. Aussi, les instituts
culturels et les bibliothèques municipales
sont concentrés au centre de la
ville. Tandis qu’aux quartiers périphériques,
elles sont un phénomène
exceptionnel. Il est aussi important de
dire que les médias marocains ne jouent
aucun rôle pour sensibiliser les jeunes
à la lecture. Aucune émission télévisée
n’est programmée pour présenter les
nouveaux ouvrages publiés. Et encore,
quand une diffusion est prévue, elle
est ennuyante à mort. Au bout de six
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006
mois d’existence, elle est supprimée
parce qu’elle ne réalise pas un bon
pourcentage d’audience. Que ce soit
pour adultes ou pour enfants, le livre
rencontre les mêmes problèmes. Mais,
l’espoir reste permis. L’édition 2004
du salon du livre à Casablanca a suscité
l’intérêt de quatre-vingts mille
enfants. Rien n’est perdu.❏
Loubna Bernichi
Entretien avec Habib Mazini, auteur des
contes La Colère du P’tit nuage et l’Œuf de Noé
• Maroc Hebdo International :
Pourquoi écrivez-vous pour les
enfants?
- Habib Mazini : Il y a quelques
années, en voulant acheter des livres
pour ma fille, j’ai eu la surprise
de constater que l’essentiel de la
littérature jeunesse provenait
d’Europe ou du Moyen-Orient. Les
rares livres marocains pour enfants
étaient des histoires orales transcrites.
Comme je racontais beaucoup
d’histoires à ma fille, que j’inventais
souvent, un jour, j’ai décidé
Habib Mazini.
de les écrire.
• MHI : Est-ce qu'il est facile d'écrire pour des enfants?
- Habib Mazini : Au contraire, c’est difficile. Pour une
raison ô combien capitale. Un enfant ne triche pas, il est
franc dans son jugement. Quand un livre lui déplait, il l’abandonne.
L’auteur doit donc déployer tout un art pour le
captiver dès les premières lignes, c’est en ce sens que cette
littérature est difficile. Evidemment, on est moins libre
dans le choix de mots, des personnages, mais aussi de la
fin.
C’est la raison pour laquelle mes «fins» sont construites avec
les enfants lors de rencontres. J’écris de petits romans
autour de thèmes qui passionnent les enfants.
• MHI : Comment adaptez-vous vos écrits
à un public jeune ?
- Habib Mazini : Il n’y a pas de schéma préétabli.
Dans un premier temps, j’écris l’histoire,
puis, dans un deuxième temps, je fais un tri des
mots à partir d’une lecture faite par des enfants.
Leurs remarques me permettent de supprimer
des mots et de les remplacer par d’autres, plus
accessibles. Parfois, je m’entête à en garder, ce
qui oblige les enfants à consulter un dictionnaire
ou à associer leurs aînés à la lecture. J’ai
la faiblesse de croire qu’un texte doit solliciter
le lecteur, attiser sa curiosité.
• MHI : En tant que pédagogue, quel rôle
joue le livre dans l’éducation d’un enfant ?
- Habib Mazini : Un enfant a besoin de livres, à la fois
pour nourrir son imagination, pour s’évader et pour apprendre.
Il y trouve aussi des repères. Le rôle du livre est fondamental,
sa dimension éducative et ludique est prouvée.
Force est de constater que, dans notre pays, cette dimension
est défaillante. J’essaie d’apporter ma modeste contribution
pour combler ce vide. Et puis, donner du plaisir à
un enfant me paraît être la plus belle des initiatives. ❏
Propose recueillis par
L. Bernichi
© Ph. DR
© Ph. DR
41

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Rassemblé par Loubna Bernichi
■ Support
La fondation du Roi Abdul-Aziz Al
Saoud vient d’éditer Maghreb Index
sur CD-Rom. Ce support de savoir
et de connaissances est la banque de
données bibliographique la plus
exhaustive sur le Maghreb et son
environnement historique et socioculturel.
Les 100 000 documents
disponibles sont extraits de la bibliothèque
de la fondation.
■ Théâtre
Le festival
Théâtre &
Cultures a lieu
du 19 au 24
janvier 2006.
Organisée par
la Fondation
des Arts
Vivants, cette manifestation a pour
objectif de participer à la dynamisation
de l’offre culturelle, de réhabiliter
l’art théâtral au sein de la
société et d’en faire un carrefour des
expressions multiculturelle. Cette
première édition consacre Federico
Garcia Lorca, artiste, poète, dramaturge
et musicien qui a marqué
l’histoire de l’Espagne du XXème
siècle par la qualité et la richesse de
ses œuvres. Des pièces de théâtre,
des spectacles, des conférences, des
récitals et des lectures de poèmes
sont au programme.
■ Exposition
Une exposition de photographies de
feu SM Mohammed V a été présenté
jusqu’au 11 janvier 2006 au palais
des Congrès de Laâyoune sous le
signe "Mohammed V et le combat
pour l'indépendance", dans le cadre
de la célébration du cinquantenaire
du retour d'exil du défunt Souverain.
Cette exposition comprend une série
de photos rares, en noir et blanc, de
différentes dimensions, illustrant
plusieurs événements de l'histoire du
Maroc qui se sont déroulés sous le
règne de feu SM Mohammed V.
42
EN BREF...
© Ph.DR
L’œuvre plus mature de Bouragba
Omar Bouragba présente ses travaux récents
à la galerie Dar Youraziz à Marrakech
jusqu’au 21 janvier 2006. Artiste infatigable,
Bouragba peint depuis 1959. À cette époque, il
se cherchait. Il alternait de longs moments de
silence et de méditation avec d’autres de mouvement
et de création. Sa force est puisée dans
sa capacité à explorer les tréfonds de la forme
artistique tout en demeurant fidèle à une
démarche singulière. Aux années 1960 pendant
lesquelles il côtoie de grands artistes marocains
tels Gharbaoui, répond la période mystique des
années 1970 lorsqu’il cesse de peindre et se passionne,
en précurseur d’un mouvement qui ne s’affirme que récemment, pour le
soufisme. Les années 1980 révèlent un artiste mature maîtrisant la surface de la
toile et jouant de formes ondulantes tels des vertiges. Puis vint le triangle. Cette
forme géométrique devient un prétexte pour révéler dans les ténèbres de la toile,
une lumière fugace, presque irréelle. Parfois, elle pointe derrière les coulures qui
ruissèlent au-dessus du triangle. L’artiste s’est définitivement retrouvé dans une
sérénité intérieure qui se reflète jusque dans les moindres recoins de l’œuvre.Les
dessins récents de l’artiste allient les débuts d’un parcours riche et néanmoins constant
aux explorations d’une maturité parfaitement assumée.
© Ph.DR
Kantour à Bab Rouah
Tibari Kantour
organise une
port de la peinture,
explique-t-il. Quand
exposition à la
je le fabrique moi-
galerie Bab Rouah
même, le papier peut
jusqu’au 10 février
être considéré non pas
2005. Cet artiste
seulement comme
peintre n’est plus à
support, mais comme
présenter. De lui,
œuvre en lui-même.
Edmond Amran El
À l'intérieur du papier,
Maleh a dit qu’il est l’une des valeurs toutes les techniques sont intégrées”.
sûres de la peinture contemporaine À Bab Rouah, le public redécouvrira
marocaine. Sa renommée n’est plus à la délicatesse des teintes et la finesse
confirmer. De la France au Japon, en de l’exécution de Tibari Kantour.
passant par les Etats-Unis,
ses expositions collectives
ou individuelles ont sus-
Un mensuel fait par des
journalistes en herbe
cité un vif intérêt. Quoi de
plus normal? ses œuvres,
qu’elles soient sur toile ou
sur papier, sont singulières.
Car sa démarche est originale.
De ses propres mains,
Tibari Kantour réalise,
dans son atelier de Sidi
Maâchou, le papier. “Le
papier est d'habitude considéré
comme étant le sup-
Al Amal est le titre de la publication lancée par
l’Institut Supérieur de l’Information et de la
Communication (ISIC) à Rabat. Rédigé en dialectal,
ce mensuel est animé par seize jeunes de la ville
de Salé qui bénéficient, depuis novembre 2005,
d’un programme de formation au journalisme de
proximité de l’ISIC. Le premier numéro, paru depuis
le 26 décembre 2005, est consacré aux enfants handicapés
mentaux intégrés cette année dans les écoles;
un reportage à la prison Zaki; les petits métiers; les
grands taxis; le micro crédit; avec un dossier sur la
fête du sacrifice.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006

© Ph.DR
La fête à la viennoise
C
’est devenu une tradition.
L’orchestre philharmonique du
Maroc fête le nouvel an à la manière
de Vienne. Considérée comme la
capitale européenne de la musique,
la ville autrichienne était le passage
obligé des compositeurs de
renom. Mais, c’est à partir des
années 1860 que le style viennois va
voir le jour avec l’invention de la
valse. Johann Strauss, compositeur
des Bals de la Cour, marque à tout jamais de son empreinte cette époque. C’est
cet esprit de fête que l’orchestre philharmonique, avec le soutien de la Royal
Air Maroc, veut perpétuer. Avec leur fidèle public, il voyage à travers l’Autriche
de Mozart, la Russie de Tchaïkovski, la Hongrie de Liszt, la Tchèquie de Fucik
et l’Angleterre d’Elgar. Les concerts se déroulent à Casablanca le 19 janvier
2005 à l’Office des Changes, à Rabat le 20 janvier 2005, au théâtre Mohammed
V et à Marrakech le 21 janvier 2005 au théâtre Royal. Bon spectacle.
Tout sur les femmes battues
www.anaruz.org est le nouveau portail
dédié aux femmes battues. Lancé
par le réseau national des centres d’écoute
des femmes victimes de violence,
ce portail vise à élaborer un plan de lutte
contre les violences dont sont victimes
les femmes. Ses objectifs sont le renforcement
de la coopération et l'échange
d'informations entre les centres d'écoute,
la diffusion d'informations sur les
derniers développements de la situation
des femmes victimes de violences, les
activités du réseau "anaruz", les textes
de loi et les données utiles pour les
femmes victimes de violences. Des
témoignages de victimes de violences
et des sondages seront diffusés sur ce
portail, qui offrira également l’occasion
aux internautes de participer à des
forums et à des débats.
Un concert de piano à la Mamounia
Michel Runtz
Le pianiste compositeur Michel Runtz donne un concert
le 20 janvier 2006 à l’hôtel la Mamounia pour présenter
son œuvre Emergence. Connu pour style métissé, ce
Français établi en Suisse a d’abord travaillé dans la variété,
puis s’est orienté vers la composition de musiques de films.
Ace jour, Michel Runtz a composé près de cinquante œuvres
dont vingt sont destinés au piano. Il est aussi connu pour ses
pièces de musiques de chambres. Michel Runtz est invité à
Marrakech par l’institut Français.
Une rencontre multidisciplinaire
Une rencontre sous le thème «Convergence :
peintre, poète et musiciens» a lieu le 18 janvier
2006 à la galerie Marsam II avec la participation
de l’artiste peintre Abdelkader Laaraj , le poète
Hassan Najmi et le maître du oud Saïd Chraibi.
Au programme: une exposition des œuvres de
Abdelkader Laaraj, la signature du livre «Les vents
ocres» de Hassan Najmi illustré des dessins de
Mohamed Kacimi et la présentation du dernier CD
de musique «La clé de Grenade 2 » de Saïd Chraibi.
EN BREF...
■ Concert
Un quartet de jazzmen français
entame le 19 janvier 2006 au théâtre
121 à Casablanca, une tournée dans
les Alliances et Instituts français au
Maroc pour présenter sa dernière création,
''Bleu comme le ciel''. Le quartet
se compose de jazzmen aux parcours
différents : le saxophoniste Jean-
Marc Padovani, le contrebassiste
Michel Altier, le batteur Eric Bretheau
et le pianiste Pierre Coulon Cerisier.
■ Publication
''Rewind'' est l'intitulé
de l'ouvrage autobiographique
publié en
octobre 2005 par le
poète et écrivain marocain
Driss R.
Temsamani à la maison
d'édition américaine
''Author House''. Dans
ce livre, l'auteur
tangérois raconte les
péripéties de son arrivée pour des
vacances d'été à Miami (Floride), son
refus de regagner le pays en dépit des
injonctions de ses parents et proches
et son défi de vivre aux USA et de
réaliser ''son rêve américain''.
■ Cinéma
Le Centre Cinématographique marocain
a décidé de convertir la salle
7ème art à Rabat en une salle à dominante
"Art et Essai" destinée aux rencontres
entre les professionnels et tous
ceux qui s'intéressent au cinéma. Cette
décision a pour but de renforcer et de
dynamiser cet espace culturel singulier
de par son emplacement, son
cachet architectural et son environnement.
Le CCM procédera également
à la diversification de la programmation
de la salle en ciblant un
public de différents bords et âges, tout
en privilégiant les films marocains
de long et de courts métrages, ainsi
que les cinémas peu montrés comme
arabes, africains, asiatiques et sud
américains.
43
© Ph.DR

BON APPÉTIT
44
Encore une fois, j’ai craqué. Chaque
année, je me promets de ne pas
manger la viande du mouton. Et,
viande et du poisson. Je prends une salade
Othali. Elle est variée. Des cœurs de palmier,
du maïs, du thon, des crevettes, du
chaque année, je ne résiste pas à la tenta-
poulet, des carottes, des feuilles de salade
tion. Le pari est difficile à relever lors-
et du fromage avec une sauce mayonnaise.
qu’on se retrouve en famille devant des
C’est correct. J’enchaîne avec une
petits plats savoureux. Je pense surtout à
Melanzane Alla Parmigiana. C’est-à-dire,
la Bekbouka, une spécialité de la région
des aubergines gratinées au parmesan. Cette
d’Oujda. C’est un délice. Vous l’avez com- Loubna Bernichi recette, bien préparée, est un régal. A Othali,
pris ! Je pêche toujours par gourmandise.
elle est ratée. Dommage, j’ai attendu pour
J’avoue que j’ai fait une overdose de viande et un rien. Il faut 25 minutes pour la préparation. Le serveur
«coma hydraulique» à force de boire du thé. m’a bien averti du retard, mais je me suis entêtée. Bien
Au bout de deux jours, juste l’odeur du mouton me fait pour moi. Je suis déçue. Le problème de la
donne des nausées. Je n’en peux plus. J’ai envie de Melanzane, c’est la sauce tomate. Elle est mal prépa-
prendre de l’air. Je décide de sortir. Je veux manger à rée et pas assez aromatisée. Je ne sais pas ce qui m’ar-
l’extérieur. N’importe où. Mon seul problème est de rive pour commander de la viande comme plat princi-
trouver de la compagnie. Je n’aime pas manger seule. pal.
C’est triste. Aucune de mes connaissances ne veut se L’overdose ne m’a pas servi de leçon. Je suis une réci-
joindre à moi. Je comprends.
diviste et une carnivore confirmée. Sans réfléchir, je
C’est la fête. Les gens préfèrent rester en famille. Seule prends une escalope milanaise. C’est un steak de bœuf
Chifaâ, ma collègue et amie, est partante. Je suis mariné au citron et aux herbes, pané à la chapelure et
contente qu’elle ait accepté mon invitation. Comme je poêlé à l’huile. La viande est tendre mais elle a un
sais que la plupart des restaurants sont fermés, je ne me arrière goût. J’accuse l’assortiment des herbes. Les
casse pas trop la tête. Je choisis le premier ouvert. C’est tagliatelles servies comme accompagnements ne sont
Othali. Une villa sur le boulevard Ghandi à Casablanca pas mangeables. Elles sont collantes et fades. Je ne
aménagée en Restaurant Café. Je ne m’y suis jamais comprends pas ce qui a pris au chef cuisinier de mélan-
attablée.
ger les tagliatelles et les spaghettis. Si c’est pour la
Une occasion pour l’essayer. Entre nous, je ne m’at- touche décorative, il pouvait s’en passer. J’arrive au destends
pas que ça soit raffiné. Mes pensées vont se sert. Je n’ai pas tellement le choix. Entre le flan cara-
confirmer. Le cadre est agréable. Je m’installe à l’inmel, la crème brûlée et la mousse chocolat, je choisis
térieur. Le décor est tout en bois avec des lustres en fer la dernière. Ce n’est pas une catastrophe. Je dirais
forgé et des abats jours en rotin. Je ne suis pas la seule qu’elle limite les dégâts.
à avoir eu l’idée de déjeuner en dehors de chez moi. L’addition n’est pas corsée. Je paye 187 dirhams avec
La salle est pleine. Je jette un coup d’œil à la carte. un soda. Je reviendrai sûrement à Othali pour boire un
Des salades, des entrées chaudes, des pizzas, de la café. La restauration n’est pas leur point fort. ❏
Sorties
Escalope Milanaise
Menu
Le mois de janvier est placé sous le signe des champignons
à la Bavaroise. Au Menu : Galantine de faisan aux champignons
noirs à 72 dhs, Rillettes de sanglier et cèpes au
vinaigre à 58 dhs, Lasagnes de bar à l’émulsion de champignons
à 124 dhs, Fricassée de lapin et gambas rôtis aux
shiitakes à 142 dhs.
• Brasserie Bavaroise
133, rue Allal Ben Abdellah
Casablanca
Tèl : 022 31 17 60
Petit déjeuner
Nouvelle formule à la Sqala. Découvrez chaque dimanche
à partir de 9 h le petit-déjeuner au cœur d’un cadre historique.
• Restaurant Sqala
Bd des Almohades, Casablanca
Tél. 022.26 .09.60
ouvert 7/7
Spectacle
Al’Anbar, restaurant lounge à Marrakech, propose un nouveau
dîner spectacle sous le thème les « Mille et une nuits
» dans un magnifique site. Riche d’une vingtaine de comédiens,
de danseurs, de cracheurs de feu, de magicien,de
charmeur de serpent et de contorsionniste, ce spectacle
mélange le cirque, le théâtre et la danse.
Les gourmets ne sont pas en reste. Les plats sont concoctés
par un grand chef cuisinier italien.
Maroc Hebdo International N° 681 Du 13 au 19 Janvier 2006

Freeman, Redford, Lopez ; que
d’illustres noms à l’affiche
d’«Une vie inachevée». Et pourtant,
ce film n’a rien d’exceptionnel. Il est
même ennuyeux. La belle plastique
de Jennifer Lopez n’a pas réussi à le
rendre plus attractif. Ce n’est pas un
secret. La latino est une piètre actrice.
Il suffit qu’elle soit dans un casting
pour que le film soit un bide. C’est
un peu comme Madonna. Les deux
ont un seul point commun. Leur carrière
cinématographique est un désastre.
Madonna, au moins, l’a compris,
mais Jennifer s’entête. Une vie
inachevée est un navet de plus. Un
mélodrame prévisible teinté d’un sentimentalisme
excessif. Son histoire
raconte celle de Einar Gillkyson, fermier
à la retraite. Encore affecté par
la mort de son fils unique, survenue
CINÉMA
«Une vie inachevée» ; réalisé par Lasse Hallström, avec Jennifer
Lopez, Robert Redford, Josh Lucas
Jennifer Lopez ennuie
Dans les salles
«Les Frères Grimm» ; réalisé par Terry Gilliam,
avec Matt Damon, Heath Ledger, Monica Bellucci
À l’aube du XIXe siècle, les frères Grimm étaient
connus dans toutes les campagnes pour être les
seuls capables de vaincre les esprits maléfiques et
les créatures en tout genre qui épouvantaient les
villages. Lorsque les autorités les obligent à se rendre
à Marbaden, l'enjeu est tout autre. Le hameau
vit dans la terreur absolue depuis que ses petites filles
sont enlevées les unes après les autres. Cette fois, les frères
Grimm n'ont pas affaire à une illusion. Avec la très belle
Angelika, ils vont découvrir que la forêt lugubre renferme un
terrible secret, un monde de magie et de sortilèges peuplés
des plus incroyables créatures...
Megarama : 14h15- 17H00-19H45-22H30
Lord of War ; réalisé par Andrew
Niccol, avec Nicolas Cage, Ethan
Hawke, Jared Leto
Né en Ukraine avant l'effondrement du
bloc soviétique, Yuri arrive aux Etats-
Unis avec ses parents. Il se fait passer
pour un émigrant juif...
Audacieux et fin négociateur, il se fait
une place dans le trafic d'armes. Les énor-
dix ans plus tôt, il a laissé son ranch,
tout comme son mariage, partir à vaul'eau.
Il n'a désormais d'estime que
pour son vieil ami et employé Mitch,
grièvement blessé par un grizzli. Sa
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janv. 2006
vie, paisible et triste, sera bientôt bouleversée.
Sa belle-fille Jean, qu'il tient
pour responsable de la mort de son
fils, arrive en ville sans un sou.
Fuyant son petit ami, la jeune femme
est accompagnée par Griff, âgée de
11 ans, qu'elle affirme être la propre
petite-fille d'Einar, et dont il ignorait
l'existence. Les vieilles rancoeurs
refont surface. Déjà, le synopsis ne
révèle aucune surprise, pas plus que
le scénario. La mise en scène est quasiment
absente. Quelques émotions
sont palpables à travers quelques scènes.
Une vie inachevée, du déjà vu.
À se demander pourquoi Lasse
Hallström, son réalisateur, s’est obstiné
à le tourner. ❏
Megarama : 14h15, 17H00, 20H30,
22H30
mes sommes d'argent qu'il gagne lui permettent aussi de
conquérir celle qui l'a toujours fasciné, la belle Ava.
Parallèlement à cette vie de mari et de père idéal, Yuri devient
l'un des plus gros vendeurs d'armes clandestins du monde.
Utilisant ses relations à l'Est, il multiplie les coups toujours
plus risqués, mais parvient chaque fois à échapper. Convaincu
de sa chance, il poursuit sa double vie explosive, jusqu'à ce
que le destin et sa conscience le rattrapent...
Megarama : 14h15-17H00-19H45-22H30
Le Monde de Narnia ; réalisé par Andrew Adamson,
avec Georgie Henley, Skandar Keynes, Anna
Popplewell
Le Monde de Narnia, chapitre 1 raconte la lutte entre
le bien et le mal qui oppose le magnifique lion Aslan
aux forces des ténèbres dans le monde magique de
Narnia. Grâce à ses sombres pouvoirs, la Sorcière
Blanche a plongé Narnia dans un hiver qui dure
depuis un siècle, mais une prédiction révèle que quatre
enfants aideront Aslan à rompre la malédiction.
Lorsque Lucy, Susan, Edmund et Peter Pevensie, quatre frères
et soeurs, découvrent ce monde enchanté en y pénétrant
à travers une armoire, tout est en place pour une bataille de
proportions épiques.
Megarama : 14h15-17H00-19H45-22H30
45

A VOS POSTES
est fière d’elle ! La boîte
2M à images de Aïn Sbaâ,
«Roumana ou Bertal» de Fatima Ali
Boubekdi, qui a mérité la palme de
dirigée par Mustapha Ben Ali, vient,
l’originalité. Le reste n’est que vagues
en effet, de publier un communiqué
souvenirs : des films et des pièces de
bilan dans lequel elle énumère les
théâtre, certes réalisés par certaines
sitcoms, pièces de théâtre, feuille-
notoriétés de la scène artistique natiotons
et téléfilms qu’elle a copronale,
mais qui n’ont fait que traverduits
et diffusés pendant l’année
ser la petite lucarne sans laisser d’au-
2005. En tout et pour tout, 2M
tres souvenirs que celui de la fadeur.
revendique la paternité de 26 tra-
En effet, si l’on ne peut que saluer
vaux de qualité inégale. Soit une
les efforts de 2M pour promouvoir
moyenne d’un peu plus de deux pro-
les productions nationales. On ne
grammes par mois. Dans ce palma-
peut également que regretter ses
rès on se souviendra surtout et avec
choix quant aux travaux qui méritent
amertume de certains flops rama-
d’être promus. Et, sur ce plan, la
danesques comme les sitcoms
«Aaîla Mohtarama» (famille
Mustapha Ben Ali
deuxième chaîne nationale semble
pécher par précipitation et manque de
respectable), de Kamal Kamal, ou «El Aouni», de Saïd discernement. Guidée par des considérations quantita-
Naciri. Dans le même registre, on évoquera avec plus tives, la démarche de 2M en ce qui concerne la sélec-
d’enthousiasme «Ana ou yak» (Toi et moi), de Farid tion des travaux qu’elle coproduit semble reléguer la
Yamini, qui a réussi tant bien que mal à calquer en ver- qualité au second plan. Or, du moment que le spectasion
locale le fameux «Un garçon et une fille» de la cle n’est pas au rendez-vous, les téléspectateurs que
télévision française. Même satisfecit pour la série nous sommes n’en ont que faire de la quantité. ❏
Programmes TV
46
Le palmarès de 2M
Bêtisier : Les 100 plus grandes... Bêtises d'enfants. On
dit que la vérité sort de la bouche des enfants… Mais si
elles n'ont pas la langue dans leur poche, les chères têtes
blondes et brunes accumulent aussi gaffes, grosses bêtises
ou crises.
Les facéties des petits diables sont donc soumises, ce
soir, au jugement expert et rigolard de Kad et Olivier, sous
le regard bienveillant de Sophie Favier. Epaulé par
Sandrine Quétier, Christophe Dechavanne déclinera ce
catalogue de (bons) mots et de comportements d'enfants
particulièrement délurés. Les gamins bagarreurs y côtoient
les petits maladroits, les caprices des uns répondent aux
farces visuelles - et sonores ! - des autres… Vendredi
13 janvier sur Tf1 à 19h50.
Documentaire : Rendez-vous avec François Mitterrand
- Il faut que je vous quitte. À peine arrivé au sommet de
l'Etat, François Mitterrand est atteint d'un cancer. Ce
documentaire revient sur les rapports que l'homme politique
entretenait avec la mort. Dès son plus jeune âge,
il apprend à traverser les drames de la vie en les mettant
à distance. Il ne participe à aucune vie de groupe, même
pensionnaire, au collège.
Excepté lors des matchs de football, où sa position de gardien
de but lui offre la possibilité de participer au jeu col-
© Ph. DR
lectif... de loin. Plus tard, appelé sur le front lors de la
Seconde Guerre mondiale, il part avec la certitude d'en
revenir sain et sauf. Cette capacité de distanciation lui
sert également dans sa carrière politique. En 1971, il est
élu premier secrétaire du Parti socialiste, devenant le
chef d'une organisation à laquelle il n'avait jamais adhéré...
Samedi 14 janvier sur France 5 à 19h45.
Film : Traffic. Dans le désert mexicain, deux policiers,
Javier Rodriguez et Manolo Sanchez, appréhendent un
camion transportant une cargaison de drogue. Mais alors
qu'ils regagnent Tijuana avec leur prise, ils tombent sur
le général Salazar et ses hommes, qui récupèrent le chargement.
Pendant ce temps à Washington, Robert
Wakefield, magistrat de la cour suprême de l'Ohio, est
nommé à la tête de la lutte antidrogue.
Il est loin de se douter que sa fille, Caroline, est toxicomane.
A San Diego, la capture par deux agents de la
DEA, Montel Gordon et Ray Castro, d'un intermédiaire,
Eduardo Ruiz, les conduit jusqu'à un gros trafiquant,
Carlos Ayala, arrêté sous les yeux de son épouse enceinte,
Helena, désemparée... Un film brillant et amer, qui traduit
toute la complexité du problème de la drogue au
travers d'une habile mosaïque de saynètes et de personnages.
À 22 heures sur Tf1, dimanche 15 janvier.
Maroc Hebdo International N° 681- Du 13 au 19 Janv. 2006

© Ph.DR
Rencontre
Al’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du
Maroc, une rencontre se tiendra le jeudi 23 février
2006, à l’Institut du Monde Arabe à Paris, pour débattre
du processus de démocratisation que connaît le Maroc.
Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Maroc en France,
Hassan Abouyoub, ancien ambassadeur du Maroc en
France, Rachid Benmokhtar-Benabdellah, doyen de l’université
Al-Akhawayn d’Ifrane, et Mohamed Tozy, professeur
de sciences politiques à l’Université Hassan II,
tenteront de dresser, au cours de cette rencontre, un pre-
Hassan Abouyoub.
mier bilan des transitions en cours avec la participation
d’autres chercheurs, professeurs et spécialistes.
Parmi les questions qui seront abordées lors de cette rencontre: Qu’est-ce qui a changé avec
l’avènement du Roi Mohammed VI dans les domaines économiques, politiques, culturels
et dans celui des libertés individuelles ? Quel remède apporter à l’islamisation rampante?
Ou encore, comment répondre à la modernisation forcée dictée par l’accord d’association
avec l’Union européenne et celui de libre-échange signé avec les Etats-Unis ?
Comité des droits de l’enfant
Le Comité international des droits de l'enfant
tient jusqu’au 27 janvier 2006 à
Genève, sa 41ème session consacrée à l'examen
des rapports qui lui sont présentés par
dix pays, au titre de la Convention relative
aux droits de l'enfant.
Les pays concernés sont le Maroc, le Pérou,
le Ghana, la Hongrie, l'Azerbaïdjan, l'Arabie
saoudite, le Liechtenstein, la Trinité-et-
Tobago, la Lituanie, Maurice et la Thaïlande.
Ces États présenteront des rapports au titre
des deux Protocoles facultatifs se rapportant
à la Convention.
Marathon
Une délégation de chaque pays présentera
son rapport, fournira des renseignements
complémentaires sur l'application des dispositions
de la Convention relative aux droits
de l'enfant et répondra aux questions des
membres du Comité.
Outre l'examen des rapports d'États parties,
le Comité poursuivra, au cours de cette session,
l'élaboration d'observations générales
fondées sur les principes et dispositions de
la Convention en vue de développer la promotion
et la protection des droits de l'enfant.
La 17ème édition du marathon international de Marrakech aura lieu le 29 janvier 2006
avec la participation de plus de 6.000 athlètes professionnels et amateurs des quatre
coins du monde. Les organisateurs de ce prestigieux marathon international prévoient la
participation de quelque 2.500 athlètes étrangers représentant 17 pays dont au moins 1.500
Français. En vue d'assurer le succès de cet événement sportif, une enveloppe budgétaire
d'une valeur d'un million de dollars a été consacrée au marathon 2006 contre les 800.000
dollars alloués à l'édition de l'année dernière.
Le marathon international de Marrakech est considéré parmi les meilleurs marathons internationaux
en raison des atouts de la ville qui offre un cadre exceptionnel, un climat souvent
clément au mois de janvier et un
beau circuit. Le programme du marathon
international de Marrakech prévoit
des épreuves parallèles telles que le semimarathon,
le marathon Rollers et une
course pour les enfants.
Des prix importants seront attribués aux
meilleurs athlètes couronnés lors de cette
manifestation internationale.
RENDEZ-VOUS
Mille et une
nuits
Une rencontre sur Les
Mille et une nuits en partage,
de Aboubakr Chraïbi, se
tiendra le vendredi 20 janvier
2006 à l’Eglise du Sacré
Cœur, à Casablanca. Les
Mille et une nuits ont une histoire,
celle d’un texte très
ancien, vieux d’environ onze
siècles, qui s’est considérablement
transformée, si bien
qu’on ne peut arrêter, aujourd’hui,
sa composition définitive
à une époque donnée.
Musique
Andalouse
La 11ème édition du festival
de la musique andalouse
aura lieu du 26 au 28
janvier 2006 à Fès.
Organisé sous le thème la
Musique andalouse entre le
passé et l'avenir, ce festival
est dédié au ténor de la
musique andalouse feu Haj
Mohamed Touizi. Outre des
conférences thématiques, ce
rendez-vous musical sera
marqué par la participation
des orchestres de feu El Brihi,
dirigé par l'artiste Anas El
Attar, Abdelkrim Errais,
dirigé par maître Mohamed
Briouil, de la Jeunesse d'El
Andalous, El Baâte et par
ceux des instituts de Tétouan
et de Tanger.
Par ailleurs, cette édition est
le prolongement des précédentes
manifestations de
Musique qui avaient été organisées
à Fès, depuis la première
conférence sur la
Musique marocaine en 1939,
qui visait la sauvegarde et le
développement du patrimoine
musical marocain, particulièrement
la musique
andalouse.
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006 47
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COURRIER
48
Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Chifaâ Nassir
Cette rubrique est la vôtre. C’est un espace ouvert pour les lecteurs.
Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions
par courrier à : Maroc Hebdo International, 4 Rue des Flamants,
Riviera, ou par e-mail à chifaa@maroc-hebdo.press.ma.
Pas facile de sensibiliser au préservatif
Le sujet que vous
avez traité concernant
le refus des clients
d’utiliser des préservatifs
est bien réel. Au
sein de notre association,
nous distribuons
des préservatifs gratuitement
à certaines filles
prostituées de
Casablanca. Nous menons
également des campagnes
permanentes de sensibilisation
non seulement sur le
sida, mais aussi sur toutes
les autres maladies sexuellement
transmissibles.
Vous serez étonnés d’apprendre
ce à quoi nous sommes
confrontés tous les
© Ph..DR
jours. Par exemple, une
jeune femme de 23 ans, qui
travaille dans le milieu de la
nuit, nous a dit que certains
clients acceptaient de payer
deux fois plus cher pour ne
pas utiliser de préservatif.
Alors qu’une autre affirme
qu’un client avait même
retiré son préservatif sans
Travail remarquable
Je félicite le choix par Maroc Hebdo de Driss Benzekri
comme homme de l’année 2005. Au terme de sa
mission à la tête de l’IER, Driss Benzekri a fait un
considérable travail de terrain. Il ne pourra pas non
plus rendre aux mères et pères leurs fils morts dans
les geôles des temps de plomb. Mais, il contribue
comme personne à rétablir la vérité sur cette période
sombre de l’histoire du Maroc. Je suis convaincu que
le fait d’avoir parlé des massacres de Fès a permis aux
familles des 103 personnes tuées au début des années
1990 de souffler.
J’ai moi-même perdu mon oncle et
pendant le reste de leur vie, en tout
depuis ma naissance, mes grandsparents
n’ont cessé de nous parler
de lui. Son seul crime a été d’être
anti-réactionnaire. Une nuit, alors
qu’il dormait tranquillement, ils sont
venus l’arrêter. Depuis, plus de nouvelles.❏
Hamid Benmesaôud, Marrakech
Driss Benzekri.
qu’elle ne s’en rende
compte.
Ce qui est malheureux
c’est que même
certaines personnes
issues de milieux
favorisés croient
qu’en utilisant le préservatif,
on a moins
de plaisir. Face à de
telles idées reçues, vous imaginez
combien est difficile
notre travail sur le terrain.
Malheureusement, jusqu’ici,
les Marocains pensent que
les chances d’attraper le sida
sont tellement faibles que
toutes ces précautions sont
inutiles.❏
Leïla Sabir, Casablanca
Style distingué
J
’ai beaucoup apprécié l’album
du chanteur Ahmed
Soultan. Ce jeune a un style très
différent. Il ira certainement loin.
Dans ses chansons, on ressent
une pointe de tristesse et j’avoue
qu’il rend nostalgique. Je dois
avouer que de tous les chanteurs
actuels, c’est le seul qui représente
réellement le Maroc dans
la world music.
Le fait qu’il s’associe avec des
chanteurs étrangers sénégalais
et ivoiriens permet notamment
de sortir des sentiers battus.
J’espère cependant, qu’il a la
tête sur les épaules et qu’il continuera
à travailler sérieusement.❏
Hayat mokhtari, Tanger
Basri, une erreur du passé
Apparemment, Driss Basri ne perd pas patience
et croit pouvoir arriver à ses fins vaille que
vaille. Il a sans doute oublié qu’il n’est plus ministre
de l’Intérieur et que les régimes sécuritaires basés
sur l’intimidation sont désormais d’une autre époque.
Mais, je vous appelle à un peu de compréhension pour
sa pauvre personne. Car le fait est que sa retraite ne
semble pas lui plaire. Le fait de courir derrière les
tribunaux et les polices du monde pour attaquer votre
publication l’occupe et l’aide à ne pas vieillir. Par Driss Basri.
ailleurs, s’il parvenait à vous faire condamner, cela voudrait
dire qu’il n’est pas le seul coupable des méfaits que vous lui
reprochez. Il veut donc visiblement avoir bonne conscience.
Malheureusement, il n’a que très peu de chance de voir sa dite
conscience soulagée. Il n’est même pas besoin de demander de
tenir bon face à cet énergumène en quête des temps passés. En
fait, tout ce qu’il est en train de faire n’est que gesticulation. Il
s’essoufflera bientôt. Je voudrais donc lui lancer le message
que voici : le Basrisme a été une erreur de l’histoire à laquelle
il n’a jamais été utile de s’accrocher. Il est temps de changer.
Car, comme disait l’autre, «seuls les imbéciles ne changent
pas».❏ K.F
Maroc Hebdo International N° 681 Du 13 au 19 Janvier 2006
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Le prix des ovins demeure élevé
En ce début d’année, nous n’avons que de mauvaises nouvelles avec notamment la
hausse de la TVA dont vous aviez parlé, il y a deux ou trois semaines. Peut-être que
la seule bonne nouvelle, c’est que les 6,6 millions d’ovins soient suffisants pour l’aîd Al
Adha. Mais si tant il est vrai qu’il y en a assez pour tous les foyers, il est aussi vrai que
les prix sont toujours trop élevés. Le kilo se vend jusqu’à 45 dirhams. Alors qu’est-ce
qu’il faut penser ? Je crois que le rôle du ministère de l’Agriculture ne doit pas seulement
se limiter à donner des statistiques, mais il doit aussi veiller à ce que les produits
soient accessibles à toutes les bourses. Ce qui est loin d’être le cas pour le moment.❏
Y.Taghi
L’influence Iranienne en Irak
Le Président iranien Ahmadi Nejad.
La deuxième guerre du golfe a débarrassé
l’Iran de son pire ennemi et lui
a permis de recouvrir en Irak des capacités
d’action dont aucun autre pays de la
région ne peut se prévaloir. En effet, durant
les trois premières semaines du conflit,
l’Iran s’est officiellement proclamé « neutre»,
mais la situation évolua rapidement
avec, notamment, l’infiltration d’opposants
irakiens en Iran et d’agents iraniens
vers l’Irak. Fréquemment rappelé à l’ordre
par les Etats-Unis - qui l’ont inscrit en
2002 dans « l’axe du mal » et qui l’accu-
sent d’influencer la situation en
Irak - le régime des Mollahs
demeure pourtant imperturbable.
Alors que l’Iran ne cesse de tergiverser
quant à la reprise des
négociations avec l’UE sur le
dossier nucléaire, la liste des
griefs à l’égard de Téhéran -
pourtant déjà longue (violations
des droits de l’homme, support
logistique et idéologique au
Hezbollah, nucléaire, et soutien
d’État au terrorisme) - s’alourdit
encore.
En effet, l’utilisation en Irak d’engins
explosifs sophistiqués d’origine iranienne
dans des attaques contre des soldats britanniques
a été fermement condamnée par
Londres et a relancé le débat à propos de
l’influence de l’Iran en Irak. En réponse à
ces accusations, le président iranien incrimine
désormais le Royaume-Uni d’actes
terroristes dans le sud-ouest de l’Iran.
Dimitri Delalieu, chercheur associé à
l’ESISC
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Le Rallye
Dakar manque
de sécurité
Le Rallye Dakar a fait cette
année sa vingt-troisième victime.
Cette compétition demeure
cependant la plus prestigieuse au
monde, dans le domaine des rallyes.
Je crois qu’il est temps que
les organisateurs de cette compétition
essaient d’allier à la
vitesse une autre prouesse sportive
qui est celle de la sécurité. Il
est dommage que des personnes
meurent dans la quête d’une
gloire. Il est certes vrai que c’est
la prise de risque qui donne tout
son charme à ce sport, mais il ne
faut pas oublier que la vie a une
valeur qu’aucun trophée ni
aucune récompense ne saurait
valoir. Il est temps que des mesures
strictes soient prises, notamment
en renforçant les règles sur
la limitation de vitesse.❏
Mehdi Afifi
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Adresse:......................................................................................................................................................................................
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CHRONIQUE
50
Driss El Fahli
Les services suisses interceptent un courrier
diplomatique égyptien
Le sonnet de
Shakespeare
Le sonnet de l'acte II de "La vie du roi Henri V"
de william Shakespeare m'est revenu à l'esprit
quand j'ai lu l'affaire Onyx dans la presse helvétique.
« Le roi est avisé de tout ce qu’ils trament,
Par une interception dont ils se doutent bien peu. »
L'affaire date du 15 novembre et a été révélée par le
Sonntagsblick. Selon ce journal zurichois, mais aussi
selon Le Matin de Lausanne, les services de renseignement
suisses ont intercepté, via leur satellite Onyx,
un fax du ministère égyptien des Affaires étrangères destiné
à leur ambassadeur à Londres. Ce
fax rapporte de façon explicite plusieurs
interrogatoires dirigés par la CIA dans
plusieurs centres européens.
Dès lors, plusieurs questions peuvent
être posées. D'abord, pourquoi diable les
Suisses se sont-ils soudainement intéressés
aux arabesques d'un fax à l'égyptienne
au lieu de continuer à s'occuper
de leurs chocolats et de leurs coucous
?
Deuxièmement, le fax en question va
embarrasser Berne plus que la CIA. Les
Suisses ont berné le monde. Malgré leurs lenteurs génétiques,
ils sont arrivés à intercepter un fax et à remettre
sur le tapis une affaire que Miss Candoleeza avait
réussi à enterrer vivante. Le quotidien de Lausanne Le
Matin laisse entendre que "la Suisse va se faire taper
sur les doigts". Son éditorialiste ajoute: " …en droit
international il n'est pas pensable qu'une nation lise le
courrier d'un pays tiers, surtout si c'est un ami!". La
Suisse a donc bradé sa neutralité légendaire pour s'aligner
sur la diplomatie US et se la "fermer" comme tout
le monde.
Troisièmement, La CIA et les USA s'en foutent comme
en quatorze de ce que peut calligraphier un Arabe, et
égyptien par-dessus le marché. Les concepts de souveraineté
sont marginaux par rapport à leurs objectifs.
La guerre contre le terrorisme et l'infection de l'Égypte
et de ses voisins par les virus de l'extrémisme justifieront
la recherche de poux dans la tête de n'importe quel
musulman du cosmos. En outre, les USA ne sont plus
à un document près. Selon le même journal, les écou-
Une telle information
n’est
refilée à la presse
que si elle est
traitée par des
guignols ou
organisée par
des légumes.
tes des islamistes aux USA sont effectuées sans mandat
de juge et ils bénéficient du feu vert des hautes
autorités.
Quatrièmement, une information d'un tel calibre ne
sort de l'antre des services pour être refilée à la presse
que si elle est traitée par des guignols ou organisée par
des légumes. En ce qui me concerne, ça fait un bail
que je sais qu'en matière d'awacs tout le monde écoute
tout le monde et qu'en matière de conseil personne n'écoute
personne. Je voudrais simplement comprendre
comment les services suisses, plus habi-
tués à remplir et à classer des fiches se
sont-ils transformés en fouineurs télécoms
? La réponse s’appelle Onyx. Un
satellite qui a coûté au contribuable la
bagatelle de 75 millions de dollars. Il
possède trois oreilles installées en
Suisse sous forme de paraboles de 18
mètres. Il filtre automatiquement les
messages "étrangers" qui transitent par
les satellites de télécommunications
dans l'aérien européen. Devinez pourquoi
la Suisse s'est dotée d'un tel instrument
qui ne filtre que 1% des communications? C'est
pour se protéger contre le terrorisme international,
pardi! Je vous l'avais dit. La peur du terroriste est un
extraordinaire émulateur des affaires du nouveau libéralisme.
La peur de l'autre conditionne la bonne marche
des affaires et la croissance économique. J'espère
qu'ils ne vont pas rêver d'une croissance à deux chiffres,
sinon on va faire dans nos frocs.
Les autorités de Berne gardent le silence sur cette
affaire. Bien entendu, c'est le rédacteur en chef qui va
payer les pots cassés. L'information se base sur un
document classé secret. Une enquête pénale militaire
a été ordonnée contre le rédacteur en chef du
Sonntagsblick et deux de ses collaborateurs. Ils sont
soupçonnés d'avoir publié des secrets militaires. Une
autre enquête a été ordonnée pour détecter la taupe des
services qui a refilé l'info à la presse.
Comme quoi, même au pays du chocolat, informer le
public, n'est pas toujours chocolat.
Casablanca le 10/01/06
Maroc Hebdo International N° 681 - Du 13 au 19 Janvier 2006