THÈSE
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INTRODUCTION GENERALE<br />
1 - PROBLEMATIQUE<br />
La Côte d'Ivoire connaît une croissance démographique qui va en s'accélérant. Estimée à<br />
2 660 000 habit?:1i:s en 1956 par l'administration coloniale (Kopilov, 1984), la population ivoirienne<br />
est évaluée à 4 000 000 d'individus en 1965, à partir des enquêtes conduites par le Ministère du<br />
Plan (Kopilov, 1984). En 1975, le recensement général fait état de 6 709 600 habitants. Selon les<br />
résultats provisoires du recensement de 1988, celle-ci vient de passer le cap de 10 000 000, soit 10<br />
. 812 782. Cet accroissement de la population nationale s'est fait à un rythme moyen de 3,6 % par an<br />
entre 1965 et 1975 et se fait plus rapidement depuis 1975 avec 4,3 % l'an (Kopilov, 1984).<br />
La croissance démographique ivoirienne s'est accompagnée d'une urbanisation dont le rythme<br />
reste l'un des plus élevés d'Afrique: de 4,6 % entre 1921 et 1932, le taux annuel de l'expansion de<br />
la population urbaine a atteint Il,5 % au cours de la période allant de 1955 à 1965 pour se<br />
stabiliser, depuis, autour de 8 % (Kopilov, 1984). Alors qu'ils ne représentaient que 2,1 % de la<br />
population totale ivoirienne en 1921, les citadins constituent 24,5 % de celle-ci, à partir de 1965<br />
(Kopilov, 1984). Avec le recensement de 1988, la proportion d'Ivoiriens vivant dans les villes<br />
s'élève à 39 %.<br />
La population urbaine en Côte d'Ivoire a fait l'objet de nombreuses recherches universitaires<br />
visant à élucider essentiellement ses aspects statistiques, ses structures socio-démographiques, sa<br />
composition ethnique (Duchemin, 1968 ; Herry, 1982 ; Marguerat, 1979), à comprendre les flux et<br />
les reflux qui l'animent : mouvements pendulaires quotidiens (Hauhouot, 1973), migrations<br />
nationales et internationales (Marguerat, 1979 ; Haeringer, 1969 et 1973 ; Denie!, 1968), exode<br />
rural (Christopher, 1976 et 1978). Des études ont également porté sur les fonctions et la typologie<br />
des centres urbains, leur hiérarchie, la distorsion dans leur répartition géographique (Cotten, 1972 et<br />
1973), sur les types d'habitat (Atta, 1975), sur l'intégration sociale et économique des néo-citadins<br />
(Kanga, 1969 ; Gibbal, 1974), sur le ravitaillement des villes en denrées alimentaires (Hauhouot,<br />
1974 ; Berron, 1977) et sur les rapports entre l'industrialisation et l'urbanisation (Dubresson, 1988).<br />
La dynamique spatiale des villes a cependant peu retenu l'e.ttention des chercheurs ivoiriens et<br />
africains. Et pourtant, elle constitue un aspect fondamental de l'urbanisation, car les conséquences<br />
géographiques de la production d'espace à bâtir sont multiples: Elles entraînent le bouleversement<br />
des paysages ruraux, des mutations dans l'affectation des biens fonciers au point de perturber<br />
l'économie des villages englobés dans la ville et parfois de provoquer la désintégration de leur<br />
patrimoine culturel et de leur tissu social.<br />
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