THÈSE
THÈSE
THÈSE
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
leurs bons rapports avec les autochtones, ils ont acquis eux aussi des terres pour s'installer comme<br />
planteurs. On les compte actuellement parmi les chefs d'exploitation de la région de Daloa.<br />
2.2.4. Les autres groupes.<br />
Ils concernent les migrations de Sénégalais, Libano-syriens, Dahoméens, Ghanéens, Yorouba<br />
et d'autres populations ivoiriennes, notamment les Gouro. Leurs mouvements ont été moins massifs<br />
que ceux des Dioula, Baoulé et Mossi. Cependant, les cas de Sénégalais et Libano-syriens méritent<br />
d'être étudiés, en raison du rôle que ceux-ci ont joué dans le développement de la ville de Daloa.<br />
Les Sénégalais sont arrivés dans la région avec le commerce du caoutchouc, de la kola, des<br />
palmistes et de l'huile de palme. Agents des maisons de commerce de Sassandra ou de Dimbokro,<br />
ou commerçants particuliers, les premiers se sont établis dans la région de Daloa vers 1913 (Kipré,<br />
1985). Dans les années 1930, quelques-uns ont obtenu des concessions urbaines au quartier<br />
commercial. Leur nombre a progressivement augmenté, de sorte que vers les années 1950, ils<br />
formaient déjà un quartier à Daloa (quartier wolof).<br />
Les Libano-syriens sont apparus dans la région immédiatement après la guerre 1914-1918.<br />
Mais c'est après 1927 qu'ils se sont installés à Daloa, avec l'introduction des cultures industrielles.<br />
Dans les années 1930, ils étaient comptés parmi les éléments les plus dynamiques du commerce à<br />
Daloa. Après avoir perdu le contrôle des marchés de la kola au profit des commerçants dioula, ils se<br />
limitèrent à la traite du café et du cacao qui se développait rapidement au début des années 1950.<br />
Par conséquent, ils faisaient de plus en plus appel à leurs frères pour la collecte des produits en<br />
milieu rural. Cependant, ils ouvraient petit à petit des boutiques pour le commerce des<br />
marchandises.<br />
Ainsi donc différentes populations d'immigrants ont investi le pays bété de Daloa<br />
sensiblement à la même époque. Les mouvements étaient lents avant 1950 et étaient dominés par<br />
les Dioula. A partir de 1950, ils s'accélèrent avec l'arrivée massive des Baoulé et des Mossi dans la<br />
région.<br />
2.3. Intégration des immigrants à l'espace d'accueil.<br />
2.3.1. Intégration dans la campagne et modalités d'acquisition des terres.<br />
Une partie des immigrants, notamment les Baoulé, Mossi et Senoufo, peuples de tradition<br />
agricole, s'est établie dans les campagnes. On ne peut pas comprendre l'origine de certains litiges<br />
fonciers enregistrés au moment des lotissements à Daloa si l'on ne connaît pas les modalités<br />
d'acquisition des terres par les allogènes.<br />
104