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Les dessous d'une transaction - Maroc Hebdo International

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maroc-hebdo.com<br />

© Ph: MHI<br />

Libération imminente de cent prisonniers de guerre marocains<br />

<strong>Les</strong> <strong>dessous</strong> d’une <strong>transaction</strong> Page 12<br />

M 01791 - 518 - F: 1,52 E<br />

3:HIKLRJ=VUVZWU:?k@p@b@i@a;<br />

Journal d’informations générales 11 ème année - N° 518 - 5 au 11 juillet 2002<br />

Ahmed Osmane, président du RNI, évalue cinq<br />

années de coalition gouvernementale<br />

“Je n’assume pas tout<br />

le bilan de Youssoufi”<br />

Enquête sur les disparus des années sombres<br />

Amnesty<br />

s’en mêle<br />

Du 24 juin au 7 juillet,<br />

deux enquêteurs<br />

d’Amnesty international,<br />

Sarah Hammoud<br />

et Phillip Luther ont<br />

parcouru le <strong>Maroc</strong>. De • Familles des disparus.<br />

Rabat à Smara, ils ont mené des investigations sur les disparitions<br />

forcées durant “les années noires”. Page 8<br />

Procès à Paris contre l’écrivain Souaïdia<br />

L’honneur perdu de Nezzar<br />

Le général algérien Khaled Nezzar a avoué que l'armée<br />

a infiltré les groupes islamistes... Et il poursuit Habib<br />

Souaïdia devant un tribunal parisien parce qu'il a attribué<br />

des massacres à une frange du haut commandement<br />

algérien. Page 15<br />

Alain Cornil, administrateur de Somepi<br />

“Pour nous, la Samir<br />

est incontournable”<br />

La question de la libéralisation du<br />

marché pétrolier divise les professionnels<br />

du secteur. L’administrateur<br />

de Somepi, un des chefs de<br />

file du Groupement des pétroliers<br />

du <strong>Maroc</strong>, Alain Cornil, a choisi. • Alain Cornil.<br />

Son appel est sans équivoque: “s’unir et s’adosser à un<br />

poids lourd”. Page 18<br />

La Comanav lance la ligne Gênes-Tanger<br />

Chaleur humaine à bord<br />

Du haut d’un savoir-faire de plus de 50 ans, la Comanav,<br />

première compagnie maritime nationale, lance la ligne<br />

Gênes-Tanger. Carnet de “navigation” d’un voyage de<br />

presse pas comme les autres à bord du “Marrakech”.<br />

Page 26<br />

Entretien avec Fatéma Zahra Benaddi<br />

Du nouveau<br />

sur les ondes<br />

C’est officiel! Le lancement de Ma3,<br />

nouvelle chaîne satellitaire, est prévu<br />

pour le 15 septembre 2002. Fatéma<br />

Zahra Benaddi, ancienne animatrice<br />

à TVM et propriétaire de la société<br />

B & B Prod, basée en France, est l’initiatrice<br />

de ce projet. Entretien à bâtons<br />

rompus.<br />

• Fatéma Zahra Benaddi.<br />

<strong>Maroc</strong> 8 DH - Union européenne Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU<br />

Page 34<br />

© Ph: AFP<br />

© Ph: MHI<br />

© Ph: DR


FIL DIRECT Rassemblé par Abdellatif El Azizi<br />

Al Qaïda<br />

Sur les ordres du Pentagone, le Commandement central américain en<br />

Europe a convoqué Margaret Tutwiler, l’ambassadeur américain au<br />

<strong>Maroc</strong>, pour une réunion d’urgence les 26 et 27 juin à Stuttgart. La<br />

réunion à laquelle ont pris part Janet Sanderson, l’ambassadeur américain<br />

en Algérie et son homologue en Tunisie, Rust Deming a été<br />

convoquée à la suite de l’arrestation des Saoudiens d’Al Qaïda au <strong>Maroc</strong><br />

et de l’attentat contre la synagogue de Djerba. <strong>Les</strong> Américains sont persuadés<br />

que le réseau qui est passé <strong>d'une</strong> structure centralisée à une<br />

constellation de groupuscules sans liens directs les uns avec les autres<br />

est déjà bien installé au Maghreb. Un rapport confidentiel concocté par<br />

le FBI et la CIA, précise que “la guerre en Afghanistan a échoué à faire<br />

diminuer les risques terroristes encourus par les Etats-Unis.<br />

Compliquant par là les efforts du contre-terrorisme en dispersant la<br />

menace sur une plus vaste zone géographique”.<br />

Télécommunications<br />

La compagnie de télécommunications par satellite Thuraya, basée aux<br />

Emirats arabes unis a décidé de s’attaquer au marché marocain. Son<br />

président Mohamed Omran a annoncé mercredi 3 juillet que l’opérateur<br />

misait sur les marchés prioritaires du <strong>Maroc</strong>, d'Arabie saoudite,<br />

de Turquie et de Russie pour doubler ses ventes au premier trimestre<br />

de 2003. Thuraya dispose de services commerciaux dans 40 pays et d'accords<br />

de distribution avec 65 pays.<br />

Malaise<br />

Des rumeurs persistantes font état d'un grave malaise au sein du gouvernement<br />

espagnol au sujet de la politique d'immigration et surtout<br />

de l'attitude du Premier ministre Jose Maria Aznar exprimée lors de<br />

la conférence de l'UE à Séville, le 21 juin 2002 concernant les sanctions<br />

contre les pays pourvoyeurs d'émigrants illégaux. Le remaniement<br />

ministériel devrait être léger, parce que l'Espagne est en situation<br />

“préélectorale”, mais Josep Piqué, ministre des Affaires étrangères<br />

est donné pour partant.<br />

Même les services secrets espagnols sont dans le collimateur. C’est<br />

pour cela que le patron des services de renseignement espagnols, le CNI,<br />

Centrale nationale d'Intelligence (ex-CESID) a procédé en juin dernier<br />

à un profond remaniement de ses structures.<br />

Persécution<br />

Ali L’mrabet le directeur de l’hebdomadaire Demain craint d’être l’objet<br />

d’une manipulation destinée à le conduire derrière les barreaux. Dans<br />

la lettre qu’il a adressée à Driss Jettou, le journaliste rappelle qu’il a<br />

été l’objet le lundi 1er juillet d’une provocation de la part d’un policier<br />

en uniforme qui l’a accusé de l’avoir insulté. Le journaliste qui a<br />

été conduit de commissariat en arrondissement de police pendant plusieurs<br />

heures n’a dû son salut qu’au témoignage d’une personne qui a<br />

assisté à la scène et qui est venue témoigner en sa faveur.<br />

Fiançailles<br />

Une réunion se tiendra dimanche 7 juillet 2002 à Rabat entre la direction<br />

du MP, de Mohand Laenser et le MNP de Mahjoubi Aherdane.<br />

Un rapprochement est-il en vue pour le rassemblement de la “famille<br />

populaire”? <strong>Les</strong> deux partis ont tenté à plusieurs reprises de réparer les<br />

dégâts commis par les multiples scissions de la mouvance. Cette foisci<br />

sera peut-être la bonne. Pour des militants, cette réunion qui devra<br />

consacrer les fiançailles entre les partis jusque-là rivaux annoncent "un<br />

mariage de raison". Auparavant, chaque partie avait délégué un comité<br />

de 4 personnes qui se sont réunies à plusieurs occasions. Un homme<br />

a travaillé discrètement 3 ans durant pour rapprocher les deux partis<br />

issus du mouvement populaire, Moha Lyoussi, fils de Lahcen Lyoussi,<br />

une figure éminente des premières années du <strong>Maroc</strong> indépendant.<br />

Provocation<br />

Cinq navires de guerre espagnols se sont infiltrés dans les eaux territoriales<br />

marocaines. Cinq bâtiments de guerre et un hélicoptère militaire<br />

ont été déployés près de Nekkour, enclave espagnole située à 600<br />

mètres de la ville portuaire marocaine d'Al-Hoceima.<br />

2<br />

• Margaret Tutwiler<br />

• Ali L’mrabet.<br />

© Ph. AFP<br />

©Ph. DR<br />

L'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Fernando-Arias Salgado, a été convoqué<br />

au ministère des Affaires étrangères et interrogé sur ces mouvements<br />

navals à proximité de l'île de Nekkour. M. Salgado aurait été entendu<br />

à ce sujet par Mohamed Benaïssa.<br />

À l'ambassade d'Espagne à Rabat, on s'abstient de tout commentaire<br />

pour le moment.<br />

Emprunt<br />

La décision du lancement d’un “euro-emprunt souverain” d’un montant<br />

de 500 millions de dollars sera prise définitivement dans les jours<br />

à venir.<br />

Fathallah Oualalou a entamé dès ce 1er juillet une tournée de présentation<br />

qui le mènera à Paris et par la suite à Londres. Une tournée décisive<br />

pour arrêter le montant et la date de lancement de l’opération<br />

d’empreint. Si le lancement est effectif, ce sera le premier emprunt international<br />

avec un risque souverain marocain pur, sans garantie extérieure.<br />

Pour cet emprunt, la pré-sélection, effectuée en mai 2002, a désigné une<br />

demi-douzaine de banques, dont BNP Paribas et Merrill Lynch and Co<br />

Inc./WYE.<br />

Report<br />

Foulant aux pieds les statuts du mouvement séparatiste, le secrétariat<br />

national du Polisario, une instance aux ordres de Mohamed Abdelaziz<br />

et de la sécurité militaire algérienne, vient de décider de reporter au courant<br />

de 2003 le 11ème “congrès national" du Polisario qui devait se tenir<br />

cet été. Le vent de fronde qui souffle actuellement sur les camps de<br />

Tindouf n’est pas étranger à la décision des maîtres de Lahmada. Ceuxci<br />

ont manifestement peur d’être balayés par des congressistes las de<br />

l’aventure séparatiste.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


© Ph. DR<br />

ACTUALITÉ<br />

Qatar Airways lance la nouvelle ligne Casablanca/Doha<br />

Une Étoile est née<br />

Depuis le 31 mai denier, une nouvelle<br />

ligne Casablanca/Doha a été ouverte<br />

par la compagnie Qatar<br />

Airways. C’est une rotation aller-retour qui<br />

se fait trois fois par semaine - mercredi,<br />

vendredi et dimanche. Un signal fort émis<br />

par cette jeune compagnie en direction du<br />

marché marocain, comme l’ont expliqué<br />

Youssef Darwish (assistant général mana-<br />

• Akbar Al Baker, chef de Qatar Airways.<br />

ger à la direction du développement) et<br />

Mohamed Bennis (Districet sales manager)<br />

lors d’un déjeuner de presse qui a réuni<br />

plus de deux cents personnes (journalistes,<br />

agences de voyage, représentants de tour<br />

opérators) jeudi 4 juillet courant à Rabat.<br />

Avec 14 appareils aujourd’hui, Qatar<br />

Airways entend mettre les bouchées doubles<br />

pour se hisser au premier rang des compagnies<br />

arabes dans les prochaines années.<br />

Créée seulement voici huit ans à peine, elle<br />

a vu le jour au départ pour assurer le<br />

trafic de la main-d’œuvre en provenance du<br />

sub-continent indien.<br />

Fréquences<br />

Trois ans plus tard, c’est l’Europe qui est ciblée<br />

avec l’ouverture de deux destinations,<br />

Londres et Munich. Avec 35 lignes desservies<br />

aujourd’hui,cette compagnie connaît<br />

une très forte progression, sous la houlette<br />

de Akbar Said, président.<br />

La flotte actuelle se compose exclusivement<br />

de 14 avions Airbus (7 A 300-600, 6<br />

A 320-200 et 1 A330-200), tous avec moins<br />

de 5 ans d’âge. Une commande de trois<br />

autres appareils Airbus A 330-200’s et A<br />

320-200 a été conclue avec le consortium<br />

Airbus à Toulouse pour un montant de 1,4<br />

milliard de dollars ; si bien qu’en 2003, la<br />

flotte totale comprendra 2 A 330-200, 7 A<br />

300-600 et 8 A 320-200. Qatar Airways a,<br />

par ailleurs acheté, voici un an, un Jet<br />

Airbus ACJ319 qui peut être commercialisé<br />

auprès d’une clientèle privée haut de<br />

gamme. Assurément, il y a un “boom” de<br />

cette compagnie qui retient l’intérêt des<br />

opérateurs intervenant dans le transport<br />

aérien international. En plus du sous-continent<br />

indien, Qatar Airways se projette vers<br />

l’Europe et le Moyen-Orient. Ainsi 4 nouvelles<br />

lignes ont été ouvertes ces toutes der-<br />

nières semaines Outre Casablanca, il s’agit<br />

de Riad, Francfort et Milan. De plus, les<br />

fréquences hebdomadaires au départ de<br />

Doha ont été renforcées (Londres,<br />

Katmandou, Dubaï, Maldives,…) ; dix autres<br />

vols supplémentaires ont été ajoutés il y a<br />

quelques semaines seulement au départ de<br />

l’Europe. De nouveaux droits de trafic ont<br />

été obtenus depuis Milan et Francfort, outre<br />

ceux déjà accordés à Londres, Munich et<br />

Paris. Au plan commercial, l’ambition ne<br />

manque donc pas. Avec 1 850 000 passagers<br />

en 2001, Qatar Airways fait donc sa<br />

place dans un marché international secoué<br />

par la concurrence, la libéralisation et l’après<br />

11 septembre. Répondant à MHI, Youssef<br />

Darwish explique: “Nous avons des accords<br />

de partenariat avec la RAM pour des des-<br />

sertes soit au Moyen-Orient, soit en Europe.<br />

Après le 11septembre, le transport aérien<br />

international subit une recension. Mais cela<br />

ne nous touche pas parce que notre compagnie<br />

ne dessert pas l’Amérique, mais surtout<br />

l’Europe, le Golfe, le Proche-orient et<br />

l’Asie du Sud-est. Nous avons même ouvert<br />

de nouvelles lignes ces derniers mois... ”❏<br />

M.S<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 3


Ahmed Osmane, président du RNI, sort de sa réserve<br />

Un parcours exceptionnel<br />

Du Cabinet royal à la primature, en passant par le perchoir du Parlement face à une vraie<br />

opposition, qui est aujourd'hui son alliée, Ahmed Osmane n'a plus rien à prouver. Sauf à<br />

démontrer que le RNI pourrait supporter l'épreuve d'élections libres, régulières et transparentes.<br />

Le RNI (Rassemblement national<br />

des indépendants) n'est<br />

pas un parti comme les<br />

autres. Il mérite une approche un<br />

peu plus nuancée que les formules<br />

expéditives habituellement utili-<br />

Abdellatif Mansour<br />

sées pour les partis qui ne sont pas<br />

issus du Mouvement national.<br />

Formé en 1978, par les SAP (sans<br />

appartenance partisane) des élections<br />

de 1977, alors que son président,<br />

Ahmed Osmane, était<br />

Premier ministre, le RNI apparaissait<br />

comme “un parti de l'administration”,<br />

bien que la formule<br />

soit devenue quelque peu désuète<br />

depuis l'alternance. Ce qui ressemble<br />

a une sorte de tare congénitale,<br />

le RNI aura du mal à s'en<br />

débarrasser.<br />

Première entorse à cet a priori sur<br />

les conditions <strong>d'une</strong> naissance annoncée,<br />

Ahmed Osmane quittera<br />

la primature dès la fondation du<br />

RNI; alors que d'habitude "on" crée<br />

des partis pour des personnalités<br />

politiques en instance d'être nommées<br />

à la tête du gouvernement.<br />

En mars 1979, effectivement,<br />

Ahmed Osmane demande à feu<br />

Hassan II d'être déchargé de ses<br />

fonctions de Premier ministre pour<br />

s'occuper de son parti. <strong>Les</strong> signes<br />

<strong>d'une</strong> formation atypique se succéderont,<br />

un peu à l'image du parcours<br />

de son leader.<br />

Ben Barka<br />

Un parcours d'accompagnement<br />

rapproché de toutes les péripéties<br />

politiques du <strong>Maroc</strong> indépendant.<br />

<strong>Les</strong> jeunes et même les moins<br />

jeunes ne le savent peut-être pas,<br />

mais Ahmed Osman n'est pas né<br />

à la politique avec son accession<br />

à la primature, encore moins avec<br />

la création du RNI.<br />

Cela remonte à beaucoup plus loin,<br />

à une fréquentation précoce de la<br />

chose politique, aux multiples<br />

fonctions officielles et administratives<br />

qu'il a assumées, avec, évidemment,<br />

le passage obligé par<br />

les hasards de la vie.<br />

Au commencement était la décision<br />

de Mohammed V d'intégrer<br />

au collège Royal de jeunes élèves<br />

• Ahmed Osmane et Abderrahmane Youssoufi.<br />

brillants appartenant aux différentes<br />

couches sociales et différentes<br />

régions du pays. Ahmed<br />

Osmane en fera partie. Il sera sur<br />

les mêmes bancs de classe que feu<br />

Hassan II. Osmane et Moulay<br />

Hassan feront leurs études de droit<br />

ensemble à Bordeaux.<br />

Nous sommes en 1947. Venu<br />

d'Oujda, sa ville natale, il est accueilli<br />

à la gare de Rabat par son<br />

futur professeur de mathématiques,<br />

Mehdi Ben Barka.<br />

Ahmed Osmane retrouvera Mehdi<br />

Ben Barka en 1956, au Conseil<br />

consultatif, une sorte d'assemblée<br />

constituante où le premier était<br />

membre et le second président.<br />

Membre de la première cellule du<br />

cabinet royal en 1955, à Saint-<br />

Germain en Lay (France), alors que<br />

Mohammed V était sur le chemin<br />

du retour d'exil, il sera le directeur<br />

de ce même cabinet royal,<br />

entre août 1971 et novembre 1972<br />

date à laquelle il est nommé<br />

Premier ministre.<br />

On remarquera que Ahmed<br />

Osmane a été appelé à ces deux<br />

fonctions suprêmes au lendemain<br />

des deux tentatives de coups d'État<br />

du 9 juillet 1971 et du 16 août<br />

1972.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

L’ÉVÉNEMENT<br />

Ce qui démontre la stature politique<br />

de l'homme et la confiance<br />

dont il jouissait auprès de feu<br />

Hassan II dont il sera le beau-frère<br />

en épousant feu Lalla Nezha.<br />

Déviation<br />

Ceci pour dire que lorsqu'on a eu<br />

une fréquentation <strong>d'une</strong> aussi<br />

grande proximité du Palais royal<br />

et de la famille régnante, il est peu<br />

probable et très invraisemblable<br />

que l'on devienne un politique aux<br />

ordres du ministère de l'Intérieur,<br />

aussi puissant fût-t-il. D'ailleurs,<br />

comme chacun sait, entre Driss<br />

Basri et Ahmed Osmane, le courant<br />

n'est jamais vraiment passé.<br />

Plus qu'un conflit de compétence,<br />

il y avait une incompatibilité d'humeur<br />

et de conception des affaires<br />

publiques.<br />

En somme, le RNI, n'est pas un<br />

"parti de l'administration", selon la<br />

formule consacrée, mais un produit<br />

du sérail qui devait être le<br />

point de ralliement <strong>d'une</strong> élite de<br />

techno-politiques en mal de responsabilité<br />

publique pour faire valoir<br />

leur savoir-faire.<br />

Il en a été ainsi effectivement avec<br />

les hauts et les bas qu'a connus le<br />

<strong>Maroc</strong> durant les décennies 70, 80<br />

et 90. <strong>Les</strong> hauts, c'était l'embellie<br />

économique durant la première<br />

moitié des années 70 et la mobilisation<br />

nationale pour la récupération<br />

du Sahara marocain.<br />

<strong>Les</strong> bas, c'était tous les grenouillages<br />

autour de la marocanisation<br />

des intérêts étrangers au<br />

<strong>Maroc</strong>, à partir de 1973, et tous<br />

les tripatouillages électoraux.<br />

Ahmed Osmane, Premier ministre<br />

de 1972 à 1979, la décennie de<br />

toutes les chances, se dit plus victime<br />

qu'artisan ou partie prenante<br />

dans ces déviations aux résultats<br />

économiques et politiques que<br />

l'on connaît.<br />

Carrière<br />

© Ph. MHI<br />

C'est certainement ce recul qui a<br />

permis au RNI d'être suffisamment<br />

un parti pas comme les autres pour<br />

survivre jusqu'à faire partie <strong>d'une</strong><br />

coalition gouvernementale dirigée<br />

par le principal parti de l'ancienne<br />

opposition, l'USFP de<br />

Abderrahmane Youssoufi.<br />

Valeur aujourd'hui, on peut légitimement<br />

se demander si le RNI a<br />

été sauvé par l'alternance ou par<br />

sa propre histoire plutôt origina-<br />

le. Sans basculer dans le cliché<br />

éculé du Zaïm (leader charismatique),<br />

le RNI perdure grâce à l'itinéraire<br />

et à la stature de son chef<br />

de file.<br />

Du Cabinet royal à la primature,<br />

en passant par une longue carrière<br />

de diplomate, et surtout le perchoir<br />

du Parlement face à une vraie<br />

opposition, qui est aujourd'hui son<br />

allié, Ahmed Osmane a réalisé le<br />

grand chelem. Il n'a plus rien à<br />

prouver, sauf à démontrer que le<br />

RNI pourrait supporter l'épreuve<br />

d'élections libres, régulières et<br />

transparentes.<br />

Critiques<br />

Ahmed Osmane sait qu'il négocie<br />

la transition de son parti d'un<br />

contexte politique à un autre. Il<br />

n'en est pas moins confiant. Tout<br />

en affirmant qu'il adhère totalement<br />

à la déclaration de politique<br />

générale de Abderrahmane<br />

Youssoufi, il annonce, sans ambages<br />

(voir entretien pages 6 et 7),<br />

qu'il n'assume pas l'ensemble du<br />

bilan du gouvernement où siègent<br />

quatre membres de son parti.<br />

Ses points de critiques essentiels<br />

portent sur la justice, l'administration,<br />

la diplomatie et l'investissement.<br />

Calmement, avec l'assurance<br />

d'un connaisseur-pratiquant<br />

des rouages de l'État, il estime que<br />

le nouvel environnement politique<br />

permettait de conduire des réformes<br />

nécessaires et efficaces.<br />

Ce qui, d'après lui, n'a pas été le<br />

cas. Il donne l'impression, sans le<br />

dire, de comparer avec les temps<br />

politiquement très durs où il était,<br />

lui-même, chef de l'Exécutif. C'est<br />

en tout cas ainsi qu'il entend défendre<br />

les couleurs du RNI aux<br />

élections de septembre 2002.<br />

Face à cette échéance de tous les<br />

espoirs démocratiques, Ahmed<br />

Osmane joue gros, mais ne fait pas<br />

double jeu.<br />

Pour la simple raison qu'il parle<br />

d'un lieu qui est plus qu'une tribune<br />

partisane. C'est un vécu exceptionnel,<br />

pas toujours facile, parfois<br />

même pénible, qui ne l'a pas<br />

empêché d'entretenir des relations<br />

de respect avec les hommes respectables<br />

de la classe politique marocaine.❏<br />

5


Ahmed Osmane, président du RNI, évalue cinq années de coalition gouvernementale<br />

“Je n’assume pas tout<br />

le bilan de Youssoufi"<br />

• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Est-ce<br />

que le RNI existe toujours?<br />

- Ahmed Osmane : Non seulement le<br />

RNI existe toujours, mais il se porte très<br />

bien. Il est vrai que nous ne faisons pas<br />

beaucoup de tapage autour de nos actions<br />

et de nos activités, mais je peux<br />

vous assurer que, depuis notre dernier<br />

congrès à Casablanca au mois d’avril,<br />

nous travaillons régulièrement, discrètement<br />

et efficacement.<br />

• MHI : Vous avez mis beaucoup de<br />

temps avant de tenir votre dernier<br />

congrès. Sa préparation, sa tenue et<br />

l’élection des instances de votre parti,<br />

ont été très laborieuses.<br />

- Ahmed Osmane : Nous sommes le premier<br />

parti à avoir adopté la démocratie<br />

interne. Nous sommes notamment le premier<br />

parti à avoir procédé à l’élection du<br />

conseil exécutif dans une transparence<br />

totale. Ce qui a fait dire à un dirigeant<br />

d’un parti politique que le RNI a adopté<br />

une procédure qui va nous poser problème.<br />

Il était très important pour nous<br />

que le parti soit doté d’assises et de structures<br />

crédibles et solides.<br />

Inévitablement, et nous le savions<br />

d’ailleurs, cela ne pouvait pas être une<br />

partie de plaisir. Car l’exercice démocratique<br />

ne peut être que laborieux et parfois<br />

même pénible. C’est un choix dont<br />

nous assumons les conséquences.<br />

• MHI : Des conséquences comme une<br />

fronde interne, par exemple ?<br />

- Ahmed Osmane : De quelle fronde<br />

vous parlez messieurs ? Je pense que<br />

vous faites allusions au départ d’un ou<br />

deux membres du parti. C’est un fait politiquement<br />

négligeable qui ne peut être<br />

assimilé ni à une scission ni à une insurrection.<br />

Si quelqu’un a décidé de changer<br />

d’air pour des raisons personnelles,<br />

nous ne pouvons pas l’en empêcher.<br />

• MHI : Mais vous ne pouvez pas nier<br />

que lors du dernier congrès il y avait<br />

des disputes internes ?<br />

- Ahmed Osmane : Je pense que cela<br />

est un indicateur de la bonne santé du<br />

parti. Des débats, des divergences d’idées<br />

et d’opinions, et même des disputes politiques<br />

prouvent que notre parti est un<br />

espace ouvert à tous les efforts de réflexion.<br />

6<br />

Un espace de dialogue où chaque membre<br />

revendique et exerce son droit à la parole<br />

sans exclusive et sans exclusion.<br />

Nous sommes contre la pensée unique<br />

et contre l’uniformisation des idées et<br />

des esprits.<br />

• MHI : Comment un parti comme le<br />

vôtre, qui a été longtemps étiqueté “parti<br />

de l’administration", opère-t-il sa<br />

transition dans le contexte politique actuel?<br />

- Ahmed Osmane : Au contraire, nous<br />

sommes le parti qui a été le plus gêné et<br />

qui a souffert de l’administration.<br />

L’histoire est heureusement là pour en<br />

témoigner. Je vous renvoie seulement<br />

aux élections de 1997 où le ministère de<br />

l’Intérieur nous a ouvertement combattus<br />

et complètement laminés. <strong>Les</strong> candidats<br />

du RNI ont été parfois persécutés à<br />

cause de leur couleur politique.<br />

L’ÉVÉNEMENT<br />

Ahmed Osmane, un personnage historique de la politique nationale. Dans cet<br />

entretien accordé à MHI, il parle, sans complaisance ni fioritures, de son parti, le<br />

RNI, du gouvernement de l’alternance et des prochaines échéances électorales.<br />

• Ahmed Osmane, Président du RNI.<br />

On ne peut parler ni de désaffection ni d’échec des partis<br />

politiques. <strong>Les</strong> véritables partis politiques ont été longtemps<br />

combattus.<br />

Sincèrement, je ne veux pas faire le procès<br />

de quiconque a posteriori, mais qu’on<br />

ne vienne pas nous dire aujourd’hui,<br />

“vous étiez le parti de l’administration".<br />

C’est insensé. Nous étions plutôt le parti<br />

bouc émissaire de l’administration.<br />

• MHI : Après la mort de Hassan II et<br />

l’intronisation de SM Mohammed VI,<br />

il y avait tout un débat autour du rôle<br />

du monarque dans la vie nationale.<br />

Qu’en pensez-vous ?<br />

- Ahmed Osmane : On ne va tout de<br />

même pas au bout de chaque décennie réformer<br />

la Constitution. C’est ridicule. Je<br />

trouve que ce qui a été dit et écrit sur la<br />

monarchie et son rôle, est un faux débat.<br />

Appliquons d’abord, à la lettre, l’actuelle<br />

Constitution, et vous verrez que beaucoup<br />

de problèmes vont être résolus.<br />

Au <strong>Maroc</strong>, il y a beaucoup de textes de<br />

lois qui n’ont jamais été mis en œuvre.<br />

© Ph. Chadi<br />

Vous avez beau avoir la meilleure constitution<br />

du monde, elle sera inutile si ses<br />

dispositions ne sont pas traduites dans la<br />

réalité.<br />

• MHI: Votre présence au sein du gouvernement<br />

ne reflète pas le nombre de<br />

sièges de votre parti au Parlement. Ce<br />

qui a fait dire à certains que vous êtes<br />

un parti complémentaire. Qu’en pensez-vous?<br />

- Ahmed Osmane : Permettez-moi<br />

d’abord de corriger cette histoire de “gouvernement<br />

de l’alternance". Le terme “alternance"<br />

est inapproprié à ce gouvernement<br />

pour la simple raison que le premier<br />

véritable gouvernement de l’alternance<br />

est celui que j’ai présidé, en 1977.<br />

Il en était même le meilleur précédent.<br />

Cela dit, et pour revenir à votre question,<br />

vous connaissez très bien les circonstances<br />

dans lesquelles ce gouvernement<br />

a été désigné et composé.<br />

C’est pour cela que nous avons tout fait<br />

pour que cette expérience voie le jour.<br />

Nous n’avons ni marchandé ni négocié<br />

notre participation à ce gouvernement.<br />

Au contraire, nous avons fait beaucoup<br />

de concessions au profit de l’intérêt national.<br />

Et puis, nous avons exaucé le vœu<br />

de feu Hassan II qui voulait mettre à<br />

l’épreuve l’ancienne opposition. Car, normalement,<br />

la primauté devait revenir au<br />

RNI.<br />

• MHI : Vous avez souvent critiqué les<br />

grandes orientations du gouvernement<br />

Youssoufi. On a même senti que le RNI<br />

ne s’y sentait pas bien. Pourquoi continuez-vous<br />

alors à faire partie de ce<br />

gouvernement ?<br />

- Ahmed Osmane : Il y a une nuance à<br />

faire. Je n’ai pas critiqué le programme<br />

du gouvernement mais plutôt la façon<br />

avec laquelle ce gouvernement appliquait<br />

ce programme. D’ailleurs, vous devez<br />

savoir que le programme qu’a présenté<br />

Abderrahmane Youssoufi devant<br />

le Parlement, lors de la déclaration gouvernementale,<br />

est le nôtre. Youssoufi l’a<br />

adopté et ça veut tout dire. Cela dit, je<br />

trouve que ce gouvernement n’exerce<br />

pas toutes ses compétences. Ce que je ne<br />

comprends pas, par ailleurs. <strong>Les</strong> textes<br />

sont clairs et explicites et ces textes sont<br />

faits pour êtres appliqués.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002


• MHI : Avez-vous des critiques précises<br />

à faire à ce gouvernement ?<br />

- Ahmed Osmane : Il y a d’abord la vitesse<br />

d’exécution qui a souvent fait défaut.<br />

J’ai l’impression qu’il y a un laissez<br />

aller étonnant et préjudiciable. Tout<br />

se passe comme si ce gouvernement faisait<br />

tout pour ne pas prendre de décisions<br />

importantes quand il le fallait et là<br />

où il le fallait. Je dirais même qu’il y a<br />

comme un manque de courage politique.<br />

Il y a eu beaucoup de passages à vide. Et<br />

c’était normal que SM le Roi intervienne<br />

à plusieurs occasions pour combler<br />

ce vide. Permettez-moi d’insister, mais<br />

ce gouvernement n’exerce pas toutes les<br />

attributions que lui confère la<br />

Constitution.<br />

• MHI : Quelles sont ces attributions ?<br />

- Ahmed Osmane : L’article 60 de la<br />

constitution est clair quant aux attributions<br />

du pouvoir exécutif. Il n’y a pas la<br />

moindre confusion. Pourquoi ne pas l’appliquer?<br />

C’est inconcevable. À quoi bon<br />

alors avoir un gouvernement qui n’exerce<br />

pas ses compétences?<br />

• MHI : Vous n’êtes donc pas satisfait<br />

du bilan du gouvernement Youssoufi ?<br />

Ahmed Osmane : Nous faisons partie de<br />

ce gouvernement et nous avons tout fait<br />

pour lui faciliter la tâche. Je ne me permettrai<br />

pas de dire que ce gouvernement<br />

n’a rien fait mais je dirais plutôt qu’il<br />

pouvait largement mieux faire. Il en avait<br />

les moyens et la possibilité.<br />

Il avait toute la confiance de feu Hassan<br />

II et celle de SM le Roi Mohammed VI.<br />

Il avait également toute la sympathie du<br />

peuple marocain qui a placé beaucoup<br />

d’espoirs en Abderrahmane Youssoufi et<br />

son gouvernement. Aucun gouvernement<br />

ne pouvait rêver de pareilles circonstances.<br />

C’est pourquoi je n’assume pas<br />

le bilan Youssoufi. Je ne suis pas en train<br />

de me démarquer de Youssoufi pour des<br />

raisons électoralistes ou politiciennes,<br />

mais là, c’est mon constat politique en<br />

toute honnêteté et en toute sincérité.<br />

• MHI : Vous n’êtes pas non plus tendre<br />

avec la diplomatie marocaine.<br />

- Ahmed Osmane : Je ne veux critiquer<br />

personne. Mais notre diplomatie devrait<br />

être plus consistante, plus agissante et<br />

encore plus solide. Ce n’est malheureusement<br />

pas le cas. Nous devons reconnaître<br />

que notre diplomatie manque de<br />

cohésion et d’efficacité.<br />

Le rendement et la rentabilité lui font<br />

beaucoup défaut. Nous sommes loin des<br />

performances de nos voisins algériens et<br />

tunisiens qui ont réussi à mettre en œuvre<br />

une machine diplomatique efficace et efficiente.<br />

• MHI : Croyez-vous à des élections<br />

libres et transparentes ?<br />

- Ahmed Osmane : Il est vrai que si le<br />

PIB d’un pays n’atteint pas un niveau<br />

correct, on ne peut parler ni de démocratie<br />

ni d’élections libres et transpa-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />

rentes. Car, il y a une corrélation entre<br />

la démocratie et le niveau de vie matériel<br />

et culturel des citoyens. Mais, notre<br />

mission comme parti politique c’est d’installer<br />

un climat de confiance avec l’opinion<br />

publique.<br />

Il y va de notre devoir de contribuer à des<br />

élections saines et libres. Je sais que ce<br />

n’est pas évident d’oublier ni d’effacer<br />

de la mémoire collective marocaine les<br />

pratiques et les expériences électorales<br />

précédentes.<br />

Mais nous espérons pouvoir réussir cet<br />

exercice démocratique crucial pour l’avenir<br />

de nos institutions et de notre pays.<br />

Le <strong>Maroc</strong> en a besoin pour sa santé économique<br />

et sociale.<br />

• MHI : Pensez-vous que les <strong>Maroc</strong>ains<br />

font toujours confiance aux partis ?<br />

- Ahmed Osmane : On ne peut plus rien<br />

cacher aux <strong>Maroc</strong>ains. On ne peut, non<br />

plus, leur promettre monts et merveilles.<br />

L’expérience politique en cours a montré<br />

justement les limites des slogans et des<br />

discours propagandistes que certains ont<br />

tenus pendant des décennies.<br />

Désormais, les <strong>Maroc</strong>ains devraient voter<br />

pour des programmes réalistes et réalisables.<br />

Je pense qu’ils ont suffisamment<br />

appris à faire la différence entre les partis<br />

crédibles et ceux qui ne le sont pas.<br />

• MHI : Vous avez été réticent à propos<br />

de l’adoption du scrutin de liste.<br />

Pourquoi ?<br />

- Ahmed Osmane : Oui, je dois reconnaître<br />

que notre position a changé depuis<br />

notre dernier congrès où nous avions déclaré<br />

que nous étions pour le scrutin uninominal.<br />

Ce n’est pas le cas aujourd’hui.<br />

D’ailleurs, même Abderrahmane<br />

Youssoufi s’est déclaré favorable, lors de<br />

l’ouverture du dernier congrès de l’USFP,<br />

à un scrutin de liste à deux tours.<br />

L’ÉVÉNEMENT<br />

• Ahmed Osmane, Karim Amrani et Mohamed Elyazghi.<br />

Ce changement de position s’inscrit dans<br />

le cadre des réglages et des réorientations<br />

politiques de notre parti qui participe<br />

à un gouvernement et à une majorité<br />

parlementaire. Cela dit, nous ne faisons<br />

aucun amalgame, comme cela été<br />

fait par certains, entre le mode de scrutin<br />

et des élections propres.<br />

• MHI : Pourriez vous être plus explicite<br />

?<br />

- Ahmed Osmane : Certains partis ont<br />

déclaré que le scrutin uninominal favorise<br />

la corruption et l’achat des voix, etc.<br />

Écoutez, si, vous avez des élections truquées,<br />

elles peuvent l’être même avec le<br />

scrutin de liste, notamment avec cette<br />

histoire de têtes de liste.<br />

• MHI : À propos, on dit que la désignation<br />

des têtes de listes va créer une<br />

sorte de guerre civile au sein des partis<br />

politiques. Qu’en pensez-vous ?<br />

- Ahmed Osmane : Cela va être un problème<br />

pour beaucoup de partis. Nous,<br />

nous avons réglé ce problème, en adoptant<br />

la démocratie totale au sein du RNI.<br />

Pour nous, c’est clair, ce n’est pas le<br />

conseil exécutif, mais les instances de<br />

base qui vont choisir les têtes de listes.<br />

Le conseil exécutif interviendra comme<br />

arbitre au cas où il y aurait désaccord<br />

autour d’une candidature.<br />

• MHI : Quel est votre sentiment visà-vis<br />

des candidats sans appartenance<br />

partisane (SAP)? Est-ce qu’ils devraient<br />

exister ?<br />

- Ahmed Osmane : <strong>Les</strong> SAP peuvent<br />

exister. D’ailleurs ils existent dans des<br />

pays aussi démocratiques que la France;<br />

mais ils sont toujours une minorité politiquement<br />

insignifiante et ils finissent<br />

généralement par rejoindre un parti politique.<br />

© Ph. MHI<br />

• MHI : Leur candidature ne vous pose<br />

aucun problème ?<br />

- Ahmed Osmane : Du tout. Sauf s’ils<br />

prennent des proportions importantes.<br />

Car je pense que si les SAP se présentent<br />

en nombre considérable aux élections,<br />

cela sera incompatible avec le scrutin<br />

de liste. Ce qui n’est pas le cas avec<br />

le scrutin uninominal. C’est pourquoi leur<br />

candidature doit être soumise à des conditions<br />

draconiennes. Parce qu’en fin de<br />

compte que représente un SAP et que<br />

va-t-il présenter aux électeurs ? Un programme,<br />

une liste où seul son nom figure?<br />

• MHI : On a tendance à présenter les<br />

islamistes comme un danger pour la<br />

jeune démocratie marocaine. Partagezvous<br />

cette hantise?<br />

- Ahmed Osmane : Je ne partage pas<br />

cette vision simpliste. Je trouve qu’on a<br />

tendance à exagérer le poids politique<br />

des islamistes. Nous avons d’excellentes<br />

relations avec Abdelkrim El Khatib, chef<br />

du PJD et d’autres hommes politiques islamistes.<br />

Sincèrement, beaucoup de<br />

choses nous unissent et peu de choses<br />

nous distinguent. Au <strong>Maroc</strong>, l’institution<br />

monarchique joue un rôle très fondamental<br />

sur le plan religieux.<br />

• MHI : Certains présentent les islamistes<br />

comme la seule alternative politique<br />

après la désaffection à l’égard<br />

de la plupart des partis politiques.<br />

- Ahmed Osmane : On ne peut parler ni<br />

de désaffection ni d’échec des partis politiques.<br />

<strong>Les</strong> véritables partis politiques<br />

ont été longtemps combattus.<br />

Je n’ai pas envie de remuer le couteau<br />

dans la plaie, mais au <strong>Maroc</strong> on n'a jamais<br />

permis aux partis politiques de faire<br />

quoi que ce soit. Pire encore, on a intimidé,<br />

harcelé, et on a même été jusqu’à<br />

humilier leurs leaders. Donc, ne me<br />

parlez pas de désaffection de partis politiques.<br />

• MHI : Et l’alternative islamiste ?<br />

- Ahmed Osmane : Ce qui est sûr c’est<br />

qu’on aura une autre coalition gouvernementale<br />

avec une nouvelle combinaison.<br />

Mais je trouve que c’est un peu tôt<br />

pour parler d’une alternative islamiste.<br />

Nous n’en sommes pas encore là.<br />

D’ailleurs je trouve que le spectre des islamistes<br />

est plutôt très présent sur les<br />

manchettes des médias et dans certains<br />

esprits agités plutôt que sur le terrain<br />

politique.<br />

• MHI : Etes-vous prêts à gouverner<br />

avec un parti comme le PJD ?<br />

- Ahmed Osmane : C’est possible. Mais,<br />

il y aurait forcément des problèmes à<br />

cause de certaines divergences politiques.<br />

Il est sûr que nous serions plus à l’aise<br />

avec certains politiques qu’avec d’autres.<br />

Ce n’est pas seulement une question d’affinité<br />

politique, mais de vision sociale. ❏<br />

Propos recueillis par<br />

A. Mansour et T. Chadi<br />

7


Disparitions forcées au <strong>Maroc</strong><br />

Quand Amnesty s’en mêle<br />

Ceux qui s’élèvent contre<br />

l’impunité dont continuent<br />

de jouir, au <strong>Maroc</strong>,<br />

les responsables des graves violations<br />

des droits de l’homme,<br />

commises, pendant les “années<br />

de plomb", viennent de gagner<br />

un allié de taille. Amnesty<br />

<strong>International</strong> (AI), après bien des<br />

hésitations a finalement décidé<br />

de se charger du dossier. À cet<br />

effet, elle vient de dépêcher, au<br />

<strong>Maroc</strong>, une mission d’investigation<br />

sur ce volet.<br />

Composée de Sarah Hammoud,<br />

coordinatrice des campagnes au<br />

sein de l’équipe de l’Afrique du<br />

Nord au secrétariat international<br />

d’AI et de Philip Luther, enquêteur<br />

dans la même équipe, la<br />

mission a entamé ses travaux,<br />

lundi 24 juin 2002, à Rabat. Elle<br />

y a rencontré des militants des<br />

droits de l’homme et recueilli de<br />

témoignages des dizaines des<br />

victimes des pratiques arbitraires.<br />

Sarah Hammoud et<br />

Philip Luther, tous les deux de<br />

nationalité britannique, se sont<br />

déplacés, par la suite, à<br />

Casablanca où ils se sont entretenus,<br />

notamment, avec plusieurs<br />

familles de disparus.<br />

Investigation<br />

Mais l’étape la plus délicate de<br />

la mission semble avoir été celle<br />

du Sahara où les deux enquêteurs<br />

d’AI ont séjourné du<br />

28 juin au 5 juillet 2002. “Nous<br />

étions, certes, étroitement surveillés<br />

par les agents de sécurité<br />

marocains, mais à aucun moment<br />

notre investigation n’a été<br />

entravée", indique Sarah<br />

Hammoud qui affirme avoir rencontré<br />

les figures de proue de la<br />

section saharienne du Forum<br />

Vérité et Justice (FVJ) et recueilli,<br />

avec son collègue, “les témoignages<br />

des dizaines de familles<br />

sahraouies éplorées par l’opacité<br />

entourant le sort de leurs<br />

parents disparus depuis l’enclenchement<br />

du conflit saharien"<br />

au milieu des années 70. À en<br />

croire Sarah Hammoud, ces témoignages<br />

furent “particulièrement<br />

émouvants" . “Comment<br />

peut-il, d’ailleurs, en être autrement<br />

alors que ce sont des<br />

gens qui sont éternellement hantés<br />

par la mémoire de leurs parents?"<br />

s’interroge-t-elle.<br />

Avant d’affirmer, sur un ton fer-<br />

8<br />

me, “c'est leur droit le plus élémentaire<br />

d’être édifiés sur le sort<br />

de leurs parents; savoir s’ils sont<br />

morts ou s’ils sont encore vivants…".<br />

<strong>Les</strong> deux enquêteurs d’Amnesty<br />

international qui se sont rendus<br />

à Laâyoune et à Smara, où ils<br />

ont rencontré les plus hauts représentants<br />

de l’Etat marocain,<br />

devaient achever leur mission<br />

au Royaume, dimanche 7 juillet.<br />

Avant de rejoindre leur siège à<br />

Londres, ils entendent se concerter<br />

encore, à Rabat et à<br />

Casablanca, avec plusieurs potentialités<br />

marocaines actives<br />

dans le domaine des droits de<br />

l’Homme.<br />

Camps<br />

À quoi doit-on s’attendre à l’issue<br />

de cette mission ? Vu sa nature<br />

informative - glaner le plus<br />

grand nombre d’informations<br />

sur le dossier de la disparition<br />

forcée et réviser la liste des disparus<br />

dont le sort demeure inconnu<br />

- on parle de centaines<br />

de disparus dans tout le <strong>Maroc</strong>.<br />

La mission ne doit pas, du moins<br />

pas dans l’immédiat, se solder<br />

par un rapport destiné à accabler<br />

le <strong>Maroc</strong>. Mais les résultats de<br />

ses travaux seront mis à contribution,<br />

selon Sarah Hammoud,<br />

pour définir les actions futures<br />

à entreprendre par Amnesty<br />

<strong>International</strong> pour acculer les<br />

autorités marocaines à donner<br />

un “traitement définitif et satisfaisant"<br />

au dossier des disparitions<br />

forcées.<br />

Au regard de l’Organisation, dirigée<br />

par Sidiki Kaba, ce “traitement"<br />

doit commencer par<br />

l’établissement de la vérité, toute<br />

la vérité, sur le sort des disparus<br />

et finir par la traduction<br />

devant la justice des responsables<br />

des violations graves des<br />

droits de l’homme. “L’impunité<br />

est inacceptable!" s’insurge<br />

Sarah Hammoud qui indique que<br />

les prochaines actions d’Amnesty<br />

dirigées vers le <strong>Maroc</strong> seront<br />

l’objet de concertation avec les<br />

militants des droits de l’homme<br />

au Royaume. Pourtant, il est clair<br />

que Rabat et AI ne sont pas au<br />

seuil d’une nouvelle crise.<br />

L’ONG, dont certains dirigeants<br />

ont été reçus, l’année dernière<br />

par SM le Roi Mohammed VI<br />

puis par le Premier ministre,<br />

Abderrahmane Youssoufi, se fé-<br />

ACTUALITÉ<br />

• Des parents arborant la photo de leurs fils disparu.<br />

licite, dans ses rapports publiés<br />

ces dernières années, “de progrès<br />

indéniables" réalisés par<br />

Rabat en matière de droits de<br />

l’homme. Symptomatique également<br />

de l’entente qui prévaut<br />

© Ph. AFP<br />

ROYAUME DU MAROC<br />

MINISTÈRE DE LA SANTÉ<br />

DIRECTION DES HÔPITAUX<br />

ET DES SOINS AMBULATOIRES<br />

AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT<br />

(Séance publique)<br />

N°4/DHSA/2002<br />

dans les relations entre le<br />

Royaume et l’organisation, la<br />

“réunion interne", organisée par<br />

Amnesty <strong>International</strong>, il y a<br />

une quinzaine de jours à<br />

Bouznika, en présence d’une<br />

centaine de ses membres venus<br />

des quatre coins du globe.<br />

L’ouverture du Royaume est particulièrement<br />

appréciée. D’autant<br />

qu’en Algérie voisine, Amnesty<br />

international, est depuis quelque<br />

temps, “indésirable". Ses<br />

membres sont interdits de fouler<br />

le territoire algérien. Ainsi,<br />

avoue, impuissante, Sarah<br />

Hammoud, “nous n’avons point<br />

la possibilité d’enquêter sur les<br />

violations des droits de l’homme<br />

ni en Algérie ni dans les camps<br />

de Tindouf" situés dans le sudouest<br />

algérien.❏<br />

Abdallah Ben Ali<br />

Le lundi 5 août 2002 à 9 heures, il sera procédé, dans les bureaux de la Cellule de Corrdination des<br />

Marchés, Avenue Hassan II km 4,5 Route de Casablanca à Rabat, à l’ouverture des plis relatifs à l’appel<br />

d’offres sur offres de prix concernant la location d’équipements médico-technique d’hémodialyse y compris<br />

la fourniture des produits consommables d’hémodialyse (Kits).<br />

Le dossier d’appel d’offres peut être retiré de l’Unité Administrative et Financière, Direction des Hôpitaux<br />

et des Soins Ambulatoires, 4 rue Abou Faris Al Marini, Place Moulay Al Hassan (ex place Pietri) Rabat.<br />

Le prix d’acquisition du dossier d’appel d’offres est fixé à 215,00 Dh (Deux cent quinze dirhams).<br />

Le cautionnement provisoire est fixé à la somme de: 50.000 dh (Cinquante mille dirhams).<br />

Le contenu ainsi que la présentation du dossier des concurrents doivent être conformes aux dispositions des<br />

articles 29 et 30 du décret n°2.98.482 du 11 Ramadan 1419 (30 décembre 1988) fixant les conditions et les<br />

formes de passation des marchés de l’État ainsi que certains dispositions relatives à leur contrôle et à leur<br />

gestion.<br />

<strong>Les</strong> concurrents peuvent:<br />

- Soit déposer contre récépissé leurs plis dans le bureau de la Cellule de Coordination des Marchés, Avene<br />

Hassan II, km 4,5 Route de Casablanca, à Rabat.<br />

- Soit les envoyer par courrier recommandé avec accusé de réception au bureau précité.<br />

- Soit les remettre au Président de la Commisison d’appel d’offres au début de la séance et avant l’ouverture<br />

des plis.<br />

<strong>Les</strong> pièces justificatives à fournir sont celles prévues par l’article 26 du décret n°2.98.482 précité, a savoir:<br />

1- Dossier administratif comprenant:<br />

a) Une déclaration sur l’honneur,<br />

b) La ou les pièces justifiant les pouvoirs conférés à la personne agissant au nom du concurrent,<br />

c) L’attestation du percepteur du lieu d’imposition délivrée depuis moins d’un an ou copie certifiée conforme,<br />

d) Le récépissé du cautionnement provisoire ou attestation de la caution personnelle et solidaire en tenant<br />

lieu.<br />

e) L’attestation délivrée depuis moins d’un an pr la CNSS ou copie certifiée conforme.<br />

N.B: <strong>Les</strong> attestations visées au paragraphe c et d ne sont pas exigées des concurrents non installeé au<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

2- Dossier technique comprenant:<br />

a) Une note indiquant les moyens humains et techniques du concurrent comprenant les indications prévues<br />

par l’alinéa a paragraphe 2 de l’article 26 du décret n°2.98.482 précité,<br />

b) <strong>Les</strong> attestations délivrées par les hommes de l’art ou par les maîtres d,ouvrages comportant les indications<br />

prévues par l’alinéa b, paragraphe 2 de l’article 26 du décret n°2.98.482 précité,<br />

3- Dossier additif, comprenant les pièces complémentaires exigées par le dossier d’appel d’offres.<br />

Le règlement de la Consultation et le CPS dûment signés et paraphés.<br />

Autres document exigés par le dossier d’appel d’offres.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


POLITIQUE<br />

SM le Roi préside le conseil des ministres à Tétouan<br />

Le temps de la relance<br />

SM le Roi a nommé, au cours du conseil des ministres, Taïeb Fassi Fahri “coordonnateur,<br />

responsable et interlocuteur unique des autorités américaines pour la préparation<br />

et l’élaboration de l’accord de libre échange” entre les États-Unis et le <strong>Maroc</strong>.<br />

Pour les politiques comme<br />

pour les acteurs économiques,<br />

le conseil des ministres,<br />

présidé, jeudi 4 juillet à<br />

Tétouan, par SM le Roi<br />

Mohammed VI, était mémorable.<br />

Lors de cette réunion, l’exécutif<br />

marocain, sous la conduite du<br />

Souverain, a approuvé une série<br />

de projets de loi d’une grande<br />

importance pour les deux<br />

sphères. Il s’agit, d’abord, des<br />

deux projets de lois organiques<br />

modifiant et complétant les lois<br />

organiques relatives aux<br />

chambres des Représentants et<br />

des Conseillers. L’objectif étant<br />

de mettre les deux textes en<br />

conformité avec les récentes décisions<br />

du conseil constitutionnel<br />

relatives à l’inconstitutionnalité<br />

de certaines dispositions<br />

ayant trait aux conditions de<br />

candidature et du mode de scrutin.<br />

Dans le même ordre d’idées,<br />

le conseil des ministres a également<br />

avalisé un projet de décret<br />

relatif à la contribution de l’État<br />

au financement des campagnes<br />

électorales des partis politiques<br />

à l’occasion des élec-<br />

tions générales communales et<br />

législatives. Selon le communiqué<br />

rendu public à l’issue du<br />

conseil des ministres par le porte-parole<br />

officiel du Palais Royal,<br />

Hassan Aourid, “le montant de<br />

cette contribution sera réparti<br />

en deux tranches égales, dont<br />

chacune répartie sur la base du<br />

nombre de voix et de sièges obtenus<br />

par chaque formation politique”.<br />

Financement<br />

SM le Roi a nommé, au cours<br />

du conseil des ministres, Taïeb<br />

Fassi Fahri “coordonnateur, responsable<br />

et interlocuteur unique<br />

des autorités américaines pour<br />

la préparation et l’élaboration<br />

de l’accord de libre échange”<br />

entre les États-Unis et le <strong>Maroc</strong>.<br />

M. Fassi Fahri est, tout à fait<br />

habilité pour assumer cette nouvelle<br />

responsabilité. Titulaire<br />

d’un doctorat en analyse et politique<br />

économique, ce quadragénaire<br />

est aussi un habitué des<br />

négociations internationales. En<br />

tant que secrétaire d’État marocain<br />

aux Affaires étrangères et<br />

de la Coopération, il a notamment<br />

supervisé le déroulement<br />

des négociations pour l’instau-<br />

ration d’une zone de libre échange<br />

entre le Royaume et l’Union<br />

européenne. Selon le communiqué<br />

du porte-parole officiel du<br />

Palais, le Souverain s’était, éga-<br />

L’ONEP lance une campagne de communication pour l’été 2002<br />

De l’eau pour tous<br />

L<br />

’eau est rare surtout en période sèche.<br />

C’est pour cela que la campagne de<br />

communication de l'ONEP pour l’été 2002<br />

a été lancée sous le credo: “l'accès à l'eau<br />

est un droit pour tous”.<br />

La campagne, qui a démarré à partir du<br />

3 juillet 2002, sera étalée durant tout<br />

l'été 2002. Une campagne de sensibilisation<br />

qui a pour objectif d’installer une<br />

nouvelle culture basée sur le respect de<br />

ce droit fondamental.<br />

La nouvelle stratégie de l'Office s'articule<br />

autour des 3 axes principaux à savoir:<br />

la généralisation de l'accès à l'eau<br />

potable, l'intervention de manière active<br />

dans le domaine de l'assainissement<br />

et la pérennisation des acquis dans le<br />

domaine de l'eau potable à travers une<br />

maintenance efficace des infrastructures<br />

réalisées. Sur le plan de l'approche adoptée<br />

par l'Office, il s'agit d'un revirement<br />

total qui privilégie la gestion de la demande<br />

en tant que point de départ de<br />

toutes les actions à mener. Le programme<br />

d'action de l'Office qui s'inscrit dans<br />

cette nouvelle stratégie prévoit la généralisation<br />

de l'approvisionnement en eau<br />

potable à l'horizon 2006. Dans ce cadre<br />

5.700 douars <strong>d'une</strong> population de plus<br />

de 3 millions d'habitants sont inscrits<br />

dans le programme de l'Office avec un investissement<br />

de 3,4 milliards de DH.<br />

Gestion<br />

• SM le Roi Mohammed VI.<br />

Aujourd'hui la cadence des interventions<br />

s'est accentuée de manière notable. 1.370<br />

douars sont déjà alimentés et 770 autres<br />

seront mis en service d'ici fin 2002. Il<br />

est prévu également d’autres interventions<br />

dans 460 petits centres pour une population<br />

de 1,1 millions d'habitants d'ici<br />

fin 2005 pour un investissement global<br />

de 2,6 milliards de DH. Par ailleurs, dans<br />

quelques jours, l'ONEP procédera à la<br />

• Ali Fassi Fihri.<br />

mise en service du projet d'alimentation<br />

en eau potable de la ville de Taza à partir<br />

du barrage Bab Louta, dont le coup<br />

d'envoi des travaux a été donné par S.M.<br />

Mohammed VI, solutionnant ainsi définitivement<br />

le problème de manque d'eau<br />

potable que connaît la ville depuis plusieurs<br />

années. La réalisation de ce pro-<br />

lement, lors de la réunion, enquis<br />

des étapes de la mise en<br />

place des centres régionaux d’investissement.<br />

“<strong>Les</strong> bureaux de<br />

ces centres, indique le document,<br />

seront ouverts, sur hautes instructions<br />

du Souverain, au cours<br />

de ce mois, dans les différentes<br />

régions du Royaume après que<br />

les directeurs de cens centres<br />

aient accompli la formation et<br />

effectué les stages nécessaires”.<br />

Approbation<br />

Dans ce sens, le conseil des ministres<br />

a adopté un projet de<br />

décret portant approbation du<br />

formulaire unique pour la création<br />

des entreprises. Cette mesure<br />

est conforme à l’esprit et à<br />

la lettre des orientations royales<br />

relatives à la nécessité de supprimer,<br />

au <strong>Maroc</strong>, tous les obstacles<br />

administratifs qui entravent<br />

la promotion des investissements<br />

et le décollage économique<br />

favorisant la création<br />

d’opportunités d’emploi.❏<br />

A.B.A<br />

jet est le résultat des efforts qui ont été<br />

déployés aussi bien par l'ONEP que par<br />

les autorités locales, les autorités communales,<br />

les services de l'Equipement,<br />

l'ONE, l'ONCF, la RADEETA, l'APDN et<br />

les entreprises concernées qui se sont<br />

mobilisées afin de respecter les délais<br />

d'exécution du projet malgré les<br />

contraintes aussi bien techniques que<br />

naturelles. Ainsi la nouvelle campagne<br />

de sensibilisation pour l'été 2002 vise,<br />

non seulement des économies d'eau pour<br />

réduire l'impact du déficit en eau durant<br />

la période sèche mais elle vise à impliquer<br />

de plus en plus l’ensemble des<br />

citoyens pour “une implication consciente,<br />

volontariste et efficace de tout un chacun<br />

dans le processus national de généralisation<br />

de l'accès à l'eau potable”. Cette<br />

campagne sera engagée de manière intensive<br />

dans les divers médias (télévision,<br />

radio et presse écrite).❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 9<br />

© Ph. DR<br />

© Ph. AFP


La Princesse Lalla Hasnaa préside la campagne<br />

“Hygiène des plages 2002”<br />

Au service<br />

de nos plages<br />

Nos plages devront transmettre<br />

une bonne image<br />

de notre littoral et rester<br />

propre. L’appel fut lancé à<br />

l’intention des vacanciers et des<br />

autorités locales concernées et<br />

a été transmis avec force lors de<br />

la dernière compagne “plages<br />

propres”, placée sous l’égide de<br />

Son Altesse Royale la Princesse<br />

Lalla Hasnaa.<br />

Son Altesse avait lancé le 24 juin<br />

1999 un appel au pacte national<br />

pour la protection de l’environnement.<br />

L’appel de la Princesse<br />

eut l’effet boule-de-neige et initia<br />

une opération continue pour<br />

l’hygiène et l’amélioration des<br />

conditions de gestion des plages<br />

marocaines, qui s’étendent sur<br />

3500 km.<br />

Efforts<br />

Une action qui s’inscrit dans le<br />

cadre du programme, “<strong>Maroc</strong><br />

aux villes propres”, contenu dans<br />

la lettre Royale adressée au XVI<br />

congrès de la société médicale<br />

en février 1998.<br />

La campagne, qui était à sa troisième<br />

édition, a récompensé les<br />

efforts déployés par de nombreuses<br />

sociétés et organismes,<br />

visant la propreté et la protection<br />

de nos plages.<br />

L’initiative avait porté sur une<br />

série d’actions menées par le<br />

Comité environnemental de la<br />

Fondation Mohammed VI, en<br />

collaboration avec tous les acteurs<br />

concernés.<br />

Durant cette période, nos plages<br />

ont affiché une bonne santé en<br />

accueillant les dizaines de milliers<br />

d’estivants qui déferlaient<br />

chaque jour sur nos côtes, tout<br />

au long du littoral.<br />

En 2002, Son Altesse Royale La<br />

Princesse Lalla Hasnaa a de nouveau<br />

encadré de sa haute bien-<br />

veillance une nouvelle compagne<br />

visant la protection des<br />

estivants et la propreté des principales<br />

plages marocaines.<br />

L’actuelle compagne, placée sous<br />

le thème: “Hygiène des plages<br />

2002”, s’intéresse cette fois-ci à<br />

la propreté des eaux de baignade.<br />

Implication<br />

Son principal objectif est la surveillance<br />

de la qualité microbiologique<br />

des eaux des principales<br />

plages du Royaume.<br />

L’étude préliminaire, menée<br />

conjointement par le ministère<br />

de l’Aménagement du Territoire,<br />

de l’Urbanisme, de l’Habitat et<br />

de l’Environnement et le ministère<br />

de l’Équipement, est réalisée<br />

dans le cadre de l’opération<br />

“Pavillon Bleu”, initiée par la<br />

ACTUALITÉ<br />

L’opération hygiène des plages, lancée sous<br />

l’égide de Son Altesse Royale la Princesse<br />

Lalla Hasnaa, interpelle les usagers des plages,<br />

les décideurs et les autres intervenants pour<br />

une gestion environnementale de nos plages.<br />

10<br />

• SAR. La princesse Lalla Hasnaa.<br />

Fondation Mohamed VI pour la<br />

Protection de l'Environnement.<br />

En parallèle à cette campagne,<br />

les deux ministères pilotent une<br />

opération d’évaluation et de suivi<br />

de l’état des infrastructures<br />

de base des plages, avec l’implication<br />

des communes concernées.<br />

<strong>Les</strong> résultats de cette étude, qui<br />

seront communiqués dans les<br />

prochains jours, sont destinés<br />

aux usagers des plages, des décideurs<br />

et autres intervenants<br />

pour la prise en compte de la<br />

“dimension environnementale<br />

dans la gestion durable de cet<br />

espace de détente et de loisirs<br />

qui peut se transformer en source<br />

potentielle d’atteinte à la santé<br />

des populations si les mesures<br />

préventives nécessaires ne sont<br />

pas entreprises”.❏<br />

M.H.<br />

© Ph. AFP<br />

À propos...<br />

Cuello<br />

Abdellatif Mansour<br />

La hantise islamiste a atteint Mellilia. Elle est même parvenue<br />

jusque dans les rangs du contingent espagnol affecté<br />

à la défense de cette ville occupée. Ce n’est pas tout<br />

le contingent qui est concerné. L’opération, soigneusement<br />

éclectique, ne concerne que les soldats dont le patronyme a une<br />

connotation bizarre et qui ont des pratiques, chaque vendredi<br />

que Dieu fait, encore plus bizarre.<br />

En effet, une liste nominative de vingt-cinq militaires espagnols<br />

d’origine marocaine a été récemment établie par les services<br />

de renseignement de l’armée. Le héros de ce travail d’investigation<br />

complètement inédit est un sous-lieutenant du nom de<br />

Cuello, en fonction à l’unité d’intelligence militaire basée à<br />

Mellilia. Pour établir sa liste, ce gradé très secret ne s’est pas<br />

compliqué la vie. Il a convoqué tous les militaires pas très catholiques.<br />

Il les a passés par la question. Ils ont avoué qu’ils<br />

étaient d’extraction marocaine et de religion musulmane.<br />

Certains ont poussé la bonne volonté coopérative jusqu’à faire<br />

l’aveu, extrêmement compromettant, d’être pratiquants.<br />

Ceux-là, le capitaine Cuello ne les a pas ratés. Il les a tous couchés<br />

sur sa liste. Peut-être prendra-t-il encore plus de grades<br />

avec ce coup d’éclat salutaire pour la sécurité de l’Espagne et<br />

le moral des troupes.<br />

Fermement décidé à gagner toujours plus de galons, le commandant<br />

Cuello a donné suite à son enquête. C’est ainsi que<br />

Mohamed Soleimane, membre du corps de police militaire de<br />

Mellilia, a écopé de quatre jours de mise aux arrêts. Le motif<br />

de la sanction est grave. Mohamed Soleimane fait sa prière du<br />

vendredi avec une régularité tellement douteuse qu’il a éveillé<br />

les soupçons de la police militaire dont il fait partie. Bruit,<br />

chuchotement et grogne parmi les soldats qui ont la même tête<br />

et les mêmes habitudes que Mohamed Soleimane. Un homme<br />

aussi pieux ne pouvait être qu'un dangereux islamiste.<br />

Mohamed Soleimane n'avait aucune chance d'échapper à la vigilance<br />

du lieutenant-colonel Cuello, le renifleur de tout ce<br />

qui sent l'Islam. Il ne faut surtout pas demander au colonel Cuello<br />

de faire le distinguo entre Islam et islamisme. Il pourrait nous<br />

faire une vilaine migraine.<br />

La présence de <strong>Maroc</strong>ains naturalisés et incorporés dans l'armée<br />

espagnole peut paraître incongrue. En fait, cette particularité,<br />

étonnante de prime abord, est normale vu l'occupation<br />

séculaire de Mellilia et de Sebta, vu aussi la participation des<br />

soldats marocains à la guerre civile d'Espagne, dans les années<br />

30. Par contre, ce qui est moins normal, c'est le procédé utilisé<br />

par le colonel-major Cuello et sa hiérarchie. Sanctionner un<br />

militaire parce qu'il pratique sa religion, cela s'appelle de la ségrégation.<br />

C'est même la pire des ségrégations, car elle porte<br />

atteinte à la plus sacrée des libertés individuelles. La liberté du<br />

culte.<br />

En définitive, il est de moins en moins évident d'être musulman<br />

en Espagne. On a beau être dûment naturalisé, porter<br />

armes et uniforme de l'armée espagnole, faire partie même de<br />

la police militaire également espagnole, rien n'y fait.<br />

Pour échapper à cette nouvelle reconquista des âmes et des<br />

convictions religieuses, il faudrait faire sa prière clandestinement,<br />

en évitant de passer pour un immigré clandestin. En évitant,<br />

aussi, de passer devant les milliers de mosquées transformées<br />

en églises. Cela pourrait être perçu comme une provocation<br />

islamiste par le général Jose Maria Cuello.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002


© Ph. DR<br />

ACTUALITÉ<br />

Le rapport de la commission d’enquête sur la CNSS en discussion au Parlement<br />

Et puis après !<br />

La commission d’enquête parlementaire<br />

sur le scandale de la CNSS présidé<br />

par Rahou El Hilaâ est arrivée<br />

au but. Son rapport accablant sur la mauvaise<br />

gestion de la caisse, rendu public<br />

bien avant, semble emprunter la bonne<br />

voie, celle de la justice. En ce début de semaine,<br />

le dossier a été discuté au sein de<br />

la chambre des Conseillers. <strong>Les</strong> différents<br />

• Rahou El Hilaâ.<br />

groupes présents lors des débats ont unanimement,<br />

ou presque, approuvé les démarches<br />

entreprises par la commission<br />

pour faire éclater la vérité sur les dysfonctionnements<br />

qu’a connus la caisse<br />

depuis sa création. Le constat est alarmant,<br />

puisqu’il a dépassé tous les records<br />

de dilapidation des deniers publics détectés<br />

jusqu’à présent dans les établissements<br />

publics, et il appartient à la justice<br />

de prendre les choses en main.<br />

Dysfonctionnements<br />

Au même jour, où une partie de la presse<br />

avait relaté dans ses colonnes, la rumeur<br />

de la tentative de suicide d’un exdirecteur<br />

général de la caisse, les<br />

conseillers de la nation étaient en train<br />

de discuter du sort des responsables du<br />

plus grand détournement d’argent enregistré<br />

dans le pays. Le rapport soulève le<br />

détournement et la dilapidation du montant<br />

de 47 milliards de dirhams plus le<br />

manque à gagner de la caisse estimé à<br />

plus de 65 milliards de dirhams. Pour une<br />

première en son genre, aussi bien les partis<br />

politiques appartenant à l’opposition<br />

que ceux du gouvernement, ont exprimé<br />

leur souhait de voir les coupables impliqués,<br />

de près ou de loin, dans cette affaire<br />

derrière les barreaux. Même les anciens<br />

responsables des ministères de tutelle, les<br />

Finances et l’Emploi, qui se sont succédé<br />

durant la période allant de 1971 jusqu’au<br />

déclenchement de ce scandale financier<br />

ont été cités par les présidents<br />

des groupes parlementaires lors de leurs<br />

interventions en séance plénière. “Il faut<br />

également juger l’autorité de tutelle qui n’a<br />

pas assumé pleinement son rôle de dé-<br />

nonciateur de ces anomalies de gestion",<br />

a déclaré un conseiller du RNI. En effet,<br />

RNI, MNP, Istiqlal, l’Union démocratique<br />

et autres formations politiques, ont manifesté<br />

leur soutien total aux résultats de<br />

l’enquête de la commission parlementaire.<br />

Cependant d’autres chefs de groupes<br />

parlementaires ( ils constituent vraisemblablement<br />

une minorité), comme le PND,<br />

ont montré une certaine réticence quant<br />

à la véracité des informations rapportées<br />

par les membres de la commission dans<br />

ce dossier. Manipulation et règlement de<br />

comptes sont quelques termes qui ont<br />

surgi de leurs interventions. Dans un autre<br />

chapitre, et profitant de l’occasion pour<br />

noyer encore la caisse, certains conseillers<br />

ont rappelé la nécessité de revoir la copie<br />

de l’attribution de l’assurance maladie<br />

obligatoire (AMO) à la CNSS. Celle-<br />

ROYAUME DU MAROC<br />

OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE (ONEP)<br />

AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL N°1 DR6/2002<br />

(Séance publique)<br />

GESTION INTEGRALE DES RESSOURCES HYDRIQUES<br />

DE LA REGION DE FERKHANA (NADOR)<br />

PROJET FINANCE PAR LA COOPÉRATION ESPAGNOLE<br />

ci, selon le rapport, a montré son inaptitude<br />

à gérer ce dossier épineux. Cette thèse<br />

est partagée par la majorité des<br />

conseillers sauf les représentants du syndicat<br />

du PJD, l’UNMT en l’occurrence.<br />

Ces derniers contestent et le contenu et<br />

le contenant des résultats de l’enquête et<br />

dénoncent plusieurs vices de procédures<br />

qui ont entaché le déroulement de cette<br />

enquête.❏ Y.C.<br />

1- Intitulé du projet:<br />

Gestion Intégrale des Ressources Hydriques d la Région de Ferkhana (Province de Nador).<br />

2- Participation:<br />

<strong>Les</strong> participation est ouverte, par un appel d’offres international, à des entreprises spécialisées dans lequel auront la préférence les entreprises<br />

espagnoles et hispano-marocaines.<br />

3- Objet de l’A.O<br />

L’objet du présent appel d’offres concerne les travaux d’alimentation en eau potable des douars relevant de la commune rurale de Farkhana.<br />

4- Consistance des travaux<br />

N° du lot<br />

1 DR6/02<br />

2 DR6/02<br />

3 DR6/02<br />

<strong>Les</strong> candidats peuvent soumissionner pour un ou plusieurs lots.<br />

Pour les entreprises marocaines, seules celles qualifiées et classées selon les exigences ci-après peuvent soumissionner:<br />

N° du lot<br />

1 DR6/02<br />

2 DR6/02<br />

3 DR6/02<br />

Consistance du lot<br />

Conduite:<br />

Fourniture, transport, pose et essai de canalisations.<br />

Adduction:<br />

2 km de conduite en PVC DN250 PN16.<br />

2 km de conduite en PVC DNI40 PN16.<br />

Amenée et distribution:<br />

40 km de conduite en PVC PN16, diamètre de 50 à 250 mm.<br />

Équipement:<br />

Equipement de deux stations de reprise:<br />

- SR1:Q=25l l/s, HMT=150m<br />

- SR2:Q=41 l/s, HMT=110m<br />

+ Equipement hydrauliques, élecriques et de régulation.<br />

Génie Civil:<br />

- Construction de deux réservoirs semi-enterrés de 500 et 200 m3 et un réservoir<br />

sur-élevé de 40 m3.<br />

- Construction d’un logement et des clôture.<br />

A cet effet, les soumissionnaires fourniront obligatoirement la copie légalisée du certificat de qualification et de classification requis, ainsi que les<br />

références techniques délivrées par les maîtres d’ouvrages relatives aux réslisations similaires.<br />

5- Dossier d’appel d’offres:<br />

Le dossier de consultation est à retirer à l’une des adresses suivantes:<br />

- Bureau d’ordre de la Direction Générale de l’ONEP, 6 bis, Rue Patrice Lumumba - Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

Tél.: (037) 72.12.81 / 72.55.22<br />

Fax: (037) 73.13.55 / 72.65.33<br />

- Bureau d’ordre de la Direction Régionale de l’Oriental, Rue place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>)<br />

Tél.: (056) 68.21.39 / 68.46.03 - Fax: (056) 68.17.21<br />

6- Remise des offres:<br />

<strong>Les</strong> offres établies et présentées conformément aux dispositions du dossiers de consultation, doivent parvenir à Monsieur le Directeur Régional<br />

de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>) au plus tard le Mercredi 28 août 2002, avant 11 heures, heure locale, ou serotn remises au<br />

président dela commission d’appel d’offres au début de la séance publique d’ouverture des plis.<br />

7- Ouverture des plis:<br />

L’ouverture des plis aura lieu en séance publique le jeudi 29 août 2002 à partir de 10 heures, heure locale, aux bureaux de la Direction Régionale<br />

de l’Oriental, place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />

8- Visite des lieux:<br />

Une visite des lieux non obligatoire sera organisée par l’ONEP le jeudi 8 août 2002 à 10 heures, heure locale.<br />

<strong>Les</strong> candidats intéressés par ces visites doivent manifester leur intention par écrit une semaine avant la date fixée ci-dessus à la Direction Régionale<br />

de l’oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />

Tél.: (056) 68.21.39 - Fax: (056) 68.17.21<br />

9- Consultation du dossier d’appel d’offres:<br />

- A: ONEP : Direction Générale de l’ONEP, 6 bis, Rue Patrice Lumumba, Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

- B: ONEP: Direction Régionale de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda, (<strong>Maroc</strong>)<br />

- C: Bureau Technique de Coopération de l’Ambassade d’Espagne angle rues Tifelt et Khemisset, Rabat (<strong>Maroc</strong>).<br />

10- Présentation des offres:<br />

<strong>Les</strong> offres seront présentées en trois exemplaires (l’original et 2 copies) en langue française.<br />

11- Renseignement complémentaires:<br />

Tout renseignement complémentaire peut être obtenu auprès de la Direction Régionale de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />

Tél.: (056) 68.21.39 / 68.46.01 - Fax: (056) 68.17.21<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 11<br />

Secteur<br />

3<br />

9<br />

5<br />

Classe minimale<br />

2<br />

4<br />

3<br />

Délai<br />

d’exécution<br />

6 mois<br />

6 mois<br />

6 mois<br />

Caution<br />

provisoire<br />

300.000 Dh<br />

30.000 Dh<br />

60.000 Dh<br />

Qualification<br />

3.1<br />

9.2<br />

5.3<br />

Prix du dossier<br />

Dh<br />

2.320,00<br />

965,00<br />

1.720,00


Libération imminente de cent prisonniers de guerre marocains<br />

<strong>Les</strong> <strong>dessous</strong> d’une <strong>transaction</strong><br />

Le Polisario utilise les prisonniers de guerre marocains comme monnaie d'échange<br />

pour soutirer des fonds aux organismes internationaux. Le cas des cent militaires<br />

marocains en instance d’être libérés, n'a pas échappé à cette règle de marchandage.<br />

La centaine de prisonniers<br />

de guerre marocains dont<br />

le Polisario a annoncé la<br />

libération imminente, n'ont toujours<br />

pas quitté les prisons de<br />

Tindouf, en territoire algérien.<br />

L'annonce a été faite le 18 juin<br />

2002. L'intermédiation est à<br />

mettre à l'actif de l'Allemagne.<br />

Le secrétaire d'État allemand aux<br />

Affaires étrangères, Urgen<br />

Chroborg, a en effet fait le déplacement<br />

à Alger, durant la<br />

deuxième semaine de juin 2002,<br />

pour parler, entre autres points<br />

à son ordre du jour, du “cas humanitaire"<br />

des prisonniers marocains.<br />

Il a réussi à arracher<br />

aux autorités algériennes, en<br />

présence de leurs suppots polisariens,<br />

l'élargissement <strong>d'une</strong><br />

centaine de captifs.<br />

Le diplomate allemand a dû cracher<br />

au bassinet pour obtenir ce<br />

résultat. C’est connu, le Polisario<br />

ne négocie que rubis sur l'ongle.<br />

Mais il n'en fallait pas plus pour<br />

que l'espoir renaisse chez les familles<br />

des 1361 militaires détenus<br />

à Tindouf, depuis près de<br />

vingt-sept ans. Elles sont toutes<br />

en alerte.<br />

Car elles n'ont jamais perdu espoir,<br />

malgré le temps qui passe<br />

et le temps qui reste. L'espace<br />

<strong>d'une</strong> génération que des pères<br />

ont conçues sans l’avoir vue<br />

grandir.<br />

Salaires<br />

Si toutes ces familles s'accrochent<br />

si désespérément à une<br />

éventuelle liste des cent soldats<br />

en instance d'être libérés, c'est<br />

qu'elles espèrent toutes y retrouver<br />

les leurs. C'est évidemment<br />

une raison suffisante.<br />

Malheureusement, il n'y a pas<br />

que cela.<br />

<strong>Les</strong> salaires des soldats captifs<br />

sont suspendus dès leur relaxation,<br />

pour motif de régularisation.<br />

Une procédure qui peut<br />

prendre jusqu'à une année. On<br />

comprend alors, au-delà de l'aspect<br />

affectif, pourquoi les familles<br />

veulent savoir.<br />

Il s'agit de se préparer matériel-<br />

12<br />

Abdellatif Mansour<br />

lement à des lendemains de retrouvailles,<br />

sans subsides.<br />

“L'Association des fils de martyrs<br />

et disparus du Sahara", basée<br />

à Sidi Slimane, a frappé à<br />

toutes les portes, au propre et<br />

au figuré: l'ambassade d'Allemagne;<br />

la représentation de la<br />

Minurso et du bureau des réfugiés<br />

de l'ONU à Laâyoune; la<br />

section du CICR à Tunis; l'Étatmajor<br />

des FAR et le ministère<br />

des Affaires étrangères à Rabat.<br />

En vain. Il n'y a pas trace <strong>d'une</strong><br />

quelconque liste.<br />

Interrogé par MHI, le chef régional<br />

du CICR, Harald Shmid<br />

de Griinech, a affirmé que son<br />

organisation ne peut communiquer<br />

les noms des prisonniers<br />

qui seront libérés. Cela, a-t-il<br />

précisé, relève de “la confidentialité<br />

de cette institution”.<br />

Robert Gemerman, membre de la<br />

délégation du CICR pour le<br />

Maghreb installée à Tunis, était<br />

à Rabat du 3 au 14 février 2002.<br />

Il a reçu 396 familles de militaires<br />

détenus par le Polisario.<br />

Il s'agissait de préparer la visite<br />

<strong>d'une</strong> délégation du CICR à<br />

Tindouf, qui a affectivement eu<br />

POLITIQUE<br />

• <strong>Les</strong> prisonniers de guerre marocains à Tindouf. Le Polisario fait durer le calvaire.<br />

Si toutes ces familles s'accrochent si désespérément à la liste des<br />

cent soldats qui devaient être libérés, c'est qu'elles espèrent toutes y retrouver<br />

les leurs.<br />

lieu en mai 2002. C'est ce même<br />

Robert Gemerman qui devra<br />

réceptionner les cent militaires<br />

libérés pour les ramener à Tunis,<br />

à bord d'un avion affrété par le<br />

CICR.<br />

Retard<br />

Comme pour le passé pour des<br />

cas similaires, le rapatriement<br />

vers le <strong>Maroc</strong> se fera par la RAM<br />

et le point de chute, dans une<br />

caserne située à Inezgane, sous<br />

l'autorité du général Abdelaziz<br />

Benani, commandant de la zone<br />

Sud.<br />

Depuis la première libération en<br />

1986, toutes les structures de<br />

prise en charge, de convoyage et<br />

d'accueil ont été mises en place<br />

et plusieurs fois rodées.<br />

Pourquoi ce retard dans l'exécution<br />

<strong>d'une</strong> libération annoncée?<br />

Retenant en otage, depuis<br />

vingt-sept ans, des prisonniers<br />

de guerre en temps de paix – la<br />

paix ayant été conclue en septembre<br />

1991, sous l'égide de<br />

l'ONU- contre toutes les conventions<br />

internationales et les principes<br />

humanitaires universels,<br />

le Polisario a suffisamment fait<br />

durer le calvaire.<br />

Il n'est donc pas à quelques manœuvres<br />

près pour donner plus<br />

de poids à sa stratégie de chantage.<br />

Une dépêche d'Europa-Press explique<br />

les raisons de ce retard<br />

par "les travaux de sélection des<br />

prisonniers, choisis selon la durée<br />

de leur emprisonnement et<br />

leur état de santé". Cet argument,<br />

bien que provenant de la<br />

responsable du CICR pour le<br />

Sahara, Jane Sorensen, rapporté<br />

par l'agence EP, est irrecevable<br />

parce qu'il contredit la<br />

réalité des faits.<br />

Un. Sur les 1361 captifs militaires,<br />

916 sont en détention depuis<br />

plus de 20 ans.<br />

Deux. <strong>Les</strong> médecins du CICR qui<br />

se sont rendus à Tindouf, ont<br />

constaté l'état de santé sérieusement<br />

détérioré de l'ensemble<br />

des prisonniers. <strong>Les</strong> maladies des<br />

yeux, de la peau, de l'appareil<br />

digestif, des articulations sont<br />

répandues; ainsi que les troubles<br />

psychiques.<br />

Si l'on s'en tient aux critères état<br />

de santé et ancienneté dans la<br />

© Ph. AFP<br />

captivité, ils devraient tous être<br />

libérés. En fait, le Polisario et<br />

ses donneurs d'ordres algériens,<br />

utilisent les prisonniers de guerre<br />

marocains comme moyen de<br />

pression et surtout comme monnaie<br />

d'échange auprès des gouvernements<br />

étrangers et organismes<br />

internationaux.<br />

<strong>Les</strong> ONG et autres instances caritatives<br />

officielles sont mises à<br />

contribution pour livrer des<br />

fonds au Polisario.<br />

Rançon<br />

Le cas d'espèce des cent militaires<br />

marocains en instance de<br />

libération, n'a pas échappé à<br />

cette règle de marchandage. Fait<br />

à la fois confirmatif et troublant:<br />

le Polisario a reçu 14,5 millions<br />

de dollars de l'UE.<br />

Ce déblocage, qui n'est pas négligeable,<br />

remonte à moins d'un<br />

mois, c'est à dire juste après l'intermédiation<br />

allemande pour la<br />

libération des cent prisonniers<br />

marocains.<br />

Le timing de cette <strong>transaction</strong><br />

parle de lui-même. Le détournement<br />

de l'aide humanitaire<br />

pour les besoins du train de vie<br />

des dirigeants du Polisario, n'est<br />

plus à prouver. Mais, maintenant<br />

que Mohamed Abdelâziz a<br />

encaissé la rançon, pourquoi<br />

tarde-t-il à relâcher ses otages?<br />

Pourquoi les 31 officiers dont<br />

15 pilotes, deux médecins militaires<br />

et un médecin civil, ne<br />

font-ils jamais partie du lot des<br />

prisonniers libérés?<br />

Depuis le premier groupe de soldats<br />

relaxés, en 1986, jusqu’au<br />

dernier date, en janvier 2002,<br />

seuls quatre officiers ont pu<br />

quitter Tindouf. Il s’agit des capitaines<br />

Taher Ben Bark, Aït<br />

Chérif Mohamed, Lyoussi<br />

Mohamed et du lieutenant<br />

Abdelmjid Ben Salah. Aucun de<br />

ces officiers n’est pilote. Un seul<br />

pilote est rentré au pays en<br />

s’évadant.<br />

Avant de répondre de tous ses<br />

méfaits, la meilleure solution<br />

pour Mohamed Abdelaziz est de<br />

présenter une facture globale<br />

pour l’ensemble des prisonniers<br />

marocains. Le chèque sera certifié.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


POLITIQUE<br />

<strong>Les</strong> mines peuvent tuer au Sahara marocain<br />

La mort à retardement<br />

Le vent et les pluies torrentielles provoquent le déplacement permanent des<br />

mines. <strong>Les</strong> bêtes sautent sur des mines, mais il arrive parfois que les hommes<br />

meurent.<br />

ponce les âmes", pensait<br />

Théodore Monod. Parfois,<br />

désert<br />

“Le<br />

c’est le corps qu’il menace. <strong>Les</strong><br />

mines antipersonnel font encore des victimes.<br />

<strong>Les</strong> habitants de la région de Assa-<br />

Zag sont régulièrement menacés. <strong>Les</strong> dernières<br />

pluies ont dégagé ces bombes qui<br />

plombent toujours le désert marocain<br />

malgré la fin de la guerre avec le<br />

Polisario. Si depuis des millénaires, le<br />

vent et les rares pluies effacent les pas des<br />

caravanes, le désert reste dangereux avec<br />

les milliers de mines disséminées par les<br />

deux parties en conflit.<br />

La province d’Assa Zag fait partie de la<br />

région de Guelmime - Essmara. Zag est<br />

à peine à quelque 80 kilomètres de<br />

Tindouf, fief du Polisario et QG des soldats<br />

séparatistes.<br />

Orientation<br />

Plus de 50 % de la population de la province<br />

est rurale, c’est ce qui explique que<br />

les déplacements à travers le désert soient<br />

aussi fréquents, élevage oblige.<br />

Le réseau routier de la province, construit<br />

et non revêtu, est de 150 km seulement.<br />

Mais les pistes qui se perdent dans le désert<br />

sont multiples et les déplacements<br />

de sable accentuent les difficultés d’orientation.<br />

Plus on s’enfonce dans le Sahara<br />

vers le sud et plus les risques sont grands<br />

de se retrouver sans s'en apercevoir au<br />

beau milieu d'un champ de mines.<br />

L’environnement désertique, notamment<br />

le sable, le vent, et occasionnellement<br />

des pluies torrentielles, posent le problème<br />

du déplacement permanent des<br />

mines dans le sol.<br />

Régulièrement des bêtes sautent sur des<br />

mines, les hommes plus rarement, mais<br />

cela arrive parfois. Pour avoir des données<br />

chiffrées sur la question, il faut se<br />

lever de bonne heure, d’une extrême sensibilité,<br />

le sujet reste hautement tabou.<br />

Officiellement, il n’y a pas de victimes de<br />

mines antipersonnel au <strong>Maroc</strong>. Dans leur<br />

réponse au questionnaire de<br />

l'Observatoire des Mines, le 23 juin 2000,<br />

les <strong>Maroc</strong>ains ont affirmé qu'à “leur<br />

connaissance, il n'y a pas de victimes civiles<br />

de mines au <strong>Maroc</strong>". Malgré cela,<br />

les Nations Unies notaient qu’en l’an<br />

2000, “de nouvelles victimes ont été enregistrées<br />

en Algérie, en Egypte, en Iran,<br />

en Iraq, en Israël, en Jordanie, au Koweït,<br />

au Liban, au Yémen, mais aussi au<br />

<strong>Maroc</strong>”. 42 accidents par mines ont été<br />

ainsi répertoriés de novembre 1999 à<br />

mars 2000. La zone la plus affectée par<br />

les mines au Sahara s'étend jusqu'à dix<br />

kilomètres à l'est des accotements. La délimitation<br />

précise des engins non explosés,<br />

éparpillés sur l'ensemble du territoire<br />

relève pour l’instant du secret défense.<br />

Pourtant, en 1991, le <strong>Maroc</strong> avait signé<br />

un accord avec la Mission des<br />

Nations-Unies pour le Référendum au<br />

Sahara Occidental (MINURSO) avec l’objectif<br />

de procéder au déminage des zones<br />

marocaines. Entre le 6 décembre et le 22<br />

mai 2000, les deux parties en conflit, en<br />

collaboration avec la MINURSO ont<br />

conduit vingt-huit opérations de destruction<br />

d'engins non explosés et de munitions.<br />

<strong>Les</strong> militaires des deux parties<br />

ont effectué des opérations de déminage,<br />

qui ne couvrent qu'une partie infime<br />

des zones sinistrées. La MINURSO a coopéré<br />

avec les deux parties pour identifier<br />

et repérer les zones dangereuses le<br />

long des itinéraires de patrouille de la<br />

MINURSO. L'étude sur l’impact socioéconomique<br />

des mines, entreprise au niveau<br />

mondial, a envoyé une mission exploratoire<br />

au Sahara Occidental afin<br />

d’évaluer la faisabilité <strong>d'une</strong> Etude, mais<br />

sans succès.<br />

Dans ces opérations de déminage, onze<br />

soldats du contingent international de la<br />

MINURSO, ont trouvé la mort, depuis que<br />

la MINURSO est présente dans ce secteur.<br />

Selon les derniers chiffres de la MI-<br />

NURSO du 21 juin 2000, environ 60%<br />

de la zone contrôlée par le <strong>Maroc</strong> a été<br />

déminée, et moins de 20% de celle<br />

contrôlée par le Polisario. Un rapport des<br />

Nations-Unies sur le Sahara Occidental<br />

en janvier 1999 a recommandé la mise<br />

en place d’un programme pilote de déminage,<br />

mais le projet semble n’avoir<br />

fait l’objet d’aucun suivi depuis lors.7<br />

Du côté des Nations-Unies, le dernier<br />

rapport du Secrétariat Général précise<br />

qui “au cours de la période du 13 mai<br />

2000 au 3 juillet 2000, 278 mines et<br />

engins non explosés ont été localisés et<br />

124 détruits du côté marocain, alors que<br />

488 étaient identifiés et 177 détruits du<br />

côté du Front Polisario".<br />

Destruction<br />

<strong>Les</strong> estimations du nombre de mines au<br />

Sahara varient de 200 mille à 10 millions.<br />

Le Polisario qui ne produit pas de<br />

mines a importé des mines d'Algérie et<br />

d’Israël. La MINURSO a confirmé la présence<br />

sur le territoire du Sahara de trente-cinq<br />

différents types de mines anti-<br />

personnel et vingt et un différents types<br />

de mines antichars, en provenance de<br />

douze pays différents. Au niveau diplomatique,<br />

cette histoire de mines est utilisée<br />

par les deux parties en conflit.<br />

L’Algérie qui est le véritable vis-à-vis du<br />

<strong>Maroc</strong> dans cette histoire de mines s’en<br />

est tirée avec une habile pirouette.<br />

Faisant porter le chapeau au Polisario,<br />

elle a signé le 3 décembre 1997 la<br />

Convention de Maputo sur l’interdiction<br />

de l’emploi, du stockage, de la production<br />

et du transfert des mines antipersonnel<br />

et sur leur destruction . Laissant<br />

aux mercenaires de Mohamed Abdelaziz<br />

le soin de clamer à tout vent que pour<br />

pouvoir signer la convention ils devaient<br />

auparavant “accéder au statut d’état<br />

souverain" A maintes reprises, des représentants<br />

du Polisario sont montés<br />

au front pour affirmer qu’ils signeraient<br />

et ratifieraient le Traité, s’ils pouvaient<br />

le faire!. En avril 2000, le patron des<br />

mines antipersonnel du Polisario, Dah<br />

Bendir se fendait d’une déclaration qui<br />

en dit long sur la volonté des généraux<br />

algériens de maintenir la pression sur le<br />

<strong>Maroc</strong>, “Etant donné les incertitudes de<br />

la situation actuelle, nous ne pouvons<br />

nous engager à détruire toutes les mines<br />

que nous possédons, car nous pouvons<br />

être à nouveau en guerre demain. Mais<br />

nous souhaitons nous y engager, dès que<br />

le conflit sera définitivement résolu."<br />

Même s’il n’a pas adhéré au Traité d'interdiction<br />

des mines, le <strong>Maroc</strong> a été l'un<br />

des 12 pays non-signataires à assister<br />

(en tant qu'observateur) à la Première<br />

Conférence des Etats Parties au Traité<br />

d'interdiction des mines à Maputo en mai<br />

1999. Durant la Première Conférence, les<br />

<strong>Maroc</strong>ains se sont insurgés de voir le<br />

<strong>Maroc</strong> inclus dans la catégorie “mauvais<br />

pays" . Le <strong>Maroc</strong> a par ailleurs envoyé des<br />

représentants de sa mission permanente<br />

à Genève à la majorité des réunions inter<br />

sessionnelles des Groupes Permanents<br />

d'Experts.<br />

Le <strong>Maroc</strong> n’est pas partie prenante au<br />

Protocole, initial et révisé, de la<br />

Convention sur les Armes Conventionnelles,<br />

mais a assisté, en tant qu’observateur,<br />

à la Première Conférence des Etats<br />

Parties au Protocole II amendé de décembre<br />

1999. Et le Parlement marocain<br />

avait approuvé le Protocole II, amendé en<br />

mai 2000.<br />

Comme on le constate, le dossier est épineux<br />

et la recherche <strong>d'une</strong> solution ressemble<br />

à un voyage risqué, un vrai champ<br />

de mines.❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 13<br />

© Ph. AFP


Un journal libanais condamne la politique algérienne au Sahara<br />

“L'ambition dévorante<br />

de l'Algérie”<br />

Nos préoccupations moyenorientales<br />

nous ont souvent<br />

détournés de celles<br />

du Maghreb Arabe qui constitue<br />

pourtant une partie intimement<br />

liée aux destinées arabes et<br />

n’échappe guère aux périls qui<br />

menacent notre identité, notre<br />

pensée et notre devenir communs.<br />

C’est ainsi que l’amputation du<br />

monde arabe et la création d’un<br />

État artificiel en Palestine n’a de<br />

comparable que la tentative<br />

d’amputer le <strong>Maroc</strong> de son<br />

Sahara en vue d’ériger un État<br />

indépendant qui augmenterait le<br />

nombre des pays arabes d’une<br />

unité sans en augmenter la puissance<br />

mais qui, au contraire, les<br />

affaiblirait.<br />

Des informations ont fait état de<br />

l’impossibilité de réunir un sommet<br />

maghrébin à Alger, qui s’est<br />

heurté au vieux litige constamment<br />

renouvelé entre le <strong>Maroc</strong><br />

et l’Algérie à propos du Sahara,<br />

dont certains Sahraouis veulent<br />

l’indépendance avec l’appui évident,<br />

mais non avoué expressément<br />

de l’Algérie.<br />

Division<br />

Ce que le citoyen arabe ne peut<br />

comprendre dans l’attitude algérienne,<br />

c’est cette obstination de<br />

l’Algérie à vouloir, coûte que coûte,<br />

diviser le <strong>Maroc</strong> et lui arracher<br />

une partie de son territoire.<br />

L’Algérie, qui a mené le combat<br />

(de l’indépendance) sous la barrière<br />

et les slogans de l’unité (arabe)<br />

et de la liberté, était supposée<br />

être la première à appeler et<br />

à soutenir la marocanité du<br />

Sahara et à s’opposer à sa séparation<br />

de la mère-patrie. Notre<br />

propos ici ne signifie nullement<br />

une prise de position pour ou<br />

contre un régime ou l’expression<br />

d’une hostilité à son égard. Il<br />

s’agit tout simplement d’une attitude<br />

de principe: soit que le<br />

Sahara est partie intégrante du<br />

<strong>Maroc</strong> – c’est le cas- et le Monde<br />

14<br />

arabe est diminué d’une entité<br />

artificielle et de ce fait l’unité territoriale<br />

marocaine constitue intrinsèquement<br />

une protection essentielle<br />

de l’unité territoriale algérienne<br />

elle même menacée, soit<br />

le Sahara devient indépendant<br />

et ainsi les pays arabes ajoutent<br />

un chiffre à leur nombre avec<br />

une entité veule et sans valeur<br />

ajoutée, exacerbant les divisions<br />

et la dislocation de toute la région.<br />

La politique algérienne, aura ainsi,<br />

par ses erreurs et ses errements,<br />

semé les ingrédients de cette dislocation.<br />

Contentons-nous ici de nous demander,<br />

au moment où les prémisses<br />

d’une scission nationale<br />

commencent à poindre sur le<br />

propre sol de l’Algérie, en Kabilie,<br />

à travers la guerre civile qu’elle<br />

mène – et probablement à cause<br />

de cette guerre - : Et si le<br />

<strong>Maroc</strong> approuve demain la scission<br />

d’une partie du territoire algérien<br />

au nom de n’importe quel<br />

principe favorisant les divisions<br />

régionales ou arabes ??<br />

Il est évident que le <strong>Maroc</strong> ne<br />

saurait, de par son nationalisme,<br />

appuyer ou encourager une telle<br />

tendance, quel que soit le prétexte.<br />

Et s’il agissait ainsi, ce serait<br />

une erreur, exactement comme<br />

celle que commet aujourd’hui<br />

l’Algérie en soutenant la scission<br />

du Sahara et son indépendance.<br />

Nous savons que le conflit maroco-algerien<br />

possède une dimension<br />

économique et autrement<br />

géographique, et qu’il n’est<br />

que la résultante et l’expression<br />

d’ambitions algériennes longtemps<br />

nourries tantôt discrètement,<br />

tantôt ouvertement par sa<br />

diplomatie. Nous savons que ce<br />

conflit a fait l’objet de nombreuses<br />

tentatives de médiation<br />

arabes et le président Abdelaziz<br />

Bouteflika est bien placé pour en<br />

connaître tous les détails, lui qui<br />

a été ministre des Affaires étrangères<br />

du président défunt Houari<br />

Boumediene et qui a pris part à<br />

toutes les discussions et à toutes<br />

les esquisses de solutions.<br />

Toutefois, l’objet de ce litige se résumant<br />

à l’obtention par l’Algérie<br />

d’un accès à l’Atlantique et, abstraction<br />

faite de la partie qui a<br />

raison et de celle qui a tort, ne<br />

saurait justifier l’attitude actuelle<br />

de l’Algérie qui appelle à la<br />

partition d’un pays arabe et soutient<br />

la sédition d’une faction de<br />

son peuple contre l’autorité nationale.<br />

Union<br />

POLITIQUE<br />

L’hebdomadaire “Al Mouharrir Al-Arabi”, a consacré un éditorial au litige<br />

maroco-algérien sur le Sahara fustigeant le pouvoir algérien qui s’obstine à<br />

vouloir diviser le <strong>Maroc</strong> en feignant d’oublier que sa propre unité territoriale<br />

est menacée.<br />

• La Kabylée en dissidence.<br />

<strong>Les</strong> péripéties de l’Histoire nous<br />

ont appris que tout conflit frontalier<br />

a ses limites qu’il ne doit<br />

pas franchir au risque de porter<br />

préjudice aux deux parties en<br />

conflit et non pas à une seule<br />

d’entre elles. <strong>Les</strong> conséquences<br />

en seront dramatiques selon tous<br />

les critères. Car, il ne saurait y<br />

avoir de gagnant dans ce genre<br />

de conflit quels qu’en soient les<br />

résultats, et il n’est d’autre perdant<br />

que la Patrie (arabe) et avec<br />

elle les deux parties au conflit.<br />

Une chose est sûre : aucun homme<br />

raisonnable ne saurait exi-<br />

ger du Roi du <strong>Maroc</strong> ou des autorités<br />

dans ce pays de se résigner<br />

à la partition du territoire marocain<br />

et la scission d’une partie<br />

de ce territoire au détriment de<br />

l’intérêt national et ce, uniquement<br />

pour satisfaire l’Algérie!<br />

Un ami français jouissant d’une<br />

grande sagesse m’a dit un jour à<br />

propos de la question du Sahara:<br />

tout citoyen arabe qui accepte la<br />

scission du Sahara et l’érection<br />

d’un mini-État indépendant au<br />

profit d’une poignée de séditieux,<br />

ne peut revendiquer le droit de<br />

refuser le morcellement, quelle<br />

qu’en soit la forme, dans tout<br />

pays arabe et sous n’importe quel<br />

critère!<br />

Souveraineté<br />

Revenons à l’attitude de l’Algérie<br />

à l’égard de cette affaire pour<br />

nous adresser à nos frères dans<br />

ce pays et leur dire : “ce qui se<br />

passe en Algérie est suffisamment<br />

préoccupant (pour vous) et<br />

nécessiterait probablement plus<br />

de deux générations pour effacer<br />

les séquelles de cette guerre civile<br />

à laquelle ont conduit la vi-<br />

sion étriquée et l’évaluation erronée.<br />

N’ajoutez pas à vos problèmes<br />

internes d’autres problèmes<br />

avec votre voisinage arabe.<br />

Peut-être y a-t-il actuellement<br />

l’opportunité d’une solution<br />

acceptable (au Sahara) plus<br />

que par le passé après que le<br />

<strong>Maroc</strong> ait exprimé sa disposition<br />

à accepter une autonomie interne<br />

au Sahara dans le cadre de<br />

l’unité territoriale et la souveraineté<br />

nationale”.<br />

…A moins que certains centres<br />

de pouvoirs en Algérie parient<br />

sur la partition de toute la région<br />

à commencer par l’Algérie et en<br />

finissant par le <strong>Maroc</strong>, voire<br />

d’autres entités géographiques.<br />

Nous pourrons alors comprendre<br />

que l’attitude algérienne s’insère<br />

dans le cadre du jeu des<br />

grandes puissances … Nous implorons<br />

la Protection Divine pour<br />

qu’Elle mette l’Algérie, qui a combattu<br />

sous la barrière de l’arabisme<br />

et de la liberté, à l’abri de<br />

ce jeu malsain ou d’en être l’instrument…<br />

❏<br />

D’après Al Mouharrir Al Arabi,<br />

journal libanais<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. AFP


Procès du général algérien Nezzar contre l'écrivain Habib Souaïdia<br />

L'honneur perdu du<br />

général Nezzar<br />

Le général Nezzar a décidé<br />

de poursuivre en justice<br />

l'écrivain Habib Souaïdia<br />

qui l'a accusé d'être responsable<br />

de massacres attribués aux islamistes<br />

en Algérie. Le procès a<br />

commencé ce 11 juillet. <strong>Les</strong> autorités<br />

algériennes, à travers la<br />

démarche de Khaled Nezzar,<br />

semblent avoir désiré ce procès<br />

pour laver l'honneur de l'armée<br />

souillé par tant de suspicion et<br />

de brûlots sortis, en France notamment.<br />

C'est la raison pour laquelle un<br />

véritable Who's Who de la tragédie<br />

algérienne s'est succédé à<br />

la barre pour défendre l'institution<br />

militaire algérienne injustement<br />

calomniée; dont, pour<br />

ne citer qu'eux, l'ancien Premier<br />

ministre Sid Ahmed Ghozali,<br />

l'homme au nœud papillon qui<br />

avait organisé la veillée mortuaire<br />

du processus électoral et<br />

les deux vedettes de l'éradication<br />

algérienne, Redha Malek et Ali<br />

Haroun.<br />

Couteaux<br />

La presse algérienne ne s'y est<br />

pas trompée. Tandis que le plus<br />

officiel des journaux Al<br />

Moujahid titrait, revanchard,<br />

“Sale temps pour Souaïdia, calomniateur<br />

de Nezzar", le plus lu<br />

de la presse algérienne Al<br />

Khabar barrait sa manchette<br />

avec ce titre “Procès à Paris:<br />

combat politique pour défendre<br />

l'armée".<br />

En fait ce procès paraît avoir<br />

une seule finalité, vendre cette<br />

phrase lancée nonchalamment<br />

par Khaled Nezzar, pour justifier<br />

toute la politique suivie par<br />

l'armée depuis l'interruption du<br />

processus électoral: “Il fallait<br />

éviter au pays une guerre civile,<br />

une prise de pouvoir des islamistes<br />

intégristes. En un mot,<br />

un Etat taliban" .<br />

Le mot magique, censé frapper<br />

l'imagination, annihiler toute<br />

protestation, est lancé. Au nom<br />

de la lutte contre l'Etat taliban<br />

comme le locataire de la maison<br />

blanche, George Bush, lutte<br />

contre le terrorisme international,<br />

tout est permis, tout est tolérable,<br />

tout est justifiable.<br />

Même cette scène terrible répétée<br />

devant le tribunal de Paris<br />

par Habib Souaïdia: “J'ai vu des<br />

collègues qui s'habillaient en civil,<br />

portaient des barbes de trois<br />

ou quatre jours, sortaient dans<br />

des voitures banalisées et partaient<br />

faire la chasse aux<br />

Algériens, même pas aux terroristes.<br />

J'en ai vu revenir avec<br />

des couteaux tachés de sang "<br />

Constat<br />

Il paraît clair que si les autorités<br />

algériennes ont pris le risque<br />

de laver leur linge sale au bord<br />

de la Seine, précisément à Paris<br />

où traditionnellement leur épiderme<br />

est doté <strong>d'une</strong> sensibilité<br />

à fleur de peau, c'est que le<br />

constat politique a été fait à<br />

Alger que l'atmosphère internationale,<br />

avec ses intonations<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

POLITIQUE<br />

Un véritable Who's Who de la tragédie algérienne s'est succédé à la barre pour<br />

défendre l'institution militaire algérienne calomniée; dont l'ancien Premier ministre<br />

Sid Ahmed Ghozali, qui avait organisé la veillée mortuaire du processus électoral.<br />

• Khaled Nezzar.<br />

Le procès en diffamation intenté par le<br />

général Khaled Nezzar contre l'officier<br />

Habib Souaïdia, auteur du livre témoignage,<br />

La Sale guerre s'est ouvert le premier<br />

juillet dernier à Paris. Dans son livre<br />

Habib Souaïdia, ancien officier des forces<br />

spéciales de l'armée algérienne avait accusé,<br />

les généraux de son pays d'avoir planifié<br />

des massacres imputés ensuite aux terroristes.<br />

Ce n'est pas pour cela qu'il est poursuivi.<br />

La phrase que le général Nezzar n'a pas<br />

appréciée a été prononcée par Habib<br />

Souaïdia dans une émission de la chaîne<br />

de télévision française France 5: “Je ne<br />

peux pas pardonner au général Massu et<br />

au général Aussaresses les crimes qu'ils<br />

ont commis, comme je ne peux pardonner<br />

au général Nezzar".<br />

On se souvient que l'ancien ministre de la<br />

défense algérien avait été l'objet de trois<br />

plaintes déposées en avril 2001 par des<br />

victimes de “l'usage massif et systématique<br />

de la torture" et “exécutions extra ju-<br />

Massacres planifiés<br />

diciaires". Le général, alors en visite en<br />

France pour la promotion de ses mémoires<br />

allait tomber entre les mains de la justice<br />

française puisque les avocats des victimes,<br />

Me William Bourdon et Me Antoine Comte,<br />

avaient failli obtenir l'arrestation et le jugement<br />

en France de M. Nezzar sur l'ordre<br />

du Parquet de Paris, “en application de la<br />

Convention internationale contre la torture<br />

de 1984, dont la France est signataire".<br />

Le général n'avait dû son salut qu'à sa fuite<br />

à la faveur d'un “ordre de mission" fictif,<br />

dans un avion dépêché d'Alger à 3<br />

heures du matin.<br />

Maintenant, le général est en posture d'accusateur,<br />

il a déclaré à la presse qu'il avait<br />

la conscience tranquille.<br />

On l'a vu, sous son vrai visage, un colosse<br />

plein de morgue et de hargne, la lippe<br />

dédaigneuse de la vertu outragée, un parfait<br />

comédien. Mais le 3 juillet, un coup de<br />

théâtre est venu désarçonner cet homme si<br />

sûr de lui. En effet, Mohamed Samraoui, 52<br />

ans, ex-colonel de la Direction des rensei-<br />

© Ph. AFP<br />

guerrières anti-islamistes est<br />

propice à une vraie opération<br />

politico-militaire de réhabilitation<br />

de l'éradication, des choix<br />

politiques et militaires qu'elle<br />

impliquait et des personnages<br />

qui l'ont mise en pratique avec<br />

plus au moins de bavures, pour<br />

reprendre l'expression du diffamé<br />

Nezzar.<br />

D'un autre côté, la sortie de l'ancien<br />

ministre de la Défense<br />

Khaled Nezzar à Paris s'est accompagnée<br />

par une autre sortie<br />

non moins originale en Algérie<br />

où pour la première fois le général<br />

Mohamed Lamari s'est entretenu<br />

avec les journalistes pour<br />

leur confier quelques vérités<br />

bien senties comme celle-ci: “Il<br />

n'y a ni cabinet noir ni autre<br />

centre de décision occulte. À<br />

telle enseigne que nous avons<br />

appris la composition du gouvernement<br />

comme tout le monde,<br />

à la télévision.".<br />

Prière de ne pas rire.❏<br />

Mustapha Tossa<br />

gnements et de sécurité, cité par la défense<br />

a accusé l'armée “d'avoir utilisé les méthodes<br />

terroristes pour lutter contre les<br />

groupes islamistes….. On (lui) a demandé<br />

de se consacrer à la lutte contre l'intégrisme<br />

en infiltrant les groupes existants…. On<br />

se retrouvait (ensuite) avec des vrais groupes<br />

et des faux groupes. À un moment, l'armée<br />

ne maîtrisait plus la situation. Elle ne savait<br />

plus qui était avec qui". L'homme à la<br />

conscience tranquille ne se démonte pas.<br />

Il a justifié les infiltrations des groupes islamistes,<br />

mais a réfuté leur “instrumentalisation<br />

par l'armée". Mais alors pourquoi<br />

les a-t-on infiltrés mais pas éradiqués?<br />

Ce procès est le procès de certains généraux.<br />

Il n'est pas celui de l'armée ni des<br />

sous-officiers et des hommes de troupe<br />

dans leur majorité. C'est le procès des gens<br />

qui trouvent leur compte dans le sang.<br />

L'après 11 septembre leur a permis de relever<br />

la tête. ❏<br />

A.S<br />

15


POLITIQUE<br />

<strong>Les</strong> excès de Josep Piqué, chef de la diplomatie espagnole<br />

"M. Benaïssa<br />

freine la normalisation"<br />

La presse d’Espagne et du<br />

<strong>Maroc</strong> a toujours présenté<br />

les ministres marocain<br />

et espagnol des Affaires étrangères,<br />

Mohamed Benaïssa et<br />

Josep Piqué comme deux amis<br />

que tout prédestinait à des rapports<br />

plus personnels que celle<br />

qui relève de la politique des<br />

Etats. La culture, l’âge, la langue,<br />

les deux hommes avaient tout<br />

cela en commun, on disait même<br />

d’eux qu’ils symbolisaient<br />

l’entente qui règne entre le<br />

<strong>Maroc</strong> et l’Espagne.<br />

Il semble que cette amitié a été<br />

rudement malmenée par Josep<br />

Piqué. Il est tout à fait compréhensible<br />

que les deux hommes<br />

aient moins de contacts, au vu<br />

de l’état des relations entre les<br />

deux pays. Mais dans un entretien<br />

accordé au quotidien catalan<br />

la Vanguardia le 30 juin et<br />

repris par El Pais, le ministre espagnol<br />

a affirmé que Mohamed<br />

Benaïssa était un frein à l’amélioration<br />

des relations des deux<br />

pays. Selon Josep Piqué,<br />

Mohamed Benaïssa est l’un des<br />

responsables les plus “réticents"<br />

sur la normalisation entre Rabat<br />

et Madrid.<br />

À ce niveau politique, on est<br />

16<br />

bien obligé de reconnaître que<br />

ces paroles aggravent encore<br />

l’incompréhension qui s’est installée<br />

entre les deux pays. Bien<br />

sûr, Josep Piqué est un homme<br />

coutumier des écarts de langage<br />

et des points de vue hétérodoxes.<br />

En fait, à ce sujet, M.<br />

Piqué est intarissable. Selon lui,<br />

M. Benaïssa aurait cette attitude<br />

à l’égard de l’Espagne pour<br />

des raisons qui lui seraient<br />

propres.<br />

Incompréhension<br />

Cela est grave parce que l’on ne<br />

peut pas prétendre respecter un<br />

pays quand on fait courir le bruit<br />

que son roi et son gouvernement<br />

sont à la merci de l’humeur<br />

primesautière de son ministre<br />

des Affaires étrangères qui<br />

aurait des caprices et des préférences<br />

personnelles au détriment<br />

de la politique étrangère de son<br />

pays. Quelle image, cela<br />

cherche-t-il a donner du <strong>Maroc</strong><br />

et du différend qui l’oppose à<br />

l’Espagne ? L’Espagne a de solides<br />

raisons de ne pas apprécier<br />

la politique du <strong>Maroc</strong>.<br />

Elle oublie toutefois que cette<br />

politique est souveraine. Le non-<br />

renouvellement de l’accord de<br />

pêche avec l’Union européenne<br />

a eu ses plus grandes répercussions<br />

sur l’Espagne, le transit<br />

des produits agricoles marocains<br />

en a souffert, puis l’Espagne est<br />

graduellement passée de la mauvaise<br />

volonté à la franche hostilité.<br />

On espérait de l'amitié<br />

Piqué-Benaïssa qu'elle pondère<br />

les coups de chaud, qu'elle soit<br />

un élément modérateur. Il en est<br />

autrement.<br />

<strong>Les</strong> insinuations et les accusations<br />

de Josep Piqué nous autorisent<br />

à penser que c'est peutêtre<br />

lui qui est un frein à la normalisation<br />

des relations marocaines.<br />

Il en a trop dit au sujet du<br />

<strong>Maroc</strong>: “les forces de l'ordre sont<br />

corrompues, les pateras appar-<br />

Sharon relâche la pression sur les Palestiniens à contre cœur<br />

Réformes dictées<br />

Le limogeage par Yasser<br />

Arafat mardi dernier de plusieurs<br />

responsables importants<br />

de la sécurité palestinienne a<br />

obligé Israël de faire un geste<br />

en direction des Palestiniens<br />

dans les territoires occupés.<br />

Israël a pris la décision dès mercredi<br />

de lever le couvre-feu en<br />

Cisjordanie pour la journée et<br />

d’autoriser 5 000 Palestiniens à<br />

revenir y travailler . Ces mesures<br />

répondent aux pressions américaines<br />

qui exigent de Arafat<br />

qu’il mette fin aux opérations<br />

suicides .<br />

Parmi les réformes exigées par<br />

Washington figure le départ de<br />

certains certains responsables<br />

de la sécurité palestinienne.<br />

L'Autorité a dévoilé le 26 juin un<br />

vaste plan de réformes en 100<br />

jours, en particulier dans les domaines<br />

des finances, de la jus-<br />

tice et de la sécurité. Yasser<br />

Arafat a ainsi démis de ses fonctions<br />

le chef de la police, Ghazi<br />

Jabali, ainsi que le chef de la<br />

défense civile, Mahmoud Abou<br />

Marzouk, et le chef de la sécurité<br />

préventive en Cisjordanie,<br />

le colonel Jibril Rajoub. Jibril<br />

Rajoub a été remplacé par l'ancien<br />

gouverneur de Jénine,<br />

Zuher Manafrah.<br />

Prérogative<br />

Dans la foulée, Yasser Arafat a<br />

également nommé un de ses<br />

proches le général Ribhe Arafat<br />

au poste de chef de bureau de<br />

liaison israélo-palestinien pour<br />

la bande de Gaza et la<br />

Cisjordanie. Le commandement<br />

du général se limitait pour les<br />

mêmes prérogatives seulement<br />

• Mohamed Benaïssa et Josep Piqué.<br />

à la Cisjordanie. La décision de<br />

limoger le chef de la police palestinienne<br />

a été annoncée alors<br />

que les représentants des Quatre<br />

(Etats-Unis, UE, Russie et ONU)<br />

discutaient à Londres des réformes<br />

annoncées par l'Autorité<br />

palestinienne, notamment dans<br />

les domaines des finances, de la<br />

justice et de la sécurité, après<br />

les accusations de corruption<br />

qui ont secoué le microcosme<br />

politique palestinien. Surfant sur<br />

des contradictions impossibles,<br />

Arafat qui a été acculé par<br />

Washington a désavouer ses plus<br />

proches collaborateurs reste<br />

pourtant incontournable malgré<br />

les pressions internationales orchestrées<br />

par Sharon pour le faire<br />

partir. Des milliers de<br />

Palestiniens prônant "davantage<br />

d'attentats et de ceintures<br />

d'explosifs" étaient descendus il<br />

y a quelques jours de cela dans<br />

les rues de Gaza à l'appel du<br />

Fatah, parti de Yasser Arafat,<br />

pour protester contre la volonté<br />

américaine de remplacer le<br />

président de l'Autorité autonome.<br />

Confiance<br />

Une initiative qui vise directement<br />

le président George Bush<br />

qui a provoqué l’ire des<br />

Palestiniens en les appelant, en<br />

mai 2002, à se trouver un leader<br />

qui ne soit pas "compromis<br />

dans le terrorisme".<br />

Malgré l’autorisation de laisser<br />

circuler les organisations humanitaires<br />

en Cisjordanie,Ariel<br />

Sharon a indiqué que l'armée<br />

allait rester longtemps dans les<br />

villes palestiniennes réoccupées.<br />

tiennent à des réseaux organisés<br />

qu'on laisse envoyer des jeunes<br />

à la mort" et d'autres amabilités.<br />

Hostilité<br />

Une question se pose, quel type<br />

de diplomate a jamais ainsi mis<br />

aussi gravement en cause son<br />

homologue dans un pays voisin?<br />

C'est d'ailleurs le même<br />

journaliste qui avait prétendu<br />

que l'ancien chef de gouvernement<br />

socialiste Felipe Gonzalez<br />

avait rencontré le Souverain à<br />

Rabat, c'est encore lui qui a accusé<br />

le secrétaire d'Etat aux<br />

Affaires étrangères Taïeb Fassi<br />

Fihri d'être trop francophile pour<br />

ne pas gêner la normalisation. Et<br />

c'est toujours lui qui avait accusé<br />

André Azoulay, conseiller de Sa<br />

Majesté de “rouler pour la<br />

France".<br />

<strong>Les</strong> rapports avec l'Espagne sont<br />

ce qu'ils sont, ils ne s'amélioreront<br />

pas tant que l'Espagne croira<br />

qu'avec des pressions, on<br />

consolide une amitié. Et l'on<br />

peut sans crainte d'erreur attribuer<br />

à Josep Piqué ce qu'il impute<br />

à Mohamed Benaïssa.❏<br />

A.S<br />

Avant le lancement de l'opération<br />

“Voie ferme" le 19 juin, où<br />

l'armée de Sharon a réoccupé<br />

sept des huit grandes villes de<br />

Cisjordanie, quelques milliers de<br />

Palestiniens de la bande de Gaza<br />

travaillaient dans l'agriculture<br />

dans le sud d'Israël.<br />

Il semble que l’initiative du prince<br />

héritier saoudien Abdallah<br />

ben Abdel Aziz n’ait pas eu de<br />

suite. Il avait demandé à Sharon,<br />

par le biais des Américains, de<br />

prendre des mesures “pour restaurer<br />

la confiance" avec les<br />

Palestiniens. Abdallah ben Abdel<br />

Aziz a proposé qu'Israël verse<br />

les taxes prélevées sur les produits<br />

destinés aux territoires palestiniens.<br />

Il faut rappeler<br />

qu’Israël a gelé le transfert de<br />

ces fonds qui atteignent plus de<br />

300 millions de dollars .❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


La Smeia, concessionnaire de la marque BMW, enrichit son offre<br />

Du Diesel encore<br />

plus puissant<br />

Le diesel, comme l’essence, chez<br />

BMW, est doté aujourd’hui d’une<br />

technologie de pointe. Il est équipé<br />

d’une motorisation retravaillée, puissante<br />

et surtout silencieuse. <strong>Les</strong> ingénieurs<br />

de cette prestigieuse marque déploient<br />

des efforts considérables pour<br />

suivre la tendance et répondre aux besoins<br />

du marché de l’automobile.<br />

D’ailleurs, la compétence diesel n’est plus<br />

à démontrer depuis que la Smeia, concessionnaire<br />

exclusif de la marque BMW au<br />

<strong>Maroc</strong>, a introduit, il y a deux ans de<br />

cela, la nouvelle gamme diesel des séries<br />

3, 5, sans oublier la série 7. Cette gamme<br />

a rencontré un franc succès et le volume<br />

des ventes a été imposant. Fière de<br />

ces réalisations, la Smeia récidive et enrichit<br />

une fois encore son offre par l’importation<br />

d’une autre gamme diesel plus<br />

compétitive. Elle dispose d’une motorisation<br />

variant entre le 4 cylindres de 2,0<br />

ainsi que le 6 cylindres en ligne diesel de<br />

2,5-3,0 litres.<br />

Succès<br />

La presse a été conviée, comme d’habitude,<br />

à des essais en avant-première, au<br />

Karting de Benslimane (l’idée est originale),<br />

avec l’assistance d’un grand pilote<br />

professionnel. <strong>Les</strong> modèles, fraîchement<br />

importés de la maison-mère, à injection<br />

directe ou à injection directe<br />

Common rail, se sont bien comportés et<br />

ont montré, technologie allemande oblige,<br />

une tenue de route exceptionnelle.<br />

La première gamme est celle des quatre<br />

cylindres diesel de 2,0 litres. Alliant puissance<br />

de couple et ergonomie (ce qui est<br />

un atout considérable), cette motorisation<br />

nous l’avons trouvée sur les trois modèles<br />

présentés: la 318d, la 520d ainsi<br />

que les 320td et la 320d. En clair, l’injection<br />

directe, l’injection directe haute<br />

pression ainsi qu’un turbocompresseur<br />

à géométrie d’admission variable, sont les<br />

principaux atouts de cette nouvelle gamme<br />

BMW diesel. En effet, tous les modèles<br />

sont équipés d’un système d’injection<br />

à rampe commune de la deuxième<br />

génération des voitures particulières<br />

construites en grande série.<br />

Ce qui a engendré une augmentation de<br />

la pression d’injection maximale de 1600<br />

bars et la mise en place d’un nouveau réglage<br />

du débit qui permet de ne consommer<br />

que peu de quantité de carburant. <strong>Les</strong><br />

ingénieurs se sont penchés également à<br />

améliorer la réponse du turbocompresseur<br />

à géométrie d’admission variable.<br />

Ce qui donne plus d’avantage au couple<br />

au démarrage et plus de puissance, la<br />

contre-pression des gaz d’échappement<br />

étant réduite à régime élevé. La deuxième<br />

catégorie est dopée d’un six cylindres<br />

en ligne diesel de 2,5/3,0 litres. À<br />

quelques détails près, ce moteur bénéficie<br />

de la même technologie que celle qui<br />

équipe la première motorisation. Sauf<br />

ÉCONOMIE<br />

que le capot du six cylindres abrite un<br />

moteur à injection directe “Common rail”,<br />

un turbocompresseur à géométrie d’admission<br />

variable (basée sur la technique<br />

VNT ) et culasse à quatre soupapes par<br />

cylindres. Comparés aux moteurs essen-<br />

ce, ces moteurs conventionnels réagissent<br />

rapidement aux accélérations en fournissant<br />

le couple requis. Pour dire enfin<br />

que chez BMW, le client potentiel aura<br />

du mal à faire son choix entre le nouveau<br />

diesel et l’essence.❏ Y.C.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 17


Alain Cornil, administrateur directeur général Carburants & Lubrifiants Somepi<br />

“Pour nous, la Samir<br />

est incontournable”<br />

• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Que veut<br />

le consommateur, au delà des conflits<br />

d’intérêt des professionnels du secteur<br />

pétrolier?<br />

- Alain Cornil : Le consommateur, veut<br />

trois choses: un produit de qualité à des<br />

prix compétitifs et un bon service. Du<br />

moins, en tant industriel ou consommateur<br />

final, c’est ce que je recherche. Alors<br />

qui du système protectionniste, libéral voire<br />

libéral contrôlé est le plus à même de<br />

répondre à ces trois demandes?<br />

• MHI: Etes-vous en train de dire que<br />

nous n’avons pas des produits de qualité<br />

au <strong>Maroc</strong>?<br />

- Alain Cornil: Oui, aujourd’hui sur le gasoil,<br />

vous n’avez pas des produits qui répondent<br />

aux normes européennes, aux<br />

normes standards. <strong>Les</strong> normes en vigueur<br />

actuellement au <strong>Maroc</strong> ont été fixées par<br />

l’État marocain. La réglementation fixe<br />

actuellement le diesel à 10 mille PPM, avec<br />

en 2005 l’impératif de s’aligner aux normes<br />

européennes. Pour l’instant, il n’y a pas<br />

eu une grande poussée de l’État marocain<br />

pour faire appliquer les standards internationaux<br />

à la Samir ou aux importations.<br />

Mais en attendant, il peut y avoir des importations<br />

spéciales que la Samir peut générer<br />

pour avoir du gasoil qui satisfasse le<br />

consommateur automobile.<br />

• MHI: Vous semblez plutôt vous soucier<br />

plus de la qualité que des conséquences<br />

du protectionnisme ou du libéralisme?<br />

- Alain Cornil : Convenez avec moi que<br />

ce n’est ni le protectionnisme, ni le libéralisme<br />

qui vont changer la qualité des<br />

produits. La qualité est un souci d’investissement<br />

qui suppose aussi que le raffineur<br />

ait des marges pour amortir son investissement…<br />

• MHI: La Samir a le projet d’investir<br />

mais exige une garantie pour l’amortir.<br />

- Alain Cornil: Ce qui est tout à fait logique<br />

quand, on sait qu’un investissement<br />

dans le raffinage peut se révéler obsolète<br />

pour cause, par exemple, de surcapacité<br />

de raffinage. Ce qui veut dire que le raffineur<br />

prend un risque en investissant.<br />

• MHI: Etes-vous choqué par la position<br />

de la Samir, comme certains distributeurs?<br />

- Alain Cornil: Pas du tout. Le raffinage<br />

n’est pas une affaire simple. Le métier de<br />

distributeur est un métier moins à risque<br />

que le métier de raffineur. Parce qu’on parle<br />

pour le cas de la Samir d’un investissement<br />

de l’ordre de 600 millions de dol-<br />

18<br />

lars, et pour ce montant, il faut avoir un<br />

retour sur investissement si l’on veut continuer<br />

à exister. Quand il a été question de<br />

privatisation de la Samir, Shell, Total et<br />

Afriquia étaient en course mais ont finalement<br />

dit qu’il y avait surcapacité de raffinage<br />

partout ailleurs et que le raffinage<br />

n’est pas un bon moyen pour faire de l’argent.<br />

Corral a eu le courage de mettre 67%<br />

sur la table et a bénéficié d’une conjoncture<br />

favorable pendant deux ans.<br />

• MHI : Vous n’avez pas la même position<br />

que le Groupement des pétroliers du<br />

<strong>Maroc</strong>?<br />

- Alain Cornil: Je ne vais pas vous parler<br />

de cette manière là. Il y a un groupement<br />

des professionnels du pétrole au <strong>Maroc</strong><br />

dont le but est de défendre les intérêts généraux<br />

de la profession. Mais c’est un<br />

groupement au sein duquel vous avez différents<br />

courants, différentes sensibilités.<br />

On y trouve des sociétés multinationales,<br />

Shell, Total et des sociétés marocaines de<br />

différentes tailles. <strong>Les</strong> intérêts des multinationales<br />

et les intérêts des sociétés marocains<br />

peuvent ne pas être forcément les<br />

mêmes. Et c’est le cas selon moi. Shell et<br />

Total sont des sociétés globales, intégrées<br />

(exploration, production, raffinage, transport,<br />

stockage, réseau de distribution, station<br />

service) de ce fait, elles ont une intégration<br />

au niveau mondial et des systèmes<br />

ÉCONOMIE<br />

• Alain Cornil, administrateur directeur général Carburants & Lubrifiants Somepi.<br />

de commercialisation interconnectés entre<br />

toutes leurs filiales. Par contre les sociétés<br />

marocaines du GPM sont de simples<br />

distributeurs, non intégrées et sans la puissance<br />

financière de ces grosses sociétés.<br />

• MHI : Mais encore…<br />

- Alain Cornil : Quand on regarde l’intérêt<br />

des compagnies pétrolières, c’est dans<br />

l’intérêt de SOMEPI en tout cas, on doit se<br />

dire est-ce que à court terme je peux résister,<br />

à moyen terme je ne peux pas me<br />

développer et à long terme, je disparais.<br />

Donc l’idée c’est de s’adosser à quelqu’un<br />

de fort qui a la puissance financière, qui<br />

est en amont, c’est-à-dire présent au niveau<br />

du raffinage, de la logistique et du<br />

trading. La Samir peut produire mais peut<br />

également importer des produits, Corral,<br />

son principal actionnaire est une société<br />

à capitaux saoudiennes dont la base est en<br />

Suède avec des raffineries et un système<br />

de trading.<br />

Donc s’adosser à une société comme Samir<br />

pour Somepi, c’est important pour sa pérennité.<br />

L’idée pour nous, c’est de dire que<br />

les sociétés marocaines qui ont la taille de<br />

Somepi, qui veulent vivre normalement,<br />

doivent s’unir et s’adossent à un poids<br />

lourd.<br />

Ce poids lourd ne peut pas être une multinationale<br />

pour ses intérêts divergents. La<br />

stratégie c’est de s’adosser à la Samir.<br />

© Ph. DR<br />

• MHI : Est-ce un appel que vous lancez?<br />

- Alain Cornil : C’est une idée que j’ai<br />

toujours défendue. Et il n’y a pas que<br />

Somepi qui partage cette vision.<br />

• MHI : Qui d’autre? Est-ce toutes les<br />

sociétés marocaines du GPM?<br />

- Alain Cornil: Non, vous savez qu’il y<br />

en a une qui ne partage pas cette vision<br />

et qui demande la libéralisation immédiate<br />

alors que je ne pense que les distributeurs<br />

marocains soient prêts pour le moment.<br />

• MHI : Vous êtes tranchant!<br />

- Alain Cornil: Je vous parle d’un point<br />

de vue européen. Je suis Européen (Sic!).<br />

Je sais exactement comment marchent<br />

des sociétés comme Shell, Total parce que<br />

je viens de ce genre de milieu. Travaillant<br />

pour des sociétés marocaines, je sais aussi<br />

comment une société marocaine peut<br />

survivre. Libéralisation ne veut pas dire<br />

baisse des prix à la pompe comme le pen-<br />

sent beaucoup de gens. On parle de baisse<br />

des prix alors que dans la structure de<br />

prix des carburants, les taxes représentent<br />

plus de 60%. Ce qui veut dire que la marge<br />

des distributions est très mince, donc ne<br />

va faire varier immensément le prix à la<br />

pompe. Le consommateur ne va pas ressentir<br />

une différence très sensible des prix<br />

à la pompe quel que soit le système en vigueur<br />

sur le secteur pétrolier, bien qu’il y<br />

aura une diversité de prix.<br />

• MHI: Est-ce à dire que c’est inutile de<br />

libéraliser pour le consommateur?<br />

- Alain Cornil : Je ne suis pas sûr que le<br />

consommateur en profite de façon systématique.<br />

La baisse des prix ne sera pas<br />

immédiate et significative. La libéralisation<br />

répond à un marché selon que la conjoncture<br />

et bonne ou mauvaise.<br />

• MHI: Est-ce qu’il y a des risques d’insécurité<br />

liés à la libéralisation?<br />

- Alain Cornil: Si la libéralisation n’est<br />

pas accompagnée de contrôle rigoureux<br />

de l’État, il y a bien évidemment des risques<br />

d’importer des produits ne répondant pas<br />

aux normes. Il faut que les sociétés marocaines<br />

soient parées et mieux préparées<br />

pour faire face à cette donne. Ça veut dire,<br />

qu’elles doivent s’adosser à des sociétés<br />

fortes financièrement, et être intégrées.<br />

C’est pour ces raisons que Somepi a choisi<br />

d’aller avec Samir pour pouvoir faire<br />

face à la compétition.❏<br />

Propos recuellis par<br />

Bachir Thiam<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


ÉCONOMIE<br />

Opération Transit des <strong>Maroc</strong>ains résidant à l’étranger<br />

2 millions de MRE<br />

en perspective<br />

Enfin le retour au bercail ! Depuis<br />

plusieurs semaines, les véhicules<br />

des MRE longent les grands boulevards<br />

de la capitale économique. En<br />

famille comme entre amis, ils sont nombreux<br />

à rentrer, comme à l’accoutumée,<br />

au <strong>Maroc</strong> après une année de labeur.<br />

Ils, ce sont nos <strong>Maroc</strong>ains résidant à<br />

l’étranger qui défilent en grand nombre<br />

depuis le lancement de l’opération<br />

“Transit 2002", qui se déroule du 15 juin<br />

au 15 septembre dans les différents points<br />

d’accueil mis en place par la Fondation<br />

Mohammed V. Selon les dernières statistiques,<br />

on parle déjà de 120.000 MRE<br />

et plus 25.000 véhicules qui ont franchi<br />

le sol marocain. <strong>Les</strong> premiers flux sont<br />

révélateurs d’une rentrée en masse et déjà<br />

les autorités projettent d’accueillir cette<br />

année à peu près 2 millions de MRE<br />

qui feront la traversée du Détroit. <strong>Les</strong><br />

préparatifs vont bon train des deux côtés<br />

du détroit et les responsables de la<br />

Fondation Mohammed V ont mis en place<br />

tout un dispositif pour la réussite de<br />

cette opération. Douaniers, policiers, responsables<br />

portuaires, autorités locales,<br />

compagnies de transport maritime, centre<br />

d’accueil, services de santé…<br />

Tout le monde est averti et personne n’a<br />

droit à l’erreur. En effet, plusieurs mesures<br />

de renforcement de la flotte ont été entreprises<br />

et le nombre des bateaux qui<br />

assurent la traversée a atteint 25 unités.<br />

De l’autre côté, la Comanav vient d’inaugurer<br />

une nouvelle ligne Tanger-Gênes,<br />

entre le <strong>Maroc</strong> et l’Italie, qui renfoncera<br />

davantage la flotte déjà existante.<br />

Mesures<br />

La Fondation Mohammed V annonce<br />

également pour cette opération une<br />

moyenne de près de 70 000 MRE et 15<br />

000 véhicules par jour qui emprunteront<br />

le chemin vers la destination <strong>Maroc</strong>, et<br />

ce jusqu’à la mi-septembre. À rappeler<br />

que la demande au niveau de l’arrivage<br />

de MRE a augmenté de 8 % entre 2000<br />

et 2001.<br />

Cette année, les responsables de la<br />

Fondation revoient leurs estimations à<br />

la hausse et s’attendent à une année exceptionnelle.<br />

De part et d’autre du Détroit, des mesures<br />

ont été prises pour faciliter la traversée<br />

et les délais d’attente au niveau des<br />

ports ont été considérablement améliorés,<br />

de l’avis même des MRE. La ligne<br />

Nador-Alméria à titre d’exemple, a connu<br />

des changements considérables et le port<br />

de Nador s’apprête à recevoir près de<br />

650.000 MRE, soit une augmentation de<br />

10% pour cette année. Au niveau<br />

d’Almeria, une nouvelle gare maritime,<br />

d’une superficie de 3.500 m2, a vu le jour<br />

où est aménagée une aire de stationne-<br />

ment et de repos de 33.000 m2. <strong>Les</strong> services<br />

portuaires espagnols ont prêté<br />

main-forte à leurs homologues marocains<br />

et réservé un budget global de<br />

l’ordre de 7,2 millions d’euros sans compter<br />

un effectif de 2 700 personnes mobilisées<br />

rien que la réussite de l’opération<br />

de Transit 2002.❏ YC.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 19


Le bilan de la politique budgétaire du gouvernement Youssoufi<br />

La rigueur qui ne paie pas<br />

La politique de maîtrise budgétaire a permis au <strong>Maroc</strong> de réaliser des<br />

performances économiques honorables. Reste que cette rigueur budgétaire<br />

s’est réalisée aux dépens de l’équité sociale.<br />

L’alternance touche à sa fin.<br />

L’heure est aux bilans. Et<br />

s’il y a un bilan que les<br />

<strong>Maroc</strong>ains attendent avec impatience<br />

c’est celui qui touche<br />

à leur portefeuille, à leur pouvoir<br />

d’achat. En somme, à leur vécu<br />

quotidien. Pour répondre à ces<br />

préoccupations, Fathallah<br />

Oualalou, qui préside aux destinées<br />

du super ministère de<br />

l’Économie, des Finances, de la<br />

Privatisation et du Tourisme a<br />

ouvert le bal le 25 juin 2002<br />

d’une série de rencontres avec<br />

la presse pour faire le point sur<br />

plusieurs aspects de sa gestion:<br />

de la politique budgétaire au<br />

contrôle en passant par les réformes<br />

qui ont trait à des domaines<br />

aussi importants que la<br />

monnaie, les finances, les impôts<br />

et droits de douane, le secteur<br />

public. Vaste chantier.<br />

Rigueur<br />

Or, en affichant, dès le début de<br />

l’alternance, sa détermination à<br />

ne pas toucher aux équilibres<br />

fondamentaux, il a opté en fait<br />

pour la rigueur budgétaire. Ce<br />

choix ne pourrait avoir qu’un<br />

impact négatif sur le social. Ceci<br />

n’empêcha pas le premier argentier<br />

du Royaume de le justifier,<br />

notamment en matière de<br />

politique budgétaire. Pour cause<br />

de contraintes externes et internes,<br />

dit-il, au cours de son<br />

premier rendez-vous avec la<br />

presse, le gouvernement de l’alternance<br />

s’est engagé à la fois<br />

dans une politique de maîtrise<br />

des dépenses publiques via la<br />

régulation du train de vie de<br />

l’État et dans une gestion des<br />

recettes publiques qui ne soit<br />

pas prisonnière des privatisations.<br />

L’efficacité du budget est<br />

à ce prix, n’a cessé de souligner,<br />

avec force, le ministre des<br />

Finances, qui s’enorgueillit<br />

d’avoir pu maîtriser le déficit<br />

budgétaire. Ni la facture du dialogue<br />

social et encore moins celle<br />

de la compensation du prix<br />

du pétrole n’ont pu dévier les<br />

pouvoirs publics de leur objectif<br />

tant annoncé: celui de rame-<br />

20<br />

ner le déficit du budget au niveau<br />

fatidique des 3%. Recettes<br />

publiques en plus. Ainsi, l’impôt<br />

général sur le revenu (l’IGR)<br />

a augmenté de 57% et l’impôt<br />

sur les sociétés (l’IS) de 50% sur<br />

la période 1998-2002.<br />

Déficit<br />

L’investissement public s’est lui<br />

aussi amélioré puisque les crédits<br />

inscrits au budget, compte<br />

tenu des crédits de report, sont<br />

passés de 16,6 millions à 21,7<br />

millions de dirhams. Quant aux<br />

crédits inscrits au titre des budgets<br />

annexes, ils sont passés de<br />

115 à124 millions de dirhams.<br />

Et alors que les investissements<br />

supportés par les comptes spéciaux<br />

du Trésor ont été de 5,120<br />

millions de dirhams, les investissements<br />

pris en charge par les<br />

services de l’État gérés de manière<br />

autonome(SEGMA) sont<br />

passés de 100 à 155 millions de<br />

dirhams et ceux des collectivités<br />

locales ont été de 6,030 millions<br />

de dirhams.<br />

Quant aux investissements des<br />

établissements publics, ils ont<br />

atteint 27,8 millions de dirhams<br />

en 2001 contre 14,7 en 1997.<br />

Oualalou n’a pas manqué de<br />

La note de cadrage du projet<br />

de loi de finances 2003 vient<br />

d’être envoyée par Abderrahmane<br />

Youssoufi, Premier ministre,<br />

aux différents départements<br />

ministériels. <strong>Les</strong>quels départements<br />

doivent transmettre,<br />

dans les délais fixés, à la fois<br />

leurs prévisions budgétaires à<br />

la direction du budget et leurs<br />

budgets d’équipement au ministère<br />

de la Prévision Économique<br />

et du Plan.<br />

En plus de la maîtrise des dépenses<br />

de fonctionnement, désormais<br />

une constante de toutes<br />

les lois de finances, le budget<br />

2003 est axé sur trois priorités.<br />

La première priorité sur laquelle<br />

insiste la primature est “le<br />

ÉCONOMIE<br />

• Fathallah Oualalou, ministre de l’Économie et des Finances.<br />

souligner, aussi, le rôle de première<br />

importance du Fonds<br />

Hassan II dans cet effort d’investissement.<br />

Ce fonds dont les<br />

ressources totalisent 13 milliards<br />

de dirhams, a été transformé en<br />

établissement public. À terme,<br />

il sera converti en fonds d’in-<br />

vestissement. Ainsi, la contribution<br />

du fonds a atteint 5,9<br />

millions de dirhams pour un<br />

montant d’investissement de<br />

25,6 millions de dirhams.<br />

Sur le chapitre du mode de financement<br />

du budget, Oualalou<br />

a rappelé que l’épargne dégagée<br />

La quadrature du cercle<br />

soutien aux investissements, à<br />

la croissance et à l’emploi, lesquels<br />

devraient être tirés de plus<br />

en plus par un secteur privé dynamique”.<br />

Priorités<br />

La deuxième priorité est la promotion<br />

de la solidarité et la lutte<br />

contre la pauvreté. <strong>Les</strong> reformes<br />

de la Caisse Nationale<br />

de la Sécurité Sociale (CNSS)<br />

dirigée par Mounir Chraïbi et<br />

de la Caisse Nationale des<br />

Œuvres de Prévoyance Sociale<br />

(CNOPS), la mise en place de la<br />

Caisse de Solidarité pour le<br />

Logement, la pérennisation de<br />

l’alimentation du Fonds de<br />

• Mounir Chraïbi.<br />

Développement Rural et le lancement<br />

des fondements de<br />

l’Agence Nationale de<br />

l’Assurance Maladie sont autant<br />

de projets qui devraient voir le<br />

jour en 2003.<br />

© Ph. MHI<br />

par le budget ordinaire et qui<br />

est passée de 2,177 milliards en<br />

1997-98 à 18,614 milliards de<br />

dirhams en 2001 a permis de<br />

couvrir jusqu’à 91% des dépenses<br />

d’investissement.<br />

Insuffisance<br />

Résultat : la politique de maîtrise<br />

budgétaire a permis au<br />

<strong>Maroc</strong> de réaliser des performances<br />

économiques honorables<br />

et ce, malgré trois années successives<br />

de sécheresse. Le maintien<br />

du déficit budgétaire à des<br />

“taux soutenables compatibles<br />

avec les normes internationales”,<br />

la maîtrise du taux d’inflation,<br />

l’amélioration des<br />

Finances extérieures et la poursuite<br />

de l‘allégement du fardeau<br />

de la dette extérieure constituent,<br />

selon le ministre des fi-<br />

nances, des avancées sérieuses<br />

en matière de stabilisation du<br />

cadre macroéconomique. Reste<br />

que cette rigueur budgétaire s’est<br />

réalisée aux dépens de l’équité<br />

sociale. <strong>Les</strong> quelques mesures en<br />

matière de promotion de l’habitat<br />

social s’avèrent tout à fait<br />

insuffisantes pour rendre le bilan<br />

social un peu plus rose.❏<br />

Seddik Mouaffak<br />

La troisième priorité concerne<br />

la poursuite de la réforme de<br />

l’administration, notamment<br />

l’accélération du processus de<br />

décentralisation et de déconcentration,<br />

et ce, dans l’esprit<br />

de la Lettre Royale relative à<br />

la gestion déconcentrée de<br />

l’investissement.<br />

À côté de ces trois principaux<br />

chantiers, la prochaine loi de<br />

finances vise non seulement<br />

à réaliser un taux de croissance<br />

de 4,5% , un taux d’inflation<br />

de 2% mais aussi le<br />

maintien du déficit budgétaire<br />

autour de 3% du PIB et l’amélioration<br />

de la balance des paiements.<br />

Une véritable quadrature<br />

du cercle.❏ S.M.<br />

© Ph. MHI<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


ÉCONOMIE<br />

L’assemblée générale ordinaire de la CGEM se pose des questions<br />

“Où va l’argent ?”<br />

La CGEM est dans une mauvaise passe.<br />

À en croire certains de ses adhérents,<br />

le patronat traverse aujourd’hui<br />

une période de crise marquée<br />

par des irrégularités et des vices de forme<br />

qui ont entaché son fonctionnement.<br />

Convoqués afin d’adopter les rapports<br />

moral et financier de l’année 2001 ainsi<br />

que pour approuver les comptes et donner<br />

par la même occasion quitus au président<br />

et au bureau, certains adhérents se<br />

sont levés contre l’ordre du jour de l’assemblée.<br />

Celle-ci, selon les statuts de la confédération,<br />

devait normalement discuter le<br />

budget prévisionnel de 2002, comme le<br />

stipule l’article 16 du règlement interne,<br />

alinéa 6: “…L’assemblée générale ordinaire<br />

approuve les comptes et adopte le<br />

budget prévisionnel".<br />

Alors si la CGEM est déficitaire durant le<br />

dernier exercice, il faut bien identifier<br />

les raisons qui justifient ce manque et<br />

en discuter en assemblée plénière avec les<br />

• Mise au point<br />

La rédaction de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />

<strong>International</strong> (MHI) a reçu un coup<br />

de téléphone de M. Rahou El Hilaa,<br />

président de la commission d’enquête<br />

parlementaire sur la CNSS, qui<br />

s'étonne que certains propos qu'il a<br />

tenus au journaliste de MHI sont sans<br />

fondements et que ce journaliste ne lui<br />

a pas clairement signifié que cet entretien<br />

allait être publié. M. El Hilaa<br />

conteste également l’apparition de<br />

noms des ex-directeurs de la caisse,<br />

comme Rafiq El Haddaoui, qui ont été<br />

cités lors de cet entretien publié à MHI<br />

n° 514. <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> s'étonne de sa<br />

part que le président d’une commission<br />

d’enquête parlementaire puisse<br />

croire que quand il parle à un journaliste<br />

même au téléphone, c'est juste<br />

pour le plaisir de parler. Vous avez<br />

bien dit transparence !<br />

• Publication<br />

“Critique économique", la revue scientifique<br />

que dirige Nouredddine El<br />

Aoufi, professeur d’économie à<br />

l’Université de Rabat, est à sa septième<br />

parution . Une revue remarquable<br />

qui s’inscrit résolument dans la recherche<br />

d’alternatives à la “solution libérale"<br />

dans les pays sous- développés<br />

comme le nôtre. Ce 7ème numéro<br />

comprend, d’une part, des articles<br />

d’analyse sectorielle (eau, environnement,<br />

céréales, télécommunications)<br />

et, d’autre part des articles d’analyse<br />

EN BREF<br />

adhérents. Puis par la suite proposer le<br />

budget prévisionnel pour l’année en cours<br />

et solliciter l’accord des membres du patronat.<br />

Cotisation<br />

Surtout que la CGEM bénéficie de plusieurs<br />

aides de l’Etat ( la subvention du<br />

ministère du commerce et d’industrie de<br />

688 000 dirhams sans oublier les fonds<br />

qu’elle gère comme le PAP et les dotations<br />

d’exportation) et elle doit bien évidemment<br />

lui rendre des comptes avant<br />

même les membres qui versent annuellement<br />

des cotisations. “Ce sont des deniers<br />

publics que gère le patronat. Et de<br />

ce fait, elle peut, du jour au lendemain,<br />

être soumis au régime de contrôle de gestion<br />

des fonds qu’elle obtient de l’Etat ",<br />

fait remarquer un adhérent. La deuxième<br />

lacune soulevée par les adhérents, la<br />

non-disponibilité du rapport du com-<br />

théorique,historique ou de portée générale(institutions,population,libéralisation<br />

financière, investissement<br />

étranger) .Certains de ces articles s’inscrivent<br />

dans “une nouvelle démarche<br />

critique , imputable aux élaborations<br />

théoriques en termes de régulation,<br />

d’économie des conventions et des institutions<br />

qui est entrain d’invalider la<br />

solution libérale". Une réflexion stimulante<br />

pour sortir de la pensée dominante<br />

en économie.<br />

• Ha Magazine<br />

HA Magazine, la jeune publication de<br />

l’Association des Professionnels des<br />

Achats et des Approvisionnements du<br />

<strong>Maroc</strong> (l’APAM) vient de fêter son premier<br />

anniversaire. Une année au cours<br />

de laquelle les responsables de la revue<br />

et à leur tête Mohamed El<br />

Moueffak , qui n’est autre que le<br />

Directeur des Études à l’Institut<br />

Supérieur de Commerce et d’Administration<br />

des Entreprises (l’ISCAE),<br />

“ont repensé le contenu de la revue et<br />

ouvert leurs rubriques à de nombreux<br />

spécialistes des achats et des approvisionnements".<br />

<strong>Les</strong> articles de cette deuxième édition<br />

raviront certainement plus d’un<br />

lecteur . Ils traitent aussi bien des<br />

“achats à Lafarge <strong>Maroc</strong>", du “partenariat<br />

industriel", du “marketingachat",<br />

que des sujets fort à la mode<br />

depuis quelques années comme celui<br />

du “manage purchasing with the internet".<br />

• Hassan Chami.<br />

missaire aux comptes qui, selon les<br />

mêmes statuts, devait être remis aux adhérents<br />

avant la tenue de l’assemblée. La<br />

loi est on ne peut plus claire à ce sujet<br />

et l’alinéa 5 de l’article 16 l’énonce dans<br />

ses clauses: “… L’assemblée générale ordinaire<br />

entend également le rapport du<br />

commissaire aux comptes ".<br />

Chose qui n’a pas été faite lors de cette<br />

rencontre, ce qui a fait dire à un autre adhérent<br />

à la CGEM que la dite-assemblée<br />

est nulle et non avenue. “Pourquoi le<br />

bureau de la CGEM n’a pas rendu public<br />

jusqu’à aujourd’hui le rapport du<br />

commissaire aux comptes qui a audité<br />

les comptes? S’ils n’ont rien à se faire<br />

reprocher, les membres du bureau pouvaient<br />

bien étaler au grand jour aussi<br />

bien les réalisations que les déficiences<br />

de la confédération", s’interroge-t-il.<br />

À l’heure où plusieurs affaires défilent<br />

devant la justice pour mauvaise gestion,<br />

certains adhérents de la CGEM montent<br />

au créneau et expriment leur inquiétude.<br />

Ils citent l’affaire des minotiers, comme<br />

cas d’exemple, et demandent des<br />

éclaircissements quant à la situation financière<br />

exacte de leur confédération.❏<br />

Y.C<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 21<br />

© Ph. DR


<strong>Les</strong> 6 èmes trophées de l’exportation<br />

<strong>Les</strong> stars de l’exportation<br />

La cérémonie de remise des 6<br />

èmes trophées de l’exportation<br />

qui a eu lieu le28 juin 2002<br />

dans un grand palace de<br />

Casablanca a consacré cette année<br />

pas moins de 18 stars à l’exportation.<br />

Ce rendez-vous, désormais,<br />

incontournable des exportateur<br />

a réuni autour de<br />

Mohamd Lahlou , président du<br />

Conseil national du commerce<br />

extérieur(CNCE) des invités aussi<br />

honorables que Fathallah<br />

Oualalou, ministre de l’économie<br />

et des finances, Mustapha<br />

Mansouri, ministre du<br />

Commerce et de l’Industrie,<br />

Mohamed Mahdi Saleh, ministre<br />

irakien du Commerce,<br />

l’Ambassadeur de la République<br />

d’Irak à Rabat et d’autres personnalités<br />

du monde de l’administration<br />

et des affaires comme<br />

Hassan Chami, président de<br />

la CGEM, Mohamed Berrada,<br />

président de la RAM,Abderrazak<br />

22<br />

El Mossadeq, directeur de la<br />

Douane, Mohamed Tazi, chargé<br />

du comité des trophées au sein<br />

du CNCE et Abderrahman<br />

Saaidi, directeur de la Samir.<br />

Spécialisation<br />

Tous sont venus pour participer<br />

à la remise des prix aux 18 primés<br />

de cette sixième édition des<br />

trophées à l’exportation.<br />

Plusieurs trophées ex æquo ont<br />

été décernés. Ce qui prouve que<br />

le jury a eu du mal à trancher<br />

entre pas moins de 27 nominés.<br />

Ainsi, pour ne citer que la catégorie<br />

des entreprises ayant un<br />

chiffre affaires à l’export supérieur<br />

à 20 millions de dirhams,<br />

la médaille d’or est revenue ex<br />

æquo aux entreprises Cema-bois<br />

de l’Atlas et Delassus. La première<br />

est spécialisée dans la<br />

transformation du bois en différents<br />

dérivés, tandis que la<br />

ÉCONOMIE<br />

Passation de collier à la section Casa-Californie de Rotary <strong>International</strong><br />

Si Mehdi aux commandes<br />

Le Rotary <strong>International</strong>, section Casa-Californien a élu Si Mehdi Hefiri à<br />

l’occasion de la traditionnelle passation de collier. Le président sortant,<br />

Omar Bouzouba a laissé derrière lui un bon actif.<br />

pars au terme de mon<br />

année de présidence”. “Je<br />

Cette phrase peut ne<br />

pas forcément appartenir au président<br />

sortant du Rotary<br />

<strong>International</strong> , Club Casablanca<br />

Californie, Omar Bouzouba, tant<br />

elle est prononcée à l’occasion<br />

de chaque passation de collier<br />

–terme consacrée pour dire passation<br />

de pouvoir.<br />

Cette fois encore, l’intronisation<br />

du président élu 2002-2003 de<br />

la section de Casablanca<br />

Californie, Si Mehdi Hefiri, à<br />

l’occasion de la traditionnelle<br />

passation de collier n’a pas failli<br />

à cette confabulation . C’était le<br />

28 juin 2002. Mais en bon rotarien,<br />

appellation consacrée,<br />

Omar Bouzouba a d’abord abondé<br />

dans le sens des acquis.<br />

Convivialité<br />

Car son mandat était placé dans<br />

ce sens-là, comme il le rappellera<br />

dans son speach: “C’est une<br />

année de redressement de diverses<br />

situations, sur le plan de<br />

la camaraderie, sur le plan du<br />

renforcement des effectifs et des<br />

équilibres financiers”.<br />

Un pari gagné. Même si le président<br />

sortant n’a pas tiré la couverture<br />

à lui. Preuve: “les véritables<br />

acteurs de la réussite ont<br />

été les membres de nom club”,<br />

dira Omar Bouzouba comme<br />

pour remercier ses camarades.<br />

Sans s’auto évaluer, il savait que<br />

ses camarades l’avaient investi<br />

pour faire de tels résultats qui<br />

seront détaillés dans le rapport<br />

moral de décembre prochain. En<br />

attendant, il a été question de<br />

convivialité, de camaraderie, de<br />

bienfaisance, d’actions sociales.<br />

Des thèmes chers aux rotoriens<br />

de façon générale et aux<br />

hommes d’affaires invités à chacune<br />

des manifestations.<br />

Point de vue réalisation, Omar<br />

Bouzouba n’a pas pu s’empêcher<br />

de citer la création d’une<br />

salle de classe pour les em-<br />

• Si Mehdi Hefiri et les membres du Rotary Casa-Californie.<br />

ployées de maison, d’une crèche<br />

pour enfant de 4-5 ans issus de<br />

familles démunies (réalisée grâce<br />

à un protocole d’accord avec<br />

deuxième est spécialisée tous à<br />

la fois dans la production des<br />

tomates, de agrumes, des<br />

pommes de terre que celle des<br />

fleurs. <strong>Les</strong> trophées argent sont<br />

revenues à égalité aux entreprises<br />

Société marocaine des<br />

fonderies du nord (SMFN) et<br />

Aveiro <strong>Maroc</strong> respectivement<br />

spécialisées dans les pistons,<br />

axes et chemises pour automobiles<br />

pour l’une et dans les<br />

conserves de poisson pour<br />

l‘autre.<br />

Mérite<br />

Au niveau des médailles de<br />

bronze, même ordre de mérite,<br />

puisque deux sociétés se sont<br />

partagées le même prix. Il s’agit<br />

de la société Assemblage,<br />

Céation, Réalisation Electronique<br />

( Acre), une entreprise appartenant<br />

au secteur des Industries<br />

Métalliques, Métallurgiques et<br />

l’association des Bienfaiteurs de<br />

Derb Soltane, présidée par Si<br />

Mehdi Hefiri). Il a également fait<br />

état de la construction et l’équi-<br />

• Mohamed Lahlou.<br />

Electroniques(IMME) et Dorint<br />

Hôtel Agadir, la seule unité touristique<br />

primée au cours de cette<br />

sixième édition des trophées<br />

de l’exportation. Par contre le<br />

secteur qui a raflé une bonne<br />

© Ph. D.R<br />

pement de l’école Lahrouch à<br />

une vingtaine de kilomètres de<br />

Casablanca vers Dar Bouazza,<br />

d’un château d’eau et d’une<br />

chambre pour le gardien de<br />

l’école.<br />

Bienfaisance<br />

Pour la petite histoire, créé en<br />

1905 à Chicago à l'initiative de<br />

quelques amis, le Rotary club<br />

ne cesse de se développer, en<br />

raison des valeurs qu'il prône<br />

au niveau international. Le credo<br />

de son président 2001-2002,<br />

Richard D. King en dit long:<br />

“L’humanité c’est notre affaire”.<br />

Vu sous cet angle, Richard D.<br />

King déclarait lors de son passage<br />

au <strong>Maroc</strong> en avril dernier<br />

que la société civile devrait s'impliquer<br />

davantage dans la résolution<br />

des conflits et la lutte<br />

contre la pauvreté dans le monde.<br />

L’autre étape du Rotary.❏<br />

B.T.<br />

partie des médailles est le secteur<br />

textile et cuir. Secteur fort<br />

utilisateur de main d’œuvre féminine<br />

et peu qualifiée, souvent<br />

payée moins que le SMIG.❏<br />

S.M.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. MHI


Cosumar amorce la révolution vers la libéralisation du secteur du sucre<br />

Nouveaux objectifs<br />

Près de 20 mille hectares semés de betteraves par an pour autant d’emplois<br />

agricoles permanents, nécessitant 300 emplois industriels sur ces deux sites,<br />

Cosumar n’a d’autres choix que d’exceller dans la gestion des ressources humaines.<br />

Cosumar ne fait pas que du sucre.<br />

L’une des filiales du pôle agroalimentaires<br />

et boissons du Groupe<br />

ONA, propriétaire de deux sucreries et<br />

d’une raffinerie, excelle dans le social.<br />

Son activité est intimement liée à la dynamique<br />

de l’économie de la région agricole<br />

des Doukkala qui abrite ses unités<br />

de sucreries à Sidi Bennour et Zemamra.<br />

Près de 20 mille hectares semés de betteraves<br />

par an pour autant d’emplois<br />

agricoles permanents, nécessitant 300<br />

emplois industriels sur ces deux sites,<br />

Cosumar n’a d’autres choix que d’exceller<br />

dans la gestion des ressources humaines.<br />

En injectant 140 millions de dirhams<br />

pour le passage en blanc à Sidi<br />

Bennour (produire le sucre blanc, granulé,<br />

sur toute l'année), au lieu d'acheminer<br />

les trois quarts de la production de<br />

sucre brut (la production annuelle à Sidi<br />

Bennour tournait autour de 65.000<br />

tonnes) vers la raffinerie de Casablanca,<br />

Cosumar rassure les agriculteurs quant<br />

à la pérennité de leur partenariat.<br />

Maîtrise<br />

Car pour le directeur général de Cosumar,<br />

Abdelaziz Abarro, “les clés de la réussite<br />

des sucreries de Sidi Bennour et<br />

Zemamra dépendent du partenariat avec<br />

les betteravières et la maîtrise de l'amont<br />

agricole”. Ce faisant, tout en investissant<br />

dans l’outil de production industriel,<br />

Cosumar veille aux grains. C’est<br />

ainsi qu’on la retrouve au sein du Comité<br />

technique régional de la betterave aux<br />

côtés de l'Association des betteraviers et<br />

de l'Office régional de mise en valeur<br />

agricole des Doukkala. Un comité dont<br />

la mission principale porte sur l’organisation<br />

et le suivi de la campagne agricole.<br />

Ce qui, au-delà du souci du profit,<br />

est une sorte d’assurance pour les agriculteurs.<br />

Y a –t-il des raisons de se soucier de la<br />

viabilité de l’entreprise quand on sait<br />

que Cosumar investit chaque année dans<br />

la modernisation de son outil industriel.<br />

Aussi bien dans les sucreries que dans la<br />

raffinerie de Casablanca.<br />

Cette politique a été amorcée voilà près<br />

de trois ans avec la rénovation des stations<br />

de décoloration, filtration et carbonatation<br />

dans la raffinerie et la diffusion<br />

dans la sucrerie de Sidi Bennour.<br />

Deux nouvelles unités d’affinage et<br />

d’évaporation avaient permis de réduire<br />

considérablement la consommation<br />

en eau et en énergie. Le nerf de la guer-<br />

• Abdelaâziz Abarro, Dg de Cosumar.<br />

re. D’ailleurs le passage en blanc effectif<br />

–officiellement- depuis le 29 juin 2002<br />

à l’occasion d’un voyage de presse dans<br />

les Doukkala pour l’unité de Sidi<br />

Bennour, s’inscrit dans la même dynamique<br />

de pérenniser l’outil industriel et<br />

d’améliorer la qualité des produits et de<br />

l’environnement de travail. Résultat: la<br />

L<br />

’histoire de Cosumar prend date en<br />

1929, date de création de la raffinerie<br />

de Casablanca par la société Saint-<br />

Louis de Marseille. Elle produisait alors<br />

100 tonnes de sucre par jour, exclusivement<br />

sous forme de pains de sucre.<br />

La première amorce de marocanisation<br />

de la société Saint-Louis de Marseille interviendra<br />

en 1967 quand l'Etat marocain<br />

acquiert 50% du capital. Dix ans plus<br />

tard, en 1985, le Groupe ONA prend le<br />

contrôle du capital de Cosumar, désormais<br />

cotée à la Bourse des Valeurs de<br />

Casablanca.<br />

En 1993 Cosumar absorbe les sucreries<br />

des Doukkala (Zemamra et Sidi Bennour),<br />

dont elle détenait déjà une part significative.<br />

Aujourd'hui, Cosumar a une capacité de<br />

ÉCONOMIE<br />

sucrerie de Sidi Bennour devient la première<br />

installation de conditionnement<br />

et de stockage du sucre granulé en<br />

Afrique. <strong>Les</strong> nouvelles installations de<br />

Sidi Bennour permettent aux sucreries<br />

de Cosumar de tourner toute l’année<br />

(l’Etat devrait se passer bientôt des quotas<br />

de stockage de sécurité obligatoire<br />

Mutation en douceur<br />

production de 700.000 tonnes de sucre<br />

raffiné. Avant cette mutation profonde,<br />

à l’instar de toute la filière sucrière au<br />

<strong>Maroc</strong>, jusqu’en juin 1996, Cosumar travaillera<br />

à façon pour le compte de l'Etat<br />

en étant rémunérée sur la base d'un forfait<br />

de raffinage.<br />

Depuis lors, Cosumar achète sa matière<br />

première, betteraves des Doukkala et<br />

sucre brut importé, sur la base de prix administrés<br />

et sans la liberté des prix de<br />

vente des produits finis, gelés depuis<br />

1989.<br />

Cosumar, comme l'ensemble du secteur<br />

sucrier, milite pour une réglementation<br />

qui permet plus de visibilité à la filière<br />

et ceci dans l'intérêt du consommateur<br />

et de tous les intervenants du secteur.<br />

Un manque de visibilité qui se traduit<br />

pour chaque opérateur). Son directeur<br />

général adjoint, Mohamed Lazaar, quant<br />

à lui, voit à travers ce développement<br />

une sorte de préparation à la concurrence<br />

qui se profile depuis quelques années.<br />

Fait-il allusion aux échecs répétés<br />

de la privatisation des sucreries étatiques<br />

du Nord? Qu’à cela ne tienne.<br />

Logique<br />

Ce n’est ni le manque criant de visibilité<br />

pour un secteur aussi stratégique que<br />

celui du sucre, encore moins les difficultés<br />

du secteur liées, depuis plus d’une<br />

décennie à une structure des prix du<br />

sucre figée, qui anéantiront la logique<br />

de développement de Cosumar, donc de<br />

la région. 400 millions de dirhams de<br />

revenu annuel distribués à l’activité sucrière.<br />

Pouvait-il en être autrement<br />

quand on détient 65,1% du marché du<br />

sucre pour un chiffre d’affaires commercial<br />

–exercice 2000-2001- estimé à<br />

3 milliards de dirhams et un résultat net<br />

de 48,2 MDh?<br />

<strong>Les</strong> nouveaux objectifs de Cosumar prévus<br />

dans son business plan triennal,<br />

2001-2003, sont en phase d’être atteints.<br />

Amélioration de la production à Sidi<br />

Bennour, davantage de contribution dans<br />

l’économie régionale et génération d’un<br />

transfert de savoir-faire au profit du<br />

<strong>Maroc</strong>. Cosumar entend aller plus loin,<br />

en choissent de s’installer “Au cœur de<br />

la vie” de tous les jours. ❏<br />

Bachir Thiam<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 23<br />

© Ph. DR<br />

par les échecs répétés de la tentative de<br />

privatisation des sucreries d’Etat dans le<br />

Nord du royaume. Pourtant la volonté<br />

affichée de l’Etat marocain de libéraliser<br />

la filière sucrière avait fait évoluer le<br />

paysage réglementaire, en 1996. Cinq<br />

dispositions avaient été alors arrêtées:<br />

libéralisation des prix des matières premières<br />

et produits finis à la consommation;<br />

mise ne place d’un système de protection;<br />

libéralisation des importations<br />

pour le sucre brut et le sucre blanc; modification<br />

du système de compensation<br />

par la mise en place d’une subvention<br />

forfaitaire de 2.000 Dh/tonne; Obligation<br />

pour chaque opérateur sucrier de détenir<br />

en permanence un stock de sécurité.❏<br />

B.T.<br />

(source www.cosumar-ona.com)


• Restauration<br />

L’équipe de La Brasserie du Sofitel<br />

Diwan Rabat du groupe Accor et son<br />

chef de cuisine, Alain Robert, présentent<br />

leurs différentes offres de restauration<br />

individuelles et de groupe.<br />

Des offres valables 7 jours/7 de midi<br />

à minuit. Des formules à partir de 135<br />

Dh et des offres à la carte sont proposées,<br />

en plus des demandes particulières.<br />

Mieux, La Brasserie peut être<br />

privatisée sans majoration de prix, le<br />

temps d’un repas, sur simple demande.<br />

Parmi les menus à la carte, c’est la<br />

gratinée à l’oignon qui fait plus recette.<br />

La salade lyonnaise, la persillade d’escargots,<br />

les pommes “pont neuf”, le<br />

pot au feu de la mer, le steak tartare,<br />

la choucroute aux trois poissons… ainsi<br />

que les meilleures recettes du chef<br />

à partir des produits du marché de<br />

Rabat et des arrivages du jour sont autant<br />

de raisons de s’informer et de réserver<br />

au 037.219.815.<br />

• Bar Casablanca<br />

Le nouveau cru du Bar Casablanca<br />

Hyatt Regency est assuré cet été, depuis<br />

le 3 juillet, par la saxophone<br />

Sharon Lotter et le pianiste Alyn<br />

Vorster, le duo sud africain, Rhythm’N<br />

Green. Agés de moins de 23 ans, ces<br />

jeunes musiciens ont pourtant déjà acquis<br />

leurs lettres de noblesse.<br />

Sharon Lotter, une virtuose du saxo<br />

et de flûte, a commencé sa jeune carrière<br />

professionnelle avec l’ensemble<br />

instrumental Con Graziz de Prétoria<br />

en Afrique du Sud. Elle n’avait alors<br />

que 13 printemps.<br />

Alyn Vorster a, quant à lui, participé<br />

à de nombreuses comédies musicales,<br />

et fut pendant très longtemps l’accompagnateur<br />

favori d’une campagne<br />

de ballets en Afrique du Sud.<br />

Compositeur et professeur, il remporte<br />

en 2001 The national old mutuel<br />

jazz competition. Le duo nous vient<br />

de Hong Kong.<br />

• Répertoire<br />

Ekipotel, c’est un répertoire des fournisseurs<br />

d’équipements et de services<br />

dans les domaines de l’hôtellerie, de la<br />

restauration et des collectivités.<br />

Ekipotel entend répondre à un besoin<br />

latent des professionnels.<br />

Son éditeur, Kerix, est à pied d’œuvre<br />

pour répertorier 1500 fournisseurs marocains<br />

répartis en 300 rubriques. C’est<br />

un ouvrage de 400 pages qui sera diffusé<br />

gratuitement auprès de 5.000 hôtels,<br />

restaurants, collectivités, bureaux<br />

d’études spécialisés dans le domaine<br />

touristique et hôtelier. Quand on sait<br />

que c’est Eric Verdavainne, patron de<br />

Kompass <strong>Maroc</strong>, qui est derrière ce<br />

projet, on ne peut que croire en sa viabilité.<br />

24<br />

EN BREF<br />

ÉCONOMIE<br />

Nouvelle tarification du téléphone fixe de <strong>Maroc</strong> Telecom<br />

1 dirham la minute!<br />

<strong>Maroc</strong> Telecom est plus<br />

que jamais décidée à<br />

booster le téléphone<br />

fixe qui a eu du mal à soutenir<br />

le rythme infernal imposé par<br />

le cellulaire.<br />

Depuis le 1er juillet 2002, l’opérateur<br />

historique vient de mettre<br />

en place une nouvelle tarification,<br />

agréée par l’Agence nationale<br />

de réglementation des télécommunications,<br />

pour les<br />

communications à partir du téléphone<br />

fixe.<br />

Le plein tarif pour la 1ère minute,<br />

indivisible, revient à 1 dh<br />

TTC et 32 centimes chaque minute<br />

de plus pour l’appel local<br />

et voisinage. L’appel au plan national<br />

est ramené à 1,2 dh TTC<br />

pour la 1ère minute indivisible<br />

et 1,2 aussi pour chaque minute<br />

supplémentaire. Un appel du<br />

fixe vers un téléphone mobile<br />

des deux opérateurs revient pour<br />

la 1ère minute indivisible à 2,4<br />

dh TTC et 1,2 dh pour chaque<br />

minute supplémentaire.<br />

Zones<br />

La facturation par unité de<br />

temps (UT) d’une durée variable<br />

selon le type d’appel est abandonnée.<br />

Avec une première minute<br />

indivisible, suivie de périodes<br />

de 30 secondes, quelle<br />

que soit la destination, le client<br />

sera facturé pour le temps réellement<br />

passé à utiliser la ligne.<br />

En tarif réduit, la première minute<br />

indivisible est facturée<br />

comme en plain tarif alors que<br />

chaque minute supplémentaire<br />

est facturée moitié tarif qu’en<br />

• Abdeslam Ahizoune.<br />

La Porsche Boxster S bientôt au <strong>Maroc</strong><br />

Le record est atteint<br />

La Porsche Boxster version S -pour<br />

sportive- est pour ainsi dire le premier<br />

modèle grand public, ou presque, du<br />

constructeur allemand. Disponible cet<br />

été au <strong>Maroc</strong>, son importateur exclusif,<br />

Centrale Automobile chérifienne, sis 84,<br />

avenue Lalla Yacout à Casablanca, se<br />

frotte déjà les mains.<br />

Tant la version S de la Porsche est prisée<br />

par les amateurs de sensations fortes<br />

pour le succès qu’elle annonce. Une version<br />

qui fait renouer Porsche avec sa tradition<br />

sportive.<br />

La voiture est plus musclée, mieux équipée,<br />

donc forcément un peu plus chère.<br />

Équipée d’un moteur 3,2 litres pour 260<br />

Ch, la Boxster S détient le record du pro-<br />

plein temps. Le nombre de zones<br />

tarifaires passe de quatre (local,<br />

voisinage, national et fixe vers<br />

mobiles), à trois: local élargi,<br />

national et fixe vers mobiles.<br />

Avec une zone locale élargie<br />

grès sur le zéro à cent, qu’elle réalise en<br />

5,7 secondes.<br />

Traits<br />

adaptée à l’extension géographique<br />

de nos villes, toutes les<br />

communications passées dans<br />

un rayon de 35 Km sont désormais<br />

facturées au prix d’une<br />

communication locale. Cette<br />

La RAM dope Agadir<br />

La nouvelle stratégie touristique de la Royal Air<br />

<strong>Maroc</strong> et du Groupement régional d’intérêt<br />

touristique vise à redorer le blason de la destination<br />

Agadir.<br />

Du moins, c’est ce qui se dégage de la réunion<br />

des deux opérateurs, tenue dernièrement pour<br />

évaluer la situation de l’activité touristique dans<br />

la région, tant la baisse de fréquentation au départ<br />

des principaux marchés émetteurs pour cette<br />

destination est alarmante.<br />

En plus du diagnostic, sans complaisance, de la<br />

situation, cette réunion a permis aux professionnels<br />

du tourisme de la région de prendre<br />

connaissance du plan d’actions que la RAM a mis<br />

en place dans le cadre de la stratégie d’implica-<br />

Pour rester fidèle aux traits familiaux,<br />

la ligne de la version S n'a reçu que<br />

quelques aménagements discrets extérieurs:<br />

la prise d'air supplémentaire dans<br />

le bouclier avant, double sortie d'échappement,<br />

sigle sur le coffre. Pour ce qui<br />

est du reste, il faut avoir un œil expert<br />

pour remarquer les jantes de 17 pouces<br />

spécifiques, qui dissimulent des étriers<br />

de frein rouge vif.<br />

Dans l’habitacle, les aménagements sont<br />

un peu plus remarquables: le tableau de<br />

© Ph: MHI<br />

nouvelle grille tarifaire s’accompagne<br />

de baisses de prix.<br />

Le prix des communications de<br />

voisinage, devenues des communications<br />

locales, est réduit<br />

de fait de 33%. Celui des communications<br />

inter-urbaines baisse<br />

de 17%. Le prix des communications<br />

locales ne varie pas, à<br />

l’exception de l’introduction de<br />

la première minute indivisible.<br />

Au-delà de la volonté de <strong>Maroc</strong><br />

Telecom de simplifier la vie à<br />

ses abonnés, en lançant cette<br />

nouvelle grille, plus simple et<br />

plus conforme aux évolutions<br />

récentes du monde des télécommunications,<br />

plus facilement<br />

compréhensible pour le<br />

consommateur, l’opérateur historique<br />

entend surtout se rapprocher<br />

de la vérité des coûts.<br />

Un rapprochement, dit-on, rendu<br />

nécessaire par la perspective<br />

de la libéralisation des télécommunications<br />

sur le fixe, qui<br />

sera effective en 2003. ❏<br />

B.T.<br />

tion dans la politique de développement du tourisme.<br />

Ce faisant, la RAM a initié deux nouvelles<br />

dessertes régulières à partir de Dusseldorf et<br />

Zurich à destination d’Agadir, via Casablanca, qui<br />

doit son succès aux marchés allemand, français<br />

et britannique.<br />

Ainsi la fréquence quotidienne entre Paris et<br />

Agadir s’est avérée insuffisante, vu la nouvelle<br />

détermination de la RAM à doper la destination<br />

Agadir. Neuf fréquences par semaines seront nécessaires<br />

pour satisfaire la forte progression du<br />

trafic sur cet axe.<br />

De l’Europe et de l’Amérique du Nord, la RAM<br />

va initier des “eductours” en faveur des agents<br />

de voyages, des TO, de la presse.❏ I.N.<br />

bord, le volant à trois branches comme<br />

le levier de vitesse ont été gainés de cuir.<br />

Sa commande électrique reste un modèle<br />

de simplicité et de rapidité.<br />

L'équipement de série a été renforcé par<br />

des airbags frontaux et latéraux, un système<br />

anti- volumétrique et un anti-démarrage<br />

à transpondeur qui se déclenche<br />

à distance.<br />

Mais les véritables caractéristiques de la<br />

Porsche Boxster S, c’est son moteur, qui<br />

a gagné 48 Ch sur la version de base<br />

pour atteindre les 260Ch. En attendant de<br />

la conduire, gageons que, côté tenue de<br />

route, les ingénieurs allemands ont tenu<br />

compte de sa puissance.❏<br />

B.T.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002


<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />

ÉCONOMIE<br />

Unité de production de Servier <strong>Maroc</strong> à Casablanca Technopole<br />

Produire localement<br />

Après plus de trente ans<br />

de fabrication de médicaments<br />

au <strong>Maroc</strong><br />

sous contrat de licence, à hauteur<br />

de 80% de sa production,<br />

les laboratoires pharmaceutiques<br />

Servier <strong>Maroc</strong> ont décidé de<br />

créer leur propre unité de production.<br />

Le site choisi: la<br />

Technopole de Casablanca. La<br />

cérémonie de pose de la première<br />

pierre a eu lieu le 24 juin<br />

2002 en présence des ministres<br />

de la Santé, de l'Economie, des<br />

Finances, du Commerce, de<br />

l'Industrie, de l'Energie et des<br />

Mines, du wali de la région du<br />

Grand Casablanca et de l'ambassadeur<br />

de France au <strong>Maroc</strong>.<br />

Selon le directeur général de<br />

Servier <strong>Maroc</strong>, Maurice Salon,<br />

cette nouvelle approche des laboratoires<br />

Servier s’inscrit dans<br />

le cadre du développement des<br />

activités de son groupe au<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

Structures<br />

Une étape à laquelle beaucoup<br />

d’observateurs s’attendaient.<br />

Déjà en 1996, les laboratoires<br />

Servier créaient leur propre filiale<br />

au maroc, en se dotant de<br />

structures nécessaires à sa mission<br />

avec, en particulier, le renforcement<br />

du personnel scientifique,<br />

d'assurance qualité, de<br />

marketing, de visite médicale et<br />

administratif.<br />

Le Groupe restaurant-brasserie La<br />

Bavaroise, propriétaire de La Bavaroise<br />

Casablanca et du Restaurant du Port de<br />

Mohammedia, a fait l’actualité en ce début<br />

d’été dans le cadre d’une quinzaine gastronomique<br />

du 10 au 22 juin 2002.<br />

Ce faisant, pour la deuxième fois, La<br />

Bavaroise a fait venir un maître en la matière,<br />

Jean-Luc Ortu, un chef hors du commun<br />

officiant dans un prestigieux palace de<br />

la Côte d’Azur, à Cannes.<br />

• MHI: Dans quel cadre placez-vous votre<br />

visite au <strong>Maroc</strong>?<br />

- Jean-Luc Ortu: Dans le cadre d’un échange<br />

de savoir-faire et de culture culinaire<br />

mais aussi de l’amitié. C’est une démarche<br />

aussi que le restaurant-brasserie La bavaroise<br />

a mise en place pour faire découvrir à sa<br />

clientèle d’autres saveurs, d’autres façons<br />

de travailler.<br />

• Pose de la première pierre de Servier <strong>Maroc</strong> à Casablanca.<br />

En partenariat avec Maphar,<br />

sous le contrôle d'un pharmacien<br />

responsable des labos<br />

Servier, Servier <strong>Maroc</strong> mettait<br />

la main à la pâte. Etaient loin les<br />

années où Servier <strong>Maroc</strong> se faisait<br />

fabriquer localement 80%<br />

de ses médicaments sous contrat<br />

de licence. La nouvelle unité de<br />

production pharmaceutique de<br />

Servier <strong>Maroc</strong> a une capacité à<br />

terme de 20 millions de boîtes<br />

par an.<br />

Selon la projection, elle devrait<br />

à partir du mois d'avril prochain,<br />

continuer à assurer la fabrica-<br />

Location de voitures longue durée<br />

Locasom, le pionnier de la location longue durée<br />

au <strong>Maroc</strong>, a réussi sa première émission<br />

obligataire pour un montant de 80 millions de<br />

dirhams. Au moment de l’ouverture de son capital<br />

en 1996, Locasom ne disposait pourtant<br />

que de 11,7 MDh de fonds propres et d’un parc<br />

de 270 véhicules. En cinq ans, et grâce à une<br />

nouvelle gestion, cette entreprise, créée en 1980<br />

par la Somaca, est parvenue à quadrupler de<br />

taille. Ses fonds propres sont passés à 86,1 MDh<br />

à fin 2001 avec un parc de 1.200 véhicules. Sa<br />

part de marché était déjà de 25%, à la veille du<br />

• MHI: Est-ce votre première expérience<br />

au <strong>Maroc</strong>?<br />

- Jean-Luc Ortu: C’est la deuxième, voire<br />

troisième fois, parce qu’avec Eric Arnoux,<br />

le propriétaire de La Bavaroise, on a travaillé<br />

près d’une vingtaine d’années ensemble.<br />

Ce qui fait que par période je passe<br />

lui faire un coucou et faire la promotion<br />

de la gastronomie française au <strong>Maroc</strong>.<br />

• MHI: Est-ce que le <strong>Maroc</strong> est indiqué<br />

pour faire ce genre de promotion?<br />

- Jean-Luc Ortu: Je pense très sincèrement<br />

que le <strong>Maroc</strong> est bien indiqué car il est très<br />

difficile de faire de la qualité dans le domaine<br />

de la gastronomie si on n’a pas en face<br />

de soi des gens qui sont réceptifs.<br />

• MHI: Comment trouvez-vous le client<br />

marocain?<br />

- Jean-Luc Ortu: Il n’est pas particulièrement<br />

plus facile ou difficile que les autres clients.<br />

tion locale des produits des laboratoires<br />

Servier <strong>Maroc</strong> destinés<br />

au marché national. 60 millions<br />

de dirhams auront été nécessaires<br />

pour mettre en place<br />

cette unité de production.<br />

La participation de l'Office national<br />

des aéroports, au travers<br />

de sa gestion organisée et incitative,<br />

explique, en grande partie,<br />

le choix de la Technopole<br />

de Casablanca pour abriter les<br />

laboratoires Servier <strong>Maroc</strong>. Pour<br />

le clin d’œil, Servier <strong>Maroc</strong> a<br />

fait confiance à son architecte<br />

pour marquer sa volonté d’in-<br />

tégration dans le respect strict<br />

des coutumes et us marocains.<br />

En plus de l’impératif de fonctionnalité<br />

et de gestion du budget,<br />

la conception architecturale<br />

et l'organisation du site visent<br />

à offrir des conditions de<br />

travail agréables aux employés<br />

des labos Servier <strong>Maroc</strong>.❏<br />

B.T.<br />

Le chef J-L.Ortu à La Bavaroise et au Restaurtant du Port de Mohammedia<br />

“<strong>Les</strong> <strong>Maroc</strong>ains sont réceptifs”<br />

© Ph: DR<br />

nouveau contrat portant sur 550 véhicules supplémentaires<br />

signé par <strong>Maroc</strong> Telecom au début<br />

de cette année. Déjà, en 1997, Locasom devenait<br />

concessionnaire exclusif au <strong>Maroc</strong> d’un des<br />

géants mondiaux de location de voitures, Budget<br />

<strong>International</strong>. Ainsi, Locasom mettait en place<br />

l’activité location courte durée qui lui faisait défaut.<br />

Désormais, au <strong>Maroc</strong>, ce sont 7 filiales autonomes<br />

gérant un réseau de 18 agences dans<br />

les plus importants aéroports et villes du Royaume<br />

qui lui permettent d’assurer son rôle de loueur<br />

à courte durée. ❏ I.N.<br />

•Jean-Luc Ortu.<br />

On en rencontre des connaisseurs qui à force<br />

de fréquenter des tables réputées de par<br />

le monde vous tiennent en respect. Je suis<br />

heureux de savoir que mon passage ne sera<br />

pas vain. <strong>Les</strong> équipes de la Bavaroise et<br />

du Restaurant du port de Mohammedia entretiendront<br />

la nouvelle flamme gastronomique<br />

que nous venons d’allumer.❏ B.T.<br />

© Ph: DR<br />

EN BREF<br />

• Bons du Trésor<br />

Des bons du trésor ont été adjugés, le 18<br />

juin 2002, pour 200 millions de dirhams,<br />

pour un montant proposé d'environ 4<br />

milliards de dirhams, indique un communiqué<br />

de Bank Al Maghrib. <strong>Les</strong> bons<br />

à 13 semaines ont été adjugés pour 100<br />

millions de dirhams. <strong>Les</strong> bons à 52 semaines<br />

ont été cédés pour le même montant,<br />

souligne la même source qui précise<br />

que le règlement de ces <strong>transaction</strong>s<br />

aura lieu le 24 juin 2002.<br />

• L’APRAM se restructure<br />

L’Assemblée générale ordinaire de<br />

l’Association professionnelle des agents<br />

maritimes, consignataires de navires et<br />

courtiers d’affrètement s’est tenue le 13<br />

juin à Casablanca. À l’issue de l’assemblée,<br />

les membres du nouveau conseil<br />

d’administration se sont réunis pour la<br />

constitution du bureau qui est comme<br />

suit: Abdelaziz Mantrach, président,<br />

Mohamed Slaoui, vice-président,<br />

Abdelhamid Glaoui, vice-président,<br />

Abdellatif Ghazali, secrétaire général,<br />

Mohamed Louraki, secrétaire général adjoint,Mhamed<br />

Bennani, Trésorier général,<br />

Mohamed Alaoui Ismaili,Trésorier<br />

adjoint, Mouhsine Bennani, Magid<br />

Bennis, Bennet Kjeldesen, Abdelaziz<br />

Labbi, Rachid Tassi, assesseurs.<br />

• Allègement de dette<br />

Selon le Fonds monétaire international,<br />

la Mauritanie bénéficiera d'un allégement<br />

du service de la dette de 622 millions<br />

de dollars dans le cadre de l'initiative<br />

renforcée des pays pauvres très endettés<br />

(PPTE). Le communiqué du FMI<br />

précise que sur le long terme cet allégement<br />

atteindra 1,1 milliard de dollars.<br />

Un allégement qui intervient après que<br />

le FMI et l'Association internationale de<br />

développement de la Banque Mondiale<br />

aient constaté que la Mauritanie a atteint<br />

le point d'achèvement de ladite initiative,<br />

au même titre que la Bolivie, le<br />

Burkina Faso, le Mozambique, la<br />

Tanzanie et l’Ouganda.<br />

• Trafic portuaire<br />

Dans un communiqué rendu public, le<br />

ministère de l'Equipement indique que le<br />

trafic portuaire global a atteint 19,36<br />

millions de tonnes durant la période janvier-avril<br />

2002. Un volume en hausse<br />

de 2,2% par rapport à la période correspondante<br />

de l'année dernière. <strong>Les</strong> importations<br />

interviennent pour 10,76 millions<br />

de tonnes (+1,6%) et les exportations<br />

pour 8,6 millions de tonnes (+3,1%),<br />

précise le communiqué. La hausse du<br />

trafic à l'import provient essentiellement<br />

du divers conventionnel (+24,2%), des<br />

conteneurs (+14,5%), du soufre (+7,5%)<br />

et du charbon (+4,6%). Le trafic à l'export<br />

porte sur l'acide phosphorique<br />

(+42,8%) et les conteneurs (+15,3%).<br />

25


La Comanav lance la ligne Gênes-Tanger<br />

Chaleur humaine<br />

à bord du Marrakech<br />

Dimanche 23 juillet. Aéroport<br />

Mohammed V, à Casablanca. Des<br />

journalistes à peine réveillés attendent<br />

pour l’enregistrement de leurs<br />

bagages. Le vol Casablanca-Milan est<br />

programmé pour 7H 20. Le directeur de<br />

Comanav Voyages, Taieb Alaoui, vérifie<br />

si tous les journalistes invités à l’inauguration<br />

de la ligne Gênes-Tanger sont<br />

bien arrivés. Passées les formalités de la<br />

douane, tout le monde embarque à bord<br />

d’un avion de la compagnie aérienne<br />

Alitalia. Taieb Alaoui est aux petits soins<br />

pour tous les journalistes et des personnalités<br />

du monde des finances, de la communication<br />

et du commerce... Arrivée à<br />

Milan à 11H25. <strong>Les</strong> représentants de la<br />

Comanav à Milan en Italie, nous réservent<br />

un accueil chaleureux. Milan, ville<br />

aux mille et un charmes, connue pour son<br />

antique et majestueuse cathédrale, se repose<br />

ce dimanche. <strong>Les</strong> Milanais, en raison<br />

de la chaleur peu habituelle qui règne<br />

sur tout le bassin méditérranéen, sont en<br />

retraite. Ils ont dû prendre d’assaut les<br />

plages à la recherche d’un peu de fraîcheur.<br />

Seuls les touristes peuplent la place de<br />

Milan et se rendent à la Cathédrale pour<br />

assister à la messe du dimanche. La visite<br />

guidée de la ville a fait oublier la<br />

moiteur et l’humidité d’une chaleur suffocante.<br />

Direction maintenant la ville de<br />

Gênes où le navire “Le Marrakech” attend<br />

les invités de la Comanav. On arrive à<br />

Gênes avant la tombée de la nuit. La brise<br />

marine de la Méditerranée ne se fait<br />

pas sentir. Arrivés devant le Marrakech<br />

sur lequel sont accrochés les drapeaux<br />

marocains, les invités embarquent pour<br />

y passer la nuit.<br />

Visite<br />

Des responsables de la Comanav et tous<br />

les membres de l’équipage, nous souhaitent<br />

la bienvenue. Café et rafraîchaissants<br />

à bord du bar du navire. Le<br />

personnel est chaleureux et accueillant.<br />

Une propreté impeccable règne partout.<br />

<strong>Les</strong> décors sont typiquement marocains.<br />

Pour ceux qui n’ont jamais fait le voyage<br />

à bord du Marrakech, ils constatent de<br />

visu le prestige du navire, tant narré et<br />

vanté par les publicités audio-visuelles<br />

26<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Armée d’un savoir-faire de plus de 50 ans, la Comanav, première compagnie<br />

maritime nationale, lance la ligne Gênes-Tanger. Carnet de “navigation” d’un<br />

voyage de presse pas comme les autres.<br />

et sur les pages des journaux.<br />

Après un dîner copieux, la plupart des<br />

“convives” sont tentés par une promenade<br />

nocturne de la ville. Le port de plaisance<br />

de la ville de Gênes est tout près<br />

du port. En longeant les boulevards de<br />

la ville , on dirait que tout le monde s’endort.<br />

Ce n’est pas le cas. Sur le port de<br />

plaisance, les promeneurs se font nombreux.<br />

Un peu plus loin, on est attiré par<br />

la musique.<br />

Un bar dancing en plein air flottant<br />

sur les eaux de la Méditerranée est assailli<br />

par les jeunes Italiens à la recherche<br />

de fraîcheur et de divertissements. <strong>Les</strong><br />

Italiens n’ont quand pas même l’air de<br />

trop s’amuser. “C’est la défaite de la coupe<br />

du monde qui les attriste comme ça”,<br />

lance l’un des journalistes. La promenade<br />

prend fin. Nos cabines à bord du<br />

Marrakech nous attendent pour un sommeil<br />

mérité.<br />

Restructuration<br />

Lundi 24 juillet : Petit déjeuner en groupe.<br />

M. Alaoui et Mlle Mrini, directrice<br />

commerciale des passages, nous annoncent<br />

le programme de la journée.<br />

Zoulikha Nasri, conseillère du Roi,<br />

et Taoufiq Brahimi, ainsi que l’ambassadeur<br />

du <strong>Maroc</strong> en Italie, assisteront à<br />

l’inauguration de la ligne Gênes-Tanger.<br />

Dans leurs allocutions respectives, ils ont<br />

chacun souligné l’intérêt que représente<br />

cette ligne pour les relations marocoitaliennes,<br />

pour les <strong>Maroc</strong>ains résidents<br />

en Italie et pour l’épanouissement du<br />

tourisme entre les deux pays. <strong>Les</strong> représentants<br />

des amicales des <strong>Maroc</strong>ains résidents<br />

en Italie n’ont pas caché leur satisfaction<br />

de voir désormais les MRE desservis<br />

par une ligne maritime.<br />

Pour M. Brahimi: “L’inauguration de la<br />

ligne a lieu au moment où la Comanav<br />

vient de réussir son plan de restructuration<br />

sociale. La ligne Gênes-Tanger est<br />

dans une période expérimentale. Nous la<br />

lançons pour pouvoir consolider le fonds<br />

de commerce de la Comanav, ce qui est<br />

vital pour notre compagnie”.<br />

Mardi 26 juin: Réveil et petit déjeuner en<br />

groupe. Nous avons eu le temps de nous<br />

habituer au navire. Ça ne tangue pas encore.<br />

<strong>Les</strong> amarres sont toujours larguées<br />

• Zoulikha Nasri, conseillère du SM le Roi et Taoufik Ibrahimi, Pdg de la Comanav.<br />

au port de Gênes. Il fait une chaleur supportable<br />

dehors. À partir du pont du bateau,<br />

l’on peut voir la file des MRE qui<br />

effectuent leurs formalités pour le retour<br />

estival au pays.<br />

Ils sont ravis de se voir desservis par bateau.<br />

Ils embarquent leurs voitures et camionnettes<br />

chargées de bagages à bord.<br />

La file est interminable. Mais le sens de<br />

l’organisation et le savoir faire des douaniers<br />

et du personnel de la Comanav sont<br />

remarquables. Avant midi, tout le monde<br />

était à bord. Le navire démarre à midi<br />

sonnantes. Direction, le port de Tanger.<br />

Le navire a presque fait le plein. 90% de<br />

sa capacité sont occupés.<br />

Détente<br />

La mini-croisière commence. Sur le port,<br />

amis et parents de MRE les saluent. Le<br />

moment est touchant. La Méditerranée est<br />

sillonnée par le Marrakech. On laisse<br />

Gênes baigner dans un soleil estival<br />

agréable. À bord, les dernières formalités<br />

sont accomplies, notamment l’enquête<br />

de la police. Ceux qui n’ont jamais<br />

voyagé à bord d’un bateau vont s’habituer<br />

à la fréquence maritime. Ça tangue<br />

maintenant. Mais la traversée est<br />

agréable. Beaucoup des invités de la<br />

Comanav ont choisi de bronzer au bord<br />

de la piscine du Marrakech. Le pont est<br />

de plus en plus animé.<br />

Enfants et adultes, dont la plupart sont<br />

des MRE, sont ravis de faire la traversée<br />

de la Méditerranée pour arriver après 48<br />

heures à Tanger. Fini les affres du voyage<br />

en voiture… Nos MRE en auront pour<br />

leur argent tout calcul fait, confort et<br />

détente compris.<br />

Pour les responsables de la Comanav, la<br />

ligne Gênes-Tanger est en phase expérimentale.<br />

La première compagnie maritime<br />

marocaine compte sur le savoir-faire<br />

des hommes et femmes qui travaillent<br />

au sein de la Comanav.<br />

Le jeudi 27 juin à 12H00 : Arrivée au<br />

port de Tanger. Le voyage était agréable.<br />

On a eu droit à un accueil chaleureux et<br />

à des “adieux” de la part de tout le personnel<br />

de la Comanav. M. Brahimi et son<br />

épouse étaient là pour nous dire “Au revoir”.<br />

Merci et souhaitons bon vent à la<br />

Comanav et grand succès à la ligne<br />

Gênes-Tanger. ❏<br />

Naïma Bouâchrine<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. DR


Àl’origine, l’organisation<br />

de la biennale des cinémas<br />

arabes visait la promotion<br />

et la diffusion du film<br />

arabe. Au fil des éditions, l’événement<br />

est devenu l’une des rencontres<br />

artistiques les plus prisées<br />

par les cinéastes des pays<br />

arabes, tant l’intérêt était croissant<br />

pour les fictions des créateurs<br />

du monde arabe.<br />

Cette année, la compétition officielle<br />

est réservée aux longs et<br />

courts-métrages, fictions et documentaires<br />

produits au cours<br />

des deux dernières années. Par<br />

ailleurs, les organisateurs ont<br />

prévu un gros plan sur la<br />

Palestine (1993-2002), en plus<br />

d’un hommage à l’actrice égyptienne<br />

Souad Hosni, décédée<br />

l’année dernière, suite à une<br />

chute mortelle de son appartement<br />

à Londres.<br />

Côté projections, la biennale se<br />

tient dans trois salles pari-<br />

siennes: la Cinémathèque française,<br />

le Grand action, le cinéma<br />

des Cinéastes, et en banlieue<br />

parisienne au Magic cinéma à<br />

Bobigny. Une sélection des films<br />

de la 6éme biennale est décentralisée<br />

à Marseille, au cinéma<br />

“les Variétés”, en collaboration<br />

avec l’association AFLAM.<br />

Ces nombreux lieux de projections<br />

verront défiler un nombre<br />

important de réalisateurs arabes<br />

confirmés et de jeunes cinéastes<br />

pleins de talent.<br />

Compétition<br />

À l’occasion de la sixième édition,<br />

ils sont nombreux à être<br />

de la fête. Des réalisateurs de<br />

longs et de courts-métrages et<br />

de documentaires de huit pays<br />

arabes: l’Égypte, Algérie, Liban,<br />

Mauritanie, la Palestine, la Syrie,<br />

la Tunisie et <strong>Maroc</strong>. Tout ce beau<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Sixième biennale des cinémas arabes<br />

Vitrine de la rive sud<br />

• Abdelhaï Laraki.<br />

monde concourra pour décrocher<br />

l’un des onze prix réservés<br />

à la compétition fiction et documentaire.<br />

Le <strong>Maroc</strong> sera présent dans les<br />

trois sections de la compétition<br />

officielle. Pour les longs-métrages<br />

en compétition ce sont<br />

Mourad Boucif et Taylan Bamer<br />

(Au-delà de Gibraltar) et<br />

Abdelhaï Laraki (Mona Saber)<br />

qui représentent le <strong>Maroc</strong>. Laïla<br />

Marrakchi (200 dirhams) et<br />

Narjiss Najjar (Septième ciel)<br />

sont les deux réalisatrices qui<br />

concourent dans la section du<br />

court-métrage. Enfin, dans<br />

l’épreuve du documentaire,<br />

Dalila Ennarde (Femmes de la<br />

Médina) et Ali Essafi (Movie)<br />

tenteront de tirer leur épingle<br />

du jeu dans l’une des catégories<br />

qui seront les plus disputées.<br />

Si le <strong>Maroc</strong> est présent dans les<br />

trois catégories de compétition,<br />

ce n’est que dans la catégorie<br />

du court-métrage qu’il peut espérer<br />

une consécration. La présence<br />

de Narjis Najjar et surtout<br />

de Laïla Marrakchi, deux jeunes<br />

réalisatrices marocaines pleines<br />

de talents, peut assurer au <strong>Maroc</strong><br />

au moins une distinction.❏<br />

I.N.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 27<br />

© Ph. MHI


<strong>Les</strong> Tourelles des Arts, un musée de la Fondation Omar Benjelloun<br />

Une affaire culturelle<br />

La Fondation Omar<br />

Benjelloun a désormais pris<br />

date. Après la restauration<br />

des monuments de la place Ben<br />

Youssef de la Médina de<br />

Marakech, et l'ouverture d'un musée<br />

au sein de l'un d’eux, la<br />

Fondation dirigée par Omar<br />

Benjelloun, a offert aux<br />

Casablancais un autre chef<br />

d’œuvre en restaurant une vielle<br />

villa, angle boulevard Rachidi, rue<br />

d'Alger pour en faire un musée à<br />

la dénomination tout aussi artistique,<br />

Tourelles des Arts.<br />

Inaugurées par les ministres des<br />

Affaires culturelles, Mohamed<br />

Achaâri, et de l'Aménagement du<br />

territoire, de l'Urbanisme, de<br />

l'Habitat et de l'Environnement,<br />

Mohamed El Yazghi, Tourelles des<br />

Arts est construite en 1931 par les<br />

frères jumeaux Assabon. Son style<br />

art-déco original, ses deux tourelles<br />

qui lui donnent quelque<br />

chose de particulier, sa blancheur<br />

immaculée, ses formes arrondies,<br />

font des Tourelles des Arts une<br />

véritable tour des arts. La composition<br />

de l'édifice en trois ni-<br />

28<br />

veaux se décline en une première<br />

salle d'exposition au rez-dechaussée,<br />

une seconde au premier<br />

niveau qui accueille aussi les bureaux,<br />

et à la charmante terrasse<br />

qui joint les tourelles, c'est une<br />

cafétéria en belvédère qui fait office<br />

de salon littéraire, avec une<br />

belle vue sur la Cathédrale Sacrécœur<br />

qui a bénéficié de la baraka<br />

des Tourelles des Arts en recevant<br />

son premier coup de pinceau<br />

depuis le début du siècle.<br />

Mécénat<br />

Ouvert jusqu’au31 mai 2003, le<br />

musée Tourelles des Arts, permettra<br />

de combler le grand vide<br />

culturel dont souffre encore<br />

Casablanca. L’honneur revient au<br />

mécénat privé.<br />

120 pièces regroupant des calligraphies<br />

et des manuscrits du<br />

Coran datés entre le IXème et le<br />

XIXème siècle et couvrant tout le<br />

monde arabo-islamique pour<br />

prouver, s’il en est, que l’art a toujours<br />

été au cœur de la civilisation<br />

arabo musulmane et s'est épanoui<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Transparency <strong>Maroc</strong> tient son assemblée générale à Casablanca<br />

Haro sur la corruption<br />

Le diagnostic de Transparency <strong>Maroc</strong> est alarmant. La corruption et le<br />

clientélisme sévissent toujours. Son communiqué, critique et virulent,<br />

ne ménage pas le gouvernement.<br />

Tenue, samedi 29 juin à<br />

Casablanca, l’assemblée<br />

générale de l’Association<br />

marocaine de lutte contre la<br />

corruption (Transparency<br />

<strong>Maroc</strong>) s’est soldée par un diagnostic<br />

particulièrement alarmant.<br />

Aux yeux des membres<br />

de cette ONG, le fléau de la corruption<br />

n’est pas encore endigué<br />

au Royaume. Au contraire,<br />

“la banalisation de la corruption<br />

sous toutes ses formes,<br />

notamment à travers les détournements<br />

des deniers publics,<br />

la concussion, l’abus des biens<br />

sociaux, le racket et le clientélisme,<br />

continue d’avancer dans<br />

les rouages de l’Etat et de la société<br />

sans susciter les réactions<br />

à la mesure des dégâts qu’elle<br />

occasionne”.<br />

<strong>Les</strong> scandales financiers à la<br />

CNCA, à la CNSS, au CIH et<br />

dans les Minotries “témoignent,<br />

selon Transparency <strong>Maroc</strong>, de<br />

l’ampleur du fléau, de la neutralisation<br />

de tous les mécanismes<br />

administratifs de contrôle<br />

et de suivi ainsi que de la tiédeur<br />

des poursuites judiciaires”.<br />

Le communiqué rendu public<br />

par l’association, à l’issue de<br />

cette réunion, ne ménage aucun<br />

pouvoir au Royaume. Ainsi,<br />

même s’il loue “les initiatives<br />

du Parlement à ce niveau”, allusion<br />

faite aux commissions<br />

d’enquêtes parlementaires sur<br />

le CIH et la CNSS, le document<br />

fait état d’“incertitudes qui entourent<br />

certaines affirmations<br />

des rapports (de ces commissions)<br />

et de la faible réactivité<br />

des pouvoirs judiciaire et exécutif<br />

face à leurs conclusions”.<br />

L’Exécutif s’attire les critiques<br />

les plus acerbes. Car, on lui reproche<br />

de se conduire, vis-àvis<br />

de ces scandales, en partie<br />

tierce, “qui ne s’engage ni à redresser<br />

les torts ni à apporter les<br />

réformes nécessaires pour éviter<br />

la continuation de ces pratiques<br />

tant dans ces mêmes entreprises<br />

que dans les autres activités<br />

engageant les finances<br />

publiques”. L’intégrité en prend<br />

pour son grade. <strong>Les</strong> rédacteurs<br />

du document signalent que les<br />

journaux relatent les faits de<br />

corruption “en amplifiant à leur<br />

guise certains et en mettant dans<br />

l’ombre bien d’autres qui méritent<br />

investigation”.<br />

Critiques<br />

L’assemblée générale de<br />

Transparency <strong>Maroc</strong>, qui a insisté<br />

sur la nécessité de garantir<br />

l’intégrité des prochaines législatives,<br />

a élu un nouveau<br />

conseil national de<br />

l’Association. À son tour, celui-<br />

• Omar Benjelloun et Mohamed El Yazghi.<br />

dans le genre spécifique de l'art islamique.<br />

Un art qui se veut l’expression<br />

de la force du lien entre<br />

art et Islam, entre le beau et le<br />

Divin dont l’un des ténors n’est<br />

autre que l'illustre savant Titus<br />

Ibrahim Azz Al-Dîn Burkhardt,<br />

soufi et ésotérique qui voyagea<br />

tout au long de sa vie pour l'étude<br />

de l'art sacré pour mettre en<br />

• Bachir Rachdi.<br />

là a choisi un nouveau bureau<br />

exécutif. Bachir Rachdi est reconduit<br />

au poste de secrétaire<br />

général. Il est secondé par Sion<br />

Assidon, Rachid Filali et<br />

évidence le sens spirituel de l'art<br />

islamique, intitulé de son célèbre<br />

ouvrage dans lequel il décrit le<br />

Saint Edifice de l’Islam (Qaâba)<br />

de la Mecque comme un proto-art.<br />

Pour le mécénat destiné à l’art,<br />

Omar Benjelloun y voit une tradition<br />

de la civilisation musulmane,<br />

car dit-il “la création artistique<br />

y a tôt été comprise com-<br />

© Ph. D.R<br />

Azzedine Akesbi. La trésorerie<br />

est attribuée à Atiqa El<br />

Ouarzazi, dont l’adjoint est<br />

Abdessamed Seddouq.❏<br />

A.B.A<br />

me étant une source d'élévation.<br />

Créer un musée d'art, c'est accomplir<br />

une noble et pieuse action,<br />

concourir à promouvoir une<br />

haute éducation de la Oumma”.<br />

Omar Benjelloun excelle aussi<br />

dans les affaires artistiques.<br />

Preuve. Depuis plusieurs années,<br />

celui qu’il convient désormais<br />

d’appeler le mécène des arts a<br />

choisi, via sa Fondation, de restaurer<br />

et de préserver le patrimoine<br />

architectural et artistique.<br />

Tout commence par la restauration<br />

du Palais Mnebhi et en y<br />

créant le Musée de Marrakech.<br />

Suit la restauration des monuments<br />

de la grande Merdersa Ben<br />

Youssef et la Qobba Al-<br />

Mourabitine.<br />

Omar Benjelloun rappellera toujours,<br />

comme pour justifier son<br />

amour pour les arts chevillé au<br />

corps, que sa première collection<br />

de timbres puis de pièces de monnaie<br />

(sic !) sont des faits culturels<br />

parce que racontant l'histoire du<br />

<strong>Maroc</strong> depuis l'arrivée du premier<br />

Musulman en ce pays.❏<br />

B.T.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. D.R


Mais encore...<br />

Mendiants en herbe<br />

Abdellatif El Azizi<br />

Le savon de Taza est réputé pour son efficacité. C’est<br />

pour cela que cette ville a été choisie pour la tenue d’un<br />

séminaire sur « la lutte contre l'exploitation des mineurs<br />

dans la mendicité à travers les textes législatifs et les<br />

fondements du Fikh » qui a été placé sous le thème «l'exploitation<br />

des mineurs dans la mendicité, une responsabilité<br />

de tous». Un journal de la place rapporte qu’ils «ont<br />

proposé également la création de fonds pour la collecte<br />

de l'aumône d'investir les ressources de cette collecte dans<br />

la réalisation de projets d'équipement et de développement<br />

destinés à l'amélioration des conditions de l'enfance défavorisée».<br />

Il parait qu’on a «invité les responsables du pays<br />

à réfléchir à la révision des textes du code pénal relatifs<br />

à la répression de la mendicité et à l'application effective<br />

de peines prévues par ce code par les juridictions compétentes<br />

afin de lutter ef-<br />

Avec la déconfiture<br />

de la CNSS et la<br />

faillite de la CIMR<br />

les retraités<br />

devront arrondir<br />

leur fin de mois en<br />

apprenant à faire<br />

la manche .<br />

ficacement contre ce phénomène<br />

social»<br />

Au trou les mendiants, à<br />

l’ombre les clochards, au<br />

gnouf les pauvres, il n’y a<br />

pas assez de taules pour<br />

les ados des banlieues,<br />

pour les voleurs à la petite<br />

semaine, pour les rejetons<br />

du système scolaire<br />

mais on trouvera toujours<br />

une petite place pour ceux<br />

qui se permettent de tendre<br />

la main.<br />

«Cachez-moi ces pauvres<br />

que je ne saurais voir ! ». <strong>Les</strong> clodos gâchent la vue et en<br />

plus ils font fuir les touristes. Sans oublier que ces salauds<br />

ont des comptes en banque gros comme ça, et il y en a<br />

même qui placent leurs sous à la bourse.<br />

Je n’ai pas eu la chance d’être invité à cette rencontre mais<br />

je suppose qu’on a dû en apprendre des choses sur “l’économie<br />

de la manche”, “la manche dans la législation marocaine»,<br />

l’évolution du phénomène à travers les âges”.<br />

Peut-être même qu’on s’est intéressé de près à ce tout ce<br />

qu’a fait le gouvernement pour l’essor de la manche au<br />

<strong>Maroc</strong>, comment les socialistes, qui sont très proches des<br />

classes laborieuses, se sont battus pour faire des <strong>Maroc</strong>ains<br />

des leaders en la matière.<br />

Avec la déconfiture de la CNSS et la faillite de la CIMR<br />

les retraités devront arrondir leur fin de mois en apprenant<br />

à faire la manche . C’est toujours mieux que de casser<br />

sa pipe, bouffé par une arthrose chronique.<br />

Avec le lancement du RER, la mendicité va connaître un<br />

boom certain et une évolution qui s’accorde parfaitement<br />

avec la politique gouvernementale en la matière.<br />

Cette évolution va créer des besoins nouveaux. Une grande<br />

école du Bengladesh a déposé un dossier pour créer<br />

plusieurs centres de formation sur l'art de faire la manche.<br />

Enfin dernier conseil, si vous êtes verseau et que vous bossez<br />

au CIH, c’est le moment de suivre votre horoscope à<br />

la lettre, de s’acheter une guitare et de s’inscrire au cours<br />

du soir pour faire la manche.❏<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

La Formation on-line bientôt au <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Les</strong> promesses<br />

du e-learning<br />

Le marché de la formation<br />

en ligne est en phase d’installation<br />

au <strong>Maroc</strong>.<br />

C’est du moins ce qui ressort des<br />

travaux de la rencontre organisée<br />

par le secrétariat d'Etat chargé<br />

de la Poste & des Technologies<br />

des télécommunications et de<br />

l'information le jeudi 27 juin<br />

2002. D’après les études du cabinet<br />

Andersen au <strong>Maroc</strong>, le<br />

<strong>Maroc</strong> fait partie des pays “intermédiaires”<br />

par rapport aux<br />

autres pays africains en voie de<br />

développement et le e-learning<br />

pourrait représenter 15% à 20%<br />

des dépenses de formation dans<br />

les entreprises marocaines à l'horizon<br />

2005.<br />

Priorités<br />

Si les entreprises marocaines accordent<br />

de plus en plus d’importance à<br />

la gestion de leurs ressources humaines<br />

à la formation du personnel,<br />

il n’en reste pas moins qu’au niveau<br />

de l’enseignement supérieur les<br />

expériences en la matière en sont<br />

encore au tout début. Pour un grand<br />

nombre d'entre elles, la nécessité<br />

d'introduire l'e-learning dans leur<br />

organisation paraît être une priorité.<br />

Il semble qu'elles aient pris<br />

conscience que la formation engendre<br />

des avantages concurrentiels.<br />

L’expérience de l’université Al<br />

Akhawayne, présidé par M.<br />

Belmokhtar, en la matière représente<br />

un cas d’école. Pour Jalal Charaf,<br />

72% des élèves marocains seraient<br />

régulièrement exposés à la violence.<br />

Selon les chiffres de l’étude réalisée<br />

par l‘ONG “ATFAL” en collaboration<br />

avec l’UNICEF, les élèves marocains<br />

subissent en grande majorité la punition<br />

corporelle. <strong>Les</strong> chiffres qui ont<br />

été présentés au cours d’une table<br />

ronde à Tanger font état d’un phénomène<br />

qui est loin d’avoir complètement<br />

disparu dans nos écoles malgré<br />

l’évolution des mentalités.<br />

<strong>Les</strong> résultats de l’enquête réalisée à<br />

l’échelle nationale, indiquent néanmoins<br />

que 72% des enfants sont exposés<br />

quotidiennement à un climat<br />

de violence à l’école et la majorité<br />

• Rachid Belmokhtar.<br />

enseignant à l’Université d’Ifrane, le<br />

e-Learning n’est pas l’affaire des informaticiens<br />

seuls ou du département<br />

des systèmes d’information<br />

dans l’entreprise, les solutions e-<br />

Learning sont nombreuses et diffèrent<br />

parfois considérablement les<br />

unes des autres. Il pense que la formule<br />

qui paraît être la plus adéquate<br />

est celle où le contact humain<br />

n’est pas totalement supprimé.<br />

Évolution<br />

Dans une entreprise par exemple,<br />

l’employé qui suit une formation sur<br />

l’écran de son ordinateur connaît<br />

son formateur parce qu’il l’a déjà<br />

rencontré! Ce mélange de formation<br />

traditionnelle et de formation on-<br />

line (blended learning) permet<br />

de trouver le juste milieu entre<br />

composante humaine et technologique.<br />

Le sépiolite rappelle que “la méthode<br />

est déjà utilisée par plusieurs<br />

éducateurs comme par<br />

exemple le EEC (Executive<br />

Education Center), le Centre de<br />

Formation Continue à l’université<br />

Al Akhawayn à Ifrane. Ici,<br />

les étudiants viennent de différentes<br />

entreprises marocaines et<br />

cela leur permet de travailler et<br />

de se former en même temps.<br />

80% du temps de formation de<br />

ces étudiants est assuré par les<br />

composantes technologiques du<br />

e-Learning et 20% du temps restant<br />

est passé dans des cours où<br />

le contact humain est présent”.<br />

En tout cas, pour garantir la qualité<br />

de service et augmenter les performances<br />

de leurs salariés, beaucoup<br />

d’entreprises évoluent vers un<br />

nouvel environnement pédagogique<br />

ouvert sur des modes d'apprentissages<br />

variés, utilisant les nouvelles<br />

technologies.<br />

La formation au système d'information,<br />

support du plan stratégique<br />

de la compagnie, a de plus en plus<br />

recours à l’auto-formation tutorée<br />

en e-learning. <strong>Les</strong> principes pédagogiques<br />

sont ceux de l'auto-formation<br />

accompagnée.<br />

Une formation qui est destinée à<br />

mieux répondre aux besoins de formation<br />

des jeunes, des demandeurs<br />

d'emploi et des salariés. ❏<br />

A.E.A.<br />

Enquête sur la violence contre les écoliers du <strong>Maroc</strong><br />

Du bâton pour tous<br />

des enfants questionnés, soit 85%,<br />

ont déclaré recevoir des punitions<br />

corporelles de la part des éducateurs.<br />

Et cela , précise l’étude, “malgré l’interdiction<br />

formelle des châtiments<br />

corporels au sein de l’école”.<br />

Préoccupations<br />

<strong>Les</strong> pédagogues qui ont produit cette<br />

étude ne cachent pas leurs préoccupations<br />

vis-à-vis des châtiments<br />

corporels. A en croire ces mêmes experts<br />

en éducation, à partir de 2008<br />

et selon la charte nationale de l’éducation<br />

et de la formation, 80% d’enfants<br />

devraient accéder au collège.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 29<br />

© Ph. MHI<br />

<strong>Les</strong> phénomènes de violence analogues<br />

à ceux que connaissent actuellement<br />

les établissements scolaires<br />

des pays occidentaux devraient<br />

investir l’école marocaine d’une manière<br />

brutale car la violence appelle<br />

la violence. On apprend ainsi qu’à<br />

ces phénomènes, “viendront s’ajouter<br />

la révolte et la haine d’une jeunesse<br />

qui aura appris la violence sur<br />

les bancs de l’école par ceux mêmes<br />

qui devaient les guider sur le chemin<br />

de la citoyenneté”. En ligne de mire,<br />

les enseignants qui seront exposés<br />

aux manifestations de violences et<br />

auront de plus en plus du mal à faire<br />

la loi au sein de leur classe.❏<br />

A.E.A.


<strong>Les</strong> surfers marocains appellent à l'aide<br />

La glisse<br />

fait la planche<br />

Si les baigneurs attendent le printemps pour les premiers plongeons, les<br />

"Enfants de la glisse" hantent toutes les plages du <strong>Maroc</strong> 12 mois sur 12. Et le<br />

pays est réputé pour ses vagues.<br />

Le soleil cogne, la réverbération<br />

est aveuglante, le<br />

sable est brûlant, les baigneurs<br />

accablés se sont réfugiés<br />

sous les parasols.<br />

Dans l'eau, comme des graines de<br />

tournesol sur le fil crémeux de<br />

l'écume, des points noirs montent<br />

et descendent inlassablement au<br />

gré des vagues, comme des<br />

mouettes au repos, attendant la<br />

bonne vague, LA vague, celle<br />

que les surfers enfourcheront<br />

pour se faire transporter avec<br />

une impudente élégance, jusqu'au<br />

bord de l'eau. Quand cette<br />

vague arrive, la plus haute, la<br />

plus rectiligne, celle qui enfle régulièrement,<br />

la nonchalance apparente<br />

cesse brusquement, et<br />

les surfers, la poitrine contre la<br />

planche se mettent en position et<br />

brassent frénétiquement l'eau<br />

pour partir en même temps que<br />

les tonnes d'eau déplacées par<br />

l'onde qui les emporte, comme<br />

des cavaliers hardis, nés sur leur<br />

monture.<br />

Mouettes<br />

<strong>Les</strong> surfeurs sont là. Surf (planche<br />

longue et pointue) ou bodyboard<br />

(planche courte rectangulaire),<br />

ils font désormais partie du paysage<br />

du bord de mer. Et si les<br />

baigneurs attendent le printemps<br />

pour les premiers plongeons, les<br />

“Enfants de la glisse" hantent<br />

toutes les plages du <strong>Maroc</strong> 12<br />

mois sur 12. Et le pays est réputé<br />

pour ses vagues.<br />

La façade atlantique est truffée<br />

de coins, les “spots", peu connus<br />

des baigneurs et peu intéressants<br />

pour les pêcheurs, qui abritent<br />

des groupes de surfers, des<br />

adeptes attachants d'un sport<br />

marqué par une "philosophie",<br />

spontanée. Sans prétention.<br />

Que veulent-ils dire: ils sont<br />

jeunes, ils détestent l'agressivité,<br />

ils aiment la musique, ils pra-<br />

30<br />

Amale Samie<br />

• Jeunes surfers marocains.<br />

tiquent un sport d'hommes libres<br />

et créatifs. Ils sont maintenant<br />

des milliers au <strong>Maroc</strong>, ils se multiplient<br />

depuis 20 ans, mais le<br />

mouvement s'est emballé, il y a<br />

une dizaine d'années. Ils ont<br />

entre 7 et 77 ans, mais la majorité<br />

se recrute dans la tranche<br />

des 15-30 ans. Ces surfers se sentent<br />

abandonnés, ils sont simplement<br />

heureux qu'il n'y ait pas<br />

eu besoin <strong>d'une</strong> autorisation pour<br />

l'introduction de l'Océan.<br />

La Vague<br />

Ils voient leurs cadets s'escrimer<br />

tout seuls avec une planche rebelle,<br />

ils n'ont pas de locaux pour<br />

entreposer leurs planches et ces<br />

planches coûtent cher, sans parler<br />

des palmes et de la combinaison<br />

qui protège leur corps de<br />

l'hypothermie durant les longues<br />

heures où ils voguent au gré de<br />

la houle.<br />

À Casablanca, à Rabat, Essaouira<br />

et Agadir, ils se connaissent tous,<br />

échanges des nouvelles, des revues<br />

et parlent de compétitions.<br />

Justement, certains parcours européens<br />

passent par le <strong>Maroc</strong>.<br />

Nos surfers voient alors ceux<br />

d'Europe, comparent le matériel,<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

l'organisation et la débauche de<br />

moyens. <strong>Les</strong> plus âgés pensent<br />

avec tristesse que contrairement<br />

à ce qu'ils espéraient, la génération<br />

qui les suit sera aussi démunie<br />

qu'ils l'étaient.<br />

Pas de structure pour unifier ce<br />

sport, des associations esseulées<br />

Il faut bien sûr utiliser l'image<br />

du surf, mais il faut que ce<br />

soit dans l'intérêt bien compris<br />

du sport et des sportifs. <strong>Les</strong><br />

sponsors et les responsables doivent<br />

le comprendre. Ils doivent<br />

aider les associations.<br />

Il y a déjà un déséquilibre entre<br />

les régions du <strong>Maroc</strong>, il faut cesser<br />

d'axer l'action sur les pôles<br />

touristiques déjà existants<br />

(Agadir, Essaouira etc.).<br />

Plus de 90 % de surfeurs sont issus<br />

de milieux défavorisés, une<br />

formation centrée sur cette catégorie<br />

de sportifs doit prendre<br />

en compte le fait social. Il s'agit<br />

d'aider à la création de la fédération<br />

pour un développement<br />

harmonieux par la recherche de<br />

sponsors sérieux. Pour toucher<br />

le plus de gens, les surfers ont<br />

besoin de la presse et de la publicité,<br />

il faut que des docu-<br />

et à la fortune inégale, pas de<br />

compétitions de niveau notable,<br />

et surtout, pas d'apprentissage<br />

alors qu'ils sont tous prêts à devenir<br />

moniteurs bénévoles, ils<br />

insistent bien là-dessus, les<br />

<strong>Maroc</strong>ains sont d'excellents surfers,<br />

mais il n'y a pas encore de<br />

Pour développer le surf…<br />

• Le jeune Taha El Ouarga.<br />

© Ph. DR<br />

mentaires, des brochures soient<br />

édités.<br />

Pour un progrès uniforme su<br />

surf, il faut construire d'autres<br />

clubs de Surf dans les autres<br />

villes du royaume en prenant<br />

exemple sur le club construit et<br />

organisé par sa Majesté le Roi à<br />

Rabat.<br />

fédération à l'heure actuelle. Bien<br />

sûr il y a une esquisse de championnat,<br />

mais pour Hicham El<br />

Ouarga, président le l'Association<br />

de surf du Bouregreg, pour qu'il<br />

y ait un saut qualitatif, il faut<br />

que le développement du surf au<br />

<strong>Maroc</strong> soit axé sur la direction et<br />

la formation des jeunes, ces actions<br />

doivent s’inscrire en symbiose<br />

avec des structures sportives<br />

performantes et un calendrier<br />

de compétition adéquat".<br />

Il semble que seule l'action de<br />

Ahmed Moussaoui puisse débloquer<br />

la situation car, vue l’absence<br />

d’autorité de tutelle, “le<br />

surf actuel au <strong>Maroc</strong> est un terrain<br />

presque vide où se côtoient<br />

et parfois s’opposent expression<br />

d’une liberté et nécessité d’organisation,<br />

éthique sportive et<br />

intérêts commerciaux".<br />

<strong>Les</strong> projets immédiats s'en ressentent,<br />

selon Hicham El Ouarga,<br />

une compétition va être organisée<br />

les 9,10 et 11 août à la Plage<br />

des nations à Salé. <strong>Les</strong> sponsors<br />

ne se bousculent pas au portillon.❏<br />

<strong>Les</strong> surfers désirent lancer un<br />

appel au ministère de la<br />

Jeunesse et des Sports ainsi qu'à<br />

l'Office national de tourisme et<br />

à tous les médias qui doivent<br />

s'intéresser à ce sport devenu<br />

de loin le sport aquatique le plus<br />

pratiqué au <strong>Maroc</strong>. ❏<br />

www.surfaumaroc.com<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. DR


<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Portrait de Fatima Rafouk, journaliste de la MAP<br />

Une dame de défi<br />

Derrière sa promotion sociale, illustrée par son statut de journaliste reconnue et<br />

son élection récente comme premier secrétaire fédéral adjoint, de la toute jeune<br />

Fédération des journalistes marocains, il n’y a qu’un secret: le culte de l’effort.<br />

suis pas du genre à baisser<br />

les bras ou à me laisser mar-<br />

ne<br />

“Je<br />

cher sur les pieds". Quand elle<br />

s’exprime ainsi Fatima Rafouk n’a pas<br />

l’air de celui ou de celle qui veut impressionner.<br />

Elle traduit, plutôt, un trait de caractère,<br />

essentiel et constant, de cette femme<br />

audacieuse et battante. En réalité, la trajectoire<br />

de cette brunette, au ton doux et<br />

au verbe facile, qui passe pour une valeur<br />

sûre de la MAP, atteste de la sincérité<br />

de ses propos. Née, il y a quarante ans<br />

à Casablanca, au sein d’une famille nombreuse,<br />

de modeste condition, Fatima n’a<br />

jamais bénéficié d’aucun parachutage ni<br />

d’aucun un coup de pouce. Derrière sa<br />

promotion sociale, illustrée par son statut<br />

de journaliste reconnue, acquis depuis<br />

bientôt vingt ans et son élection récente<br />

comme premier secrétaire fédéral adjoint,<br />

de la toute jeune Fédération des<br />

journalistes marocains, il n’y a qu’un secret<br />

: le culte de l’effort.<br />

Effort qui a commencé très tôt quand le<br />

propre père de Fatima avait, dans les années<br />

soixante, décidé la “faire profiter<br />

de ce dont il fut, lui-même, privé" : l’instruction.<br />

La fillette commence, alors, par<br />

l’école coranique.<br />

Expérience<br />

Et c’est en récitant, à haute voix, les versets<br />

du livre saint, que l’idée de devenir,<br />

plus tard, une speakerine avait germé,<br />

pour la première fois, dans son esprit.<br />

Outre la voix radiophonique et la diction<br />

parfaite de l’arabe classique, la jeune<br />

fille fait montre, dès qu’elle aura intégré<br />

l’enseignement moderne, d’autres<br />

qualités qui la prédisposent à son futur<br />

métier : le goût prononcé pour les humanités<br />

et la quête insatiable du savoir.<br />

Aussi, déclare-t-elle, “quand j’ai décroché,<br />

en 1979, mon Bac bilingue des lettres<br />

modernes, mon choix était déjà fait : je<br />

veut être journaliste et rien d’autre". Cap<br />

sur Rabat où la jeune fille casablancaise<br />

s’inscrit à l’Institut supérieur de journalisme.<br />

Elle en sort quatre ans plus tard, avec<br />

son diplôme en poche. Son mémoire de<br />

fin d’études fut consacré au “travail de<br />

la femme marocaine dans les médias".<br />

On y apprend que la gent féminine, au<br />

Royaume, avait investi, précocement, le<br />

champ de la presse. Dès 1935, Malika El<br />

Fassi avait l’habitude de rédiger de chroniques<br />

dans différentes revues marocaines.<br />

Elle fut relayée, indique Fatima<br />

• Fatima Rafouk.<br />

Rafouk, par d’autres “pionnières". C’est<br />

une façon pour la future journaliste d’“enraciner"<br />

sa propre expérience professionnelle.<br />

Celle-ci commence, en 1984, à la MAP<br />

où la jeune lauréate effectuait son service<br />

civil. La jeune femme ne sera pas recrutée<br />

par l’Agence mais par le ministère de<br />

la Culture qui le mettra, la même année,<br />

au service de la MAP qui n’avait pas,<br />

alors, de postes budgétaires. De cette étape<br />

initiatique, la journaliste retient surtout<br />

sa couverture, en 1985 et 1986, du<br />

“procès de la jeunesse islamiste et les infiltrés<br />

de l’Algérie". Le travail fut dur.<br />

Car, Fatima Rafouk, qui était déjà mariée,<br />

devait, parfois, rester au tribunal jusqu’à<br />

trois heures du matin.<br />

Pour donner corps à un rêve caressé,<br />

dès la plus tendre enfance, la jeune journaliste<br />

quitte la MAP - momentanément<br />

nous le verrons- pour servir comme correspondante<br />

du service d’information de<br />

la RTM à Casablanca. Cette aventure dans<br />

la radio sera exaltante à plus d’un titre.<br />

Fatima raffole du reportage, qui était de-<br />

puis toujours sa grande spécialité, et prépare<br />

une émission diffusée, chaque mardi,<br />

sur les ondes nationales. Baptisée<br />

“Chroniques hebdomadaires de<br />

Casablanca", cette émission donnera l’occasion<br />

à Fatima Rafouk d’interviewer des<br />

personnalités aussi illustres que Yasser<br />

Arafat, l’ancien secrétaire général de<br />

l’ONU, Boutros- Boutros Ghali.<br />

Liste<br />

Elle réalise une série des reportages radiophonioques<br />

sur la communauté marocaine<br />

établie en France. Elle réuissit, à<br />

l’époque, aussi à passer, la première, “un<br />

sonore" de Abdellatif Filali alors Premier<br />

ministre du royaume. Quand elle a “récidivé"<br />

avec l’ancien ministre de<br />

l’Intérieur, Driss Basri, la journaliste fut<br />

sévèrement blâmée par ses supérieurs qui<br />

lui ont rappelé que M. Basri était à la tête<br />

de liste des responsables dont la voix<br />

ne devait passer sur les ondes. Pourtant,<br />

jusqu’ici, personne n’avait pas pris soin<br />

© Ph. MHI<br />

de mettre la journaliste au courant de<br />

l’existence d’une telle liste. Déçue par<br />

l’emprise sécuritaire sur l’audiovisuel,<br />

qui a fini par étouffer son amour de la<br />

radio, Fatima “décroche" pour reprendre<br />

son propre terme. Elle revient, en 1993,<br />

à l’Institut supérieur de journalisme pour<br />

préparer un diplôme d’études supérieures.<br />

Mémoire<br />

Au bout de deux ans, elle rédige et soutient,<br />

brillamment, un mémoire sur la<br />

MAP dont elle devient, ipso facto, une<br />

spécialiste reconnue par le milieu académique.<br />

Parallèlement, elle reprend service au bureau<br />

casablancais de l’agence de presse<br />

, multiplie les stages de perfectionnement<br />

à l’étranger et assiste à plusieurs<br />

colloques internationaux. A titre indicatif,<br />

elle prend part, en 1998, aux travaux<br />

du symposium international, organisé<br />

à Tunis, sur “le phénomène de la<br />

mondialisation et ses répercussions sur<br />

le Tiers Monde". Elle en profite pour<br />

réaliser, pour le compte de la MAP, une<br />

série d’entretiens avec une pléiade des<br />

spécialistes dont le célèbre économiste<br />

égyptien, Samir Amin et le sociologue<br />

tunisien,Tahar Lebib. La même année,<br />

Fatima fait “l’un des meilleurs scoops"<br />

qui ont jalonné sa carrière en interviewant,<br />

Abderrahman Youssoufi, au lendemain<br />

de sa nomination comme Premier<br />

Ministre par Feu SM Hassan II.<br />

A presque vingt ans de carrière, cette dame,<br />

mère de deux enfants et amatrice de<br />

lecture, n’a plus d’illusions sur rien ou<br />

presque.<br />

Elle se félicite, certes, des réformes entreprises<br />

au sein de la MAP par Mohamed<br />

Yassine Mansouri et Ahmed Belhaloumi<br />

auxquels elle voue une grande estime.<br />

Mais, elle regrette que la rotation à la<br />

direction des bureaux étrangers de l’agence,<br />

qui fut l’une de ces réformes, “est gelée<br />

sans raison valable". Fatma Rafouk<br />

est également “désenchantée" face à la<br />

“dérive de la Fédération des journalistes<br />

marocains (FJM) dont elle assure la vice-présidence”.<br />

Elle est littéralement révoltée<br />

par la volonté du Premier secrétaire<br />

fédéral de cette association, Ahmed<br />

Ouihman, de gérer celle-là d’une façon<br />

“dictatoriale". Fatima a déjà fait comprendre<br />

à son adversaire qu’elle était prête<br />

à en découdre avec lui. Et qu’elle n’était<br />

pas “du genre à baisser les bras".❏<br />

Abdallah Ben Ali<br />

31


• Théâtre<br />

Sur une invitation de l’Institut Cervantès<br />

de Rabat, la compagnie maroco-espagnole<br />

Teatro del Otro présentera, dans le<br />

cadre du festival de Rabat, son nouveau<br />

spectacle: Los caminos del Deseo (<strong>Les</strong><br />

chemins du désir), basé sur les poèmes de<br />

l’Interprète des Désirs d’Ibn Arabi, le 21<br />

juillet 2002 à la salle Bahnini.<br />

Ce spectacle a été créé en collaboration<br />

avec l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique<br />

de Murcie et présenté le 21 décembre<br />

2001 au Théâtre de cette école. Rachid<br />

Mountasar signe dans ce travail la dramaturgie<br />

des textes poétiques d’Ibn Arabi<br />

dont Juan Pedro Enrile assure la mise en<br />

scène. Dans le rôle de Nidam, on retrouve<br />

l’actrice Concha Esteve, Gemma<br />

Lezaun (Salma) et Rachid Mountasar<br />

(Narrateur). “La religion que je professe,<br />

nous dit Ibn Arabi, est celle de l’Amour.<br />

Partout où ses montures se tournent.<br />

L’amour est ma religion et ma foi”.<br />

• Cinéma<br />

Pour avoir volé un morceau de pain, Jean<br />

Valjean se retrouve au bagne, d'où il parvient<br />

à s'évader. Il trouve refuge dans<br />

l'église de Tignes, où Monseigneur Myriel<br />

lui vient en aide et le met sur le droit<br />

chemin. Quelques années plus tard, sous<br />

un nom d'emprunt, il consacre désormais<br />

sa vie à faire le bien.<br />

Il devient l'homme le plus estimé de<br />

Montreuil-sur-Mer et fait la promesse à<br />

une pauvre femme mourante de s'occuper<br />

de sa fille, Cosette... <strong>Les</strong> Misérables<br />

de Jean Paul le Chanois, d'après le livre<br />

de Victor Hugo. Avec Jean Gabin, Danièle<br />

Delorme, Bernard Blier, Serge Reggiani,<br />

Fernand Ledoux. Le 28/06/2002 à 20h00,<br />

salle Gérard Philipe.<br />

• Projection<br />

Don Salluste profite de ses fonctions de<br />

ministre des finances du roi d'Espagne<br />

pour racketter le peuple. La Reine qui le<br />

déteste réussit à le chasser de la cour.<br />

Ivre de vengeance, il décide de la compromettre.<br />

Son neveu Don César ayant refusé<br />

de se mêler au complot, c'est finalement<br />

le valet de Don Salluste, Blaze,<br />

transi d'amour pour la souveraine, qui<br />

tiendra le rôle du prince charmant.<br />

La Folie des grandeurs, adaptation de<br />

Ruy Blas, de Gérard Oury, avec Louis de<br />

Funès, Yves Montand, Alice Sapritch,<br />

Alberto De Mendoza, Karin Schubert.<br />

Le 29 juin 2002 à 15 h, à la salle Gérard<br />

Philipe.<br />

32<br />

EN BREF<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Réédition de deux romans de Mohamed Khaïr-Eddine<br />

L’exil intérieur<br />

La verve est la même, l’engagement tout éveillé et la<br />

narration éclatée, à l’emporte-pièces pour une écriture<br />

délirante par moments, lucide et métaphorique par d’autres.<br />

Écrivain de l’exil, exilé<br />

de l’écriture. Mohamed<br />

Khaïr-Eddine a longtemps<br />

cultivé cette particularité<br />

qui a façonné son mythe<br />

et singularisé son style.<br />

L’adepte de la “Guerilla linguistique”<br />

s’est lancé très tôt<br />

dans la quête de nouvelles<br />

formes d’expressions qui révolutionnèrent,<br />

en son temps,<br />

les principes fondamentaux<br />

de l’écriture maghrébine de<br />

langue française.<br />

Effet de mode? non. Période<br />

révolue? non plus. <strong>Les</strong> écrits<br />

de l’enfant terrible de la littérature<br />

marocaine des années<br />

60 sont toujours d’actualité.<br />

Aujourd’hui, après Vie et légende<br />

d’Agoun’chich et Le déterreur,<br />

Tarik Éditions, en coédition<br />

avec Cérès (Tunisie),<br />

réédite deux nouveaux romans<br />

de l’auteur révolutionnaire<br />

et révolté: Moi, l’aigre et<br />

Une vie, un rêve, un peuple…<br />

La verve est la même, l’engagement<br />

tout éveillé et la narration<br />

éclatée, à l’emporte<br />

pièces pour une écriture délirante<br />

par moments, lucide et<br />

métaphorique par d’autres. On<br />

retrouve avec joie les thèmes<br />

de prédilection de la littérature<br />

de Khaïr-Eddine: l’errance,<br />

l’exil, la quête du soi dans<br />

une société étouffée, à la fois<br />

bannie et adorée par le romancier<br />

et poète.<br />

Délires<br />

<strong>Les</strong> deux romans livrent une<br />

partie de ce mal de vivre qui<br />

ronge l’auteur et le propulse<br />

sur le chemin de la redécouverte<br />

de soi. La société, pièce<br />

maîtresse de cet errement,<br />

passe également au crible. La<br />

contestation socio-politique<br />

se fait l’écho du désir de libération<br />

individuelle : Khaïr-<br />

Eddine condamne un monde<br />

dont “le mot de passe est copulation,<br />

harem…”.<br />

“Le roc stérile” qu’est le <strong>Maroc</strong><br />

est mis en branle, secoué pour<br />

ses tares et ses anomalies. Le<br />

résultat est un “crépitement<br />

de balles et une montée de<br />

• Mohamed Kaïr-Eddine.<br />

hurlements étouffés”. La littérature<br />

se conçoit chez lui<br />

dans le sillon de l’engagement.<br />

Un itinéraire que Khaïr-Eddine<br />

a emprunté depuis son jeune<br />

âge, pour l’honorer jusqu’à la<br />

fin de ses jours.<br />

La remise en question est totale.<br />

Le “Je” est fustigé, mis à<br />

nu et crucifié sur l’autel du<br />

mal collectif qui caractérise le<br />

<strong>Maroc</strong> de l’époque. Iconoclastes,<br />

les œuvres du romancier<br />

tournent en dérision le<br />

sacré et le familial. Il y démystifie<br />

tous les symboles du<br />

pouvoir central et patriarcal.<br />

<strong>Les</strong> deux œuvres abritent également<br />

un discours sur soi.<br />

Khaïr-Eddine est omniprésent<br />

dans son œuvre.<br />

C’est le prétexte d’une critique<br />

individuelle qui se noie par la<br />

suite dans l’énumération et la<br />

condamnation de toutes les<br />

utopies et les fables dont le<br />

pouvoir se sert pour écraser<br />

l’orgueil personnel et collectif.<br />

Ce procédé est très présent<br />

dans “Moi, l’aigre” où l’auteur<br />

revendique cette autocritique.<br />

“Je me dédoublais très<br />

fréquemment. Je détestais mon<br />

origine, mes parents, le monde.”<br />

Rêve<br />

© Ph: DR<br />

Le “Je” s’éclate pour révéler<br />

les faiblesses et les points forts<br />

d’un être travaillé par l’amertume<br />

de la réalité et ballotté<br />

par le rêve de liberté.<br />

Trop de contrastes qui donnent<br />

à voir l’auteur dans tous<br />

ses états. Perpétuelle remise<br />

en question qui révèle, par ricochet,<br />

les valeurs et le bon<br />

sens de l’auteur qu’une première<br />

lecture superficielle<br />

donnerait pour délirants. Un<br />

sentiment qu’on peut facilement<br />

mettre sur le compte du<br />

caractère hermétique et in-<br />

stable de l’écriture. Le lecteur<br />

est d’abord dérouté par des<br />

textes morcelés et livrés délibérément<br />

sans cohérence apparente.<br />

Ce n’est qu’en s’imprégnant<br />

de l’esprit “générateur” qu’on<br />

peut facilement s’aventurer<br />

sans trop de malentendu, guidé<br />

par un fil conducteur qui<br />

traverse, de bout en bout, les<br />

deux œuvres.<br />

Révolution<br />

Du coup, l’unicité du langage<br />

refait surface, et le délire<br />

conscient se révèle une réflexion<br />

onirique alimentée<br />

d’espoir. La voix du “je” tonne<br />

telle le cri d’une société qui<br />

clame sa liberté.<br />

Beau procédé que ce mélange<br />

du réel, lisible en filigrane,<br />

et du fictif qui renvoie à la situation<br />

du <strong>Maroc</strong> de l’aprèsindépendance.<br />

Le tableau<br />

brosse une panoplie de situations<br />

avec le style acerbe en<br />

plus.<br />

C’est ce qui a valu à l’auteur<br />

l’interdiction pure et simple<br />

au <strong>Maroc</strong>. Une interdiction<br />

alimentée par le franc parler<br />

de Khaïr-Eddine et sa révolte<br />

contre l’immobilisme et l’injustice<br />

sociale qui écrasait la<br />

masse et faisait la fortune de<br />

l’élite.<br />

Révolte qui se fait dans la<br />

douleur et entraîne son auteur<br />

dans une spirale destructrice<br />

qui influence et sa vie et<br />

son œuvre. L’œuvre finit par<br />

se libérer des contraintes du<br />

temps et de l’espace pour se<br />

concentrer sur la réflexion de<br />

l’écriture elle même.<br />

Mission réussie grâce à une<br />

forme d’écriture “centrée sur<br />

le corps, la sexualité, la métamorphose,<br />

le masque, où<br />

domine la voix préoccupée par<br />

l'acte d'énonciation, primordial<br />

car il est fondateur du “<br />

je " … Le “je" fait corps avec<br />

le texte et s'incarne dans une<br />

parole qui revient toujours à<br />

lui.”❏<br />

Mahjoub Haguig<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002


<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

La fête de la musique s’enracine à Casablanca<br />

La nuit la plus courte<br />

Àl’instar des grandes métropoles,<br />

Casablanca a eu<br />

droit à sa propre fête de la<br />

musique. Une belle manière<br />

de faire oublier le fiasco qui<br />

a accompagné l’annulation de<br />

la première édition du festival<br />

international de cette ville.<br />

L’année prochaine, peut-être.<br />

Cette année, la wilaya de<br />

Casablanca a veillé à ce que<br />

le nom du <strong>Maroc</strong> soit inscrit<br />

parmi les 118 pays qui célèbrent<br />

les belles mélodies un<br />

peu partout dans le monde.<br />

Dans les grandes places, dans<br />

les rues, les instituts culturels<br />

étrangers, les Casablancais ont<br />

eu droit à une véritable fête.<br />

Aussi populaire qu’éclectique.<br />

Décalée d’une journée par rapport<br />

au reste du monde, la célébration<br />

de la journée n’a démarré<br />

que le samedi 22 juin<br />

pour se prolonger au dimanche<br />

23. Le tout pour célébrer<br />

la 21e journée de la musique.<br />

Le <strong>Maroc</strong> a été finalement rattrapé<br />

par le phénomène lancé<br />

par Maurice Fleuret il y une<br />

vingtaine d’années. Le gros<br />

du message, de l’ancien directeur<br />

de la musique et de la<br />

danse au ministère de la<br />

Culture française est de<br />

s’amuser et de s’ouvrir sur<br />

toutes les formes de la création<br />

musicale.<br />

Chez nous, cette diversité a<br />

Au début une passion pour<br />

les arts plastiques arabes.<br />

Au fil des années, cet intérêt<br />

poussa son amateur à sillonner<br />

le monde entier à la quête de<br />

peintres confirmés et à la découverte<br />

de jeunes talents à<br />

l’inspiration affirmée. Le résultat<br />

est une collection privée<br />

riche de centaines de pièces<br />

d’art. Quelques mois plus tard,<br />

la Fondation “Kinda” voit le<br />

jour.<br />

La fondation est une référence<br />

à la tribu des ancêtres du<br />

mécène qui jouèrent un rôle<br />

décisif dans l’histoire de la péninsule<br />

arabique au Ve et VIe<br />

siècle après J-C. Sa première<br />

mission est l’acquisition et le<br />

• Mory Kante.<br />

pris les couleurs des multiples<br />

genres qui alimentent le patrimoine<br />

musical marocain,<br />

auxquels s’est ajoutée la présence<br />

de certaines grosses<br />

pointures.<br />

Choix<br />

Casablanca a fait donc dans<br />

l’éclectisme: Faudel, Mory<br />

Kante, Nass El Ghiwan, Jil<br />

Jilala (place Mohammed V),<br />

l’ensemble Kaboul, Soungalo<br />

Coulibally, Afouss (institut<br />

français de Casablanca),<br />

Magouna, Abidat Rma,<br />

Gnaoua, Zayane (Médina de<br />

Rahal) … Parmi les autres at-<br />

sauvegarde d’une création puisant<br />

dans le patrimoine riche<br />

et complexe de la culture arabe<br />

et ouverte à l’universalité.<br />

D’où le regard contemporain<br />

porté par l’exposition accueillie<br />

par l’espace Actua, fruit de l’ingéniosité<br />

de dizaine d’artistes<br />

peintres arabes.<br />

Corpus<br />

On y trouve de toutes les tendances<br />

artistiques qui foisonnent<br />

dans le monde arabe. Des<br />

créateurs libres que la<br />

contrainte de la production artistique<br />

a mis sur le chemin de<br />

la recherche et du dialogue.<br />

tractions casablancaises, on<br />

notera la présence de formations<br />

locales et d’artistes<br />

étrangers invités spécialement<br />

pour animer “la nuit la plus<br />

courte de l’année” à Aïn Chok,<br />

Dar Bouazza, Sidi Bernoussi et<br />

à Hay Mohammedi … Dans ce<br />

dernier quartier, le réseau<br />

Maillage, a organisé une grande<br />

messe musicale où ont été<br />

conviés jeunes talents issus<br />

des quartiers populaires ( Hay<br />

Mohammadi, Derb Sultan,<br />

Hay Salam, Salé, Maârif, Ben<br />

Abid) et d’autres artistes de<br />

l’immigration, accompagnés<br />

d’artistes de renom: U-ssef,<br />

Momo, Break-dance, Mafia C,<br />

Dialogue de la matière, des<br />

couleurs, des signes et de la<br />

mémoire arabe. Un corpus<br />

riche et exhaustif, qui se décline<br />

en cinq thématique importantes:<br />

“Suggestions et<br />

symboles”, “les métamorphoses<br />

du corps et les personnages<br />

mythique”, “l’icône”, “le signe<br />

et le talisman”, “le vestige, la<br />

lettre, l’écriture”. Des<br />

<strong>Maroc</strong>ains? Bien sûr qu’il y en<br />

a, tant nos peintres se sont amplement<br />

distingués dans les<br />

grandes biennales organisées<br />

un peu partout dans le monde<br />

arabe et dans les grandes capitales<br />

de la peinture du monde.<br />

C’est ainsi qu’on retrouvera<br />

avec joie le monde des sym-<br />

les francs-parleurs, Vampires<br />

Kilar, Filo Myc Arbi …<br />

L’engouement était à la hauteur<br />

de l’effort déployé par les<br />

autorités locales, privé et association<br />

pour animer la ville.<br />

Le nombre des forces de<br />

l’ordre, toutes catégories<br />

confondues a également suivi,<br />

puisque pas moins de 4500<br />

éléments ont été mobilisés<br />

pour la circonstance. Ils<br />

avaient pour mission de calmer<br />

les ardeurs et veiller à ce<br />

que la fête ne dégénère pas.<br />

Heureusement le calme était<br />

de mise.<br />

À part quelques frottements<br />

insignifiants. “À Casablanca,<br />

il y a un seul cas d’arrestation.<br />

Sinon, les Casabalancais ont<br />

fait preuve d’une discipline<br />

sans précédent”, souligne un<br />

haut gradé de la Préfecture de<br />

Police. Pourtant la masse qui<br />

a afflué sur la place Mohammed<br />

V a donné quelques frissons.<br />

Ceux qui ont vite fui les lieux<br />

sauront que ce n’est que le<br />

début. <strong>Les</strong> années prochaines,<br />

si la tradition est maintenue,<br />

le public marocain acquérra<br />

certainement cette discipline<br />

qui force l’admiration ailleurs,<br />

là où l’intervention des éléments<br />

de l’ordre se fait plus<br />

remarquée.❏<br />

M.H.<br />

Exposition privée de la Fondation Kinda à la galerie Actua<br />

Un monde de symbole<br />

© Ph: AFP<br />

boles de Fouad Bellamine, les<br />

corps métaphoriques de<br />

Mohamed Kacimi, le monde<br />

brut de Chaïbia Tallal et le travail<br />

sur le signe d’Ahmed<br />

Cherkaoui et Ahmed Belkahia.<br />

Leurs œuvres se joindront à<br />

ceux d’autres peintres arabes<br />

de grande renommée tels que<br />

Saliba Douaihy, Ramses<br />

Younan, Tayseer Barakat,<br />

Ardash … Ensemble, ils constitueront<br />

un corpus représentatif<br />

des préoccupations, des tendances<br />

et des sensibilités qui<br />

façonnent depuis de longues<br />

années l’histoire de la peinture<br />

arabe dans sa dimension<br />

universelle.❏<br />

M.H.<br />

EN BREF<br />

• Exposition<br />

<strong>Les</strong> artistes singuliers d’Essaouira exposent,<br />

du 23 juin au 15 septembre, au Manoir<br />

de la ville de Martigny. L’exposition accueille<br />

quinze artistes qui, chacun à sa manière<br />

et dans son style, témoignent du phénomène<br />

exceptionnel que représente depuis<br />

quelques décennies l’art des peintres<br />

souiries. <strong>Les</strong> œuvres ont été sélectionnées<br />

en étroite collaboration avec le galeriste<br />

danois Frédéric Daamgard établi à Essaouira<br />

depuis près de 30 ans.<br />

• Tanjazz<br />

La troisième édition du Tanjazz aura lieu<br />

à Tanger du 5 au 11 septembre 2002.<br />

Désormais, rendez-vous international des<br />

professionnels et des amateurs du jazz, la<br />

dimension du festival prend de plus en plus<br />

d’ampleur. Une dimension justifiée par la<br />

présence d’artistes internationaux, dont<br />

l’incontournable Randy Weston, absent<br />

l’année dernière, Ronald Baker, Lindaloo,<br />

Louis Winsberg, JP Como et David Linx.<br />

Comme l’année dernière, les mélodies jazzy<br />

investiront toute la ville, avec une programmation<br />

répartie sur l’ensemble de la<br />

ville : Jazz de rue, jazz en concert et jazz<br />

de nuit dans les clubs et les grands hôtels<br />

de la ville.<br />

• Université<br />

L'université d'été 2002 de l'Institut Français<br />

de Casablanca se déroulera du mardi 3 au<br />

samedi 7 septembre 2002. Cette neuvième<br />

édition sera consacrée aux 11 Délégations<br />

avec lesquelles l’Institut Français de<br />

Casablanca collabore et qui comptent près<br />

d’un million d’élèves. Neufs ateliers et 4<br />

conférences sont au programme. <strong>Les</strong> inscriptions<br />

sont ouvertes jusqu'au 25 juin<br />

2002.<br />

• Danse<br />

“Inscrit dans la continuité d’un parcours et<br />

en rupture avec celui-ci, “IO” est né d’un<br />

besoin de questionner mon écriture chorégraphique<br />

; après cinq ans de travail et<br />

sept créations, le sens donné au geste a<br />

évolué. Élément de continuité, l’intérêt que<br />

j’ai toujours porté à l’exploration des relations<br />

entre la danse et la musique est toujours<br />

au cœur de “IO". C’est ainsi que Fatou<br />

Traore parle de son œuvre, qu’elle donne<br />

le 28/06/2002 à 20h30 au Théâtre 121,<br />

l’institut français de Casablanca.<br />

• Sensibilisation<br />

Le ministère de la Communication organise,<br />

en collaboration avec l’Institut<br />

National Démocratique pour les Affaires<br />

<strong>International</strong>es (NDI) et l’Institut National<br />

des Beaux Arts de Tétouan, un projet intitulé<br />

: “l’art de voter”. L’exposition itinérante<br />

se déroulera du 25 juin au 27 septembre<br />

et sera présente dans sept villes marocaines.<br />

33


Entretien avec Fatéma Zahra Benaddi<br />

Du nouveau sur les ondes<br />

C’est officiel! Le lancement de Ma3, nouvelle chaîne marocaine satellitaire,<br />

est prévu pour le 15 septembre 2002. Rencontre avec Fatéma Zahra Benaddi,<br />

initiatrice du projet.<br />

• <strong>Maroc</strong>-<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: Comment<br />

est née l’idée de lancer une chaîne satellitaire<br />

pour le <strong>Maroc</strong>?<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Lors d’un voyage<br />

à Montréal, il y a trois ans, fatiguée des<br />

contraintes administratives des deux<br />

chaînes marocaines, je me suis retrouvée en<br />

train d’entreprendre les démarches administratives<br />

pour immigrer au Canada. Sur<br />

place, la rencontre des <strong>Maroc</strong>ains résidant<br />

au Québec m’a donné envie de retrouver les<br />

plateaux et de revenir sur ma décision.<br />

Autre fait marquant. Sur les ondes de la<br />

CGNT, programme de chaînes canadien,<br />

toutes les chaînes étaient présentes sauf la<br />

chaîne marocaine. Pourtant, les <strong>Maroc</strong>ains<br />

sont majoritaires dans ces contrées. Un premier<br />

contact avec le directeur de cet organisme<br />

relance ma vieille passion pour la télévision.<br />

Idem pour “Raï7”. Au lancement<br />

de la chaîne méditerranéenne, j’ai contacté<br />

le directeur de la chaîne qui a donné son<br />

accord de principe pour la diffusion des<br />

programmes produits par la maison de production<br />

que je dirige à l’attention de la<br />

communauté marocaine d’Italie. D’autres<br />

rencontres attireront mon attention sur<br />

l’accueil favorable réservé par la communauté<br />

marocaine d’Europe à trois de mes<br />

émissions. Le rêve de lancer une chaîne de<br />

télévision est alors né.<br />

• MHI: C’était facile de concrétiser ce projet?<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Pas du tout. Il fallait<br />

faire le tour des professionnels des médias,<br />

des plates-formes de diffusion, constituer<br />

le plan financier de la chaîne… Trop<br />

vite, le coût de création s’est révélé trop<br />

élevé. D’autant plus que je voulais donner<br />

la meilleure image de notre <strong>Maroc</strong> et proposer<br />

des produits de qualité qui répondraient<br />

aux attentes des immigrés marocains,<br />

tunisiens et algériens. Notre ligne<br />

éditoriale était toute tracée, mais il nous<br />

fallait les moyens de nos ambitions. L’appel<br />

aux banques s’est vite révélé non concluant.<br />

Il fallait par conséquent chercher d’autres<br />

pourvoyeurs et démarcher de nouveaux<br />

partenaires.<br />

Après la création de B&B Production à<br />

Paris avec un capital de 70 000 euros, j’ai<br />

fait le tour de tous les clients potentiels<br />

jusqu’à ce que je rencontre le Présidentdirecteur<br />

général de ART. À l’issue de trois<br />

rencontres concluantes, Cheikh Saleh a décidé<br />

de nous apporter toute son aide.<br />

• MHI: En termes plus clairs…<br />

- Fatima Zahra Benaddi: En termes plus<br />

clairs, nous avons eu accès à la bibliothèque<br />

de films d’ART, aux émissions de va-<br />

34<br />

• Fatéma Zahra Benaddi.<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

riétés, les clips … Et surtout, AMC, groupe<br />

dirigé par Cheikh Saleh, a mis à notre chaîne<br />

sa plate-forme de diffusion installée en<br />

Italie.<br />

• MHI: Quel est le montant global de la<br />

participation de ce groupe?<br />

Initialement prévu pour le mois de juillet,<br />

le lancement de Ma3 a été retardé jusqu’au<br />

15 septembre. “Ma3”, Ma pour<br />

<strong>Maroc</strong> et 3 pour troisième chaîne, est le<br />

projet de Fatima Zahra Benaddi, ancienne<br />

animatrice à TVM et propriétaire de la<br />

société B&BProd, basée en France, qui fait<br />

office de siège social de la chaîne.<br />

Le signal de Ma3 est hébergé sur Eutelsat<br />

HOT BORD. Elle émettra en clair et en numérique<br />

pour ratisser large. D’ailleurs, la<br />

mire est déjà visible sur satellite. “C’est<br />

un choix stratégique qui élargira la zone<br />

de couverture de la chaîne à l’Europe,<br />

le Maghreb et tout le bassin méditerranéen”,<br />

explique Yassine Dehbi, directeur<br />

-Fatima Zahra Benaddi: Je n’ai pas à dévoiler<br />

le secret de la structure. Je suis tenu<br />

par le respect de la volonté de mes autres<br />

associés qui tiennent à rester dans l’anonymat.<br />

Mais disons que grâce à ce groupe,<br />

notre projet est désormais une belle réalité.<br />

Un choix stratégique<br />

© Ph. DR<br />

de communication d'Eutelsat. La durée<br />

d’émission a été fixée, dans une première<br />

partie, à douze heures. La diffusion commencera<br />

à midi pour se terminer à minuit.<br />

Une tranche horaire qui sera meublée par<br />

une grille dite “de lancement”. Point de<br />

surprise. La grande partie des programmes<br />

sera produite par Ma3, épaulée par l’apport<br />

d’ART qui se déclinera sous forme de<br />

variétés et autres émissions et fictions.<br />

D’autres émissions et spectacles seront<br />

peut-être acquis auprès des deux autres<br />

chaînes marocaines (2M et TVM).<br />

“C’est une grille de démarrage qui tracera<br />

la ligne et ouvrira la porte à d’autres<br />

productions nationales. Nous espérons<br />

• MHI: Le tour de table comprend d’autres<br />

associés?<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Deux autres associés<br />

marocains qui m’ont apporté leur<br />

aide et ont cru à la fiabilité du projet de la<br />

chaîne. Ils veulent rester dans l’anonymat.<br />

• MHI: Pourtant, malgré ses fonds, la<br />

grille des programmes laisse un petit peu<br />

à désirer…<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Vous croyez? Si<br />

vous faites allusion aux rediffusions, sachez<br />

que nous ne rediffusons que trois heures par<br />

jour pendant des heures creuses. Le reste de<br />

la grille est très intéressant à voir. Des films<br />

maghrébins, français, internationaux, des<br />

émissions de proximité. En plus d’un rendez-vous<br />

hebdomadaire d’information commenté<br />

par notre équipe.<br />

• MHI: Vous signaler la diffusion des programmes<br />

de 2M et TVM, et pourtant vous<br />

n’avez pas pris contact avec les directions<br />

des deux chaînes?<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Nous n’allons<br />

pas tarder à le faire. Leurs produits, surtout<br />

l’information nationale, les sitcoms et les<br />

pièces de théâtre, rencontrent un franc succès<br />

des ressortissants marocains en Europe.<br />

• MHI: Quelle est la régie qui s’occupera<br />

de la vente de vos espaces publicitaires?<br />

- Fatima Zahra Benaddi: Jusqu’à maintenant,<br />

aucune régie n’est encore choisie. <strong>Les</strong><br />

discussions vont bon train avec plusieurs<br />

régies. Ce qui est sûr par contre, c’est qu’on<br />

arrêtera notre choix avant le mois de juillet.<br />

Nous tenons à respecter le délai du 15 septembre<br />

comme date officielle du lancement<br />

de Ma3.<br />

Propos recueillis par<br />

Mahjoub Haguig<br />

l’arrivée des producteurs marocains qui,<br />

jusqu’à maintenant, ont fait preuve d’attentisme”,<br />

souligne Mohamed Laâroussi,<br />

conseiller de la chaîne et animateur de<br />

l’émission “À vous la parole” sur Ma3.<br />

À ses côtés, on signalera la présence<br />

d’autres animateurs vedettes tels Fatima<br />

Zahra Benaddi, “Yarit”, Mohamed Ramzi,<br />

“Stars de demain” et “Machrek Al<br />

Maghreb”, Abderrahim Bargache,<br />

“Culinaire” et Mahdi Ouazzani, animateur<br />

de l’émission de jeu: “ligne d’arrivée”.<br />

D’autres animateurs issus de l’immigration<br />

alimenteront la grille par des concepts<br />

où “la proximité sera de mise”.❏<br />

M.H.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002


RENDEZ-VOUS<br />

Norbert Mouyal, directeur général des Initiales RH<br />

“<strong>Les</strong> intervenants et partenaires<br />

nous font confiance”<br />

• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: Pourquoi<br />

le report de SIRH à moins de 15 jours de<br />

l'événement<br />

- Norbert Mouyal: Nous l'avons reporté 3<br />

semaines avant et non 15 jours. La decision<br />

devaitêtre collegiale et le comité<br />

scientifique était en réflexion sur la question<br />

depuis la fin mai.<br />

<strong>Les</strong> raisons de ce report sont simples:<br />

manque de participations individuelles dûes<br />

à des aspects conjoncturels et, notamment,<br />

un calendrier difficile pour les décideurs :<br />

élections, morosité économique, mois de<br />

mai peu travaillé (ponts), coupe du monde<br />

de football en juin, etc.<br />

• MHI: <strong>Les</strong> arguments avancés sont-ils<br />

suffisants pour reporter un rendez-vous<br />

placé sous le haut Patronage de Sa<br />

Majesté?<br />

- Norbert Mouyal: Je le crois parce qu'ils<br />

sont avant tout économiques. C'est au<br />

contraire une façon élégante d'honorer ce<br />

Haut Patronage que nous espérons vivement<br />

préserver pour l'édition reportée du SI-<br />

RH 2002.<br />

• MHI: Le report n'est-il pas négatif pour<br />

lévénement en soi ?<br />

- Norbert Mouyal: Je ne le crois pas. En effet,<br />

tous les intervenants et partenaires du<br />

Festival du cinéma africain<br />

Mission commerciale<br />

• Norbert Mouyal.<br />

SIRH 2002 nous soutiennent pour le report<br />

et le maintien de cette manifestation, qualifiée<br />

d'exceptionnel dans le contexte professionnel<br />

international.<br />

• MHI: Quelles sont les procédures suivies<br />

pour reporter un tel événement à proximité<br />

de sa réalisation ? (en particulier en<br />

termes de protocole).<br />

- Norbert Mouyal: Dès la décision officielle<br />

du report, prise conjointement par<br />

l'organisation et le Comité Scientifique,<br />

nous avons immédiatement réagi en infor-<br />

Dix sept films, dont deux marocains, seront en lice lors de la 8ème édition du Festival<br />

du cinéma africain de Khouribga, organisée du 14 au 21 juillet, sous le haut patronage<br />

de SM le Roi Mohammed VI. la liste des films en compétition a été rendue<br />

publique mercredi à khouribga, lors <strong>d'une</strong> réunion du conseil d'administration de<br />

l'association du Festival du cinéma africain de khouribga. Soif et Taif Nizar sont les<br />

deux films marocains en compétition. Par ailleurs, une table ronde sur ""cinéma et<br />

médias"" est également prévue en marge du festival qui a invité à cette édition<br />

l’Egyptien Mahmoud Abdelaziz, les Syriens Saloum Badiâ haddad et Mouna Wacef<br />

de syrie. Des films totalement ou partiellement tournés dans la province de khouribga<br />

seront projetés avant le lancement de la compétition officielle. ❏<br />

Àla tête d’une mission commerciale,<br />

Abdelkrim Benatik, Secrétaire d’État au<br />

Commerce Extérieur, , effectue du 30 juin au 7<br />

juillet 2002 une visite en Syrie et en Jordanie.<br />

Cette manifestation ,à laquelle prendront part<br />

plus d’une vingtaine de sociétés marocaines représentant<br />

divers secteurs d’activité, vient après<br />

la récente visite de Sa Majesté le Roi dans ces<br />

deux pays, et constitue le prolongement des actions<br />

de promotion déjà initiées par le Centre<br />

<strong>Maroc</strong>ain de Promotion des Exportations (CM-<br />

PE) dans la région du Moyen Orient. Elle vise<br />

à exploiter les potentialités offertes par les marché<br />

syrien et jordanien, l’intensification de nos<br />

échanges commerciaux et l’identification des<br />

possibilités de partenariat avec ces deux pays<br />

qui constituent une plate-forme stratégique • Abdelkrim Benatik.<br />

dans cette région. <strong>Les</strong> volets de cette manifestation<br />

comportent d’une part, à Damas et à Amman, un symposium sur l’économie<br />

marocaine et des perspectives d’échanges et de partenariat ainsi que des rencontres<br />

professionnelles individualisées correspondant aux besoins et desiderata spécifiques<br />

des entreprises marocaines participantes, et d’autre part, à Damas une exposition multi<br />

-sectorielle de produits et services.❏<br />

mant les personnalités officielles, les partenaires<br />

du SIRH, les participants déja inscrits<br />

et les média pour une diffusion large<br />

de l'information: annonces et lettres officielles,<br />

courriers et fax personnalisés, communiqués<br />

de presse, appels téléphoniques<br />

et lettres aux participants inscrits,.... Tous<br />

les moyens ont été utilisés, y compris l'email<br />

et le site Web, pour gagner en rapidité.<br />

Nous avons parallèlement invité le Comité<br />

Scientifique <strong>International</strong> et les partenaires<br />

à se réunir le 20 juin à Paris pour positionner<br />

au plus tôt des nouvelles dates pour<br />

le SIRH.<br />

• MHI: Quand le SIRH aura-t-il lieu ? -<br />

Norbert Mouyal: Entre la fin de l'automne<br />

2002 et le début 2003.<br />

• MHI: Quelles sont les garanties de réalisation<br />

de cette éditiond'automne?<br />

- Norbert Mouyal: Cette manifestation est<br />

devenue un rendez-vous incontournable<br />

pour les décideurs. Sa réalisation est garantie<br />

par le nombre de participants et de<br />

partenaires présents. Bien entendu, l'aide financière<br />

de la communauté européenne ou<br />

celle du gouvernement marocain nous garantirait<br />

la pérennité de cet événement d'exception.<br />

❏<br />

B.T.<br />

Remise de prix<br />

La remise de prix pour le concours de dissertation<br />

organisée sous l’égide de de l'ambassade<br />

de Grande Bretagne au <strong>Maroc</strong> a eu<br />

lieu samedi 8 juin 2002 à l'Université Al<br />

Akhawayn à Ifrane. A cette occasion l’ambassadeur<br />

de Grande-Bretagne a annoncé les<br />

gagnants de ce concours et a procédé à la<br />

remise des prix en la présence du Président,<br />

du Chancelier et du Conseil d'Administration<br />

de l'Université. <strong>Les</strong> gagnants sont: Imane<br />

Slaoui pour un stage de six semaines auprès<br />

de Trade Partners UK à Londres, un billet aller-retour<br />

offert par British Airways et de<br />

l'argent de poche offert par Shell, MCI Tours<br />

et la British Arab Commercial Bank ; Younes<br />

Benchekroun pour un stage auprès de British<br />

Airways à Casablanca et Es-Seddiqi Wafae<br />

pour un stage au Consulat Général de Grande-<br />

Bretagne à Casablanca.❏<br />

Crédit agricole<br />

La CNCA lance sa première campagne<br />

institutionnelle<br />

C’est clair. La CNCA entend redorer son<br />

blason d’antan, tourner la page sombre<br />

de son histoire, en mettant en avant<br />

Valeurs de progrès, thème de sa nouvelle<br />

campagne de communication institutionnelle,<br />

lancé le 27 juin 2002. Saïd<br />

Ibrahimi a du pain sur la planche, comme<br />

qui dirait. Mais il a les arguments<br />

qu’il faut pour venir à bout de ce painlà.<br />

Avec un budget de 3 millions de dirhams,<br />

l’objectif pour un repositionnement<br />

dans le paysage financier global<br />

est largement à sa portée.❏<br />

Vivre en musulman<br />

sur ARTE<br />

Thema consacre une soirée entière<br />

au monde musulman.<br />

De La Mecque à Bradford en<br />

Angleterre, comment pratiquet-on<br />

sa foi ? Comment s’intègret-on<br />

tout en respectant la tradition<br />

?<br />

Thema enquête :<br />

18h45: La Mecque secrète<br />

(France 1997-53’), un film de<br />

Saïd Bakhtaoui. Le réalisateur a<br />

suivi un groupe de musulmans<br />

venus de France au pèlerinage<br />

de La Mecque. Voyage au cœur<br />

de la foi musulmane.<br />

19h45 : Ici pour toujours (France<br />

2001-53’), documentaire de<br />

Vincent Blanchet. Sur une idée<br />

de Gilles Kepel.<br />

D’origine pakistanaise, la famille<br />

Younas vit à Bradford depuis<br />

trente ans. Une partie des jeunes<br />

souhaite s’intégrer, mais les parents<br />

s’y opposent au nom du<br />

maintien de la tradition et du<br />

respect de la religion musulmane.<br />

Enquête.<br />

20h30 : Le chant du prophète<br />

(France Belgique 2001-26’), réalisé<br />

par Mahmoud Ben<br />

Mahmoud. De la psalmodie des<br />

versets du Coran aux transes extatiques<br />

des soufis, un voyage<br />

dans les musiques de l’islam.❏<br />

Miss Casablanca<br />

Après Miss Rabat, grand événement<br />

qui date de 1999, vient le<br />

tour de Miss Casablanca. <strong>Les</strong> casablancais<br />

et casablancaises vont devoir<br />

élire leur émissaire au féminin<br />

de la beauté. L’événement se tiendra<br />

sur la corniche, au Cinéma Megarama<br />

à Casablanca, samedi 20 juillet à partir<br />

de 20H00. L’agence Carrefour 9,<br />

dirigé par Omar Jazouli est derrière<br />

l’organisation de cet événement. Elle<br />

récidive ainsi après l’événement qui<br />

a réuni un grand public et le gratin<br />

de la show biz casablancais et<br />

R’bati. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 35


36<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

Comité de soutien à la scolarisation des filles rurales<br />

Le collège à 250 Dh !<br />

L’approche du CSSF permet aux bonnes volontés, avec 250 dirhams par<br />

mois, de contribuer à la scolarisation d’une jeune fille rurale. rien qu’en<br />

versant ce dont sur le compte bancaire Crédit Agricole n°F 102837W651.<br />

D’abord la raison d’être:<br />

œuvrer pour l’accès et la<br />

rétention des filles rurales<br />

dans le collège; contribuer<br />

à leur donner la possibilité de<br />

choisir. Le Comité de soutien à<br />

la scolarisation des filles rurales,<br />

ONG constituée de personnes<br />

physiques et d’ONG locales partenaires,<br />

tient à son projet “Une<br />

bourse pour réussir”.<br />

“Agir pour les filles d’aujourd’hui<br />

pour le <strong>Maroc</strong> de demain”<br />

n’est un slogan mais un credo<br />

que d’aucuns ont adopté depuis<br />

bien longtemps. Car l’approche<br />

du CSSF permet aux bonnes volontés,<br />

avec 250 dirhams par<br />

mois, de contribuer à la scolarisation<br />

d’une jeune fille rurale.<br />

Sans avoir à la parrainer de façon<br />

effective et physique, rien<br />

qu’en versant ce dont sur le<br />

compte bancaire Crédit Agricole<br />

n°F 102837W651.<br />

Quand en 1999 le Comité de<br />

soutien à la scolarisation des<br />

filles rurales lançait le concept<br />

“Une bourse pour réussir” dont<br />

le principal objectif est de contribuer<br />

à l’éducation des filles rurales<br />

au <strong>Maroc</strong>, peu de gens<br />

croyaient en cette aventure. Le<br />

CSSF n’en a cure.<br />

Stratégie<br />

Il crée des foyers d’accueil à<br />

proximité des collèges, renforce<br />

le réseautage et le tissu associatif<br />

œuvrant dans le domaine<br />

éducatif, mis en place de<br />

nouvelles stratégies de concevoir<br />

le développement et l’intervention<br />

des acteurs associatifs,<br />

une campagne de sensibilisation<br />

auprès des populations<br />

cibles. Résultat, trois ans après:<br />

“Une bourse pour réussir” est de<br />

parvenir à encadrer et amener<br />

50 filles à réussir l’étape du collège<br />

pour le lycée. D’autres sont<br />

en cursus et vont entamer leur<br />

Droit de réponse de Mohamed Feggane à propos de la CNCA<br />

“Pourquoi moi?”<br />

Monsieur le Directeur, Faisant suite à<br />

votre article sus référencé, j’ai le<br />

plaisir d’apporter ci-après une mise au<br />

point dans le cadre de mon droit de réponse<br />

que je vous demande de bien vouloir<br />

publier intégralement.<br />

1) Vous m’avez traité d’habitué aux procès<br />

ce que je considère comme diffamation<br />

à mon encontre, alors que vous même,<br />

vous avez publié un droit de réponse<br />

dans le cadre de l’affaire CIH qui n’était<br />

que la conséquence de cette affaire CN-<br />

CA même si vous avez intitulé mon droit<br />

de réponse “l’homme par qui le scandale<br />

est arrivé" d’autant plus que je vous<br />

avais remis tout le dossier relatif à cette<br />

affaire et précisé que l’affaire n’est pas<br />

définitivement jugé et qu’elle est en cassation<br />

auprès de le cour suprême.<br />

2) Le Cour ayant prononcé le jugement<br />

dans l’affaire CNCA était composée entre<br />

autres de deux magistrats dont l’un présidait<br />

la cour ayant jugé l’affaire CIH et<br />

l’autre avait été désigné pour investigation<br />

complémentaire et était membre de<br />

dette même cour l’esprit du dossier CIH<br />

a dû continuer à planer dans l’affaire<br />

CNCA :<br />

3) D’ailleurs, l’autre client poursuivi dans<br />

cette même affaire a purement et simplement<br />

été acquitté : alors que moi, j’ai<br />

remboursé mes dettes et lui pas.<br />

4) Bizarrement, tous les autres clients<br />

entendus par la police et par le juge d’instruction<br />

ont été purement et simplement<br />

écartés, bien plus ils ont été cités en tant<br />

que témoins à charges, la plupart d’entre<br />

eux sont toujours débiteurs à la CNCA et<br />

pour des montants très importants.<br />

5) Pendant la discussion du dossier devant<br />

la CSJ, j’étais très surpris d’apprendre<br />

que certains clients ont bénéficié<br />

de consolidation sur une période allant<br />

jusqu’à 24 ans, d’abandon de créance<br />

jusqu’à 60.000.000,00 dirhams<br />

(Soixante million de dirhams) et de révision<br />

à la baisse de taux d’intérêts allant<br />

jusqu’à 5,75% l’an, alors que jamais<br />

je n’ai bénéficié de traitement de faveur<br />

semblables.<br />

6) Il a été démontré, expertise à l’appui,<br />

que je n’ai jamais failli à mes engage-<br />

ments que les crédits accordés pour la<br />

commission centrale étaient couverts par<br />

des garanties largement suffisantes, que<br />

malgré mes difficultés financières, j’ai<br />

toujours été présent pour trouver les solutions<br />

adéquates, et que c’est la CNCA<br />

qui a failli à ses engagements!<br />

7) Aujourd’hui encore, je demande un<br />

audit de mes comptes auprès de la CN-<br />

CA et du CIH et je sais prêt à rembourser<br />

mes dettes contrairement à ce que<br />

laissent entendre ces deux organismes.<br />

8) Certaines questions continuent à s’imposer<br />

:<br />

Ai-je commis une erreur en investissant<br />

dans un projet de région?<br />

Ai-je commis une erreur en devenant<br />

client de banques nationales alors que<br />

mes relations avec des banques privées<br />

étaient excellentes? Tant bien à l’échelon<br />

national qu’international?<br />

Ai-je commis une erreur en revenant<br />

dans mon pays pour défendre mes droits?<br />

Pourquoi moi seul et dans les deux affaires?<br />

© Ph. MHI<br />

deuxième année au collège à<br />

partir de la rentrée prochaine,<br />

grâce aux bonnes volontés.<br />

Le projet “Une bourse pour réussir”<br />

est un projet intégré et multidimensionnel.<br />

Il intègre des<br />

cours de soutien scolaires en faveur<br />

des filles bénéficiaires du<br />

projet, des activités éducatives.<br />

Il permet à certains ONG partenaires<br />

de l’intégrer dans le cadre<br />

de leurs activités. Ce faisant, des<br />

tables rondes trimestrielles et<br />

des formations sont organisées<br />

par le CSSF pour permettre à<br />

ces dernières de faire le suivi<br />

du projet dans de meilleures<br />

conditions.<br />

Le Comité de soutien à la scolarisation<br />

des filles rurales entend<br />

impliquer d’autres associations<br />

et ONG pour faire bénéficier<br />

le plus grand nombre de<br />

filles rurales du concept Une<br />

bourse pour réussir.❏<br />

B.T.<br />

• Feggane Mohammed<br />

Ce que je peux confirmer, c’est que j’ai<br />

toujours été au service de mon pays, que<br />

j’ai investi tous mes deniers, je me suis<br />

investi dans un projet régional dans le<br />

cadre de la politique, tissée par Feu Sa<br />

Majesté Hassan II que Dieu le couvre de<br />

sa mésiricode et poursuivie par son Fils<br />

Sa Majesté Mohammed VI que Dieu l’assiste.<br />

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur,<br />

mes meilleures salutations.❏<br />

Mohamed Feggane<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />

© Ph. MHI


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Impression<br />

<strong>Maroc</strong> Soir SA MAROC<br />

<strong>Les</strong> lamentations du mur<br />

JERUSALEM (AP) - Le mur des Lamentations<br />

pleure-t-il? Une tache d'eau est récemment<br />

apparue sur l'une des larges pierres du site<br />

le plus saint du judaïsme. Il n'en fallait pas<br />

plus à certains juifs ultra-orthodoxes pour<br />

annoncer la venue prochaine du Messie.<br />

Shmuel Rabinovitch, rabbin du "Mur occidental",<br />

selon son appellation hébraïque, a expliqué<br />

mercredi que des fidèles avaient découvert<br />

la tache il y a quatre jours, alors<br />

qu'ils priaient au pied du mur. Certains mystiques<br />

croient que le “mur pleure" et annonce<br />

la venue du Messie, a-t-il ajouté. Le rabbin<br />

Rabinovitch et l'Autorité des antiquités<br />

israéliennes surveillent attentivement la<br />

marque de 40cm sur 10, sur une pierre à mihauteur<br />

du mur, afin de voir si elle s'élargit.<br />

La puce du canard<br />

s'attaque aux baigneurs<br />

GRENOBLE (AFP) - <strong>Les</strong> cas de baigneurs attrapant<br />

la puce du canard, un parasite qui<br />

provoque des démangeaisons, se sont multipliés<br />

ces dernières années dans le lac<br />

d'Annecy et les autorités qui ont commencé<br />

de prévenir les vacanciers, sont désormais<br />

sur le pied de guerre.<br />

Le syndicat intercommunal qui gère le lac,<br />

<strong>d'une</strong> superficie de 27 kilomètres carré a ouvert<br />

mercredi à Annecy-le-Vieux (Haute-<br />

Savoie) un point info, où une étudiante en<br />

médecine informe les baigneurs et vacanciers<br />

sur la puce du canard. <strong>Les</strong> premiers cas<br />

de baigneurs ayant attrapé ces puces sont<br />

apparus en 1994 et se multiplient depuis.<br />

HOROSCOPE<br />

Bélier : 21 mars-19 avril<br />

Un problème immobilier risque de réapparaître.<br />

Ne soyez pas négligent(e) et réglez-le<br />

vite, qu'il s'agisse d'un loyer en retard ou de<br />

charges impayées Si vous avez des difficultés<br />

comptez sur vos amis : ils vous aideront. Rien ne<br />

va plus! votre partenaire vous irrite, votre famille vous<br />

tape sur les nerfs, la vie quotidienne est jalonnée de<br />

mésaventures et de contretemps. Tout vous barbe.<br />

N'exagérez-vous pas un peu? Sortir entre amis devrait<br />

vous aider à balayer ce pessimisme qui vous rend triste.<br />

Vous pourriez peut-être faire de nouvelles connaissances?<br />

Taureau: 20 avril - 20 mai<br />

Un dossier en suspens aboutit, un rendez-vous<br />

que vous sollicitez vous est accordé, un prêt<br />

que vous demandiez reçoit une réponse positive.<br />

Bref, rien que de bonnes nouvelles en<br />

perspective. Vous êtes tourné vers les autres; votre entourage<br />

peut tout vous dire, en particulier vos frères et<br />

sœurs qui ont droit à toute votre attention. La période<br />

est également favorable pour un petit voyage en amoureux.<br />

Faites une sélection dans vos activité et trouvez<br />

du temps pour vous occuper de vous. Un bon équilibre<br />

mental est indispensable à votre bien-être physique,<br />

soyez zen.<br />

Gémeaux: 21 mai-21 juillet<br />

Des planètes dans votre signe indiquent une<br />

mise en avant de vos possibilités, vous donnent<br />

de l'élan et élargissent vos possibilités<br />

C'est bon pour trouver un emploi ou gravir des<br />

échelons, bref, prendre la tête du peloton. Vous ferez<br />

des folies pour gâter votre partenaire ou chouchouter<br />

vos petits. Quand on aime on ne compte pas, n'est-ce<br />

pas? Si vous n'êtes pas très en forme, ne précipitez pas<br />

les choses et reportez certains de vos rendez-vous à<br />

une date ultérieure.<br />

Cancer: 22 juin-22 juillet<br />

<strong>Les</strong> changements espérés s'annoncent en bonne<br />

voie. Surtout, ne forcez rien, laissez agir le<br />

temps. Cette semaine, il vous reste encore des<br />

efforts à accomplir: sachez dire non et mettre<br />

un terme aux situations qui ne vous conviennent plus.<br />

Votre cœur bat la chamade. Vous aimez un peu, beaucoup,<br />

la personne qui partage votre couette! si vous êtes<br />

seul(e), séchez vos larmes et allez au bal, quelqu'un<br />

vous y attend! Privilégiez les promenades entre amis,<br />

les jeux de détente ainsi que les régimes sages et équilibrés<br />

C'est la grande forme.<br />

Michael Jackson<br />

directeur de club de football<br />

LONDRES (Reuters) - Michael Jackson est<br />

devenu directeur honoraire d'un obscur club<br />

de football anglais, Exeter City, duquel il<br />

est "tombé amoureux", à en croire Uri Geller,<br />

ami de la star de la pop et co-directeur du<br />

club de D3. Le chanteur américain a découvert<br />

Exeter City lors <strong>d'une</strong> tournée de<br />

charité de mois dernier. “Quand je lui ai demandé<br />

ce qu'il connaissait du football, il<br />

m'a dit 'absolument rien, mais j'adore Exeter<br />

City’. Plusieurs milliers de fans avaient applaudi<br />

l'interprète de "Thriller" lors de sa<br />

venue à Exeter, ville du sud-ouest de<br />

l'Angleterre, en juin. Michael Jackson sera<br />

désormais habilité à participer au conseil<br />

d'administration du club et à voter les décisions<br />

sur les transferts des joueurs.<br />

<strong>Les</strong> loutres canadiennes<br />

indésirables en Écosse<br />

LONDRES (Reuters) - Deux loutres canadiennes,<br />

hébergées dans un refuge écossais,<br />

bénéficient <strong>d'une</strong> protection 24 heures sur<br />

24 pour échapper à l'agressivité de leurs<br />

congénères déconcertés par leur “accent<br />

étranger", rapporte mercredi la presse locale.<br />

Le National Sea Live Sanctuary d'Oban a<br />

installé une clôture électrique et des caméras<br />

de surveillance pour protéger ses invités<br />

canadiennes baptisés Fingal et Sula, révèle<br />

The Independent. Bien que deux fois plus<br />

grandes que leurs cousines écossaises, Fingal<br />

et Lula sont victimes de leur accent étranger<br />

et de leur odeur. "<strong>Les</strong> animaux utilisent des<br />

Lion: 23 juillet-22 août<br />

Excellents influx planétaires. Vous êtes stimulé(e),<br />

avec de l'enthousiasme et de la<br />

confiance en vous. N'hésitez pas à croiser le<br />

fer pour arriver à vos fins et régler au mieux<br />

vos problèmes financiers. Vous comprendrez mieux<br />

votre comportement amoureux, vos erreurs systématiques<br />

ou vos cohérences. Une prise de conscience qui<br />

peut vous être fort utile pour l'avenir. Dans la mesure<br />

du possible, évitez de déclencher un processus que vous<br />

ne pourriez totalement maîtriser au sein de votre famille.<br />

Vierge: 23 août-22 septembre<br />

<strong>Les</strong> choses se passent plutôt bien et se passeront<br />

encore mieux si vous êtes prudent(e).<br />

Attention car vos échanges seront un peu<br />

confus: vous risquez même de vous faire manipuler<br />

par des personnes pas toujours honnêtes. Ouf,<br />

Vénus redevient votre amie et vous invite à jouer, sortir,<br />

dans les bras d'un partenaire que l'on vous enviera.<br />

En revanche l'amitié ne sera pas au rendez-vous car<br />

une trahison mettra vos nerfs en boule. Même si beaucoup<br />

de choses se passent en coulisse, il est important<br />

de résoudre vos problèmes avant de vous occuper de<br />

ceux des autres.<br />

Balance: 23 septembre-23 octobre<br />

Votre art à toujours refuser les actions où vous<br />

n'avez pas le temps de peser le pour et le contre<br />

sert, en général, vos intérêts. Mais en ce moment,<br />

il faut vous décider vite car de vraies<br />

chances s'offrent à vous. Le climat laissera à désirer. Une<br />

lassitude devant le quotidien et les responsabilités vous<br />

poussera à nouveau au jeu de la séduction; vous rendrez<br />

jaloux(se) votre partenaire. Bonne résistance physique<br />

mais ne tirez pas trop sur la corde, même si vous<br />

vous sentez capable et libre de faire ce que vous voulez.<br />

Scorpion: 24 octobre-22 novembre<br />

Magnifique période pour votre vie professionnelle,<br />

particulièrement si vous faites des<br />

études ou si votre travail vous conduit à vous<br />

déplacer. Vous vous rapprochez de la personne<br />

que vous aimez. <strong>Les</strong> réconciliations hors ou sur<br />

l'oreiller ont du bon. C'est aussi une période riche sur<br />

le plan amical. Peut-être une amitié amoureuse très<br />

tendre et très prometteuse. Ne commencez pas cette<br />

semaine en renaudant par rapport à votre surcharge de<br />

travail. Vos forces en seraient torpillées.<br />

FAUT L’FAIRE !<br />

dialectes communs, mais les sons qu'elles<br />

émettent étant différents, il sera difficile pour<br />

ces loutres canadiennes de communiquer<br />

avec leurs congénères", a expliqué Matthews<br />

Evans, expert en communications animales<br />

à l'Université de Stirling.<br />

Il y a quelques années, l'arbitre de la finale<br />

de Coupe du monde, l'Italien<br />

Pierluigi Collina, s'était vu offrir par la<br />

Fédération allemande de football (DFB)<br />

un séchoir à cheveux. La DFB espère que<br />

le plus célèbre chauve des hommes en<br />

noir ne lui en tiendra pas rigueur.<br />

Source: Agences de presse<br />

Sagittaire: 23 novembre-21 décembre<br />

Ne jouez pas les despotes. Vos collaborateurs,<br />

même subalternes, ont le droit de respirer le<br />

même air que vous. Heureusement, une rentrée<br />

d'argent quasiment miraculeuse va adoucir<br />

votre humeur. Vous reprenez les choses en main et<br />

réagissez sur vos amours passées, présentes et à venir.<br />

Vous pourrez être conduit(e) à réviser certains de vos<br />

jugements, à chercher en vous les clés qui ouvriront votre<br />

cœur à ceux que vous aurez choisis en toute lucidité.<br />

Vous rayonnez et votre énergie est excellente. Profitez<br />

de ces moments en famille ou avec des amis pour vous<br />

laisser aller a de franches rigolades.<br />

Capricorne 22 décembre-19 janvier<br />

Soit vous augmentez et diversifiez vos activité<br />

afin d'augmenter vos revenus, soit vous révisez<br />

vos dépenses. Vous remettrez en question<br />

des valeurs qui vous soutenaient jusqu'ici.<br />

Peut-être prendrez-vous de la distance par rapport à vos<br />

ambitions? Si, dans ce domaine, vous éprouvez l'envie<br />

de faire une mise au point en profondeur ou même<br />

le grand ménage ne vous en privez pas. Toute relation<br />

sentimentale établie sur des valeurs qui ne sont<br />

pas les vôtres vous casse les pieds. Un tourbillon d'amis<br />

vous permettra de passer d'agréables moments dans un<br />

mouvement d'étranges très sympathiques.<br />

Verseau: 20 janvier-18 février<br />

Belle énergie dans la conduite de vos affaires.<br />

En privilégiant les intérêts de votre entreprise,<br />

vous renforcerez votre position. Pour couronner<br />

le tout, vous gagnerez en popularité<br />

car vous saurez manier force et diplomatie. Vos relations<br />

affectives seront bonnes, animées, toniques et<br />

vous réaliserez de nombreux projets avec la personne<br />

aimée. Veillez toutefois à préserver votre liberté individuelle<br />

et à respecter la sienne. Fiez-vous à votre instinct.<br />

Poissons: 19 février-20 mars<br />

Vous connaissez quelques expériences frustrantes.<br />

Mais elles seront fort intéressantes et<br />

constitueront un trésor pour l'avenir. Une semaine<br />

enfin réjouissante ! Vous serez conquérant(e).<br />

Une histoire va prendre bonne tournure. En<br />

tout cas, il y a de la gaieté, des changements heureux,<br />

des nouvelles qui vous apaisent. Evitez de vous cloîtrer<br />

dans une activité qui vous prive de contacts avec<br />

la nature. Pensez à marcher et à vous oxygéner.<br />

Source: Agences de presse<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 517 - Du 5 au 11 juillet 2002


POST-SCRIPTUM<br />

CYBERCONFRERES<br />

L'électronique mène à la folie<br />

Il faut en sortir<br />

Des patates . Des patates....<br />

Dans un immeuble une entreprise<br />

est mandatée par le syndic<br />

pour refaire les revêtements<br />

de sol de tous les habitants.<br />

Dans l'un des appartements un<br />

locataire se plaint, en effet le<br />

plafond de la chambre est moisi.<br />

Ce n'est pas la première fois<br />

que le plafond est repeint. Le<br />

service technique en prend note.<br />

Quelques jours après le poseur de<br />

revêtement se présente à l'étage<br />

supérieur afin de poser le nouveau<br />

revêtement. Stupeur, le locataire,<br />

un monsieur âgé, refuse.<br />

Après tractations avec le syndic,<br />

celui-ci finit par accepter.<br />

Ce monsieur avait rempli une<br />

chambre avec de la terre et cultivait<br />

des pommes de terre…<br />

• J'ai oublié kèke chose<br />

Client : J'arrive pas à copier un<br />

CD ! Çà marche jamais, la touche<br />

“enregistrer”, elle reste bloquée.<br />

Tech : Vous faites comment pour<br />

copier le CD ?<br />

Client : Je le mets là, je ferme le<br />

lecteur, et j'appuie sur le triangle<br />

ici, puis sur la touche avec le<br />

point rouge.<br />

Tech : Mmmmmm, vous mettez<br />

une cassette ?<br />

Client : Une cassette ! Y faut une<br />

cassette, c'est pour ça !!! [en réalité<br />

l'entretien a duré 1/2<br />

heures...)<br />

• Le jumeau<br />

H : Banque XXX, Prénom<br />

Bonjour<br />

C : Bonjour M. je voudrais faire<br />

une demande de crédit.<br />

H : Très bien je vais tout d'abord<br />

vous demander votre nom, prénom<br />

et date de naissance.<br />

C : Je suis M. X né le 01/01/60<br />

Avec ces informations je fais le<br />

vérifications d'usage auprès de<br />

la banque de France.<br />

H :Vous êtes bien Mr X et vos<br />

prénoms complémentaires sont<br />

Y; Z vous êtes né a Paris<br />

C : Ben ouais vous êtes vachement<br />

fort, vous me connaissez?<br />

H : Non, mais vous êtes fiché à<br />

la banque de France.<br />

C : (Raccroche)<br />

10Mn un autre appel. le client est<br />

le même mais les prénoms sont<br />

dans un ordre différent.<br />

C : Non c'est pas moi qui ai appelé<br />

tout à l'heure mais j'ai un<br />

frère jumeau.<br />

Morale de l'histoire: bien essayé<br />

mais t’es tombé sur le même<br />

conseiller!!!<br />

• Poussez plus fort<br />

Dans un cinéma ...<br />

Le film est super intéressant et<br />

tout d'un coup une dame se léve<br />

pour aller aux toilettes<br />

(d'ailleurs ca me fait toujours<br />

marrer les gens qui vont aux toilettes<br />

comme ça, alors que y a un<br />

film, ils pourraient pas y aller<br />

avant? ou se retenir ??? Enfin le<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 Juillet 2002<br />

débat n'est pas là ... )<br />

Toujours est-il que 10 minutes<br />

après la dame en question est<br />

toujours en train de suer corps<br />

et âme sur cette , je cite, “putain<br />

de chierie à la con de je suis<br />

en train de rater le film de merde<br />

de mais de qui se fout-on de<br />

porte". Sur cette métaphore on<br />

ne peut plus poétique, elle part<br />

chercher dans un élan de bonté<br />

et de gaieté pure ( quoique .. ) un<br />

responsable pour résoudre son<br />

problème. Le technicien spécialisé<br />

dans les portes ( une vendeuse<br />

de bonbons ) arrive et demande<br />

la nature exacte du problème.<br />

C: Ça fait 20 minutes que je<br />

m'escrime a tirer sur cette putain<br />

de porte de merde. mais de qui<br />

se fout-on ? je veux etre remboursée<br />

!!!<br />

H: Avez-vous pensé a pousser<br />

la porte ?<br />

C: Ha! mais vous me prenez pour<br />

une conne en plus, je vais porter<br />

plainte moi madame, on vous<br />

retirera votre poste espèce de<br />

mal élevée ... Sur ce la cliente<br />

pour appuyer sa menace pousse<br />

la porte qui, ô miracle, s'ouvre<br />

H: Ce fut un plaisir madame !<br />

Au revoir madame !<br />

C : .... Comme quoi le spectacle<br />

est parfois plus dans la salle plus<br />

que sur l'écran ( et pour preuve,<br />

je ne me souviens plus du<br />

film).❏<br />

http://www.lebetisier.com<br />

Faut-il vous l’envelopper ?<br />

Sieste cosmique<br />

Par Amale Samie<br />

Qu'est-ce que c'est que cette vie? Dès que tu sors de ton lit, le monde<br />

te dégringole dessus par avalanches pas blanches. Et quand tu quittes<br />

ta maison, tu mets machinalement ton bras sur ton visage dans un<br />

geste vain d'autodéfense. T'as qu'une seule phrase qui te martèle la tête<br />

"Allah ykherrej had ennhar bi kheir ". On ne s'en rend même plus compte,<br />

il y a d'abord le premier mendiant, puis le premier pickpocket, puis le premier<br />

agent de la circulation qui te gaule au moment où t'as grillé un feu et<br />

après, va palabrer pour t'en tirer sans dommages. 400 balles le PV, ça fait<br />

cher de la conduite conquérante. Généralement, on s'en tire avec une ferme<br />

admonestation et une charge fumante contre les chauffards, les irresponsables,<br />

les criminels et les distraits.<br />

Si tu es depuis longtemps dans ton boulot, tout va bien, à part que tu te dis<br />

que t'as été esclave trop longtemps, et puis d'ailleurs tu t'attrapes le <strong>Maroc</strong><br />

en pleine poire à ta sortie du travail parce que le 37 ème mendiant de la<br />

Restez<br />

au lit lundi<br />

prochain,<br />

je vous écris<br />

un mot<br />

d’excuse.<br />

journée te montre ses moignons juste devant<br />

ton turbin, comment tu peux manger après<br />

ça? Remarque, si t'es fonctionnaire ou employé<br />

dans une boîte archaïque ou même dans une<br />

start-up ultra dans le vent, c'est encore pire, tu<br />

écopes et tu fermes ta gueule. Alors avec cette<br />

rafale d'agressions quotidiennes entamées<br />

au saut du lit, tu ne préfères pas ne plus jamais<br />

sauter du lit?<br />

Ça y est j'en ai par-dessus la tête. Je ne suis pas<br />

fait pour ça. Tout travail effectué hors de mon<br />

lit entre dans le strict cadre des heures sup ou<br />

à l'occasion d'un exercice de survie, ou enco-<br />

re dans le cadre <strong>d'une</strong> permanence de crise. Une question: si l'espèce humaine<br />

avait été destinée au travail n'aurait-elle pas naquit avec une pioche<br />

dans la main? Nous qui arrivons au monde avec un poil phénoménal dans<br />

la paume, sommes-nous assez intransigeants sur la dignité des hommes en<br />

les invitant à rester au lit, lundi prochain? Si vous êtes des hommes, laissez<br />

votre réveil sonner deux fois, lundi prochain, et puis envoyez le s'écraser<br />

contre le mur. Si vous êtes des femmes, restez au lit aussi avec l'homme<br />

de votre vie. <strong>Les</strong> gosses n'ont qu'à aller à l'école le ventre vide, il suffit<br />

de leur hurler: "Bon sang, on n'a pas que ça à faire, des petits-déjeuners à<br />

ne plus finir, lehlib ou el qahoua, atay, msemmen, corn flakes, zit el oûd,<br />

khbayez ou zbida et surtout khbayez bla zbida, bandes de voraces, graine<br />

d'ogres, vous mangerez dimanche prochain, d'ici là, je reste avec votre papa<br />

que voilà, tout malade le pauvre msikine, alors sortez en silence, sur la<br />

pointe des pieds, je vais le veiller pendant votre absence, non, ne pleurez<br />

pas, il va pas mourir, et toi, mouche-toi le nez ou je t'assomme!".<br />

Mais je vous connais, vous êtes parfaitement capables de ne pas vous rendormir<br />

après la sortie des gosses. Petits chenapans. On ne peut pas vous faire<br />

confiance. Dès qu'on a le dos tourné, vous faites des trucs et parfois même<br />

des choses. C'est pas poli de pas faire attention à mes conseils parce que<br />

vous êtes si pressés que je finisse mon discours pour retourner au lit. Je savais<br />

pas que j'avais des lecteurs aussi coquins et des lectrices si polissonnes.<br />

Je vous écris un mot pour votre directeur pour votre absence de lundi prochain.<br />

" Je soussigné A. S., écriveur de chroniques, atteste par la présente<br />

que mes lecteurs se sont réveillés avec une grippe de force et d'origine indéterminée,<br />

ce lundi matin, alors ils se sont recouchés, je vous prie, monsieur<br />

leur chef, de les oublier, merci, sinon je viens te tailler les oreilles en<br />

pointe, ya cheffar".<br />

Avec ça, vous êtes parés, vous ne verrez plus aucun mendiant, vous ne brûlerez<br />

plus aucun feu, vous ne serez pris dans aucune rixe. Vous n'aurez pas<br />

besoin de vous syndiquer. Une chose: l'université de Harvard vient de publier<br />

les travaux <strong>d'une</strong> équipe de recherche sur le sommeil humain. Résultat:<br />

les siesteurs brevetés sont très efficaces l'après-midi parce que leur cerveau<br />

s'est reposé et se trouve dans les mêmes dispositions que le matin au réveil:<br />

une journée nouvelle qui commence. Et comme on a décidé de replonger<br />

dans le sommeil dès le réveil, ça ne change pas grand-chose. Surtout pour<br />

les mendiants.❏<br />

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