THÈSE
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1.2. Analyse critique de ces définitions.<br />
Malgré l'ambiguïté que présente la définition de ce concept, l'espace périurbain se distingue<br />
des espaces urbain et rural par des caractéristiques propres et par une évolution particulière, mais<br />
liée à celle de la ville dont il dépend. Or l'urbanisation est d'abord un fait social avant d'être un<br />
phénomène géographique. Toute ville porte en elle l'histoire d'une société; celle-ci se lit dans le<br />
paysage urbain au niveau de l'architecture ou des monuments. Elle véhicule sa culture par le biais<br />
des modes de vie qui s'y élaborent, traduit les aspirations individuelles ou collectives de ses<br />
membres par le choix des lieux de résidence et des types d'habitat et exprime son niveau de<br />
développement économique avec la concentration ou la dispersion des lieux de travail liée au taux<br />
plus ou moins fort de motorisation des ménages et à la plus ou moins grande fluidité de la desserte<br />
routière. Ainsi les différentes approches des périphéries urbaines au colloque d'Angers traduisent<br />
une situation particulière, celle des villes européennes, dans un contexte socio-économique où le<br />
niveau de l'infrastructure, l'augmentation des taux de motorisation et surtout la bimotorisation de<br />
plus en plus généralisée des ménages favorisent une plus grande mobilité résidentielle. « Ainsi en<br />
France, en 1982, la proportion des familles disposant d'au moins deux voitures qui n'est que de Il<br />
% dans l'agglomération parisienne, 15 % pour l'ensemble des communes urbaines, s'élevait à 19,3<br />
% pour les communes rurales hors Z.P.I.u. (Zone de Peuplement Industriel et Urbain) et à 23,9 %<br />
pour les communes rurales en Z.P.I. U. ; les habitants de ces dernières étaient les plus motorisés<br />
avec 76 % des ménages ayant au moins une voiture contre moins de 70 % pour les communes<br />
urbaines, 62 % dans l'agglomération parisienne}} (Charrier, 1988).<br />
par :<br />
Les définitions françaises du périurbain sont fonction de cette situation. Celle-ci se caractérise<br />
un arrêt de la croissance démographique des centres-villes et une déperdition plus ou<br />
moins nette de population;<br />
un tassement, un ralentissement de celle des communes de la première voire de la<br />
deuxième couronne qui avaient connu une forte expansion en 1962-1968 et 1968-1975<br />
et qui enregistrent une diminution de leurs taux d'accroissement;<br />
un élargissement des zones résidentielles dans des campagnes de plus en plus éloignées<br />
atteignant 20 et parfois 30 à 40 kilomètres autour des villes les plus importantes.<br />
Cette définition du périurbain par le seul critère de l'évolution de la densité et de la répartition<br />
de la population autour des villes-centres n'est pas spécifique à un contexte géographique donné.<br />
Dans les processus de mutations qui affectent les campagnes proches des villes, des manifestations<br />
similaires à celles qui s'observent en France peuvent se lire autour de certaines villes d'Europe,<br />
d'Amérique, d'Asie ou même d'Afrique. Il s'agit, dans ces cas, d'effets semblables produits par ces<br />
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