169 - Diocèse de Montpellier

Pas mariée, sans enfant, le but se
précisant et elle cite cette petite
histoire bien connue de celui qui
remarque des pas dans la poussière
de la route : quatre pas,
puis soudain plus que deux empreintes
! Que se passe-t-il ? Et le
Seigneur de “souffler : “Je te portais”.
Pas de doute pour Patricia ;
le Seigneur veillait aussi sur
sa démarche.
Pour mieux comprendre
Cela, elle le reconnaît maintenant
lorsque, comme elle le dit,
“Je revois le chemin parcouru
depuis Assise”. Elle qui avait
confié un jour pourtant qu’elle
voulait se marier et avoir…
six enfants !
Aujourd’hui sa propre vocation,
elle ne la vit et ne l’explique
qu’en la situant parmi toutes les
autres et en particulier parmi ces
“vocations” de grands-parents,
de parents, de tous ceux qui
tentent de devenir, en famille,
de “vieux sages” en aidant les
autres : les enfants à grandir,
les souffrants à trouver le lien
d’amour et d’espérance avec
ceux qui les aident. Imiter saint
François en allant à “la rencontre
de l’autre pour mieux comprendre
le monde”. Sans forcer
le trait, sans s’imposer dit sœur
Patricia qui, en ces temps de
Pâques, unie à Dieu par cette
alliance toute neuve, s’efforce
de répondre aux hommes et
aux femmes d’aujourd’hui bien
bousculés dans leur vie quotidienne.
“En 2002, lors de mes
vœux temporaires, on m’a donné
un chèque en blanc” reconnaîtelle
en souriant. Elle passera
sa vie à honorer sa “signature”,
son engagement.
Le 29 mars, devant sa maman
et sa sœur qui, seules de la
famille, ont pu faire le long
voyage d’un bout à l’autre du
pays, dans sa robe de bure
toute neuve, ceinte de la cordelière
où s’accroche la croix, la
voilà prête, un peu plus, pour
“marcher” vers ceux qui l’attendent
sur la route choisie. Bonne
route sœur Patricia !
Robert Scotto
“Dieu appelle tout homme,
toute femme à suivre
le chemin du Christ”
A l’occasion
de la journée
de prière pour les
vocations, le 13 avril,
le service diocésain
des vocations précise
les fondements de la
vocation chrétienne.
Pour beaucoup, la vocation
semble être réservée à un
petit groupe de personnes
: les religieux (religieuses)
et les prêtres.
En fait, c’est tout chrétien qui est
appelé (le mot “vocation” vient du
latin “vocare”, qui veut dire appeler).
Dieu appelle tout homme, toute
femme à suivre le chemin du Christ.
C’est la vocation chrétienne de tout
baptisé. Le Concile Vatican II a revalorisé
la vocation baptismale comme
véritable chemin de sanctification.
Tous, par notre baptême, nous
sommes devenus “prêtre, prophète
et roi” avec la triple mission de la
prière, de l’annonce de la Bonne
Nouvelle et du service des autres.
Pour vivre cette vocation commune
de tous les baptisés, qui est la
vocation à la sainteté, il existe de
nombreux chemins que l’on peut
emprunter, des chemins qui sont
autant de vocations particulières.
1 - Différentes manières de vivre
l’Evangile selon les situations et
selon les personnes.
a - Il y a le célibat choisi en vue
du Royaume
* Etre évêque, prêtre ou diacre
permanent (célibataire) : les ministres
ordonnés réalisent sacramentellement
la présence, au milieu
de nous, du Christ ressuscité qui
appelle et envoie. Le ministère ordonné
nous renvoie au Christ qui
préside l’Eglise et l’anime par l’Esprit
saint. Il nous redit que nous ne
sommes pas réunis en notre nom
propre mais au Nom d’un Autre.
Evêques, prêtres et diacres préservent
les communautés chrétiennes
de tout enfermement sur ellesmêmes
en les ouvrant constamment
au dynamisme et à l’horizon
universel de la mission.
Ils sont aussi le signe de l’apostolicité
de l’Eglise : la Parole qu’ils
annoncent et qui fait naître et vivre
l’Eglise vient des Apôtres.
Les évêques et les prêtres sont ordonnés
pour le sacerdoce, à l‘image
du Christ Prêtre souverain et éternel
(He 9, 11-28) : ils annoncent
l’Evangile, sanctifient le Peuple
chrétien par la célébration des sacrements
et président à la construction
de l’Eglise. Les diacres, eux, sont ordonnés
pour le service, à l’image du
Christ Serviteur : ils sont au service
du Peuple de Dieu pour la “diaconie”
de la liturgie, de la Parole et de
la charité (Lumen Gentium 29).
* Etre religieux(se) dans un monastère
ou dans la vie apostolique. Il
s’agit d’une vie en communauté.
Etre moine, moniale, religieuse
contemplative... c’est être fasciné
par l’absolu du Dieu-Amour, attiré
par Jésus-Christ qui invite à tout
quitter pour le suivre. Ils vivent en
communauté de charité ; leur vie
quotidienne est rythmée par la prière,
l’écoute de la Parole de Dieu, le
travail. Au cœur de l’Eglise et du
monde, ils communient aux joies et
aux espoirs, aux combats de leurs
frères les hommes, afin que “tous
aient la vie” !
Ordination diaconale en vue
du sacerdoce de David Cortès
le 8 décembre dernier, à l’église
Don-Bosco de Montpellier.
La vie religieuse apostolique est
une vie à la manière des apôtres
“témoins et veilleurs” au cœur du
monde. C’est une vie tout entière
consacrée à Dieu et donnée au
service des frères (pastorale, enseignement,
soins des malades, engagements
sociaux, accompagnement
des personnes...)
Tout en étant envoyé au cœur
du monde, la religieuse ou le
religieux vit une certaine rupture
d’avec le monde, selon l’appel
de Jésus dans l’Évangile :
“Viens, suis-moi” (Mc 10,21)
Sa vie de prière a trois facettes :
célébrer l’amour infini de Dieu,
connaître et aimer davantage Celui
qu’il ou (elle) suit, présenter à Dieu
la vie de tous les hommes,
Il (ou elle) vit en communauté ; sa
vie fraternelle témoigne que Dieu
est Père de tous et annonce la fraternité
universelle promise.
Il (ou elle) est au service des autres,
à travers un envoi en mission avec
une tâche précise, visible.
* Etre membre d’un institut séculier,
“séculier” parce qu’il (ou
elle) vit dans le “siècle”, c’est à
dire le monde ; c’est être présent
à la manière du levain dans la
pâte… Le don total de soi à Dieu
s’enracine dans l’unique consécration
du Baptême fortifiée par
le sacrement de la confirmation.
L’offrande de toute sa vie à Dieu
se concrétise par un lien reconnu
par l’Eglise : vœux, engagement,
promesse…
EPH n° 169 - 10 avril 2008
© Jean Monnier