THÈSE
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Le contact du quartier commercial avec la route de Bouaflé se faisait par le Campement Hôtel<br />
devenu aujourd'hui l'Auberge de l'Ouest. Le commerce était également le lieu d'habitation des<br />
Libano-syriens qui logeaient surtout au premier niveau de leurs maisons à étages, le rez-de<br />
chaussée servant de magasins.<br />
Au total, le qNartier européen couvrait 93,25 hectares, soit 42,8% de la ville de Daloa en 1955<br />
et s'ordonnait autour du carrefour formé par les axes nord-sud et est-ouest. Le bâti y était lâche sauf<br />
dans la zone commerciale où la mise en valeur des lots semblait plus poussée. Les maisons à usage<br />
administratif, industriel ou résidentiel étaient construites en briques rouges ou en briques de terre,<br />
mais la résidence du Commandant et la prison étaient en pierres. C'étaient des maisons basses<br />
couvertes de tuiles. Au commerce, les magasins et les maisons à étages des Libano-syriens étaient<br />
édifiés en briques de terre ou de ciment et couverts de tuiles ou de tôles. L'éclairage y était assuré<br />
par des groupes électrogènes et l'eau était servie dans des citernes ou des barriques par des camions<br />
qui sillonnaient la ville.<br />
Le Quartier Africain occupait la partie sud du Tétégbeu. Développé essentiellement à l'ouest<br />
de la route d'Issia, il s'étirait légèrement vers l'Est par Labia et le Cours Normal, premier<br />
établissement secondaire de Daloa créé en 1946. C'était un espace de 124,5 hectares et couvrant<br />
57,2% des terrains urbanisés que se partageaient, en gros, les quartiers Dioulabougou, Baoulé et<br />
deux villages autochtones englobés dans la ville, Gbeuliville et Labia.<br />
Un examen détaillé révèle que dans cette «ville africaine », malgré l'appartenance des<br />
populations à la même race noire, les quartiers se sont extrêmement différenciés. L'origine<br />
géographique plus que le groupe ethnique a été très déterminante dans cette ségrégation spatiale,<br />
pour des raisons de sécurité et de fonctionnement. En effet, suivant leur région d'origine, les<br />
Africains arrivant à Daloa s'installaient à proximité immédiate des habitations de leurs compatriotes<br />
venus plus tôt. De la sorte, les Malinké d'Odienné ne se mêlaient pas à ceux de Touba tout comme<br />
les Dioula de Sikasso ne cohabitaient pas avec ceux de Bougouni ou de Ségou (fig. 28). Il Y avait<br />
toutefois des quartiers tels que Wolof, Guinée, Mossi et Haoussa qui abritaient tous les<br />
ressortissants du même pays: Sénégal, Guinée, Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Niger.<br />
Les YacC''uba et Wobé étaient les seuls allogènes à se regrouper, en raison de leur<br />
appartenance à la même ethnie. Gbeuliville et le quartier Baoulé étaient par contre habités par des<br />
individus venus d'horizons divers.<br />
centre.<br />
La plupart de ces quartiers avaient leurs annexes à la périphérie du fait du manque d'espace au<br />
D'autres communautés ne figurant pas sur ce schéma avaient également leur quartier. Ce sont<br />
notamment les Senoufo (Korhogo) et les koyaka (Séguéla-Mankono).<br />
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