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o 1 fig. 67 . /1 /IBékiPre'a Il" Emprise urbaine en 1955 m .. Emprise urbaine en 1988 Autre espace b6ti COMPETITION VILLE-CAMPAGNE: SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVE SourceslPhoto

De cette manière, la ville de Daloa a conquis en trois décennies 1777,62 hectares sur sa campagne périurbaine, en passant de 287,25 hectares en 1954-55 à 2064,87 hectares en 1988, soit un taux d'accroissement de plus de 619 %. Et, tout semble indiquer que cette consommation de l'espace agricole périphérique va s'accentuer dans les années à venir, malgré la contribution indéniable de cet espace au ravitaillement du marché urbain en denrées alimentaires. En effet, cette ville connaît une progression démographique rapide et soutenue : avec un taux d'accroissement moyen annuel de 8,5 %, elle compte actuellement 122 933 habitants contre 7 487 il y a trente quatre ans et devra abriter 340 000 à 400 000 habitants en l'an 2000, si l'on en croit les prévisions du plan directeur de 1980. Une telle augmentation de la population se traduira par une transformation du tissu urbain, par densification des quartiers existants et structuration de l'"i.abitat spontané, mais impliquera surtout des besoins considérables de terrains autour de la ville pour la création de nouveaux lotissements, pour l'implantation des zones industrielles et des équipements urbains. On assiste ainsi au paradoxe de la ville qui a besoin de sa frange agricole pour les vivres, mais qui la fait reculer'progressivement. Dans cette perspective, la ville ne devra pas s'étendre dans toutes les directions. En effet, le site sur lequel se développe Daloa est compartimenté par de nombreux bas-fonds. La figure 57 montre que ces zones basses n'opposent pas de contraintes particulières à son expansion puisqu'elles s'intègrent parfaitement à l'espace urbain au fur et à mesure qu'elles sont atteintes par la ville. Cependant, ces zones, toujours humides, constituent l'écologie des vecteurs de certaines maladies endémiques dans la région de Daloa telles que le paludisme et la trypanosomiase. De ce fait, une forte densité de bas-fonds va nécessairement provoquer un morcellement prononcé du tissu urbain et une élévation de l'incidence de ces maladies. Or la ville de Daloa a été créée sur la ligne de partage des eaux de la Lobo à l'Ouest et du Goré à l'Est. Toute progression rapide de l'urbanisation vers ces deux directions rencontrera davantage de talwegs. Dans ces conditions, l'hypothèse d'extension urbaine la plus souhaitable est, sans aucun doute, celle qui se fera dans le sens sud-nord. Mais, il apparaît sur la même carte qu'après des poussées successives de la ville vers le Sud, le front urbain a atteint un bas-fond au-delà duquel le site est très découpé. Donc il ne reste, comme terrains favorables à une croissance urbaine plus cohérente, que ceux situés au Nord et surtout au Nord-Est. Ds ont l'avantage d'être moins disséqués et plus ventilés parce que plus élevés que ceux du Sud. Les atouts topographiques de ces terrains nord sont renforcés par une absence de contraintes foncières, ce qui privilégie le développement de la ville vers cette direction. En effet, on remarque sur la figure 57 que les terrains immatriculés autour de Daloa sont situés exclusivement à l'Ouest, au Sud et à l'Est et qu'ils y sont nombreux. En raison du statut juridique particulier de ces concessions, leurs détenteurs ne sont pas expropriés avec autant de facilité que le sont généralement les possesseurs des terrains coutumiers. Par conséquent, elles peuvent constituer des formes de résistance à l'expansion de la ville sur l'espace périurbain. Cela se confinne avec les oppositions actuellement constatées au nord-ouest de Daloa où les propriétaires des titres fonciers 146 et 134 209

De cette manière, la ville de Daloa a conquis en trois décennies 1777,62 hectares sur sa<br />

campagne périurbaine, en passant de 287,25 hectares en 1954-55 à 2064,87 hectares en 1988, soit<br />

un taux d'accroissement de plus de 619 %. Et, tout semble indiquer que cette consommation de<br />

l'espace agricole périphérique va s'accentuer dans les années à venir, malgré la contribution<br />

indéniable de cet espace au ravitaillement du marché urbain en denrées alimentaires. En effet, cette<br />

ville connaît une progression démographique rapide et soutenue : avec un taux d'accroissement<br />

moyen annuel de 8,5 %, elle compte actuellement 122 933 habitants contre 7 487 il y a trente<br />

quatre ans et devra abriter 340 000 à 400 000 habitants en l'an 2000, si l'on en croit les prévisions<br />

du plan directeur de 1980. Une telle augmentation de la population se traduira par une<br />

transformation du tissu urbain, par densification des quartiers existants et structuration de l'"i.abitat<br />

spontané, mais impliquera surtout des besoins considérables de terrains autour de la ville pour la<br />

création de nouveaux lotissements, pour l'implantation des zones industrielles et des équipements<br />

urbains. On assiste ainsi au paradoxe de la ville qui a besoin de sa frange agricole pour les vivres,<br />

mais qui la fait reculer'progressivement.<br />

Dans cette perspective, la ville ne devra pas s'étendre dans toutes les directions. En effet, le<br />

site sur lequel se développe Daloa est compartimenté par de nombreux bas-fonds. La figure 57<br />

montre que ces zones basses n'opposent pas de contraintes particulières à son expansion puisqu'elles<br />

s'intègrent parfaitement à l'espace urbain au fur et à mesure qu'elles sont atteintes par la ville.<br />

Cependant, ces zones, toujours humides, constituent l'écologie des vecteurs de certaines maladies<br />

endémiques dans la région de Daloa telles que le paludisme et la trypanosomiase. De ce fait, une<br />

forte densité de bas-fonds va nécessairement provoquer un morcellement prononcé du tissu urbain<br />

et une élévation de l'incidence de ces maladies. Or la ville de Daloa a été créée sur la ligne de<br />

partage des eaux de la Lobo à l'Ouest et du Goré à l'Est. Toute progression rapide de l'urbanisation<br />

vers ces deux directions rencontrera davantage de talwegs. Dans ces conditions, l'hypothèse<br />

d'extension urbaine la plus souhaitable est, sans aucun doute, celle qui se fera dans le sens sud-nord.<br />

Mais, il apparaît sur la même carte qu'après des poussées successives de la ville vers le Sud, le front<br />

urbain a atteint un bas-fond au-delà duquel le site est très découpé. Donc il ne reste, comme terrains<br />

favorables à une croissance urbaine plus cohérente, que ceux situés au Nord et surtout au Nord-Est.<br />

Ds ont l'avantage d'être moins disséqués et plus ventilés parce que plus élevés que ceux du Sud.<br />

Les atouts topographiques de ces terrains nord sont renforcés par une absence de contraintes<br />

foncières, ce qui privilégie le développement de la ville vers cette direction. En effet, on remarque<br />

sur la figure 57 que les terrains immatriculés autour de Daloa sont situés exclusivement à l'Ouest,<br />

au Sud et à l'Est et qu'ils y sont nombreux. En raison du statut juridique particulier de ces<br />

concessions, leurs détenteurs ne sont pas expropriés avec autant de facilité que le sont généralement<br />

les possesseurs des terrains coutumiers. Par conséquent, elles peuvent constituer des formes de<br />

résistance à l'expansion de la ville sur l'espace périurbain. Cela se confinne avec les oppositions<br />

actuellement constatées au nord-ouest de Daloa où les propriétaires des titres fonciers 146 et 134<br />

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