169 - Diocèse de Montpellier

Extrait de l’homélie
de M gr thomazeau
“(…) Je méditerai ce soir
avec vous à partir de la
prophétie d’Isaïe (61,
19) : “Ceux qui pleurent,
je les consolerai… au lieu
de la cendre de pénitence
(mercredi des Cendres), je
les parfumerai avec l’huile
de joie”. Les grandes heures
de la Semaine Sainte
répondent à la question
émerveillée : “Qui donc
est Dieu pour nous aimer
ainsi ?”
La multiplicité des tâches
à accomplir dans le ministère
du prêtre tout comme
l e s e n g a -
gements si
variés des
fidèles engendrent,
si
on n’y prend
g a r d e , u n
r i s q u e d e
saturation et
de fléchissement.
La joie a-t-elle déserté
le cœur ? Si c’est le
cas, c’est un avertisseur
qui invite à rebondir.
Comme il est roboratif de
se remémorer le caractère
ineffaçable de l’onction du
Saint Chrême qui parfume
nos vies avec l’huile de
joie, onction renouvelée
lors de la confirmation.
Ce n’est aucunement de
la sensiblerie, mais urgent
pour la mission. Les
hommes de notre temps
ont besoin de reconnaître,
chez les consacrés
par l’onction du baptême
et pas seulement chez
les prêtres, la joie que
ceux-ci ressentent d’être
avec le Seigneur. La joie
que rien ne devrait nous
ravir, selon la promesse
de Jésus, est comme le
sceau de notre appartenance.
Elle atteste que,
par le don de l’Esprit
Saint, notre vie est déjà
habitée, comme intérieurement
transfigurée.
La liturgie de bénédiction
des Huiles célèbre le don
de Dieu, la consolation
aux hommes pour toutes
les étapes de leur vie, y
compris l’épreuve de la
maladie.
Jésus, à Nazareth, inaugure
sa vie publique par
la proclamation de la prophétie
d’Isaïe. Il enseigne
que l’onction, signe de
l’Esprit Saint invisible, est
Par le don
de l’Esprit Saint, notre
vie est déjà habitée,
comme intérieurement
transfigurée
en même temps envoi en
mission. Est-ce vraiment
dans la joie du cœur
qu’au terme du chemin
du Carême nous abordons
la célébration des fêtes
pascales ?
Comment suivre Jésus
dans sa montée vers
Jérusalem ?
Ce soir, avec loyauté,
sachons faire la vérité et
repérer le fardeau sous
lequel, qui sait, nous
peinons : doutes, amertume,
réconciliations indéfiniment
différées, tant
de ruminations, ces plis
de l’âme que l’huile de
joie assouplira, guérira.
Si ça pouvait comme
baigner dans l’huile !
N’est-ce pas l’étape de
lumière, de consolation
et de guérison nécessaire
pour célébrer la
Pâques ?
Déjà au III e siècle, le
Pasteur d’Hermas exhortait
: “Chasse de ton
âme la tristesse, car elle
est la sœur du doute et
de la colère. Extirpe donc
de ton cœur la tristesse,
et ne gêne pas en toi
l’Esprit Saint qui habite
en toi… car la prière de
l’homme triste n’a jamais
la force de monter vers
Dieu”. Mais comment
concilier la Sainte Agonie
à Gethsémani et la promesse
de la joie que nul
ne pourra ravir ?
Alors le renouvellement
des
engagements
des serviteurs
q u e s o n t l e s
ministres ordonnés,évêques,
prêtres et
diacres, prend
tout son sens
pour un nouvel élan. Il
s’agit de fortifier l’ardeur
pour la mission, sans
se laisser désarçonner
avec le sentiment d’être
comme assis entre deux
chaises. On attendait du
renfort pour faire comme
avant, là où il faut, guidés
par l’Esprit Saint,
ouvrir un chemin non
tracé et faire du nouveau.
Nous allons vers
un fonctionnement ecclésial
différent, dans lequel
nous pouvons ensemble
témoigner qu’on ne se
laisse pas entraîner dans
la tentation fataliste qu’il
n’y aurait rien à faire.
L’Esprit Saint Créateur
agit avec nous, il habite
l’Eglise, “Temple de l’Esprit”.
(…)”
La suite de l’homélie sur
catholique-montpellier.cef.fr
Lors de la messe chrismale le Saint
Chrême a été consacré. Utilisé pour
le baptème, la confirmation
et les ordinations, il a été mis
dans des petits flacons confiés
à toutes les paroisses du diocèse.
EPH n° 169 - 10 avril 2008
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