THÈSE
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des nécessités de service ou encore pour raisons de départ du pays. Cependant, pour d'autres, vendre<br />
un terrain qu'ils ont acquis parfois après plusieurs démarches à la préfecture relève d'une obligation,<br />
lorsqu'ils le font, en dernier recours, pour résoudre un problème.<br />
En définitive, la micro-spéculation à Daloa est un phénomène très dynamique qui n'épargne<br />
aucun quartier d'habitation et qui est animé par toutes les couches sociales de la population. A<br />
l'exception de quelques-uns, les vendeurs qui résident sur place sont des personnes qui possèdent<br />
une cour qu'elles habitent avec leur famille et spéculent sur les lots qu'elles ont en surplus. Les<br />
principaux acteurs de ce marché foncier urbain restent les Dioula. Ils sont les plus nombreux aussi<br />
bien dans le groupe des vendeurs que dans celui des acquéreurs. Ils achètent avec les membres de<br />
leur communauté, avec les Bété et avec les autres individus, soit pour réaliser une opération<br />
locative, soit pour accéder à la propriété immobilière. En partie par ce système, ils contrôlent<br />
aujourd'hui la plupart des terrains urbains à Daloa.<br />
La micro-spéculation en tant que telle n'est pas visible dans l'espace. En effet, les transactions<br />
sur les lots urbains entre vendeurs et acheteurs ne laissent pas de traces ailleurs que dans la<br />
mémoire des protagonistes de ce marché et dans les actes notariés ou les dossiers de transfert. Il<br />
n'en est pas de même des spéculations sur les sols ruraux péri urbains dont le résultat est la création<br />
de l'habitat spontané.<br />
3. Les mécanismes de production de l'habitat spontané.<br />
Les terres autour de la ville de Daloa ont à l'origine une fonction essentiellement de<br />
production pour les communautés rurales qui en sont les détentrices. Depuis le début des années 60,<br />
face à l'expansion urbaine, elles sont devenues un objet de spéculation. Comme tel, elles donnent<br />
lieu à un marché qui est l'expression des stratégies privées élaborées pour devancer les pouvoirs<br />
publics sur les terrains à lotir. Ainsi la frange urbaine apparaît comme le lieu géographique à<br />
l'intérieur duquel les acteurs du marché foncier contribuent directement ou indirectement à<br />
façonner l'espace.<br />
3.1. Les acteurs de la production de l'habitat spontané<br />
3.1.1. Les propriétaires terriens<br />
Ils sont de sérieux acteurs 'de l'urbanisation, car de leur attitude dépend la maîtrise du<br />
développement urbain par les pouvoirs publics. Ils sont propriétaires des terres qui sont accaparées<br />
par la ville au fur et à mesure de ses phases d'extension dans l'espace. Indemnisés lors de leur<br />
expropriation, les possesseurs terriens reçoivent des lots de compensation. Certains les mettent en<br />
valeur, devenant ainsi des spéculateurs locatifs, d'autres les vendent à des citadins, participant à la<br />
micro-spéculation foncière. Mais, lorsqu'ils mettent en place des stratégies d'appropriation de la<br />
rente foncière, ils deviennent de véritables concurrents de l'administration en matière de formation<br />
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