THÈSE
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africains qui ont progressivement modifié leurs habitudes alimentaires. Aujourd'hui, la salade, le chou et l'oignon sont consommés par une grande fraction des urbains soit comme aliment d'appoint soit en tant qu'ingrédient entrant dans la préparation des mets. Devant un tel accroissement de la clientèle, les cultures maraîchères sont devenues conunerciales. En conséquence, certains citadins entretiennent régulièrement dans nos villes des zones maraîchères. Dans la ville de Daloa, ces cultures sont pratiquées sur les versants inférieurs, parfois en arrière-plan d'une rizière qui occupe la partie inondable de la vallée. Les maraîchers s'installant eux mêmes et individuellement. Ils occupent, dans la plupart des cas, l'espace de façon discontinue. Ainsi trouve-t-on regroupées ici et là cinq, six ou une dizaine de planches, rarement plus, séparées par de larges bandes d'herbes. Néanmoins, au quartier « Garage» et au Commerce, à proximité de la direction régionale de l'agriculture, on note la présence de deux bassins maraîchers dont la rationalité dans l'aménagement, surtout en ce qui concerne celui de Commerce offre l'exemple de ce que devrait être l'occupation des bas-fonds par cette forme d'agriculture. Ils sont impressionnants par leur paysage particulier. En effet, on y distingue sur à peu près un hectare, entièrement mis en valeur, des planches de forme ovale ou rectangulaire. Ce sont des parcelles de petite taille, disposées parallèlement ou de façon orthogonale les unes par rapport aux autres. Elles portent en cultures pures la salade, l'oignon, le chou, le persil ou la carotte dont les semences sont achetées par les jardiniers dans les magasins au Commerce et à la SODEFEL. PLANCHE VII Photo 8 - Un exemple d'aménagement rationnel de vallée infra-urbaine en cultures maraîchères: la vallée du Tétégbeu et ses versants, dans sa partie supérieure. C'est la salade qui prédomine dans ce secteur. (Cliché de l'auteur) 59
Souvent, les jardiniers cultivent à côté des légumes de type européen, ceux de type africain tels que le gombo, le piment et l'aubergine locale dont les semences leur sont actuellement distribuées gratuitement par la SODEFEL. Ils y ajoutent du dâ (groseille) et du tabac. L'arrosage de ces cultures se fait à partir de retenues d'eau que les maraîchers créent entre les parcelles ou à partir de l'eau puisée directement au marigot. En période de grand soleil, les planches sont arrosées le matin entre 7 heures et 9 heures, à midi et dans l'après-midi à partir de 16 heures. Pour le reste du temps, on les arrose le matin et le soir. Le maraîchage est pratiqué par des Dioula de nationalité ivoirienne, guinéenne ou malienne et par des Burkinabè. On estime leur nombre à 121 personnes. Pour ceux qui exercent cette activité à temps plein, elle est leur seul moyen de subsistance. Comme telle, elle constitue leur unique source de revenus. Pour les autres qui ont un travail salarié ou non, mais peu rémunérateur, le recours au maraîchage, pratiqué à temps partiel, leur pennet de faire face aux charges du ménage. En raison des multiples travaux que les cultures légumières exigent, cette activité reste avant tout familiale. L'homme, la femme et les enfants interviennent plus ou moins aux différents stades des pratiques culturales : défrichement, buttage, préparation des planches, semis, repiquage, arrosage, désherbage et récolte. Les outils utilisés sont la houe, le râteau, la pelle et l'arrosoir. Comme fertilisants, ils utilisent l'engrais N.P.K (N=Azote, P=Phosphore et K=Potasse) qu'ils achètent ou du fumier. Certains disposent d'un pulvérisateur pour le traitement phytosanitaire des cultures. Bien que la SODEFEL soit représentée à Daloa depuis 1985, les maraîchers ne sont pas encore encadrés : chacun «se débrouille» comme ils se plaisent à le dire eux-mêmes. En conséquence, certains problèmes persistent qui bloquent l'expansion de cette agriculture. En premier lieu, les problèmes fonciers. Ils sont liés au fait qu'en dehors de la riziculture irriguée qui occupe une grande partie des bas-fonds, la ville s'y étend également dans certains quartiers (7 ha au Sud A). De plus, le quartier Marais est établi en partie sur des zones basses dont certaines portions sont propices au maraîchage. Cette dynamique du bâti sur des espaces non aedificandi rétrécit les superficies cultivables. Par ailleurs, en observant le paysage des bas-fonds, on constate qu'en beaucoup d'endroits, ils sont abandonnés à la broussaille. Ce sont des friches appartenant à des riziculteurs ou à des maraîchers. Pour s'y installer, les nouveaux venus sont obligés d'en faire la demande, parfois contre paiement d'une certaine somme. Ensuite viennent les problèmes d'inondation. Ils sont imputables au manque d'encadrement qui amène le maraîcher à aménager quelquefois les planches jusqu'aux abords du lit mineur du marigot et sur les parties inondables du bas-fond. En saison des pluies, les parcelles sont alors noyées et souvent les cultures sont emportées par les eaux de ruissellement. Cela occasionne des pertes énormes et astreint le jardinier au recommencement. Enfin, il yale problème de commercialisation. En effet, une infime partie seulement de la production de légumes est auto-consommée. Le reste est vendu. Mais en raison de l'inorganisation de la profession, la commercialisation suit des circuits traditionnels et incertains. En dehors de 60
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Souvent, les jardiniers cultivent à côté des légumes de type européen, ceux de type africain<br />
tels que le gombo, le piment et l'aubergine locale dont les semences leur sont actuellement<br />
distribuées gratuitement par la SODEFEL. Ils y ajoutent du dâ (groseille) et du tabac.<br />
L'arrosage de ces cultures se fait à partir de retenues d'eau que les maraîchers créent entre les<br />
parcelles ou à partir de l'eau puisée directement au marigot. En période de grand soleil, les planches<br />
sont arrosées le matin entre 7 heures et 9 heures, à midi et dans l'après-midi à partir de 16 heures.<br />
Pour le reste du temps, on les arrose le matin et le soir.<br />
Le maraîchage est pratiqué par des Dioula de nationalité ivoirienne, guinéenne ou malienne et<br />
par des Burkinabè. On estime leur nombre à 121 personnes. Pour ceux qui exercent cette activité à<br />
temps plein, elle est leur seul moyen de subsistance. Comme telle, elle constitue leur unique source<br />
de revenus. Pour les autres qui ont un travail salarié ou non, mais peu rémunérateur, le recours au<br />
maraîchage, pratiqué à temps partiel, leur pennet de faire face aux charges du ménage.<br />
En raison des multiples travaux que les cultures légumières exigent, cette activité reste avant<br />
tout familiale. L'homme, la femme et les enfants interviennent plus ou moins aux différents stades<br />
des pratiques culturales : défrichement, buttage, préparation des planches, semis, repiquage,<br />
arrosage, désherbage et récolte. Les outils utilisés sont la houe, le râteau, la pelle et l'arrosoir.<br />
Comme fertilisants, ils utilisent l'engrais N.P.K (N=Azote, P=Phosphore et K=Potasse) qu'ils<br />
achètent ou du fumier. Certains disposent d'un pulvérisateur pour le traitement phytosanitaire des<br />
cultures.<br />
Bien que la SODEFEL soit représentée à Daloa depuis 1985, les maraîchers ne sont pas<br />
encore encadrés : chacun «se débrouille» comme ils se plaisent à le dire eux-mêmes. En<br />
conséquence, certains problèmes persistent qui bloquent l'expansion de cette agriculture.<br />
En premier lieu, les problèmes fonciers. Ils sont liés au fait qu'en dehors de la riziculture<br />
irriguée qui occupe une grande partie des bas-fonds, la ville s'y étend également dans certains<br />
quartiers (7 ha au Sud A). De plus, le quartier Marais est établi en partie sur des zones basses dont<br />
certaines portions sont propices au maraîchage. Cette dynamique du bâti sur des espaces non<br />
aedificandi rétrécit les superficies cultivables.<br />
Par ailleurs, en observant le paysage des bas-fonds, on constate qu'en beaucoup d'endroits, ils<br />
sont abandonnés à la broussaille. Ce sont des friches appartenant à des riziculteurs ou à des<br />
maraîchers. Pour s'y installer, les nouveaux venus sont obligés d'en faire la demande, parfois contre<br />
paiement d'une certaine somme.<br />
Ensuite viennent les problèmes d'inondation. Ils sont imputables au manque d'encadrement<br />
qui amène le maraîcher à aménager quelquefois les planches jusqu'aux abords du lit mineur du<br />
marigot et sur les parties inondables du bas-fond. En saison des pluies, les parcelles sont alors<br />
noyées et souvent les cultures sont emportées par les eaux de ruissellement. Cela occasionne des<br />
pertes énormes et astreint le jardinier au recommencement.<br />
Enfin, il yale problème de commercialisation. En effet, une infime partie seulement de la<br />
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de la profession, la commercialisation suit des circuits traditionnels et incertains. En dehors de<br />
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