Quatre lettres d'un professeur - L'Affaire Corneille-Molière
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- Le calcul d’Edouard Fournier dans Le<br />
roman de <strong>Molière</strong> suivi de Fragments de sa<br />
vie privée d’après des documents nouveaux<br />
établit les droits d’auteur de <strong>Molière</strong> à<br />
49.500 livres 17 sous de 1659 à sa mort et<br />
84.664 livres sur la même période en tant<br />
que comédien. Chiffres intéressants car<br />
outre ses tragédies vendues 2.000 livres,<br />
c’est <strong>Corneille</strong> qui empoche ces presque<br />
50.000 livres. Il serait étonnant qu’on n’en<br />
trouve pas trace quelque part.<br />
Voilà où j’en suis pour le moment mais je<br />
ne doute pas que vous m’aidiez à mieux<br />
comprendre.<br />
38<br />
permanents. En voici deux :<br />
1) Si <strong>Molière</strong> ne gagne rien avec les pièces<br />
officielles de <strong>Corneille</strong>, il se rattrape<br />
largement avec celles que ce dernier ne<br />
signe pas. Les Précieuses ridicules, Les<br />
Fâcheux, L’Ecole des Femmes, Tartuffe,<br />
Dom Juan, Amphitryon, Psyché, Les<br />
Femmes savantes lui rapportent ses plus<br />
grosses recettes.<br />
2) Comme <strong>Molière</strong> doit tout à son mentor<br />
qu’il connaît depuis 1643, il n’est pas<br />
question de le "lâcher" sous le prétexte<br />
que le public boude ses tragédies.<br />
<strong>Molière</strong> a sans doute toujours été<br />
généreux envers <strong>Corneille</strong>, mais il fut<br />
d’abord un homme d’affaires dont le seul<br />
échec fut de s’associer en fin de carrière<br />
avec un homme plus "requin" que lui :<br />
Lully. <strong>Corneille</strong> n’a perçu qu’une faible<br />
part du pactole qu’engrangeait <strong>Molière</strong>,<br />
lequel reçut aussi beaucoup de la main du<br />
Roi. Par chance, notre poète vivait<br />
chichement, et cet apport le sauva, car un<br />
petit pourcentage de grosses recettes vaut<br />
mieux que l’intégralité de maigres<br />
sommes.<br />
En ce qui concerne les relations<br />
financières entre <strong>Corneille</strong> et <strong>Molière</strong>, les<br />
moliéristes nouvelle génération demeurent<br />
aussi perplexes qu’en 1850. Ainsi, en 2006,<br />
selon leur représentant Georges<br />
Forestier : « L’on est tenté de déduire de<br />
l’étude de Jan Clarke que les 2.000 livres<br />
(plus de 20.000 euros) versées à deux<br />
reprises par <strong>Molière</strong> pour monter<br />
successivement Attila et Tite et Bérénice<br />
furent moins le résultat d’exigences<br />
financières de <strong>Corneille</strong> que la marque du