Les dessous d'une transaction - Maroc Hebdo International
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maroc-hebdo.com<br />
© Ph: MHI<br />
Libération imminente de cent prisonniers de guerre marocains<br />
<strong>Les</strong> <strong>dessous</strong> d’une <strong>transaction</strong> Page 12<br />
M 01791 - 518 - F: 1,52 E<br />
3:HIKLRJ=VUVZWU:?k@p@b@i@a;<br />
Journal d’informations générales 11 ème année - N° 518 - 5 au 11 juillet 2002<br />
Ahmed Osmane, président du RNI, évalue cinq<br />
années de coalition gouvernementale<br />
“Je n’assume pas tout<br />
le bilan de Youssoufi”<br />
Enquête sur les disparus des années sombres<br />
Amnesty<br />
s’en mêle<br />
Du 24 juin au 7 juillet,<br />
deux enquêteurs<br />
d’Amnesty international,<br />
Sarah Hammoud<br />
et Phillip Luther ont<br />
parcouru le <strong>Maroc</strong>. De • Familles des disparus.<br />
Rabat à Smara, ils ont mené des investigations sur les disparitions<br />
forcées durant “les années noires”. Page 8<br />
Procès à Paris contre l’écrivain Souaïdia<br />
L’honneur perdu de Nezzar<br />
Le général algérien Khaled Nezzar a avoué que l'armée<br />
a infiltré les groupes islamistes... Et il poursuit Habib<br />
Souaïdia devant un tribunal parisien parce qu'il a attribué<br />
des massacres à une frange du haut commandement<br />
algérien. Page 15<br />
Alain Cornil, administrateur de Somepi<br />
“Pour nous, la Samir<br />
est incontournable”<br />
La question de la libéralisation du<br />
marché pétrolier divise les professionnels<br />
du secteur. L’administrateur<br />
de Somepi, un des chefs de<br />
file du Groupement des pétroliers<br />
du <strong>Maroc</strong>, Alain Cornil, a choisi. • Alain Cornil.<br />
Son appel est sans équivoque: “s’unir et s’adosser à un<br />
poids lourd”. Page 18<br />
La Comanav lance la ligne Gênes-Tanger<br />
Chaleur humaine à bord<br />
Du haut d’un savoir-faire de plus de 50 ans, la Comanav,<br />
première compagnie maritime nationale, lance la ligne<br />
Gênes-Tanger. Carnet de “navigation” d’un voyage de<br />
presse pas comme les autres à bord du “Marrakech”.<br />
Page 26<br />
Entretien avec Fatéma Zahra Benaddi<br />
Du nouveau<br />
sur les ondes<br />
C’est officiel! Le lancement de Ma3,<br />
nouvelle chaîne satellitaire, est prévu<br />
pour le 15 septembre 2002. Fatéma<br />
Zahra Benaddi, ancienne animatrice<br />
à TVM et propriétaire de la société<br />
B & B Prod, basée en France, est l’initiatrice<br />
de ce projet. Entretien à bâtons<br />
rompus.<br />
• Fatéma Zahra Benaddi.<br />
<strong>Maroc</strong> 8 DH - Union européenne Euro 1,52 - Canada 2,95 $ - Sénégal 1200 CFA - USA 2,50 $ - Tunisie 1 DTU<br />
Page 34<br />
© Ph: AFP<br />
© Ph: MHI<br />
© Ph: DR
FIL DIRECT Rassemblé par Abdellatif El Azizi<br />
Al Qaïda<br />
Sur les ordres du Pentagone, le Commandement central américain en<br />
Europe a convoqué Margaret Tutwiler, l’ambassadeur américain au<br />
<strong>Maroc</strong>, pour une réunion d’urgence les 26 et 27 juin à Stuttgart. La<br />
réunion à laquelle ont pris part Janet Sanderson, l’ambassadeur américain<br />
en Algérie et son homologue en Tunisie, Rust Deming a été<br />
convoquée à la suite de l’arrestation des Saoudiens d’Al Qaïda au <strong>Maroc</strong><br />
et de l’attentat contre la synagogue de Djerba. <strong>Les</strong> Américains sont persuadés<br />
que le réseau qui est passé <strong>d'une</strong> structure centralisée à une<br />
constellation de groupuscules sans liens directs les uns avec les autres<br />
est déjà bien installé au Maghreb. Un rapport confidentiel concocté par<br />
le FBI et la CIA, précise que “la guerre en Afghanistan a échoué à faire<br />
diminuer les risques terroristes encourus par les Etats-Unis.<br />
Compliquant par là les efforts du contre-terrorisme en dispersant la<br />
menace sur une plus vaste zone géographique”.<br />
Télécommunications<br />
La compagnie de télécommunications par satellite Thuraya, basée aux<br />
Emirats arabes unis a décidé de s’attaquer au marché marocain. Son<br />
président Mohamed Omran a annoncé mercredi 3 juillet que l’opérateur<br />
misait sur les marchés prioritaires du <strong>Maroc</strong>, d'Arabie saoudite,<br />
de Turquie et de Russie pour doubler ses ventes au premier trimestre<br />
de 2003. Thuraya dispose de services commerciaux dans 40 pays et d'accords<br />
de distribution avec 65 pays.<br />
Malaise<br />
Des rumeurs persistantes font état d'un grave malaise au sein du gouvernement<br />
espagnol au sujet de la politique d'immigration et surtout<br />
de l'attitude du Premier ministre Jose Maria Aznar exprimée lors de<br />
la conférence de l'UE à Séville, le 21 juin 2002 concernant les sanctions<br />
contre les pays pourvoyeurs d'émigrants illégaux. Le remaniement<br />
ministériel devrait être léger, parce que l'Espagne est en situation<br />
“préélectorale”, mais Josep Piqué, ministre des Affaires étrangères<br />
est donné pour partant.<br />
Même les services secrets espagnols sont dans le collimateur. C’est<br />
pour cela que le patron des services de renseignement espagnols, le CNI,<br />
Centrale nationale d'Intelligence (ex-CESID) a procédé en juin dernier<br />
à un profond remaniement de ses structures.<br />
Persécution<br />
Ali L’mrabet le directeur de l’hebdomadaire Demain craint d’être l’objet<br />
d’une manipulation destinée à le conduire derrière les barreaux. Dans<br />
la lettre qu’il a adressée à Driss Jettou, le journaliste rappelle qu’il a<br />
été l’objet le lundi 1er juillet d’une provocation de la part d’un policier<br />
en uniforme qui l’a accusé de l’avoir insulté. Le journaliste qui a<br />
été conduit de commissariat en arrondissement de police pendant plusieurs<br />
heures n’a dû son salut qu’au témoignage d’une personne qui a<br />
assisté à la scène et qui est venue témoigner en sa faveur.<br />
Fiançailles<br />
Une réunion se tiendra dimanche 7 juillet 2002 à Rabat entre la direction<br />
du MP, de Mohand Laenser et le MNP de Mahjoubi Aherdane.<br />
Un rapprochement est-il en vue pour le rassemblement de la “famille<br />
populaire”? <strong>Les</strong> deux partis ont tenté à plusieurs reprises de réparer les<br />
dégâts commis par les multiples scissions de la mouvance. Cette foisci<br />
sera peut-être la bonne. Pour des militants, cette réunion qui devra<br />
consacrer les fiançailles entre les partis jusque-là rivaux annoncent "un<br />
mariage de raison". Auparavant, chaque partie avait délégué un comité<br />
de 4 personnes qui se sont réunies à plusieurs occasions. Un homme<br />
a travaillé discrètement 3 ans durant pour rapprocher les deux partis<br />
issus du mouvement populaire, Moha Lyoussi, fils de Lahcen Lyoussi,<br />
une figure éminente des premières années du <strong>Maroc</strong> indépendant.<br />
Provocation<br />
Cinq navires de guerre espagnols se sont infiltrés dans les eaux territoriales<br />
marocaines. Cinq bâtiments de guerre et un hélicoptère militaire<br />
ont été déployés près de Nekkour, enclave espagnole située à 600<br />
mètres de la ville portuaire marocaine d'Al-Hoceima.<br />
2<br />
• Margaret Tutwiler<br />
• Ali L’mrabet.<br />
© Ph. AFP<br />
©Ph. DR<br />
L'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Fernando-Arias Salgado, a été convoqué<br />
au ministère des Affaires étrangères et interrogé sur ces mouvements<br />
navals à proximité de l'île de Nekkour. M. Salgado aurait été entendu<br />
à ce sujet par Mohamed Benaïssa.<br />
À l'ambassade d'Espagne à Rabat, on s'abstient de tout commentaire<br />
pour le moment.<br />
Emprunt<br />
La décision du lancement d’un “euro-emprunt souverain” d’un montant<br />
de 500 millions de dollars sera prise définitivement dans les jours<br />
à venir.<br />
Fathallah Oualalou a entamé dès ce 1er juillet une tournée de présentation<br />
qui le mènera à Paris et par la suite à Londres. Une tournée décisive<br />
pour arrêter le montant et la date de lancement de l’opération<br />
d’empreint. Si le lancement est effectif, ce sera le premier emprunt international<br />
avec un risque souverain marocain pur, sans garantie extérieure.<br />
Pour cet emprunt, la pré-sélection, effectuée en mai 2002, a désigné une<br />
demi-douzaine de banques, dont BNP Paribas et Merrill Lynch and Co<br />
Inc./WYE.<br />
Report<br />
Foulant aux pieds les statuts du mouvement séparatiste, le secrétariat<br />
national du Polisario, une instance aux ordres de Mohamed Abdelaziz<br />
et de la sécurité militaire algérienne, vient de décider de reporter au courant<br />
de 2003 le 11ème “congrès national" du Polisario qui devait se tenir<br />
cet été. Le vent de fronde qui souffle actuellement sur les camps de<br />
Tindouf n’est pas étranger à la décision des maîtres de Lahmada. Ceuxci<br />
ont manifestement peur d’être balayés par des congressistes las de<br />
l’aventure séparatiste.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
© Ph. DR<br />
ACTUALITÉ<br />
Qatar Airways lance la nouvelle ligne Casablanca/Doha<br />
Une Étoile est née<br />
Depuis le 31 mai denier, une nouvelle<br />
ligne Casablanca/Doha a été ouverte<br />
par la compagnie Qatar<br />
Airways. C’est une rotation aller-retour qui<br />
se fait trois fois par semaine - mercredi,<br />
vendredi et dimanche. Un signal fort émis<br />
par cette jeune compagnie en direction du<br />
marché marocain, comme l’ont expliqué<br />
Youssef Darwish (assistant général mana-<br />
• Akbar Al Baker, chef de Qatar Airways.<br />
ger à la direction du développement) et<br />
Mohamed Bennis (Districet sales manager)<br />
lors d’un déjeuner de presse qui a réuni<br />
plus de deux cents personnes (journalistes,<br />
agences de voyage, représentants de tour<br />
opérators) jeudi 4 juillet courant à Rabat.<br />
Avec 14 appareils aujourd’hui, Qatar<br />
Airways entend mettre les bouchées doubles<br />
pour se hisser au premier rang des compagnies<br />
arabes dans les prochaines années.<br />
Créée seulement voici huit ans à peine, elle<br />
a vu le jour au départ pour assurer le<br />
trafic de la main-d’œuvre en provenance du<br />
sub-continent indien.<br />
Fréquences<br />
Trois ans plus tard, c’est l’Europe qui est ciblée<br />
avec l’ouverture de deux destinations,<br />
Londres et Munich. Avec 35 lignes desservies<br />
aujourd’hui,cette compagnie connaît<br />
une très forte progression, sous la houlette<br />
de Akbar Said, président.<br />
La flotte actuelle se compose exclusivement<br />
de 14 avions Airbus (7 A 300-600, 6<br />
A 320-200 et 1 A330-200), tous avec moins<br />
de 5 ans d’âge. Une commande de trois<br />
autres appareils Airbus A 330-200’s et A<br />
320-200 a été conclue avec le consortium<br />
Airbus à Toulouse pour un montant de 1,4<br />
milliard de dollars ; si bien qu’en 2003, la<br />
flotte totale comprendra 2 A 330-200, 7 A<br />
300-600 et 8 A 320-200. Qatar Airways a,<br />
par ailleurs acheté, voici un an, un Jet<br />
Airbus ACJ319 qui peut être commercialisé<br />
auprès d’une clientèle privée haut de<br />
gamme. Assurément, il y a un “boom” de<br />
cette compagnie qui retient l’intérêt des<br />
opérateurs intervenant dans le transport<br />
aérien international. En plus du sous-continent<br />
indien, Qatar Airways se projette vers<br />
l’Europe et le Moyen-Orient. Ainsi 4 nouvelles<br />
lignes ont été ouvertes ces toutes der-<br />
nières semaines Outre Casablanca, il s’agit<br />
de Riad, Francfort et Milan. De plus, les<br />
fréquences hebdomadaires au départ de<br />
Doha ont été renforcées (Londres,<br />
Katmandou, Dubaï, Maldives,…) ; dix autres<br />
vols supplémentaires ont été ajoutés il y a<br />
quelques semaines seulement au départ de<br />
l’Europe. De nouveaux droits de trafic ont<br />
été obtenus depuis Milan et Francfort, outre<br />
ceux déjà accordés à Londres, Munich et<br />
Paris. Au plan commercial, l’ambition ne<br />
manque donc pas. Avec 1 850 000 passagers<br />
en 2001, Qatar Airways fait donc sa<br />
place dans un marché international secoué<br />
par la concurrence, la libéralisation et l’après<br />
11 septembre. Répondant à MHI, Youssef<br />
Darwish explique: “Nous avons des accords<br />
de partenariat avec la RAM pour des des-<br />
sertes soit au Moyen-Orient, soit en Europe.<br />
Après le 11septembre, le transport aérien<br />
international subit une recension. Mais cela<br />
ne nous touche pas parce que notre compagnie<br />
ne dessert pas l’Amérique, mais surtout<br />
l’Europe, le Golfe, le Proche-orient et<br />
l’Asie du Sud-est. Nous avons même ouvert<br />
de nouvelles lignes ces derniers mois... ”❏<br />
M.S<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 3
Ahmed Osmane, président du RNI, sort de sa réserve<br />
Un parcours exceptionnel<br />
Du Cabinet royal à la primature, en passant par le perchoir du Parlement face à une vraie<br />
opposition, qui est aujourd'hui son alliée, Ahmed Osmane n'a plus rien à prouver. Sauf à<br />
démontrer que le RNI pourrait supporter l'épreuve d'élections libres, régulières et transparentes.<br />
Le RNI (Rassemblement national<br />
des indépendants) n'est<br />
pas un parti comme les<br />
autres. Il mérite une approche un<br />
peu plus nuancée que les formules<br />
expéditives habituellement utili-<br />
Abdellatif Mansour<br />
sées pour les partis qui ne sont pas<br />
issus du Mouvement national.<br />
Formé en 1978, par les SAP (sans<br />
appartenance partisane) des élections<br />
de 1977, alors que son président,<br />
Ahmed Osmane, était<br />
Premier ministre, le RNI apparaissait<br />
comme “un parti de l'administration”,<br />
bien que la formule<br />
soit devenue quelque peu désuète<br />
depuis l'alternance. Ce qui ressemble<br />
a une sorte de tare congénitale,<br />
le RNI aura du mal à s'en<br />
débarrasser.<br />
Première entorse à cet a priori sur<br />
les conditions <strong>d'une</strong> naissance annoncée,<br />
Ahmed Osmane quittera<br />
la primature dès la fondation du<br />
RNI; alors que d'habitude "on" crée<br />
des partis pour des personnalités<br />
politiques en instance d'être nommées<br />
à la tête du gouvernement.<br />
En mars 1979, effectivement,<br />
Ahmed Osmane demande à feu<br />
Hassan II d'être déchargé de ses<br />
fonctions de Premier ministre pour<br />
s'occuper de son parti. <strong>Les</strong> signes<br />
<strong>d'une</strong> formation atypique se succéderont,<br />
un peu à l'image du parcours<br />
de son leader.<br />
Ben Barka<br />
Un parcours d'accompagnement<br />
rapproché de toutes les péripéties<br />
politiques du <strong>Maroc</strong> indépendant.<br />
<strong>Les</strong> jeunes et même les moins<br />
jeunes ne le savent peut-être pas,<br />
mais Ahmed Osman n'est pas né<br />
à la politique avec son accession<br />
à la primature, encore moins avec<br />
la création du RNI.<br />
Cela remonte à beaucoup plus loin,<br />
à une fréquentation précoce de la<br />
chose politique, aux multiples<br />
fonctions officielles et administratives<br />
qu'il a assumées, avec, évidemment,<br />
le passage obligé par<br />
les hasards de la vie.<br />
Au commencement était la décision<br />
de Mohammed V d'intégrer<br />
au collège Royal de jeunes élèves<br />
• Ahmed Osmane et Abderrahmane Youssoufi.<br />
brillants appartenant aux différentes<br />
couches sociales et différentes<br />
régions du pays. Ahmed<br />
Osmane en fera partie. Il sera sur<br />
les mêmes bancs de classe que feu<br />
Hassan II. Osmane et Moulay<br />
Hassan feront leurs études de droit<br />
ensemble à Bordeaux.<br />
Nous sommes en 1947. Venu<br />
d'Oujda, sa ville natale, il est accueilli<br />
à la gare de Rabat par son<br />
futur professeur de mathématiques,<br />
Mehdi Ben Barka.<br />
Ahmed Osmane retrouvera Mehdi<br />
Ben Barka en 1956, au Conseil<br />
consultatif, une sorte d'assemblée<br />
constituante où le premier était<br />
membre et le second président.<br />
Membre de la première cellule du<br />
cabinet royal en 1955, à Saint-<br />
Germain en Lay (France), alors que<br />
Mohammed V était sur le chemin<br />
du retour d'exil, il sera le directeur<br />
de ce même cabinet royal,<br />
entre août 1971 et novembre 1972<br />
date à laquelle il est nommé<br />
Premier ministre.<br />
On remarquera que Ahmed<br />
Osmane a été appelé à ces deux<br />
fonctions suprêmes au lendemain<br />
des deux tentatives de coups d'État<br />
du 9 juillet 1971 et du 16 août<br />
1972.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
L’ÉVÉNEMENT<br />
Ce qui démontre la stature politique<br />
de l'homme et la confiance<br />
dont il jouissait auprès de feu<br />
Hassan II dont il sera le beau-frère<br />
en épousant feu Lalla Nezha.<br />
Déviation<br />
Ceci pour dire que lorsqu'on a eu<br />
une fréquentation <strong>d'une</strong> aussi<br />
grande proximité du Palais royal<br />
et de la famille régnante, il est peu<br />
probable et très invraisemblable<br />
que l'on devienne un politique aux<br />
ordres du ministère de l'Intérieur,<br />
aussi puissant fût-t-il. D'ailleurs,<br />
comme chacun sait, entre Driss<br />
Basri et Ahmed Osmane, le courant<br />
n'est jamais vraiment passé.<br />
Plus qu'un conflit de compétence,<br />
il y avait une incompatibilité d'humeur<br />
et de conception des affaires<br />
publiques.<br />
En somme, le RNI, n'est pas un<br />
"parti de l'administration", selon la<br />
formule consacrée, mais un produit<br />
du sérail qui devait être le<br />
point de ralliement <strong>d'une</strong> élite de<br />
techno-politiques en mal de responsabilité<br />
publique pour faire valoir<br />
leur savoir-faire.<br />
Il en a été ainsi effectivement avec<br />
les hauts et les bas qu'a connus le<br />
<strong>Maroc</strong> durant les décennies 70, 80<br />
et 90. <strong>Les</strong> hauts, c'était l'embellie<br />
économique durant la première<br />
moitié des années 70 et la mobilisation<br />
nationale pour la récupération<br />
du Sahara marocain.<br />
<strong>Les</strong> bas, c'était tous les grenouillages<br />
autour de la marocanisation<br />
des intérêts étrangers au<br />
<strong>Maroc</strong>, à partir de 1973, et tous<br />
les tripatouillages électoraux.<br />
Ahmed Osmane, Premier ministre<br />
de 1972 à 1979, la décennie de<br />
toutes les chances, se dit plus victime<br />
qu'artisan ou partie prenante<br />
dans ces déviations aux résultats<br />
économiques et politiques que<br />
l'on connaît.<br />
Carrière<br />
© Ph. MHI<br />
C'est certainement ce recul qui a<br />
permis au RNI d'être suffisamment<br />
un parti pas comme les autres pour<br />
survivre jusqu'à faire partie <strong>d'une</strong><br />
coalition gouvernementale dirigée<br />
par le principal parti de l'ancienne<br />
opposition, l'USFP de<br />
Abderrahmane Youssoufi.<br />
Valeur aujourd'hui, on peut légitimement<br />
se demander si le RNI a<br />
été sauvé par l'alternance ou par<br />
sa propre histoire plutôt origina-<br />
le. Sans basculer dans le cliché<br />
éculé du Zaïm (leader charismatique),<br />
le RNI perdure grâce à l'itinéraire<br />
et à la stature de son chef<br />
de file.<br />
Du Cabinet royal à la primature,<br />
en passant par une longue carrière<br />
de diplomate, et surtout le perchoir<br />
du Parlement face à une vraie<br />
opposition, qui est aujourd'hui son<br />
allié, Ahmed Osmane a réalisé le<br />
grand chelem. Il n'a plus rien à<br />
prouver, sauf à démontrer que le<br />
RNI pourrait supporter l'épreuve<br />
d'élections libres, régulières et<br />
transparentes.<br />
Critiques<br />
Ahmed Osmane sait qu'il négocie<br />
la transition de son parti d'un<br />
contexte politique à un autre. Il<br />
n'en est pas moins confiant. Tout<br />
en affirmant qu'il adhère totalement<br />
à la déclaration de politique<br />
générale de Abderrahmane<br />
Youssoufi, il annonce, sans ambages<br />
(voir entretien pages 6 et 7),<br />
qu'il n'assume pas l'ensemble du<br />
bilan du gouvernement où siègent<br />
quatre membres de son parti.<br />
Ses points de critiques essentiels<br />
portent sur la justice, l'administration,<br />
la diplomatie et l'investissement.<br />
Calmement, avec l'assurance<br />
d'un connaisseur-pratiquant<br />
des rouages de l'État, il estime que<br />
le nouvel environnement politique<br />
permettait de conduire des réformes<br />
nécessaires et efficaces.<br />
Ce qui, d'après lui, n'a pas été le<br />
cas. Il donne l'impression, sans le<br />
dire, de comparer avec les temps<br />
politiquement très durs où il était,<br />
lui-même, chef de l'Exécutif. C'est<br />
en tout cas ainsi qu'il entend défendre<br />
les couleurs du RNI aux<br />
élections de septembre 2002.<br />
Face à cette échéance de tous les<br />
espoirs démocratiques, Ahmed<br />
Osmane joue gros, mais ne fait pas<br />
double jeu.<br />
Pour la simple raison qu'il parle<br />
d'un lieu qui est plus qu'une tribune<br />
partisane. C'est un vécu exceptionnel,<br />
pas toujours facile, parfois<br />
même pénible, qui ne l'a pas<br />
empêché d'entretenir des relations<br />
de respect avec les hommes respectables<br />
de la classe politique marocaine.❏<br />
5
Ahmed Osmane, président du RNI, évalue cinq années de coalition gouvernementale<br />
“Je n’assume pas tout<br />
le bilan de Youssoufi"<br />
• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Est-ce<br />
que le RNI existe toujours?<br />
- Ahmed Osmane : Non seulement le<br />
RNI existe toujours, mais il se porte très<br />
bien. Il est vrai que nous ne faisons pas<br />
beaucoup de tapage autour de nos actions<br />
et de nos activités, mais je peux<br />
vous assurer que, depuis notre dernier<br />
congrès à Casablanca au mois d’avril,<br />
nous travaillons régulièrement, discrètement<br />
et efficacement.<br />
• MHI : Vous avez mis beaucoup de<br />
temps avant de tenir votre dernier<br />
congrès. Sa préparation, sa tenue et<br />
l’élection des instances de votre parti,<br />
ont été très laborieuses.<br />
- Ahmed Osmane : Nous sommes le premier<br />
parti à avoir adopté la démocratie<br />
interne. Nous sommes notamment le premier<br />
parti à avoir procédé à l’élection du<br />
conseil exécutif dans une transparence<br />
totale. Ce qui a fait dire à un dirigeant<br />
d’un parti politique que le RNI a adopté<br />
une procédure qui va nous poser problème.<br />
Il était très important pour nous<br />
que le parti soit doté d’assises et de structures<br />
crédibles et solides.<br />
Inévitablement, et nous le savions<br />
d’ailleurs, cela ne pouvait pas être une<br />
partie de plaisir. Car l’exercice démocratique<br />
ne peut être que laborieux et parfois<br />
même pénible. C’est un choix dont<br />
nous assumons les conséquences.<br />
• MHI : Des conséquences comme une<br />
fronde interne, par exemple ?<br />
- Ahmed Osmane : De quelle fronde<br />
vous parlez messieurs ? Je pense que<br />
vous faites allusions au départ d’un ou<br />
deux membres du parti. C’est un fait politiquement<br />
négligeable qui ne peut être<br />
assimilé ni à une scission ni à une insurrection.<br />
Si quelqu’un a décidé de changer<br />
d’air pour des raisons personnelles,<br />
nous ne pouvons pas l’en empêcher.<br />
• MHI : Mais vous ne pouvez pas nier<br />
que lors du dernier congrès il y avait<br />
des disputes internes ?<br />
- Ahmed Osmane : Je pense que cela<br />
est un indicateur de la bonne santé du<br />
parti. Des débats, des divergences d’idées<br />
et d’opinions, et même des disputes politiques<br />
prouvent que notre parti est un<br />
espace ouvert à tous les efforts de réflexion.<br />
6<br />
Un espace de dialogue où chaque membre<br />
revendique et exerce son droit à la parole<br />
sans exclusive et sans exclusion.<br />
Nous sommes contre la pensée unique<br />
et contre l’uniformisation des idées et<br />
des esprits.<br />
• MHI : Comment un parti comme le<br />
vôtre, qui a été longtemps étiqueté “parti<br />
de l’administration", opère-t-il sa<br />
transition dans le contexte politique actuel?<br />
- Ahmed Osmane : Au contraire, nous<br />
sommes le parti qui a été le plus gêné et<br />
qui a souffert de l’administration.<br />
L’histoire est heureusement là pour en<br />
témoigner. Je vous renvoie seulement<br />
aux élections de 1997 où le ministère de<br />
l’Intérieur nous a ouvertement combattus<br />
et complètement laminés. <strong>Les</strong> candidats<br />
du RNI ont été parfois persécutés à<br />
cause de leur couleur politique.<br />
L’ÉVÉNEMENT<br />
Ahmed Osmane, un personnage historique de la politique nationale. Dans cet<br />
entretien accordé à MHI, il parle, sans complaisance ni fioritures, de son parti, le<br />
RNI, du gouvernement de l’alternance et des prochaines échéances électorales.<br />
• Ahmed Osmane, Président du RNI.<br />
On ne peut parler ni de désaffection ni d’échec des partis<br />
politiques. <strong>Les</strong> véritables partis politiques ont été longtemps<br />
combattus.<br />
Sincèrement, je ne veux pas faire le procès<br />
de quiconque a posteriori, mais qu’on<br />
ne vienne pas nous dire aujourd’hui,<br />
“vous étiez le parti de l’administration".<br />
C’est insensé. Nous étions plutôt le parti<br />
bouc émissaire de l’administration.<br />
• MHI : Après la mort de Hassan II et<br />
l’intronisation de SM Mohammed VI,<br />
il y avait tout un débat autour du rôle<br />
du monarque dans la vie nationale.<br />
Qu’en pensez-vous ?<br />
- Ahmed Osmane : On ne va tout de<br />
même pas au bout de chaque décennie réformer<br />
la Constitution. C’est ridicule. Je<br />
trouve que ce qui a été dit et écrit sur la<br />
monarchie et son rôle, est un faux débat.<br />
Appliquons d’abord, à la lettre, l’actuelle<br />
Constitution, et vous verrez que beaucoup<br />
de problèmes vont être résolus.<br />
Au <strong>Maroc</strong>, il y a beaucoup de textes de<br />
lois qui n’ont jamais été mis en œuvre.<br />
© Ph. Chadi<br />
Vous avez beau avoir la meilleure constitution<br />
du monde, elle sera inutile si ses<br />
dispositions ne sont pas traduites dans la<br />
réalité.<br />
• MHI: Votre présence au sein du gouvernement<br />
ne reflète pas le nombre de<br />
sièges de votre parti au Parlement. Ce<br />
qui a fait dire à certains que vous êtes<br />
un parti complémentaire. Qu’en pensez-vous?<br />
- Ahmed Osmane : Permettez-moi<br />
d’abord de corriger cette histoire de “gouvernement<br />
de l’alternance". Le terme “alternance"<br />
est inapproprié à ce gouvernement<br />
pour la simple raison que le premier<br />
véritable gouvernement de l’alternance<br />
est celui que j’ai présidé, en 1977.<br />
Il en était même le meilleur précédent.<br />
Cela dit, et pour revenir à votre question,<br />
vous connaissez très bien les circonstances<br />
dans lesquelles ce gouvernement<br />
a été désigné et composé.<br />
C’est pour cela que nous avons tout fait<br />
pour que cette expérience voie le jour.<br />
Nous n’avons ni marchandé ni négocié<br />
notre participation à ce gouvernement.<br />
Au contraire, nous avons fait beaucoup<br />
de concessions au profit de l’intérêt national.<br />
Et puis, nous avons exaucé le vœu<br />
de feu Hassan II qui voulait mettre à<br />
l’épreuve l’ancienne opposition. Car, normalement,<br />
la primauté devait revenir au<br />
RNI.<br />
• MHI : Vous avez souvent critiqué les<br />
grandes orientations du gouvernement<br />
Youssoufi. On a même senti que le RNI<br />
ne s’y sentait pas bien. Pourquoi continuez-vous<br />
alors à faire partie de ce<br />
gouvernement ?<br />
- Ahmed Osmane : Il y a une nuance à<br />
faire. Je n’ai pas critiqué le programme<br />
du gouvernement mais plutôt la façon<br />
avec laquelle ce gouvernement appliquait<br />
ce programme. D’ailleurs, vous devez<br />
savoir que le programme qu’a présenté<br />
Abderrahmane Youssoufi devant<br />
le Parlement, lors de la déclaration gouvernementale,<br />
est le nôtre. Youssoufi l’a<br />
adopté et ça veut tout dire. Cela dit, je<br />
trouve que ce gouvernement n’exerce<br />
pas toutes ses compétences. Ce que je ne<br />
comprends pas, par ailleurs. <strong>Les</strong> textes<br />
sont clairs et explicites et ces textes sont<br />
faits pour êtres appliqués.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002
• MHI : Avez-vous des critiques précises<br />
à faire à ce gouvernement ?<br />
- Ahmed Osmane : Il y a d’abord la vitesse<br />
d’exécution qui a souvent fait défaut.<br />
J’ai l’impression qu’il y a un laissez<br />
aller étonnant et préjudiciable. Tout<br />
se passe comme si ce gouvernement faisait<br />
tout pour ne pas prendre de décisions<br />
importantes quand il le fallait et là<br />
où il le fallait. Je dirais même qu’il y a<br />
comme un manque de courage politique.<br />
Il y a eu beaucoup de passages à vide. Et<br />
c’était normal que SM le Roi intervienne<br />
à plusieurs occasions pour combler<br />
ce vide. Permettez-moi d’insister, mais<br />
ce gouvernement n’exerce pas toutes les<br />
attributions que lui confère la<br />
Constitution.<br />
• MHI : Quelles sont ces attributions ?<br />
- Ahmed Osmane : L’article 60 de la<br />
constitution est clair quant aux attributions<br />
du pouvoir exécutif. Il n’y a pas la<br />
moindre confusion. Pourquoi ne pas l’appliquer?<br />
C’est inconcevable. À quoi bon<br />
alors avoir un gouvernement qui n’exerce<br />
pas ses compétences?<br />
• MHI : Vous n’êtes donc pas satisfait<br />
du bilan du gouvernement Youssoufi ?<br />
Ahmed Osmane : Nous faisons partie de<br />
ce gouvernement et nous avons tout fait<br />
pour lui faciliter la tâche. Je ne me permettrai<br />
pas de dire que ce gouvernement<br />
n’a rien fait mais je dirais plutôt qu’il<br />
pouvait largement mieux faire. Il en avait<br />
les moyens et la possibilité.<br />
Il avait toute la confiance de feu Hassan<br />
II et celle de SM le Roi Mohammed VI.<br />
Il avait également toute la sympathie du<br />
peuple marocain qui a placé beaucoup<br />
d’espoirs en Abderrahmane Youssoufi et<br />
son gouvernement. Aucun gouvernement<br />
ne pouvait rêver de pareilles circonstances.<br />
C’est pourquoi je n’assume pas<br />
le bilan Youssoufi. Je ne suis pas en train<br />
de me démarquer de Youssoufi pour des<br />
raisons électoralistes ou politiciennes,<br />
mais là, c’est mon constat politique en<br />
toute honnêteté et en toute sincérité.<br />
• MHI : Vous n’êtes pas non plus tendre<br />
avec la diplomatie marocaine.<br />
- Ahmed Osmane : Je ne veux critiquer<br />
personne. Mais notre diplomatie devrait<br />
être plus consistante, plus agissante et<br />
encore plus solide. Ce n’est malheureusement<br />
pas le cas. Nous devons reconnaître<br />
que notre diplomatie manque de<br />
cohésion et d’efficacité.<br />
Le rendement et la rentabilité lui font<br />
beaucoup défaut. Nous sommes loin des<br />
performances de nos voisins algériens et<br />
tunisiens qui ont réussi à mettre en œuvre<br />
une machine diplomatique efficace et efficiente.<br />
• MHI : Croyez-vous à des élections<br />
libres et transparentes ?<br />
- Ahmed Osmane : Il est vrai que si le<br />
PIB d’un pays n’atteint pas un niveau<br />
correct, on ne peut parler ni de démocratie<br />
ni d’élections libres et transpa-<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />
rentes. Car, il y a une corrélation entre<br />
la démocratie et le niveau de vie matériel<br />
et culturel des citoyens. Mais, notre<br />
mission comme parti politique c’est d’installer<br />
un climat de confiance avec l’opinion<br />
publique.<br />
Il y va de notre devoir de contribuer à des<br />
élections saines et libres. Je sais que ce<br />
n’est pas évident d’oublier ni d’effacer<br />
de la mémoire collective marocaine les<br />
pratiques et les expériences électorales<br />
précédentes.<br />
Mais nous espérons pouvoir réussir cet<br />
exercice démocratique crucial pour l’avenir<br />
de nos institutions et de notre pays.<br />
Le <strong>Maroc</strong> en a besoin pour sa santé économique<br />
et sociale.<br />
• MHI : Pensez-vous que les <strong>Maroc</strong>ains<br />
font toujours confiance aux partis ?<br />
- Ahmed Osmane : On ne peut plus rien<br />
cacher aux <strong>Maroc</strong>ains. On ne peut, non<br />
plus, leur promettre monts et merveilles.<br />
L’expérience politique en cours a montré<br />
justement les limites des slogans et des<br />
discours propagandistes que certains ont<br />
tenus pendant des décennies.<br />
Désormais, les <strong>Maroc</strong>ains devraient voter<br />
pour des programmes réalistes et réalisables.<br />
Je pense qu’ils ont suffisamment<br />
appris à faire la différence entre les partis<br />
crédibles et ceux qui ne le sont pas.<br />
• MHI : Vous avez été réticent à propos<br />
de l’adoption du scrutin de liste.<br />
Pourquoi ?<br />
- Ahmed Osmane : Oui, je dois reconnaître<br />
que notre position a changé depuis<br />
notre dernier congrès où nous avions déclaré<br />
que nous étions pour le scrutin uninominal.<br />
Ce n’est pas le cas aujourd’hui.<br />
D’ailleurs, même Abderrahmane<br />
Youssoufi s’est déclaré favorable, lors de<br />
l’ouverture du dernier congrès de l’USFP,<br />
à un scrutin de liste à deux tours.<br />
L’ÉVÉNEMENT<br />
• Ahmed Osmane, Karim Amrani et Mohamed Elyazghi.<br />
Ce changement de position s’inscrit dans<br />
le cadre des réglages et des réorientations<br />
politiques de notre parti qui participe<br />
à un gouvernement et à une majorité<br />
parlementaire. Cela dit, nous ne faisons<br />
aucun amalgame, comme cela été<br />
fait par certains, entre le mode de scrutin<br />
et des élections propres.<br />
• MHI : Pourriez vous être plus explicite<br />
?<br />
- Ahmed Osmane : Certains partis ont<br />
déclaré que le scrutin uninominal favorise<br />
la corruption et l’achat des voix, etc.<br />
Écoutez, si, vous avez des élections truquées,<br />
elles peuvent l’être même avec le<br />
scrutin de liste, notamment avec cette<br />
histoire de têtes de liste.<br />
• MHI : À propos, on dit que la désignation<br />
des têtes de listes va créer une<br />
sorte de guerre civile au sein des partis<br />
politiques. Qu’en pensez-vous ?<br />
- Ahmed Osmane : Cela va être un problème<br />
pour beaucoup de partis. Nous,<br />
nous avons réglé ce problème, en adoptant<br />
la démocratie totale au sein du RNI.<br />
Pour nous, c’est clair, ce n’est pas le<br />
conseil exécutif, mais les instances de<br />
base qui vont choisir les têtes de listes.<br />
Le conseil exécutif interviendra comme<br />
arbitre au cas où il y aurait désaccord<br />
autour d’une candidature.<br />
• MHI : Quel est votre sentiment visà-vis<br />
des candidats sans appartenance<br />
partisane (SAP)? Est-ce qu’ils devraient<br />
exister ?<br />
- Ahmed Osmane : <strong>Les</strong> SAP peuvent<br />
exister. D’ailleurs ils existent dans des<br />
pays aussi démocratiques que la France;<br />
mais ils sont toujours une minorité politiquement<br />
insignifiante et ils finissent<br />
généralement par rejoindre un parti politique.<br />
© Ph. MHI<br />
• MHI : Leur candidature ne vous pose<br />
aucun problème ?<br />
- Ahmed Osmane : Du tout. Sauf s’ils<br />
prennent des proportions importantes.<br />
Car je pense que si les SAP se présentent<br />
en nombre considérable aux élections,<br />
cela sera incompatible avec le scrutin<br />
de liste. Ce qui n’est pas le cas avec<br />
le scrutin uninominal. C’est pourquoi leur<br />
candidature doit être soumise à des conditions<br />
draconiennes. Parce qu’en fin de<br />
compte que représente un SAP et que<br />
va-t-il présenter aux électeurs ? Un programme,<br />
une liste où seul son nom figure?<br />
• MHI : On a tendance à présenter les<br />
islamistes comme un danger pour la<br />
jeune démocratie marocaine. Partagezvous<br />
cette hantise?<br />
- Ahmed Osmane : Je ne partage pas<br />
cette vision simpliste. Je trouve qu’on a<br />
tendance à exagérer le poids politique<br />
des islamistes. Nous avons d’excellentes<br />
relations avec Abdelkrim El Khatib, chef<br />
du PJD et d’autres hommes politiques islamistes.<br />
Sincèrement, beaucoup de<br />
choses nous unissent et peu de choses<br />
nous distinguent. Au <strong>Maroc</strong>, l’institution<br />
monarchique joue un rôle très fondamental<br />
sur le plan religieux.<br />
• MHI : Certains présentent les islamistes<br />
comme la seule alternative politique<br />
après la désaffection à l’égard<br />
de la plupart des partis politiques.<br />
- Ahmed Osmane : On ne peut parler ni<br />
de désaffection ni d’échec des partis politiques.<br />
<strong>Les</strong> véritables partis politiques<br />
ont été longtemps combattus.<br />
Je n’ai pas envie de remuer le couteau<br />
dans la plaie, mais au <strong>Maroc</strong> on n'a jamais<br />
permis aux partis politiques de faire<br />
quoi que ce soit. Pire encore, on a intimidé,<br />
harcelé, et on a même été jusqu’à<br />
humilier leurs leaders. Donc, ne me<br />
parlez pas de désaffection de partis politiques.<br />
• MHI : Et l’alternative islamiste ?<br />
- Ahmed Osmane : Ce qui est sûr c’est<br />
qu’on aura une autre coalition gouvernementale<br />
avec une nouvelle combinaison.<br />
Mais je trouve que c’est un peu tôt<br />
pour parler d’une alternative islamiste.<br />
Nous n’en sommes pas encore là.<br />
D’ailleurs je trouve que le spectre des islamistes<br />
est plutôt très présent sur les<br />
manchettes des médias et dans certains<br />
esprits agités plutôt que sur le terrain<br />
politique.<br />
• MHI : Etes-vous prêts à gouverner<br />
avec un parti comme le PJD ?<br />
- Ahmed Osmane : C’est possible. Mais,<br />
il y aurait forcément des problèmes à<br />
cause de certaines divergences politiques.<br />
Il est sûr que nous serions plus à l’aise<br />
avec certains politiques qu’avec d’autres.<br />
Ce n’est pas seulement une question d’affinité<br />
politique, mais de vision sociale. ❏<br />
Propos recueillis par<br />
A. Mansour et T. Chadi<br />
7
Disparitions forcées au <strong>Maroc</strong><br />
Quand Amnesty s’en mêle<br />
Ceux qui s’élèvent contre<br />
l’impunité dont continuent<br />
de jouir, au <strong>Maroc</strong>,<br />
les responsables des graves violations<br />
des droits de l’homme,<br />
commises, pendant les “années<br />
de plomb", viennent de gagner<br />
un allié de taille. Amnesty<br />
<strong>International</strong> (AI), après bien des<br />
hésitations a finalement décidé<br />
de se charger du dossier. À cet<br />
effet, elle vient de dépêcher, au<br />
<strong>Maroc</strong>, une mission d’investigation<br />
sur ce volet.<br />
Composée de Sarah Hammoud,<br />
coordinatrice des campagnes au<br />
sein de l’équipe de l’Afrique du<br />
Nord au secrétariat international<br />
d’AI et de Philip Luther, enquêteur<br />
dans la même équipe, la<br />
mission a entamé ses travaux,<br />
lundi 24 juin 2002, à Rabat. Elle<br />
y a rencontré des militants des<br />
droits de l’homme et recueilli de<br />
témoignages des dizaines des<br />
victimes des pratiques arbitraires.<br />
Sarah Hammoud et<br />
Philip Luther, tous les deux de<br />
nationalité britannique, se sont<br />
déplacés, par la suite, à<br />
Casablanca où ils se sont entretenus,<br />
notamment, avec plusieurs<br />
familles de disparus.<br />
Investigation<br />
Mais l’étape la plus délicate de<br />
la mission semble avoir été celle<br />
du Sahara où les deux enquêteurs<br />
d’AI ont séjourné du<br />
28 juin au 5 juillet 2002. “Nous<br />
étions, certes, étroitement surveillés<br />
par les agents de sécurité<br />
marocains, mais à aucun moment<br />
notre investigation n’a été<br />
entravée", indique Sarah<br />
Hammoud qui affirme avoir rencontré<br />
les figures de proue de la<br />
section saharienne du Forum<br />
Vérité et Justice (FVJ) et recueilli,<br />
avec son collègue, “les témoignages<br />
des dizaines de familles<br />
sahraouies éplorées par l’opacité<br />
entourant le sort de leurs<br />
parents disparus depuis l’enclenchement<br />
du conflit saharien"<br />
au milieu des années 70. À en<br />
croire Sarah Hammoud, ces témoignages<br />
furent “particulièrement<br />
émouvants" . “Comment<br />
peut-il, d’ailleurs, en être autrement<br />
alors que ce sont des<br />
gens qui sont éternellement hantés<br />
par la mémoire de leurs parents?"<br />
s’interroge-t-elle.<br />
Avant d’affirmer, sur un ton fer-<br />
8<br />
me, “c'est leur droit le plus élémentaire<br />
d’être édifiés sur le sort<br />
de leurs parents; savoir s’ils sont<br />
morts ou s’ils sont encore vivants…".<br />
<strong>Les</strong> deux enquêteurs d’Amnesty<br />
international qui se sont rendus<br />
à Laâyoune et à Smara, où ils<br />
ont rencontré les plus hauts représentants<br />
de l’Etat marocain,<br />
devaient achever leur mission<br />
au Royaume, dimanche 7 juillet.<br />
Avant de rejoindre leur siège à<br />
Londres, ils entendent se concerter<br />
encore, à Rabat et à<br />
Casablanca, avec plusieurs potentialités<br />
marocaines actives<br />
dans le domaine des droits de<br />
l’Homme.<br />
Camps<br />
À quoi doit-on s’attendre à l’issue<br />
de cette mission ? Vu sa nature<br />
informative - glaner le plus<br />
grand nombre d’informations<br />
sur le dossier de la disparition<br />
forcée et réviser la liste des disparus<br />
dont le sort demeure inconnu<br />
- on parle de centaines<br />
de disparus dans tout le <strong>Maroc</strong>.<br />
La mission ne doit pas, du moins<br />
pas dans l’immédiat, se solder<br />
par un rapport destiné à accabler<br />
le <strong>Maroc</strong>. Mais les résultats de<br />
ses travaux seront mis à contribution,<br />
selon Sarah Hammoud,<br />
pour définir les actions futures<br />
à entreprendre par Amnesty<br />
<strong>International</strong> pour acculer les<br />
autorités marocaines à donner<br />
un “traitement définitif et satisfaisant"<br />
au dossier des disparitions<br />
forcées.<br />
Au regard de l’Organisation, dirigée<br />
par Sidiki Kaba, ce “traitement"<br />
doit commencer par<br />
l’établissement de la vérité, toute<br />
la vérité, sur le sort des disparus<br />
et finir par la traduction<br />
devant la justice des responsables<br />
des violations graves des<br />
droits de l’homme. “L’impunité<br />
est inacceptable!" s’insurge<br />
Sarah Hammoud qui indique que<br />
les prochaines actions d’Amnesty<br />
dirigées vers le <strong>Maroc</strong> seront<br />
l’objet de concertation avec les<br />
militants des droits de l’homme<br />
au Royaume. Pourtant, il est clair<br />
que Rabat et AI ne sont pas au<br />
seuil d’une nouvelle crise.<br />
L’ONG, dont certains dirigeants<br />
ont été reçus, l’année dernière<br />
par SM le Roi Mohammed VI<br />
puis par le Premier ministre,<br />
Abderrahmane Youssoufi, se fé-<br />
ACTUALITÉ<br />
• Des parents arborant la photo de leurs fils disparu.<br />
licite, dans ses rapports publiés<br />
ces dernières années, “de progrès<br />
indéniables" réalisés par<br />
Rabat en matière de droits de<br />
l’homme. Symptomatique également<br />
de l’entente qui prévaut<br />
© Ph. AFP<br />
ROYAUME DU MAROC<br />
MINISTÈRE DE LA SANTÉ<br />
DIRECTION DES HÔPITAUX<br />
ET DES SOINS AMBULATOIRES<br />
AVIS D’APPEL D’OFFRES OUVERT<br />
(Séance publique)<br />
N°4/DHSA/2002<br />
dans les relations entre le<br />
Royaume et l’organisation, la<br />
“réunion interne", organisée par<br />
Amnesty <strong>International</strong>, il y a<br />
une quinzaine de jours à<br />
Bouznika, en présence d’une<br />
centaine de ses membres venus<br />
des quatre coins du globe.<br />
L’ouverture du Royaume est particulièrement<br />
appréciée. D’autant<br />
qu’en Algérie voisine, Amnesty<br />
international, est depuis quelque<br />
temps, “indésirable". Ses<br />
membres sont interdits de fouler<br />
le territoire algérien. Ainsi,<br />
avoue, impuissante, Sarah<br />
Hammoud, “nous n’avons point<br />
la possibilité d’enquêter sur les<br />
violations des droits de l’homme<br />
ni en Algérie ni dans les camps<br />
de Tindouf" situés dans le sudouest<br />
algérien.❏<br />
Abdallah Ben Ali<br />
Le lundi 5 août 2002 à 9 heures, il sera procédé, dans les bureaux de la Cellule de Corrdination des<br />
Marchés, Avenue Hassan II km 4,5 Route de Casablanca à Rabat, à l’ouverture des plis relatifs à l’appel<br />
d’offres sur offres de prix concernant la location d’équipements médico-technique d’hémodialyse y compris<br />
la fourniture des produits consommables d’hémodialyse (Kits).<br />
Le dossier d’appel d’offres peut être retiré de l’Unité Administrative et Financière, Direction des Hôpitaux<br />
et des Soins Ambulatoires, 4 rue Abou Faris Al Marini, Place Moulay Al Hassan (ex place Pietri) Rabat.<br />
Le prix d’acquisition du dossier d’appel d’offres est fixé à 215,00 Dh (Deux cent quinze dirhams).<br />
Le cautionnement provisoire est fixé à la somme de: 50.000 dh (Cinquante mille dirhams).<br />
Le contenu ainsi que la présentation du dossier des concurrents doivent être conformes aux dispositions des<br />
articles 29 et 30 du décret n°2.98.482 du 11 Ramadan 1419 (30 décembre 1988) fixant les conditions et les<br />
formes de passation des marchés de l’État ainsi que certains dispositions relatives à leur contrôle et à leur<br />
gestion.<br />
<strong>Les</strong> concurrents peuvent:<br />
- Soit déposer contre récépissé leurs plis dans le bureau de la Cellule de Coordination des Marchés, Avene<br />
Hassan II, km 4,5 Route de Casablanca, à Rabat.<br />
- Soit les envoyer par courrier recommandé avec accusé de réception au bureau précité.<br />
- Soit les remettre au Président de la Commisison d’appel d’offres au début de la séance et avant l’ouverture<br />
des plis.<br />
<strong>Les</strong> pièces justificatives à fournir sont celles prévues par l’article 26 du décret n°2.98.482 précité, a savoir:<br />
1- Dossier administratif comprenant:<br />
a) Une déclaration sur l’honneur,<br />
b) La ou les pièces justifiant les pouvoirs conférés à la personne agissant au nom du concurrent,<br />
c) L’attestation du percepteur du lieu d’imposition délivrée depuis moins d’un an ou copie certifiée conforme,<br />
d) Le récépissé du cautionnement provisoire ou attestation de la caution personnelle et solidaire en tenant<br />
lieu.<br />
e) L’attestation délivrée depuis moins d’un an pr la CNSS ou copie certifiée conforme.<br />
N.B: <strong>Les</strong> attestations visées au paragraphe c et d ne sont pas exigées des concurrents non installeé au<br />
<strong>Maroc</strong>.<br />
2- Dossier technique comprenant:<br />
a) Une note indiquant les moyens humains et techniques du concurrent comprenant les indications prévues<br />
par l’alinéa a paragraphe 2 de l’article 26 du décret n°2.98.482 précité,<br />
b) <strong>Les</strong> attestations délivrées par les hommes de l’art ou par les maîtres d,ouvrages comportant les indications<br />
prévues par l’alinéa b, paragraphe 2 de l’article 26 du décret n°2.98.482 précité,<br />
3- Dossier additif, comprenant les pièces complémentaires exigées par le dossier d’appel d’offres.<br />
Le règlement de la Consultation et le CPS dûment signés et paraphés.<br />
Autres document exigés par le dossier d’appel d’offres.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
POLITIQUE<br />
SM le Roi préside le conseil des ministres à Tétouan<br />
Le temps de la relance<br />
SM le Roi a nommé, au cours du conseil des ministres, Taïeb Fassi Fahri “coordonnateur,<br />
responsable et interlocuteur unique des autorités américaines pour la préparation<br />
et l’élaboration de l’accord de libre échange” entre les États-Unis et le <strong>Maroc</strong>.<br />
Pour les politiques comme<br />
pour les acteurs économiques,<br />
le conseil des ministres,<br />
présidé, jeudi 4 juillet à<br />
Tétouan, par SM le Roi<br />
Mohammed VI, était mémorable.<br />
Lors de cette réunion, l’exécutif<br />
marocain, sous la conduite du<br />
Souverain, a approuvé une série<br />
de projets de loi d’une grande<br />
importance pour les deux<br />
sphères. Il s’agit, d’abord, des<br />
deux projets de lois organiques<br />
modifiant et complétant les lois<br />
organiques relatives aux<br />
chambres des Représentants et<br />
des Conseillers. L’objectif étant<br />
de mettre les deux textes en<br />
conformité avec les récentes décisions<br />
du conseil constitutionnel<br />
relatives à l’inconstitutionnalité<br />
de certaines dispositions<br />
ayant trait aux conditions de<br />
candidature et du mode de scrutin.<br />
Dans le même ordre d’idées,<br />
le conseil des ministres a également<br />
avalisé un projet de décret<br />
relatif à la contribution de l’État<br />
au financement des campagnes<br />
électorales des partis politiques<br />
à l’occasion des élec-<br />
tions générales communales et<br />
législatives. Selon le communiqué<br />
rendu public à l’issue du<br />
conseil des ministres par le porte-parole<br />
officiel du Palais Royal,<br />
Hassan Aourid, “le montant de<br />
cette contribution sera réparti<br />
en deux tranches égales, dont<br />
chacune répartie sur la base du<br />
nombre de voix et de sièges obtenus<br />
par chaque formation politique”.<br />
Financement<br />
SM le Roi a nommé, au cours<br />
du conseil des ministres, Taïeb<br />
Fassi Fahri “coordonnateur, responsable<br />
et interlocuteur unique<br />
des autorités américaines pour<br />
la préparation et l’élaboration<br />
de l’accord de libre échange”<br />
entre les États-Unis et le <strong>Maroc</strong>.<br />
M. Fassi Fahri est, tout à fait<br />
habilité pour assumer cette nouvelle<br />
responsabilité. Titulaire<br />
d’un doctorat en analyse et politique<br />
économique, ce quadragénaire<br />
est aussi un habitué des<br />
négociations internationales. En<br />
tant que secrétaire d’État marocain<br />
aux Affaires étrangères et<br />
de la Coopération, il a notamment<br />
supervisé le déroulement<br />
des négociations pour l’instau-<br />
ration d’une zone de libre échange<br />
entre le Royaume et l’Union<br />
européenne. Selon le communiqué<br />
du porte-parole officiel du<br />
Palais, le Souverain s’était, éga-<br />
L’ONEP lance une campagne de communication pour l’été 2002<br />
De l’eau pour tous<br />
L<br />
’eau est rare surtout en période sèche.<br />
C’est pour cela que la campagne de<br />
communication de l'ONEP pour l’été 2002<br />
a été lancée sous le credo: “l'accès à l'eau<br />
est un droit pour tous”.<br />
La campagne, qui a démarré à partir du<br />
3 juillet 2002, sera étalée durant tout<br />
l'été 2002. Une campagne de sensibilisation<br />
qui a pour objectif d’installer une<br />
nouvelle culture basée sur le respect de<br />
ce droit fondamental.<br />
La nouvelle stratégie de l'Office s'articule<br />
autour des 3 axes principaux à savoir:<br />
la généralisation de l'accès à l'eau<br />
potable, l'intervention de manière active<br />
dans le domaine de l'assainissement<br />
et la pérennisation des acquis dans le<br />
domaine de l'eau potable à travers une<br />
maintenance efficace des infrastructures<br />
réalisées. Sur le plan de l'approche adoptée<br />
par l'Office, il s'agit d'un revirement<br />
total qui privilégie la gestion de la demande<br />
en tant que point de départ de<br />
toutes les actions à mener. Le programme<br />
d'action de l'Office qui s'inscrit dans<br />
cette nouvelle stratégie prévoit la généralisation<br />
de l'approvisionnement en eau<br />
potable à l'horizon 2006. Dans ce cadre<br />
5.700 douars <strong>d'une</strong> population de plus<br />
de 3 millions d'habitants sont inscrits<br />
dans le programme de l'Office avec un investissement<br />
de 3,4 milliards de DH.<br />
Gestion<br />
• SM le Roi Mohammed VI.<br />
Aujourd'hui la cadence des interventions<br />
s'est accentuée de manière notable. 1.370<br />
douars sont déjà alimentés et 770 autres<br />
seront mis en service d'ici fin 2002. Il<br />
est prévu également d’autres interventions<br />
dans 460 petits centres pour une population<br />
de 1,1 millions d'habitants d'ici<br />
fin 2005 pour un investissement global<br />
de 2,6 milliards de DH. Par ailleurs, dans<br />
quelques jours, l'ONEP procédera à la<br />
• Ali Fassi Fihri.<br />
mise en service du projet d'alimentation<br />
en eau potable de la ville de Taza à partir<br />
du barrage Bab Louta, dont le coup<br />
d'envoi des travaux a été donné par S.M.<br />
Mohammed VI, solutionnant ainsi définitivement<br />
le problème de manque d'eau<br />
potable que connaît la ville depuis plusieurs<br />
années. La réalisation de ce pro-<br />
lement, lors de la réunion, enquis<br />
des étapes de la mise en<br />
place des centres régionaux d’investissement.<br />
“<strong>Les</strong> bureaux de<br />
ces centres, indique le document,<br />
seront ouverts, sur hautes instructions<br />
du Souverain, au cours<br />
de ce mois, dans les différentes<br />
régions du Royaume après que<br />
les directeurs de cens centres<br />
aient accompli la formation et<br />
effectué les stages nécessaires”.<br />
Approbation<br />
Dans ce sens, le conseil des ministres<br />
a adopté un projet de<br />
décret portant approbation du<br />
formulaire unique pour la création<br />
des entreprises. Cette mesure<br />
est conforme à l’esprit et à<br />
la lettre des orientations royales<br />
relatives à la nécessité de supprimer,<br />
au <strong>Maroc</strong>, tous les obstacles<br />
administratifs qui entravent<br />
la promotion des investissements<br />
et le décollage économique<br />
favorisant la création<br />
d’opportunités d’emploi.❏<br />
A.B.A<br />
jet est le résultat des efforts qui ont été<br />
déployés aussi bien par l'ONEP que par<br />
les autorités locales, les autorités communales,<br />
les services de l'Equipement,<br />
l'ONE, l'ONCF, la RADEETA, l'APDN et<br />
les entreprises concernées qui se sont<br />
mobilisées afin de respecter les délais<br />
d'exécution du projet malgré les<br />
contraintes aussi bien techniques que<br />
naturelles. Ainsi la nouvelle campagne<br />
de sensibilisation pour l'été 2002 vise,<br />
non seulement des économies d'eau pour<br />
réduire l'impact du déficit en eau durant<br />
la période sèche mais elle vise à impliquer<br />
de plus en plus l’ensemble des<br />
citoyens pour “une implication consciente,<br />
volontariste et efficace de tout un chacun<br />
dans le processus national de généralisation<br />
de l'accès à l'eau potable”. Cette<br />
campagne sera engagée de manière intensive<br />
dans les divers médias (télévision,<br />
radio et presse écrite).❏<br />
A.E.A.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 9<br />
© Ph. DR<br />
© Ph. AFP
La Princesse Lalla Hasnaa préside la campagne<br />
“Hygiène des plages 2002”<br />
Au service<br />
de nos plages<br />
Nos plages devront transmettre<br />
une bonne image<br />
de notre littoral et rester<br />
propre. L’appel fut lancé à<br />
l’intention des vacanciers et des<br />
autorités locales concernées et<br />
a été transmis avec force lors de<br />
la dernière compagne “plages<br />
propres”, placée sous l’égide de<br />
Son Altesse Royale la Princesse<br />
Lalla Hasnaa.<br />
Son Altesse avait lancé le 24 juin<br />
1999 un appel au pacte national<br />
pour la protection de l’environnement.<br />
L’appel de la Princesse<br />
eut l’effet boule-de-neige et initia<br />
une opération continue pour<br />
l’hygiène et l’amélioration des<br />
conditions de gestion des plages<br />
marocaines, qui s’étendent sur<br />
3500 km.<br />
Efforts<br />
Une action qui s’inscrit dans le<br />
cadre du programme, “<strong>Maroc</strong><br />
aux villes propres”, contenu dans<br />
la lettre Royale adressée au XVI<br />
congrès de la société médicale<br />
en février 1998.<br />
La campagne, qui était à sa troisième<br />
édition, a récompensé les<br />
efforts déployés par de nombreuses<br />
sociétés et organismes,<br />
visant la propreté et la protection<br />
de nos plages.<br />
L’initiative avait porté sur une<br />
série d’actions menées par le<br />
Comité environnemental de la<br />
Fondation Mohammed VI, en<br />
collaboration avec tous les acteurs<br />
concernés.<br />
Durant cette période, nos plages<br />
ont affiché une bonne santé en<br />
accueillant les dizaines de milliers<br />
d’estivants qui déferlaient<br />
chaque jour sur nos côtes, tout<br />
au long du littoral.<br />
En 2002, Son Altesse Royale La<br />
Princesse Lalla Hasnaa a de nouveau<br />
encadré de sa haute bien-<br />
veillance une nouvelle compagne<br />
visant la protection des<br />
estivants et la propreté des principales<br />
plages marocaines.<br />
L’actuelle compagne, placée sous<br />
le thème: “Hygiène des plages<br />
2002”, s’intéresse cette fois-ci à<br />
la propreté des eaux de baignade.<br />
Implication<br />
Son principal objectif est la surveillance<br />
de la qualité microbiologique<br />
des eaux des principales<br />
plages du Royaume.<br />
L’étude préliminaire, menée<br />
conjointement par le ministère<br />
de l’Aménagement du Territoire,<br />
de l’Urbanisme, de l’Habitat et<br />
de l’Environnement et le ministère<br />
de l’Équipement, est réalisée<br />
dans le cadre de l’opération<br />
“Pavillon Bleu”, initiée par la<br />
ACTUALITÉ<br />
L’opération hygiène des plages, lancée sous<br />
l’égide de Son Altesse Royale la Princesse<br />
Lalla Hasnaa, interpelle les usagers des plages,<br />
les décideurs et les autres intervenants pour<br />
une gestion environnementale de nos plages.<br />
10<br />
• SAR. La princesse Lalla Hasnaa.<br />
Fondation Mohamed VI pour la<br />
Protection de l'Environnement.<br />
En parallèle à cette campagne,<br />
les deux ministères pilotent une<br />
opération d’évaluation et de suivi<br />
de l’état des infrastructures<br />
de base des plages, avec l’implication<br />
des communes concernées.<br />
<strong>Les</strong> résultats de cette étude, qui<br />
seront communiqués dans les<br />
prochains jours, sont destinés<br />
aux usagers des plages, des décideurs<br />
et autres intervenants<br />
pour la prise en compte de la<br />
“dimension environnementale<br />
dans la gestion durable de cet<br />
espace de détente et de loisirs<br />
qui peut se transformer en source<br />
potentielle d’atteinte à la santé<br />
des populations si les mesures<br />
préventives nécessaires ne sont<br />
pas entreprises”.❏<br />
M.H.<br />
© Ph. AFP<br />
À propos...<br />
Cuello<br />
Abdellatif Mansour<br />
La hantise islamiste a atteint Mellilia. Elle est même parvenue<br />
jusque dans les rangs du contingent espagnol affecté<br />
à la défense de cette ville occupée. Ce n’est pas tout<br />
le contingent qui est concerné. L’opération, soigneusement<br />
éclectique, ne concerne que les soldats dont le patronyme a une<br />
connotation bizarre et qui ont des pratiques, chaque vendredi<br />
que Dieu fait, encore plus bizarre.<br />
En effet, une liste nominative de vingt-cinq militaires espagnols<br />
d’origine marocaine a été récemment établie par les services<br />
de renseignement de l’armée. Le héros de ce travail d’investigation<br />
complètement inédit est un sous-lieutenant du nom de<br />
Cuello, en fonction à l’unité d’intelligence militaire basée à<br />
Mellilia. Pour établir sa liste, ce gradé très secret ne s’est pas<br />
compliqué la vie. Il a convoqué tous les militaires pas très catholiques.<br />
Il les a passés par la question. Ils ont avoué qu’ils<br />
étaient d’extraction marocaine et de religion musulmane.<br />
Certains ont poussé la bonne volonté coopérative jusqu’à faire<br />
l’aveu, extrêmement compromettant, d’être pratiquants.<br />
Ceux-là, le capitaine Cuello ne les a pas ratés. Il les a tous couchés<br />
sur sa liste. Peut-être prendra-t-il encore plus de grades<br />
avec ce coup d’éclat salutaire pour la sécurité de l’Espagne et<br />
le moral des troupes.<br />
Fermement décidé à gagner toujours plus de galons, le commandant<br />
Cuello a donné suite à son enquête. C’est ainsi que<br />
Mohamed Soleimane, membre du corps de police militaire de<br />
Mellilia, a écopé de quatre jours de mise aux arrêts. Le motif<br />
de la sanction est grave. Mohamed Soleimane fait sa prière du<br />
vendredi avec une régularité tellement douteuse qu’il a éveillé<br />
les soupçons de la police militaire dont il fait partie. Bruit,<br />
chuchotement et grogne parmi les soldats qui ont la même tête<br />
et les mêmes habitudes que Mohamed Soleimane. Un homme<br />
aussi pieux ne pouvait être qu'un dangereux islamiste.<br />
Mohamed Soleimane n'avait aucune chance d'échapper à la vigilance<br />
du lieutenant-colonel Cuello, le renifleur de tout ce<br />
qui sent l'Islam. Il ne faut surtout pas demander au colonel Cuello<br />
de faire le distinguo entre Islam et islamisme. Il pourrait nous<br />
faire une vilaine migraine.<br />
La présence de <strong>Maroc</strong>ains naturalisés et incorporés dans l'armée<br />
espagnole peut paraître incongrue. En fait, cette particularité,<br />
étonnante de prime abord, est normale vu l'occupation<br />
séculaire de Mellilia et de Sebta, vu aussi la participation des<br />
soldats marocains à la guerre civile d'Espagne, dans les années<br />
30. Par contre, ce qui est moins normal, c'est le procédé utilisé<br />
par le colonel-major Cuello et sa hiérarchie. Sanctionner un<br />
militaire parce qu'il pratique sa religion, cela s'appelle de la ségrégation.<br />
C'est même la pire des ségrégations, car elle porte<br />
atteinte à la plus sacrée des libertés individuelles. La liberté du<br />
culte.<br />
En définitive, il est de moins en moins évident d'être musulman<br />
en Espagne. On a beau être dûment naturalisé, porter<br />
armes et uniforme de l'armée espagnole, faire partie même de<br />
la police militaire également espagnole, rien n'y fait.<br />
Pour échapper à cette nouvelle reconquista des âmes et des<br />
convictions religieuses, il faudrait faire sa prière clandestinement,<br />
en évitant de passer pour un immigré clandestin. En évitant,<br />
aussi, de passer devant les milliers de mosquées transformées<br />
en églises. Cela pourrait être perçu comme une provocation<br />
islamiste par le général Jose Maria Cuello.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002
© Ph. DR<br />
ACTUALITÉ<br />
Le rapport de la commission d’enquête sur la CNSS en discussion au Parlement<br />
Et puis après !<br />
La commission d’enquête parlementaire<br />
sur le scandale de la CNSS présidé<br />
par Rahou El Hilaâ est arrivée<br />
au but. Son rapport accablant sur la mauvaise<br />
gestion de la caisse, rendu public<br />
bien avant, semble emprunter la bonne<br />
voie, celle de la justice. En ce début de semaine,<br />
le dossier a été discuté au sein de<br />
la chambre des Conseillers. <strong>Les</strong> différents<br />
• Rahou El Hilaâ.<br />
groupes présents lors des débats ont unanimement,<br />
ou presque, approuvé les démarches<br />
entreprises par la commission<br />
pour faire éclater la vérité sur les dysfonctionnements<br />
qu’a connus la caisse<br />
depuis sa création. Le constat est alarmant,<br />
puisqu’il a dépassé tous les records<br />
de dilapidation des deniers publics détectés<br />
jusqu’à présent dans les établissements<br />
publics, et il appartient à la justice<br />
de prendre les choses en main.<br />
Dysfonctionnements<br />
Au même jour, où une partie de la presse<br />
avait relaté dans ses colonnes, la rumeur<br />
de la tentative de suicide d’un exdirecteur<br />
général de la caisse, les<br />
conseillers de la nation étaient en train<br />
de discuter du sort des responsables du<br />
plus grand détournement d’argent enregistré<br />
dans le pays. Le rapport soulève le<br />
détournement et la dilapidation du montant<br />
de 47 milliards de dirhams plus le<br />
manque à gagner de la caisse estimé à<br />
plus de 65 milliards de dirhams. Pour une<br />
première en son genre, aussi bien les partis<br />
politiques appartenant à l’opposition<br />
que ceux du gouvernement, ont exprimé<br />
leur souhait de voir les coupables impliqués,<br />
de près ou de loin, dans cette affaire<br />
derrière les barreaux. Même les anciens<br />
responsables des ministères de tutelle, les<br />
Finances et l’Emploi, qui se sont succédé<br />
durant la période allant de 1971 jusqu’au<br />
déclenchement de ce scandale financier<br />
ont été cités par les présidents<br />
des groupes parlementaires lors de leurs<br />
interventions en séance plénière. “Il faut<br />
également juger l’autorité de tutelle qui n’a<br />
pas assumé pleinement son rôle de dé-<br />
nonciateur de ces anomalies de gestion",<br />
a déclaré un conseiller du RNI. En effet,<br />
RNI, MNP, Istiqlal, l’Union démocratique<br />
et autres formations politiques, ont manifesté<br />
leur soutien total aux résultats de<br />
l’enquête de la commission parlementaire.<br />
Cependant d’autres chefs de groupes<br />
parlementaires ( ils constituent vraisemblablement<br />
une minorité), comme le PND,<br />
ont montré une certaine réticence quant<br />
à la véracité des informations rapportées<br />
par les membres de la commission dans<br />
ce dossier. Manipulation et règlement de<br />
comptes sont quelques termes qui ont<br />
surgi de leurs interventions. Dans un autre<br />
chapitre, et profitant de l’occasion pour<br />
noyer encore la caisse, certains conseillers<br />
ont rappelé la nécessité de revoir la copie<br />
de l’attribution de l’assurance maladie<br />
obligatoire (AMO) à la CNSS. Celle-<br />
ROYAUME DU MAROC<br />
OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE (ONEP)<br />
AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL N°1 DR6/2002<br />
(Séance publique)<br />
GESTION INTEGRALE DES RESSOURCES HYDRIQUES<br />
DE LA REGION DE FERKHANA (NADOR)<br />
PROJET FINANCE PAR LA COOPÉRATION ESPAGNOLE<br />
ci, selon le rapport, a montré son inaptitude<br />
à gérer ce dossier épineux. Cette thèse<br />
est partagée par la majorité des<br />
conseillers sauf les représentants du syndicat<br />
du PJD, l’UNMT en l’occurrence.<br />
Ces derniers contestent et le contenu et<br />
le contenant des résultats de l’enquête et<br />
dénoncent plusieurs vices de procédures<br />
qui ont entaché le déroulement de cette<br />
enquête.❏ Y.C.<br />
1- Intitulé du projet:<br />
Gestion Intégrale des Ressources Hydriques d la Région de Ferkhana (Province de Nador).<br />
2- Participation:<br />
<strong>Les</strong> participation est ouverte, par un appel d’offres international, à des entreprises spécialisées dans lequel auront la préférence les entreprises<br />
espagnoles et hispano-marocaines.<br />
3- Objet de l’A.O<br />
L’objet du présent appel d’offres concerne les travaux d’alimentation en eau potable des douars relevant de la commune rurale de Farkhana.<br />
4- Consistance des travaux<br />
N° du lot<br />
1 DR6/02<br />
2 DR6/02<br />
3 DR6/02<br />
<strong>Les</strong> candidats peuvent soumissionner pour un ou plusieurs lots.<br />
Pour les entreprises marocaines, seules celles qualifiées et classées selon les exigences ci-après peuvent soumissionner:<br />
N° du lot<br />
1 DR6/02<br />
2 DR6/02<br />
3 DR6/02<br />
Consistance du lot<br />
Conduite:<br />
Fourniture, transport, pose et essai de canalisations.<br />
Adduction:<br />
2 km de conduite en PVC DN250 PN16.<br />
2 km de conduite en PVC DNI40 PN16.<br />
Amenée et distribution:<br />
40 km de conduite en PVC PN16, diamètre de 50 à 250 mm.<br />
Équipement:<br />
Equipement de deux stations de reprise:<br />
- SR1:Q=25l l/s, HMT=150m<br />
- SR2:Q=41 l/s, HMT=110m<br />
+ Equipement hydrauliques, élecriques et de régulation.<br />
Génie Civil:<br />
- Construction de deux réservoirs semi-enterrés de 500 et 200 m3 et un réservoir<br />
sur-élevé de 40 m3.<br />
- Construction d’un logement et des clôture.<br />
A cet effet, les soumissionnaires fourniront obligatoirement la copie légalisée du certificat de qualification et de classification requis, ainsi que les<br />
références techniques délivrées par les maîtres d’ouvrages relatives aux réslisations similaires.<br />
5- Dossier d’appel d’offres:<br />
Le dossier de consultation est à retirer à l’une des adresses suivantes:<br />
- Bureau d’ordre de la Direction Générale de l’ONEP, 6 bis, Rue Patrice Lumumba - Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />
Tél.: (037) 72.12.81 / 72.55.22<br />
Fax: (037) 73.13.55 / 72.65.33<br />
- Bureau d’ordre de la Direction Régionale de l’Oriental, Rue place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>)<br />
Tél.: (056) 68.21.39 / 68.46.03 - Fax: (056) 68.17.21<br />
6- Remise des offres:<br />
<strong>Les</strong> offres établies et présentées conformément aux dispositions du dossiers de consultation, doivent parvenir à Monsieur le Directeur Régional<br />
de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>) au plus tard le Mercredi 28 août 2002, avant 11 heures, heure locale, ou serotn remises au<br />
président dela commission d’appel d’offres au début de la séance publique d’ouverture des plis.<br />
7- Ouverture des plis:<br />
L’ouverture des plis aura lieu en séance publique le jeudi 29 août 2002 à partir de 10 heures, heure locale, aux bureaux de la Direction Régionale<br />
de l’Oriental, place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />
8- Visite des lieux:<br />
Une visite des lieux non obligatoire sera organisée par l’ONEP le jeudi 8 août 2002 à 10 heures, heure locale.<br />
<strong>Les</strong> candidats intéressés par ces visites doivent manifester leur intention par écrit une semaine avant la date fixée ci-dessus à la Direction Régionale<br />
de l’oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />
Tél.: (056) 68.21.39 - Fax: (056) 68.17.21<br />
9- Consultation du dossier d’appel d’offres:<br />
- A: ONEP : Direction Générale de l’ONEP, 6 bis, Rue Patrice Lumumba, Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />
- B: ONEP: Direction Régionale de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda, (<strong>Maroc</strong>)<br />
- C: Bureau Technique de Coopération de l’Ambassade d’Espagne angle rues Tifelt et Khemisset, Rabat (<strong>Maroc</strong>).<br />
10- Présentation des offres:<br />
<strong>Les</strong> offres seront présentées en trois exemplaires (l’original et 2 copies) en langue française.<br />
11- Renseignement complémentaires:<br />
Tout renseignement complémentaire peut être obtenu auprès de la Direction Régionale de l’Oriental place de l’Unité Africaine, Oujda (<strong>Maroc</strong>).<br />
Tél.: (056) 68.21.39 / 68.46.01 - Fax: (056) 68.17.21<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 11<br />
Secteur<br />
3<br />
9<br />
5<br />
Classe minimale<br />
2<br />
4<br />
3<br />
Délai<br />
d’exécution<br />
6 mois<br />
6 mois<br />
6 mois<br />
Caution<br />
provisoire<br />
300.000 Dh<br />
30.000 Dh<br />
60.000 Dh<br />
Qualification<br />
3.1<br />
9.2<br />
5.3<br />
Prix du dossier<br />
Dh<br />
2.320,00<br />
965,00<br />
1.720,00
Libération imminente de cent prisonniers de guerre marocains<br />
<strong>Les</strong> <strong>dessous</strong> d’une <strong>transaction</strong><br />
Le Polisario utilise les prisonniers de guerre marocains comme monnaie d'échange<br />
pour soutirer des fonds aux organismes internationaux. Le cas des cent militaires<br />
marocains en instance d’être libérés, n'a pas échappé à cette règle de marchandage.<br />
La centaine de prisonniers<br />
de guerre marocains dont<br />
le Polisario a annoncé la<br />
libération imminente, n'ont toujours<br />
pas quitté les prisons de<br />
Tindouf, en territoire algérien.<br />
L'annonce a été faite le 18 juin<br />
2002. L'intermédiation est à<br />
mettre à l'actif de l'Allemagne.<br />
Le secrétaire d'État allemand aux<br />
Affaires étrangères, Urgen<br />
Chroborg, a en effet fait le déplacement<br />
à Alger, durant la<br />
deuxième semaine de juin 2002,<br />
pour parler, entre autres points<br />
à son ordre du jour, du “cas humanitaire"<br />
des prisonniers marocains.<br />
Il a réussi à arracher<br />
aux autorités algériennes, en<br />
présence de leurs suppots polisariens,<br />
l'élargissement <strong>d'une</strong><br />
centaine de captifs.<br />
Le diplomate allemand a dû cracher<br />
au bassinet pour obtenir ce<br />
résultat. C’est connu, le Polisario<br />
ne négocie que rubis sur l'ongle.<br />
Mais il n'en fallait pas plus pour<br />
que l'espoir renaisse chez les familles<br />
des 1361 militaires détenus<br />
à Tindouf, depuis près de<br />
vingt-sept ans. Elles sont toutes<br />
en alerte.<br />
Car elles n'ont jamais perdu espoir,<br />
malgré le temps qui passe<br />
et le temps qui reste. L'espace<br />
<strong>d'une</strong> génération que des pères<br />
ont conçues sans l’avoir vue<br />
grandir.<br />
Salaires<br />
Si toutes ces familles s'accrochent<br />
si désespérément à une<br />
éventuelle liste des cent soldats<br />
en instance d'être libérés, c'est<br />
qu'elles espèrent toutes y retrouver<br />
les leurs. C'est évidemment<br />
une raison suffisante.<br />
Malheureusement, il n'y a pas<br />
que cela.<br />
<strong>Les</strong> salaires des soldats captifs<br />
sont suspendus dès leur relaxation,<br />
pour motif de régularisation.<br />
Une procédure qui peut<br />
prendre jusqu'à une année. On<br />
comprend alors, au-delà de l'aspect<br />
affectif, pourquoi les familles<br />
veulent savoir.<br />
Il s'agit de se préparer matériel-<br />
12<br />
Abdellatif Mansour<br />
lement à des lendemains de retrouvailles,<br />
sans subsides.<br />
“L'Association des fils de martyrs<br />
et disparus du Sahara", basée<br />
à Sidi Slimane, a frappé à<br />
toutes les portes, au propre et<br />
au figuré: l'ambassade d'Allemagne;<br />
la représentation de la<br />
Minurso et du bureau des réfugiés<br />
de l'ONU à Laâyoune; la<br />
section du CICR à Tunis; l'Étatmajor<br />
des FAR et le ministère<br />
des Affaires étrangères à Rabat.<br />
En vain. Il n'y a pas trace <strong>d'une</strong><br />
quelconque liste.<br />
Interrogé par MHI, le chef régional<br />
du CICR, Harald Shmid<br />
de Griinech, a affirmé que son<br />
organisation ne peut communiquer<br />
les noms des prisonniers<br />
qui seront libérés. Cela, a-t-il<br />
précisé, relève de “la confidentialité<br />
de cette institution”.<br />
Robert Gemerman, membre de la<br />
délégation du CICR pour le<br />
Maghreb installée à Tunis, était<br />
à Rabat du 3 au 14 février 2002.<br />
Il a reçu 396 familles de militaires<br />
détenus par le Polisario.<br />
Il s'agissait de préparer la visite<br />
<strong>d'une</strong> délégation du CICR à<br />
Tindouf, qui a affectivement eu<br />
POLITIQUE<br />
• <strong>Les</strong> prisonniers de guerre marocains à Tindouf. Le Polisario fait durer le calvaire.<br />
Si toutes ces familles s'accrochent si désespérément à la liste des<br />
cent soldats qui devaient être libérés, c'est qu'elles espèrent toutes y retrouver<br />
les leurs.<br />
lieu en mai 2002. C'est ce même<br />
Robert Gemerman qui devra<br />
réceptionner les cent militaires<br />
libérés pour les ramener à Tunis,<br />
à bord d'un avion affrété par le<br />
CICR.<br />
Retard<br />
Comme pour le passé pour des<br />
cas similaires, le rapatriement<br />
vers le <strong>Maroc</strong> se fera par la RAM<br />
et le point de chute, dans une<br />
caserne située à Inezgane, sous<br />
l'autorité du général Abdelaziz<br />
Benani, commandant de la zone<br />
Sud.<br />
Depuis la première libération en<br />
1986, toutes les structures de<br />
prise en charge, de convoyage et<br />
d'accueil ont été mises en place<br />
et plusieurs fois rodées.<br />
Pourquoi ce retard dans l'exécution<br />
<strong>d'une</strong> libération annoncée?<br />
Retenant en otage, depuis<br />
vingt-sept ans, des prisonniers<br />
de guerre en temps de paix – la<br />
paix ayant été conclue en septembre<br />
1991, sous l'égide de<br />
l'ONU- contre toutes les conventions<br />
internationales et les principes<br />
humanitaires universels,<br />
le Polisario a suffisamment fait<br />
durer le calvaire.<br />
Il n'est donc pas à quelques manœuvres<br />
près pour donner plus<br />
de poids à sa stratégie de chantage.<br />
Une dépêche d'Europa-Press explique<br />
les raisons de ce retard<br />
par "les travaux de sélection des<br />
prisonniers, choisis selon la durée<br />
de leur emprisonnement et<br />
leur état de santé". Cet argument,<br />
bien que provenant de la<br />
responsable du CICR pour le<br />
Sahara, Jane Sorensen, rapporté<br />
par l'agence EP, est irrecevable<br />
parce qu'il contredit la<br />
réalité des faits.<br />
Un. Sur les 1361 captifs militaires,<br />
916 sont en détention depuis<br />
plus de 20 ans.<br />
Deux. <strong>Les</strong> médecins du CICR qui<br />
se sont rendus à Tindouf, ont<br />
constaté l'état de santé sérieusement<br />
détérioré de l'ensemble<br />
des prisonniers. <strong>Les</strong> maladies des<br />
yeux, de la peau, de l'appareil<br />
digestif, des articulations sont<br />
répandues; ainsi que les troubles<br />
psychiques.<br />
Si l'on s'en tient aux critères état<br />
de santé et ancienneté dans la<br />
© Ph. AFP<br />
captivité, ils devraient tous être<br />
libérés. En fait, le Polisario et<br />
ses donneurs d'ordres algériens,<br />
utilisent les prisonniers de guerre<br />
marocains comme moyen de<br />
pression et surtout comme monnaie<br />
d'échange auprès des gouvernements<br />
étrangers et organismes<br />
internationaux.<br />
<strong>Les</strong> ONG et autres instances caritatives<br />
officielles sont mises à<br />
contribution pour livrer des<br />
fonds au Polisario.<br />
Rançon<br />
Le cas d'espèce des cent militaires<br />
marocains en instance de<br />
libération, n'a pas échappé à<br />
cette règle de marchandage. Fait<br />
à la fois confirmatif et troublant:<br />
le Polisario a reçu 14,5 millions<br />
de dollars de l'UE.<br />
Ce déblocage, qui n'est pas négligeable,<br />
remonte à moins d'un<br />
mois, c'est à dire juste après l'intermédiation<br />
allemande pour la<br />
libération des cent prisonniers<br />
marocains.<br />
Le timing de cette <strong>transaction</strong><br />
parle de lui-même. Le détournement<br />
de l'aide humanitaire<br />
pour les besoins du train de vie<br />
des dirigeants du Polisario, n'est<br />
plus à prouver. Mais, maintenant<br />
que Mohamed Abdelâziz a<br />
encaissé la rançon, pourquoi<br />
tarde-t-il à relâcher ses otages?<br />
Pourquoi les 31 officiers dont<br />
15 pilotes, deux médecins militaires<br />
et un médecin civil, ne<br />
font-ils jamais partie du lot des<br />
prisonniers libérés?<br />
Depuis le premier groupe de soldats<br />
relaxés, en 1986, jusqu’au<br />
dernier date, en janvier 2002,<br />
seuls quatre officiers ont pu<br />
quitter Tindouf. Il s’agit des capitaines<br />
Taher Ben Bark, Aït<br />
Chérif Mohamed, Lyoussi<br />
Mohamed et du lieutenant<br />
Abdelmjid Ben Salah. Aucun de<br />
ces officiers n’est pilote. Un seul<br />
pilote est rentré au pays en<br />
s’évadant.<br />
Avant de répondre de tous ses<br />
méfaits, la meilleure solution<br />
pour Mohamed Abdelaziz est de<br />
présenter une facture globale<br />
pour l’ensemble des prisonniers<br />
marocains. Le chèque sera certifié.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
POLITIQUE<br />
<strong>Les</strong> mines peuvent tuer au Sahara marocain<br />
La mort à retardement<br />
Le vent et les pluies torrentielles provoquent le déplacement permanent des<br />
mines. <strong>Les</strong> bêtes sautent sur des mines, mais il arrive parfois que les hommes<br />
meurent.<br />
ponce les âmes", pensait<br />
Théodore Monod. Parfois,<br />
désert<br />
“Le<br />
c’est le corps qu’il menace. <strong>Les</strong><br />
mines antipersonnel font encore des victimes.<br />
<strong>Les</strong> habitants de la région de Assa-<br />
Zag sont régulièrement menacés. <strong>Les</strong> dernières<br />
pluies ont dégagé ces bombes qui<br />
plombent toujours le désert marocain<br />
malgré la fin de la guerre avec le<br />
Polisario. Si depuis des millénaires, le<br />
vent et les rares pluies effacent les pas des<br />
caravanes, le désert reste dangereux avec<br />
les milliers de mines disséminées par les<br />
deux parties en conflit.<br />
La province d’Assa Zag fait partie de la<br />
région de Guelmime - Essmara. Zag est<br />
à peine à quelque 80 kilomètres de<br />
Tindouf, fief du Polisario et QG des soldats<br />
séparatistes.<br />
Orientation<br />
Plus de 50 % de la population de la province<br />
est rurale, c’est ce qui explique que<br />
les déplacements à travers le désert soient<br />
aussi fréquents, élevage oblige.<br />
Le réseau routier de la province, construit<br />
et non revêtu, est de 150 km seulement.<br />
Mais les pistes qui se perdent dans le désert<br />
sont multiples et les déplacements<br />
de sable accentuent les difficultés d’orientation.<br />
Plus on s’enfonce dans le Sahara<br />
vers le sud et plus les risques sont grands<br />
de se retrouver sans s'en apercevoir au<br />
beau milieu d'un champ de mines.<br />
L’environnement désertique, notamment<br />
le sable, le vent, et occasionnellement<br />
des pluies torrentielles, posent le problème<br />
du déplacement permanent des<br />
mines dans le sol.<br />
Régulièrement des bêtes sautent sur des<br />
mines, les hommes plus rarement, mais<br />
cela arrive parfois. Pour avoir des données<br />
chiffrées sur la question, il faut se<br />
lever de bonne heure, d’une extrême sensibilité,<br />
le sujet reste hautement tabou.<br />
Officiellement, il n’y a pas de victimes de<br />
mines antipersonnel au <strong>Maroc</strong>. Dans leur<br />
réponse au questionnaire de<br />
l'Observatoire des Mines, le 23 juin 2000,<br />
les <strong>Maroc</strong>ains ont affirmé qu'à “leur<br />
connaissance, il n'y a pas de victimes civiles<br />
de mines au <strong>Maroc</strong>". Malgré cela,<br />
les Nations Unies notaient qu’en l’an<br />
2000, “de nouvelles victimes ont été enregistrées<br />
en Algérie, en Egypte, en Iran,<br />
en Iraq, en Israël, en Jordanie, au Koweït,<br />
au Liban, au Yémen, mais aussi au<br />
<strong>Maroc</strong>”. 42 accidents par mines ont été<br />
ainsi répertoriés de novembre 1999 à<br />
mars 2000. La zone la plus affectée par<br />
les mines au Sahara s'étend jusqu'à dix<br />
kilomètres à l'est des accotements. La délimitation<br />
précise des engins non explosés,<br />
éparpillés sur l'ensemble du territoire<br />
relève pour l’instant du secret défense.<br />
Pourtant, en 1991, le <strong>Maroc</strong> avait signé<br />
un accord avec la Mission des<br />
Nations-Unies pour le Référendum au<br />
Sahara Occidental (MINURSO) avec l’objectif<br />
de procéder au déminage des zones<br />
marocaines. Entre le 6 décembre et le 22<br />
mai 2000, les deux parties en conflit, en<br />
collaboration avec la MINURSO ont<br />
conduit vingt-huit opérations de destruction<br />
d'engins non explosés et de munitions.<br />
<strong>Les</strong> militaires des deux parties<br />
ont effectué des opérations de déminage,<br />
qui ne couvrent qu'une partie infime<br />
des zones sinistrées. La MINURSO a coopéré<br />
avec les deux parties pour identifier<br />
et repérer les zones dangereuses le<br />
long des itinéraires de patrouille de la<br />
MINURSO. L'étude sur l’impact socioéconomique<br />
des mines, entreprise au niveau<br />
mondial, a envoyé une mission exploratoire<br />
au Sahara Occidental afin<br />
d’évaluer la faisabilité <strong>d'une</strong> Etude, mais<br />
sans succès.<br />
Dans ces opérations de déminage, onze<br />
soldats du contingent international de la<br />
MINURSO, ont trouvé la mort, depuis que<br />
la MINURSO est présente dans ce secteur.<br />
Selon les derniers chiffres de la MI-<br />
NURSO du 21 juin 2000, environ 60%<br />
de la zone contrôlée par le <strong>Maroc</strong> a été<br />
déminée, et moins de 20% de celle<br />
contrôlée par le Polisario. Un rapport des<br />
Nations-Unies sur le Sahara Occidental<br />
en janvier 1999 a recommandé la mise<br />
en place d’un programme pilote de déminage,<br />
mais le projet semble n’avoir<br />
fait l’objet d’aucun suivi depuis lors.7<br />
Du côté des Nations-Unies, le dernier<br />
rapport du Secrétariat Général précise<br />
qui “au cours de la période du 13 mai<br />
2000 au 3 juillet 2000, 278 mines et<br />
engins non explosés ont été localisés et<br />
124 détruits du côté marocain, alors que<br />
488 étaient identifiés et 177 détruits du<br />
côté du Front Polisario".<br />
Destruction<br />
<strong>Les</strong> estimations du nombre de mines au<br />
Sahara varient de 200 mille à 10 millions.<br />
Le Polisario qui ne produit pas de<br />
mines a importé des mines d'Algérie et<br />
d’Israël. La MINURSO a confirmé la présence<br />
sur le territoire du Sahara de trente-cinq<br />
différents types de mines anti-<br />
personnel et vingt et un différents types<br />
de mines antichars, en provenance de<br />
douze pays différents. Au niveau diplomatique,<br />
cette histoire de mines est utilisée<br />
par les deux parties en conflit.<br />
L’Algérie qui est le véritable vis-à-vis du<br />
<strong>Maroc</strong> dans cette histoire de mines s’en<br />
est tirée avec une habile pirouette.<br />
Faisant porter le chapeau au Polisario,<br />
elle a signé le 3 décembre 1997 la<br />
Convention de Maputo sur l’interdiction<br />
de l’emploi, du stockage, de la production<br />
et du transfert des mines antipersonnel<br />
et sur leur destruction . Laissant<br />
aux mercenaires de Mohamed Abdelaziz<br />
le soin de clamer à tout vent que pour<br />
pouvoir signer la convention ils devaient<br />
auparavant “accéder au statut d’état<br />
souverain" A maintes reprises, des représentants<br />
du Polisario sont montés<br />
au front pour affirmer qu’ils signeraient<br />
et ratifieraient le Traité, s’ils pouvaient<br />
le faire!. En avril 2000, le patron des<br />
mines antipersonnel du Polisario, Dah<br />
Bendir se fendait d’une déclaration qui<br />
en dit long sur la volonté des généraux<br />
algériens de maintenir la pression sur le<br />
<strong>Maroc</strong>, “Etant donné les incertitudes de<br />
la situation actuelle, nous ne pouvons<br />
nous engager à détruire toutes les mines<br />
que nous possédons, car nous pouvons<br />
être à nouveau en guerre demain. Mais<br />
nous souhaitons nous y engager, dès que<br />
le conflit sera définitivement résolu."<br />
Même s’il n’a pas adhéré au Traité d'interdiction<br />
des mines, le <strong>Maroc</strong> a été l'un<br />
des 12 pays non-signataires à assister<br />
(en tant qu'observateur) à la Première<br />
Conférence des Etats Parties au Traité<br />
d'interdiction des mines à Maputo en mai<br />
1999. Durant la Première Conférence, les<br />
<strong>Maroc</strong>ains se sont insurgés de voir le<br />
<strong>Maroc</strong> inclus dans la catégorie “mauvais<br />
pays" . Le <strong>Maroc</strong> a par ailleurs envoyé des<br />
représentants de sa mission permanente<br />
à Genève à la majorité des réunions inter<br />
sessionnelles des Groupes Permanents<br />
d'Experts.<br />
Le <strong>Maroc</strong> n’est pas partie prenante au<br />
Protocole, initial et révisé, de la<br />
Convention sur les Armes Conventionnelles,<br />
mais a assisté, en tant qu’observateur,<br />
à la Première Conférence des Etats<br />
Parties au Protocole II amendé de décembre<br />
1999. Et le Parlement marocain<br />
avait approuvé le Protocole II, amendé en<br />
mai 2000.<br />
Comme on le constate, le dossier est épineux<br />
et la recherche <strong>d'une</strong> solution ressemble<br />
à un voyage risqué, un vrai champ<br />
de mines.❏<br />
A.E.A.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 13<br />
© Ph. AFP
Un journal libanais condamne la politique algérienne au Sahara<br />
“L'ambition dévorante<br />
de l'Algérie”<br />
Nos préoccupations moyenorientales<br />
nous ont souvent<br />
détournés de celles<br />
du Maghreb Arabe qui constitue<br />
pourtant une partie intimement<br />
liée aux destinées arabes et<br />
n’échappe guère aux périls qui<br />
menacent notre identité, notre<br />
pensée et notre devenir communs.<br />
C’est ainsi que l’amputation du<br />
monde arabe et la création d’un<br />
État artificiel en Palestine n’a de<br />
comparable que la tentative<br />
d’amputer le <strong>Maroc</strong> de son<br />
Sahara en vue d’ériger un État<br />
indépendant qui augmenterait le<br />
nombre des pays arabes d’une<br />
unité sans en augmenter la puissance<br />
mais qui, au contraire, les<br />
affaiblirait.<br />
Des informations ont fait état de<br />
l’impossibilité de réunir un sommet<br />
maghrébin à Alger, qui s’est<br />
heurté au vieux litige constamment<br />
renouvelé entre le <strong>Maroc</strong><br />
et l’Algérie à propos du Sahara,<br />
dont certains Sahraouis veulent<br />
l’indépendance avec l’appui évident,<br />
mais non avoué expressément<br />
de l’Algérie.<br />
Division<br />
Ce que le citoyen arabe ne peut<br />
comprendre dans l’attitude algérienne,<br />
c’est cette obstination de<br />
l’Algérie à vouloir, coûte que coûte,<br />
diviser le <strong>Maroc</strong> et lui arracher<br />
une partie de son territoire.<br />
L’Algérie, qui a mené le combat<br />
(de l’indépendance) sous la barrière<br />
et les slogans de l’unité (arabe)<br />
et de la liberté, était supposée<br />
être la première à appeler et<br />
à soutenir la marocanité du<br />
Sahara et à s’opposer à sa séparation<br />
de la mère-patrie. Notre<br />
propos ici ne signifie nullement<br />
une prise de position pour ou<br />
contre un régime ou l’expression<br />
d’une hostilité à son égard. Il<br />
s’agit tout simplement d’une attitude<br />
de principe: soit que le<br />
Sahara est partie intégrante du<br />
<strong>Maroc</strong> – c’est le cas- et le Monde<br />
14<br />
arabe est diminué d’une entité<br />
artificielle et de ce fait l’unité territoriale<br />
marocaine constitue intrinsèquement<br />
une protection essentielle<br />
de l’unité territoriale algérienne<br />
elle même menacée, soit<br />
le Sahara devient indépendant<br />
et ainsi les pays arabes ajoutent<br />
un chiffre à leur nombre avec<br />
une entité veule et sans valeur<br />
ajoutée, exacerbant les divisions<br />
et la dislocation de toute la région.<br />
La politique algérienne, aura ainsi,<br />
par ses erreurs et ses errements,<br />
semé les ingrédients de cette dislocation.<br />
Contentons-nous ici de nous demander,<br />
au moment où les prémisses<br />
d’une scission nationale<br />
commencent à poindre sur le<br />
propre sol de l’Algérie, en Kabilie,<br />
à travers la guerre civile qu’elle<br />
mène – et probablement à cause<br />
de cette guerre - : Et si le<br />
<strong>Maroc</strong> approuve demain la scission<br />
d’une partie du territoire algérien<br />
au nom de n’importe quel<br />
principe favorisant les divisions<br />
régionales ou arabes ??<br />
Il est évident que le <strong>Maroc</strong> ne<br />
saurait, de par son nationalisme,<br />
appuyer ou encourager une telle<br />
tendance, quel que soit le prétexte.<br />
Et s’il agissait ainsi, ce serait<br />
une erreur, exactement comme<br />
celle que commet aujourd’hui<br />
l’Algérie en soutenant la scission<br />
du Sahara et son indépendance.<br />
Nous savons que le conflit maroco-algerien<br />
possède une dimension<br />
économique et autrement<br />
géographique, et qu’il n’est<br />
que la résultante et l’expression<br />
d’ambitions algériennes longtemps<br />
nourries tantôt discrètement,<br />
tantôt ouvertement par sa<br />
diplomatie. Nous savons que ce<br />
conflit a fait l’objet de nombreuses<br />
tentatives de médiation<br />
arabes et le président Abdelaziz<br />
Bouteflika est bien placé pour en<br />
connaître tous les détails, lui qui<br />
a été ministre des Affaires étrangères<br />
du président défunt Houari<br />
Boumediene et qui a pris part à<br />
toutes les discussions et à toutes<br />
les esquisses de solutions.<br />
Toutefois, l’objet de ce litige se résumant<br />
à l’obtention par l’Algérie<br />
d’un accès à l’Atlantique et, abstraction<br />
faite de la partie qui a<br />
raison et de celle qui a tort, ne<br />
saurait justifier l’attitude actuelle<br />
de l’Algérie qui appelle à la<br />
partition d’un pays arabe et soutient<br />
la sédition d’une faction de<br />
son peuple contre l’autorité nationale.<br />
Union<br />
POLITIQUE<br />
L’hebdomadaire “Al Mouharrir Al-Arabi”, a consacré un éditorial au litige<br />
maroco-algérien sur le Sahara fustigeant le pouvoir algérien qui s’obstine à<br />
vouloir diviser le <strong>Maroc</strong> en feignant d’oublier que sa propre unité territoriale<br />
est menacée.<br />
• La Kabylée en dissidence.<br />
<strong>Les</strong> péripéties de l’Histoire nous<br />
ont appris que tout conflit frontalier<br />
a ses limites qu’il ne doit<br />
pas franchir au risque de porter<br />
préjudice aux deux parties en<br />
conflit et non pas à une seule<br />
d’entre elles. <strong>Les</strong> conséquences<br />
en seront dramatiques selon tous<br />
les critères. Car, il ne saurait y<br />
avoir de gagnant dans ce genre<br />
de conflit quels qu’en soient les<br />
résultats, et il n’est d’autre perdant<br />
que la Patrie (arabe) et avec<br />
elle les deux parties au conflit.<br />
Une chose est sûre : aucun homme<br />
raisonnable ne saurait exi-<br />
ger du Roi du <strong>Maroc</strong> ou des autorités<br />
dans ce pays de se résigner<br />
à la partition du territoire marocain<br />
et la scission d’une partie<br />
de ce territoire au détriment de<br />
l’intérêt national et ce, uniquement<br />
pour satisfaire l’Algérie!<br />
Un ami français jouissant d’une<br />
grande sagesse m’a dit un jour à<br />
propos de la question du Sahara:<br />
tout citoyen arabe qui accepte la<br />
scission du Sahara et l’érection<br />
d’un mini-État indépendant au<br />
profit d’une poignée de séditieux,<br />
ne peut revendiquer le droit de<br />
refuser le morcellement, quelle<br />
qu’en soit la forme, dans tout<br />
pays arabe et sous n’importe quel<br />
critère!<br />
Souveraineté<br />
Revenons à l’attitude de l’Algérie<br />
à l’égard de cette affaire pour<br />
nous adresser à nos frères dans<br />
ce pays et leur dire : “ce qui se<br />
passe en Algérie est suffisamment<br />
préoccupant (pour vous) et<br />
nécessiterait probablement plus<br />
de deux générations pour effacer<br />
les séquelles de cette guerre civile<br />
à laquelle ont conduit la vi-<br />
sion étriquée et l’évaluation erronée.<br />
N’ajoutez pas à vos problèmes<br />
internes d’autres problèmes<br />
avec votre voisinage arabe.<br />
Peut-être y a-t-il actuellement<br />
l’opportunité d’une solution<br />
acceptable (au Sahara) plus<br />
que par le passé après que le<br />
<strong>Maroc</strong> ait exprimé sa disposition<br />
à accepter une autonomie interne<br />
au Sahara dans le cadre de<br />
l’unité territoriale et la souveraineté<br />
nationale”.<br />
…A moins que certains centres<br />
de pouvoirs en Algérie parient<br />
sur la partition de toute la région<br />
à commencer par l’Algérie et en<br />
finissant par le <strong>Maroc</strong>, voire<br />
d’autres entités géographiques.<br />
Nous pourrons alors comprendre<br />
que l’attitude algérienne s’insère<br />
dans le cadre du jeu des<br />
grandes puissances … Nous implorons<br />
la Protection Divine pour<br />
qu’Elle mette l’Algérie, qui a combattu<br />
sous la barrière de l’arabisme<br />
et de la liberté, à l’abri de<br />
ce jeu malsain ou d’en être l’instrument…<br />
❏<br />
D’après Al Mouharrir Al Arabi,<br />
journal libanais<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
© Ph. AFP
Procès du général algérien Nezzar contre l'écrivain Habib Souaïdia<br />
L'honneur perdu du<br />
général Nezzar<br />
Le général Nezzar a décidé<br />
de poursuivre en justice<br />
l'écrivain Habib Souaïdia<br />
qui l'a accusé d'être responsable<br />
de massacres attribués aux islamistes<br />
en Algérie. Le procès a<br />
commencé ce 11 juillet. <strong>Les</strong> autorités<br />
algériennes, à travers la<br />
démarche de Khaled Nezzar,<br />
semblent avoir désiré ce procès<br />
pour laver l'honneur de l'armée<br />
souillé par tant de suspicion et<br />
de brûlots sortis, en France notamment.<br />
C'est la raison pour laquelle un<br />
véritable Who's Who de la tragédie<br />
algérienne s'est succédé à<br />
la barre pour défendre l'institution<br />
militaire algérienne injustement<br />
calomniée; dont, pour<br />
ne citer qu'eux, l'ancien Premier<br />
ministre Sid Ahmed Ghozali,<br />
l'homme au nœud papillon qui<br />
avait organisé la veillée mortuaire<br />
du processus électoral et<br />
les deux vedettes de l'éradication<br />
algérienne, Redha Malek et Ali<br />
Haroun.<br />
Couteaux<br />
La presse algérienne ne s'y est<br />
pas trompée. Tandis que le plus<br />
officiel des journaux Al<br />
Moujahid titrait, revanchard,<br />
“Sale temps pour Souaïdia, calomniateur<br />
de Nezzar", le plus lu<br />
de la presse algérienne Al<br />
Khabar barrait sa manchette<br />
avec ce titre “Procès à Paris:<br />
combat politique pour défendre<br />
l'armée".<br />
En fait ce procès paraît avoir<br />
une seule finalité, vendre cette<br />
phrase lancée nonchalamment<br />
par Khaled Nezzar, pour justifier<br />
toute la politique suivie par<br />
l'armée depuis l'interruption du<br />
processus électoral: “Il fallait<br />
éviter au pays une guerre civile,<br />
une prise de pouvoir des islamistes<br />
intégristes. En un mot,<br />
un Etat taliban" .<br />
Le mot magique, censé frapper<br />
l'imagination, annihiler toute<br />
protestation, est lancé. Au nom<br />
de la lutte contre l'Etat taliban<br />
comme le locataire de la maison<br />
blanche, George Bush, lutte<br />
contre le terrorisme international,<br />
tout est permis, tout est tolérable,<br />
tout est justifiable.<br />
Même cette scène terrible répétée<br />
devant le tribunal de Paris<br />
par Habib Souaïdia: “J'ai vu des<br />
collègues qui s'habillaient en civil,<br />
portaient des barbes de trois<br />
ou quatre jours, sortaient dans<br />
des voitures banalisées et partaient<br />
faire la chasse aux<br />
Algériens, même pas aux terroristes.<br />
J'en ai vu revenir avec<br />
des couteaux tachés de sang "<br />
Constat<br />
Il paraît clair que si les autorités<br />
algériennes ont pris le risque<br />
de laver leur linge sale au bord<br />
de la Seine, précisément à Paris<br />
où traditionnellement leur épiderme<br />
est doté <strong>d'une</strong> sensibilité<br />
à fleur de peau, c'est que le<br />
constat politique a été fait à<br />
Alger que l'atmosphère internationale,<br />
avec ses intonations<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
POLITIQUE<br />
Un véritable Who's Who de la tragédie algérienne s'est succédé à la barre pour<br />
défendre l'institution militaire algérienne calomniée; dont l'ancien Premier ministre<br />
Sid Ahmed Ghozali, qui avait organisé la veillée mortuaire du processus électoral.<br />
• Khaled Nezzar.<br />
Le procès en diffamation intenté par le<br />
général Khaled Nezzar contre l'officier<br />
Habib Souaïdia, auteur du livre témoignage,<br />
La Sale guerre s'est ouvert le premier<br />
juillet dernier à Paris. Dans son livre<br />
Habib Souaïdia, ancien officier des forces<br />
spéciales de l'armée algérienne avait accusé,<br />
les généraux de son pays d'avoir planifié<br />
des massacres imputés ensuite aux terroristes.<br />
Ce n'est pas pour cela qu'il est poursuivi.<br />
La phrase que le général Nezzar n'a pas<br />
appréciée a été prononcée par Habib<br />
Souaïdia dans une émission de la chaîne<br />
de télévision française France 5: “Je ne<br />
peux pas pardonner au général Massu et<br />
au général Aussaresses les crimes qu'ils<br />
ont commis, comme je ne peux pardonner<br />
au général Nezzar".<br />
On se souvient que l'ancien ministre de la<br />
défense algérien avait été l'objet de trois<br />
plaintes déposées en avril 2001 par des<br />
victimes de “l'usage massif et systématique<br />
de la torture" et “exécutions extra ju-<br />
Massacres planifiés<br />
diciaires". Le général, alors en visite en<br />
France pour la promotion de ses mémoires<br />
allait tomber entre les mains de la justice<br />
française puisque les avocats des victimes,<br />
Me William Bourdon et Me Antoine Comte,<br />
avaient failli obtenir l'arrestation et le jugement<br />
en France de M. Nezzar sur l'ordre<br />
du Parquet de Paris, “en application de la<br />
Convention internationale contre la torture<br />
de 1984, dont la France est signataire".<br />
Le général n'avait dû son salut qu'à sa fuite<br />
à la faveur d'un “ordre de mission" fictif,<br />
dans un avion dépêché d'Alger à 3<br />
heures du matin.<br />
Maintenant, le général est en posture d'accusateur,<br />
il a déclaré à la presse qu'il avait<br />
la conscience tranquille.<br />
On l'a vu, sous son vrai visage, un colosse<br />
plein de morgue et de hargne, la lippe<br />
dédaigneuse de la vertu outragée, un parfait<br />
comédien. Mais le 3 juillet, un coup de<br />
théâtre est venu désarçonner cet homme si<br />
sûr de lui. En effet, Mohamed Samraoui, 52<br />
ans, ex-colonel de la Direction des rensei-<br />
© Ph. AFP<br />
guerrières anti-islamistes est<br />
propice à une vraie opération<br />
politico-militaire de réhabilitation<br />
de l'éradication, des choix<br />
politiques et militaires qu'elle<br />
impliquait et des personnages<br />
qui l'ont mise en pratique avec<br />
plus au moins de bavures, pour<br />
reprendre l'expression du diffamé<br />
Nezzar.<br />
D'un autre côté, la sortie de l'ancien<br />
ministre de la Défense<br />
Khaled Nezzar à Paris s'est accompagnée<br />
par une autre sortie<br />
non moins originale en Algérie<br />
où pour la première fois le général<br />
Mohamed Lamari s'est entretenu<br />
avec les journalistes pour<br />
leur confier quelques vérités<br />
bien senties comme celle-ci: “Il<br />
n'y a ni cabinet noir ni autre<br />
centre de décision occulte. À<br />
telle enseigne que nous avons<br />
appris la composition du gouvernement<br />
comme tout le monde,<br />
à la télévision.".<br />
Prière de ne pas rire.❏<br />
Mustapha Tossa<br />
gnements et de sécurité, cité par la défense<br />
a accusé l'armée “d'avoir utilisé les méthodes<br />
terroristes pour lutter contre les<br />
groupes islamistes….. On (lui) a demandé<br />
de se consacrer à la lutte contre l'intégrisme<br />
en infiltrant les groupes existants…. On<br />
se retrouvait (ensuite) avec des vrais groupes<br />
et des faux groupes. À un moment, l'armée<br />
ne maîtrisait plus la situation. Elle ne savait<br />
plus qui était avec qui". L'homme à la<br />
conscience tranquille ne se démonte pas.<br />
Il a justifié les infiltrations des groupes islamistes,<br />
mais a réfuté leur “instrumentalisation<br />
par l'armée". Mais alors pourquoi<br />
les a-t-on infiltrés mais pas éradiqués?<br />
Ce procès est le procès de certains généraux.<br />
Il n'est pas celui de l'armée ni des<br />
sous-officiers et des hommes de troupe<br />
dans leur majorité. C'est le procès des gens<br />
qui trouvent leur compte dans le sang.<br />
L'après 11 septembre leur a permis de relever<br />
la tête. ❏<br />
A.S<br />
15
POLITIQUE<br />
<strong>Les</strong> excès de Josep Piqué, chef de la diplomatie espagnole<br />
"M. Benaïssa<br />
freine la normalisation"<br />
La presse d’Espagne et du<br />
<strong>Maroc</strong> a toujours présenté<br />
les ministres marocain<br />
et espagnol des Affaires étrangères,<br />
Mohamed Benaïssa et<br />
Josep Piqué comme deux amis<br />
que tout prédestinait à des rapports<br />
plus personnels que celle<br />
qui relève de la politique des<br />
Etats. La culture, l’âge, la langue,<br />
les deux hommes avaient tout<br />
cela en commun, on disait même<br />
d’eux qu’ils symbolisaient<br />
l’entente qui règne entre le<br />
<strong>Maroc</strong> et l’Espagne.<br />
Il semble que cette amitié a été<br />
rudement malmenée par Josep<br />
Piqué. Il est tout à fait compréhensible<br />
que les deux hommes<br />
aient moins de contacts, au vu<br />
de l’état des relations entre les<br />
deux pays. Mais dans un entretien<br />
accordé au quotidien catalan<br />
la Vanguardia le 30 juin et<br />
repris par El Pais, le ministre espagnol<br />
a affirmé que Mohamed<br />
Benaïssa était un frein à l’amélioration<br />
des relations des deux<br />
pays. Selon Josep Piqué,<br />
Mohamed Benaïssa est l’un des<br />
responsables les plus “réticents"<br />
sur la normalisation entre Rabat<br />
et Madrid.<br />
À ce niveau politique, on est<br />
16<br />
bien obligé de reconnaître que<br />
ces paroles aggravent encore<br />
l’incompréhension qui s’est installée<br />
entre les deux pays. Bien<br />
sûr, Josep Piqué est un homme<br />
coutumier des écarts de langage<br />
et des points de vue hétérodoxes.<br />
En fait, à ce sujet, M.<br />
Piqué est intarissable. Selon lui,<br />
M. Benaïssa aurait cette attitude<br />
à l’égard de l’Espagne pour<br />
des raisons qui lui seraient<br />
propres.<br />
Incompréhension<br />
Cela est grave parce que l’on ne<br />
peut pas prétendre respecter un<br />
pays quand on fait courir le bruit<br />
que son roi et son gouvernement<br />
sont à la merci de l’humeur<br />
primesautière de son ministre<br />
des Affaires étrangères qui<br />
aurait des caprices et des préférences<br />
personnelles au détriment<br />
de la politique étrangère de son<br />
pays. Quelle image, cela<br />
cherche-t-il a donner du <strong>Maroc</strong><br />
et du différend qui l’oppose à<br />
l’Espagne ? L’Espagne a de solides<br />
raisons de ne pas apprécier<br />
la politique du <strong>Maroc</strong>.<br />
Elle oublie toutefois que cette<br />
politique est souveraine. Le non-<br />
renouvellement de l’accord de<br />
pêche avec l’Union européenne<br />
a eu ses plus grandes répercussions<br />
sur l’Espagne, le transit<br />
des produits agricoles marocains<br />
en a souffert, puis l’Espagne est<br />
graduellement passée de la mauvaise<br />
volonté à la franche hostilité.<br />
On espérait de l'amitié<br />
Piqué-Benaïssa qu'elle pondère<br />
les coups de chaud, qu'elle soit<br />
un élément modérateur. Il en est<br />
autrement.<br />
<strong>Les</strong> insinuations et les accusations<br />
de Josep Piqué nous autorisent<br />
à penser que c'est peutêtre<br />
lui qui est un frein à la normalisation<br />
des relations marocaines.<br />
Il en a trop dit au sujet du<br />
<strong>Maroc</strong>: “les forces de l'ordre sont<br />
corrompues, les pateras appar-<br />
Sharon relâche la pression sur les Palestiniens à contre cœur<br />
Réformes dictées<br />
Le limogeage par Yasser<br />
Arafat mardi dernier de plusieurs<br />
responsables importants<br />
de la sécurité palestinienne a<br />
obligé Israël de faire un geste<br />
en direction des Palestiniens<br />
dans les territoires occupés.<br />
Israël a pris la décision dès mercredi<br />
de lever le couvre-feu en<br />
Cisjordanie pour la journée et<br />
d’autoriser 5 000 Palestiniens à<br />
revenir y travailler . Ces mesures<br />
répondent aux pressions américaines<br />
qui exigent de Arafat<br />
qu’il mette fin aux opérations<br />
suicides .<br />
Parmi les réformes exigées par<br />
Washington figure le départ de<br />
certains certains responsables<br />
de la sécurité palestinienne.<br />
L'Autorité a dévoilé le 26 juin un<br />
vaste plan de réformes en 100<br />
jours, en particulier dans les domaines<br />
des finances, de la jus-<br />
tice et de la sécurité. Yasser<br />
Arafat a ainsi démis de ses fonctions<br />
le chef de la police, Ghazi<br />
Jabali, ainsi que le chef de la<br />
défense civile, Mahmoud Abou<br />
Marzouk, et le chef de la sécurité<br />
préventive en Cisjordanie,<br />
le colonel Jibril Rajoub. Jibril<br />
Rajoub a été remplacé par l'ancien<br />
gouverneur de Jénine,<br />
Zuher Manafrah.<br />
Prérogative<br />
Dans la foulée, Yasser Arafat a<br />
également nommé un de ses<br />
proches le général Ribhe Arafat<br />
au poste de chef de bureau de<br />
liaison israélo-palestinien pour<br />
la bande de Gaza et la<br />
Cisjordanie. Le commandement<br />
du général se limitait pour les<br />
mêmes prérogatives seulement<br />
• Mohamed Benaïssa et Josep Piqué.<br />
à la Cisjordanie. La décision de<br />
limoger le chef de la police palestinienne<br />
a été annoncée alors<br />
que les représentants des Quatre<br />
(Etats-Unis, UE, Russie et ONU)<br />
discutaient à Londres des réformes<br />
annoncées par l'Autorité<br />
palestinienne, notamment dans<br />
les domaines des finances, de la<br />
justice et de la sécurité, après<br />
les accusations de corruption<br />
qui ont secoué le microcosme<br />
politique palestinien. Surfant sur<br />
des contradictions impossibles,<br />
Arafat qui a été acculé par<br />
Washington a désavouer ses plus<br />
proches collaborateurs reste<br />
pourtant incontournable malgré<br />
les pressions internationales orchestrées<br />
par Sharon pour le faire<br />
partir. Des milliers de<br />
Palestiniens prônant "davantage<br />
d'attentats et de ceintures<br />
d'explosifs" étaient descendus il<br />
y a quelques jours de cela dans<br />
les rues de Gaza à l'appel du<br />
Fatah, parti de Yasser Arafat,<br />
pour protester contre la volonté<br />
américaine de remplacer le<br />
président de l'Autorité autonome.<br />
Confiance<br />
Une initiative qui vise directement<br />
le président George Bush<br />
qui a provoqué l’ire des<br />
Palestiniens en les appelant, en<br />
mai 2002, à se trouver un leader<br />
qui ne soit pas "compromis<br />
dans le terrorisme".<br />
Malgré l’autorisation de laisser<br />
circuler les organisations humanitaires<br />
en Cisjordanie,Ariel<br />
Sharon a indiqué que l'armée<br />
allait rester longtemps dans les<br />
villes palestiniennes réoccupées.<br />
tiennent à des réseaux organisés<br />
qu'on laisse envoyer des jeunes<br />
à la mort" et d'autres amabilités.<br />
Hostilité<br />
Une question se pose, quel type<br />
de diplomate a jamais ainsi mis<br />
aussi gravement en cause son<br />
homologue dans un pays voisin?<br />
C'est d'ailleurs le même<br />
journaliste qui avait prétendu<br />
que l'ancien chef de gouvernement<br />
socialiste Felipe Gonzalez<br />
avait rencontré le Souverain à<br />
Rabat, c'est encore lui qui a accusé<br />
le secrétaire d'Etat aux<br />
Affaires étrangères Taïeb Fassi<br />
Fihri d'être trop francophile pour<br />
ne pas gêner la normalisation. Et<br />
c'est toujours lui qui avait accusé<br />
André Azoulay, conseiller de Sa<br />
Majesté de “rouler pour la<br />
France".<br />
<strong>Les</strong> rapports avec l'Espagne sont<br />
ce qu'ils sont, ils ne s'amélioreront<br />
pas tant que l'Espagne croira<br />
qu'avec des pressions, on<br />
consolide une amitié. Et l'on<br />
peut sans crainte d'erreur attribuer<br />
à Josep Piqué ce qu'il impute<br />
à Mohamed Benaïssa.❏<br />
A.S<br />
Avant le lancement de l'opération<br />
“Voie ferme" le 19 juin, où<br />
l'armée de Sharon a réoccupé<br />
sept des huit grandes villes de<br />
Cisjordanie, quelques milliers de<br />
Palestiniens de la bande de Gaza<br />
travaillaient dans l'agriculture<br />
dans le sud d'Israël.<br />
Il semble que l’initiative du prince<br />
héritier saoudien Abdallah<br />
ben Abdel Aziz n’ait pas eu de<br />
suite. Il avait demandé à Sharon,<br />
par le biais des Américains, de<br />
prendre des mesures “pour restaurer<br />
la confiance" avec les<br />
Palestiniens. Abdallah ben Abdel<br />
Aziz a proposé qu'Israël verse<br />
les taxes prélevées sur les produits<br />
destinés aux territoires palestiniens.<br />
Il faut rappeler<br />
qu’Israël a gelé le transfert de<br />
ces fonds qui atteignent plus de<br />
300 millions de dollars .❏<br />
A.E.A.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
La Smeia, concessionnaire de la marque BMW, enrichit son offre<br />
Du Diesel encore<br />
plus puissant<br />
Le diesel, comme l’essence, chez<br />
BMW, est doté aujourd’hui d’une<br />
technologie de pointe. Il est équipé<br />
d’une motorisation retravaillée, puissante<br />
et surtout silencieuse. <strong>Les</strong> ingénieurs<br />
de cette prestigieuse marque déploient<br />
des efforts considérables pour<br />
suivre la tendance et répondre aux besoins<br />
du marché de l’automobile.<br />
D’ailleurs, la compétence diesel n’est plus<br />
à démontrer depuis que la Smeia, concessionnaire<br />
exclusif de la marque BMW au<br />
<strong>Maroc</strong>, a introduit, il y a deux ans de<br />
cela, la nouvelle gamme diesel des séries<br />
3, 5, sans oublier la série 7. Cette gamme<br />
a rencontré un franc succès et le volume<br />
des ventes a été imposant. Fière de<br />
ces réalisations, la Smeia récidive et enrichit<br />
une fois encore son offre par l’importation<br />
d’une autre gamme diesel plus<br />
compétitive. Elle dispose d’une motorisation<br />
variant entre le 4 cylindres de 2,0<br />
ainsi que le 6 cylindres en ligne diesel de<br />
2,5-3,0 litres.<br />
Succès<br />
La presse a été conviée, comme d’habitude,<br />
à des essais en avant-première, au<br />
Karting de Benslimane (l’idée est originale),<br />
avec l’assistance d’un grand pilote<br />
professionnel. <strong>Les</strong> modèles, fraîchement<br />
importés de la maison-mère, à injection<br />
directe ou à injection directe<br />
Common rail, se sont bien comportés et<br />
ont montré, technologie allemande oblige,<br />
une tenue de route exceptionnelle.<br />
La première gamme est celle des quatre<br />
cylindres diesel de 2,0 litres. Alliant puissance<br />
de couple et ergonomie (ce qui est<br />
un atout considérable), cette motorisation<br />
nous l’avons trouvée sur les trois modèles<br />
présentés: la 318d, la 520d ainsi<br />
que les 320td et la 320d. En clair, l’injection<br />
directe, l’injection directe haute<br />
pression ainsi qu’un turbocompresseur<br />
à géométrie d’admission variable, sont les<br />
principaux atouts de cette nouvelle gamme<br />
BMW diesel. En effet, tous les modèles<br />
sont équipés d’un système d’injection<br />
à rampe commune de la deuxième<br />
génération des voitures particulières<br />
construites en grande série.<br />
Ce qui a engendré une augmentation de<br />
la pression d’injection maximale de 1600<br />
bars et la mise en place d’un nouveau réglage<br />
du débit qui permet de ne consommer<br />
que peu de quantité de carburant. <strong>Les</strong><br />
ingénieurs se sont penchés également à<br />
améliorer la réponse du turbocompresseur<br />
à géométrie d’admission variable.<br />
Ce qui donne plus d’avantage au couple<br />
au démarrage et plus de puissance, la<br />
contre-pression des gaz d’échappement<br />
étant réduite à régime élevé. La deuxième<br />
catégorie est dopée d’un six cylindres<br />
en ligne diesel de 2,5/3,0 litres. À<br />
quelques détails près, ce moteur bénéficie<br />
de la même technologie que celle qui<br />
équipe la première motorisation. Sauf<br />
ÉCONOMIE<br />
que le capot du six cylindres abrite un<br />
moteur à injection directe “Common rail”,<br />
un turbocompresseur à géométrie d’admission<br />
variable (basée sur la technique<br />
VNT ) et culasse à quatre soupapes par<br />
cylindres. Comparés aux moteurs essen-<br />
ce, ces moteurs conventionnels réagissent<br />
rapidement aux accélérations en fournissant<br />
le couple requis. Pour dire enfin<br />
que chez BMW, le client potentiel aura<br />
du mal à faire son choix entre le nouveau<br />
diesel et l’essence.❏ Y.C.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 17
Alain Cornil, administrateur directeur général Carburants & Lubrifiants Somepi<br />
“Pour nous, la Samir<br />
est incontournable”<br />
• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Que veut<br />
le consommateur, au delà des conflits<br />
d’intérêt des professionnels du secteur<br />
pétrolier?<br />
- Alain Cornil : Le consommateur, veut<br />
trois choses: un produit de qualité à des<br />
prix compétitifs et un bon service. Du<br />
moins, en tant industriel ou consommateur<br />
final, c’est ce que je recherche. Alors<br />
qui du système protectionniste, libéral voire<br />
libéral contrôlé est le plus à même de<br />
répondre à ces trois demandes?<br />
• MHI: Etes-vous en train de dire que<br />
nous n’avons pas des produits de qualité<br />
au <strong>Maroc</strong>?<br />
- Alain Cornil: Oui, aujourd’hui sur le gasoil,<br />
vous n’avez pas des produits qui répondent<br />
aux normes européennes, aux<br />
normes standards. <strong>Les</strong> normes en vigueur<br />
actuellement au <strong>Maroc</strong> ont été fixées par<br />
l’État marocain. La réglementation fixe<br />
actuellement le diesel à 10 mille PPM, avec<br />
en 2005 l’impératif de s’aligner aux normes<br />
européennes. Pour l’instant, il n’y a pas<br />
eu une grande poussée de l’État marocain<br />
pour faire appliquer les standards internationaux<br />
à la Samir ou aux importations.<br />
Mais en attendant, il peut y avoir des importations<br />
spéciales que la Samir peut générer<br />
pour avoir du gasoil qui satisfasse le<br />
consommateur automobile.<br />
• MHI: Vous semblez plutôt vous soucier<br />
plus de la qualité que des conséquences<br />
du protectionnisme ou du libéralisme?<br />
- Alain Cornil : Convenez avec moi que<br />
ce n’est ni le protectionnisme, ni le libéralisme<br />
qui vont changer la qualité des<br />
produits. La qualité est un souci d’investissement<br />
qui suppose aussi que le raffineur<br />
ait des marges pour amortir son investissement…<br />
• MHI: La Samir a le projet d’investir<br />
mais exige une garantie pour l’amortir.<br />
- Alain Cornil: Ce qui est tout à fait logique<br />
quand, on sait qu’un investissement<br />
dans le raffinage peut se révéler obsolète<br />
pour cause, par exemple, de surcapacité<br />
de raffinage. Ce qui veut dire que le raffineur<br />
prend un risque en investissant.<br />
• MHI: Etes-vous choqué par la position<br />
de la Samir, comme certains distributeurs?<br />
- Alain Cornil: Pas du tout. Le raffinage<br />
n’est pas une affaire simple. Le métier de<br />
distributeur est un métier moins à risque<br />
que le métier de raffineur. Parce qu’on parle<br />
pour le cas de la Samir d’un investissement<br />
de l’ordre de 600 millions de dol-<br />
18<br />
lars, et pour ce montant, il faut avoir un<br />
retour sur investissement si l’on veut continuer<br />
à exister. Quand il a été question de<br />
privatisation de la Samir, Shell, Total et<br />
Afriquia étaient en course mais ont finalement<br />
dit qu’il y avait surcapacité de raffinage<br />
partout ailleurs et que le raffinage<br />
n’est pas un bon moyen pour faire de l’argent.<br />
Corral a eu le courage de mettre 67%<br />
sur la table et a bénéficié d’une conjoncture<br />
favorable pendant deux ans.<br />
• MHI : Vous n’avez pas la même position<br />
que le Groupement des pétroliers du<br />
<strong>Maroc</strong>?<br />
- Alain Cornil: Je ne vais pas vous parler<br />
de cette manière là. Il y a un groupement<br />
des professionnels du pétrole au <strong>Maroc</strong><br />
dont le but est de défendre les intérêts généraux<br />
de la profession. Mais c’est un<br />
groupement au sein duquel vous avez différents<br />
courants, différentes sensibilités.<br />
On y trouve des sociétés multinationales,<br />
Shell, Total et des sociétés marocaines de<br />
différentes tailles. <strong>Les</strong> intérêts des multinationales<br />
et les intérêts des sociétés marocains<br />
peuvent ne pas être forcément les<br />
mêmes. Et c’est le cas selon moi. Shell et<br />
Total sont des sociétés globales, intégrées<br />
(exploration, production, raffinage, transport,<br />
stockage, réseau de distribution, station<br />
service) de ce fait, elles ont une intégration<br />
au niveau mondial et des systèmes<br />
ÉCONOMIE<br />
• Alain Cornil, administrateur directeur général Carburants & Lubrifiants Somepi.<br />
de commercialisation interconnectés entre<br />
toutes leurs filiales. Par contre les sociétés<br />
marocaines du GPM sont de simples<br />
distributeurs, non intégrées et sans la puissance<br />
financière de ces grosses sociétés.<br />
• MHI : Mais encore…<br />
- Alain Cornil : Quand on regarde l’intérêt<br />
des compagnies pétrolières, c’est dans<br />
l’intérêt de SOMEPI en tout cas, on doit se<br />
dire est-ce que à court terme je peux résister,<br />
à moyen terme je ne peux pas me<br />
développer et à long terme, je disparais.<br />
Donc l’idée c’est de s’adosser à quelqu’un<br />
de fort qui a la puissance financière, qui<br />
est en amont, c’est-à-dire présent au niveau<br />
du raffinage, de la logistique et du<br />
trading. La Samir peut produire mais peut<br />
également importer des produits, Corral,<br />
son principal actionnaire est une société<br />
à capitaux saoudiennes dont la base est en<br />
Suède avec des raffineries et un système<br />
de trading.<br />
Donc s’adosser à une société comme Samir<br />
pour Somepi, c’est important pour sa pérennité.<br />
L’idée pour nous, c’est de dire que<br />
les sociétés marocaines qui ont la taille de<br />
Somepi, qui veulent vivre normalement,<br />
doivent s’unir et s’adossent à un poids<br />
lourd.<br />
Ce poids lourd ne peut pas être une multinationale<br />
pour ses intérêts divergents. La<br />
stratégie c’est de s’adosser à la Samir.<br />
© Ph. DR<br />
• MHI : Est-ce un appel que vous lancez?<br />
- Alain Cornil : C’est une idée que j’ai<br />
toujours défendue. Et il n’y a pas que<br />
Somepi qui partage cette vision.<br />
• MHI : Qui d’autre? Est-ce toutes les<br />
sociétés marocaines du GPM?<br />
- Alain Cornil: Non, vous savez qu’il y<br />
en a une qui ne partage pas cette vision<br />
et qui demande la libéralisation immédiate<br />
alors que je ne pense que les distributeurs<br />
marocains soient prêts pour le moment.<br />
• MHI : Vous êtes tranchant!<br />
- Alain Cornil: Je vous parle d’un point<br />
de vue européen. Je suis Européen (Sic!).<br />
Je sais exactement comment marchent<br />
des sociétés comme Shell, Total parce que<br />
je viens de ce genre de milieu. Travaillant<br />
pour des sociétés marocaines, je sais aussi<br />
comment une société marocaine peut<br />
survivre. Libéralisation ne veut pas dire<br />
baisse des prix à la pompe comme le pen-<br />
sent beaucoup de gens. On parle de baisse<br />
des prix alors que dans la structure de<br />
prix des carburants, les taxes représentent<br />
plus de 60%. Ce qui veut dire que la marge<br />
des distributions est très mince, donc ne<br />
va faire varier immensément le prix à la<br />
pompe. Le consommateur ne va pas ressentir<br />
une différence très sensible des prix<br />
à la pompe quel que soit le système en vigueur<br />
sur le secteur pétrolier, bien qu’il y<br />
aura une diversité de prix.<br />
• MHI: Est-ce à dire que c’est inutile de<br />
libéraliser pour le consommateur?<br />
- Alain Cornil : Je ne suis pas sûr que le<br />
consommateur en profite de façon systématique.<br />
La baisse des prix ne sera pas<br />
immédiate et significative. La libéralisation<br />
répond à un marché selon que la conjoncture<br />
et bonne ou mauvaise.<br />
• MHI: Est-ce qu’il y a des risques d’insécurité<br />
liés à la libéralisation?<br />
- Alain Cornil: Si la libéralisation n’est<br />
pas accompagnée de contrôle rigoureux<br />
de l’État, il y a bien évidemment des risques<br />
d’importer des produits ne répondant pas<br />
aux normes. Il faut que les sociétés marocaines<br />
soient parées et mieux préparées<br />
pour faire face à cette donne. Ça veut dire,<br />
qu’elles doivent s’adosser à des sociétés<br />
fortes financièrement, et être intégrées.<br />
C’est pour ces raisons que Somepi a choisi<br />
d’aller avec Samir pour pouvoir faire<br />
face à la compétition.❏<br />
Propos recuellis par<br />
Bachir Thiam<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
ÉCONOMIE<br />
Opération Transit des <strong>Maroc</strong>ains résidant à l’étranger<br />
2 millions de MRE<br />
en perspective<br />
Enfin le retour au bercail ! Depuis<br />
plusieurs semaines, les véhicules<br />
des MRE longent les grands boulevards<br />
de la capitale économique. En<br />
famille comme entre amis, ils sont nombreux<br />
à rentrer, comme à l’accoutumée,<br />
au <strong>Maroc</strong> après une année de labeur.<br />
Ils, ce sont nos <strong>Maroc</strong>ains résidant à<br />
l’étranger qui défilent en grand nombre<br />
depuis le lancement de l’opération<br />
“Transit 2002", qui se déroule du 15 juin<br />
au 15 septembre dans les différents points<br />
d’accueil mis en place par la Fondation<br />
Mohammed V. Selon les dernières statistiques,<br />
on parle déjà de 120.000 MRE<br />
et plus 25.000 véhicules qui ont franchi<br />
le sol marocain. <strong>Les</strong> premiers flux sont<br />
révélateurs d’une rentrée en masse et déjà<br />
les autorités projettent d’accueillir cette<br />
année à peu près 2 millions de MRE<br />
qui feront la traversée du Détroit. <strong>Les</strong><br />
préparatifs vont bon train des deux côtés<br />
du détroit et les responsables de la<br />
Fondation Mohammed V ont mis en place<br />
tout un dispositif pour la réussite de<br />
cette opération. Douaniers, policiers, responsables<br />
portuaires, autorités locales,<br />
compagnies de transport maritime, centre<br />
d’accueil, services de santé…<br />
Tout le monde est averti et personne n’a<br />
droit à l’erreur. En effet, plusieurs mesures<br />
de renforcement de la flotte ont été entreprises<br />
et le nombre des bateaux qui<br />
assurent la traversée a atteint 25 unités.<br />
De l’autre côté, la Comanav vient d’inaugurer<br />
une nouvelle ligne Tanger-Gênes,<br />
entre le <strong>Maroc</strong> et l’Italie, qui renfoncera<br />
davantage la flotte déjà existante.<br />
Mesures<br />
La Fondation Mohammed V annonce<br />
également pour cette opération une<br />
moyenne de près de 70 000 MRE et 15<br />
000 véhicules par jour qui emprunteront<br />
le chemin vers la destination <strong>Maroc</strong>, et<br />
ce jusqu’à la mi-septembre. À rappeler<br />
que la demande au niveau de l’arrivage<br />
de MRE a augmenté de 8 % entre 2000<br />
et 2001.<br />
Cette année, les responsables de la<br />
Fondation revoient leurs estimations à<br />
la hausse et s’attendent à une année exceptionnelle.<br />
De part et d’autre du Détroit, des mesures<br />
ont été prises pour faciliter la traversée<br />
et les délais d’attente au niveau des<br />
ports ont été considérablement améliorés,<br />
de l’avis même des MRE. La ligne<br />
Nador-Alméria à titre d’exemple, a connu<br />
des changements considérables et le port<br />
de Nador s’apprête à recevoir près de<br />
650.000 MRE, soit une augmentation de<br />
10% pour cette année. Au niveau<br />
d’Almeria, une nouvelle gare maritime,<br />
d’une superficie de 3.500 m2, a vu le jour<br />
où est aménagée une aire de stationne-<br />
ment et de repos de 33.000 m2. <strong>Les</strong> services<br />
portuaires espagnols ont prêté<br />
main-forte à leurs homologues marocains<br />
et réservé un budget global de<br />
l’ordre de 7,2 millions d’euros sans compter<br />
un effectif de 2 700 personnes mobilisées<br />
rien que la réussite de l’opération<br />
de Transit 2002.❏ YC.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 19
Le bilan de la politique budgétaire du gouvernement Youssoufi<br />
La rigueur qui ne paie pas<br />
La politique de maîtrise budgétaire a permis au <strong>Maroc</strong> de réaliser des<br />
performances économiques honorables. Reste que cette rigueur budgétaire<br />
s’est réalisée aux dépens de l’équité sociale.<br />
L’alternance touche à sa fin.<br />
L’heure est aux bilans. Et<br />
s’il y a un bilan que les<br />
<strong>Maroc</strong>ains attendent avec impatience<br />
c’est celui qui touche<br />
à leur portefeuille, à leur pouvoir<br />
d’achat. En somme, à leur vécu<br />
quotidien. Pour répondre à ces<br />
préoccupations, Fathallah<br />
Oualalou, qui préside aux destinées<br />
du super ministère de<br />
l’Économie, des Finances, de la<br />
Privatisation et du Tourisme a<br />
ouvert le bal le 25 juin 2002<br />
d’une série de rencontres avec<br />
la presse pour faire le point sur<br />
plusieurs aspects de sa gestion:<br />
de la politique budgétaire au<br />
contrôle en passant par les réformes<br />
qui ont trait à des domaines<br />
aussi importants que la<br />
monnaie, les finances, les impôts<br />
et droits de douane, le secteur<br />
public. Vaste chantier.<br />
Rigueur<br />
Or, en affichant, dès le début de<br />
l’alternance, sa détermination à<br />
ne pas toucher aux équilibres<br />
fondamentaux, il a opté en fait<br />
pour la rigueur budgétaire. Ce<br />
choix ne pourrait avoir qu’un<br />
impact négatif sur le social. Ceci<br />
n’empêcha pas le premier argentier<br />
du Royaume de le justifier,<br />
notamment en matière de<br />
politique budgétaire. Pour cause<br />
de contraintes externes et internes,<br />
dit-il, au cours de son<br />
premier rendez-vous avec la<br />
presse, le gouvernement de l’alternance<br />
s’est engagé à la fois<br />
dans une politique de maîtrise<br />
des dépenses publiques via la<br />
régulation du train de vie de<br />
l’État et dans une gestion des<br />
recettes publiques qui ne soit<br />
pas prisonnière des privatisations.<br />
L’efficacité du budget est<br />
à ce prix, n’a cessé de souligner,<br />
avec force, le ministre des<br />
Finances, qui s’enorgueillit<br />
d’avoir pu maîtriser le déficit<br />
budgétaire. Ni la facture du dialogue<br />
social et encore moins celle<br />
de la compensation du prix<br />
du pétrole n’ont pu dévier les<br />
pouvoirs publics de leur objectif<br />
tant annoncé: celui de rame-<br />
20<br />
ner le déficit du budget au niveau<br />
fatidique des 3%. Recettes<br />
publiques en plus. Ainsi, l’impôt<br />
général sur le revenu (l’IGR)<br />
a augmenté de 57% et l’impôt<br />
sur les sociétés (l’IS) de 50% sur<br />
la période 1998-2002.<br />
Déficit<br />
L’investissement public s’est lui<br />
aussi amélioré puisque les crédits<br />
inscrits au budget, compte<br />
tenu des crédits de report, sont<br />
passés de 16,6 millions à 21,7<br />
millions de dirhams. Quant aux<br />
crédits inscrits au titre des budgets<br />
annexes, ils sont passés de<br />
115 à124 millions de dirhams.<br />
Et alors que les investissements<br />
supportés par les comptes spéciaux<br />
du Trésor ont été de 5,120<br />
millions de dirhams, les investissements<br />
pris en charge par les<br />
services de l’État gérés de manière<br />
autonome(SEGMA) sont<br />
passés de 100 à 155 millions de<br />
dirhams et ceux des collectivités<br />
locales ont été de 6,030 millions<br />
de dirhams.<br />
Quant aux investissements des<br />
établissements publics, ils ont<br />
atteint 27,8 millions de dirhams<br />
en 2001 contre 14,7 en 1997.<br />
Oualalou n’a pas manqué de<br />
La note de cadrage du projet<br />
de loi de finances 2003 vient<br />
d’être envoyée par Abderrahmane<br />
Youssoufi, Premier ministre,<br />
aux différents départements<br />
ministériels. <strong>Les</strong>quels départements<br />
doivent transmettre,<br />
dans les délais fixés, à la fois<br />
leurs prévisions budgétaires à<br />
la direction du budget et leurs<br />
budgets d’équipement au ministère<br />
de la Prévision Économique<br />
et du Plan.<br />
En plus de la maîtrise des dépenses<br />
de fonctionnement, désormais<br />
une constante de toutes<br />
les lois de finances, le budget<br />
2003 est axé sur trois priorités.<br />
La première priorité sur laquelle<br />
insiste la primature est “le<br />
ÉCONOMIE<br />
• Fathallah Oualalou, ministre de l’Économie et des Finances.<br />
souligner, aussi, le rôle de première<br />
importance du Fonds<br />
Hassan II dans cet effort d’investissement.<br />
Ce fonds dont les<br />
ressources totalisent 13 milliards<br />
de dirhams, a été transformé en<br />
établissement public. À terme,<br />
il sera converti en fonds d’in-<br />
vestissement. Ainsi, la contribution<br />
du fonds a atteint 5,9<br />
millions de dirhams pour un<br />
montant d’investissement de<br />
25,6 millions de dirhams.<br />
Sur le chapitre du mode de financement<br />
du budget, Oualalou<br />
a rappelé que l’épargne dégagée<br />
La quadrature du cercle<br />
soutien aux investissements, à<br />
la croissance et à l’emploi, lesquels<br />
devraient être tirés de plus<br />
en plus par un secteur privé dynamique”.<br />
Priorités<br />
La deuxième priorité est la promotion<br />
de la solidarité et la lutte<br />
contre la pauvreté. <strong>Les</strong> reformes<br />
de la Caisse Nationale<br />
de la Sécurité Sociale (CNSS)<br />
dirigée par Mounir Chraïbi et<br />
de la Caisse Nationale des<br />
Œuvres de Prévoyance Sociale<br />
(CNOPS), la mise en place de la<br />
Caisse de Solidarité pour le<br />
Logement, la pérennisation de<br />
l’alimentation du Fonds de<br />
• Mounir Chraïbi.<br />
Développement Rural et le lancement<br />
des fondements de<br />
l’Agence Nationale de<br />
l’Assurance Maladie sont autant<br />
de projets qui devraient voir le<br />
jour en 2003.<br />
© Ph. MHI<br />
par le budget ordinaire et qui<br />
est passée de 2,177 milliards en<br />
1997-98 à 18,614 milliards de<br />
dirhams en 2001 a permis de<br />
couvrir jusqu’à 91% des dépenses<br />
d’investissement.<br />
Insuffisance<br />
Résultat : la politique de maîtrise<br />
budgétaire a permis au<br />
<strong>Maroc</strong> de réaliser des performances<br />
économiques honorables<br />
et ce, malgré trois années successives<br />
de sécheresse. Le maintien<br />
du déficit budgétaire à des<br />
“taux soutenables compatibles<br />
avec les normes internationales”,<br />
la maîtrise du taux d’inflation,<br />
l’amélioration des<br />
Finances extérieures et la poursuite<br />
de l‘allégement du fardeau<br />
de la dette extérieure constituent,<br />
selon le ministre des fi-<br />
nances, des avancées sérieuses<br />
en matière de stabilisation du<br />
cadre macroéconomique. Reste<br />
que cette rigueur budgétaire s’est<br />
réalisée aux dépens de l’équité<br />
sociale. <strong>Les</strong> quelques mesures en<br />
matière de promotion de l’habitat<br />
social s’avèrent tout à fait<br />
insuffisantes pour rendre le bilan<br />
social un peu plus rose.❏<br />
Seddik Mouaffak<br />
La troisième priorité concerne<br />
la poursuite de la réforme de<br />
l’administration, notamment<br />
l’accélération du processus de<br />
décentralisation et de déconcentration,<br />
et ce, dans l’esprit<br />
de la Lettre Royale relative à<br />
la gestion déconcentrée de<br />
l’investissement.<br />
À côté de ces trois principaux<br />
chantiers, la prochaine loi de<br />
finances vise non seulement<br />
à réaliser un taux de croissance<br />
de 4,5% , un taux d’inflation<br />
de 2% mais aussi le<br />
maintien du déficit budgétaire<br />
autour de 3% du PIB et l’amélioration<br />
de la balance des paiements.<br />
Une véritable quadrature<br />
du cercle.❏ S.M.<br />
© Ph. MHI<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
ÉCONOMIE<br />
L’assemblée générale ordinaire de la CGEM se pose des questions<br />
“Où va l’argent ?”<br />
La CGEM est dans une mauvaise passe.<br />
À en croire certains de ses adhérents,<br />
le patronat traverse aujourd’hui<br />
une période de crise marquée<br />
par des irrégularités et des vices de forme<br />
qui ont entaché son fonctionnement.<br />
Convoqués afin d’adopter les rapports<br />
moral et financier de l’année 2001 ainsi<br />
que pour approuver les comptes et donner<br />
par la même occasion quitus au président<br />
et au bureau, certains adhérents se<br />
sont levés contre l’ordre du jour de l’assemblée.<br />
Celle-ci, selon les statuts de la confédération,<br />
devait normalement discuter le<br />
budget prévisionnel de 2002, comme le<br />
stipule l’article 16 du règlement interne,<br />
alinéa 6: “…L’assemblée générale ordinaire<br />
approuve les comptes et adopte le<br />
budget prévisionnel".<br />
Alors si la CGEM est déficitaire durant le<br />
dernier exercice, il faut bien identifier<br />
les raisons qui justifient ce manque et<br />
en discuter en assemblée plénière avec les<br />
• Mise au point<br />
La rédaction de <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong><br />
<strong>International</strong> (MHI) a reçu un coup<br />
de téléphone de M. Rahou El Hilaa,<br />
président de la commission d’enquête<br />
parlementaire sur la CNSS, qui<br />
s'étonne que certains propos qu'il a<br />
tenus au journaliste de MHI sont sans<br />
fondements et que ce journaliste ne lui<br />
a pas clairement signifié que cet entretien<br />
allait être publié. M. El Hilaa<br />
conteste également l’apparition de<br />
noms des ex-directeurs de la caisse,<br />
comme Rafiq El Haddaoui, qui ont été<br />
cités lors de cet entretien publié à MHI<br />
n° 514. <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> s'étonne de sa<br />
part que le président d’une commission<br />
d’enquête parlementaire puisse<br />
croire que quand il parle à un journaliste<br />
même au téléphone, c'est juste<br />
pour le plaisir de parler. Vous avez<br />
bien dit transparence !<br />
• Publication<br />
“Critique économique", la revue scientifique<br />
que dirige Nouredddine El<br />
Aoufi, professeur d’économie à<br />
l’Université de Rabat, est à sa septième<br />
parution . Une revue remarquable<br />
qui s’inscrit résolument dans la recherche<br />
d’alternatives à la “solution libérale"<br />
dans les pays sous- développés<br />
comme le nôtre. Ce 7ème numéro<br />
comprend, d’une part, des articles<br />
d’analyse sectorielle (eau, environnement,<br />
céréales, télécommunications)<br />
et, d’autre part des articles d’analyse<br />
EN BREF<br />
adhérents. Puis par la suite proposer le<br />
budget prévisionnel pour l’année en cours<br />
et solliciter l’accord des membres du patronat.<br />
Cotisation<br />
Surtout que la CGEM bénéficie de plusieurs<br />
aides de l’Etat ( la subvention du<br />
ministère du commerce et d’industrie de<br />
688 000 dirhams sans oublier les fonds<br />
qu’elle gère comme le PAP et les dotations<br />
d’exportation) et elle doit bien évidemment<br />
lui rendre des comptes avant<br />
même les membres qui versent annuellement<br />
des cotisations. “Ce sont des deniers<br />
publics que gère le patronat. Et de<br />
ce fait, elle peut, du jour au lendemain,<br />
être soumis au régime de contrôle de gestion<br />
des fonds qu’elle obtient de l’Etat ",<br />
fait remarquer un adhérent. La deuxième<br />
lacune soulevée par les adhérents, la<br />
non-disponibilité du rapport du com-<br />
théorique,historique ou de portée générale(institutions,population,libéralisation<br />
financière, investissement<br />
étranger) .Certains de ces articles s’inscrivent<br />
dans “une nouvelle démarche<br />
critique , imputable aux élaborations<br />
théoriques en termes de régulation,<br />
d’économie des conventions et des institutions<br />
qui est entrain d’invalider la<br />
solution libérale". Une réflexion stimulante<br />
pour sortir de la pensée dominante<br />
en économie.<br />
• Ha Magazine<br />
HA Magazine, la jeune publication de<br />
l’Association des Professionnels des<br />
Achats et des Approvisionnements du<br />
<strong>Maroc</strong> (l’APAM) vient de fêter son premier<br />
anniversaire. Une année au cours<br />
de laquelle les responsables de la revue<br />
et à leur tête Mohamed El<br />
Moueffak , qui n’est autre que le<br />
Directeur des Études à l’Institut<br />
Supérieur de Commerce et d’Administration<br />
des Entreprises (l’ISCAE),<br />
“ont repensé le contenu de la revue et<br />
ouvert leurs rubriques à de nombreux<br />
spécialistes des achats et des approvisionnements".<br />
<strong>Les</strong> articles de cette deuxième édition<br />
raviront certainement plus d’un<br />
lecteur . Ils traitent aussi bien des<br />
“achats à Lafarge <strong>Maroc</strong>", du “partenariat<br />
industriel", du “marketingachat",<br />
que des sujets fort à la mode<br />
depuis quelques années comme celui<br />
du “manage purchasing with the internet".<br />
• Hassan Chami.<br />
missaire aux comptes qui, selon les<br />
mêmes statuts, devait être remis aux adhérents<br />
avant la tenue de l’assemblée. La<br />
loi est on ne peut plus claire à ce sujet<br />
et l’alinéa 5 de l’article 16 l’énonce dans<br />
ses clauses: “… L’assemblée générale ordinaire<br />
entend également le rapport du<br />
commissaire aux comptes ".<br />
Chose qui n’a pas été faite lors de cette<br />
rencontre, ce qui a fait dire à un autre adhérent<br />
à la CGEM que la dite-assemblée<br />
est nulle et non avenue. “Pourquoi le<br />
bureau de la CGEM n’a pas rendu public<br />
jusqu’à aujourd’hui le rapport du<br />
commissaire aux comptes qui a audité<br />
les comptes? S’ils n’ont rien à se faire<br />
reprocher, les membres du bureau pouvaient<br />
bien étaler au grand jour aussi<br />
bien les réalisations que les déficiences<br />
de la confédération", s’interroge-t-il.<br />
À l’heure où plusieurs affaires défilent<br />
devant la justice pour mauvaise gestion,<br />
certains adhérents de la CGEM montent<br />
au créneau et expriment leur inquiétude.<br />
Ils citent l’affaire des minotiers, comme<br />
cas d’exemple, et demandent des<br />
éclaircissements quant à la situation financière<br />
exacte de leur confédération.❏<br />
Y.C<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 21<br />
© Ph. DR
<strong>Les</strong> 6 èmes trophées de l’exportation<br />
<strong>Les</strong> stars de l’exportation<br />
La cérémonie de remise des 6<br />
èmes trophées de l’exportation<br />
qui a eu lieu le28 juin 2002<br />
dans un grand palace de<br />
Casablanca a consacré cette année<br />
pas moins de 18 stars à l’exportation.<br />
Ce rendez-vous, désormais,<br />
incontournable des exportateur<br />
a réuni autour de<br />
Mohamd Lahlou , président du<br />
Conseil national du commerce<br />
extérieur(CNCE) des invités aussi<br />
honorables que Fathallah<br />
Oualalou, ministre de l’économie<br />
et des finances, Mustapha<br />
Mansouri, ministre du<br />
Commerce et de l’Industrie,<br />
Mohamed Mahdi Saleh, ministre<br />
irakien du Commerce,<br />
l’Ambassadeur de la République<br />
d’Irak à Rabat et d’autres personnalités<br />
du monde de l’administration<br />
et des affaires comme<br />
Hassan Chami, président de<br />
la CGEM, Mohamed Berrada,<br />
président de la RAM,Abderrazak<br />
22<br />
El Mossadeq, directeur de la<br />
Douane, Mohamed Tazi, chargé<br />
du comité des trophées au sein<br />
du CNCE et Abderrahman<br />
Saaidi, directeur de la Samir.<br />
Spécialisation<br />
Tous sont venus pour participer<br />
à la remise des prix aux 18 primés<br />
de cette sixième édition des<br />
trophées à l’exportation.<br />
Plusieurs trophées ex æquo ont<br />
été décernés. Ce qui prouve que<br />
le jury a eu du mal à trancher<br />
entre pas moins de 27 nominés.<br />
Ainsi, pour ne citer que la catégorie<br />
des entreprises ayant un<br />
chiffre affaires à l’export supérieur<br />
à 20 millions de dirhams,<br />
la médaille d’or est revenue ex<br />
æquo aux entreprises Cema-bois<br />
de l’Atlas et Delassus. La première<br />
est spécialisée dans la<br />
transformation du bois en différents<br />
dérivés, tandis que la<br />
ÉCONOMIE<br />
Passation de collier à la section Casa-Californie de Rotary <strong>International</strong><br />
Si Mehdi aux commandes<br />
Le Rotary <strong>International</strong>, section Casa-Californien a élu Si Mehdi Hefiri à<br />
l’occasion de la traditionnelle passation de collier. Le président sortant,<br />
Omar Bouzouba a laissé derrière lui un bon actif.<br />
pars au terme de mon<br />
année de présidence”. “Je<br />
Cette phrase peut ne<br />
pas forcément appartenir au président<br />
sortant du Rotary<br />
<strong>International</strong> , Club Casablanca<br />
Californie, Omar Bouzouba, tant<br />
elle est prononcée à l’occasion<br />
de chaque passation de collier<br />
–terme consacrée pour dire passation<br />
de pouvoir.<br />
Cette fois encore, l’intronisation<br />
du président élu 2002-2003 de<br />
la section de Casablanca<br />
Californie, Si Mehdi Hefiri, à<br />
l’occasion de la traditionnelle<br />
passation de collier n’a pas failli<br />
à cette confabulation . C’était le<br />
28 juin 2002. Mais en bon rotarien,<br />
appellation consacrée,<br />
Omar Bouzouba a d’abord abondé<br />
dans le sens des acquis.<br />
Convivialité<br />
Car son mandat était placé dans<br />
ce sens-là, comme il le rappellera<br />
dans son speach: “C’est une<br />
année de redressement de diverses<br />
situations, sur le plan de<br />
la camaraderie, sur le plan du<br />
renforcement des effectifs et des<br />
équilibres financiers”.<br />
Un pari gagné. Même si le président<br />
sortant n’a pas tiré la couverture<br />
à lui. Preuve: “les véritables<br />
acteurs de la réussite ont<br />
été les membres de nom club”,<br />
dira Omar Bouzouba comme<br />
pour remercier ses camarades.<br />
Sans s’auto évaluer, il savait que<br />
ses camarades l’avaient investi<br />
pour faire de tels résultats qui<br />
seront détaillés dans le rapport<br />
moral de décembre prochain. En<br />
attendant, il a été question de<br />
convivialité, de camaraderie, de<br />
bienfaisance, d’actions sociales.<br />
Des thèmes chers aux rotoriens<br />
de façon générale et aux<br />
hommes d’affaires invités à chacune<br />
des manifestations.<br />
Point de vue réalisation, Omar<br />
Bouzouba n’a pas pu s’empêcher<br />
de citer la création d’une<br />
salle de classe pour les em-<br />
• Si Mehdi Hefiri et les membres du Rotary Casa-Californie.<br />
ployées de maison, d’une crèche<br />
pour enfant de 4-5 ans issus de<br />
familles démunies (réalisée grâce<br />
à un protocole d’accord avec<br />
deuxième est spécialisée tous à<br />
la fois dans la production des<br />
tomates, de agrumes, des<br />
pommes de terre que celle des<br />
fleurs. <strong>Les</strong> trophées argent sont<br />
revenues à égalité aux entreprises<br />
Société marocaine des<br />
fonderies du nord (SMFN) et<br />
Aveiro <strong>Maroc</strong> respectivement<br />
spécialisées dans les pistons,<br />
axes et chemises pour automobiles<br />
pour l’une et dans les<br />
conserves de poisson pour<br />
l‘autre.<br />
Mérite<br />
Au niveau des médailles de<br />
bronze, même ordre de mérite,<br />
puisque deux sociétés se sont<br />
partagées le même prix. Il s’agit<br />
de la société Assemblage,<br />
Céation, Réalisation Electronique<br />
( Acre), une entreprise appartenant<br />
au secteur des Industries<br />
Métalliques, Métallurgiques et<br />
l’association des Bienfaiteurs de<br />
Derb Soltane, présidée par Si<br />
Mehdi Hefiri). Il a également fait<br />
état de la construction et l’équi-<br />
• Mohamed Lahlou.<br />
Electroniques(IMME) et Dorint<br />
Hôtel Agadir, la seule unité touristique<br />
primée au cours de cette<br />
sixième édition des trophées<br />
de l’exportation. Par contre le<br />
secteur qui a raflé une bonne<br />
© Ph. D.R<br />
pement de l’école Lahrouch à<br />
une vingtaine de kilomètres de<br />
Casablanca vers Dar Bouazza,<br />
d’un château d’eau et d’une<br />
chambre pour le gardien de<br />
l’école.<br />
Bienfaisance<br />
Pour la petite histoire, créé en<br />
1905 à Chicago à l'initiative de<br />
quelques amis, le Rotary club<br />
ne cesse de se développer, en<br />
raison des valeurs qu'il prône<br />
au niveau international. Le credo<br />
de son président 2001-2002,<br />
Richard D. King en dit long:<br />
“L’humanité c’est notre affaire”.<br />
Vu sous cet angle, Richard D.<br />
King déclarait lors de son passage<br />
au <strong>Maroc</strong> en avril dernier<br />
que la société civile devrait s'impliquer<br />
davantage dans la résolution<br />
des conflits et la lutte<br />
contre la pauvreté dans le monde.<br />
L’autre étape du Rotary.❏<br />
B.T.<br />
partie des médailles est le secteur<br />
textile et cuir. Secteur fort<br />
utilisateur de main d’œuvre féminine<br />
et peu qualifiée, souvent<br />
payée moins que le SMIG.❏<br />
S.M.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
© Ph. MHI
Cosumar amorce la révolution vers la libéralisation du secteur du sucre<br />
Nouveaux objectifs<br />
Près de 20 mille hectares semés de betteraves par an pour autant d’emplois<br />
agricoles permanents, nécessitant 300 emplois industriels sur ces deux sites,<br />
Cosumar n’a d’autres choix que d’exceller dans la gestion des ressources humaines.<br />
Cosumar ne fait pas que du sucre.<br />
L’une des filiales du pôle agroalimentaires<br />
et boissons du Groupe<br />
ONA, propriétaire de deux sucreries et<br />
d’une raffinerie, excelle dans le social.<br />
Son activité est intimement liée à la dynamique<br />
de l’économie de la région agricole<br />
des Doukkala qui abrite ses unités<br />
de sucreries à Sidi Bennour et Zemamra.<br />
Près de 20 mille hectares semés de betteraves<br />
par an pour autant d’emplois<br />
agricoles permanents, nécessitant 300<br />
emplois industriels sur ces deux sites,<br />
Cosumar n’a d’autres choix que d’exceller<br />
dans la gestion des ressources humaines.<br />
En injectant 140 millions de dirhams<br />
pour le passage en blanc à Sidi<br />
Bennour (produire le sucre blanc, granulé,<br />
sur toute l'année), au lieu d'acheminer<br />
les trois quarts de la production de<br />
sucre brut (la production annuelle à Sidi<br />
Bennour tournait autour de 65.000<br />
tonnes) vers la raffinerie de Casablanca,<br />
Cosumar rassure les agriculteurs quant<br />
à la pérennité de leur partenariat.<br />
Maîtrise<br />
Car pour le directeur général de Cosumar,<br />
Abdelaziz Abarro, “les clés de la réussite<br />
des sucreries de Sidi Bennour et<br />
Zemamra dépendent du partenariat avec<br />
les betteravières et la maîtrise de l'amont<br />
agricole”. Ce faisant, tout en investissant<br />
dans l’outil de production industriel,<br />
Cosumar veille aux grains. C’est<br />
ainsi qu’on la retrouve au sein du Comité<br />
technique régional de la betterave aux<br />
côtés de l'Association des betteraviers et<br />
de l'Office régional de mise en valeur<br />
agricole des Doukkala. Un comité dont<br />
la mission principale porte sur l’organisation<br />
et le suivi de la campagne agricole.<br />
Ce qui, au-delà du souci du profit,<br />
est une sorte d’assurance pour les agriculteurs.<br />
Y a –t-il des raisons de se soucier de la<br />
viabilité de l’entreprise quand on sait<br />
que Cosumar investit chaque année dans<br />
la modernisation de son outil industriel.<br />
Aussi bien dans les sucreries que dans la<br />
raffinerie de Casablanca.<br />
Cette politique a été amorcée voilà près<br />
de trois ans avec la rénovation des stations<br />
de décoloration, filtration et carbonatation<br />
dans la raffinerie et la diffusion<br />
dans la sucrerie de Sidi Bennour.<br />
Deux nouvelles unités d’affinage et<br />
d’évaporation avaient permis de réduire<br />
considérablement la consommation<br />
en eau et en énergie. Le nerf de la guer-<br />
• Abdelaâziz Abarro, Dg de Cosumar.<br />
re. D’ailleurs le passage en blanc effectif<br />
–officiellement- depuis le 29 juin 2002<br />
à l’occasion d’un voyage de presse dans<br />
les Doukkala pour l’unité de Sidi<br />
Bennour, s’inscrit dans la même dynamique<br />
de pérenniser l’outil industriel et<br />
d’améliorer la qualité des produits et de<br />
l’environnement de travail. Résultat: la<br />
L<br />
’histoire de Cosumar prend date en<br />
1929, date de création de la raffinerie<br />
de Casablanca par la société Saint-<br />
Louis de Marseille. Elle produisait alors<br />
100 tonnes de sucre par jour, exclusivement<br />
sous forme de pains de sucre.<br />
La première amorce de marocanisation<br />
de la société Saint-Louis de Marseille interviendra<br />
en 1967 quand l'Etat marocain<br />
acquiert 50% du capital. Dix ans plus<br />
tard, en 1985, le Groupe ONA prend le<br />
contrôle du capital de Cosumar, désormais<br />
cotée à la Bourse des Valeurs de<br />
Casablanca.<br />
En 1993 Cosumar absorbe les sucreries<br />
des Doukkala (Zemamra et Sidi Bennour),<br />
dont elle détenait déjà une part significative.<br />
Aujourd'hui, Cosumar a une capacité de<br />
ÉCONOMIE<br />
sucrerie de Sidi Bennour devient la première<br />
installation de conditionnement<br />
et de stockage du sucre granulé en<br />
Afrique. <strong>Les</strong> nouvelles installations de<br />
Sidi Bennour permettent aux sucreries<br />
de Cosumar de tourner toute l’année<br />
(l’Etat devrait se passer bientôt des quotas<br />
de stockage de sécurité obligatoire<br />
Mutation en douceur<br />
production de 700.000 tonnes de sucre<br />
raffiné. Avant cette mutation profonde,<br />
à l’instar de toute la filière sucrière au<br />
<strong>Maroc</strong>, jusqu’en juin 1996, Cosumar travaillera<br />
à façon pour le compte de l'Etat<br />
en étant rémunérée sur la base d'un forfait<br />
de raffinage.<br />
Depuis lors, Cosumar achète sa matière<br />
première, betteraves des Doukkala et<br />
sucre brut importé, sur la base de prix administrés<br />
et sans la liberté des prix de<br />
vente des produits finis, gelés depuis<br />
1989.<br />
Cosumar, comme l'ensemble du secteur<br />
sucrier, milite pour une réglementation<br />
qui permet plus de visibilité à la filière<br />
et ceci dans l'intérêt du consommateur<br />
et de tous les intervenants du secteur.<br />
Un manque de visibilité qui se traduit<br />
pour chaque opérateur). Son directeur<br />
général adjoint, Mohamed Lazaar, quant<br />
à lui, voit à travers ce développement<br />
une sorte de préparation à la concurrence<br />
qui se profile depuis quelques années.<br />
Fait-il allusion aux échecs répétés<br />
de la privatisation des sucreries étatiques<br />
du Nord? Qu’à cela ne tienne.<br />
Logique<br />
Ce n’est ni le manque criant de visibilité<br />
pour un secteur aussi stratégique que<br />
celui du sucre, encore moins les difficultés<br />
du secteur liées, depuis plus d’une<br />
décennie à une structure des prix du<br />
sucre figée, qui anéantiront la logique<br />
de développement de Cosumar, donc de<br />
la région. 400 millions de dirhams de<br />
revenu annuel distribués à l’activité sucrière.<br />
Pouvait-il en être autrement<br />
quand on détient 65,1% du marché du<br />
sucre pour un chiffre d’affaires commercial<br />
–exercice 2000-2001- estimé à<br />
3 milliards de dirhams et un résultat net<br />
de 48,2 MDh?<br />
<strong>Les</strong> nouveaux objectifs de Cosumar prévus<br />
dans son business plan triennal,<br />
2001-2003, sont en phase d’être atteints.<br />
Amélioration de la production à Sidi<br />
Bennour, davantage de contribution dans<br />
l’économie régionale et génération d’un<br />
transfert de savoir-faire au profit du<br />
<strong>Maroc</strong>. Cosumar entend aller plus loin,<br />
en choissent de s’installer “Au cœur de<br />
la vie” de tous les jours. ❏<br />
Bachir Thiam<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 23<br />
© Ph. DR<br />
par les échecs répétés de la tentative de<br />
privatisation des sucreries d’Etat dans le<br />
Nord du royaume. Pourtant la volonté<br />
affichée de l’Etat marocain de libéraliser<br />
la filière sucrière avait fait évoluer le<br />
paysage réglementaire, en 1996. Cinq<br />
dispositions avaient été alors arrêtées:<br />
libéralisation des prix des matières premières<br />
et produits finis à la consommation;<br />
mise ne place d’un système de protection;<br />
libéralisation des importations<br />
pour le sucre brut et le sucre blanc; modification<br />
du système de compensation<br />
par la mise en place d’une subvention<br />
forfaitaire de 2.000 Dh/tonne; Obligation<br />
pour chaque opérateur sucrier de détenir<br />
en permanence un stock de sécurité.❏<br />
B.T.<br />
(source www.cosumar-ona.com)
• Restauration<br />
L’équipe de La Brasserie du Sofitel<br />
Diwan Rabat du groupe Accor et son<br />
chef de cuisine, Alain Robert, présentent<br />
leurs différentes offres de restauration<br />
individuelles et de groupe.<br />
Des offres valables 7 jours/7 de midi<br />
à minuit. Des formules à partir de 135<br />
Dh et des offres à la carte sont proposées,<br />
en plus des demandes particulières.<br />
Mieux, La Brasserie peut être<br />
privatisée sans majoration de prix, le<br />
temps d’un repas, sur simple demande.<br />
Parmi les menus à la carte, c’est la<br />
gratinée à l’oignon qui fait plus recette.<br />
La salade lyonnaise, la persillade d’escargots,<br />
les pommes “pont neuf”, le<br />
pot au feu de la mer, le steak tartare,<br />
la choucroute aux trois poissons… ainsi<br />
que les meilleures recettes du chef<br />
à partir des produits du marché de<br />
Rabat et des arrivages du jour sont autant<br />
de raisons de s’informer et de réserver<br />
au 037.219.815.<br />
• Bar Casablanca<br />
Le nouveau cru du Bar Casablanca<br />
Hyatt Regency est assuré cet été, depuis<br />
le 3 juillet, par la saxophone<br />
Sharon Lotter et le pianiste Alyn<br />
Vorster, le duo sud africain, Rhythm’N<br />
Green. Agés de moins de 23 ans, ces<br />
jeunes musiciens ont pourtant déjà acquis<br />
leurs lettres de noblesse.<br />
Sharon Lotter, une virtuose du saxo<br />
et de flûte, a commencé sa jeune carrière<br />
professionnelle avec l’ensemble<br />
instrumental Con Graziz de Prétoria<br />
en Afrique du Sud. Elle n’avait alors<br />
que 13 printemps.<br />
Alyn Vorster a, quant à lui, participé<br />
à de nombreuses comédies musicales,<br />
et fut pendant très longtemps l’accompagnateur<br />
favori d’une campagne<br />
de ballets en Afrique du Sud.<br />
Compositeur et professeur, il remporte<br />
en 2001 The national old mutuel<br />
jazz competition. Le duo nous vient<br />
de Hong Kong.<br />
• Répertoire<br />
Ekipotel, c’est un répertoire des fournisseurs<br />
d’équipements et de services<br />
dans les domaines de l’hôtellerie, de la<br />
restauration et des collectivités.<br />
Ekipotel entend répondre à un besoin<br />
latent des professionnels.<br />
Son éditeur, Kerix, est à pied d’œuvre<br />
pour répertorier 1500 fournisseurs marocains<br />
répartis en 300 rubriques. C’est<br />
un ouvrage de 400 pages qui sera diffusé<br />
gratuitement auprès de 5.000 hôtels,<br />
restaurants, collectivités, bureaux<br />
d’études spécialisés dans le domaine<br />
touristique et hôtelier. Quand on sait<br />
que c’est Eric Verdavainne, patron de<br />
Kompass <strong>Maroc</strong>, qui est derrière ce<br />
projet, on ne peut que croire en sa viabilité.<br />
24<br />
EN BREF<br />
ÉCONOMIE<br />
Nouvelle tarification du téléphone fixe de <strong>Maroc</strong> Telecom<br />
1 dirham la minute!<br />
<strong>Maroc</strong> Telecom est plus<br />
que jamais décidée à<br />
booster le téléphone<br />
fixe qui a eu du mal à soutenir<br />
le rythme infernal imposé par<br />
le cellulaire.<br />
Depuis le 1er juillet 2002, l’opérateur<br />
historique vient de mettre<br />
en place une nouvelle tarification,<br />
agréée par l’Agence nationale<br />
de réglementation des télécommunications,<br />
pour les<br />
communications à partir du téléphone<br />
fixe.<br />
Le plein tarif pour la 1ère minute,<br />
indivisible, revient à 1 dh<br />
TTC et 32 centimes chaque minute<br />
de plus pour l’appel local<br />
et voisinage. L’appel au plan national<br />
est ramené à 1,2 dh TTC<br />
pour la 1ère minute indivisible<br />
et 1,2 aussi pour chaque minute<br />
supplémentaire. Un appel du<br />
fixe vers un téléphone mobile<br />
des deux opérateurs revient pour<br />
la 1ère minute indivisible à 2,4<br />
dh TTC et 1,2 dh pour chaque<br />
minute supplémentaire.<br />
Zones<br />
La facturation par unité de<br />
temps (UT) d’une durée variable<br />
selon le type d’appel est abandonnée.<br />
Avec une première minute<br />
indivisible, suivie de périodes<br />
de 30 secondes, quelle<br />
que soit la destination, le client<br />
sera facturé pour le temps réellement<br />
passé à utiliser la ligne.<br />
En tarif réduit, la première minute<br />
indivisible est facturée<br />
comme en plain tarif alors que<br />
chaque minute supplémentaire<br />
est facturée moitié tarif qu’en<br />
• Abdeslam Ahizoune.<br />
La Porsche Boxster S bientôt au <strong>Maroc</strong><br />
Le record est atteint<br />
La Porsche Boxster version S -pour<br />
sportive- est pour ainsi dire le premier<br />
modèle grand public, ou presque, du<br />
constructeur allemand. Disponible cet<br />
été au <strong>Maroc</strong>, son importateur exclusif,<br />
Centrale Automobile chérifienne, sis 84,<br />
avenue Lalla Yacout à Casablanca, se<br />
frotte déjà les mains.<br />
Tant la version S de la Porsche est prisée<br />
par les amateurs de sensations fortes<br />
pour le succès qu’elle annonce. Une version<br />
qui fait renouer Porsche avec sa tradition<br />
sportive.<br />
La voiture est plus musclée, mieux équipée,<br />
donc forcément un peu plus chère.<br />
Équipée d’un moteur 3,2 litres pour 260<br />
Ch, la Boxster S détient le record du pro-<br />
plein temps. Le nombre de zones<br />
tarifaires passe de quatre (local,<br />
voisinage, national et fixe vers<br />
mobiles), à trois: local élargi,<br />
national et fixe vers mobiles.<br />
Avec une zone locale élargie<br />
grès sur le zéro à cent, qu’elle réalise en<br />
5,7 secondes.<br />
Traits<br />
adaptée à l’extension géographique<br />
de nos villes, toutes les<br />
communications passées dans<br />
un rayon de 35 Km sont désormais<br />
facturées au prix d’une<br />
communication locale. Cette<br />
La RAM dope Agadir<br />
La nouvelle stratégie touristique de la Royal Air<br />
<strong>Maroc</strong> et du Groupement régional d’intérêt<br />
touristique vise à redorer le blason de la destination<br />
Agadir.<br />
Du moins, c’est ce qui se dégage de la réunion<br />
des deux opérateurs, tenue dernièrement pour<br />
évaluer la situation de l’activité touristique dans<br />
la région, tant la baisse de fréquentation au départ<br />
des principaux marchés émetteurs pour cette<br />
destination est alarmante.<br />
En plus du diagnostic, sans complaisance, de la<br />
situation, cette réunion a permis aux professionnels<br />
du tourisme de la région de prendre<br />
connaissance du plan d’actions que la RAM a mis<br />
en place dans le cadre de la stratégie d’implica-<br />
Pour rester fidèle aux traits familiaux,<br />
la ligne de la version S n'a reçu que<br />
quelques aménagements discrets extérieurs:<br />
la prise d'air supplémentaire dans<br />
le bouclier avant, double sortie d'échappement,<br />
sigle sur le coffre. Pour ce qui<br />
est du reste, il faut avoir un œil expert<br />
pour remarquer les jantes de 17 pouces<br />
spécifiques, qui dissimulent des étriers<br />
de frein rouge vif.<br />
Dans l’habitacle, les aménagements sont<br />
un peu plus remarquables: le tableau de<br />
© Ph: MHI<br />
nouvelle grille tarifaire s’accompagne<br />
de baisses de prix.<br />
Le prix des communications de<br />
voisinage, devenues des communications<br />
locales, est réduit<br />
de fait de 33%. Celui des communications<br />
inter-urbaines baisse<br />
de 17%. Le prix des communications<br />
locales ne varie pas, à<br />
l’exception de l’introduction de<br />
la première minute indivisible.<br />
Au-delà de la volonté de <strong>Maroc</strong><br />
Telecom de simplifier la vie à<br />
ses abonnés, en lançant cette<br />
nouvelle grille, plus simple et<br />
plus conforme aux évolutions<br />
récentes du monde des télécommunications,<br />
plus facilement<br />
compréhensible pour le<br />
consommateur, l’opérateur historique<br />
entend surtout se rapprocher<br />
de la vérité des coûts.<br />
Un rapprochement, dit-on, rendu<br />
nécessaire par la perspective<br />
de la libéralisation des télécommunications<br />
sur le fixe, qui<br />
sera effective en 2003. ❏<br />
B.T.<br />
tion dans la politique de développement du tourisme.<br />
Ce faisant, la RAM a initié deux nouvelles<br />
dessertes régulières à partir de Dusseldorf et<br />
Zurich à destination d’Agadir, via Casablanca, qui<br />
doit son succès aux marchés allemand, français<br />
et britannique.<br />
Ainsi la fréquence quotidienne entre Paris et<br />
Agadir s’est avérée insuffisante, vu la nouvelle<br />
détermination de la RAM à doper la destination<br />
Agadir. Neuf fréquences par semaines seront nécessaires<br />
pour satisfaire la forte progression du<br />
trafic sur cet axe.<br />
De l’Europe et de l’Amérique du Nord, la RAM<br />
va initier des “eductours” en faveur des agents<br />
de voyages, des TO, de la presse.❏ I.N.<br />
bord, le volant à trois branches comme<br />
le levier de vitesse ont été gainés de cuir.<br />
Sa commande électrique reste un modèle<br />
de simplicité et de rapidité.<br />
L'équipement de série a été renforcé par<br />
des airbags frontaux et latéraux, un système<br />
anti- volumétrique et un anti-démarrage<br />
à transpondeur qui se déclenche<br />
à distance.<br />
Mais les véritables caractéristiques de la<br />
Porsche Boxster S, c’est son moteur, qui<br />
a gagné 48 Ch sur la version de base<br />
pour atteindre les 260Ch. En attendant de<br />
la conduire, gageons que, côté tenue de<br />
route, les ingénieurs allemands ont tenu<br />
compte de sa puissance.❏<br />
B.T.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />
ÉCONOMIE<br />
Unité de production de Servier <strong>Maroc</strong> à Casablanca Technopole<br />
Produire localement<br />
Après plus de trente ans<br />
de fabrication de médicaments<br />
au <strong>Maroc</strong><br />
sous contrat de licence, à hauteur<br />
de 80% de sa production,<br />
les laboratoires pharmaceutiques<br />
Servier <strong>Maroc</strong> ont décidé de<br />
créer leur propre unité de production.<br />
Le site choisi: la<br />
Technopole de Casablanca. La<br />
cérémonie de pose de la première<br />
pierre a eu lieu le 24 juin<br />
2002 en présence des ministres<br />
de la Santé, de l'Economie, des<br />
Finances, du Commerce, de<br />
l'Industrie, de l'Energie et des<br />
Mines, du wali de la région du<br />
Grand Casablanca et de l'ambassadeur<br />
de France au <strong>Maroc</strong>.<br />
Selon le directeur général de<br />
Servier <strong>Maroc</strong>, Maurice Salon,<br />
cette nouvelle approche des laboratoires<br />
Servier s’inscrit dans<br />
le cadre du développement des<br />
activités de son groupe au<br />
<strong>Maroc</strong>.<br />
Structures<br />
Une étape à laquelle beaucoup<br />
d’observateurs s’attendaient.<br />
Déjà en 1996, les laboratoires<br />
Servier créaient leur propre filiale<br />
au maroc, en se dotant de<br />
structures nécessaires à sa mission<br />
avec, en particulier, le renforcement<br />
du personnel scientifique,<br />
d'assurance qualité, de<br />
marketing, de visite médicale et<br />
administratif.<br />
Le Groupe restaurant-brasserie La<br />
Bavaroise, propriétaire de La Bavaroise<br />
Casablanca et du Restaurant du Port de<br />
Mohammedia, a fait l’actualité en ce début<br />
d’été dans le cadre d’une quinzaine gastronomique<br />
du 10 au 22 juin 2002.<br />
Ce faisant, pour la deuxième fois, La<br />
Bavaroise a fait venir un maître en la matière,<br />
Jean-Luc Ortu, un chef hors du commun<br />
officiant dans un prestigieux palace de<br />
la Côte d’Azur, à Cannes.<br />
• MHI: Dans quel cadre placez-vous votre<br />
visite au <strong>Maroc</strong>?<br />
- Jean-Luc Ortu: Dans le cadre d’un échange<br />
de savoir-faire et de culture culinaire<br />
mais aussi de l’amitié. C’est une démarche<br />
aussi que le restaurant-brasserie La bavaroise<br />
a mise en place pour faire découvrir à sa<br />
clientèle d’autres saveurs, d’autres façons<br />
de travailler.<br />
• Pose de la première pierre de Servier <strong>Maroc</strong> à Casablanca.<br />
En partenariat avec Maphar,<br />
sous le contrôle d'un pharmacien<br />
responsable des labos<br />
Servier, Servier <strong>Maroc</strong> mettait<br />
la main à la pâte. Etaient loin les<br />
années où Servier <strong>Maroc</strong> se faisait<br />
fabriquer localement 80%<br />
de ses médicaments sous contrat<br />
de licence. La nouvelle unité de<br />
production pharmaceutique de<br />
Servier <strong>Maroc</strong> a une capacité à<br />
terme de 20 millions de boîtes<br />
par an.<br />
Selon la projection, elle devrait<br />
à partir du mois d'avril prochain,<br />
continuer à assurer la fabrica-<br />
Location de voitures longue durée<br />
Locasom, le pionnier de la location longue durée<br />
au <strong>Maroc</strong>, a réussi sa première émission<br />
obligataire pour un montant de 80 millions de<br />
dirhams. Au moment de l’ouverture de son capital<br />
en 1996, Locasom ne disposait pourtant<br />
que de 11,7 MDh de fonds propres et d’un parc<br />
de 270 véhicules. En cinq ans, et grâce à une<br />
nouvelle gestion, cette entreprise, créée en 1980<br />
par la Somaca, est parvenue à quadrupler de<br />
taille. Ses fonds propres sont passés à 86,1 MDh<br />
à fin 2001 avec un parc de 1.200 véhicules. Sa<br />
part de marché était déjà de 25%, à la veille du<br />
• MHI: Est-ce votre première expérience<br />
au <strong>Maroc</strong>?<br />
- Jean-Luc Ortu: C’est la deuxième, voire<br />
troisième fois, parce qu’avec Eric Arnoux,<br />
le propriétaire de La Bavaroise, on a travaillé<br />
près d’une vingtaine d’années ensemble.<br />
Ce qui fait que par période je passe<br />
lui faire un coucou et faire la promotion<br />
de la gastronomie française au <strong>Maroc</strong>.<br />
• MHI: Est-ce que le <strong>Maroc</strong> est indiqué<br />
pour faire ce genre de promotion?<br />
- Jean-Luc Ortu: Je pense très sincèrement<br />
que le <strong>Maroc</strong> est bien indiqué car il est très<br />
difficile de faire de la qualité dans le domaine<br />
de la gastronomie si on n’a pas en face<br />
de soi des gens qui sont réceptifs.<br />
• MHI: Comment trouvez-vous le client<br />
marocain?<br />
- Jean-Luc Ortu: Il n’est pas particulièrement<br />
plus facile ou difficile que les autres clients.<br />
tion locale des produits des laboratoires<br />
Servier <strong>Maroc</strong> destinés<br />
au marché national. 60 millions<br />
de dirhams auront été nécessaires<br />
pour mettre en place<br />
cette unité de production.<br />
La participation de l'Office national<br />
des aéroports, au travers<br />
de sa gestion organisée et incitative,<br />
explique, en grande partie,<br />
le choix de la Technopole<br />
de Casablanca pour abriter les<br />
laboratoires Servier <strong>Maroc</strong>. Pour<br />
le clin d’œil, Servier <strong>Maroc</strong> a<br />
fait confiance à son architecte<br />
pour marquer sa volonté d’in-<br />
tégration dans le respect strict<br />
des coutumes et us marocains.<br />
En plus de l’impératif de fonctionnalité<br />
et de gestion du budget,<br />
la conception architecturale<br />
et l'organisation du site visent<br />
à offrir des conditions de<br />
travail agréables aux employés<br />
des labos Servier <strong>Maroc</strong>.❏<br />
B.T.<br />
Le chef J-L.Ortu à La Bavaroise et au Restaurtant du Port de Mohammedia<br />
“<strong>Les</strong> <strong>Maroc</strong>ains sont réceptifs”<br />
© Ph: DR<br />
nouveau contrat portant sur 550 véhicules supplémentaires<br />
signé par <strong>Maroc</strong> Telecom au début<br />
de cette année. Déjà, en 1997, Locasom devenait<br />
concessionnaire exclusif au <strong>Maroc</strong> d’un des<br />
géants mondiaux de location de voitures, Budget<br />
<strong>International</strong>. Ainsi, Locasom mettait en place<br />
l’activité location courte durée qui lui faisait défaut.<br />
Désormais, au <strong>Maroc</strong>, ce sont 7 filiales autonomes<br />
gérant un réseau de 18 agences dans<br />
les plus importants aéroports et villes du Royaume<br />
qui lui permettent d’assurer son rôle de loueur<br />
à courte durée. ❏ I.N.<br />
•Jean-Luc Ortu.<br />
On en rencontre des connaisseurs qui à force<br />
de fréquenter des tables réputées de par<br />
le monde vous tiennent en respect. Je suis<br />
heureux de savoir que mon passage ne sera<br />
pas vain. <strong>Les</strong> équipes de la Bavaroise et<br />
du Restaurant du port de Mohammedia entretiendront<br />
la nouvelle flamme gastronomique<br />
que nous venons d’allumer.❏ B.T.<br />
© Ph: DR<br />
EN BREF<br />
• Bons du Trésor<br />
Des bons du trésor ont été adjugés, le 18<br />
juin 2002, pour 200 millions de dirhams,<br />
pour un montant proposé d'environ 4<br />
milliards de dirhams, indique un communiqué<br />
de Bank Al Maghrib. <strong>Les</strong> bons<br />
à 13 semaines ont été adjugés pour 100<br />
millions de dirhams. <strong>Les</strong> bons à 52 semaines<br />
ont été cédés pour le même montant,<br />
souligne la même source qui précise<br />
que le règlement de ces <strong>transaction</strong>s<br />
aura lieu le 24 juin 2002.<br />
• L’APRAM se restructure<br />
L’Assemblée générale ordinaire de<br />
l’Association professionnelle des agents<br />
maritimes, consignataires de navires et<br />
courtiers d’affrètement s’est tenue le 13<br />
juin à Casablanca. À l’issue de l’assemblée,<br />
les membres du nouveau conseil<br />
d’administration se sont réunis pour la<br />
constitution du bureau qui est comme<br />
suit: Abdelaziz Mantrach, président,<br />
Mohamed Slaoui, vice-président,<br />
Abdelhamid Glaoui, vice-président,<br />
Abdellatif Ghazali, secrétaire général,<br />
Mohamed Louraki, secrétaire général adjoint,Mhamed<br />
Bennani, Trésorier général,<br />
Mohamed Alaoui Ismaili,Trésorier<br />
adjoint, Mouhsine Bennani, Magid<br />
Bennis, Bennet Kjeldesen, Abdelaziz<br />
Labbi, Rachid Tassi, assesseurs.<br />
• Allègement de dette<br />
Selon le Fonds monétaire international,<br />
la Mauritanie bénéficiera d'un allégement<br />
du service de la dette de 622 millions<br />
de dollars dans le cadre de l'initiative<br />
renforcée des pays pauvres très endettés<br />
(PPTE). Le communiqué du FMI<br />
précise que sur le long terme cet allégement<br />
atteindra 1,1 milliard de dollars.<br />
Un allégement qui intervient après que<br />
le FMI et l'Association internationale de<br />
développement de la Banque Mondiale<br />
aient constaté que la Mauritanie a atteint<br />
le point d'achèvement de ladite initiative,<br />
au même titre que la Bolivie, le<br />
Burkina Faso, le Mozambique, la<br />
Tanzanie et l’Ouganda.<br />
• Trafic portuaire<br />
Dans un communiqué rendu public, le<br />
ministère de l'Equipement indique que le<br />
trafic portuaire global a atteint 19,36<br />
millions de tonnes durant la période janvier-avril<br />
2002. Un volume en hausse<br />
de 2,2% par rapport à la période correspondante<br />
de l'année dernière. <strong>Les</strong> importations<br />
interviennent pour 10,76 millions<br />
de tonnes (+1,6%) et les exportations<br />
pour 8,6 millions de tonnes (+3,1%),<br />
précise le communiqué. La hausse du<br />
trafic à l'import provient essentiellement<br />
du divers conventionnel (+24,2%), des<br />
conteneurs (+14,5%), du soufre (+7,5%)<br />
et du charbon (+4,6%). Le trafic à l'export<br />
porte sur l'acide phosphorique<br />
(+42,8%) et les conteneurs (+15,3%).<br />
25
La Comanav lance la ligne Gênes-Tanger<br />
Chaleur humaine<br />
à bord du Marrakech<br />
Dimanche 23 juillet. Aéroport<br />
Mohammed V, à Casablanca. Des<br />
journalistes à peine réveillés attendent<br />
pour l’enregistrement de leurs<br />
bagages. Le vol Casablanca-Milan est<br />
programmé pour 7H 20. Le directeur de<br />
Comanav Voyages, Taieb Alaoui, vérifie<br />
si tous les journalistes invités à l’inauguration<br />
de la ligne Gênes-Tanger sont<br />
bien arrivés. Passées les formalités de la<br />
douane, tout le monde embarque à bord<br />
d’un avion de la compagnie aérienne<br />
Alitalia. Taieb Alaoui est aux petits soins<br />
pour tous les journalistes et des personnalités<br />
du monde des finances, de la communication<br />
et du commerce... Arrivée à<br />
Milan à 11H25. <strong>Les</strong> représentants de la<br />
Comanav à Milan en Italie, nous réservent<br />
un accueil chaleureux. Milan, ville<br />
aux mille et un charmes, connue pour son<br />
antique et majestueuse cathédrale, se repose<br />
ce dimanche. <strong>Les</strong> Milanais, en raison<br />
de la chaleur peu habituelle qui règne<br />
sur tout le bassin méditérranéen, sont en<br />
retraite. Ils ont dû prendre d’assaut les<br />
plages à la recherche d’un peu de fraîcheur.<br />
Seuls les touristes peuplent la place de<br />
Milan et se rendent à la Cathédrale pour<br />
assister à la messe du dimanche. La visite<br />
guidée de la ville a fait oublier la<br />
moiteur et l’humidité d’une chaleur suffocante.<br />
Direction maintenant la ville de<br />
Gênes où le navire “Le Marrakech” attend<br />
les invités de la Comanav. On arrive à<br />
Gênes avant la tombée de la nuit. La brise<br />
marine de la Méditerranée ne se fait<br />
pas sentir. Arrivés devant le Marrakech<br />
sur lequel sont accrochés les drapeaux<br />
marocains, les invités embarquent pour<br />
y passer la nuit.<br />
Visite<br />
Des responsables de la Comanav et tous<br />
les membres de l’équipage, nous souhaitent<br />
la bienvenue. Café et rafraîchaissants<br />
à bord du bar du navire. Le<br />
personnel est chaleureux et accueillant.<br />
Une propreté impeccable règne partout.<br />
<strong>Les</strong> décors sont typiquement marocains.<br />
Pour ceux qui n’ont jamais fait le voyage<br />
à bord du Marrakech, ils constatent de<br />
visu le prestige du navire, tant narré et<br />
vanté par les publicités audio-visuelles<br />
26<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Armée d’un savoir-faire de plus de 50 ans, la Comanav, première compagnie<br />
maritime nationale, lance la ligne Gênes-Tanger. Carnet de “navigation” d’un<br />
voyage de presse pas comme les autres.<br />
et sur les pages des journaux.<br />
Après un dîner copieux, la plupart des<br />
“convives” sont tentés par une promenade<br />
nocturne de la ville. Le port de plaisance<br />
de la ville de Gênes est tout près<br />
du port. En longeant les boulevards de<br />
la ville , on dirait que tout le monde s’endort.<br />
Ce n’est pas le cas. Sur le port de<br />
plaisance, les promeneurs se font nombreux.<br />
Un peu plus loin, on est attiré par<br />
la musique.<br />
Un bar dancing en plein air flottant<br />
sur les eaux de la Méditerranée est assailli<br />
par les jeunes Italiens à la recherche<br />
de fraîcheur et de divertissements. <strong>Les</strong><br />
Italiens n’ont quand pas même l’air de<br />
trop s’amuser. “C’est la défaite de la coupe<br />
du monde qui les attriste comme ça”,<br />
lance l’un des journalistes. La promenade<br />
prend fin. Nos cabines à bord du<br />
Marrakech nous attendent pour un sommeil<br />
mérité.<br />
Restructuration<br />
Lundi 24 juillet : Petit déjeuner en groupe.<br />
M. Alaoui et Mlle Mrini, directrice<br />
commerciale des passages, nous annoncent<br />
le programme de la journée.<br />
Zoulikha Nasri, conseillère du Roi,<br />
et Taoufiq Brahimi, ainsi que l’ambassadeur<br />
du <strong>Maroc</strong> en Italie, assisteront à<br />
l’inauguration de la ligne Gênes-Tanger.<br />
Dans leurs allocutions respectives, ils ont<br />
chacun souligné l’intérêt que représente<br />
cette ligne pour les relations marocoitaliennes,<br />
pour les <strong>Maroc</strong>ains résidents<br />
en Italie et pour l’épanouissement du<br />
tourisme entre les deux pays. <strong>Les</strong> représentants<br />
des amicales des <strong>Maroc</strong>ains résidents<br />
en Italie n’ont pas caché leur satisfaction<br />
de voir désormais les MRE desservis<br />
par une ligne maritime.<br />
Pour M. Brahimi: “L’inauguration de la<br />
ligne a lieu au moment où la Comanav<br />
vient de réussir son plan de restructuration<br />
sociale. La ligne Gênes-Tanger est<br />
dans une période expérimentale. Nous la<br />
lançons pour pouvoir consolider le fonds<br />
de commerce de la Comanav, ce qui est<br />
vital pour notre compagnie”.<br />
Mardi 26 juin: Réveil et petit déjeuner en<br />
groupe. Nous avons eu le temps de nous<br />
habituer au navire. Ça ne tangue pas encore.<br />
<strong>Les</strong> amarres sont toujours larguées<br />
• Zoulikha Nasri, conseillère du SM le Roi et Taoufik Ibrahimi, Pdg de la Comanav.<br />
au port de Gênes. Il fait une chaleur supportable<br />
dehors. À partir du pont du bateau,<br />
l’on peut voir la file des MRE qui<br />
effectuent leurs formalités pour le retour<br />
estival au pays.<br />
Ils sont ravis de se voir desservis par bateau.<br />
Ils embarquent leurs voitures et camionnettes<br />
chargées de bagages à bord.<br />
La file est interminable. Mais le sens de<br />
l’organisation et le savoir faire des douaniers<br />
et du personnel de la Comanav sont<br />
remarquables. Avant midi, tout le monde<br />
était à bord. Le navire démarre à midi<br />
sonnantes. Direction, le port de Tanger.<br />
Le navire a presque fait le plein. 90% de<br />
sa capacité sont occupés.<br />
Détente<br />
La mini-croisière commence. Sur le port,<br />
amis et parents de MRE les saluent. Le<br />
moment est touchant. La Méditerranée est<br />
sillonnée par le Marrakech. On laisse<br />
Gênes baigner dans un soleil estival<br />
agréable. À bord, les dernières formalités<br />
sont accomplies, notamment l’enquête<br />
de la police. Ceux qui n’ont jamais<br />
voyagé à bord d’un bateau vont s’habituer<br />
à la fréquence maritime. Ça tangue<br />
maintenant. Mais la traversée est<br />
agréable. Beaucoup des invités de la<br />
Comanav ont choisi de bronzer au bord<br />
de la piscine du Marrakech. Le pont est<br />
de plus en plus animé.<br />
Enfants et adultes, dont la plupart sont<br />
des MRE, sont ravis de faire la traversée<br />
de la Méditerranée pour arriver après 48<br />
heures à Tanger. Fini les affres du voyage<br />
en voiture… Nos MRE en auront pour<br />
leur argent tout calcul fait, confort et<br />
détente compris.<br />
Pour les responsables de la Comanav, la<br />
ligne Gênes-Tanger est en phase expérimentale.<br />
La première compagnie maritime<br />
marocaine compte sur le savoir-faire<br />
des hommes et femmes qui travaillent<br />
au sein de la Comanav.<br />
Le jeudi 27 juin à 12H00 : Arrivée au<br />
port de Tanger. Le voyage était agréable.<br />
On a eu droit à un accueil chaleureux et<br />
à des “adieux” de la part de tout le personnel<br />
de la Comanav. M. Brahimi et son<br />
épouse étaient là pour nous dire “Au revoir”.<br />
Merci et souhaitons bon vent à la<br />
Comanav et grand succès à la ligne<br />
Gênes-Tanger. ❏<br />
Naïma Bouâchrine<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
© Ph. DR
Àl’origine, l’organisation<br />
de la biennale des cinémas<br />
arabes visait la promotion<br />
et la diffusion du film<br />
arabe. Au fil des éditions, l’événement<br />
est devenu l’une des rencontres<br />
artistiques les plus prisées<br />
par les cinéastes des pays<br />
arabes, tant l’intérêt était croissant<br />
pour les fictions des créateurs<br />
du monde arabe.<br />
Cette année, la compétition officielle<br />
est réservée aux longs et<br />
courts-métrages, fictions et documentaires<br />
produits au cours<br />
des deux dernières années. Par<br />
ailleurs, les organisateurs ont<br />
prévu un gros plan sur la<br />
Palestine (1993-2002), en plus<br />
d’un hommage à l’actrice égyptienne<br />
Souad Hosni, décédée<br />
l’année dernière, suite à une<br />
chute mortelle de son appartement<br />
à Londres.<br />
Côté projections, la biennale se<br />
tient dans trois salles pari-<br />
siennes: la Cinémathèque française,<br />
le Grand action, le cinéma<br />
des Cinéastes, et en banlieue<br />
parisienne au Magic cinéma à<br />
Bobigny. Une sélection des films<br />
de la 6éme biennale est décentralisée<br />
à Marseille, au cinéma<br />
“les Variétés”, en collaboration<br />
avec l’association AFLAM.<br />
Ces nombreux lieux de projections<br />
verront défiler un nombre<br />
important de réalisateurs arabes<br />
confirmés et de jeunes cinéastes<br />
pleins de talent.<br />
Compétition<br />
À l’occasion de la sixième édition,<br />
ils sont nombreux à être<br />
de la fête. Des réalisateurs de<br />
longs et de courts-métrages et<br />
de documentaires de huit pays<br />
arabes: l’Égypte, Algérie, Liban,<br />
Mauritanie, la Palestine, la Syrie,<br />
la Tunisie et <strong>Maroc</strong>. Tout ce beau<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Sixième biennale des cinémas arabes<br />
Vitrine de la rive sud<br />
• Abdelhaï Laraki.<br />
monde concourra pour décrocher<br />
l’un des onze prix réservés<br />
à la compétition fiction et documentaire.<br />
Le <strong>Maroc</strong> sera présent dans les<br />
trois sections de la compétition<br />
officielle. Pour les longs-métrages<br />
en compétition ce sont<br />
Mourad Boucif et Taylan Bamer<br />
(Au-delà de Gibraltar) et<br />
Abdelhaï Laraki (Mona Saber)<br />
qui représentent le <strong>Maroc</strong>. Laïla<br />
Marrakchi (200 dirhams) et<br />
Narjiss Najjar (Septième ciel)<br />
sont les deux réalisatrices qui<br />
concourent dans la section du<br />
court-métrage. Enfin, dans<br />
l’épreuve du documentaire,<br />
Dalila Ennarde (Femmes de la<br />
Médina) et Ali Essafi (Movie)<br />
tenteront de tirer leur épingle<br />
du jeu dans l’une des catégories<br />
qui seront les plus disputées.<br />
Si le <strong>Maroc</strong> est présent dans les<br />
trois catégories de compétition,<br />
ce n’est que dans la catégorie<br />
du court-métrage qu’il peut espérer<br />
une consécration. La présence<br />
de Narjis Najjar et surtout<br />
de Laïla Marrakchi, deux jeunes<br />
réalisatrices marocaines pleines<br />
de talents, peut assurer au <strong>Maroc</strong><br />
au moins une distinction.❏<br />
I.N.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 27<br />
© Ph. MHI
<strong>Les</strong> Tourelles des Arts, un musée de la Fondation Omar Benjelloun<br />
Une affaire culturelle<br />
La Fondation Omar<br />
Benjelloun a désormais pris<br />
date. Après la restauration<br />
des monuments de la place Ben<br />
Youssef de la Médina de<br />
Marakech, et l'ouverture d'un musée<br />
au sein de l'un d’eux, la<br />
Fondation dirigée par Omar<br />
Benjelloun, a offert aux<br />
Casablancais un autre chef<br />
d’œuvre en restaurant une vielle<br />
villa, angle boulevard Rachidi, rue<br />
d'Alger pour en faire un musée à<br />
la dénomination tout aussi artistique,<br />
Tourelles des Arts.<br />
Inaugurées par les ministres des<br />
Affaires culturelles, Mohamed<br />
Achaâri, et de l'Aménagement du<br />
territoire, de l'Urbanisme, de<br />
l'Habitat et de l'Environnement,<br />
Mohamed El Yazghi, Tourelles des<br />
Arts est construite en 1931 par les<br />
frères jumeaux Assabon. Son style<br />
art-déco original, ses deux tourelles<br />
qui lui donnent quelque<br />
chose de particulier, sa blancheur<br />
immaculée, ses formes arrondies,<br />
font des Tourelles des Arts une<br />
véritable tour des arts. La composition<br />
de l'édifice en trois ni-<br />
28<br />
veaux se décline en une première<br />
salle d'exposition au rez-dechaussée,<br />
une seconde au premier<br />
niveau qui accueille aussi les bureaux,<br />
et à la charmante terrasse<br />
qui joint les tourelles, c'est une<br />
cafétéria en belvédère qui fait office<br />
de salon littéraire, avec une<br />
belle vue sur la Cathédrale Sacrécœur<br />
qui a bénéficié de la baraka<br />
des Tourelles des Arts en recevant<br />
son premier coup de pinceau<br />
depuis le début du siècle.<br />
Mécénat<br />
Ouvert jusqu’au31 mai 2003, le<br />
musée Tourelles des Arts, permettra<br />
de combler le grand vide<br />
culturel dont souffre encore<br />
Casablanca. L’honneur revient au<br />
mécénat privé.<br />
120 pièces regroupant des calligraphies<br />
et des manuscrits du<br />
Coran datés entre le IXème et le<br />
XIXème siècle et couvrant tout le<br />
monde arabo-islamique pour<br />
prouver, s’il en est, que l’art a toujours<br />
été au cœur de la civilisation<br />
arabo musulmane et s'est épanoui<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Transparency <strong>Maroc</strong> tient son assemblée générale à Casablanca<br />
Haro sur la corruption<br />
Le diagnostic de Transparency <strong>Maroc</strong> est alarmant. La corruption et le<br />
clientélisme sévissent toujours. Son communiqué, critique et virulent,<br />
ne ménage pas le gouvernement.<br />
Tenue, samedi 29 juin à<br />
Casablanca, l’assemblée<br />
générale de l’Association<br />
marocaine de lutte contre la<br />
corruption (Transparency<br />
<strong>Maroc</strong>) s’est soldée par un diagnostic<br />
particulièrement alarmant.<br />
Aux yeux des membres<br />
de cette ONG, le fléau de la corruption<br />
n’est pas encore endigué<br />
au Royaume. Au contraire,<br />
“la banalisation de la corruption<br />
sous toutes ses formes,<br />
notamment à travers les détournements<br />
des deniers publics,<br />
la concussion, l’abus des biens<br />
sociaux, le racket et le clientélisme,<br />
continue d’avancer dans<br />
les rouages de l’Etat et de la société<br />
sans susciter les réactions<br />
à la mesure des dégâts qu’elle<br />
occasionne”.<br />
<strong>Les</strong> scandales financiers à la<br />
CNCA, à la CNSS, au CIH et<br />
dans les Minotries “témoignent,<br />
selon Transparency <strong>Maroc</strong>, de<br />
l’ampleur du fléau, de la neutralisation<br />
de tous les mécanismes<br />
administratifs de contrôle<br />
et de suivi ainsi que de la tiédeur<br />
des poursuites judiciaires”.<br />
Le communiqué rendu public<br />
par l’association, à l’issue de<br />
cette réunion, ne ménage aucun<br />
pouvoir au Royaume. Ainsi,<br />
même s’il loue “les initiatives<br />
du Parlement à ce niveau”, allusion<br />
faite aux commissions<br />
d’enquêtes parlementaires sur<br />
le CIH et la CNSS, le document<br />
fait état d’“incertitudes qui entourent<br />
certaines affirmations<br />
des rapports (de ces commissions)<br />
et de la faible réactivité<br />
des pouvoirs judiciaire et exécutif<br />
face à leurs conclusions”.<br />
L’Exécutif s’attire les critiques<br />
les plus acerbes. Car, on lui reproche<br />
de se conduire, vis-àvis<br />
de ces scandales, en partie<br />
tierce, “qui ne s’engage ni à redresser<br />
les torts ni à apporter les<br />
réformes nécessaires pour éviter<br />
la continuation de ces pratiques<br />
tant dans ces mêmes entreprises<br />
que dans les autres activités<br />
engageant les finances<br />
publiques”. L’intégrité en prend<br />
pour son grade. <strong>Les</strong> rédacteurs<br />
du document signalent que les<br />
journaux relatent les faits de<br />
corruption “en amplifiant à leur<br />
guise certains et en mettant dans<br />
l’ombre bien d’autres qui méritent<br />
investigation”.<br />
Critiques<br />
L’assemblée générale de<br />
Transparency <strong>Maroc</strong>, qui a insisté<br />
sur la nécessité de garantir<br />
l’intégrité des prochaines législatives,<br />
a élu un nouveau<br />
conseil national de<br />
l’Association. À son tour, celui-<br />
• Omar Benjelloun et Mohamed El Yazghi.<br />
dans le genre spécifique de l'art islamique.<br />
Un art qui se veut l’expression<br />
de la force du lien entre<br />
art et Islam, entre le beau et le<br />
Divin dont l’un des ténors n’est<br />
autre que l'illustre savant Titus<br />
Ibrahim Azz Al-Dîn Burkhardt,<br />
soufi et ésotérique qui voyagea<br />
tout au long de sa vie pour l'étude<br />
de l'art sacré pour mettre en<br />
• Bachir Rachdi.<br />
là a choisi un nouveau bureau<br />
exécutif. Bachir Rachdi est reconduit<br />
au poste de secrétaire<br />
général. Il est secondé par Sion<br />
Assidon, Rachid Filali et<br />
évidence le sens spirituel de l'art<br />
islamique, intitulé de son célèbre<br />
ouvrage dans lequel il décrit le<br />
Saint Edifice de l’Islam (Qaâba)<br />
de la Mecque comme un proto-art.<br />
Pour le mécénat destiné à l’art,<br />
Omar Benjelloun y voit une tradition<br />
de la civilisation musulmane,<br />
car dit-il “la création artistique<br />
y a tôt été comprise com-<br />
© Ph. D.R<br />
Azzedine Akesbi. La trésorerie<br />
est attribuée à Atiqa El<br />
Ouarzazi, dont l’adjoint est<br />
Abdessamed Seddouq.❏<br />
A.B.A<br />
me étant une source d'élévation.<br />
Créer un musée d'art, c'est accomplir<br />
une noble et pieuse action,<br />
concourir à promouvoir une<br />
haute éducation de la Oumma”.<br />
Omar Benjelloun excelle aussi<br />
dans les affaires artistiques.<br />
Preuve. Depuis plusieurs années,<br />
celui qu’il convient désormais<br />
d’appeler le mécène des arts a<br />
choisi, via sa Fondation, de restaurer<br />
et de préserver le patrimoine<br />
architectural et artistique.<br />
Tout commence par la restauration<br />
du Palais Mnebhi et en y<br />
créant le Musée de Marrakech.<br />
Suit la restauration des monuments<br />
de la grande Merdersa Ben<br />
Youssef et la Qobba Al-<br />
Mourabitine.<br />
Omar Benjelloun rappellera toujours,<br />
comme pour justifier son<br />
amour pour les arts chevillé au<br />
corps, que sa première collection<br />
de timbres puis de pièces de monnaie<br />
(sic !) sont des faits culturels<br />
parce que racontant l'histoire du<br />
<strong>Maroc</strong> depuis l'arrivée du premier<br />
Musulman en ce pays.❏<br />
B.T.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
© Ph. D.R
Mais encore...<br />
Mendiants en herbe<br />
Abdellatif El Azizi<br />
Le savon de Taza est réputé pour son efficacité. C’est<br />
pour cela que cette ville a été choisie pour la tenue d’un<br />
séminaire sur « la lutte contre l'exploitation des mineurs<br />
dans la mendicité à travers les textes législatifs et les<br />
fondements du Fikh » qui a été placé sous le thème «l'exploitation<br />
des mineurs dans la mendicité, une responsabilité<br />
de tous». Un journal de la place rapporte qu’ils «ont<br />
proposé également la création de fonds pour la collecte<br />
de l'aumône d'investir les ressources de cette collecte dans<br />
la réalisation de projets d'équipement et de développement<br />
destinés à l'amélioration des conditions de l'enfance défavorisée».<br />
Il parait qu’on a «invité les responsables du pays<br />
à réfléchir à la révision des textes du code pénal relatifs<br />
à la répression de la mendicité et à l'application effective<br />
de peines prévues par ce code par les juridictions compétentes<br />
afin de lutter ef-<br />
Avec la déconfiture<br />
de la CNSS et la<br />
faillite de la CIMR<br />
les retraités<br />
devront arrondir<br />
leur fin de mois en<br />
apprenant à faire<br />
la manche .<br />
ficacement contre ce phénomène<br />
social»<br />
Au trou les mendiants, à<br />
l’ombre les clochards, au<br />
gnouf les pauvres, il n’y a<br />
pas assez de taules pour<br />
les ados des banlieues,<br />
pour les voleurs à la petite<br />
semaine, pour les rejetons<br />
du système scolaire<br />
mais on trouvera toujours<br />
une petite place pour ceux<br />
qui se permettent de tendre<br />
la main.<br />
«Cachez-moi ces pauvres<br />
que je ne saurais voir ! ». <strong>Les</strong> clodos gâchent la vue et en<br />
plus ils font fuir les touristes. Sans oublier que ces salauds<br />
ont des comptes en banque gros comme ça, et il y en a<br />
même qui placent leurs sous à la bourse.<br />
Je n’ai pas eu la chance d’être invité à cette rencontre mais<br />
je suppose qu’on a dû en apprendre des choses sur “l’économie<br />
de la manche”, “la manche dans la législation marocaine»,<br />
l’évolution du phénomène à travers les âges”.<br />
Peut-être même qu’on s’est intéressé de près à ce tout ce<br />
qu’a fait le gouvernement pour l’essor de la manche au<br />
<strong>Maroc</strong>, comment les socialistes, qui sont très proches des<br />
classes laborieuses, se sont battus pour faire des <strong>Maroc</strong>ains<br />
des leaders en la matière.<br />
Avec la déconfiture de la CNSS et la faillite de la CIMR<br />
les retraités devront arrondir leur fin de mois en apprenant<br />
à faire la manche . C’est toujours mieux que de casser<br />
sa pipe, bouffé par une arthrose chronique.<br />
Avec le lancement du RER, la mendicité va connaître un<br />
boom certain et une évolution qui s’accorde parfaitement<br />
avec la politique gouvernementale en la matière.<br />
Cette évolution va créer des besoins nouveaux. Une grande<br />
école du Bengladesh a déposé un dossier pour créer<br />
plusieurs centres de formation sur l'art de faire la manche.<br />
Enfin dernier conseil, si vous êtes verseau et que vous bossez<br />
au CIH, c’est le moment de suivre votre horoscope à<br />
la lettre, de s’acheter une guitare et de s’inscrire au cours<br />
du soir pour faire la manche.❏<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
La Formation on-line bientôt au <strong>Maroc</strong><br />
<strong>Les</strong> promesses<br />
du e-learning<br />
Le marché de la formation<br />
en ligne est en phase d’installation<br />
au <strong>Maroc</strong>.<br />
C’est du moins ce qui ressort des<br />
travaux de la rencontre organisée<br />
par le secrétariat d'Etat chargé<br />
de la Poste & des Technologies<br />
des télécommunications et de<br />
l'information le jeudi 27 juin<br />
2002. D’après les études du cabinet<br />
Andersen au <strong>Maroc</strong>, le<br />
<strong>Maroc</strong> fait partie des pays “intermédiaires”<br />
par rapport aux<br />
autres pays africains en voie de<br />
développement et le e-learning<br />
pourrait représenter 15% à 20%<br />
des dépenses de formation dans<br />
les entreprises marocaines à l'horizon<br />
2005.<br />
Priorités<br />
Si les entreprises marocaines accordent<br />
de plus en plus d’importance à<br />
la gestion de leurs ressources humaines<br />
à la formation du personnel,<br />
il n’en reste pas moins qu’au niveau<br />
de l’enseignement supérieur les<br />
expériences en la matière en sont<br />
encore au tout début. Pour un grand<br />
nombre d'entre elles, la nécessité<br />
d'introduire l'e-learning dans leur<br />
organisation paraît être une priorité.<br />
Il semble qu'elles aient pris<br />
conscience que la formation engendre<br />
des avantages concurrentiels.<br />
L’expérience de l’université Al<br />
Akhawayne, présidé par M.<br />
Belmokhtar, en la matière représente<br />
un cas d’école. Pour Jalal Charaf,<br />
72% des élèves marocains seraient<br />
régulièrement exposés à la violence.<br />
Selon les chiffres de l’étude réalisée<br />
par l‘ONG “ATFAL” en collaboration<br />
avec l’UNICEF, les élèves marocains<br />
subissent en grande majorité la punition<br />
corporelle. <strong>Les</strong> chiffres qui ont<br />
été présentés au cours d’une table<br />
ronde à Tanger font état d’un phénomène<br />
qui est loin d’avoir complètement<br />
disparu dans nos écoles malgré<br />
l’évolution des mentalités.<br />
<strong>Les</strong> résultats de l’enquête réalisée à<br />
l’échelle nationale, indiquent néanmoins<br />
que 72% des enfants sont exposés<br />
quotidiennement à un climat<br />
de violence à l’école et la majorité<br />
• Rachid Belmokhtar.<br />
enseignant à l’Université d’Ifrane, le<br />
e-Learning n’est pas l’affaire des informaticiens<br />
seuls ou du département<br />
des systèmes d’information<br />
dans l’entreprise, les solutions e-<br />
Learning sont nombreuses et diffèrent<br />
parfois considérablement les<br />
unes des autres. Il pense que la formule<br />
qui paraît être la plus adéquate<br />
est celle où le contact humain<br />
n’est pas totalement supprimé.<br />
Évolution<br />
Dans une entreprise par exemple,<br />
l’employé qui suit une formation sur<br />
l’écran de son ordinateur connaît<br />
son formateur parce qu’il l’a déjà<br />
rencontré! Ce mélange de formation<br />
traditionnelle et de formation on-<br />
line (blended learning) permet<br />
de trouver le juste milieu entre<br />
composante humaine et technologique.<br />
Le sépiolite rappelle que “la méthode<br />
est déjà utilisée par plusieurs<br />
éducateurs comme par<br />
exemple le EEC (Executive<br />
Education Center), le Centre de<br />
Formation Continue à l’université<br />
Al Akhawayn à Ifrane. Ici,<br />
les étudiants viennent de différentes<br />
entreprises marocaines et<br />
cela leur permet de travailler et<br />
de se former en même temps.<br />
80% du temps de formation de<br />
ces étudiants est assuré par les<br />
composantes technologiques du<br />
e-Learning et 20% du temps restant<br />
est passé dans des cours où<br />
le contact humain est présent”.<br />
En tout cas, pour garantir la qualité<br />
de service et augmenter les performances<br />
de leurs salariés, beaucoup<br />
d’entreprises évoluent vers un<br />
nouvel environnement pédagogique<br />
ouvert sur des modes d'apprentissages<br />
variés, utilisant les nouvelles<br />
technologies.<br />
La formation au système d'information,<br />
support du plan stratégique<br />
de la compagnie, a de plus en plus<br />
recours à l’auto-formation tutorée<br />
en e-learning. <strong>Les</strong> principes pédagogiques<br />
sont ceux de l'auto-formation<br />
accompagnée.<br />
Une formation qui est destinée à<br />
mieux répondre aux besoins de formation<br />
des jeunes, des demandeurs<br />
d'emploi et des salariés. ❏<br />
A.E.A.<br />
Enquête sur la violence contre les écoliers du <strong>Maroc</strong><br />
Du bâton pour tous<br />
des enfants questionnés, soit 85%,<br />
ont déclaré recevoir des punitions<br />
corporelles de la part des éducateurs.<br />
Et cela , précise l’étude, “malgré l’interdiction<br />
formelle des châtiments<br />
corporels au sein de l’école”.<br />
Préoccupations<br />
<strong>Les</strong> pédagogues qui ont produit cette<br />
étude ne cachent pas leurs préoccupations<br />
vis-à-vis des châtiments<br />
corporels. A en croire ces mêmes experts<br />
en éducation, à partir de 2008<br />
et selon la charte nationale de l’éducation<br />
et de la formation, 80% d’enfants<br />
devraient accéder au collège.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 29<br />
© Ph. MHI<br />
<strong>Les</strong> phénomènes de violence analogues<br />
à ceux que connaissent actuellement<br />
les établissements scolaires<br />
des pays occidentaux devraient<br />
investir l’école marocaine d’une manière<br />
brutale car la violence appelle<br />
la violence. On apprend ainsi qu’à<br />
ces phénomènes, “viendront s’ajouter<br />
la révolte et la haine d’une jeunesse<br />
qui aura appris la violence sur<br />
les bancs de l’école par ceux mêmes<br />
qui devaient les guider sur le chemin<br />
de la citoyenneté”. En ligne de mire,<br />
les enseignants qui seront exposés<br />
aux manifestations de violences et<br />
auront de plus en plus du mal à faire<br />
la loi au sein de leur classe.❏<br />
A.E.A.
<strong>Les</strong> surfers marocains appellent à l'aide<br />
La glisse<br />
fait la planche<br />
Si les baigneurs attendent le printemps pour les premiers plongeons, les<br />
"Enfants de la glisse" hantent toutes les plages du <strong>Maroc</strong> 12 mois sur 12. Et le<br />
pays est réputé pour ses vagues.<br />
Le soleil cogne, la réverbération<br />
est aveuglante, le<br />
sable est brûlant, les baigneurs<br />
accablés se sont réfugiés<br />
sous les parasols.<br />
Dans l'eau, comme des graines de<br />
tournesol sur le fil crémeux de<br />
l'écume, des points noirs montent<br />
et descendent inlassablement au<br />
gré des vagues, comme des<br />
mouettes au repos, attendant la<br />
bonne vague, LA vague, celle<br />
que les surfers enfourcheront<br />
pour se faire transporter avec<br />
une impudente élégance, jusqu'au<br />
bord de l'eau. Quand cette<br />
vague arrive, la plus haute, la<br />
plus rectiligne, celle qui enfle régulièrement,<br />
la nonchalance apparente<br />
cesse brusquement, et<br />
les surfers, la poitrine contre la<br />
planche se mettent en position et<br />
brassent frénétiquement l'eau<br />
pour partir en même temps que<br />
les tonnes d'eau déplacées par<br />
l'onde qui les emporte, comme<br />
des cavaliers hardis, nés sur leur<br />
monture.<br />
Mouettes<br />
<strong>Les</strong> surfeurs sont là. Surf (planche<br />
longue et pointue) ou bodyboard<br />
(planche courte rectangulaire),<br />
ils font désormais partie du paysage<br />
du bord de mer. Et si les<br />
baigneurs attendent le printemps<br />
pour les premiers plongeons, les<br />
“Enfants de la glisse" hantent<br />
toutes les plages du <strong>Maroc</strong> 12<br />
mois sur 12. Et le pays est réputé<br />
pour ses vagues.<br />
La façade atlantique est truffée<br />
de coins, les “spots", peu connus<br />
des baigneurs et peu intéressants<br />
pour les pêcheurs, qui abritent<br />
des groupes de surfers, des<br />
adeptes attachants d'un sport<br />
marqué par une "philosophie",<br />
spontanée. Sans prétention.<br />
Que veulent-ils dire: ils sont<br />
jeunes, ils détestent l'agressivité,<br />
ils aiment la musique, ils pra-<br />
30<br />
Amale Samie<br />
• Jeunes surfers marocains.<br />
tiquent un sport d'hommes libres<br />
et créatifs. Ils sont maintenant<br />
des milliers au <strong>Maroc</strong>, ils se multiplient<br />
depuis 20 ans, mais le<br />
mouvement s'est emballé, il y a<br />
une dizaine d'années. Ils ont<br />
entre 7 et 77 ans, mais la majorité<br />
se recrute dans la tranche<br />
des 15-30 ans. Ces surfers se sentent<br />
abandonnés, ils sont simplement<br />
heureux qu'il n'y ait pas<br />
eu besoin <strong>d'une</strong> autorisation pour<br />
l'introduction de l'Océan.<br />
La Vague<br />
Ils voient leurs cadets s'escrimer<br />
tout seuls avec une planche rebelle,<br />
ils n'ont pas de locaux pour<br />
entreposer leurs planches et ces<br />
planches coûtent cher, sans parler<br />
des palmes et de la combinaison<br />
qui protège leur corps de<br />
l'hypothermie durant les longues<br />
heures où ils voguent au gré de<br />
la houle.<br />
À Casablanca, à Rabat, Essaouira<br />
et Agadir, ils se connaissent tous,<br />
échanges des nouvelles, des revues<br />
et parlent de compétitions.<br />
Justement, certains parcours européens<br />
passent par le <strong>Maroc</strong>.<br />
Nos surfers voient alors ceux<br />
d'Europe, comparent le matériel,<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
l'organisation et la débauche de<br />
moyens. <strong>Les</strong> plus âgés pensent<br />
avec tristesse que contrairement<br />
à ce qu'ils espéraient, la génération<br />
qui les suit sera aussi démunie<br />
qu'ils l'étaient.<br />
Pas de structure pour unifier ce<br />
sport, des associations esseulées<br />
Il faut bien sûr utiliser l'image<br />
du surf, mais il faut que ce<br />
soit dans l'intérêt bien compris<br />
du sport et des sportifs. <strong>Les</strong><br />
sponsors et les responsables doivent<br />
le comprendre. Ils doivent<br />
aider les associations.<br />
Il y a déjà un déséquilibre entre<br />
les régions du <strong>Maroc</strong>, il faut cesser<br />
d'axer l'action sur les pôles<br />
touristiques déjà existants<br />
(Agadir, Essaouira etc.).<br />
Plus de 90 % de surfeurs sont issus<br />
de milieux défavorisés, une<br />
formation centrée sur cette catégorie<br />
de sportifs doit prendre<br />
en compte le fait social. Il s'agit<br />
d'aider à la création de la fédération<br />
pour un développement<br />
harmonieux par la recherche de<br />
sponsors sérieux. Pour toucher<br />
le plus de gens, les surfers ont<br />
besoin de la presse et de la publicité,<br />
il faut que des docu-<br />
et à la fortune inégale, pas de<br />
compétitions de niveau notable,<br />
et surtout, pas d'apprentissage<br />
alors qu'ils sont tous prêts à devenir<br />
moniteurs bénévoles, ils<br />
insistent bien là-dessus, les<br />
<strong>Maroc</strong>ains sont d'excellents surfers,<br />
mais il n'y a pas encore de<br />
Pour développer le surf…<br />
• Le jeune Taha El Ouarga.<br />
© Ph. DR<br />
mentaires, des brochures soient<br />
édités.<br />
Pour un progrès uniforme su<br />
surf, il faut construire d'autres<br />
clubs de Surf dans les autres<br />
villes du royaume en prenant<br />
exemple sur le club construit et<br />
organisé par sa Majesté le Roi à<br />
Rabat.<br />
fédération à l'heure actuelle. Bien<br />
sûr il y a une esquisse de championnat,<br />
mais pour Hicham El<br />
Ouarga, président le l'Association<br />
de surf du Bouregreg, pour qu'il<br />
y ait un saut qualitatif, il faut<br />
que le développement du surf au<br />
<strong>Maroc</strong> soit axé sur la direction et<br />
la formation des jeunes, ces actions<br />
doivent s’inscrire en symbiose<br />
avec des structures sportives<br />
performantes et un calendrier<br />
de compétition adéquat".<br />
Il semble que seule l'action de<br />
Ahmed Moussaoui puisse débloquer<br />
la situation car, vue l’absence<br />
d’autorité de tutelle, “le<br />
surf actuel au <strong>Maroc</strong> est un terrain<br />
presque vide où se côtoient<br />
et parfois s’opposent expression<br />
d’une liberté et nécessité d’organisation,<br />
éthique sportive et<br />
intérêts commerciaux".<br />
<strong>Les</strong> projets immédiats s'en ressentent,<br />
selon Hicham El Ouarga,<br />
une compétition va être organisée<br />
les 9,10 et 11 août à la Plage<br />
des nations à Salé. <strong>Les</strong> sponsors<br />
ne se bousculent pas au portillon.❏<br />
<strong>Les</strong> surfers désirent lancer un<br />
appel au ministère de la<br />
Jeunesse et des Sports ainsi qu'à<br />
l'Office national de tourisme et<br />
à tous les médias qui doivent<br />
s'intéresser à ce sport devenu<br />
de loin le sport aquatique le plus<br />
pratiqué au <strong>Maroc</strong>. ❏<br />
www.surfaumaroc.com<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
© Ph. DR
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Portrait de Fatima Rafouk, journaliste de la MAP<br />
Une dame de défi<br />
Derrière sa promotion sociale, illustrée par son statut de journaliste reconnue et<br />
son élection récente comme premier secrétaire fédéral adjoint, de la toute jeune<br />
Fédération des journalistes marocains, il n’y a qu’un secret: le culte de l’effort.<br />
suis pas du genre à baisser<br />
les bras ou à me laisser mar-<br />
ne<br />
“Je<br />
cher sur les pieds". Quand elle<br />
s’exprime ainsi Fatima Rafouk n’a pas<br />
l’air de celui ou de celle qui veut impressionner.<br />
Elle traduit, plutôt, un trait de caractère,<br />
essentiel et constant, de cette femme<br />
audacieuse et battante. En réalité, la trajectoire<br />
de cette brunette, au ton doux et<br />
au verbe facile, qui passe pour une valeur<br />
sûre de la MAP, atteste de la sincérité<br />
de ses propos. Née, il y a quarante ans<br />
à Casablanca, au sein d’une famille nombreuse,<br />
de modeste condition, Fatima n’a<br />
jamais bénéficié d’aucun parachutage ni<br />
d’aucun un coup de pouce. Derrière sa<br />
promotion sociale, illustrée par son statut<br />
de journaliste reconnue, acquis depuis<br />
bientôt vingt ans et son élection récente<br />
comme premier secrétaire fédéral adjoint,<br />
de la toute jeune Fédération des<br />
journalistes marocains, il n’y a qu’un secret<br />
: le culte de l’effort.<br />
Effort qui a commencé très tôt quand le<br />
propre père de Fatima avait, dans les années<br />
soixante, décidé la “faire profiter<br />
de ce dont il fut, lui-même, privé" : l’instruction.<br />
La fillette commence, alors, par<br />
l’école coranique.<br />
Expérience<br />
Et c’est en récitant, à haute voix, les versets<br />
du livre saint, que l’idée de devenir,<br />
plus tard, une speakerine avait germé,<br />
pour la première fois, dans son esprit.<br />
Outre la voix radiophonique et la diction<br />
parfaite de l’arabe classique, la jeune<br />
fille fait montre, dès qu’elle aura intégré<br />
l’enseignement moderne, d’autres<br />
qualités qui la prédisposent à son futur<br />
métier : le goût prononcé pour les humanités<br />
et la quête insatiable du savoir.<br />
Aussi, déclare-t-elle, “quand j’ai décroché,<br />
en 1979, mon Bac bilingue des lettres<br />
modernes, mon choix était déjà fait : je<br />
veut être journaliste et rien d’autre". Cap<br />
sur Rabat où la jeune fille casablancaise<br />
s’inscrit à l’Institut supérieur de journalisme.<br />
Elle en sort quatre ans plus tard, avec<br />
son diplôme en poche. Son mémoire de<br />
fin d’études fut consacré au “travail de<br />
la femme marocaine dans les médias".<br />
On y apprend que la gent féminine, au<br />
Royaume, avait investi, précocement, le<br />
champ de la presse. Dès 1935, Malika El<br />
Fassi avait l’habitude de rédiger de chroniques<br />
dans différentes revues marocaines.<br />
Elle fut relayée, indique Fatima<br />
• Fatima Rafouk.<br />
Rafouk, par d’autres “pionnières". C’est<br />
une façon pour la future journaliste d’“enraciner"<br />
sa propre expérience professionnelle.<br />
Celle-ci commence, en 1984, à la MAP<br />
où la jeune lauréate effectuait son service<br />
civil. La jeune femme ne sera pas recrutée<br />
par l’Agence mais par le ministère de<br />
la Culture qui le mettra, la même année,<br />
au service de la MAP qui n’avait pas,<br />
alors, de postes budgétaires. De cette étape<br />
initiatique, la journaliste retient surtout<br />
sa couverture, en 1985 et 1986, du<br />
“procès de la jeunesse islamiste et les infiltrés<br />
de l’Algérie". Le travail fut dur.<br />
Car, Fatima Rafouk, qui était déjà mariée,<br />
devait, parfois, rester au tribunal jusqu’à<br />
trois heures du matin.<br />
Pour donner corps à un rêve caressé,<br />
dès la plus tendre enfance, la jeune journaliste<br />
quitte la MAP - momentanément<br />
nous le verrons- pour servir comme correspondante<br />
du service d’information de<br />
la RTM à Casablanca. Cette aventure dans<br />
la radio sera exaltante à plus d’un titre.<br />
Fatima raffole du reportage, qui était de-<br />
puis toujours sa grande spécialité, et prépare<br />
une émission diffusée, chaque mardi,<br />
sur les ondes nationales. Baptisée<br />
“Chroniques hebdomadaires de<br />
Casablanca", cette émission donnera l’occasion<br />
à Fatima Rafouk d’interviewer des<br />
personnalités aussi illustres que Yasser<br />
Arafat, l’ancien secrétaire général de<br />
l’ONU, Boutros- Boutros Ghali.<br />
Liste<br />
Elle réalise une série des reportages radiophonioques<br />
sur la communauté marocaine<br />
établie en France. Elle réuissit, à<br />
l’époque, aussi à passer, la première, “un<br />
sonore" de Abdellatif Filali alors Premier<br />
ministre du royaume. Quand elle a “récidivé"<br />
avec l’ancien ministre de<br />
l’Intérieur, Driss Basri, la journaliste fut<br />
sévèrement blâmée par ses supérieurs qui<br />
lui ont rappelé que M. Basri était à la tête<br />
de liste des responsables dont la voix<br />
ne devait passer sur les ondes. Pourtant,<br />
jusqu’ici, personne n’avait pas pris soin<br />
© Ph. MHI<br />
de mettre la journaliste au courant de<br />
l’existence d’une telle liste. Déçue par<br />
l’emprise sécuritaire sur l’audiovisuel,<br />
qui a fini par étouffer son amour de la<br />
radio, Fatima “décroche" pour reprendre<br />
son propre terme. Elle revient, en 1993,<br />
à l’Institut supérieur de journalisme pour<br />
préparer un diplôme d’études supérieures.<br />
Mémoire<br />
Au bout de deux ans, elle rédige et soutient,<br />
brillamment, un mémoire sur la<br />
MAP dont elle devient, ipso facto, une<br />
spécialiste reconnue par le milieu académique.<br />
Parallèlement, elle reprend service au bureau<br />
casablancais de l’agence de presse<br />
, multiplie les stages de perfectionnement<br />
à l’étranger et assiste à plusieurs<br />
colloques internationaux. A titre indicatif,<br />
elle prend part, en 1998, aux travaux<br />
du symposium international, organisé<br />
à Tunis, sur “le phénomène de la<br />
mondialisation et ses répercussions sur<br />
le Tiers Monde". Elle en profite pour<br />
réaliser, pour le compte de la MAP, une<br />
série d’entretiens avec une pléiade des<br />
spécialistes dont le célèbre économiste<br />
égyptien, Samir Amin et le sociologue<br />
tunisien,Tahar Lebib. La même année,<br />
Fatima fait “l’un des meilleurs scoops"<br />
qui ont jalonné sa carrière en interviewant,<br />
Abderrahman Youssoufi, au lendemain<br />
de sa nomination comme Premier<br />
Ministre par Feu SM Hassan II.<br />
A presque vingt ans de carrière, cette dame,<br />
mère de deux enfants et amatrice de<br />
lecture, n’a plus d’illusions sur rien ou<br />
presque.<br />
Elle se félicite, certes, des réformes entreprises<br />
au sein de la MAP par Mohamed<br />
Yassine Mansouri et Ahmed Belhaloumi<br />
auxquels elle voue une grande estime.<br />
Mais, elle regrette que la rotation à la<br />
direction des bureaux étrangers de l’agence,<br />
qui fut l’une de ces réformes, “est gelée<br />
sans raison valable". Fatma Rafouk<br />
est également “désenchantée" face à la<br />
“dérive de la Fédération des journalistes<br />
marocains (FJM) dont elle assure la vice-présidence”.<br />
Elle est littéralement révoltée<br />
par la volonté du Premier secrétaire<br />
fédéral de cette association, Ahmed<br />
Ouihman, de gérer celle-là d’une façon<br />
“dictatoriale". Fatima a déjà fait comprendre<br />
à son adversaire qu’elle était prête<br />
à en découdre avec lui. Et qu’elle n’était<br />
pas “du genre à baisser les bras".❏<br />
Abdallah Ben Ali<br />
31
• Théâtre<br />
Sur une invitation de l’Institut Cervantès<br />
de Rabat, la compagnie maroco-espagnole<br />
Teatro del Otro présentera, dans le<br />
cadre du festival de Rabat, son nouveau<br />
spectacle: Los caminos del Deseo (<strong>Les</strong><br />
chemins du désir), basé sur les poèmes de<br />
l’Interprète des Désirs d’Ibn Arabi, le 21<br />
juillet 2002 à la salle Bahnini.<br />
Ce spectacle a été créé en collaboration<br />
avec l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique<br />
de Murcie et présenté le 21 décembre<br />
2001 au Théâtre de cette école. Rachid<br />
Mountasar signe dans ce travail la dramaturgie<br />
des textes poétiques d’Ibn Arabi<br />
dont Juan Pedro Enrile assure la mise en<br />
scène. Dans le rôle de Nidam, on retrouve<br />
l’actrice Concha Esteve, Gemma<br />
Lezaun (Salma) et Rachid Mountasar<br />
(Narrateur). “La religion que je professe,<br />
nous dit Ibn Arabi, est celle de l’Amour.<br />
Partout où ses montures se tournent.<br />
L’amour est ma religion et ma foi”.<br />
• Cinéma<br />
Pour avoir volé un morceau de pain, Jean<br />
Valjean se retrouve au bagne, d'où il parvient<br />
à s'évader. Il trouve refuge dans<br />
l'église de Tignes, où Monseigneur Myriel<br />
lui vient en aide et le met sur le droit<br />
chemin. Quelques années plus tard, sous<br />
un nom d'emprunt, il consacre désormais<br />
sa vie à faire le bien.<br />
Il devient l'homme le plus estimé de<br />
Montreuil-sur-Mer et fait la promesse à<br />
une pauvre femme mourante de s'occuper<br />
de sa fille, Cosette... <strong>Les</strong> Misérables<br />
de Jean Paul le Chanois, d'après le livre<br />
de Victor Hugo. Avec Jean Gabin, Danièle<br />
Delorme, Bernard Blier, Serge Reggiani,<br />
Fernand Ledoux. Le 28/06/2002 à 20h00,<br />
salle Gérard Philipe.<br />
• Projection<br />
Don Salluste profite de ses fonctions de<br />
ministre des finances du roi d'Espagne<br />
pour racketter le peuple. La Reine qui le<br />
déteste réussit à le chasser de la cour.<br />
Ivre de vengeance, il décide de la compromettre.<br />
Son neveu Don César ayant refusé<br />
de se mêler au complot, c'est finalement<br />
le valet de Don Salluste, Blaze,<br />
transi d'amour pour la souveraine, qui<br />
tiendra le rôle du prince charmant.<br />
La Folie des grandeurs, adaptation de<br />
Ruy Blas, de Gérard Oury, avec Louis de<br />
Funès, Yves Montand, Alice Sapritch,<br />
Alberto De Mendoza, Karin Schubert.<br />
Le 29 juin 2002 à 15 h, à la salle Gérard<br />
Philipe.<br />
32<br />
EN BREF<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Réédition de deux romans de Mohamed Khaïr-Eddine<br />
L’exil intérieur<br />
La verve est la même, l’engagement tout éveillé et la<br />
narration éclatée, à l’emporte-pièces pour une écriture<br />
délirante par moments, lucide et métaphorique par d’autres.<br />
Écrivain de l’exil, exilé<br />
de l’écriture. Mohamed<br />
Khaïr-Eddine a longtemps<br />
cultivé cette particularité<br />
qui a façonné son mythe<br />
et singularisé son style.<br />
L’adepte de la “Guerilla linguistique”<br />
s’est lancé très tôt<br />
dans la quête de nouvelles<br />
formes d’expressions qui révolutionnèrent,<br />
en son temps,<br />
les principes fondamentaux<br />
de l’écriture maghrébine de<br />
langue française.<br />
Effet de mode? non. Période<br />
révolue? non plus. <strong>Les</strong> écrits<br />
de l’enfant terrible de la littérature<br />
marocaine des années<br />
60 sont toujours d’actualité.<br />
Aujourd’hui, après Vie et légende<br />
d’Agoun’chich et Le déterreur,<br />
Tarik Éditions, en coédition<br />
avec Cérès (Tunisie),<br />
réédite deux nouveaux romans<br />
de l’auteur révolutionnaire<br />
et révolté: Moi, l’aigre et<br />
Une vie, un rêve, un peuple…<br />
La verve est la même, l’engagement<br />
tout éveillé et la narration<br />
éclatée, à l’emporte<br />
pièces pour une écriture délirante<br />
par moments, lucide et<br />
métaphorique par d’autres. On<br />
retrouve avec joie les thèmes<br />
de prédilection de la littérature<br />
de Khaïr-Eddine: l’errance,<br />
l’exil, la quête du soi dans<br />
une société étouffée, à la fois<br />
bannie et adorée par le romancier<br />
et poète.<br />
Délires<br />
<strong>Les</strong> deux romans livrent une<br />
partie de ce mal de vivre qui<br />
ronge l’auteur et le propulse<br />
sur le chemin de la redécouverte<br />
de soi. La société, pièce<br />
maîtresse de cet errement,<br />
passe également au crible. La<br />
contestation socio-politique<br />
se fait l’écho du désir de libération<br />
individuelle : Khaïr-<br />
Eddine condamne un monde<br />
dont “le mot de passe est copulation,<br />
harem…”.<br />
“Le roc stérile” qu’est le <strong>Maroc</strong><br />
est mis en branle, secoué pour<br />
ses tares et ses anomalies. Le<br />
résultat est un “crépitement<br />
de balles et une montée de<br />
• Mohamed Kaïr-Eddine.<br />
hurlements étouffés”. La littérature<br />
se conçoit chez lui<br />
dans le sillon de l’engagement.<br />
Un itinéraire que Khaïr-Eddine<br />
a emprunté depuis son jeune<br />
âge, pour l’honorer jusqu’à la<br />
fin de ses jours.<br />
La remise en question est totale.<br />
Le “Je” est fustigé, mis à<br />
nu et crucifié sur l’autel du<br />
mal collectif qui caractérise le<br />
<strong>Maroc</strong> de l’époque. Iconoclastes,<br />
les œuvres du romancier<br />
tournent en dérision le<br />
sacré et le familial. Il y démystifie<br />
tous les symboles du<br />
pouvoir central et patriarcal.<br />
<strong>Les</strong> deux œuvres abritent également<br />
un discours sur soi.<br />
Khaïr-Eddine est omniprésent<br />
dans son œuvre.<br />
C’est le prétexte d’une critique<br />
individuelle qui se noie par la<br />
suite dans l’énumération et la<br />
condamnation de toutes les<br />
utopies et les fables dont le<br />
pouvoir se sert pour écraser<br />
l’orgueil personnel et collectif.<br />
Ce procédé est très présent<br />
dans “Moi, l’aigre” où l’auteur<br />
revendique cette autocritique.<br />
“Je me dédoublais très<br />
fréquemment. Je détestais mon<br />
origine, mes parents, le monde.”<br />
Rêve<br />
© Ph: DR<br />
Le “Je” s’éclate pour révéler<br />
les faiblesses et les points forts<br />
d’un être travaillé par l’amertume<br />
de la réalité et ballotté<br />
par le rêve de liberté.<br />
Trop de contrastes qui donnent<br />
à voir l’auteur dans tous<br />
ses états. Perpétuelle remise<br />
en question qui révèle, par ricochet,<br />
les valeurs et le bon<br />
sens de l’auteur qu’une première<br />
lecture superficielle<br />
donnerait pour délirants. Un<br />
sentiment qu’on peut facilement<br />
mettre sur le compte du<br />
caractère hermétique et in-<br />
stable de l’écriture. Le lecteur<br />
est d’abord dérouté par des<br />
textes morcelés et livrés délibérément<br />
sans cohérence apparente.<br />
Ce n’est qu’en s’imprégnant<br />
de l’esprit “générateur” qu’on<br />
peut facilement s’aventurer<br />
sans trop de malentendu, guidé<br />
par un fil conducteur qui<br />
traverse, de bout en bout, les<br />
deux œuvres.<br />
Révolution<br />
Du coup, l’unicité du langage<br />
refait surface, et le délire<br />
conscient se révèle une réflexion<br />
onirique alimentée<br />
d’espoir. La voix du “je” tonne<br />
telle le cri d’une société qui<br />
clame sa liberté.<br />
Beau procédé que ce mélange<br />
du réel, lisible en filigrane,<br />
et du fictif qui renvoie à la situation<br />
du <strong>Maroc</strong> de l’aprèsindépendance.<br />
Le tableau<br />
brosse une panoplie de situations<br />
avec le style acerbe en<br />
plus.<br />
C’est ce qui a valu à l’auteur<br />
l’interdiction pure et simple<br />
au <strong>Maroc</strong>. Une interdiction<br />
alimentée par le franc parler<br />
de Khaïr-Eddine et sa révolte<br />
contre l’immobilisme et l’injustice<br />
sociale qui écrasait la<br />
masse et faisait la fortune de<br />
l’élite.<br />
Révolte qui se fait dans la<br />
douleur et entraîne son auteur<br />
dans une spirale destructrice<br />
qui influence et sa vie et<br />
son œuvre. L’œuvre finit par<br />
se libérer des contraintes du<br />
temps et de l’espace pour se<br />
concentrer sur la réflexion de<br />
l’écriture elle même.<br />
Mission réussie grâce à une<br />
forme d’écriture “centrée sur<br />
le corps, la sexualité, la métamorphose,<br />
le masque, où<br />
domine la voix préoccupée par<br />
l'acte d'énonciation, primordial<br />
car il est fondateur du “<br />
je " … Le “je" fait corps avec<br />
le texte et s'incarne dans une<br />
parole qui revient toujours à<br />
lui.”❏<br />
Mahjoub Haguig<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 juillet 2002<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
La fête de la musique s’enracine à Casablanca<br />
La nuit la plus courte<br />
Àl’instar des grandes métropoles,<br />
Casablanca a eu<br />
droit à sa propre fête de la<br />
musique. Une belle manière<br />
de faire oublier le fiasco qui<br />
a accompagné l’annulation de<br />
la première édition du festival<br />
international de cette ville.<br />
L’année prochaine, peut-être.<br />
Cette année, la wilaya de<br />
Casablanca a veillé à ce que<br />
le nom du <strong>Maroc</strong> soit inscrit<br />
parmi les 118 pays qui célèbrent<br />
les belles mélodies un<br />
peu partout dans le monde.<br />
Dans les grandes places, dans<br />
les rues, les instituts culturels<br />
étrangers, les Casablancais ont<br />
eu droit à une véritable fête.<br />
Aussi populaire qu’éclectique.<br />
Décalée d’une journée par rapport<br />
au reste du monde, la célébration<br />
de la journée n’a démarré<br />
que le samedi 22 juin<br />
pour se prolonger au dimanche<br />
23. Le tout pour célébrer<br />
la 21e journée de la musique.<br />
Le <strong>Maroc</strong> a été finalement rattrapé<br />
par le phénomène lancé<br />
par Maurice Fleuret il y une<br />
vingtaine d’années. Le gros<br />
du message, de l’ancien directeur<br />
de la musique et de la<br />
danse au ministère de la<br />
Culture française est de<br />
s’amuser et de s’ouvrir sur<br />
toutes les formes de la création<br />
musicale.<br />
Chez nous, cette diversité a<br />
Au début une passion pour<br />
les arts plastiques arabes.<br />
Au fil des années, cet intérêt<br />
poussa son amateur à sillonner<br />
le monde entier à la quête de<br />
peintres confirmés et à la découverte<br />
de jeunes talents à<br />
l’inspiration affirmée. Le résultat<br />
est une collection privée<br />
riche de centaines de pièces<br />
d’art. Quelques mois plus tard,<br />
la Fondation “Kinda” voit le<br />
jour.<br />
La fondation est une référence<br />
à la tribu des ancêtres du<br />
mécène qui jouèrent un rôle<br />
décisif dans l’histoire de la péninsule<br />
arabique au Ve et VIe<br />
siècle après J-C. Sa première<br />
mission est l’acquisition et le<br />
• Mory Kante.<br />
pris les couleurs des multiples<br />
genres qui alimentent le patrimoine<br />
musical marocain,<br />
auxquels s’est ajoutée la présence<br />
de certaines grosses<br />
pointures.<br />
Choix<br />
Casablanca a fait donc dans<br />
l’éclectisme: Faudel, Mory<br />
Kante, Nass El Ghiwan, Jil<br />
Jilala (place Mohammed V),<br />
l’ensemble Kaboul, Soungalo<br />
Coulibally, Afouss (institut<br />
français de Casablanca),<br />
Magouna, Abidat Rma,<br />
Gnaoua, Zayane (Médina de<br />
Rahal) … Parmi les autres at-<br />
sauvegarde d’une création puisant<br />
dans le patrimoine riche<br />
et complexe de la culture arabe<br />
et ouverte à l’universalité.<br />
D’où le regard contemporain<br />
porté par l’exposition accueillie<br />
par l’espace Actua, fruit de l’ingéniosité<br />
de dizaine d’artistes<br />
peintres arabes.<br />
Corpus<br />
On y trouve de toutes les tendances<br />
artistiques qui foisonnent<br />
dans le monde arabe. Des<br />
créateurs libres que la<br />
contrainte de la production artistique<br />
a mis sur le chemin de<br />
la recherche et du dialogue.<br />
tractions casablancaises, on<br />
notera la présence de formations<br />
locales et d’artistes<br />
étrangers invités spécialement<br />
pour animer “la nuit la plus<br />
courte de l’année” à Aïn Chok,<br />
Dar Bouazza, Sidi Bernoussi et<br />
à Hay Mohammedi … Dans ce<br />
dernier quartier, le réseau<br />
Maillage, a organisé une grande<br />
messe musicale où ont été<br />
conviés jeunes talents issus<br />
des quartiers populaires ( Hay<br />
Mohammadi, Derb Sultan,<br />
Hay Salam, Salé, Maârif, Ben<br />
Abid) et d’autres artistes de<br />
l’immigration, accompagnés<br />
d’artistes de renom: U-ssef,<br />
Momo, Break-dance, Mafia C,<br />
Dialogue de la matière, des<br />
couleurs, des signes et de la<br />
mémoire arabe. Un corpus<br />
riche et exhaustif, qui se décline<br />
en cinq thématique importantes:<br />
“Suggestions et<br />
symboles”, “les métamorphoses<br />
du corps et les personnages<br />
mythique”, “l’icône”, “le signe<br />
et le talisman”, “le vestige, la<br />
lettre, l’écriture”. Des<br />
<strong>Maroc</strong>ains? Bien sûr qu’il y en<br />
a, tant nos peintres se sont amplement<br />
distingués dans les<br />
grandes biennales organisées<br />
un peu partout dans le monde<br />
arabe et dans les grandes capitales<br />
de la peinture du monde.<br />
C’est ainsi qu’on retrouvera<br />
avec joie le monde des sym-<br />
les francs-parleurs, Vampires<br />
Kilar, Filo Myc Arbi …<br />
L’engouement était à la hauteur<br />
de l’effort déployé par les<br />
autorités locales, privé et association<br />
pour animer la ville.<br />
Le nombre des forces de<br />
l’ordre, toutes catégories<br />
confondues a également suivi,<br />
puisque pas moins de 4500<br />
éléments ont été mobilisés<br />
pour la circonstance. Ils<br />
avaient pour mission de calmer<br />
les ardeurs et veiller à ce<br />
que la fête ne dégénère pas.<br />
Heureusement le calme était<br />
de mise.<br />
À part quelques frottements<br />
insignifiants. “À Casablanca,<br />
il y a un seul cas d’arrestation.<br />
Sinon, les Casabalancais ont<br />
fait preuve d’une discipline<br />
sans précédent”, souligne un<br />
haut gradé de la Préfecture de<br />
Police. Pourtant la masse qui<br />
a afflué sur la place Mohammed<br />
V a donné quelques frissons.<br />
Ceux qui ont vite fui les lieux<br />
sauront que ce n’est que le<br />
début. <strong>Les</strong> années prochaines,<br />
si la tradition est maintenue,<br />
le public marocain acquérra<br />
certainement cette discipline<br />
qui force l’admiration ailleurs,<br />
là où l’intervention des éléments<br />
de l’ordre se fait plus<br />
remarquée.❏<br />
M.H.<br />
Exposition privée de la Fondation Kinda à la galerie Actua<br />
Un monde de symbole<br />
© Ph: AFP<br />
boles de Fouad Bellamine, les<br />
corps métaphoriques de<br />
Mohamed Kacimi, le monde<br />
brut de Chaïbia Tallal et le travail<br />
sur le signe d’Ahmed<br />
Cherkaoui et Ahmed Belkahia.<br />
Leurs œuvres se joindront à<br />
ceux d’autres peintres arabes<br />
de grande renommée tels que<br />
Saliba Douaihy, Ramses<br />
Younan, Tayseer Barakat,<br />
Ardash … Ensemble, ils constitueront<br />
un corpus représentatif<br />
des préoccupations, des tendances<br />
et des sensibilités qui<br />
façonnent depuis de longues<br />
années l’histoire de la peinture<br />
arabe dans sa dimension<br />
universelle.❏<br />
M.H.<br />
EN BREF<br />
• Exposition<br />
<strong>Les</strong> artistes singuliers d’Essaouira exposent,<br />
du 23 juin au 15 septembre, au Manoir<br />
de la ville de Martigny. L’exposition accueille<br />
quinze artistes qui, chacun à sa manière<br />
et dans son style, témoignent du phénomène<br />
exceptionnel que représente depuis<br />
quelques décennies l’art des peintres<br />
souiries. <strong>Les</strong> œuvres ont été sélectionnées<br />
en étroite collaboration avec le galeriste<br />
danois Frédéric Daamgard établi à Essaouira<br />
depuis près de 30 ans.<br />
• Tanjazz<br />
La troisième édition du Tanjazz aura lieu<br />
à Tanger du 5 au 11 septembre 2002.<br />
Désormais, rendez-vous international des<br />
professionnels et des amateurs du jazz, la<br />
dimension du festival prend de plus en plus<br />
d’ampleur. Une dimension justifiée par la<br />
présence d’artistes internationaux, dont<br />
l’incontournable Randy Weston, absent<br />
l’année dernière, Ronald Baker, Lindaloo,<br />
Louis Winsberg, JP Como et David Linx.<br />
Comme l’année dernière, les mélodies jazzy<br />
investiront toute la ville, avec une programmation<br />
répartie sur l’ensemble de la<br />
ville : Jazz de rue, jazz en concert et jazz<br />
de nuit dans les clubs et les grands hôtels<br />
de la ville.<br />
• Université<br />
L'université d'été 2002 de l'Institut Français<br />
de Casablanca se déroulera du mardi 3 au<br />
samedi 7 septembre 2002. Cette neuvième<br />
édition sera consacrée aux 11 Délégations<br />
avec lesquelles l’Institut Français de<br />
Casablanca collabore et qui comptent près<br />
d’un million d’élèves. Neufs ateliers et 4<br />
conférences sont au programme. <strong>Les</strong> inscriptions<br />
sont ouvertes jusqu'au 25 juin<br />
2002.<br />
• Danse<br />
“Inscrit dans la continuité d’un parcours et<br />
en rupture avec celui-ci, “IO” est né d’un<br />
besoin de questionner mon écriture chorégraphique<br />
; après cinq ans de travail et<br />
sept créations, le sens donné au geste a<br />
évolué. Élément de continuité, l’intérêt que<br />
j’ai toujours porté à l’exploration des relations<br />
entre la danse et la musique est toujours<br />
au cœur de “IO". C’est ainsi que Fatou<br />
Traore parle de son œuvre, qu’elle donne<br />
le 28/06/2002 à 20h30 au Théâtre 121,<br />
l’institut français de Casablanca.<br />
• Sensibilisation<br />
Le ministère de la Communication organise,<br />
en collaboration avec l’Institut<br />
National Démocratique pour les Affaires<br />
<strong>International</strong>es (NDI) et l’Institut National<br />
des Beaux Arts de Tétouan, un projet intitulé<br />
: “l’art de voter”. L’exposition itinérante<br />
se déroulera du 25 juin au 27 septembre<br />
et sera présente dans sept villes marocaines.<br />
33
Entretien avec Fatéma Zahra Benaddi<br />
Du nouveau sur les ondes<br />
C’est officiel! Le lancement de Ma3, nouvelle chaîne marocaine satellitaire,<br />
est prévu pour le 15 septembre 2002. Rencontre avec Fatéma Zahra Benaddi,<br />
initiatrice du projet.<br />
• <strong>Maroc</strong>-<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: Comment<br />
est née l’idée de lancer une chaîne satellitaire<br />
pour le <strong>Maroc</strong>?<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Lors d’un voyage<br />
à Montréal, il y a trois ans, fatiguée des<br />
contraintes administratives des deux<br />
chaînes marocaines, je me suis retrouvée en<br />
train d’entreprendre les démarches administratives<br />
pour immigrer au Canada. Sur<br />
place, la rencontre des <strong>Maroc</strong>ains résidant<br />
au Québec m’a donné envie de retrouver les<br />
plateaux et de revenir sur ma décision.<br />
Autre fait marquant. Sur les ondes de la<br />
CGNT, programme de chaînes canadien,<br />
toutes les chaînes étaient présentes sauf la<br />
chaîne marocaine. Pourtant, les <strong>Maroc</strong>ains<br />
sont majoritaires dans ces contrées. Un premier<br />
contact avec le directeur de cet organisme<br />
relance ma vieille passion pour la télévision.<br />
Idem pour “Raï7”. Au lancement<br />
de la chaîne méditerranéenne, j’ai contacté<br />
le directeur de la chaîne qui a donné son<br />
accord de principe pour la diffusion des<br />
programmes produits par la maison de production<br />
que je dirige à l’attention de la<br />
communauté marocaine d’Italie. D’autres<br />
rencontres attireront mon attention sur<br />
l’accueil favorable réservé par la communauté<br />
marocaine d’Europe à trois de mes<br />
émissions. Le rêve de lancer une chaîne de<br />
télévision est alors né.<br />
• MHI: C’était facile de concrétiser ce projet?<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Pas du tout. Il fallait<br />
faire le tour des professionnels des médias,<br />
des plates-formes de diffusion, constituer<br />
le plan financier de la chaîne… Trop<br />
vite, le coût de création s’est révélé trop<br />
élevé. D’autant plus que je voulais donner<br />
la meilleure image de notre <strong>Maroc</strong> et proposer<br />
des produits de qualité qui répondraient<br />
aux attentes des immigrés marocains,<br />
tunisiens et algériens. Notre ligne<br />
éditoriale était toute tracée, mais il nous<br />
fallait les moyens de nos ambitions. L’appel<br />
aux banques s’est vite révélé non concluant.<br />
Il fallait par conséquent chercher d’autres<br />
pourvoyeurs et démarcher de nouveaux<br />
partenaires.<br />
Après la création de B&B Production à<br />
Paris avec un capital de 70 000 euros, j’ai<br />
fait le tour de tous les clients potentiels<br />
jusqu’à ce que je rencontre le Présidentdirecteur<br />
général de ART. À l’issue de trois<br />
rencontres concluantes, Cheikh Saleh a décidé<br />
de nous apporter toute son aide.<br />
• MHI: En termes plus clairs…<br />
- Fatima Zahra Benaddi: En termes plus<br />
clairs, nous avons eu accès à la bibliothèque<br />
de films d’ART, aux émissions de va-<br />
34<br />
• Fatéma Zahra Benaddi.<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
riétés, les clips … Et surtout, AMC, groupe<br />
dirigé par Cheikh Saleh, a mis à notre chaîne<br />
sa plate-forme de diffusion installée en<br />
Italie.<br />
• MHI: Quel est le montant global de la<br />
participation de ce groupe?<br />
Initialement prévu pour le mois de juillet,<br />
le lancement de Ma3 a été retardé jusqu’au<br />
15 septembre. “Ma3”, Ma pour<br />
<strong>Maroc</strong> et 3 pour troisième chaîne, est le<br />
projet de Fatima Zahra Benaddi, ancienne<br />
animatrice à TVM et propriétaire de la<br />
société B&BProd, basée en France, qui fait<br />
office de siège social de la chaîne.<br />
Le signal de Ma3 est hébergé sur Eutelsat<br />
HOT BORD. Elle émettra en clair et en numérique<br />
pour ratisser large. D’ailleurs, la<br />
mire est déjà visible sur satellite. “C’est<br />
un choix stratégique qui élargira la zone<br />
de couverture de la chaîne à l’Europe,<br />
le Maghreb et tout le bassin méditerranéen”,<br />
explique Yassine Dehbi, directeur<br />
-Fatima Zahra Benaddi: Je n’ai pas à dévoiler<br />
le secret de la structure. Je suis tenu<br />
par le respect de la volonté de mes autres<br />
associés qui tiennent à rester dans l’anonymat.<br />
Mais disons que grâce à ce groupe,<br />
notre projet est désormais une belle réalité.<br />
Un choix stratégique<br />
© Ph. DR<br />
de communication d'Eutelsat. La durée<br />
d’émission a été fixée, dans une première<br />
partie, à douze heures. La diffusion commencera<br />
à midi pour se terminer à minuit.<br />
Une tranche horaire qui sera meublée par<br />
une grille dite “de lancement”. Point de<br />
surprise. La grande partie des programmes<br />
sera produite par Ma3, épaulée par l’apport<br />
d’ART qui se déclinera sous forme de<br />
variétés et autres émissions et fictions.<br />
D’autres émissions et spectacles seront<br />
peut-être acquis auprès des deux autres<br />
chaînes marocaines (2M et TVM).<br />
“C’est une grille de démarrage qui tracera<br />
la ligne et ouvrira la porte à d’autres<br />
productions nationales. Nous espérons<br />
• MHI: Le tour de table comprend d’autres<br />
associés?<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Deux autres associés<br />
marocains qui m’ont apporté leur<br />
aide et ont cru à la fiabilité du projet de la<br />
chaîne. Ils veulent rester dans l’anonymat.<br />
• MHI: Pourtant, malgré ses fonds, la<br />
grille des programmes laisse un petit peu<br />
à désirer…<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Vous croyez? Si<br />
vous faites allusion aux rediffusions, sachez<br />
que nous ne rediffusons que trois heures par<br />
jour pendant des heures creuses. Le reste de<br />
la grille est très intéressant à voir. Des films<br />
maghrébins, français, internationaux, des<br />
émissions de proximité. En plus d’un rendez-vous<br />
hebdomadaire d’information commenté<br />
par notre équipe.<br />
• MHI: Vous signaler la diffusion des programmes<br />
de 2M et TVM, et pourtant vous<br />
n’avez pas pris contact avec les directions<br />
des deux chaînes?<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Nous n’allons<br />
pas tarder à le faire. Leurs produits, surtout<br />
l’information nationale, les sitcoms et les<br />
pièces de théâtre, rencontrent un franc succès<br />
des ressortissants marocains en Europe.<br />
• MHI: Quelle est la régie qui s’occupera<br />
de la vente de vos espaces publicitaires?<br />
- Fatima Zahra Benaddi: Jusqu’à maintenant,<br />
aucune régie n’est encore choisie. <strong>Les</strong><br />
discussions vont bon train avec plusieurs<br />
régies. Ce qui est sûr par contre, c’est qu’on<br />
arrêtera notre choix avant le mois de juillet.<br />
Nous tenons à respecter le délai du 15 septembre<br />
comme date officielle du lancement<br />
de Ma3.<br />
Propos recueillis par<br />
Mahjoub Haguig<br />
l’arrivée des producteurs marocains qui,<br />
jusqu’à maintenant, ont fait preuve d’attentisme”,<br />
souligne Mohamed Laâroussi,<br />
conseiller de la chaîne et animateur de<br />
l’émission “À vous la parole” sur Ma3.<br />
À ses côtés, on signalera la présence<br />
d’autres animateurs vedettes tels Fatima<br />
Zahra Benaddi, “Yarit”, Mohamed Ramzi,<br />
“Stars de demain” et “Machrek Al<br />
Maghreb”, Abderrahim Bargache,<br />
“Culinaire” et Mahdi Ouazzani, animateur<br />
de l’émission de jeu: “ligne d’arrivée”.<br />
D’autres animateurs issus de l’immigration<br />
alimenteront la grille par des concepts<br />
où “la proximité sera de mise”.❏<br />
M.H.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002
RENDEZ-VOUS<br />
Norbert Mouyal, directeur général des Initiales RH<br />
“<strong>Les</strong> intervenants et partenaires<br />
nous font confiance”<br />
• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>: Pourquoi<br />
le report de SIRH à moins de 15 jours de<br />
l'événement<br />
- Norbert Mouyal: Nous l'avons reporté 3<br />
semaines avant et non 15 jours. La decision<br />
devaitêtre collegiale et le comité<br />
scientifique était en réflexion sur la question<br />
depuis la fin mai.<br />
<strong>Les</strong> raisons de ce report sont simples:<br />
manque de participations individuelles dûes<br />
à des aspects conjoncturels et, notamment,<br />
un calendrier difficile pour les décideurs :<br />
élections, morosité économique, mois de<br />
mai peu travaillé (ponts), coupe du monde<br />
de football en juin, etc.<br />
• MHI: <strong>Les</strong> arguments avancés sont-ils<br />
suffisants pour reporter un rendez-vous<br />
placé sous le haut Patronage de Sa<br />
Majesté?<br />
- Norbert Mouyal: Je le crois parce qu'ils<br />
sont avant tout économiques. C'est au<br />
contraire une façon élégante d'honorer ce<br />
Haut Patronage que nous espérons vivement<br />
préserver pour l'édition reportée du SI-<br />
RH 2002.<br />
• MHI: Le report n'est-il pas négatif pour<br />
lévénement en soi ?<br />
- Norbert Mouyal: Je ne le crois pas. En effet,<br />
tous les intervenants et partenaires du<br />
Festival du cinéma africain<br />
Mission commerciale<br />
• Norbert Mouyal.<br />
SIRH 2002 nous soutiennent pour le report<br />
et le maintien de cette manifestation, qualifiée<br />
d'exceptionnel dans le contexte professionnel<br />
international.<br />
• MHI: Quelles sont les procédures suivies<br />
pour reporter un tel événement à proximité<br />
de sa réalisation ? (en particulier en<br />
termes de protocole).<br />
- Norbert Mouyal: Dès la décision officielle<br />
du report, prise conjointement par<br />
l'organisation et le Comité Scientifique,<br />
nous avons immédiatement réagi en infor-<br />
Dix sept films, dont deux marocains, seront en lice lors de la 8ème édition du Festival<br />
du cinéma africain de Khouribga, organisée du 14 au 21 juillet, sous le haut patronage<br />
de SM le Roi Mohammed VI. la liste des films en compétition a été rendue<br />
publique mercredi à khouribga, lors <strong>d'une</strong> réunion du conseil d'administration de<br />
l'association du Festival du cinéma africain de khouribga. Soif et Taif Nizar sont les<br />
deux films marocains en compétition. Par ailleurs, une table ronde sur ""cinéma et<br />
médias"" est également prévue en marge du festival qui a invité à cette édition<br />
l’Egyptien Mahmoud Abdelaziz, les Syriens Saloum Badiâ haddad et Mouna Wacef<br />
de syrie. Des films totalement ou partiellement tournés dans la province de khouribga<br />
seront projetés avant le lancement de la compétition officielle. ❏<br />
Àla tête d’une mission commerciale,<br />
Abdelkrim Benatik, Secrétaire d’État au<br />
Commerce Extérieur, , effectue du 30 juin au 7<br />
juillet 2002 une visite en Syrie et en Jordanie.<br />
Cette manifestation ,à laquelle prendront part<br />
plus d’une vingtaine de sociétés marocaines représentant<br />
divers secteurs d’activité, vient après<br />
la récente visite de Sa Majesté le Roi dans ces<br />
deux pays, et constitue le prolongement des actions<br />
de promotion déjà initiées par le Centre<br />
<strong>Maroc</strong>ain de Promotion des Exportations (CM-<br />
PE) dans la région du Moyen Orient. Elle vise<br />
à exploiter les potentialités offertes par les marché<br />
syrien et jordanien, l’intensification de nos<br />
échanges commerciaux et l’identification des<br />
possibilités de partenariat avec ces deux pays<br />
qui constituent une plate-forme stratégique • Abdelkrim Benatik.<br />
dans cette région. <strong>Les</strong> volets de cette manifestation<br />
comportent d’une part, à Damas et à Amman, un symposium sur l’économie<br />
marocaine et des perspectives d’échanges et de partenariat ainsi que des rencontres<br />
professionnelles individualisées correspondant aux besoins et desiderata spécifiques<br />
des entreprises marocaines participantes, et d’autre part, à Damas une exposition multi<br />
-sectorielle de produits et services.❏<br />
mant les personnalités officielles, les partenaires<br />
du SIRH, les participants déja inscrits<br />
et les média pour une diffusion large<br />
de l'information: annonces et lettres officielles,<br />
courriers et fax personnalisés, communiqués<br />
de presse, appels téléphoniques<br />
et lettres aux participants inscrits,.... Tous<br />
les moyens ont été utilisés, y compris l'email<br />
et le site Web, pour gagner en rapidité.<br />
Nous avons parallèlement invité le Comité<br />
Scientifique <strong>International</strong> et les partenaires<br />
à se réunir le 20 juin à Paris pour positionner<br />
au plus tôt des nouvelles dates pour<br />
le SIRH.<br />
• MHI: Quand le SIRH aura-t-il lieu ? -<br />
Norbert Mouyal: Entre la fin de l'automne<br />
2002 et le début 2003.<br />
• MHI: Quelles sont les garanties de réalisation<br />
de cette éditiond'automne?<br />
- Norbert Mouyal: Cette manifestation est<br />
devenue un rendez-vous incontournable<br />
pour les décideurs. Sa réalisation est garantie<br />
par le nombre de participants et de<br />
partenaires présents. Bien entendu, l'aide financière<br />
de la communauté européenne ou<br />
celle du gouvernement marocain nous garantirait<br />
la pérennité de cet événement d'exception.<br />
❏<br />
B.T.<br />
Remise de prix<br />
La remise de prix pour le concours de dissertation<br />
organisée sous l’égide de de l'ambassade<br />
de Grande Bretagne au <strong>Maroc</strong> a eu<br />
lieu samedi 8 juin 2002 à l'Université Al<br />
Akhawayn à Ifrane. A cette occasion l’ambassadeur<br />
de Grande-Bretagne a annoncé les<br />
gagnants de ce concours et a procédé à la<br />
remise des prix en la présence du Président,<br />
du Chancelier et du Conseil d'Administration<br />
de l'Université. <strong>Les</strong> gagnants sont: Imane<br />
Slaoui pour un stage de six semaines auprès<br />
de Trade Partners UK à Londres, un billet aller-retour<br />
offert par British Airways et de<br />
l'argent de poche offert par Shell, MCI Tours<br />
et la British Arab Commercial Bank ; Younes<br />
Benchekroun pour un stage auprès de British<br />
Airways à Casablanca et Es-Seddiqi Wafae<br />
pour un stage au Consulat Général de Grande-<br />
Bretagne à Casablanca.❏<br />
Crédit agricole<br />
La CNCA lance sa première campagne<br />
institutionnelle<br />
C’est clair. La CNCA entend redorer son<br />
blason d’antan, tourner la page sombre<br />
de son histoire, en mettant en avant<br />
Valeurs de progrès, thème de sa nouvelle<br />
campagne de communication institutionnelle,<br />
lancé le 27 juin 2002. Saïd<br />
Ibrahimi a du pain sur la planche, comme<br />
qui dirait. Mais il a les arguments<br />
qu’il faut pour venir à bout de ce painlà.<br />
Avec un budget de 3 millions de dirhams,<br />
l’objectif pour un repositionnement<br />
dans le paysage financier global<br />
est largement à sa portée.❏<br />
Vivre en musulman<br />
sur ARTE<br />
Thema consacre une soirée entière<br />
au monde musulman.<br />
De La Mecque à Bradford en<br />
Angleterre, comment pratiquet-on<br />
sa foi ? Comment s’intègret-on<br />
tout en respectant la tradition<br />
?<br />
Thema enquête :<br />
18h45: La Mecque secrète<br />
(France 1997-53’), un film de<br />
Saïd Bakhtaoui. Le réalisateur a<br />
suivi un groupe de musulmans<br />
venus de France au pèlerinage<br />
de La Mecque. Voyage au cœur<br />
de la foi musulmane.<br />
19h45 : Ici pour toujours (France<br />
2001-53’), documentaire de<br />
Vincent Blanchet. Sur une idée<br />
de Gilles Kepel.<br />
D’origine pakistanaise, la famille<br />
Younas vit à Bradford depuis<br />
trente ans. Une partie des jeunes<br />
souhaite s’intégrer, mais les parents<br />
s’y opposent au nom du<br />
maintien de la tradition et du<br />
respect de la religion musulmane.<br />
Enquête.<br />
20h30 : Le chant du prophète<br />
(France Belgique 2001-26’), réalisé<br />
par Mahmoud Ben<br />
Mahmoud. De la psalmodie des<br />
versets du Coran aux transes extatiques<br />
des soufis, un voyage<br />
dans les musiques de l’islam.❏<br />
Miss Casablanca<br />
Après Miss Rabat, grand événement<br />
qui date de 1999, vient le<br />
tour de Miss Casablanca. <strong>Les</strong> casablancais<br />
et casablancaises vont devoir<br />
élire leur émissaire au féminin<br />
de la beauté. L’événement se tiendra<br />
sur la corniche, au Cinéma Megarama<br />
à Casablanca, samedi 20 juillet à partir<br />
de 20H00. L’agence Carrefour 9,<br />
dirigé par Omar Jazouli est derrière<br />
l’organisation de cet événement. Elle<br />
récidive ainsi après l’événement qui<br />
a réuni un grand public et le gratin<br />
de la show biz casablancais et<br />
R’bati. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002 35
36<br />
SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
Comité de soutien à la scolarisation des filles rurales<br />
Le collège à 250 Dh !<br />
L’approche du CSSF permet aux bonnes volontés, avec 250 dirhams par<br />
mois, de contribuer à la scolarisation d’une jeune fille rurale. rien qu’en<br />
versant ce dont sur le compte bancaire Crédit Agricole n°F 102837W651.<br />
D’abord la raison d’être:<br />
œuvrer pour l’accès et la<br />
rétention des filles rurales<br />
dans le collège; contribuer<br />
à leur donner la possibilité de<br />
choisir. Le Comité de soutien à<br />
la scolarisation des filles rurales,<br />
ONG constituée de personnes<br />
physiques et d’ONG locales partenaires,<br />
tient à son projet “Une<br />
bourse pour réussir”.<br />
“Agir pour les filles d’aujourd’hui<br />
pour le <strong>Maroc</strong> de demain”<br />
n’est un slogan mais un credo<br />
que d’aucuns ont adopté depuis<br />
bien longtemps. Car l’approche<br />
du CSSF permet aux bonnes volontés,<br />
avec 250 dirhams par<br />
mois, de contribuer à la scolarisation<br />
d’une jeune fille rurale.<br />
Sans avoir à la parrainer de façon<br />
effective et physique, rien<br />
qu’en versant ce dont sur le<br />
compte bancaire Crédit Agricole<br />
n°F 102837W651.<br />
Quand en 1999 le Comité de<br />
soutien à la scolarisation des<br />
filles rurales lançait le concept<br />
“Une bourse pour réussir” dont<br />
le principal objectif est de contribuer<br />
à l’éducation des filles rurales<br />
au <strong>Maroc</strong>, peu de gens<br />
croyaient en cette aventure. Le<br />
CSSF n’en a cure.<br />
Stratégie<br />
Il crée des foyers d’accueil à<br />
proximité des collèges, renforce<br />
le réseautage et le tissu associatif<br />
œuvrant dans le domaine<br />
éducatif, mis en place de<br />
nouvelles stratégies de concevoir<br />
le développement et l’intervention<br />
des acteurs associatifs,<br />
une campagne de sensibilisation<br />
auprès des populations<br />
cibles. Résultat, trois ans après:<br />
“Une bourse pour réussir” est de<br />
parvenir à encadrer et amener<br />
50 filles à réussir l’étape du collège<br />
pour le lycée. D’autres sont<br />
en cursus et vont entamer leur<br />
Droit de réponse de Mohamed Feggane à propos de la CNCA<br />
“Pourquoi moi?”<br />
Monsieur le Directeur, Faisant suite à<br />
votre article sus référencé, j’ai le<br />
plaisir d’apporter ci-après une mise au<br />
point dans le cadre de mon droit de réponse<br />
que je vous demande de bien vouloir<br />
publier intégralement.<br />
1) Vous m’avez traité d’habitué aux procès<br />
ce que je considère comme diffamation<br />
à mon encontre, alors que vous même,<br />
vous avez publié un droit de réponse<br />
dans le cadre de l’affaire CIH qui n’était<br />
que la conséquence de cette affaire CN-<br />
CA même si vous avez intitulé mon droit<br />
de réponse “l’homme par qui le scandale<br />
est arrivé" d’autant plus que je vous<br />
avais remis tout le dossier relatif à cette<br />
affaire et précisé que l’affaire n’est pas<br />
définitivement jugé et qu’elle est en cassation<br />
auprès de le cour suprême.<br />
2) Le Cour ayant prononcé le jugement<br />
dans l’affaire CNCA était composée entre<br />
autres de deux magistrats dont l’un présidait<br />
la cour ayant jugé l’affaire CIH et<br />
l’autre avait été désigné pour investigation<br />
complémentaire et était membre de<br />
dette même cour l’esprit du dossier CIH<br />
a dû continuer à planer dans l’affaire<br />
CNCA :<br />
3) D’ailleurs, l’autre client poursuivi dans<br />
cette même affaire a purement et simplement<br />
été acquitté : alors que moi, j’ai<br />
remboursé mes dettes et lui pas.<br />
4) Bizarrement, tous les autres clients<br />
entendus par la police et par le juge d’instruction<br />
ont été purement et simplement<br />
écartés, bien plus ils ont été cités en tant<br />
que témoins à charges, la plupart d’entre<br />
eux sont toujours débiteurs à la CNCA et<br />
pour des montants très importants.<br />
5) Pendant la discussion du dossier devant<br />
la CSJ, j’étais très surpris d’apprendre<br />
que certains clients ont bénéficié<br />
de consolidation sur une période allant<br />
jusqu’à 24 ans, d’abandon de créance<br />
jusqu’à 60.000.000,00 dirhams<br />
(Soixante million de dirhams) et de révision<br />
à la baisse de taux d’intérêts allant<br />
jusqu’à 5,75% l’an, alors que jamais<br />
je n’ai bénéficié de traitement de faveur<br />
semblables.<br />
6) Il a été démontré, expertise à l’appui,<br />
que je n’ai jamais failli à mes engage-<br />
ments que les crédits accordés pour la<br />
commission centrale étaient couverts par<br />
des garanties largement suffisantes, que<br />
malgré mes difficultés financières, j’ai<br />
toujours été présent pour trouver les solutions<br />
adéquates, et que c’est la CNCA<br />
qui a failli à ses engagements!<br />
7) Aujourd’hui encore, je demande un<br />
audit de mes comptes auprès de la CN-<br />
CA et du CIH et je sais prêt à rembourser<br />
mes dettes contrairement à ce que<br />
laissent entendre ces deux organismes.<br />
8) Certaines questions continuent à s’imposer<br />
:<br />
Ai-je commis une erreur en investissant<br />
dans un projet de région?<br />
Ai-je commis une erreur en devenant<br />
client de banques nationales alors que<br />
mes relations avec des banques privées<br />
étaient excellentes? Tant bien à l’échelon<br />
national qu’international?<br />
Ai-je commis une erreur en revenant<br />
dans mon pays pour défendre mes droits?<br />
Pourquoi moi seul et dans les deux affaires?<br />
© Ph. MHI<br />
deuxième année au collège à<br />
partir de la rentrée prochaine,<br />
grâce aux bonnes volontés.<br />
Le projet “Une bourse pour réussir”<br />
est un projet intégré et multidimensionnel.<br />
Il intègre des<br />
cours de soutien scolaires en faveur<br />
des filles bénéficiaires du<br />
projet, des activités éducatives.<br />
Il permet à certains ONG partenaires<br />
de l’intégrer dans le cadre<br />
de leurs activités. Ce faisant, des<br />
tables rondes trimestrielles et<br />
des formations sont organisées<br />
par le CSSF pour permettre à<br />
ces dernières de faire le suivi<br />
du projet dans de meilleures<br />
conditions.<br />
Le Comité de soutien à la scolarisation<br />
des filles rurales entend<br />
impliquer d’autres associations<br />
et ONG pour faire bénéficier<br />
le plus grand nombre de<br />
filles rurales du concept Une<br />
bourse pour réussir.❏<br />
B.T.<br />
• Feggane Mohammed<br />
Ce que je peux confirmer, c’est que j’ai<br />
toujours été au service de mon pays, que<br />
j’ai investi tous mes deniers, je me suis<br />
investi dans un projet régional dans le<br />
cadre de la politique, tissée par Feu Sa<br />
Majesté Hassan II que Dieu le couvre de<br />
sa mésiricode et poursuivie par son Fils<br />
Sa Majesté Mohammed VI que Dieu l’assiste.<br />
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur,<br />
mes meilleures salutations.❏<br />
Mohamed Feggane<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518 - Du 5 au 11 juillet 2002<br />
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Impression<br />
<strong>Maroc</strong> Soir SA MAROC<br />
<strong>Les</strong> lamentations du mur<br />
JERUSALEM (AP) - Le mur des Lamentations<br />
pleure-t-il? Une tache d'eau est récemment<br />
apparue sur l'une des larges pierres du site<br />
le plus saint du judaïsme. Il n'en fallait pas<br />
plus à certains juifs ultra-orthodoxes pour<br />
annoncer la venue prochaine du Messie.<br />
Shmuel Rabinovitch, rabbin du "Mur occidental",<br />
selon son appellation hébraïque, a expliqué<br />
mercredi que des fidèles avaient découvert<br />
la tache il y a quatre jours, alors<br />
qu'ils priaient au pied du mur. Certains mystiques<br />
croient que le “mur pleure" et annonce<br />
la venue du Messie, a-t-il ajouté. Le rabbin<br />
Rabinovitch et l'Autorité des antiquités<br />
israéliennes surveillent attentivement la<br />
marque de 40cm sur 10, sur une pierre à mihauteur<br />
du mur, afin de voir si elle s'élargit.<br />
La puce du canard<br />
s'attaque aux baigneurs<br />
GRENOBLE (AFP) - <strong>Les</strong> cas de baigneurs attrapant<br />
la puce du canard, un parasite qui<br />
provoque des démangeaisons, se sont multipliés<br />
ces dernières années dans le lac<br />
d'Annecy et les autorités qui ont commencé<br />
de prévenir les vacanciers, sont désormais<br />
sur le pied de guerre.<br />
Le syndicat intercommunal qui gère le lac,<br />
<strong>d'une</strong> superficie de 27 kilomètres carré a ouvert<br />
mercredi à Annecy-le-Vieux (Haute-<br />
Savoie) un point info, où une étudiante en<br />
médecine informe les baigneurs et vacanciers<br />
sur la puce du canard. <strong>Les</strong> premiers cas<br />
de baigneurs ayant attrapé ces puces sont<br />
apparus en 1994 et se multiplient depuis.<br />
HOROSCOPE<br />
Bélier : 21 mars-19 avril<br />
Un problème immobilier risque de réapparaître.<br />
Ne soyez pas négligent(e) et réglez-le<br />
vite, qu'il s'agisse d'un loyer en retard ou de<br />
charges impayées Si vous avez des difficultés<br />
comptez sur vos amis : ils vous aideront. Rien ne<br />
va plus! votre partenaire vous irrite, votre famille vous<br />
tape sur les nerfs, la vie quotidienne est jalonnée de<br />
mésaventures et de contretemps. Tout vous barbe.<br />
N'exagérez-vous pas un peu? Sortir entre amis devrait<br />
vous aider à balayer ce pessimisme qui vous rend triste.<br />
Vous pourriez peut-être faire de nouvelles connaissances?<br />
Taureau: 20 avril - 20 mai<br />
Un dossier en suspens aboutit, un rendez-vous<br />
que vous sollicitez vous est accordé, un prêt<br />
que vous demandiez reçoit une réponse positive.<br />
Bref, rien que de bonnes nouvelles en<br />
perspective. Vous êtes tourné vers les autres; votre entourage<br />
peut tout vous dire, en particulier vos frères et<br />
sœurs qui ont droit à toute votre attention. La période<br />
est également favorable pour un petit voyage en amoureux.<br />
Faites une sélection dans vos activité et trouvez<br />
du temps pour vous occuper de vous. Un bon équilibre<br />
mental est indispensable à votre bien-être physique,<br />
soyez zen.<br />
Gémeaux: 21 mai-21 juillet<br />
Des planètes dans votre signe indiquent une<br />
mise en avant de vos possibilités, vous donnent<br />
de l'élan et élargissent vos possibilités<br />
C'est bon pour trouver un emploi ou gravir des<br />
échelons, bref, prendre la tête du peloton. Vous ferez<br />
des folies pour gâter votre partenaire ou chouchouter<br />
vos petits. Quand on aime on ne compte pas, n'est-ce<br />
pas? Si vous n'êtes pas très en forme, ne précipitez pas<br />
les choses et reportez certains de vos rendez-vous à<br />
une date ultérieure.<br />
Cancer: 22 juin-22 juillet<br />
<strong>Les</strong> changements espérés s'annoncent en bonne<br />
voie. Surtout, ne forcez rien, laissez agir le<br />
temps. Cette semaine, il vous reste encore des<br />
efforts à accomplir: sachez dire non et mettre<br />
un terme aux situations qui ne vous conviennent plus.<br />
Votre cœur bat la chamade. Vous aimez un peu, beaucoup,<br />
la personne qui partage votre couette! si vous êtes<br />
seul(e), séchez vos larmes et allez au bal, quelqu'un<br />
vous y attend! Privilégiez les promenades entre amis,<br />
les jeux de détente ainsi que les régimes sages et équilibrés<br />
C'est la grande forme.<br />
Michael Jackson<br />
directeur de club de football<br />
LONDRES (Reuters) - Michael Jackson est<br />
devenu directeur honoraire d'un obscur club<br />
de football anglais, Exeter City, duquel il<br />
est "tombé amoureux", à en croire Uri Geller,<br />
ami de la star de la pop et co-directeur du<br />
club de D3. Le chanteur américain a découvert<br />
Exeter City lors <strong>d'une</strong> tournée de<br />
charité de mois dernier. “Quand je lui ai demandé<br />
ce qu'il connaissait du football, il<br />
m'a dit 'absolument rien, mais j'adore Exeter<br />
City’. Plusieurs milliers de fans avaient applaudi<br />
l'interprète de "Thriller" lors de sa<br />
venue à Exeter, ville du sud-ouest de<br />
l'Angleterre, en juin. Michael Jackson sera<br />
désormais habilité à participer au conseil<br />
d'administration du club et à voter les décisions<br />
sur les transferts des joueurs.<br />
<strong>Les</strong> loutres canadiennes<br />
indésirables en Écosse<br />
LONDRES (Reuters) - Deux loutres canadiennes,<br />
hébergées dans un refuge écossais,<br />
bénéficient <strong>d'une</strong> protection 24 heures sur<br />
24 pour échapper à l'agressivité de leurs<br />
congénères déconcertés par leur “accent<br />
étranger", rapporte mercredi la presse locale.<br />
Le National Sea Live Sanctuary d'Oban a<br />
installé une clôture électrique et des caméras<br />
de surveillance pour protéger ses invités<br />
canadiennes baptisés Fingal et Sula, révèle<br />
The Independent. Bien que deux fois plus<br />
grandes que leurs cousines écossaises, Fingal<br />
et Lula sont victimes de leur accent étranger<br />
et de leur odeur. "<strong>Les</strong> animaux utilisent des<br />
Lion: 23 juillet-22 août<br />
Excellents influx planétaires. Vous êtes stimulé(e),<br />
avec de l'enthousiasme et de la<br />
confiance en vous. N'hésitez pas à croiser le<br />
fer pour arriver à vos fins et régler au mieux<br />
vos problèmes financiers. Vous comprendrez mieux<br />
votre comportement amoureux, vos erreurs systématiques<br />
ou vos cohérences. Une prise de conscience qui<br />
peut vous être fort utile pour l'avenir. Dans la mesure<br />
du possible, évitez de déclencher un processus que vous<br />
ne pourriez totalement maîtriser au sein de votre famille.<br />
Vierge: 23 août-22 septembre<br />
<strong>Les</strong> choses se passent plutôt bien et se passeront<br />
encore mieux si vous êtes prudent(e).<br />
Attention car vos échanges seront un peu<br />
confus: vous risquez même de vous faire manipuler<br />
par des personnes pas toujours honnêtes. Ouf,<br />
Vénus redevient votre amie et vous invite à jouer, sortir,<br />
dans les bras d'un partenaire que l'on vous enviera.<br />
En revanche l'amitié ne sera pas au rendez-vous car<br />
une trahison mettra vos nerfs en boule. Même si beaucoup<br />
de choses se passent en coulisse, il est important<br />
de résoudre vos problèmes avant de vous occuper de<br />
ceux des autres.<br />
Balance: 23 septembre-23 octobre<br />
Votre art à toujours refuser les actions où vous<br />
n'avez pas le temps de peser le pour et le contre<br />
sert, en général, vos intérêts. Mais en ce moment,<br />
il faut vous décider vite car de vraies<br />
chances s'offrent à vous. Le climat laissera à désirer. Une<br />
lassitude devant le quotidien et les responsabilités vous<br />
poussera à nouveau au jeu de la séduction; vous rendrez<br />
jaloux(se) votre partenaire. Bonne résistance physique<br />
mais ne tirez pas trop sur la corde, même si vous<br />
vous sentez capable et libre de faire ce que vous voulez.<br />
Scorpion: 24 octobre-22 novembre<br />
Magnifique période pour votre vie professionnelle,<br />
particulièrement si vous faites des<br />
études ou si votre travail vous conduit à vous<br />
déplacer. Vous vous rapprochez de la personne<br />
que vous aimez. <strong>Les</strong> réconciliations hors ou sur<br />
l'oreiller ont du bon. C'est aussi une période riche sur<br />
le plan amical. Peut-être une amitié amoureuse très<br />
tendre et très prometteuse. Ne commencez pas cette<br />
semaine en renaudant par rapport à votre surcharge de<br />
travail. Vos forces en seraient torpillées.<br />
FAUT L’FAIRE !<br />
dialectes communs, mais les sons qu'elles<br />
émettent étant différents, il sera difficile pour<br />
ces loutres canadiennes de communiquer<br />
avec leurs congénères", a expliqué Matthews<br />
Evans, expert en communications animales<br />
à l'Université de Stirling.<br />
Il y a quelques années, l'arbitre de la finale<br />
de Coupe du monde, l'Italien<br />
Pierluigi Collina, s'était vu offrir par la<br />
Fédération allemande de football (DFB)<br />
un séchoir à cheveux. La DFB espère que<br />
le plus célèbre chauve des hommes en<br />
noir ne lui en tiendra pas rigueur.<br />
Source: Agences de presse<br />
Sagittaire: 23 novembre-21 décembre<br />
Ne jouez pas les despotes. Vos collaborateurs,<br />
même subalternes, ont le droit de respirer le<br />
même air que vous. Heureusement, une rentrée<br />
d'argent quasiment miraculeuse va adoucir<br />
votre humeur. Vous reprenez les choses en main et<br />
réagissez sur vos amours passées, présentes et à venir.<br />
Vous pourrez être conduit(e) à réviser certains de vos<br />
jugements, à chercher en vous les clés qui ouvriront votre<br />
cœur à ceux que vous aurez choisis en toute lucidité.<br />
Vous rayonnez et votre énergie est excellente. Profitez<br />
de ces moments en famille ou avec des amis pour vous<br />
laisser aller a de franches rigolades.<br />
Capricorne 22 décembre-19 janvier<br />
Soit vous augmentez et diversifiez vos activité<br />
afin d'augmenter vos revenus, soit vous révisez<br />
vos dépenses. Vous remettrez en question<br />
des valeurs qui vous soutenaient jusqu'ici.<br />
Peut-être prendrez-vous de la distance par rapport à vos<br />
ambitions? Si, dans ce domaine, vous éprouvez l'envie<br />
de faire une mise au point en profondeur ou même<br />
le grand ménage ne vous en privez pas. Toute relation<br />
sentimentale établie sur des valeurs qui ne sont<br />
pas les vôtres vous casse les pieds. Un tourbillon d'amis<br />
vous permettra de passer d'agréables moments dans un<br />
mouvement d'étranges très sympathiques.<br />
Verseau: 20 janvier-18 février<br />
Belle énergie dans la conduite de vos affaires.<br />
En privilégiant les intérêts de votre entreprise,<br />
vous renforcerez votre position. Pour couronner<br />
le tout, vous gagnerez en popularité<br />
car vous saurez manier force et diplomatie. Vos relations<br />
affectives seront bonnes, animées, toniques et<br />
vous réaliserez de nombreux projets avec la personne<br />
aimée. Veillez toutefois à préserver votre liberté individuelle<br />
et à respecter la sienne. Fiez-vous à votre instinct.<br />
Poissons: 19 février-20 mars<br />
Vous connaissez quelques expériences frustrantes.<br />
Mais elles seront fort intéressantes et<br />
constitueront un trésor pour l'avenir. Une semaine<br />
enfin réjouissante ! Vous serez conquérant(e).<br />
Une histoire va prendre bonne tournure. En<br />
tout cas, il y a de la gaieté, des changements heureux,<br />
des nouvelles qui vous apaisent. Evitez de vous cloîtrer<br />
dans une activité qui vous prive de contacts avec<br />
la nature. Pensez à marcher et à vous oxygéner.<br />
Source: Agences de presse<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 517 - Du 5 au 11 juillet 2002
POST-SCRIPTUM<br />
CYBERCONFRERES<br />
L'électronique mène à la folie<br />
Il faut en sortir<br />
Des patates . Des patates....<br />
Dans un immeuble une entreprise<br />
est mandatée par le syndic<br />
pour refaire les revêtements<br />
de sol de tous les habitants.<br />
Dans l'un des appartements un<br />
locataire se plaint, en effet le<br />
plafond de la chambre est moisi.<br />
Ce n'est pas la première fois<br />
que le plafond est repeint. Le<br />
service technique en prend note.<br />
Quelques jours après le poseur de<br />
revêtement se présente à l'étage<br />
supérieur afin de poser le nouveau<br />
revêtement. Stupeur, le locataire,<br />
un monsieur âgé, refuse.<br />
Après tractations avec le syndic,<br />
celui-ci finit par accepter.<br />
Ce monsieur avait rempli une<br />
chambre avec de la terre et cultivait<br />
des pommes de terre…<br />
• J'ai oublié kèke chose<br />
Client : J'arrive pas à copier un<br />
CD ! Çà marche jamais, la touche<br />
“enregistrer”, elle reste bloquée.<br />
Tech : Vous faites comment pour<br />
copier le CD ?<br />
Client : Je le mets là, je ferme le<br />
lecteur, et j'appuie sur le triangle<br />
ici, puis sur la touche avec le<br />
point rouge.<br />
Tech : Mmmmmm, vous mettez<br />
une cassette ?<br />
Client : Une cassette ! Y faut une<br />
cassette, c'est pour ça !!! [en réalité<br />
l'entretien a duré 1/2<br />
heures...)<br />
• Le jumeau<br />
H : Banque XXX, Prénom<br />
Bonjour<br />
C : Bonjour M. je voudrais faire<br />
une demande de crédit.<br />
H : Très bien je vais tout d'abord<br />
vous demander votre nom, prénom<br />
et date de naissance.<br />
C : Je suis M. X né le 01/01/60<br />
Avec ces informations je fais le<br />
vérifications d'usage auprès de<br />
la banque de France.<br />
H :Vous êtes bien Mr X et vos<br />
prénoms complémentaires sont<br />
Y; Z vous êtes né a Paris<br />
C : Ben ouais vous êtes vachement<br />
fort, vous me connaissez?<br />
H : Non, mais vous êtes fiché à<br />
la banque de France.<br />
C : (Raccroche)<br />
10Mn un autre appel. le client est<br />
le même mais les prénoms sont<br />
dans un ordre différent.<br />
C : Non c'est pas moi qui ai appelé<br />
tout à l'heure mais j'ai un<br />
frère jumeau.<br />
Morale de l'histoire: bien essayé<br />
mais t’es tombé sur le même<br />
conseiller!!!<br />
• Poussez plus fort<br />
Dans un cinéma ...<br />
Le film est super intéressant et<br />
tout d'un coup une dame se léve<br />
pour aller aux toilettes<br />
(d'ailleurs ca me fait toujours<br />
marrer les gens qui vont aux toilettes<br />
comme ça, alors que y a un<br />
film, ils pourraient pas y aller<br />
avant? ou se retenir ??? Enfin le<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> - N° 518- Du 5 au 11 Juillet 2002<br />
débat n'est pas là ... )<br />
Toujours est-il que 10 minutes<br />
après la dame en question est<br />
toujours en train de suer corps<br />
et âme sur cette , je cite, “putain<br />
de chierie à la con de je suis<br />
en train de rater le film de merde<br />
de mais de qui se fout-on de<br />
porte". Sur cette métaphore on<br />
ne peut plus poétique, elle part<br />
chercher dans un élan de bonté<br />
et de gaieté pure ( quoique .. ) un<br />
responsable pour résoudre son<br />
problème. Le technicien spécialisé<br />
dans les portes ( une vendeuse<br />
de bonbons ) arrive et demande<br />
la nature exacte du problème.<br />
C: Ça fait 20 minutes que je<br />
m'escrime a tirer sur cette putain<br />
de porte de merde. mais de qui<br />
se fout-on ? je veux etre remboursée<br />
!!!<br />
H: Avez-vous pensé a pousser<br />
la porte ?<br />
C: Ha! mais vous me prenez pour<br />
une conne en plus, je vais porter<br />
plainte moi madame, on vous<br />
retirera votre poste espèce de<br />
mal élevée ... Sur ce la cliente<br />
pour appuyer sa menace pousse<br />
la porte qui, ô miracle, s'ouvre<br />
H: Ce fut un plaisir madame !<br />
Au revoir madame !<br />
C : .... Comme quoi le spectacle<br />
est parfois plus dans la salle plus<br />
que sur l'écran ( et pour preuve,<br />
je ne me souviens plus du<br />
film).❏<br />
http://www.lebetisier.com<br />
Faut-il vous l’envelopper ?<br />
Sieste cosmique<br />
Par Amale Samie<br />
Qu'est-ce que c'est que cette vie? Dès que tu sors de ton lit, le monde<br />
te dégringole dessus par avalanches pas blanches. Et quand tu quittes<br />
ta maison, tu mets machinalement ton bras sur ton visage dans un<br />
geste vain d'autodéfense. T'as qu'une seule phrase qui te martèle la tête<br />
"Allah ykherrej had ennhar bi kheir ". On ne s'en rend même plus compte,<br />
il y a d'abord le premier mendiant, puis le premier pickpocket, puis le premier<br />
agent de la circulation qui te gaule au moment où t'as grillé un feu et<br />
après, va palabrer pour t'en tirer sans dommages. 400 balles le PV, ça fait<br />
cher de la conduite conquérante. Généralement, on s'en tire avec une ferme<br />
admonestation et une charge fumante contre les chauffards, les irresponsables,<br />
les criminels et les distraits.<br />
Si tu es depuis longtemps dans ton boulot, tout va bien, à part que tu te dis<br />
que t'as été esclave trop longtemps, et puis d'ailleurs tu t'attrapes le <strong>Maroc</strong><br />
en pleine poire à ta sortie du travail parce que le 37 ème mendiant de la<br />
Restez<br />
au lit lundi<br />
prochain,<br />
je vous écris<br />
un mot<br />
d’excuse.<br />
journée te montre ses moignons juste devant<br />
ton turbin, comment tu peux manger après<br />
ça? Remarque, si t'es fonctionnaire ou employé<br />
dans une boîte archaïque ou même dans une<br />
start-up ultra dans le vent, c'est encore pire, tu<br />
écopes et tu fermes ta gueule. Alors avec cette<br />
rafale d'agressions quotidiennes entamées<br />
au saut du lit, tu ne préfères pas ne plus jamais<br />
sauter du lit?<br />
Ça y est j'en ai par-dessus la tête. Je ne suis pas<br />
fait pour ça. Tout travail effectué hors de mon<br />
lit entre dans le strict cadre des heures sup ou<br />
à l'occasion d'un exercice de survie, ou enco-<br />
re dans le cadre <strong>d'une</strong> permanence de crise. Une question: si l'espèce humaine<br />
avait été destinée au travail n'aurait-elle pas naquit avec une pioche<br />
dans la main? Nous qui arrivons au monde avec un poil phénoménal dans<br />
la paume, sommes-nous assez intransigeants sur la dignité des hommes en<br />
les invitant à rester au lit, lundi prochain? Si vous êtes des hommes, laissez<br />
votre réveil sonner deux fois, lundi prochain, et puis envoyez le s'écraser<br />
contre le mur. Si vous êtes des femmes, restez au lit aussi avec l'homme<br />
de votre vie. <strong>Les</strong> gosses n'ont qu'à aller à l'école le ventre vide, il suffit<br />
de leur hurler: "Bon sang, on n'a pas que ça à faire, des petits-déjeuners à<br />
ne plus finir, lehlib ou el qahoua, atay, msemmen, corn flakes, zit el oûd,<br />
khbayez ou zbida et surtout khbayez bla zbida, bandes de voraces, graine<br />
d'ogres, vous mangerez dimanche prochain, d'ici là, je reste avec votre papa<br />
que voilà, tout malade le pauvre msikine, alors sortez en silence, sur la<br />
pointe des pieds, je vais le veiller pendant votre absence, non, ne pleurez<br />
pas, il va pas mourir, et toi, mouche-toi le nez ou je t'assomme!".<br />
Mais je vous connais, vous êtes parfaitement capables de ne pas vous rendormir<br />
après la sortie des gosses. Petits chenapans. On ne peut pas vous faire<br />
confiance. Dès qu'on a le dos tourné, vous faites des trucs et parfois même<br />
des choses. C'est pas poli de pas faire attention à mes conseils parce que<br />
vous êtes si pressés que je finisse mon discours pour retourner au lit. Je savais<br />
pas que j'avais des lecteurs aussi coquins et des lectrices si polissonnes.<br />
Je vous écris un mot pour votre directeur pour votre absence de lundi prochain.<br />
" Je soussigné A. S., écriveur de chroniques, atteste par la présente<br />
que mes lecteurs se sont réveillés avec une grippe de force et d'origine indéterminée,<br />
ce lundi matin, alors ils se sont recouchés, je vous prie, monsieur<br />
leur chef, de les oublier, merci, sinon je viens te tailler les oreilles en<br />
pointe, ya cheffar".<br />
Avec ça, vous êtes parés, vous ne verrez plus aucun mendiant, vous ne brûlerez<br />
plus aucun feu, vous ne serez pris dans aucune rixe. Vous n'aurez pas<br />
besoin de vous syndiquer. Une chose: l'université de Harvard vient de publier<br />
les travaux <strong>d'une</strong> équipe de recherche sur le sommeil humain. Résultat:<br />
les siesteurs brevetés sont très efficaces l'après-midi parce que leur cerveau<br />
s'est reposé et se trouve dans les mêmes dispositions que le matin au réveil:<br />
une journée nouvelle qui commence. Et comme on a décidé de replonger<br />
dans le sommeil dès le réveil, ça ne change pas grand-chose. Surtout pour<br />
les mendiants.❏<br />
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