Le Patriote - Nigerdiaspora
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Extrait de l’écrit du commissaire divisionnaire Amadou Seybou<br />
Pas de Démocratie sans élan patriotique pour un bien être social<br />
<strong>Le</strong> <strong>Patriote</strong> 15<br />
Hebdomadaire Nigérien d’Investigation Patriotique, d’Informations Générales et de la Bande<br />
Dessinée B.P. : 11.462 - Tel:(00227) 96 09 31 09 Niamey Niger E.mail:patriote_niger@yahoo.com<br />
Affaire des ‘’fausses factures’’<br />
Zakai n’a pas payé les<br />
1.523 milliards CFA !<br />
L’affaire des fausses factures est déjà<br />
suffisamment scandaleuse et risquerait de<br />
devenir ‘’scandale dans un scandale’’ si les<br />
preuves de la restitution des 1,523 milliards de<br />
francs CFA au trésor public ne sont pas fournies<br />
par l’honorable député national et homme<br />
d’affaire nigérien Zakou Djibo dit Zakai.<br />
‘’Scandale dans un scandale’’ au regard de<br />
la subtilité avec laquelle l’opération a été<br />
réalisée, qui justifie déjà si besoin est que cette<br />
affaire ne saurait être la seule, le premier coup<br />
d’essai qui a tourné en coup de maître et surtout<br />
au vu du chiffre d’affaire élevé et le nombre de<br />
fonctionnaires qui ont été entraînés, le tout<br />
ajouté à ses différents méandres qui donne à<br />
cette affaire le pouvoir de rebondir tout<br />
naturellement comme un dragon Chinois<br />
contre les véritables auteurs avant de<br />
disparaître. Plus qu’un étonnement, pour le<br />
moment tout porte à croire que la somme en<br />
question n’est pas restituée comme annoncé<br />
solennellement par le gouvernement en<br />
conseil des ministres. Au jour d’aujourd’hui<br />
personne ou presque ne peut confirmer le<br />
moyen par lequel le député national Zakou<br />
Djibo a restitué les quelques 1,5 milliards<br />
indûment perçus par lui dans le cadre de<br />
l’affaire dite ‘’des fausses factures’’. Au trésor<br />
national, ‘’Waanee Moutun?’’(défi à<br />
quiconque de savoir si Zakai a payé ou pas?).<br />
Aucun cadre ne peut le confirmer. La question<br />
est à un franc symbolique!<br />
Pourtant c’est de l’argent public qu’il s’agit et<br />
que tous les fonctionnaires de finances<br />
peuvent savoir même s’ils sont tenus par un<br />
devoir de réserve. Du planton jusqu’au directeur<br />
général, personne ne peut prouver ce<br />
communiqué solennel du gouvernement au<br />
trésor national qui est supposé avoir récu ce<br />
fonds restitué... Lire page 4<br />
N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
PRIX : 300 F CFA<br />
<strong>Le</strong>s conditions d’installation de la<br />
base militaire Française au Niger…<br />
143 tonnes de niébé détournés à l’OPVN<br />
Crise de leadership au Cds-Rahama<br />
Lorsque les militants<br />
tranchent !<br />
Ce qui bloque<br />
le CDS Rahama<br />
<strong>Le</strong> statut de l’opposition<br />
nigérienne bafoué !<br />
Au Niger depuis la promulgation de la loi portant sur<br />
le traitement, les indemnités et les avantages accordés<br />
au chef de file de l’opposition politique, rien n’est fait<br />
pour l’exécution de cette loi. Au jour d’aujourd’hui<br />
l’ensemble des avantages accordés au chef de file de<br />
l’opposition est resté encore dans les mains du<br />
pouvoir comme si une loi n’est consacrée à cet effet.<br />
Voila six mois que le président Issoufou Mahamadou<br />
est investi président de la république, son challenger<br />
Seini Oumarou chef de file de l’opposition mais<br />
jusque-là les services de la présidence n’ont pris<br />
aucune disposition pour mettre le chef de file de<br />
l’opposition dans ses droits les plus légitimes.
Au Niger depuis la promulgation de<br />
la loi portant sur le traitement, les indemnités<br />
et les avantages accordés<br />
au chef de file de l’opposition politique,<br />
rien n’est fait pour l’exécution de<br />
cette loi. Au jour d’aujourd’hui l’ensemble<br />
des avantages accordés au<br />
chef de file de l’opposition est resté<br />
encore dans les mains du pouvoir<br />
comme si une loi n’est consacrée à<br />
cet effet. Voila six mois que le président<br />
Issoufou Mahamadou est investi<br />
président de la république, son challenger<br />
Seini Oumarou chef de file de<br />
l’opposition mais jusque-là les services<br />
de la présidence n’ont pris<br />
aucune disposition pour mettre le chef<br />
de file de l’opposition dans ses droits<br />
les plus légitimes. Selon nos enquête<br />
le directeur de cabinet qui est ordonnateur<br />
de ce fonds et chargé d’exécuter<br />
ce décret invoque chaque fois<br />
le manque de temps pour s’acquitter<br />
d’un tel devoir. Une situation à l’inverse<br />
dont nous sommes sûrs que le<br />
président Issoufou Mahamadou n’a<br />
Page 2<br />
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
NATION<br />
<strong>Le</strong> statut de l’opposition nigérienne bafoué !<br />
vécu lorsqu’il était chef de file de l’opposition<br />
durant le mandat de Tandja<br />
Mamadou. Ce décret qui s’appuie sur<br />
l’ordonnance 2010-85 du 16 décembre<br />
2010 dispose que « le chef de file<br />
de l’opposition a rang de président<br />
d’une institution de la république»<br />
dont ce décret l’a plafonné à un traitement<br />
de base mensuelle de 1.125.<br />
000 f CFA. Depuis 6 mois le chef de<br />
file de l’opposition n’a rien perçu. Il<br />
faut se demander pourquoi les hommes<br />
chargés d’appliquer les lois de<br />
la république le traite ainsi. Pire les<br />
autres indemnités et avantages qui<br />
lui sont accordés ne lui ont jamais été<br />
versés. Toujours rien, à commencer<br />
par le véhicule de fonction et chauffeur.<br />
<strong>Le</strong> chef de file de l’opposition nigérienne<br />
se déplace comme tous les<br />
citoyens nigériens ordinaires ‘’à ses<br />
propres frais’’. Une véritable honte<br />
pour la démocratie nigérienne, ses<br />
autorités et une insulte à la république<br />
dont les règles sont foulées au<br />
pied allégrement par des gens qui se<br />
disent légalistes. La<br />
loi lui accorde une indemnité<br />
de représentation,<br />
de logement,<br />
de téléphone, d’électricité,<br />
d’eau et de domesticité.<br />
De tout cela<br />
rien! Et pourtant il est<br />
resté le même guidé<br />
par son sens aigue<br />
de responsabilité<br />
sans monter au créneau.<br />
Pour mieux<br />
vous donner une idée<br />
complète sur le traitement<br />
de l’opposition<br />
ainsi que les membres<br />
du gouvernement<br />
nous vous publions<br />
à nouveau les<br />
lois afférant à leur<br />
traitement. Ci-joints<br />
les deux décrets :<br />
Loi sur les indemnités et les avantages accordés aux<br />
membres du gouvernement et du chef de l'opposition<br />
Exposé des motifs du projet de loi déterminant<br />
le traitement, les indemnités et les<br />
avantages accordés au Premier Ministre<br />
et aux Ministres<br />
<strong>Le</strong> présent projet de loi détermine le traitement<br />
de base, les indemnités et les avantages<br />
accordés aux Premier Ministre et aux<br />
Ministres.<br />
Il est pris en application de l’article 102 de<br />
la Constitution du 25 novembre 2010 qui<br />
stipule que : « les traitements, indemnités<br />
et/ou avantages divers accordés au Président<br />
de la République, au Premier Ministre,<br />
aux ministres, aux députés et aux<br />
responsables des autres institutions,<br />
sont déterminés par une loi organique. Il<br />
doivent tenir compte de la situation financière<br />
de l’Etat et du niveau de général des<br />
revenus des nigériens ».<br />
Il faut rappeler que les traitements, les indemnités<br />
et avantages du Premier Ministre<br />
et des Ministres sont actuellement régis<br />
par le décret N°2001-197/PRN/MF/E du<br />
02 novembre 2001. Il s’agit à présent de<br />
se conformer aux prescriptions de la constitution<br />
du 25 novembre 2010.<br />
Telle est l’économie du présent projet de<br />
loi.<br />
<strong>Le</strong> Président de la République<br />
Vu la constitution du 25 novembre 2010,<br />
notamment l’article 102 ;<br />
Sur rapport conjoint du ministre de la fonction<br />
publique et du travail et du ministre des<br />
finances ;<br />
<strong>Le</strong> conseil des ministres entendu ;<br />
L’Assemblée Nationale a délibéré et<br />
adopte ;<br />
<strong>Le</strong> Président de la République promulgue<br />
la loi dont la teneur suit :<br />
Article premier : la présente loi détermine<br />
les traitements, les indemnités et les avantages<br />
accordés au Premier Ministre et aux<br />
membres du Gouvernement.<br />
Chapitre premier : du traitement, des indemnités<br />
et des avantages accordés au<br />
Premier Ministre :<br />
Article 2 : il est alloué au Premier Ministre<br />
un traitement de base mensuel égal à quatre<br />
(4) fois l’indice le plus élevé attribué aux<br />
fonctionnaires régis par le statut général<br />
de la fonction publique de l’Etat en activité.<br />
Article 3 : le Premier Ministre bénéficie en<br />
outre des indemnités forfaitaires ci-après :<br />
- une indemnité mensuelle de représentation<br />
égale à cinq cent mille (500 000) francs<br />
CFA ;<br />
- une indemnité de prise de fonction égale<br />
au triple de son traitement de base mensuel<br />
;<br />
- une indemnité de cessation de fonction<br />
égale au triple de son traitement de base<br />
mensuel.<br />
<strong>Le</strong> Premier Ministre bénéficie également<br />
d’une indemnité journalière pour frais de<br />
déplacement égale au double des taux<br />
fixés pour les ministres.<br />
Article 4 : le Premier Ministre bénéficie de<br />
la gratuité du logement, du transport, de<br />
l’électricité, du gaz, du téléphone, de l’eau,<br />
de la domesticité et de la sécurité.<br />
Il bénéficie en outre de l’intendance et de<br />
la sécurité.<br />
Article 5 : l’Etat prend en charge les frais<br />
d’examens, les frais médicaux et d’hospitalisation<br />
du Premier Ministre, de son (ses)<br />
conjoint (es), de ses enfants mineurs.<br />
Chapitre II : du traitement, des indemnités<br />
et des avantages accordés aux ministres.<br />
Article 6 : il est alloué aux ministres un traitement<br />
de base mensuel égal à trois (3)<br />
fois l’indice le plus élevé attribué aux fonctionnaires<br />
régis par le statut général de la<br />
fonction publique de l’Etat en activité.<br />
Article 7 : les ministres bénéficient en outre<br />
des indemnités forfaitaires ci-après :<br />
- une indemnité mensuelle de représentation<br />
: deux cent mille (200 000) francs<br />
CFA ;<br />
- une indemnité de prise de fonction égale<br />
au triple de son traitement de base mensuel<br />
;<br />
- une indemnité de cessation de fonction<br />
égale au triple de son traitement de base<br />
mensuel.<br />
<strong>Le</strong>s membres du gouvernement bénéficient<br />
d’une indemnité forfaitaire d’équipement<br />
de 2 500 000 francs CFA perçue une<br />
(1) seule fois durant l’exercice de leur fonction.<br />
<strong>Le</strong>s ministres bénéficient également d’une<br />
indemnité journalière pour frais de déplacement<br />
conformément à la réglementation<br />
en vigueur.<br />
Article 8 : les ministres bénéficient des<br />
avantages en numéraires et en nature attachés<br />
à leurs fonctions répartis ainsi qui<br />
suit :<br />
Logement fourni ou une indemnité compensatrice<br />
de logement : 150 000.<br />
Indemnité de téléphone : 100 000<br />
Indemnité d’électricité : 100 000<br />
Indemnité d’eau : 50 000<br />
Domesticité ou indemnité compensatrice :<br />
75 000<br />
Ils bénéficient en outre d’un véhicule de<br />
fonction et de carburant.<br />
Article 9 : pour dérogation aux dispositions<br />
de l’article 8 ci-dessus ; le ministre chargé<br />
des affaires étrangères, le ministre chargé<br />
du plan, le ministre chargé de l’intérieur, le<br />
ministre chargé de la défense nationale et<br />
le ministre chargé des finances bénéficient<br />
d’une allocation mensuelle de téléphone<br />
de trois cent mille (300 000) francs CFA.<br />
Article 10 : l’Etat prend en charge les frais<br />
d’examens, les frais médicaux et d’hospitalisation<br />
des Ministres, de leur (s) conjoint<br />
(es), et de leur (s) enfant (s) mineur (s).<br />
Article 11 : sont abrogées toutes dispositions<br />
antérieures contraires à la présente<br />
loi.<br />
Article 12 : la présente loi sera publiée au<br />
Journal Officiel de la république du Niger<br />
et exécutée comme loi de l’Etat.<br />
Exposé des motifs du projet de loi déterminant le traitement, les<br />
indemnités et les avantages accordés au Chef de file de l’Opposition<br />
politique.<br />
<strong>Le</strong> présent projet de loi détermine le traitement de base, les indemnités et les<br />
avantages accordés aux Chef de file de l’Opposition politique. Il est pris en<br />
application des dispositions de l’article 23 de l’Ordonnance n°2010-85 du 16<br />
décembre 2010 portant statut de l’opposition qui dispose que « le chef de file<br />
de l’opposition a rang de président d’Institution de la République ». En la<br />
forme le présent projet est conforme à l’article 102 de la Constitution du 25<br />
novembre 2010 qui stipule que : « les traitements, indemnités et/ou avantages<br />
divers accordés au Président de la République, au Premier Ministre, aux<br />
ministres, aux députés et aux responsables des autres institutions, sont<br />
déterminés par une loi organique. Il doivent tenir compte de la situation<br />
financière de l’Etat et du niveau de général des revenus des nigériens ».<br />
Dans le fond le présent projet accordant au chef de file de l’opposition politique<br />
le même régime de rémunération que celui des autres responsables des<br />
institutions de la République tels que le Président du Conseil Economique,<br />
Social et culturel (CESOC), le Président de l’Observatoire National de la<br />
Communication (ONC) ou le Président de l’Observatoire National des Droits de<br />
l’Homme et des Libertés Fondamentales (ONDHLF).<br />
Telle est l’économie du présent projet de loi.<br />
Vu la constitution du 25 novembre 2010, notamment l’article 102 ;<br />
Vu l’Ordonnance n°2010-85 du 16 décembre 2010 portant statut de l’opposition ;<br />
Sur rapport conjoint du ministre de la fonction publique et du travail et du ministre<br />
des finances ;<br />
<strong>Le</strong> conseil des ministres entendu ;<br />
L’Assemblée Nationale a délibéré et adopte ;<br />
<strong>Le</strong> Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :<br />
Article premier : la présente loi détermine le traitement, les indemnités et les<br />
avantages accordés au chef de file de l’opposition politique.<br />
Article 2 : il est alloué au chef de file de l’opposition politique un traitement de<br />
base mensuel de un million cent vingt cinq mille (1 125 000) francs CFA.<br />
Article 3 : le chef de file de l’opposition politique bénéficie en outre des indemnités<br />
et avantages mensuels ci-après :<br />
Représentation : 200 000 ; véhicule de fonction et chauffeur ; logement fourni<br />
ou 150 000 ; téléphone : 100 000 ; électricité : 100 000 ; eau : 50 000 ;<br />
domesticité : 50 000.<br />
Article 4 : l’Etat prend en charge les frais d’examens, les frais médicaux,<br />
d’hospitalisation et d’évacuation sanitaire du chef de file de l’opposition politique<br />
ainsi que de son (ses) conjoint (es) et de ses enfants mineurs.<br />
Article 5 : le chef de file de l’opposition politique ainsi que son (ses) conjoint<br />
(es) ont droit aux passeports diplomatiques.<br />
Article 6 : sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires à la présente<br />
loi.<br />
Article 7 : la présente loi sera publiée au Journal Officiel de la République du<br />
Niger et exécutée comme loi de l’Etat.
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
ACTUALITE<br />
<strong>Le</strong>s conditions d’installation de la base militaire Française au Niger…<br />
La ‘’base militaire française permanente’’<br />
s’installera au Niger enfin au<br />
mépris et à la surprise générale des<br />
souverainistes nigériens malgré les<br />
multiples démentis du président de la<br />
république. <strong>Le</strong> président Issoufou<br />
Mahamadou avait démenti l’avènement<br />
de cette base militaire dans notre<br />
pays dans les mêmes conditions<br />
que l’ancien président Tandja<br />
Mamadou face à l’avènement de son<br />
projet de prolongation de mandat au<br />
delà du délai constitutionnel normal.<br />
<strong>Le</strong>s effets de la guerre Libyenne constituent<br />
pour Paris et Niamey des éléments<br />
justificatifs légitimant du coup<br />
l’installation de la base militaire permanente<br />
pour sécuriser les intérêts<br />
français dans notre pays et pour les<br />
‘’réalistes nigériens’’ de mieux servir<br />
l’ex métropole ou la métropole! <strong>Le</strong> discours<br />
du président Nigérien à la tribune<br />
des Nations Unies ce samedi plus<br />
qu’une confirmation, en appelle implicitement<br />
à l’installation de cette<br />
base militaire très rapidement pour<br />
faire face à l’insécurité aggravée par<br />
les effets de la guerre Libyenne attendus<br />
depuis très longtemps. <strong>Le</strong> premier<br />
ministre tente de réduire l'effet de cet<br />
appel international en faveur du Niger<br />
pour la lutte contre l'insécurité lancé<br />
par le président de la République en<br />
direction des Nations Unies.<br />
Cette idée d’installation d’une base<br />
militaire française permanente au Niger<br />
est injectée à l’opinion publique dès<br />
l’élection du ‘’camarade’’ Issoufou<br />
Mahamadou, président de la république<br />
du Niger en mars dernier. Une information<br />
révélée pour la première fois par le<br />
journal français « la <strong>Le</strong>ttre du continent<br />
» en début mai dernier et qui avait<br />
fortement alimenté la polémique et maintes<br />
fois démentie par le président de la<br />
république lui-même à travers les médias<br />
français voir occidentaux. <strong>Le</strong> président<br />
de la république Issoufou Mahamadou qui<br />
affirme n’avoir jamais été entretenu par<br />
les autorités françaises à propos de cette<br />
base militaire n’a pourtant pas hésité à<br />
s’embarquer dans la guerre Libyenne au<br />
coté de la France en dépit de l’affinité<br />
bien connue par tous entre lui et le guide<br />
Libyen. Celui qui a été élu président de<br />
la république du Niger en mars<br />
2011n’ignorait pas les effets d’une telle<br />
guerre sur notre pays car ‘gouverner c’est<br />
prévoir’’ dit-on. Mieux il était même en<br />
avance sur tout le monde puisqu’il a estimé<br />
l’effet de cette guerre dès en juin<br />
dernier à 100.000 réfugiés, dans une interview<br />
au journal français ‘’<strong>Le</strong> Parisien’’.<br />
Pourtant, selon des sources concordantes<br />
l’on a estimé près de 250 soldats<br />
français séjournés dans notre pays en<br />
vue éventuellement de constituer la base<br />
militaire objet de cette controverse. Officiellement<br />
une quatre vingtaine de soldats<br />
ont été annoncés. Selon d’autres<br />
sources bien informées, le nombre de soldats<br />
français sur le territoire nigérien répond<br />
aux mêmes conditions que le nombre<br />
de tonnages d’uranium extraits dans<br />
les sites d’exploitation au nord du pays.<br />
‘’Personne ne connaît exactement le<br />
nombre de soldats français présents au<br />
Niger’’.<br />
Et cela se lit dans tout le tâtonnement<br />
du gouvernement à travers ses prises<br />
de positions très controversées.<br />
La France qui s’appuie sur ‘’le risque<br />
terroriste’’ que représente la région nord<br />
de notre pays (une manche entre le désert<br />
et le sahel) pour ses ressortissants,<br />
avait exprimé le souhait de l’installation<br />
d’une telle base militaire permanente làbas<br />
parce qu’elle savait que les conséquences<br />
de cette guerre Libyenne allaient<br />
exacerber davantage la sécurité<br />
dans cette zone et faciliter l’installation<br />
de la base militaire. Ainsi la guerre de<br />
Libye présente pour la France, le double<br />
avantage d’installer sa base militaire permanente<br />
au Niger en plus du butin Libyen.<br />
Selon toujours nos sources, l’installation<br />
de cette base longtemps nourrie a<br />
été renforcée depuis l’enlèvement des ressortissants<br />
français le 16 septembre 2010<br />
à Arlit au cours de la transition militaire<br />
de Salou Djibo.<br />
Selon les nigériens dits<br />
‘’souverainistes’’ les plus nombreux<br />
d’ailleurs et très hostiles à un tel projet,<br />
la France chercherait à protéger l’uranium<br />
sur lequel elle exerce une réelle mainmise<br />
depuis plus de 30 ans d’exploitation<br />
et de mieux en mieux avec l’exploitation<br />
prochaine du plus grand site<br />
uranifère d’Imouraren qui débutera en<br />
2012.<br />
Mais comment la France pourraitelle<br />
facilement réaliser un tel projet<br />
‘’sous le couvert’’ de l’approbation<br />
des nigériens avec ‘’la complicité des<br />
autorités’’?<br />
Selon nos sources, la fragilité des<br />
régimes politiques au Niger est la principale<br />
argumentation mise en avant par la<br />
France qui propose à Niamey pour ‘’sa<br />
survie ‘’la stabilité, le soutien logistique<br />
et militaire, le renseignement et<br />
bien entendu l’apport financier’’ vivement<br />
attendu après ’’l’hémorragie économique<br />
et financière’’ subie par le pays<br />
à la suite de la transition militaire de Djibo<br />
Salou en 2010 qui continue de saigner<br />
l’économie. Bien qu’aucun audit n’est<br />
ordonné officiellement, l’on parle de<br />
‘’pillage organisé’’ des ressources financières<br />
et autres affaires non encore ‘’élucidées’’<br />
Au moment où cette information<br />
avait été révélée, les nigériens<br />
comme les tous les peuples du sahel<br />
n’avaient ni la perception ni l’impact des<br />
‘’du printemps arabe’’ sur le monde. Alors<br />
que la guerre Libyenne programmée par<br />
la France pour obtenir ‘’les succès recherchés’’<br />
c’est-à-dire les conséquences<br />
ingérables au Niger (pays qui partage<br />
avec la Libye plus de 800 km de frontière<br />
et concentre beaucoup d’intérêts français)<br />
que par la forte implication de l’armée<br />
française pour ne pas dire l’installation<br />
de la base militaire française déjà<br />
‘’en vigilance sur les sites uranifères dans<br />
l’Air’’ et postée en attente de la fin forcée<br />
de Kadhafi. <strong>Le</strong> chambardement qu’a manifesté<br />
le régime élu de Niamey face à<br />
son peuple autour de la reconnaissance<br />
des rebelles du conseil national de transition<br />
(CNT) Libyens de Binghazi dit long<br />
à en témoigner le basculement et autres<br />
revirements spectaculaires justifiant largement<br />
de l’amateurisme, du tâtonnement<br />
lorsque ce n’est pas les conséquences<br />
d’une vaste manipulation des<br />
plus hautes autorités de notre pays qui<br />
est en jeu. Remarquons que même le<br />
citoyen le moins informé c’est à dire (le<br />
‘’Gondwanais lamda’’ comme dirait no-<br />
tre compatriote Mamane sur RFI) se dit<br />
ne pas comprendre le jeu de notre gouvernement<br />
face à la guerre Libyenne.<br />
Selon des sources bien informées ce<br />
sont même les conséquences de la<br />
guerre Libyenne et surtout l’influence<br />
Chinoise (son exploitation du pétrole nigérien)<br />
que la France tente de réduire<br />
pour la préservation de ses intérêts dont<br />
elle n’est sûre que le Niger et ses forces<br />
de défense et de sécurité peuvent lui<br />
garantir mieux que la présences ses propres<br />
forces militaires. Et cela, les autorités<br />
actuelles qui ont hérité de cette<br />
donne politique qu’elles ne maîtrisent pas<br />
totalement, ont aussi à leur tour besoin<br />
d’un appui stratégique ou base arrière<br />
sécuritaire que constituerait la base militaire<br />
française une fois que son installation<br />
est effective. Dit-on<br />
S’appuyant ainsi sur du ‘’pragmatisme<br />
d’allégeance’’ ou autre ‘’réalisme aveugle’’<br />
qui s’impose à elles et n’offrant aucun<br />
choix face à la guerre de Libye affirme-ton,<br />
les autorités politiques justifieraient<br />
bientôt l’installation de cette base militaire<br />
qu’elles ont démentie plusieurs fois<br />
cette année même en cours. Mais cela<br />
se fera au mépris des souverainistes nigériens<br />
même dans le cas où le président<br />
de la république chercherait à le<br />
confirmer à travers un texte référendaire<br />
car cela n’est pas exclu.<br />
Ce qui prouve que le président<br />
Issoufou Mahamadou persiste<br />
aujourd’hui à nier l’installation de<br />
cette base militaire française permanente<br />
dans notre pays dans les mêmes<br />
conditions que l’ancien président<br />
de la république Tandja Mamadou<br />
l’avait fait pour la prolongation de<br />
son mandat au-delà du délai constitutionnel<br />
normal.<br />
Certains ‘’vrais connaisseurs’’ des<br />
relations franco-nigériennes scrutent du<br />
coté des ‘’accords secrets militaires’’<br />
datant des années coloniales et révisés<br />
en 2008 pour fonder la justification de<br />
cette base militaire au Niger. Cette source<br />
explique que le fondement d’une base<br />
militaire permanente existerait bel et bien<br />
dans les dits accords secrets militaires<br />
entre le Niger et la France mais ont manqué<br />
des faits justificatifs depuis, pour se<br />
concrétiser. Durant plusieurs années des<br />
informations ont fait état de farouche opposition<br />
de la Libye quant à l’exploitation<br />
du pétrole nigérien sous prétexte que<br />
cela aurait pour conséquence de pomper<br />
le pétrole Libyen. Cela se justifierait<br />
du simple fait que le Niger se situe géographiquement<br />
en dessus de l’Etat Libyen<br />
et même sur la même nappe pétrolière.<br />
Est-ce une source Française?<br />
Même si la source ne peut être confirmée,<br />
l’information tient et a résisté longtemps<br />
dans l’esprit des nigériens. Mais<br />
une autre source Américaine précise<br />
qu’une étude faite par les Américains la<br />
nappe du pétrole nigérien n’est pas le<br />
même que celle du pétrole Libyen. Mieux<br />
le sous sol nigérien reste gorgé du pétrole<br />
presque dans toutes ses régions.<br />
C’est pourquoi les conséquences de la<br />
guerre Libyenne ajoutées à l’exploitation<br />
du pétrole nigérien par les Chinois sans<br />
exacerber les relations entre les deux<br />
géants de l’économie mondiale (France<br />
Chine) dans notre pays constituent<br />
quand même les conditions suffisantes<br />
pour l’installation de la base militaire fran-<br />
çaise pour maintenir intacts ses intérêts<br />
économiques! On ne connaîtra pas les<br />
termes exacts des accords militaires<br />
secrets avant leur caducité selon un routier<br />
des relations Franco-Africaines.<br />
Méditons cet exemple:<br />
C’était depuis le 21juillet 1857<br />
que le corps des ‘’tirailleurs sénégalais’’<br />
fut créé à Plombières en Lorraine<br />
par Napoléon III et le général<br />
Faidherbe. Mais il a fallu pendant les<br />
1ere et 2 e guerre mondiale en 1914,<br />
1939 et après 1945 dans le cadre la<br />
guerre froide que ces forces Africaines<br />
furent ‘’utilisées’’ comme une participation<br />
à ‘’l’effort de guerre’’ pour<br />
tirer la France d’affaire.<br />
En plus, le besoin de la France d’installer<br />
une telle base militaire ne s’était fait<br />
sentir qu’en 2008 avec la concurrence<br />
perceptible sur le terrain surtout avec<br />
l’avancée sérieuse des Chinois sur le<br />
continent Africain et en particulier dans<br />
ses anciennes colonies mais aussi les<br />
autres pays industriels ayant obtenu des<br />
permis de recherche minière comme les<br />
canadiens, les Latino américains, les<br />
Australiens, les Sud Africains etc. sur le<br />
‘’territoire nigérien conquis’’ par elle. C’est<br />
pourquoi les conséquences de la guerre<br />
Libyenne avec son cortège d’armes détournées,<br />
d’armes volées et disséminées<br />
dans le désert, plus les effets de l’exploitation<br />
du pétrole nigérien, les grands<br />
connaisseurs de la « françafrique » et<br />
du désert parmi lesquels les<br />
dits « pragmatiques » voient inévitablement<br />
l’installation cette la base militaire<br />
française permanente bientôt pour éviter<br />
à la France, ses intérêts et ses ressortissants<br />
au Niger le moindre mal! C’est<br />
du moins le sens du discours solennel<br />
prononcé à la tribune des Nations Unies<br />
ce samedi 24 septembre 2011. Une confirmation<br />
aussi spectaculaire que surprenante<br />
pour les souverainistes Nigériens<br />
qui s’étaient calmés face aux démentis<br />
formels du chef de l’Etat dans les médias<br />
occientaux.<br />
Moussa NAGANOU<br />
<strong>Le</strong> <strong>Patriote</strong> 15<br />
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Hebdomadaire Nigérien d’investigation<br />
patriotique, d’informations<br />
générales et de la bande dessinée.<br />
E.mail:patriote15j@yahoo.fr<br />
Tel:(00227)96 09 31 09<br />
Rive Droite<br />
Niamey Niger<br />
Directeur de Publication<br />
Moussa NAGANOU<br />
Rédaction<br />
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Aboubacar SOUMAÏLA<br />
Mahamadou TAHIROU<br />
Sipti BATCHÉ<br />
Moussa NAGANOU<br />
Service Commercial<br />
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Cel : 91 12 72 10<br />
Montage<br />
<strong>Le</strong> <strong>Patriote</strong> 15<br />
Tirage : 1000 exemplaires<br />
NIN - BP 61<br />
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Aussi curieux que cela puisse paraître,<br />
notre pays est en passe de devenir<br />
une république bananière au<br />
regard de la gestion mafieuse de notre<br />
pays. Pour peu que ait une parcelle<br />
de responsabilité l’on n’hésite<br />
pas à servir de la vache laitière au<br />
lieu de servir comme un bon père de<br />
famille. En mars derniers au plus fort<br />
de la transition, lorsqu’un moment la<br />
junte avait réclamé une gestion rigoureuse<br />
de la chose publique, un contrôle<br />
interne dans les agences de l’office<br />
des produits vivriers du Niger<br />
(OPVN) a débusqué à Dosso une grave<br />
irrégularité dans le stock de niébé<br />
acheté auprès des paysans nigériens<br />
par le régime défunt de Tandja Mamadou<br />
pour renforcer le stock national<br />
alimentaire afin de pallier les besoins<br />
en vivres en période des soudures.<br />
Ce contrôle interne a ainsi révélé<br />
un manque énorme dans la<br />
quantité normale qui devait se trouver<br />
dans l’agence de Dosso. <strong>Le</strong> contrôleur<br />
interne a en effet constaté un<br />
manque de 143 tonnes de niébé qui<br />
ont pris une autre destination autre<br />
que le centre de Falmaye de Dosso<br />
comme préalablement indiqué au<br />
moment du chargement des camions<br />
à Niamey. La destination était bel et<br />
bien pour le centre de Falmaye à<br />
Dosso. Certaines sources précisent<br />
d’ailleurs que les camions avaient été<br />
détournés et déviés en direction du<br />
Nigéria pour être vendus plus chers<br />
et retiré des bénéfices. Ce fonds servant<br />
de capital, il revenait sur le marché<br />
nigérien, rachetait du niébé et<br />
retournait vendre au Nigéria plusieurs<br />
fois et ainsi de suite. <strong>Le</strong> jour de la découverte<br />
de telles pratiques par le<br />
contrôleur interne de l’OPVN<br />
le magasinier concerné n’a opposé<br />
aucune fin de non recevoir. Il n’a cherché<br />
qu’un compromis pour s’en tirer<br />
Page 4<br />
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
ACTUALITE<br />
OPVN<br />
143 tonnes de niébé détournés à l’OPVN<br />
L’affaire des fausses factures est déjà<br />
suffisamment scandaleuse et risquerait<br />
de devenir ‘’scandale dans un scandale’’<br />
si les preuves de la restitution des<br />
1,523 milliards de francs CFA au trésor<br />
d’affaire! Sur le champ, le magasinier<br />
chargé de la gestion de ce stock confondu,<br />
il reconnut sa forfaiture. Un<br />
procès verbal fut dressé et le magasinier<br />
en question s’engage à reconstituer<br />
le stock manquant soit 143 tonnes.<br />
Il obtient la diligence de ses supérieurs<br />
et l’affaire est gérée à l’interne<br />
dans un silence absolu sous la<br />
protection du magasinier à travers<br />
cette complicité visible des patrons de<br />
la société ainsi fortement éprouvée.<br />
Cela fait maintenant 7 mois que notre<br />
magasinier fait semblant de reconstituer<br />
les 143 tonnes de niébé et<br />
tenez bien, il n’a pu reconstituer que<br />
7 tonnes et les 136 autres attendent<br />
encore le bon vouloir de ce<br />
« super citoyen»alors que la campagne<br />
agricole en cours n’annonce pas<br />
bons signes. En réalité c’est une famine<br />
qui est en perspective au regard<br />
de déficits importants déjà perceptibles.<br />
<strong>Le</strong> gouvernement de la 7è république<br />
qui veut tirer les leçons du<br />
passer ne passe par le dos de la<br />
cuillère pour annoncer aux nigériens<br />
que seulement 15% de la campagne<br />
agricole est au stade de grenaisons<br />
à cause non seulement du retard des<br />
pluies cette année mais aussi par la<br />
rareté de ces dernières. Cela dit, les<br />
patrons de l’OPVN qui avaient protégé<br />
le magasinier doivent s’interroger<br />
eux-mêmes sur la justesse d’une telle<br />
attitude. Quand est-ce que notre<br />
magasinier remboursera –t-il nos 136<br />
tonnes de niébé? Précisons pour<br />
l’éclairage des nigériens que même<br />
l’inspection qui a révélé l’affaire OPVN<br />
impliquant les établissements Sani<br />
Garba ainsi que des responsables de<br />
l’OPVN et d’autres membres de la<br />
transition n’avait pas pu déceler cette<br />
affaire du ‘’magasinier détournant<br />
143 tonnes de niébé’’.<br />
Moussa NAGANOU<br />
Affaire des ‘’fausses factures ’<br />
Zakai n’a pas payé les 1.523 milliards CFA!<br />
public ne sont pas fournies par l’honorable<br />
député national et homme d’affaire<br />
nigérien Zakou Djibo dit Zakai. ‘’Scandale<br />
dans un scandale’’ au regard de<br />
la subtilité avec laquelle l’opération a été<br />
réalisée, qui justifie déjà si besoin est<br />
que cette affaire ne saurait être la seule,<br />
le premier coup d’essai qui a tourné en<br />
coup de maître et surtout au vu du chiffre<br />
d’affaire élevé et le nombre de fonctionnaires<br />
qui ont été entraînés, le tout ajouté<br />
à ses différents méandres qui donne à<br />
cette affaire le pouvoir de rebondir tout<br />
naturellement comme un dragon Chinois<br />
contre les véritables auteurs avant de disparaître.<br />
Plus qu’un étonnement, pour le<br />
moment tout porte à croire que la somme<br />
en question n’est pas restituée comme<br />
annoncé solennellement par le gouvernement<br />
en conseil des ministres. Au jour<br />
d’aujourd’hui personne ou presque ne<br />
peut confirmer le moyen par lequel le<br />
député national Zakou Djibo a restitué les<br />
quelques 1,5 milliards indûment perçus<br />
par lui dans le cadre de l’affaire dite ‘’des<br />
fausses factures’’. Au trésor national,<br />
‘’Waanee Moutun?’’(défi à quiconque<br />
de savoir si Zakai a payé ou pas?). Aucun<br />
cadre ne peut le confirmer. La question<br />
est à un franc symbolique!<br />
Pourtant c’est de l’argent public qu’il<br />
s’agit et que tous les fonctionnaires de<br />
finances peuvent savoir même s’ils sont<br />
tenus par un devoir de réserve. Du planton<br />
jusqu’au directeur général, personne<br />
ne peut prouver ce communiqué solennel<br />
du gouvernement au trésor national<br />
qui est supposé avoir récu ce fonds restitué.<br />
Alors que pour les cas de détournements<br />
dans nos services publics, chaque<br />
agent est un potentiel informateur et<br />
les commentaires vont bon train. Pire<br />
encore tout le monde s’étonne d’une telle<br />
question à savoir si Zakai a restitué ou<br />
pas comme si l’intéressé exerce une<br />
réelle mainmise sur ces canaux traditionnels<br />
d’informations. Pourtant la rumeur<br />
court partout dans la ville de Niamey<br />
comme quoi sacré ‘’Zakai n’a pas<br />
payé’’. Vérifier si Zakai a restitué ce<br />
fonds relève du tabou dans certains milieux<br />
puisque la situation a été sacralisée<br />
par les proches de zakai à tel point<br />
qu’on s’en tient au communiqué du gouvernement<br />
non pas par principe de solidarité<br />
avec le gouvernement dans le cadre<br />
sa lutte contre l’impunité mais parce<br />
que cette ambiguïté les arrange. Sinon<br />
comment comprendre qu’un communiqué<br />
aussi cousu d’ambiguïté pour ne pas<br />
dire opacité rencontre l’approbation de<br />
l’allié principal du PNDS au pouvoir si<br />
aucun intérêt ne s’y cache alors que des<br />
petites questions (pas négligeables tout<br />
de même) relatives aux nominations des<br />
cadres des ministères fassent l’objet<br />
d’une dénonciation sans fin de la part des<br />
amis de l’homme incriminé. Un communiqué<br />
du gouvernement qui ne précise<br />
rien, n’explique rien et jette les citoyens<br />
dans le doute absolu alors qu’il a la possibilité<br />
de produire des moyens de preuves<br />
s’il veut protéger le député national<br />
Zakai ou informer les citoyens sans soulever<br />
la moindre suspicion. Encore que<br />
ce gouvernement a choisi l’option dès<br />
son arrivée d’informer les nigériens luimême<br />
à travers ses conseils des ministres.<br />
Dans cette situation qui faut-il croire<br />
du gouvernement, du rare fonctionnaire<br />
qui ose parler (en dépit de l’avènement<br />
de la loi sur l’accès à l’information publique)<br />
ou du citoyen (considéré comme<br />
sous informé ou mal informé)? Au Niger<br />
l’Histoire a démontré que la rumeur a toujours<br />
un certain fondement tout comme<br />
certains fonctionnaires (rares) d’une intégrité<br />
irréprochable à tout point de vue.<br />
La réponse nous conduit à un dilemme<br />
sérieux! Seul un agent assermenté<br />
proche du dossier a confirmé dans<br />
l’anonymat le communiqué du gouvernement<br />
selon lequel ‘’Zakai a bel<br />
et bien restitué les 1,523 milliards à<br />
l’Etat’’. Sans d’autres commentaires. On<br />
apprend dans le même temps que ni le<br />
président de l’assemblée nationale Hama<br />
Amadou ni la présidence de la république<br />
ne le protège. Même si l’Assemblée<br />
nationale ne le protège à travers son président,<br />
Zakai ‘’qui a mangé dans toutes<br />
les sauces’’, la requête du procureur au<br />
gouvernement aux fins de levée de l’immunité<br />
du député national mis en cause<br />
a fait déjà, un bon mois sans jusque-là<br />
atterrir au bureau de l’assemblée nationale.<br />
La distance entre les bureaux du<br />
gouvernement et l’assemblée nationale<br />
n’excède pas un 1,5 km pour traquer un<br />
citoyen qui a soutiré frauduleusement à<br />
l’Etat plus de 1,5 milliards de francs CFA.<br />
Faisant économie de tout ce qui a été<br />
dit ou entendu dans les rouages de l’assemblée<br />
nationale à propos de cette requête<br />
du procureur, cela ne blanchit pas<br />
le gouvernement.<br />
<strong>Le</strong> gouvernement avait déclaré à l’occasion<br />
que ce fonds est restitué et sera<br />
utilisé pour la construction des classes.<br />
Une déclaration très légère au regard de<br />
l’importance du dossier car le gouvernement<br />
n’explique pas quand et comment<br />
ce fonds sera dépensé? Fera-t-il ‘’comme<br />
ça’’ à la volée, l’objet d’un faux avis d’appel<br />
d’offre pour encore un faux marché<br />
pour aboutir à nouveau à de fausses factures<br />
au profit d’un autre Zakai cette fois<br />
à la socialiste c’est à dire à la Issoufou?<br />
Même s’il sera utilisé pour la construction<br />
des classes, l’argent public ne se<br />
dépense pas n’importe comment. Or on<br />
sait qu’un tel fonds colossal doit obéir<br />
aux règles de la comptabilité publique et<br />
être voté en collectif budgétaire par exemple<br />
pour s’insérer dans le budget national<br />
qui est déjà arrêté pour 2011. <strong>Le</strong> serat-il<br />
pour le budget 2012? Cette enquête<br />
nous a permis de nous rendre à l’évidence<br />
que Zakai a derrière lui tout un système<br />
qui représente le symbole des pratiques<br />
obscènes des deniers publics et explique<br />
en large partie la pauvreté ambiante<br />
de nos concitoyens et même le sousdéveloppement.<br />
En dehors de Zakai il faudrait<br />
estimer à ‘’une vingtaine le nombre<br />
d’opérateurs économiques qui entretiennent<br />
de tels réseaux capables d’engager<br />
de vastes opérations frauduleuses<br />
contre l’Etat’’ selon un grand connaisseur<br />
de détournements des deniers publics<br />
sous le sceau de l’anonymat.<br />
Seulement nous nous demandons<br />
qu’est-ce que l’Etat peut contre eux? <strong>Le</strong><br />
régime d’Issoufou Mahamadou se contentera-t-il<br />
de les démanteler et mettre<br />
en place ses Propres Zakai à la Issoufou?<br />
Comme Tahirou Manguel? Rendez-vous<br />
au prochain numéro pour découvrir<br />
‘’le système Zakai’’<br />
Moussa NAGANOU
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
DOSSIER<br />
Crise de leadership au Cds-Rahama<br />
Lorsque les militants tranchent !<br />
Au Niger, c’est établi comme une coutume<br />
politique, de reconnaître au CDS-<br />
RAHAMA l’un des rares partis politiques<br />
dit ‘’parti des démocrates’’. Et cette marque<br />
est restée définitivement collée au<br />
parti de Mahamane Ousmane malgré les<br />
nombreux défis qui ont jalonné son évolution<br />
jusqu’ici. Il n’a jamais changé. Et<br />
peut être n’en changera pas de si tôt. La<br />
réalité, la voilà. On ne peut pas être démocrate<br />
si on ne connaît correctement<br />
pas la loi. Depuis septembre 2010 c’est<br />
ce à quoi vont s’atteler les deux clans<br />
dès à partir du congrès extraordinaire du<br />
CDS à Niamey pour la désignation du<br />
candidat à la candidature du parti à la<br />
présidentielle de 2011. Abdou Labo va se<br />
présenter face à Ousmane. Durant deux<br />
jours le palais des sports va connaître<br />
une ambiance nouvelle sur fond de débat<br />
houleux entre le clan d’Ousmane et<br />
le clan de Labo qui insiste d’aller au vote<br />
pour leur départager. On connaît les conséquences<br />
d’un vote au sein d’un parti<br />
politique, surtout à la veille des élections.<br />
On évite le pire grâce à un consensus<br />
obtenu entre les deux candidats. <strong>Le</strong> président<br />
Ousmane est désigné candidat à<br />
la présidentielle. Abdou Labo taira sa dissidence,<br />
contenté par les engagements<br />
du candidat Ousmane.<br />
L’origine de la dissidence<br />
Mais ce débat était perceptible déjà, depuis<br />
le 17 juillet 2010 lors de la signature<br />
du pacte de la CFDR entre les leaders<br />
des partis politiques membres de cette<br />
coordination des forces dites démocratiques<br />
pour la république. Car le jour de la<br />
signature de ce pacte Abdou Labo était<br />
à la table officielle et c’est Mahamane<br />
Ousmane qui a lu le discours inaugural<br />
de cette cérémonie. Cette présence de<br />
Labo sur la table officielle n’a jamais été<br />
justifiée. Sur cette table seul le CDS<br />
Rahama s’était fait curieusement représenter<br />
par deux personnalités. Ou bien<br />
le vice président de Mahamane Ousmane<br />
avait dès l’époque son petit plan à<br />
lui dans la tête? Avait-il déjà pris sa position<br />
en traçant ainsi sa voie à lui? Il s’est<br />
représenté au pacte de la CFDR mais<br />
n’avait pas signé le document. Il n’y avait<br />
qu’une signature pour le CDS et le président<br />
Ousmane a apposé la sienne.<br />
Sept (7) mois après la signature de ce<br />
pacte de la CFDR, il le revendiquera. Il<br />
va publier une déclaration le 16 février<br />
2011 pour soutenir Issoufou Mahamadou<br />
le candidat de la CFDR au nom de l’accord<br />
politique que lui-même n’a pu signer<br />
le 17 juillet 2010. Taisons toute polémique<br />
en précisant que ce n’était pas pour<br />
autant qu’il n’était pas engagé par ce<br />
pacte même s’il ne l’a pas<br />
signé personnellement.<br />
Normalement il est engagé<br />
en étant fidèle à son parti.<br />
Pas engagé en dehors de son<br />
parti.<br />
Ce qui lui ouvre une dissidence<br />
qui sera marquée par<br />
une bataille judiciaire entre<br />
son clan et celui du président<br />
Ousmane. Coup sur coup il<br />
remportera des procès contre<br />
Ousmane en appel<br />
comme en première instance.<br />
Mais le divorce est<br />
consommé. Il sera promu et<br />
nommé ministre d’Etat<br />
chargé de l’intérieur, de la décentralisation<br />
et des affaires religieuses en violation<br />
flagrante de la charte des partis politiques<br />
nigériens.<br />
Cette nomination est déclarée illégale à<br />
l’unanimité par les partis membres de<br />
l’opposition au regard de la charte des<br />
partis politiques. Selon des sources proches<br />
du dossier, cette nomination est attaquée<br />
devant le juge. <strong>Le</strong> CDS demande<br />
la démission du ministre Abdou Labo s’il<br />
est nommé en tant que militant du CDS<br />
Rahama puisque le CDS est un pari légalement<br />
constitué parti de l’opposition<br />
et la loi ne permet pas la cohabitation au<br />
gouvernement qu’en cas de nouvelle<br />
majorité reconstituée à l’assemblée nationale.<br />
Abdou Labo doit donc démissionner<br />
du gouvernement du président<br />
Issoufou Mahamadou car le CDS<br />
Rahama est un parti d’opposition et que<br />
sa nomination n’a jamais rencontré l’approbation<br />
du CDS. La démission du ministre<br />
de l’intérieur reste donc la dernière<br />
exigence des verts.<br />
Après le congrès du 3 et 4 septembre à<br />
Zinder, le ministre Abdou Labo n’a toujours<br />
pas démissionné. Parmi les actes<br />
du congrès, on note l’exclusion de Abdou<br />
Labo ainsi que deux autres membres de<br />
l’ex bureau politique du parti dont Maidadji<br />
Allambey et Mme ben Wahab tous nommés<br />
par le président Issoufou<br />
Mahamadou en violation de la charte des<br />
partis politiques.<br />
Péripéties pour avorter le<br />
congrès à Niamey<br />
Précisons pour rappel que le dernier congrès<br />
de Zinder a connu des péripéties<br />
incroyables à la limite du ridicule. Voyant<br />
son perte venir le 3 et 4 septembre avec<br />
le 7è congrès va inexorablement se tenir<br />
alors qu’il a une décision de justice qui<br />
lui est favorable, Abdou Labo compte sur<br />
l’application de ce jugement et prend son<br />
Ce qui bloque le CDS Rahama<br />
<strong>Le</strong>s ‘’démocrates’’, voilà le qualificatif le plus digne que le CDS a acquis en tant que<br />
parti politique. Mais beaucoup de choses laissent à désirer malheureusement. Tout<br />
parti politique qui communique mal risque s’enterrer lui-même dans sa propre logique<br />
d’enfermement. Contrairement au PNDS, le seul parti politique qui porte une<br />
attention soutenue à la communication, aucun autre parti nigérien ne comprend les<br />
enjeux d’une communication mieux que le tout nouveau Lumana Africa de Hama<br />
Amadou. Contrairement aussi au MNSD, qui communique beaucoup mais désigne<br />
très mal ses communicateurs pêche par ses propres messages qui retournent souvent<br />
contre lui. On ne communique pas n’importe comment!<br />
Sur le plan de la communication le CDS Rahama veut montrer qu’il sait qu’on<br />
ne communique pas ‘’n’importe comment’’ mais pêche en se transformant en<br />
une structure politique en léthargie profonde pour ne pas dire ‘’une structure<br />
sourde’’. S’il ne se réveille pas, il est évident que son avenir sera déjà connu d’avance.<br />
En réalité les leaders du CDS Rahama travaillent dans l’omerta total (silence complet)<br />
comme des ‘’illuminaties’’ (illuninés). Et cela a plongé ce parti dans le<br />
sommeil et même l’oubli lorsque cela n’a produit ‘’d’effets de mépris’’ par paradoxe.<br />
En réalité plus personne n’entend le CDS, et pire l’opinion publique ne comprend<br />
huissier et ses camarades en direction<br />
du bureau politique du CDS Rahama. Ils<br />
entrent et s’essayent. Surprise! <strong>Le</strong> président<br />
Ousmane arrive son huissier dans<br />
sa valise, demande aux dissidents de<br />
vider la salle car ils sont des illégaux.<br />
Ousmane demande à son huissier de<br />
constater que les dissidents occupent<br />
illégalement son bureau dans la mesure<br />
où eux au bureau politique eux ils n’ont<br />
pas encore récup notification de leur décision<br />
de justice les réhabilitant. <strong>Le</strong>s<br />
Abdou Labo se concertent sur le champ.<br />
Lui-même appelle son avocat qui confirme<br />
les déclarations du président Ousmane.<br />
Il fallait ‘’la grosse’’ pour que Abdou<br />
Labo espère siéger avec ses camarades<br />
du bureau politique. C’était le mercredi.<br />
Ils rebroussent chemin et mettent les<br />
bouchers doubles pour accomplir les formalités<br />
de grosse. Mais ils ne savaient<br />
pas que même après ‘’grossification’’ de<br />
leur jugement il leur faut attendre encore<br />
huit (8) jours francs pour que leur décision<br />
soit exécutoire et s’imposer au bureau<br />
de leurs challengers. Pendant ce<br />
temps le ’’temps travaille pour le président<br />
Ousmane et ses camarades’’. Apparemment<br />
ce n’est que le jeudi 1 er septembre<br />
que les camarades de Labo se<br />
sont rendus compte qu’ils ne s’en sortiront<br />
jamais s’ils n’empêchent pas la tenue<br />
du congrès! Après avoir ‘’grossifié’’<br />
leur jugement les camarades exigent<br />
l’application de cette décision. <strong>Le</strong> soir<br />
même de ce jeudi tous les membres du<br />
bureau du CDS dont le président Ousmane<br />
sont convoqués à la police judiciaire<br />
comme des ‘’vulgaires individus’’.<br />
La réunion de ce soir là est perturbée.<br />
Tour à tour ils s’y rendront à la P.J. écouteront<br />
la police et regagneront au siège<br />
du CDS Rahama conformément au calendrier<br />
des préparatifs du congrès. En<br />
fait le congrès avait déjà commencé avec<br />
les assemblées générales tenues dans<br />
les régions et dont Niamey où les délégués<br />
au congrès sont désignés et connaissait<br />
ou presque le poste qu’il briguerait<br />
selon ‘’la règle du consensus’’. Pendant<br />
ce temps la rumeur est lâchée dans<br />
toute la capitale Niamey comme une traînée<br />
de poudre faisant état de l’interpellation<br />
de Mahamane Ousmane. Puisque<br />
Labo et ses camarades brandissaient<br />
encore ‘’les règles de la dissidence’’.<br />
Comment empêcher la tenue<br />
de ce congrès à Zinder<br />
<strong>Le</strong> gouverneur de Zinder est mis à contribution<br />
sans succès. Une instruction verbale<br />
lui aurait été donnée. Et les congressistes<br />
furent convoqués pour explication.<br />
Ils s’y rendent au commissariat<br />
démontrent la régularité de la tenue de<br />
leur congrès. Pendant ce temps la ville<br />
de Zinder bruisse de monde venu de tous<br />
les départements de la région. <strong>Le</strong> gouverneur<br />
tire la leçon qui s’impose et décline<br />
la mission déléguée à lui par Labo<br />
pour empêcher la tenue de ce congrès.<br />
Selon nos sources, le gouverneur aurait<br />
exigé une décision écrite car il ne voudrait<br />
pas endosser la responsabilité de<br />
‘’l’exécution d’un ordre manifestement<br />
illégal’’. <strong>Le</strong> gouverneur déclare n’a<br />
rien à voir avec ces congressistes. <strong>Le</strong><br />
congrès se tient. Surprise! Abdou Labo<br />
reconnaît le congrès. Il sera représenté<br />
par un huissier. Tous les travaux se tiendront<br />
sous son œil vigilant. Il partagera<br />
les nuits blanches et les journées avancées<br />
avec les partisans de Mahamane<br />
Ousmane jusqu’à la fin des travaux à la<br />
satisfaction générale de tous les congressistes<br />
y compris le représentant de Labo.<br />
Il n’y a eu finalement aucun incident malheureux.<br />
<strong>Le</strong> président Ousmane est réélu.<br />
<strong>Le</strong> bureau politique est renouvelé et<br />
Abdou Labo est exclu par le congrès<br />
ainsi que deux de ses camarades dont<br />
Maidadji Allambey et mme Ben Wahab<br />
tous promus et nommés en véritable cohabitation<br />
au gouvernement d’Issoufou<br />
Mahamadou, toute chose que la loi condamne!<br />
<strong>Le</strong>s autres militants attendent la<br />
fin de leur (sanction) suspension pour<br />
réintégrer le parti qu’ils aiment bien respectent<br />
les règles. Dans la même foulée<br />
nous apprenons que les partisans de<br />
Abdou Labo préparent leur congrès. Selon<br />
la même source une liste de pétition<br />
est en circulation visant à recueillir le<br />
maximum de militants pour aller en congrès.<br />
Et naturellement comme il fallait<br />
s’y attendre les partisans de Labo ont<br />
attaqué le congrès du 3 et 4 septembre<br />
devant les juridictions. <strong>Le</strong> jugement est<br />
p prévu pour le 5 octobre. Ainsi va la vie<br />
au CDS Rahama.<br />
Moussa NAGANOU<br />
plus ce parti qui a pourtant donné au Niger son premier président démocratiquement<br />
élu! Aux dernières élections générales, il est vrai que les partis politiques sont<br />
en majorité frustrées par la non validation de leurs listes aux législatives mais un<br />
mauvais motif pour bâcler les campagnes. Dans la capitale Niamey l’on ne compte<br />
‘’pas plus de trois posters géants’’ du candidat Mahamane Ousmane à la présidentielle.<br />
Aucun poster des candidats CDS aux législatives. Aucune insertion<br />
publicitaire de poster dans les journaux du candidat Ousmane ni moins<br />
un poster d’un candidat à la députation tandis que dans les autres partis aussi<br />
frustrées que le CDS publient des posters géants même des conseillers municipaux<br />
parce que les municipalités c’est la démocratie à la base. Dit-on<br />
Ce qui bloque le CDS c’est surtout le manque de communication car il s’est<br />
mis en rupture avec le peule depuis très longtemps. Et aujourd’hui il lui manque<br />
une image captivante. Il n’est pas exagéré de dire que le CDS est devenu<br />
le seul parti sans marque. Un parti politique doit communiquer même s’il est<br />
promis à la mort.<br />
Alors qu’il est nanti exceptionnellement d’hommes et de femmes valables de toutes<br />
les classes sociales et autres catégories socio professionnelles. Cela est-il<br />
normal? O’ communication quand tu tiens le CDS! «Contribution » .<br />
Page 5
Activité de la ville de Niamey<br />
Page 6<br />
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
SOCIETE<br />
La fierté du président Oumarou Dogari<br />
<strong>Le</strong> conseil de la ville de Niamey a<br />
ouvert lundi 12 septembre les travaux<br />
d’une semaine chargée d’activités.<br />
A la veuille de cette 1ere<br />
session ordinaire du conseil de la<br />
ville un atelier sur la révision des<br />
textes relatifs à la décentralisation<br />
organisé à l’intention des membres<br />
du conseil en vue non seulement<br />
de mettre à niveau les conseillers<br />
mais aussi de mieux cerner<br />
leur mission ainsi que la responsabilité<br />
qui leur sied. Un atelier<br />
au terme duquel les conseillers<br />
sont sortis nantis de tous les outils<br />
pour mieux s’atteler à leur mission<br />
avec la bonne compréhension des<br />
nouvelles dispositions régissant<br />
les municipalités.<br />
Cette 1ere session ordinaire du<br />
conseil de la ville de Niamey<br />
s’ouvre donc sous une ambiance<br />
bon enfant ce mardi avec la participation<br />
du président de l’assemblée<br />
nationale, membre de droit,<br />
venu soutenir celui qu’il a parrainé<br />
pour briguer la présidence du conseil<br />
de la ville de Niamey. Cette<br />
première journée de la session est<br />
marquée par l’adoption du règlement<br />
intérieur du conseil de la ville<br />
sous l’œil bienveillant du président<br />
République du Niger<br />
Communiqué de presse<br />
du bureau politique<br />
national du CDS-Rahama<br />
Site Web : www.cds-rahama.org<br />
de l’assemblée nationale Hama<br />
Amadou. Au regard de l’ambiance<br />
qui a prévalu, d’aucuns<br />
estiment même que n’eut été sa<br />
présence, le conseil de la ville de<br />
Niamey allait s’engouffrer encore<br />
dans un texte qui rentrait plus difficile<br />
le fonctionnement du conseil<br />
de la ville. Mais la présence de<br />
Hama Amadou avec ses contributions<br />
inestimables les conseillers<br />
ont été instamment rappelés aux<br />
complications du passé pour tirer<br />
toujours les meilleures leçons pour<br />
<strong>Le</strong> bureau politique national du CDS Rahama, issu du 7è congrès,<br />
qui se sont déroulés du 3 et 4 septembre 2011 à Zinder, a tenu sa<br />
réunion d’installation solennelle, le dimanche 18 septembre 2011<br />
au siège du parti. A l’issue de réunion, le bureau politique national<br />
du CDS Rahama :<br />
Se félicite de la bonne tenue des assises de 13è délégation<br />
nationale et du 7è congrès ordinaire du CDS Rahama ; remercie<br />
bien vivement les partis politiques frères et amis, en particulier ceux<br />
de l’alliance pour la réconciliation nationale (ARN) pour avoir<br />
marqué par leur présence leur soutien sans faille au CDS rahama.<br />
Remercie tous les militantes et militants ; tous les sympathisantes<br />
et sympathisants pour leur engagement sans faille et pour être<br />
restés fidèles aux idéaux de notre grand parti, le CDS Rahama,<br />
malgré toutes les menaces, intimidations et intoxications de tous<br />
genres, avant, pendant et après la tenue de ces assises.<br />
Adresse ses remerciements et ses félicitations à la délégation<br />
régionale CDS Rahama de Zinder, pour l’accueil empreint de<br />
chaleur réservé aux congressistes, la grande mobilisation<br />
constatée, mais également pour la détermination dont elle a fait<br />
montre en contrecarrant toutes les velléités tendant à empêcher la<br />
tenue de ces assises ;<br />
Remercie enfin la presse publique et privée, pour avoir couvert de<br />
façon impartiale les travaux de ces assises. Fait à Niamey le 18<br />
septembre 2011. Pour le bureau politique national<br />
<strong>Le</strong> secrétaire général<br />
ina Moussa Abdoulaye<br />
éviter de disfonctionnement. L’un<br />
dans l’autre le président de l’assemblée<br />
nationale n’a pas quitté<br />
son parrain Oumarou Dogari jusqu’à<br />
l’adoption de tous les textes<br />
régissant la vie et le fonctionnement<br />
du conseil de la ville de Niamey.<br />
Il est resté avec les conseillers<br />
toute la journée. Il a régulièrement<br />
pris la parole sur tous les<br />
points pour éclairer, expliquer et<br />
insister sur les aspects importants<br />
à élucider, à mettre en valeur ou à<br />
préciser tout pour lever toute équi-<br />
voque sur le fonctionnement de<br />
cette entité. Sa présence et ses<br />
contributions ont fini par mettre le<br />
président Dogari dans une situation<br />
confortable. Au terme de cette<br />
1ere session, le conseil a délibéré<br />
sur plusieurs points importants relatifs<br />
aux missions assignées au<br />
conseil de la ville de Niamey ainsi<br />
que sur la vie des cinq arrondissements<br />
de la ville de Niamey. Ce<br />
qui met ainsi à leur disposition les<br />
outils adéquats de travail. C’est<br />
pourquoi ce vendredi soir au terme<br />
des travaux le président du conseil<br />
de la ville de Niamey n’a pas<br />
passer par le dos de la cuillère<br />
pour exprimer sa fierté vis-à-vis<br />
des conseillers, des autres membres<br />
du conseil ainsi que tous les<br />
participants à cette première session<br />
du conseil de la ville de Niamey.<br />
Il reconnaît humblement qu’un<br />
outil de travail lui a été donné pour<br />
travailler à la réalisation du bonheur<br />
de la population de la ville<br />
dont assure la conduite au quotidien.<br />
Il a rassuré aux différentes<br />
commissions qu’il travaillera avec<br />
ses membres à fond la caisse. A<br />
suivre.<br />
Abdoul Wahid Moussa<br />
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sexuelle, l’asthme, l’ulcère, les problèmes gastriques, les douleurs<br />
musculaires, les maladies virulentes, les maux de tête, les migraines, et<br />
bien d’autres formes de maladies relevant essentiellement de la<br />
pharmacopée traditionnelle.<br />
Rendez-le visite au quartier Gnalga Commune V Niamey.<br />
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
CONTRIBUTION<br />
Extrait de l’écrit du commissaire divisionnaire Amadou Seybou<br />
"Cet article a pour objet de mettre en évidence<br />
l’existence de certaines valeurs fondamentales<br />
considérées aujourd’hui<br />
comme l’apanage des sociétés occidentales.<br />
Ces valeurs inscrites au fronton de<br />
toutes les instances et institutions des sociétés<br />
dites avancées (indépendance, démocratie<br />
et surtout le principe fondamental<br />
des droits de l’homme « égalité »)<br />
avaient existées comme des principes cardinaux<br />
de vie sociale et politique dans certaines<br />
sociétés africaines. Ces sociétés<br />
africaines que les occidentaux qualifiaient<br />
de primitives et même archaïques ont pourtant<br />
fondé leur existence sur les valeurs<br />
d’égalité qui souffrent encore de nos jours<br />
d’effectivité. On peut reprocher à ces sociétés<br />
de ne s’être constituées que de<br />
groupe sans grande importance, il n’en<br />
demeure pas moins que le principe d’égalité<br />
même à des proportions limitées mérite<br />
d’être souligné du fait que l’indifférence,<br />
l’intolérance, le refus d’accepter l’autre s’expriment<br />
surtout au niveau des comportements<br />
humains malgré les efforts des<br />
Etats à consacrer ces valeurs dans des<br />
dispositifs juridiques et les déclarations<br />
des gouvernants affirmant le respect scrupuleux<br />
de ce principe d’égalité. Il nous a<br />
paru tout à fait utile de s’intéresser à un<br />
groupe plus proche qui a maintenu et<br />
même continue de maintenir ces valeurs<br />
et dont l’existence réelle se perpétue encore<br />
de nos jours les Gourounsi : Pourquoi<br />
ce peuple ? Tout simplement parce que<br />
l’histoire de ce peuple se confond souvent<br />
avec celle des Djerma-Songay. C’est pourquoi<br />
dans un premier temps, un essai de<br />
la synthèse des contacts Djerma et<br />
Gourounsi mérite d’être abordé avant de<br />
retenir le mode d’organisation socio-politique<br />
des gourounsi.<br />
« <strong>Le</strong>s Djerma-Gourounsi ou Gourounsi-<br />
Djerma». Son contenu n’a rien de spécial<br />
par rapport à ce qui a été dit ou qui a été<br />
entendu. Sa spécificité réside sur la forme<br />
ou plus exactement sur un essai de rendre<br />
cohérentes de connaissances souvent<br />
transmises de manière éparse dans divers<br />
documents écrits ou des légendes<br />
déjà connues. <strong>Le</strong>s références de cet article<br />
reposent donc sur des auteurs ayant<br />
effectué des recherches dans ce domaine.<br />
Il me plaît d’abord de les remercier et de<br />
souligner la qualité de leurs travaux de re-<br />
cherche qui m’ont permis<br />
d’appréhender les valeurs<br />
de gouvernance aussi<br />
profondes dans des sociétés<br />
africaines. Qu’ils<br />
trouvent tous ici ma profonde<br />
gratitude et mes<br />
souhaits de longue vie<br />
pour ceux qui vivent encore<br />
et la clémence du bon<br />
Dieu pour ceux qui ne sont<br />
pas sur terre.<br />
Quand on parle Djerma-<br />
Gourounsi que doit-on<br />
comprendre ? Existent-ils<br />
des Djermas qui sont<br />
Gourounsi ? Peut-on simplement<br />
dans ce cas se<br />
référer au propos de<br />
« DEBEGNA » qui dans<br />
un rôle de théâtre radiotélévisée,<br />
qualifiait un des<br />
acteurs de Djerma-<br />
Gourounsi pour insu nier qu’il ne comprend<br />
pas bien la langue Djerma ou du<br />
moins ne la maîtrise pas assez. En se basant<br />
sur ces propos, on peut retenir qu’il y<br />
a des djermas qui ne parlent pas bien leur<br />
langue. Mais qui sont donc ces<br />
Gourounsi ? Pour le feu Colonel Adamou<br />
Harouna (paix à son âme) raconté par le<br />
journaliste Moussa Hamidou dit Cheik, le<br />
mot Gourousi n’est autre que « gourou si »<br />
en djerma « pas de fer » et Gourounsi désigne<br />
plus exactement les premiers occupants<br />
du Zarmatarey, ayant été ensuite repoussés<br />
vers le sud. Selon lui, ceux-ci ont<br />
été suivis d’autres qui ont trouvé du fer auxquels<br />
les djermas attribuèrent le « Gouro<br />
– ma » en djerma assez de fer contenu<br />
dans une matière organique. Pour DJALBA<br />
BADJE le mot gourounsi est attribué aux<br />
soldats de BABATOU recrutés et formés<br />
parmi les peuples autochtones voltaïques<br />
auxquels Babatou donna des médicaments<br />
contre le fer et sont donc devenus<br />
invulnérables « gourou si di ».<br />
A la version du Colonel Adamou HAROUNA<br />
on peut ajouter que les recherches sur les<br />
origines des Mossi et les djerma-songhaï<br />
démontrent que ces peuples n’ont jamais<br />
été considérés comme les premiers peuples<br />
des espaces qu’ils occupent actuellement.<br />
PEUPLES AUTOCHTONES<br />
En se basant sur les écrits de Boubé Gado<br />
et de l’historien Kimba Idrissa, certainement<br />
faisant référence aussi à d’autres<br />
écrits et traditions orales, on retient que le<br />
Zarmatarey était occupé par d’autres peuples<br />
avant l’arrivée des Zarma. Il ne me<br />
serait pas possible de donner des détails<br />
dans ce domaine déjà assez développé<br />
par Boubé Gado dans son ouvrage « <strong>Le</strong><br />
Zarmatarey » <strong>Le</strong>s Populations Anciennes<br />
– <strong>Le</strong> Complexe Mossi Gurma page 100 et<br />
suivant… Il est cependant important de ressortir<br />
quelques aspects qui peuvent tenir<br />
d’argumentation à la thèse du COLONEL<br />
Parlant des populations anciennes qui<br />
existent encore ou qui ont disparu tout en<br />
ayant laissé quelques souvenirs cohérents<br />
dans la mémoire des hommes Boubé<br />
GADO soutient que ces populations anciennes<br />
sont de trois ou quatre types :<br />
- les populations qui ont émigré vers le Sud<br />
et Sud-Ouest et se sont constituées en<br />
unités politiques connues comme les<br />
Mossi, les Bariba, les Gurma et les<br />
Kurumba ;<br />
- <strong>Le</strong>s populations dont les noms reviennent<br />
à plusieurs reprises dans les traditions<br />
locales et dans certains toponymes,<br />
populations ayant émigré mais sans que<br />
l’on sache exactement quels peuples actuels<br />
peuvent être de leurs descendants,<br />
comme les Tulmey.<br />
- <strong>Le</strong>s populations réputées Songhay ou<br />
non, réputées de langue Songhay ou non,<br />
avec ou non une langue spécifique, mais<br />
qui semblent être diluées dans les<br />
Songhay-Zarma ou ont disparu sans qu’on<br />
leur reconnaisse une migration quelconque,<br />
comme les Ci ou KI, les Kobzin, les<br />
sakié, les Sabiin, les Darie, les Kommamey<br />
ou autres Agwa. Serré de RIVIERES dit dans<br />
son ouvrage qu’au XV siècle les Songhay<br />
comptaient 24 tribus, dont les Sorko et les<br />
Gabibi. <strong>Le</strong>s premiers seraient certainement<br />
les Sorko avant l’expansion des<br />
songhay. Kimba Idrissa dans son ouvrage<br />
« Guerres et Sociétés » page 51 « L’histoire<br />
du peuplement » indique ceci : « on<br />
peut noter parmi les populations les plus<br />
anciennes, les Gurmance dans les régions<br />
de l’Anzourou et du Zarmaganda, des<br />
Mossi et des Bariba dans le Zarmatarey et<br />
dans une partie du Zarmaganda. On situe<br />
ces mouvements entre les VIIe et XIIe siècles.<br />
»<br />
<strong>Le</strong>s Royaumes Mossi et<br />
les Peuples autochtones<br />
<strong>Le</strong> Professeur Joseph Ki-Zerbo nous retrace,<br />
dans son ouvrage « Histoire de l’Afrique<br />
Noire » page 244 que dans le pays de<br />
la Haute-volta, les peuples<br />
autochtones sont : les Gourounsi, Sénoufo,<br />
Dogon, Bwa etc. Toutes les traditions disponibles<br />
font venir les fondateurs des<br />
royaumes Mossi actuels de la région de<br />
Gambaga (Nord du Ghana). Parlant du<br />
royaume de Ouagadougou dont le fondateur<br />
est Naba Oubri qui, à la fin du XVe<br />
siècle, avait établi ce royaume en refoulant<br />
les Dogon dans les falaises du Nord, et en<br />
assimilant ou rejetant vers le Nord-Ouest<br />
les peuples autochtones. Parlant de ces<br />
peuples Optimart-Burkina-Faso (rites et<br />
coutumes), en les classifiant par groupe, il<br />
reconnaît la difficulté de classer toutes les<br />
ethnies en « familles » plus ou moins proches,<br />
car chacune a une personnalité propre.<br />
Cependant, il existe quelques critères<br />
permettant d’associer certaines ethnies<br />
dans un groupe plus large : parenté de langue,<br />
coutumes et traditions, organisation<br />
sociale, méthodes de mise en valeur du<br />
milieu, habitat…<strong>Le</strong> critère, certes subjectif,<br />
mais qui nous semble le plus proche de la<br />
réalité est la conscience que chaque ethnie<br />
a d’être proche d’une autre ethnie. Cette<br />
conscience accorde une certaine importance<br />
aux origines historiques ou géographiques.<br />
Dans le Sud-Ouest, les Populations<br />
les plus anciennement installées<br />
sont les Bobos, Bwa, Kurumba, les<br />
Gourounsi…etc. <strong>Le</strong>s Mossé, dont la forte<br />
organisation politique hiérarchisée a permis<br />
de vaincre et d’intégrer les Nyonnonse,<br />
premiers habitants du pays, ont étendu leur<br />
territoire au détriment des voisins, notamment<br />
les Kurumba et les Gourounsi.<br />
<strong>Le</strong>s peuples Gourmantché<br />
descendants des Mossi<br />
<strong>Le</strong>s Mossi appellent le Biongo le pays des<br />
Bimba. <strong>Le</strong> royaume de Biongo fut forgé par<br />
un prince que les Gourma nomment Diaba<br />
Lompo et que les Mossi appellent Yaba<br />
Lompo. C’est-à-dire l’ancêtre Lompo.<br />
Nâba Lompo était un parent, un oncle ou<br />
un cousin de Nâba Zungrana de<br />
Tenkodogo par la lignée masculine. Il conquit<br />
un vaste ensemble de tribus auparavant<br />
désunies, qu’il aggloméra en nation<br />
grâce à une langue, le Gourmancéma, ou<br />
langue Gourma qui, comme le moré, est<br />
un idiome de la langue des Dagamba de<br />
Gambaga. On peut donc se demander qui<br />
sont ces tribus désunies ?<br />
En reprenant la thèse du Colonel Adamou<br />
Harouna, et s’inscrivant dans une démarche<br />
strictement objective, il convient donc<br />
de s’intéresser à la recherche de récits et<br />
d’écrits qui convergent vers l’occupation<br />
première de l’espace de « la boucle du<br />
Niger ». <strong>Le</strong>s peuples qui ont envahi l’espace<br />
songhay et zamatarey sont tous issus<br />
des anciens empires du Mali et gardent<br />
encore en mémoire la survivance<br />
d’une société extrêmement hiérarchisée,<br />
d’où le complexe de supériorité vécu ou<br />
subi qui ne donne aucune place à d’autres<br />
discernements d’organisation socio-politique.<br />
L’esprit féodal est donc une conservation<br />
héréditaire pour leurs descendants<br />
qui arrivent difficilement à s’en départir encore<br />
de nos jours.<br />
Migration des peuples Zarma-Songhay<br />
dans l’Anzourou, le Zarmaganda et le<br />
Zarmatarey<br />
<strong>Le</strong>s ZARMA<br />
L’hypothèse la plus vraisemblable qu’on<br />
peut retenir serait une migration au départ<br />
du Mali. Dans sa monographie écrite en<br />
1903, le capitaine Salaman raconte que<br />
vers l’an 1600, des Sarakolé de Safani<br />
(ouest du lac Débo), après une lutte contre<br />
les Peul, durent s’enfuir ; ils passèrent par<br />
Bamba et Bourem, conduits par Sembo<br />
Djerma, et parvinrent à Anderamboukane<br />
(où mourut Adarassié Sembo) ; Djerma<br />
aurait été le Diamou de cette famille. Urvoy<br />
les croit venus du Dirma, ancienne province<br />
entre Tombouctou et Djenné. Suite à<br />
des vexations et des pillages subis autrefois<br />
de la part des Peul. Or, cette région du<br />
Dirma fut précisement troublée, au temps<br />
du Sonni Ali Ber, par les exigences et les<br />
brutalités des Peul, plongeant le pays dans<br />
l’anarchie. Selon une tradition recueillie à<br />
Dosso, les Djerma seraient des Malinké,<br />
venus du Mali (que l’on situe alors au sud<br />
de Djenné). Il existe d’ailleurs un lien, une<br />
sorte de parenté lointaine qui subsiste<br />
sous forme d’une certaine solidarité, entre<br />
Sarakolé, Malinké et Djerma. A quelle époque<br />
remonte ce mouvement ? Sans doute<br />
au début du XVIIe siècle ou dans le cours<br />
du XVIe siècle ; En groupes plus ou moins<br />
compacts, et probableement sur une assez<br />
longue période, les Djerma gagnèrent<br />
la région de Gao, ils stationnèrent (la tradition<br />
dit cinquante années) à Agoufou (en<br />
amont de Gao), puis trente ans<br />
à Korékendi...".<br />
A suivre<br />
D E M O C R A T I E - D R O I T S<br />
DE L’H O M M E ET S O C I E T E S<br />
L’ETOUFFEMENT DE LA GERONTO –<br />
DEMOCRATIE DES PEUPLES<br />
AUTOCHTONES<br />
(<strong>Le</strong>s Gourounsi)<br />
Page 7
Page 8<br />
Association Nigérienne des Diplômés en Agronomie<br />
(ANIDA) Tel : 94854402/96576646 /96539240<br />
Email : anidaniger@yahoo.fr<br />
Déclaration du bureau exécutif national de l'ANIDA<br />
Après avoir été interpellée par les<br />
conséquences des crises alimentaires<br />
récurrentes qui affectent durement notre<br />
pays, le bureau exécutif national de<br />
l'Association Nigérienne des Diplômés en<br />
Agronomie (ANIDA) a procédé à une<br />
analyse approfondie des différentes<br />
politiques agricoles appliquées dans notre<br />
pays de l'indépendance à nos jours. Ainsi,<br />
de 1960 à 1974, c'était une suite de la<br />
politique coloniale qui privilégiait les<br />
cultures de rente, à savoir l'arachide et le<br />
coton au détriment des cultures vivrières<br />
de base. La sécheresse de 1973 a montré<br />
la limite de cette politique. C'est ainsi qu'en<br />
1974 la politique d'autosuffisance<br />
alimentaire fut appliquée en vue de mettre<br />
l'accent sur les cultures vivrières de base,<br />
à savoir le mil, le riz et le sorgho. Celle-ci a<br />
vu ses limites avec la fin du boom uranifère.<br />
La nouvelle génération de projets issue<br />
des recommandations du séminaire de<br />
Zinder de 1982, des débats de Maradi de<br />
1984 et celui de Tahoua de 1985 n'a pas<br />
permis d'inverser la tendance. Dès lors,<br />
l'agriculture nigérienne était abandonnée<br />
à son sort jusqu'à 2003, l'année où la SDR<br />
a vu le jour.<br />
L'ANIDA constate que toutes ces politiques<br />
qui ont consommé tant de moyens<br />
financiers, hélas, n'ont pas épargné le<br />
Niger des crises alimentaires.<br />
Au regard de tout ce qui précède, l'ANIDA<br />
fait la déclaration suivante :<br />
-Convaincue qu'aucune politique agricole<br />
efficace soit-elle ne saurait résoudre le<br />
problème de la sécurité alimentaire sans<br />
ressources humaines en quantité et en<br />
qualité ;<br />
-Considérant la pénurie en ressources<br />
humaines qui gangrène les ministères en<br />
charge du développement rural et c'est le<br />
lieu ici de rappeler qu'il ya environ 1300<br />
agents au ministère du développement<br />
agricole dont 438 appelés du service<br />
civique national en 2010, soit un (1) agent<br />
pour 38 villages alors qu'il en faut un pour<br />
10 villages dans les normes, ce qui fait<br />
ressortir la nécessité de multiplier les<br />
chiffres actuels par 4;<br />
-Considérant l'engagement du président<br />
de la république à créer 50 000 emplois<br />
par an ;<br />
-Considérant l'engagement du président<br />
de la république à investir 900 milliards de<br />
Qui est Kadhafi ?<br />
Mouammar Kadhafi communément appelé le colonel<br />
Kadhafi, est un homme d’État libyen, né le<br />
19 juin 1942 à Syrte. Officier de l’armée, il devient<br />
de facto le dirigeant de la Libye à la suite du<br />
coup d’État de 1969, qui renverse le régime monarchique<br />
de la dynastie al-Sanussi alors en<br />
place. Il se maintient au pouvoir pendant 42 ans,<br />
instaurant une dictature considérée comme l’une<br />
des plus dures au monde.<br />
En 1977, il réorganise les institutions politiques<br />
de la Libye en faisant du pays une Jamahiriya<br />
(littéralement un « État des masses »), théoriquement<br />
gouverné selon un système de démocratie<br />
directe. Même si, en 1979, il renonce au poste<br />
officiel de chef de l’État, il demeure aux commandes<br />
de la Libye avec le titre de « guide de la<br />
Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne<br />
populaire et socialiste » (ou plus simplement<br />
« guide de la Révolution » ou « frère<br />
guide »). Sur la scène internationale, il milite pour<br />
le panarabisme et le panafricanisme, n’hésitant<br />
pas à utiliser la manne pétrolière en finançant<br />
des organisations terroristes et autres mouvements<br />
de rébellion à travers le planète. Il est généralement<br />
considéré comme le responsable de<br />
l’attentat de Lockerbie en 1988 et de l’attentat<br />
contre le vol 772 UTA en 1989, qui ont coûté la<br />
vie à 440 personnes. Par la suite, il fait en sorte<br />
que son pays soit moins isolé sur le plan diplomatique.<br />
À partir de février 2011, son pouvoir<br />
est fortement remis en cause par le développement<br />
d’une insurrection débouchant rapidement<br />
sur une guerre civile. Après la prise de Tripoli par<br />
les « rebelles » en août 2011 et l’arrivée au pouvoir<br />
du Conseil national de transition, Mouammar<br />
Kadhafi prend la fuite. Actuellement introuvable,<br />
il est sous le coup d’un mandat d’arrêt internatio-<br />
FCFA dans l'agriculture au cours de son<br />
mandat ;<br />
-Considérant qu'une grande partie des<br />
agronomes formés par l'état à grands frais<br />
de 1995 à 2011, au lieu d'être au service du<br />
développement agricole , sont plutôt des<br />
contractuels de l'enseignement à plus de<br />
90% ;<br />
-Constatant l'engagement du Président de<br />
la République à développer le secteur<br />
agricole à travers l'initiative 3N ;<br />
-Constatant l'insuffisance d'initiatives<br />
privées dans le secteur agricole ;<br />
-Constatant le coût insupportable des<br />
produits de première nécessité :<br />
L'ANIDA recommande au gouvernement :<br />
-De tirer les leçons des expériences du<br />
passé en vue de donner un contenu<br />
cohérent à la politique des 3N ;<br />
-de créer un cadre de dialogue sincère avec<br />
les diplômés en Agronomie pour qu'ils<br />
puissent contribuer efficacement à l'atteinte<br />
des objectifs qui seront assignés à la<br />
politique des 3N ;<br />
-de tout mettre en œuvre pour que le<br />
recrutement des jeunes diplômés en<br />
agronomie se fasse dans un meilleur<br />
délai, dans la plus grande transparence et<br />
conforment aux lois de la république ;<br />
-de prendre des mesures préventives<br />
devant la situation de la campagne agricole<br />
actuelle qui tarde à s'installer véritablement<br />
jusque là dans certaines localités ;<br />
-de tout mettre en œuvre pour résoudre le<br />
problème de la hausse des prix des<br />
produits de première nécessité rendant la<br />
vie insupportable à Niamey ainsi qu'à<br />
l'intérieur du pays ;<br />
-par ailleurs, l'ANIDA salue l'engagement<br />
du président de la république à lutter contre<br />
la corruption et le détournement des<br />
deniers publics ;<br />
-l'ANIDA condamne avec la dernière énergie<br />
la tentative, la nuit du 12 au 13 juillet 2011,<br />
de remise en cause des institutions de la<br />
7ème république démocratiquement<br />
mises en place ;<br />
-Enfin, sur le plan Africain, l'ANIDA exprime<br />
toute sa compassion aux populations de<br />
la corne de l'Afrique victimes d'une grave<br />
crise alimentaire et demande aux pays<br />
africains de faire preuve de solidarité.<br />
Fait à Niamey le 14 août 2011<br />
Pour le bureau exécutif national,<br />
le président<br />
ALI Ayouba<br />
nal pour crime contre l’humanité ; sa tête est mise<br />
à prix par des hommes d’affaires libyens.<br />
Enfance et jeunesse<br />
Né le 19 juin 1942, Mouammar Kadhafi est le plus<br />
jeune enfant d’une famille de Bédouins du clan<br />
des Ghous, qui appartient à la tribu des Kadhafa<br />
(al-Kadhafi n’est pas un patronyme mais un nom<br />
d’usage signifiant « de la tribu des Kadhafa »). Il<br />
grandit dans la région désertique de Syrte et reçoit<br />
une éducation primaire traditionnelle et religieuse.<br />
De 1956 à 1961, il suit les cours de l’école<br />
préparatoire de Sebha dans le Fezzan, fief traditionnel<br />
de sa tribu 4 où il forme le noyau d’un groupe<br />
LE PATRIOTE 15 - N° 50 DU 28 SEPTEMBRE 2011<br />
FOCUS<br />
de militants révolutionnaires ayant pour but de<br />
s’emparer du pouvoir inspiré du général égyptien<br />
Gamal Abdel Nasser en prônant l’unité arabe.<br />
En 1961, il est exclu de l’école préparatoire de<br />
Sebha à cause de son activisme politique 4 .<br />
Il étudie le droit à l’université de Libye puis entre<br />
à l’Académie militaire de Benghazi en 1963, où il<br />
organise avec quelques militants un mouvement<br />
secret dans le but de renverser la monarchie<br />
libyenne pro-occidentale 4 . Après l’obtention de<br />
son diplôme en 1965, il est envoyé au Royaume-<br />
Uni pour suivre un entraînement supplémentaire<br />
au British Army Staff College (ou Staff College,<br />
Camberley), et revient en 1966 en tant qu’officier<br />
dans le corps des *<br />
Coup d’État militaire<br />
Mouammar Kadhafi aux côtés<br />
de Gamal Abdel Nasser, en 1969<br />
<strong>Le</strong> 1 er septembre 1969, à 27 ans, il mène avec un<br />
groupe d’officiers le coup d’État contre le roi Idris<br />
I er , âgé alors de plus de 80 ans, alors que celui-ci<br />
est en Turquie pour un traitement médical. Son<br />
neveu, le prince Hassan Reda al-Sanussi, devait<br />
s’installer sur le trône le 2 septembre 1969, lorsque<br />
l’abdication du roi Idris, annoncée le 4 août,<br />
devait prendre effet 6 . Dans la journée du 1 er septembre,<br />
la monarchie est abolie, la République<br />
est proclamée, et le prince mis en prison.<br />
Mouammar Kadhafi s’octroie alors l’avancement<br />
du grade de capitaine au grade de colonel, qu’il a<br />
gardé jusqu’à aujourd’hui.<br />
Exercice du pouvoir<br />
Mouammar Kadhafi, qui se réclame de Gamal<br />
Abdel Nasser, prône le passage à un d’État teinté<br />
de panarabisme. Il nationalise certaines entreprises,<br />
notamment celles détenues par des ressortissants<br />
italiens. En 1977, il déclare la « révolution<br />
du peuple », change le nom du pays de République<br />
arabe libyenne en Jamahiriya (« État des<br />
masses ») arabe libyenne populaire et socialiste,<br />
et met en place des « comités révolutionnaires »,<br />
en lieu et place de partis. Dans le même temps, il<br />
réforme le système pénal en créant des « tribunaux<br />
du peuple » et met en place un système<br />
répressif. Kadhafi considérant que tout individu<br />
qui formerait un parti politique doit être puni de la<br />
peine de mort, des dizaines de pendaisons et de<br />
mutilations d’opposants, souvent retransmises à<br />
la télévision, ont lieu. Il réprime également ceux<br />
qu’il estime être des « ennemis de la révolution »<br />
(universitaires, étudiants, Frères musulmans,<br />
journalistes) 7 . Peu après son arrivée au pouvoir,<br />
il demande à l’armée britannique de quitter la Libye<br />
après treize ans de présence militaire. Il ordonne<br />
ensuite aux États-Unis d’évacuer ses bases<br />
militaires, dont Wheelus Air Base. En septembre<br />
1970, avec l’aide de son ami et conseiller<br />
Abdessalam Jalloud, il réussit à imposer pour la<br />
première fois une augmentation du prix du baril<br />
de pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs<br />
8 , et déséquilibrant la géopolitique du<br />
pétrole. Pratiquant une politique extérieure expansionniste,<br />
il annexe de facto en 1973 la bande<br />
d’Aozou au Tchad 9 , ce qui lui vaut l’inimitié de la<br />
France. Durant la guerre ougando-tanzanienne<br />
en 1978-1979, il envoie 3 000 militaires pour soutenir<br />
Idi Amin Dada, en guerre contre la Tanzanie<br />
qu’il essaye alors d’envahir. Mais ceux-ci ne parviendront<br />
pas à empêcher la défaite de l’armée<br />
ougandaise, qui entraîne le renversement du dictateur<br />
ougandais en avril 1979. L’année suivante,<br />
le président tchadien, Goukouni Oueddei, déclare<br />
à Tripoli la fusion de son pays et de la Libye,<br />
suscitant la réprobation de la France 10 – le Tchad<br />
étant traditionnellement considéré comme un bastion<br />
de la « Françafrique ». <strong>Le</strong> conflit entre Paris<br />
et Tripoli, qui soutient toujours Oueddei, renversé<br />
par Hissène Habré en décembre 1981, persiste<br />
tout au long des années 1980-1990. Paris accuse<br />
en effet Kadhafi d’ingérence au Tchad, et<br />
envoie à deux reprises l’armée soutenir Habré<br />
contre l’avancée des forces de Oueddei soutenues<br />
par l’armée libyenne (Opération Manta lancée<br />
en 1983, puis Opération Épervier lancée en<br />
1986 et prorogée en 2004). La France a cependant<br />
toujours nié avoir été impliquée dans la tentative<br />
d’assassinat dont, selon le magistrat italien<br />
Rosario Priore et l’ex-président de la République<br />
Francesco Cossiga, il est l’objet en juin 1980 11 .<br />
En 1973-1974, il tente d’établir une union tunisolibyenne,<br />
véritable fusion des deux pays. Après<br />
l’accord initial donné par le président Habib Bourguiba,<br />
rencontré au pied levé par Kadhafi, cette<br />
union ne se fait pas. Par la suite, les relations<br />
entre le Libye et la Tunisie deviennent mauvaises.<br />
Terrorisme et durcissement du régime<br />
Mouammar Kadhafi est accusé de soutenir de<br />
nombreuses organisations armées accusées<br />
d’actes de terrorisme, dont l’IRA, l’ETA et les Brigades<br />
rouges 4 . Il fournit, entre autres, 300 tonnes<br />
d’armes et d’explosifs aux indépendantistes<br />
nord-irlandais et une autre cargaison de 120 tonnes,<br />
interceptée par la France. Il est alors mis au<br />
ban de la « communauté internationale », en<br />
particulier en Occident, et est de plus accusé<br />
d’être directement impliqué dans plusieurs actes<br />
terroristes : attentat dans une discothèque berlinoise<br />
fréquentée par des militaires américains<br />
en 1986 (mort de deux militaires américains et<br />
d’une femme turque), attentat de Lockerbie en<br />
Écosse contre un avion de ligne civil américain,<br />
qui explose en plein vol en 1988 (270 morts), ou<br />
encore attentat dans le désert nigérien contre un<br />
avion français, le vol 772 de la compagnie française<br />
UTA reliant Brazzaville à Paris en 1989 (170<br />
morts) 4 . <strong>Le</strong> 15 avril 1986, à la suite de l’interception<br />
d’un message de l’ambassade libyenne à<br />
Berlin-Est suggérant l’implication du gouvernement<br />
libyen dans l’attentat à la bombe d’une discothèque<br />
de Berlin-Ouest, Ronald Reagan ordonne<br />
un raid de bombardement (opération El<br />
Dorado Canyon) contre Tripoli et Benghazi. 45<br />
militaires et fonctionnaires sont tués, ainsi que<br />
15 civils, dont la fille adoptive de Kadhafi,<br />
Hannah 13 . <strong>Le</strong> colonel Kadhafi est blessé lors du<br />
bombardement de sa résidence, bien que le président<br />
du Conseil des ministres italien, Bettino<br />
Craxi, l’ait prévenu du raid 14 . <strong>Le</strong> Conseil de sécurité<br />
des Nations unies adopte, en 1992, la résolution<br />
748, qui considère que la Libye est un État<br />
terroriste et qui permet la mise en place d’un<br />
embargo militaire et aérien.<br />
Au niveau intérieur, dans les années 1980 et<br />
1990, son régime se durcit. Un coup d’État manqué<br />
entraîne en 1984 l’emprisonnement de milliers<br />
de personnes, dont beaucoup sont exécutées<br />
7 . En 1989, un an après une large amnistie,<br />
une nouvelle vague de répression a lieu. Amnesty<br />
International dénonce « des arrestations<br />
de masse, des disparitions et la torture systématique<br />
» 7 . Dans les années 1990, une seconde<br />
tentative de coup d’État pousse Kadhafi à éliminer<br />
tout rival possible. En juin 1996, en deux jours,<br />
plus d’un millier de détenus sont tués dans la<br />
prison d’Abou Salim par les forces du régime ;<br />
ce massacre est reconnu par Mouammar Kadhafi<br />
en 2004 7 . Dans le même temps, l’embargo<br />
international et la chute du prix du baril de pétrole<br />
ont de lourdes conséquences économiques sur<br />
la Libye (hausse du chômage, baisse du pouvoir<br />
d’achat, dégradation des infrastructures…).<br />
Retour à la voie diplomatique<br />
À partir du milieu des années 1990, Mouammar<br />
Kadhafi œuvre pour que son pays retrouve une<br />
place moins inconfortable d’un point de vue diplomatique.<br />
Ainsi, en 1999, les agents des services<br />
secrets suspectés de l’attentat de Lockerbie<br />
sont livrés à la justice écossaise, ce qui provoque<br />
la suspension des sanctions de l’ONU envers<br />
le pays et le rétablissement des relations<br />
diplomatiques avec le Royaume-Uni. Par la suite,<br />
en 2003, la Libye reconnaît officiellement « la<br />
responsabilité de ses officiers » dans l’attentat<br />
de Lockerbie — ainsi que dans celui du vol 772<br />
UTA — et paie une indemnité de 2,16 milliards de<br />
dollars aux familles des 270 victimes de Lockerbie,<br />
ce qui a pour conséquence la levée définitive<br />
des sanctions de l’ONU et partielle des États-<br />
Unis à son encontre 4 . <strong>Le</strong> 23 février 2011, l’ancien<br />
ministre libyen de la Justice Mostafa<br />
Mohamad Abdeljalil, qui a démissionné de son<br />
poste deux jours plus tôt, affirme, concernant<br />
l’attentat de Lockerbie : « Kadhafi a donné personnellement<br />
ses instructions au Libyen<br />
Abdelbaset Ali Mohmed Al Megrahi », condamné<br />
par la justice écossaise pour sa participation à<br />
l’attentat de Lockerbie 15 . Parallèlement, Mouammar<br />
Kadhafi renonce à son programme d’armement<br />
nucléaire et engage une lutte contre l’immigration<br />
clandestine vers l’Europe. Il instaure par ailleurs<br />
une politique d’assouplissement de la réglementation<br />
libyenne en matière économique permettant<br />
l’ouverture du marché local aux entreprises<br />
internationales, ce qui aide à la survie du régime.<br />
Il parvient par là même à se rapprocher des puissances<br />
occidentales et particulièrement de certains<br />
pays européens, comme le Royaume-Uni,<br />
la France, l’Espagne et l’Italie. Ainsi, Kadhafi déclare<br />
désormais qu’il entend jouer un rôle majeur<br />
dans la pacification du monde et la création d’un<br />
Moyen-Orient sans armes de destruction massive.<br />
En 2000, Kadhafi tente de convaincre les<br />
dirigeants des autres pays de créer des « États<br />
Unis d’Afrique ». Il considère en effet que c’est<br />
le meilleur moyen de développement pour le continent<br />
africain. Ce projet passerait par la création<br />
d’une monnaie unique et d’une seule armée formée<br />
de 2 000 000 de militaires. Kadhafi porte<br />
souvent un badge représentant l’Afrique sur son<br />
uniforme. En 2007, il se rend ainsi à Bamako, à<br />
Abidjan ou encore à Accra, pour présenter son<br />
projet d’un gouvernement unique pour l’Afrique,<br />
un État fédéral. <strong>Le</strong> projet reste embryonnaire 16 .<br />
<strong>Le</strong> 2 février 2009, il est élu président de l’Union<br />
africaine pour un mandat d’un an, lors du sommet<br />
d’Addis-Abeba, en Éthiopie. Connu pour ses<br />
excentricités (entre autres, il reçoit et dort dans<br />
sa tente bédouine lors de déplacements à l’étranger,<br />
s’habille de façon extravagante, est protégé<br />
par une garde composée de quarante jeunes<br />
femmes), il demande alors à ses pairs d’être officiellement<br />
appelé « roi des rois traditionnels<br />
d’Afrique ».