THÈSE
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faisant également de Daloa un carrefour commercial. Ce nouvel environnement économique est à<br />
l'origine de l'installation des premiers allogènes à Daloa.<br />
« Ce sont, dès 1906, des hommes venus de la savane malinké, les Dyula ; des DIABI de<br />
Samatiguila, des TOURE d'Odienné et des BAMBARA de Ségou constituent le premier groupe de<br />
ces immigrants» (Kipré, 1984). « En 1914, le Commandant Noiré estime leur nombre à 2 800<br />
personnes dans le cercle du Haut-Sassandra contre à peine 300 en 1911-1912 »(Kipré, 1985).<br />
Malgré leur prédominance, les Dyula ne sont pas les seuls allogènes présents dans le poste en<br />
ces débuts de colonisation. Il ya aussi le groupe des Akan (Fanti, Appolonien, N'Zima, Baoulé) et<br />
celui des Sénégalais.<br />
« Les premiers viennent dans la région au moment où celle-ci est ouverte au commerce de<br />
caoutchouc en 1911... Plus souvent alors en forêt qu'à Daloa même, sauf pour l'expédition des<br />
charges de caoutchouc récolté, c'est seulement à partir de 1916 que, peu à peu, avec la baisse<br />
vertigineuse du prix du caoutchouc de Côte d'Ivoire, plusieurs d'entre eux s'installent près du<br />
quartier dyula d'alors» (Kipré, 1984).<br />
En ce qui concerne les Sénégalais, leur « installation est liée à celle des premières maisons<br />
européennes de commerce dans la région de Daloa. Choisis par les maisons de commerce installées<br />
surtout à Sassandra et Dimbokro pour y ouvrir les sous-factories, certains d'entre eux étaient<br />
d'anciens tirailleurs, d'autres de petits commis de commerce... » (Kipré, 1984).<br />
Ainsi Daloa bénéficie des premiers courants migratoires que la présence française a<br />
déclenchés. Toutefois, ces mouvements restent très modestes jusqu'en 1920 (Kipré, 1984).<br />
Au début des années 20, les cultures commerciales sont introduites dans la région de Daloa<br />
par l'Administrateur Dupouy. C'est d'abord le cacao en 1921 et ensuite le café en 1922 (Kipré,<br />
1984). L'expansion de ces cultures, surtout à partir des années 50 avec l'arrivée massive des<br />
allogènes Baoulé, Mossi, Senoufo et Dioula, a eu des retombées positives sur la ville, tant au<br />
niveau du développement des activités commerciales et artisanales qu'à celui des investissements<br />
publics et privés. Cela a accéléré son peuplement et par conséquent son urbanisation.<br />
Troisième ville ivoirienne depuis les estimations de 1965, après Abidjan et Bouaké, et<br />
confirmée au recensement général de la population de 1975, Daloa est aussi de nos jours une ville<br />
de front pionnier consolidé. Sa population qui a été évaluée à 7 487 habitants en 1951-1954 par<br />
l'administration coloniale a atteint 35 000 habitants en 1965 (Duchemin, 1967). En 1975, elle<br />
compte 60 958 citadins et en 1988, les premiers résultats du recensement de la population et de<br />
l'habitat portent l'effectif à 122 933 personnes.<br />
Cet accroissement de la population urbaine s'est traduit par une dynamique spatiale qui<br />
impressionne par son ampleur. De 217,75 ha en 1955, l'espace urbain de Daloa est passé, selon nos<br />
estimations, à 1 717 ha en 1988. Quels en sont les étapes et les rythmes? Dans quelles directions<br />
cette urbanisation s'est-elle opérée et s'opère-t-elle ?<br />
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