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THÈSE

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qui n'avait qu'un pouvoir juridique (règlement des litiges fonciers, distribution des terres aux aînés<br />

des groupes domestiques, préservation du patrimoine). Mais la gestion économique des terres<br />

reposait sur le chef du groupe domestique, de sorte qu'en pays bété, l'aîné de chaque famille<br />

patriarcale est le responsable des terres familiales. C'était lui qui en assurait la redistribution entre<br />

les membres du groupe : fils, neveux, cousins, petits frères. Cependant cette redistribution n'était<br />

pas systématique. Elle était conditionnée par le maria.:;.;; qui permettait à l'homme de se constituer<br />

une main-d'oeuvre pour les travaux agricoles.<br />

Ainsi dans la société bété, ordre social et ordre économique s'inscrivaient dans une<br />

dynamique orientée vers la recherche d'une plus grande cohésion familiale, vers l'intégration et<br />

l'évolution de l'individu dans un cadre communautaire. Dans le contexte d'une économie de<br />

subsistance où les ambitions étaient limitées, ce système avait parfaitement fonctionné.<br />

La colonisation, en introduisant les cultures de rente, a bouleversé les structures SOC\O­<br />

économiques traditionnelles. En effet, la création des plantations a fait naître l'appropriation privée<br />

du sol. Par conséquent, le père tend de plus en plus à laisser ses biens en héritage à son fils.<br />

L'homme est devenu planteur. En s'intéressant à l'agriculture, la division traditionnelle du travail se<br />

trouve modifiée. La femme continue à cultiver les vivriers, mais participe aussi aux cultures<br />

industrielles. Toutefois, ces cultures vivrières, en devenant commerciales, assurent de plus en plus à<br />

la femme une certaine autonomie financière.<br />

Ainsi donc l'économie de plantation a modifié les rapports entre neveux et oncles, entre aînés<br />

et cadets, entre hommes et femmes. De plus, elle a attiré vers le pays bété des populations<br />

étrangères à la région.<br />

2. Un milieu ouvert aux immigrants.<br />

2.1. Les phases d'arrivée des immigrants.<br />

La dynamique démographique de la région de Daloa n'est pas due au seul fait de la croissance<br />

naturelle. Les mouvements migratoires y ont également participé, grâce au commerce et à<br />

l'économie de plantation.<br />

La première phase d'arrivée des allogènes se situe entre 1905 et 1950. Elle peut se subdiviser<br />

en deux épisodes dont le premier est lié à la création du poste de Daloa et va de 1905 à 1920. Cette<br />

période se caractérise par l'arrivée dans la région de commerçants dioula, sénégalais, fanti, n'zima,<br />

appolonien, baoulé et libano-syriens, impliqués dans le commerce de la kola, du caoutchouc, des<br />

palmistes et de l'huile de palme. Ils travaillaient pour leur propre compte ou jouaient les<br />

intermédiaires entre les populations autochtones et les maisons européennes de la côte ou de<br />

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