The Lion - Lions Clubs International - MD 112 Belgium

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CULTUUR - CULTURE 18 RAJASTHAN UN PASSAGE AU partie 3 Nous avons visité New Dehli et Jaipur, ensuite Agra et Khajurâho. Dans cette troisième et dernière partie, nous irons à Vârânasî, anciennement appelée Bénarès, et au Ladâkh dans l’Himalaya. Vârânasî, mercredi le 13 juillet Taj Ganges View Hôtel Chambre 506 L’Inde compte beaucoup de villes saintes, mais c’est Vârânasî la plus sainte des villes indiennes. Il y a beaucoup de lieux saints en Inde, mais le plus saint est le Ganges. C'est ce que nous apprend entre bien d’autres choses, notre guide local. Je n’ai jamais autant apprécié la langue anglaise. Grâce à elle, quel monde merveilleux s’ouvre à nous ! Par exemple, les Indiens ne payent des taxes que lorsque leur revenu dépasse 100 000 roupies par an, soit un revenu substantiel pour les normes d’ici. Le Temple d'Or peut être approché, mais il vaut mieux ne pas le visiter à l'intérieur: c'est une cible parfaite pour les attaques terroristes, il y a donc des essaims de soldats. Vârânasî vient de Vara et Nasi, deux villes distinctes qui ont ensuite été fusionnées. Mais parfois, la ville est appelée Kassi, ce qui signifie City of Enlightment, la ville de l’Illumination. Maintenant que la mousson (saison des pluies) est finie, la pression des masses de pèlerins est encore plus forte dans la ville sainte. Vêtus d’orange vif et de bâtons décorés avec de la fourrure, tous ces pèlerins sont occupés plus encore que d'habitude. Les horaires de travail habituels sont de dix à six heures. Durant cette période, les bus de la ville ou les camions ne peuvent circuler. Un quart de la population est musulmane et vit dans un district distinct. La majorité des habitants ici est hindoue. Quand nous sommes arrivés hier à l'hôtel à trois heures et demie de l'après-midi, après une longue heure d’un périple infernal, je pensais que notre programme de la journée était terminé. Une fois arrivés à la réception du Taj Ganges View, debout, passeport dans une main, une citronnade dans l’autre, un appel nous parvient de notre guide local : rendez-vous à l’hôtel dans environ une heure pour une promenade en ville. A quatre heures et demie nous partons à la découverte, d’abord, du Temple Mother of India que Gandhi a fait construire. Il a été érigé, pour une fois, non pour le service spécifique d’un dieu, mais comme un symbole d’une société pacifique où tous les services religieux y sont possibles sous un même toit. Ensuite nous nous dirigeons vers le campus universitaire de Vârânasî, une zone avec des bâtiments séparés pour chaque département, des logements pour étudiants et des bungalows pour les professeurs (de petits bungalows pour les jeunes professeurs, de plus spacieux pour les professeurs séniors, avec trois pièces prévues pour loger du personnel et un salaire suffisant pour pouvoir acheter une petite voiture). Il y a plus de cent universités en Inde. Certaines sont assez chères. Celle-ci ne l’est pas. Une seule chose à faire : réussir son examen d’entrée. Pour le reste, des facilités sont fort démocratiques et même gratuites. Près de la statue du fondateur de l’université, il y a aussi un temple. A l’entrée, les gens affluent pour acheter des guirlandes comme offrandes à déposer à l’intérieur. De notre guide, je reçois une fleur de lotus, symbole important de l’Hindouisme. Après avoir laissé nos chaussures derrière le gardien des chaussures, nous nous laissons guider par le joyeux éclairage, par la voix du prêtre qui retentit par les hautparleurs et par le flux des happy people dans et autour du

temple. Derrière sa partie centrale, dans un espace à part, trône un pénis géant, symbole de fertilité où un autre prêtre prend les offrandes de fleurs des visiteurs et en drape le pénis, ce qui apparaît comme fort étrange à mes yeux mais comme un geste sacré pour eux. Certaines personnes sont visiblement fort émues par cet évènement. Nous nous dirigeons vers le Ganges, le clou de la soirée. Avec le coucher du soleil, nous descendons les escaliers vers la rive. Là encore, cela grouille de marchands de cartes postales et de colporteurs de colliers. Une petite fille marche obstinément derrière moi avec un jeu de timbres. Je finis par lui en acheter une boîte. Ce rivage est une expérience. On ne peut écharper à la sainteté écrasante du lieu. Sous des parasols sont assis des prêtres à qui des gens apportent des dons. Dans de vraies tribunes sont assises des hordes de croyants attendant la cérémonie avec sept prêtres, des brahmanes, pour un spectacle fait d’encens, de Shante et de bougies. Audessus d’eux clignotent des lumières de couleur. Par les hautparleurs, une musique bruyante encourage chacun à être happy. De petits temples, il y en a de ci de là (il y en a trois cents ou plus à Vârânasî). Pour dix roupies, vous pouvez allumer une bougie dans une fleur en papier. La première fois que l’on s’assied dans un bateau pour naviguer sur le Ganges, il faut faire un vœu et laisser brûler une petite bougie sur l’eau sainte. Le Ganges (Ganga Ma) fera en sorte d’exaucer votre vœu. Vârânasî est une vieille ville encore très vivante. Plus ancienne que Rome et berceau du sanscrit – nos racines linguistiques. Dans le temps, les rois et les maharajas construisaient leurs palais sur les rives du Ganges. De magnifiques palais dont la plupart ne sont plus que ruines, le gouvernement n’a pas d’argent pour les faire restaurer. Quand leurs fils étaient prêts à prendre le sceptre, ils déménageaient pour se consacrer à la philosophie et à la méditation, une bonne préparation pour le départ de cette vie…. Avec notre bateau, nous avons navigué sur le Ganges jusqu’à la nuit tombée. Vu de là, le spectacle sur la rive est sans cesse différent mais toujours charmant. Nous aurons besoin d’au moins cinq ans pour tout assimiler, me chuchote Wim. Nous arrivons alors un peu plus à l’écart à l’endroit où les corps sont brûlés. Ne trouvent-ils pas ennuyeux que nous regardions ? Non, pour les Hindous, c’est un évènement joyeux. Si les gens sont devenus vieux, on peut même entendre de la musique et des chants. Après tout, ils croient que le corps n’est qu’une maison temporaire pour nos âmes. Pour nous cette abstraction est par moment difficile à faire et nous continuons de penser que même si quelqu’un est mort son âme y vit toujours. Avec l’incinération du défunt, cette abstraction apparaît plus clairement. On prend un soin particulier du corps car il est un précieux moyen de transport de l’âme vers sa prochaine réincarnation. La dépouille reçoit des vêtements frais, un embaumement et un dernier bain dans le Ganges. Ensuite il est huilé et parfumé. C’est le fils aîné qui met le feu à la pile de bois. Une telle combustion prend trois ou quatre heures. Puis l’assistance va dans la maison. La période de deuil dure treize jours. Le dernier jour de cette période, une fête se donne et tout le monde et de nouveau happy. Rendez-vous à quatre heures du matin cette fois, pour une deuxième visite du Ganges. Dehors à l’aube, tout semble différent. Des centaines de personnes viennent se laver dans les eaux de la rivière sacrée. Une activité quelque peu douteuse quand on sait que l’eau n’est déjà plus très pure, mais souffre d’une pollution élevée. Par acquit de conscience, nous réservons notre douche pour l’hôtel. Dans l’ancienne ville de Vârânasî, nous quittons notre bateau. Comme précédemment, des enchaînements de ruelles, avec des stands où on peut acheter de l’encens et du bois de santal. Des prêtres accomplissent leur rituel dans les temples. Une vache sacrée est près d’une femme qui nettoie le trottoir avec des lingettes. Occasionnellement nous cédons la place à une moto. Wim suggère : « Je me suis trompé. Il ne faudra pas dix ans pour que les Indiens nous rattrapent, mais cent ! » Quand il demande à notre guide si pour ces gens, ce n’est pas grave de souffrir de la pauvreté, notre guide semble surpris : ces personnes ne sont pas du tout pauvres ou nécessiteuses. Elles sont satisfaites de ce qu’elles ont et vivent en harmonie avec Dieu. Il veut aussi nous emmener à Saramath à l’endroit où Bouddha a fait son premier sermon. Nous avons besoin de temps pour tout assimiler. L’après-midi nous nous envolons à nouveau pour New Dehli et de là, le lendemain, vers le Ladakh. LEH, le 14 juillet, Hôtel Spic ‘n Span Aux environs de huit heures et demie, arrivée dans le petit aéroport du Ladâkh. On est frappé de voir beaucoup de touristes prêts pour un trekking avec de lourdes chaussures et des sacs à dos encore plus pesants. Trois escortes nous ont installés dans une jeep pour l’hôtel, en fait un refuge transformé. Nous recevons une tasse de thé et des foulards blancs. Tous les dépliants l’expliquent, la haute altitude du Ladâkh nécessite une certaine adaptation. Pour ce premier jour ici, il n’y a rien au programme excepté du repos. Jigmet Wangchuk est un gars sympa et notre guide. Le Ladâkh dépend uniquement du tourisme pour ses revenus, explique-t-il, et cela, seulement pendant trois mois par an. Car le reste du temps, il est coupé du monde par une neige épaisse. Samedi, le 15 Juillet La cure de sommeil a fait bien, et à neuf heures et demie nous roulons avec notre guide et le chauffeur vers la ville de Leh. Bien que le centre soit sous pression, on ressent une atmosphère totalement différente que dans le reste de l'Inde (en tout cas, du moins où nous sommes passés). Tout ici respire une paix extraordinaire. Des drapeaux de prières tibétains flottent au-dessus des toits plats de toutes les maisons, et comme nous passons en voiture devant le palais de justice, notre guide fait remarquer: il fait généralement tranquille ici. Aucune criminalité à Leh, sauf quelques querelles concernant la propriété foncière. Par l'institut de recherche écologique, nous attei- CULTUUR - CULTURE 19

temple. Derrière sa<br />

partie centrale, dans<br />

un espace à part,<br />

trône un pénis géant,<br />

symbole de fertilité où<br />

un autre prêtre prend<br />

les offrandes de fleurs<br />

des visiteurs et en<br />

drape le pénis, ce qui<br />

apparaît comme fort<br />

étrange à mes yeux<br />

mais comme un<br />

geste sacré pour eux.<br />

Certaines personnes<br />

sont visiblement fort<br />

émues par cet évènement.<br />

Nous nous dirigeons<br />

vers le Ganges, le<br />

clou de la soirée.<br />

Avec le coucher du<br />

soleil, nous descendons<br />

les escaliers vers<br />

la rive. Là encore,<br />

cela grouille de marchands<br />

de cartes postales et de colporteurs<br />

de colliers. Une petite fille marche obstinément<br />

derrière moi avec un jeu de timbres.<br />

Je finis par lui en acheter une boîte. Ce rivage<br />

est une expérience. On ne peut<br />

écharper à la sainteté écrasante du lieu.<br />

Sous des parasols sont assis des prêtres à qui<br />

des gens apportent des dons. Dans de<br />

vraies tribunes sont assises des hordes de<br />

croyants attendant la cérémonie avec sept<br />

prêtres, des brahmanes, pour un spectacle<br />

fait d’encens, de Shante et de bougies. Audessus<br />

d’eux clignotent des lumières de<br />

couleur. Par les hautparleurs, une musique<br />

bruyante encourage chacun à être happy.<br />

De petits temples, il y en a de ci de là (il y en<br />

a trois cents ou plus à Vârânasî). Pour dix<br />

roupies, vous pouvez allumer une bougie<br />

dans une fleur en papier. La première fois<br />

que l’on s’assied dans un bateau pour naviguer<br />

sur le Ganges, il faut faire un vœu et<br />

laisser brûler une petite bougie sur l’eau<br />

sainte. Le Ganges (Ganga Ma) fera en<br />

sorte d’exaucer votre vœu.<br />

Vârânasî est une vieille ville encore très vivante.<br />

Plus ancienne que Rome et berceau<br />

du sanscrit – nos racines linguistiques. Dans<br />

le temps, les rois et les maharajas construisaient<br />

leurs palais sur les rives du Ganges.<br />

De magnifiques palais dont la plupart ne<br />

sont plus que ruines, le gouvernement n’a<br />

pas d’argent pour les faire restaurer. Quand<br />

leurs fils étaient prêts à prendre le sceptre, ils<br />

déménageaient pour se consacrer à la philosophie<br />

et à la méditation, une bonne préparation<br />

pour le départ de cette vie….<br />

Avec notre bateau, nous avons navigué sur<br />

le Ganges jusqu’à la nuit tombée. Vu de là,<br />

le spectacle sur la rive est sans cesse différent<br />

mais toujours charmant. Nous aurons<br />

besoin d’au moins cinq ans pour tout assimiler,<br />

me chuchote Wim. Nous arrivons alors<br />

un peu plus à l’écart à l’endroit où les corps<br />

sont brûlés. Ne trouvent-ils pas ennuyeux<br />

que nous regardions ? Non, pour les Hindous,<br />

c’est un évènement joyeux. Si les<br />

gens sont devenus vieux, on peut même<br />

entendre de la musique et des chants.<br />

Après tout, ils croient que le corps n’est<br />

qu’une maison temporaire pour nos âmes.<br />

Pour nous cette abstraction est par moment<br />

difficile à faire et nous continuons de penser<br />

que même si quelqu’un est mort son âme y<br />

vit toujours. Avec l’incinération du défunt,<br />

cette abstraction apparaît plus clairement.<br />

On prend un soin particulier du corps car il<br />

est un précieux moyen de transport de<br />

l’âme vers sa prochaine réincarnation. La<br />

dépouille reçoit des vêtements frais, un embaumement<br />

et un dernier bain dans le<br />

Ganges. Ensuite il est huilé et parfumé. C’est<br />

le fils aîné qui met le feu à la pile de bois.<br />

Une telle combustion prend trois ou quatre<br />

heures. Puis l’assistance va dans la maison.<br />

La période de deuil dure treize jours. Le dernier<br />

jour de cette période, une fête se<br />

donne et tout le monde et de nouveau<br />

happy.<br />

Rendez-vous à quatre heures du matin<br />

cette fois, pour une deuxième visite du<br />

Ganges. Dehors à l’aube, tout semble différent.<br />

Des centaines de personnes viennent<br />

se laver dans les eaux de la rivière<br />

sacrée. Une activité quelque peu douteuse<br />

quand on sait que l’eau n’est déjà plus très<br />

pure, mais souffre d’une pollution élevée.<br />

Par acquit de conscience, nous réservons<br />

notre douche pour l’hôtel.<br />

Dans l’ancienne ville de Vârânasî, nous quittons<br />

notre bateau. Comme précédemment,<br />

des enchaînements de ruelles, avec<br />

des stands où on peut acheter de l’encens<br />

et du bois de santal. Des prêtres accomplissent<br />

leur rituel dans les temples. Une vache<br />

sacrée est près d’une femme qui nettoie le<br />

trottoir avec des lingettes. Occasionnellement<br />

nous cédons la place à une moto.<br />

Wim suggère : « Je me suis trompé. Il ne faudra<br />

pas dix ans pour que les Indiens nous<br />

rattrapent, mais cent ! » Quand il demande<br />

à notre guide si pour ces gens, ce n’est pas<br />

grave de souffrir de la pauvreté, notre<br />

guide semble surpris : ces personnes ne sont<br />

pas du tout pauvres ou nécessiteuses. Elles<br />

sont satisfaites de ce qu’elles ont et vivent<br />

en harmonie avec Dieu. Il veut aussi nous<br />

emmener à Saramath à l’endroit où Bouddha<br />

a fait son premier sermon. Nous avons<br />

besoin de temps pour tout assimiler.<br />

L’après-midi nous nous envolons à nouveau<br />

pour New Dehli et de là, le lendemain, vers<br />

le Ladakh.<br />

LEH, le 14 juillet, Hôtel Spic ‘n Span<br />

Aux environs de huit heures et demie, arrivée<br />

dans le petit aéroport du Ladâkh. On<br />

est frappé de voir beaucoup de touristes<br />

prêts pour un trekking avec de lourdes<br />

chaussures et des sacs à dos encore plus<br />

pesants. Trois escortes nous ont installés<br />

dans une jeep pour l’hôtel, en fait un refuge<br />

transformé. Nous recevons une tasse de thé<br />

et des foulards blancs. Tous les dépliants<br />

l’expliquent, la haute altitude du Ladâkh<br />

nécessite une certaine adaptation. Pour ce<br />

premier jour ici, il n’y a rien au programme<br />

excepté du repos. Jigmet Wangchuk est un<br />

gars sympa et notre guide. Le Ladâkh dépend<br />

uniquement du tourisme pour ses revenus,<br />

explique-t-il, et cela, seulement<br />

pendant trois mois par an. Car le reste du<br />

temps, il est coupé du monde par une<br />

neige épaisse.<br />

Samedi, le 15 Juillet<br />

La cure de sommeil a fait bien, et à neuf<br />

heures et demie nous roulons avec notre<br />

guide et le chauffeur vers la ville de Leh.<br />

Bien que le centre soit sous pression, on ressent<br />

une atmosphère totalement différente<br />

que dans le reste de l'Inde (en tout cas, du<br />

moins où nous sommes passés). Tout ici respire<br />

une paix extraordinaire. Des drapeaux<br />

de prières tibétains flottent au-dessus des<br />

toits plats de toutes les maisons, et comme<br />

nous passons en voiture devant le palais de<br />

justice, notre guide fait remarquer: il fait généralement<br />

tranquille ici. Aucune criminalité<br />

à Leh, sauf quelques querelles<br />

concernant la propriété foncière. Par l'institut<br />

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