THÈSE
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dans le voisinage d'une ville. Aussi peut-on admettre que, théoriquement, toute ville possède un<br />
espace périurbain. Cette définition n'est fondée sur aucune manifestation géographique particulière<br />
qui limiterait son application à quelques cités seulement. C'est pourquoi, pour pallier cette<br />
imprécision, nous avons entrepris de définir l'espace périurbain plutôt en fonction de l'intensité des<br />
interactions qui existent entre une ville et sa campagne environnante. Pour ce faire, trois niveaux<br />
d'analyse ont été retenus qui correspondent à différentes échelles des. :,dations villes-campagnes.<br />
Le premier niveau définit la zone d'influence de la ville par les services rares. Dans le cas qui<br />
nous concerne, Daloa est un chef-lieu de département. En raison des services spécialisés et des<br />
grandes administrations qui y sont implantés et de· j'équipement commercial assez étoffé dont elle<br />
dispose, Daloa constitue le premier grand centre auquel les populations du département et même<br />
des départements voisins s'adressent pour leurs besoins en produits manufacturés, en soins de santé,<br />
pour des opérations financières ou le règlement des problèmes juridiques et administratifs, si ceux<br />
ci ne peuvent être satisfaits à un niveau inférieur de la hiérarchie urbaine.<br />
Cette zone d'influence traduit les relations villes-campagnes qui s'exercent sur une grande<br />
aire. Les déplacements vers la ville y sont occasionnels, leur rythme étant mensuel ou annuel.<br />
Le deuxième niveau détermine la zone d'influence de la ville pour des relations<br />
hebdomadaires. Elle correspond, dans le cas de Daloa, à l'aire d'attraction du «jour principal du<br />
grand marché ». En effet, depuis 1920, vendredi est le jour où des paysans affluent de la plupart des<br />
villages pour y effectuer des échanges commerciaux ou régler leurs problèmes.<br />
Le troisième niveau est une zone à l'intérieur de laquelle les rapports entre la ville et sa<br />
périphérie sont étroits. Sa taille est mesurable grâce aux échanges quotidiens qui s'établissent entre<br />
ces deux milieux. Elle définit l'aire des influences réciproques les plus intenses entre le centre<br />
urbain et sa périphérie. La ville exerce sa tutelle sur la campagne environnante en pompant une<br />
partie de sa population, en vendant aux ruraux des produits manufacturés, en introduisant des<br />
perturbations novatrices dans l'agriculture périurbaine, en y renvoyant ce qu'elle ne peut plus<br />
recevoir: lotissements, équipements, établissements industriels et tertiaires.<br />
Néanmoins, le milieu rural tire avantage de la ville. En tant que marché de consommation<br />
privilégié, celle-ci offre des débouchés aux produits de la terre, et par elle, les productions vivrières<br />
locales sont valorisées. Par sa proximité, elle permet aux ruraux de bénéficier des services<br />
administratifs et de santé, des établissements scolaires et des emplois qui y sont implantés.<br />
C'est sous l'angle de cette interdépendance entre villes et campagnes que nous percevons<br />
l'espace périurbain des villes ivoiriennes. Celui-ci se caractérise par des modes d'occupation variés<br />
du sol qui vont des formes d'expansion urbaine à l'aménagement de l'espace rural et par des<br />
mouvements quotidiens de population entre le centre urbain et sa périphérie.<br />
Ainsi défini, comment peut-on cartographier avec précision l'espace périurbain ?<br />
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